Thématique et méthodologie envisagées

Comme le rappelle Luc Collès dans son article De la culture à l’interculturel – Panorama des méthodologies, « l’identité est plurielle et la pluralité est présente au sein de chaque individu ».

Cet extrait d’article a fait émerger diverses questions concernant l’identité singulière d’un individu au sein d’une société, au sein d’un groupe. En étudiant l’article dans sa totalité, des mots-clefs ont été mis en évidence : identité, représentations, stéréotypes, interculturalité.

Je m’interroge principalement sur l’identité de l’individu : Quelle est-elle? Comment évolue t-elle au cours d’une vie (enfant – adolescent – adulte – personne âgée)? A partir de quand et comment sait-on qui l’on est? Quelles représentations les autres peuvent-ils avoir de nous? Peuvent-elles être biaisées par la culture à laquelle on appartient? Quels stéréotypes culturels ou générationnels nous définissent-ils? Faut-il aller à leur encontre? Comment une rencontre, un échange, une confrontation avec autrui peuvent-ils nous faire penser appartenir à des « groupes »? Comment prenons-nous conscience de notre identité singulière au sein d’individus différents de nous ou au contraire, au sein d’individus qui nous ressemblent?

L’émergence de ces questions sur l’identité ne laisse pas encore place à une problématique correctement formulée.

La méthodologie sur laquelle je m’appuierai est la deuxième méthodologie : Le détour par l’analyse des heurts de la rencontre.

Mon choix de thématique et de méthodologie

Concernant mon choix de thématique, je reste encore perdue. Je ne sais pas si je poursuis mon travail de l’année dernière portant sur l’accueil des élèves allophones car je ne pourrais pas le lier à ma pratique. En effet, je suis PES en Petite/Moyenne Section à l’école maternelle de Mouen où il n’y a pas d’élèves allophones. Cependant, je participe au projet SPIRAL et, peut-être que cela pourra être observable en Espagne ? D’autre part, j’ai discuté avec Anne-Laure Le Gern (ma tutrice ESPE) autour d’une autre thématique (au cas où) et nous avons pensé à « aborder l’altérité à l’école maternelle » cela pourrait être l’altérité homme/animal (car l’animal est très présent au sein de ma classe) ou encore l’altérité fille/garçon ou l’altérité par rapport à un projet de correspondance…

 

Concernant mon choix de méthodologie j’opte pour « le point de vue anthropologique et le support littéraire ». J’utilise beaucoup de littérature jeunesse avec mes élèves de cycle 1, cela leur permet de donner du sens aux apprentissages (en travaillant les ateliers autour du thème de l’album). Dans le cas d’un travail sur l’altérité, cela leur permettrait de visualiser et s’imaginer une autre culture plus facilement en passant par le visuel et le point de vue de l’auteur.

méthodologie

Lors d’une rencontre interculturelle, le concept de choc culturel peut évoquer un mécanisme de défense chez les individus .Notamment la personne qui se trouve dans un nouvel environnement peut présenter des signes d’angoisse qui peut aboutir à un isolement ; cet isolement peut être néfaste dans le cas de la dominance des stéréotypes et des préjugés dans la société du pays d’accueil. Il est important de connaitre et faire connaitre des enjeux , des obstacles et des conséquences de ces 2 concepts dans le système éducatif.De même, à travers des  activités artistiques:jeu de rôle,musique,danse,… nous pouvons mener un projet pour sensibiliser des élèves à la découverte d’ autres cultures et d’autre monde.

Thématiques et méthodologies

N’ayant pas encore arrêté mon choix parmi les deux thématiques auxquelles j’ai réfléchi pour l’ERVIP, je vais présenter les méthodologies que j’aimerais utiliser pour ces deux propositions.

? Thématique 1 : Aborder l’Histoire du point de vue de deux cultures distinctes, comment aborder des événements historiques communs à différentes cultures ?

  • Méthodologie 1 : L’approche de l’interculturel par les représentations et les stéréotypes

En choisissant cette méthodologie, il s’agirait d’étudier les stéréotypes et représentations propres aux cultures sur cette Histoire partagée, comment ils se visualisent dans l’événement et comment ils visualisent les personnes de l’autre culture. Mais aussi d’étudier comment ne pas transmettre ces représentations parfois biaisées de l’Histoire. Et enfin, voir les moyens à disposition pour enseigner une Histoire partagée parfois lourde émotionnellement.

