Combattre pour la cité
En 490 avant J.C., les Athéniens ont livré une bataille demeurée fameuse contre l’armée perse. Refusant la domination du « Grand Roi » des Perses Darius, 9 000 hoplites athéniens prirent les armes, soutenus par un millier de Platéens.
C’est dans la plaine côtière de Marathon, à une quarantaine de km d’Athènes, que la bataille rangée se déroula.
Contre toute attente, ce sont les Grecs qui sortirent victorieux : malgré leur infériorité numérique, ils réussirent à mettre en déroute la plus grande armée de l’époque (Hérodote parle de 100 000 soldats, sans doute étaient-ils trois fois moins nombreux).
Grâce au sens tactique du stratège Miltiade, qui commande les troupes grecques, celles-ci vont réussir l’impensable : faire fuir l’adversaire. En effet, puisque les hoplites sont beaucoup moins nombreux que les Perses, ils sont disposés en lignes très étirées ; au point que leur centre est rapidement enfoncé par l’ennemi. Mais la puissance de leurs ailes fait la différence: ils parviennent à envelopper l’armée perse, qui se disloque et prend la fuite.
Miltiade charge alors le soldat Phillipidès de porter la bonne nouvelle jusqu’à Athènes. Après avoir parcouru en courant les 40 km le séparant de sa cité, le messager y parvient enfin pour annoncer l’heureux dénouement ; mais il meurt d’épuisement quelques instants plus tard.
C’est cette course qui a donné naissance au marathon, fameuse épreuve sportive présente pour la première fois aux Jeux olympiques modernes à Athènes en 1896. Le prochain marathon olympique se déroulera à Rio de Janeiro (au Brésil) durant l’été 2016.
La bataille de Marathon eut un retentissement énorme: grâce à Athènes, les Grecs échappent à la domination perse ; et la cité d’Athènes peut se présenter comme l’unique et légitime défenseur des cités grecques (qui en retour doivent lui payer un tribut). De leur côté, les Perses sont plutôt vexés et ne pensent qu’à se venger… Ils ne parviendront cependant pas à leurs fins (ex : en -480 les Perses sont à nouveau battus par les Grecs à la bataille navale de Salamine).
Pour information, un docu-fiction en deux parties intitulé « Au nom d’Athènes » a été réalisé et diffusé sur Arte en 2012. Outre son intérêt proprement historique, il a notamment pour mérite de nous faire entendre le grec ancien (parlé par les Grecs) et le persan contemporain (parlé par les Perses). A découvrir.
Partie 1 : vaincre à Marathon
Partie 2 : divine Salamine
