Athènes classique

Les symboles ont la vie dure ! Athènes, cité ayant « inventé » la démocratie au -Ve siècle, lieu de naissance du « pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Et la colline de la Pnyx, lieu emblématique où se réunissait l’Ecclesia, l’assemblée des citoyens, pour débattre aussi équitablement que possible des affaires de la cité (ex : prise de parole, temps de parole).

Ci-dessus le président de la République française Emmanuel Macron (de dos) à l’occasion de son discours sur l’Europe, depuis la colline de la Pnyx à Athènes le 7 septembre 2017. En arrière-plan, la colline de l’acropole dominée par le temple du Parthénon.

À l’époque classique, la démocratie à Athènes est néanmoins toute relative ; elle n’a pas grand chose à voir avec ce que nous entendons par démocratie aujourd’hui.

D’abord parce que la citoyenneté athénienne est très fermée : elle exclut de fait une très large partie de la population d’Athènes (forte d’environ 300 000 habitants). En effet, seuls environ 10 % des habitants ont le statut privilégié de citoyen. Car celui-ci ne peut qu’être de sexe masculin, âgé d’au moins 18 ans et fils de père citoyen et de mère fille de citoyen…

Dès lors, les femmes et les enfants de citoyens au même titre que les étrangers (ou métèques) et a fortiori les esclaves sont exclus de la communauté des citoyens. Ils n’ont donc aucun droit politique.

La pratique de la citoyenneté passe notamment par l’exercice de charges publiques, la plupart soumises au tirage au sort (le choix des dieux!). C’est le cas pour siéger à la Boulé et à l’Héliée situées sur l’agora. En revanche, il faut avoir été élu pour occuper la fonction de stratège. On reconnaît ainsi la nécessité d’une certaine compétence pour exercer cette haute charge.

La démocratie athénienne se fonde sur l’échange et le débat d’idées ; la confrontation des points de vue, l’argumentation, la rhétorique (l’art oratoire). De fait, tous les citoyens ne sont pas égaux en la matière : certes chaque citoyen est libre de prendre la parole mais tous les citoyens ne sont pas capables de s’exprimer devant les autres, de manier le verbe, de « jouer » avec les mots ; c’est un art que peu maîtrisent…