  • Méthodologie 3 : Le point de vue anthropologique et le support littéraire

Il serait intéressant d’utiliser des ouvrages littéraires pour travailler sur les stéréotypes présents. Pour déterminer quels sont les stéréotypes sur l’Histoire partagée entre deux cultures, voir comment chaque culture écrit à propos d’une Histoire partagée. Mais aussi, par le biais de littérature il s’agirait justement de briser ces représentations, en utilisant par exemples des albums de jeunesses relatant les faits avec des points de vue culturels variés. L’objectif étant que dès leur plus jeune âge les enfants n’est pas une vision unique de l’Histoire.

? Thématique 2 : Amoindrir le choc culturel des élèves allophones à leur arrivée en France

  • Méthodologie 2 : Le détour par l’analyse des heurts de la rencontre

A travers cette méthodologie, j’aimerais traitées les différentes phases émotionnelles que l’enfant allophone traverse à son arrivée en France. Ainsi que ses différentes réactions et comportements face à cette période d’intégration.

  • Méthodologie 3 : Le point de vue anthropologique et le support littéraire

La littérature permet de créer des ponts entre des cultures différentes, il serait intéressant d’utiliser la littérature jeunesse comme entrée dans une nouvelle culture pour ces enfants. De plus à travers la lecture et la répétition de mots l’enfant peut acquérir au fur à mesure du vocabulaire. Les choix des livres pourraient évoluer en même temps que l’évolution de l’enfant face à l’apprentissage du français, dans un premier temps des ouvrages relatant la vie quotidienne d’un enfant pour acquérir un vocabulaire concret qui lui servira au quotidien.

Thématique et méthodologie : correspondance scolaire

L’analyse des interactions entre individus a démontré que les règles de communications verbale ou non verbale diffèrent d’une société à l’autre, ainsi qu’à l’intérieur même de celles-ci ; en fonction du sexe, de l’age, du milieu socioprofessionnel ou encore du contexte géographique. Bien que ces variations soient parfois manifestes, un ensemble de codes reste malgré tout propre à chacune des communautés. Les comportements que nous adoptons sont relatifs à un contexte culturel particulier, obéissant généralement à des règles inconscientes et acquises. A l’instar de la quatrième méthodologie proposées par Luc Colles, nous mettrons en image ces propos.

Deux exemples pourront alors être présentés ici entre la culture québecoise et la culture française :

Au Canada, bien que les personnes ne se connaissent très peu, les échanges sont menés avec le tutoiement ; ce qui en France nous semblerait très déplacé. Dans le cas inverse, pour se saluer les Français préféreront la bise alors que les Canadiens se serreront la main.

Ces habitudes culturelles sont propres à chacune des sociétés et pourront engendrer des situations très mal venues dans un pays étranger, alors qu’il sera coutume de fonctionner de la sorte sur notre propre territoire (ex : regarder dans les yeux).

La problématique qui pourrait découler de ce raisonnement pourrait alors être formulée ainsi : Dans quelle mesure cette diversité verbale et non verbale peut générer des incompréhensions voire des malentendus, donnant parfois lieu à la construction de stéréotypes négatifs ?

Le support constitutif du mémoire que j’entreprends de réaliser pour cette deuxième année de Master sera une correspondance scolaire, aboutissant sur un échange physique réciproque entre élèves.

Il sera dans un premier temps possible de constater, grâce à l’observation des échanges épistolaires, les variations de cultures entre les élèves francophones, Français et Québecois. De surcroit, au delà des productions écrites, les élèves auront l’occasion d’échanger par le biais de supports numériques audios et visuels. Une fois de plus, l’observation et l’analyse des comportements seront possibles afin de mettre en exergue ces contrastes. Ainsi, nous pourrons finalement analyser avec les enfants les divergences culturelles rencontrées afin qu’ils les comprennent, s’y accommodent et perçoivent ce phénomène de pluralité des cultures.
Cet objectif répond aux requêtes ministérielles, notamment au S4C ainsi qu’aux programmes de l’école élémentaire. Il permet de montrer à la fois la richesse et la diversité des cultures du monde mais aussi l’unité de l’humanité, de manière à s’ouvrir aux autres en dépassant l’horizon de l’école.

Thématique de recherche et méthodologie : participer au projet SPIRAL pour échanger avec des élèves anglophones autour des stéréotypes de culture

Méthodologie envisagée : Première méthodologie, l’approche de l’interculturel par les représentations et les stéréotypes

Le projet SPIRAL permet de mettre en relation des écoles de différents pays et donc de partager des situations de classe et d’aboutir à une réflexion autour des différentes pratiques des pays européens.

Avec ce projet, nous pouvons mettre en relation des classes de différents pays et donc des élèves de différentes cultures. A travers ces échanges, nous pouvons amener les élèves à se questionner sur la culture et à dépasser leurs stéréotypes. Ce dépassement peut passer par différents moyens : la mise en évidence de ces stéréotypes, la confrontation de ces idées à des documents authentiques (vidéos, journaux…) et à des échanges authentiques avec une classe d’un autre pays, la compréhension de l’existence de ces stéréotypes.

La problématique de recherche pourrait donc être formulée ainsi : En quoi la participation au projet SPIRAL a permis de confronter les élèves à la notion de stéréotypes culturels ?

Thématique de recherche et méthodologie: Echanges e-twinning en classe de CM2 et estime de soi des élèves.

  • Thème : Echanges e-twinning en classe de CM2 et estime de soi des élèves.
  • Méthodologie envisagée : Quatrième méthodologie, la  conception  pragmatique  et  l’ethnographie  de  la communication. Pour une approche interactionniste.

             Le développement des usages multimédias depuis les années 90 a entrainé un profond bouleversement impactant tous les domaines de la vie quotidienne et la grande majorité des secteurs d’activités. Notre rapport à la communication ne cesse d’ailleurs de se mouvoir et de se complexifier. Pensons notamment aux téléphones portables, au développement d’internet et des réseaux sociaux qui tendent à effacer numériquement les frontières internationales.

             L’école est bien sûr, elle aussi concernée par ces bouleversements. Son  rapport à la communication internationale ne cesse de se développer. Depuis la loi d’orientation de 2013, l’une des priorités de l’Education nationale est en effet de faire entrer l’école dans l’ère du numérique. Sont employées notamment les expressions comme « l’école du numérique », ou encore de « plan numérique pour l’éducation ». Projets et partenariats avec des pays étrangers se développement continuellement. Il s’agit de favoriser les échanges entre élèves et enseignants de différents pays et de développer les apprentissages au travers de nouveaux outils adaptés au quotidien des enfants dans l’objectif  de susciter leur motivation. Parmi eux, les projets Erasmus + ou e-twinning.

                   C’est ce dernier projet qui orientera mes recherches : e-twinning est une plateforme qui vise à établir des relations entre les membres de la communauté éducative européenne. Plusieurs classes peuvent ainsi mener un projet sur un thème choisi afin de partager des éléments de culture, des notions, des réalisations. Ayant la possibilité cette année de participer en tant que professeur des écoles stagiaires (classe de CM2) à un tel projet, je me questionne sur l’impact que ce dispositif peut avoir sur les élèves les plus en difficultés et, plus particulièrement sur leur motivation et leur estime d’eux-mêmes : Quels liens peut-on établir entre estime de soi des élèves en difficultés scolaires et communication interculturelle ?

                Dans son texte, Quelle didactique de l’interculturel dans les nouveaux contextes du FLE/S? Luc Collès évoque la méthodologie liée à la conception pragmatique et l’ethnographie de la communication. Plus particulièrement, il revient sur les travaux des linguistes, et notamment de Katerine Kerbrat-Orecchioni qui évoque les variations culturelles lors d’interactions et notamment d’interactions interculturelles.

                  La méthodologie du sujet de recherche « partenariat européen e-twinning en classe de CM2 et estime de soi des élèves » pourrait s’appuyer sur celle décrite par Luc Collès dans son texte puisqu’elle vise à interroger le comportement et la psychologie des élèves en situation d’interaction et ses transformations possibles. Il s’agit donc bien là de travailler sur les variations qu’un échange e-twinning entre plusieurs classes européennes peut avoir sur l’estime de soi des élèves les plus en difficultés.

                  Il s’agira également d’interroger le lien entre interculturalité et psychologie de l’enfant, en s’attachant à rechercher ses impacts éventuels sur l’estime de soi.

                 La problématique pourrait donc se formuler ainsi : En quoi la mise en place d’un projet e-twinning en classe de CM2 peut-elle contribuer à favoriser l’estime de soi des élèves les plus en difficultés ?

Thématique & méthodologie : Représentation du monde et de la diversité des cultures dans les albums de jeunesse

Nous avons tous lu pendant notre enfance des contes, des albums, des romans qui nous ont transportés dans un imaginaire fantasmagorique où marabouts, sorciers et autres personnages prennent vie.

Sans esprit critique ou moyen de vérifier ce qui nous est raconté nous pourrions nous forger une vision caduque d’un pays, d’une culture. En effet, la littérature a ce formidable pouvoir de nous faire voyager, de nous faire imaginer mais aussi de nous tromper. L’écriture a le don de nous faire croire ou du moins de nous faire penser que ce qui est écrit peut être vrai.

Parfois cette écriture a des fins néfastes, nous faire croire que ce qui est écrit est vrai, nous n’avons qu’à jeter un œil sur des romans du Moyen-Age comme la Prise d’Orange ou encore des récits de voyage qui ne sont que le reflets d’une culture occidentale qui se croit supérieur et qui dénigre celle de ceux qu’ils appellent à tort des « sauvages ».

Parfois la littérature est innocente et ne vise pas à nous convaincre mais à nous faire voyager, imaginer.

Mais le danger réside dans le fait de réduire un pays, des personnes à une vision étriquée et parfois désuète comme imaginer pour un enfant que tous les africains vivent comme Kirikou –sondage à l’appui.

Dès lors l’enseignant fait face à un terrible dilemme : comment parler de la diversité en étant accessible aux enfants sans tomber dans les stéréotypes.

C’est ici que je me joins au texte de Luc Collès Quelle didactique de l’interculturel dans les nouveaux contextes du FLE/S ? dans le chapitre « De la culture à l’interculturel – Panorama des méthodologies » où il évoque cinq méthodes « d’approche interculturelles » – pour reprendre ses mots.

Notre sujet se rapproche particulièrement de la première méthode c’est-à-dire de la représentation de l’Autre par les stéréotypes. De fait, nous vivons dans un monde complexe fait de mondialisation, d’échange, de melting-pot ainsi il peut être difficile pour des enfants de se retrouver dans ce monde. Il est parfois préférable de résumer des personnes vivantes dans un pays par une représentation simplifiée. Dès lors la littérature et particulièrement les albums peuvent aider à cette représentation simplifiée notamment grâce au recourt à l’image. Or ceci ne rend pas service aux élèves et n’est pas en adéquation avec les prérogatives institutionnelles.

Attention je tiens à mentionner que je ne définis pas la littérature de jeunesse et les albums comme étant des conducteurs de mauvaises représentations, non, je parle de certains albums qui parfois réduisent un pays/ une culture/ un groupe de personnes à une représentation limitée voire stéréotypée.

Ma problématique serait donc la suivante comment allier l’importance qu’accorde le socle commun aux représentations du monde et de l’activité humaine (ainsi que l’ouverture à l’exploration du monde dans toutes les disciplines) et les capacités représentationnelles des élèves pour ne pas tomber dans  les méandres des stéréotypes.

mon image de l’altérité

J’ai choisi l’image d’une école de filles pour représenter l’altérité; cette image représenterait la non altérité.

J’aurais pu choisir une cour de récréation ou l’on trouve des enfants tous différents ou un arc en ciel avec sa diversité de couleur  mais j’ai préféré cette photo qui est à l’opposé.

L’altérité signifie la reconnaissance de l’autre dans sa différence. Hors alors qu’enseigner la diversité dans un contexte pluriculturel et social, nous permet d’apprendre dans la diversité     ( filles, garçons, français, espagnols, etc.., enfants de familles monoparentales, recomposées etc…), la mixité à l’école est  remise en question par certaines personnes.

La mixité obligatoire date de 1975 cependant l’égalité entre les sexes n’est toujours pas acquise : salaires plus élevés pour les hommes, postes de responsabilités plus difficiles à obtenir pour les femmes, le temps consacré par les femmes au travail domestique plus élevé que les hommes). Dés la maternelle, nous voyons des enfants qui pensent que le rose n’est pas une couleur pour un garçon, que le maquillage est pour les filles, qu’un petit garçon ne peut pas porter un déguisement de princesse, que seule les filles peuvent mettre du vernis à ongle etc…

La co-habitation des garçons et des filles permet d’apprendre l’égalité entre les sexes  et de travailler pour construire une société où chaque individu peut être différent et appartenir à la même communauté. Apprendre à nos élèves la reconnaissance de l’autre dans sa différence et à apprécier la richesse de cette différence.