Des causes multiples
La RFA et la RDA connaissent une évolution économique et sociale très différente. En effet, très vite l’Allemagne de l’Ouest se développe et se modernise grâce au Plan Marshall (aide financière accordée par les États-Unis pour aider à la reconstruction de l’Europe). Cliquer sur l’image pour lire la vidéo
En revanche, l’Allemagne de l’Est adopte le modèle économique communiste: développement des industries lourdes, collectivisation des terres, nationalisation des banques et des usines.
Résultat : le niveau de vie des habitants et le niveau de richesse du pays sont de 30 % inférieurs en RDA… Sans compter le régime politique particulièrement autoritaire qui limite les libertés individuelles et collectives.
Comment s’étonner alors que des milliers d’Est-Allemands quittent leur pays pour passer à l’Ouest ? Car nombreux sont ceux qui se rendent à Berlin-Est pour venir à Berlin-Ouest (s’y installer ou prendre un avion pour la RFA). Malgré les contrôles, c’est un véritable exode qui signifie aussi un désaveu du régime communiste.
Pour le pouvoir en place, il y a donc urgence à mettre un terme à l’hémorragie de population qui quitte la RDA pour la RFA en passant par Berlin-Ouest: entre 1949 et 1961, ce sont plus de 3 millions de personnes qui fuient les zones occupées par les Soviétiques et la RDA. Ci-dessous extrait de La Nouvelle République du 10 août 1961
Le « mur de la honte »
C’est dans la nuit du 12 au 13 août 1961 que des ouvriers est-allemands, sur ordre du gouvernement de RDA et encadrés par l’armée, construisent un mur de plus de 100 km séparant l’Est et l’Ouest de Berlin. Mais il ne s’agit encore que de quelques parpaings, grillages et barbelés.
De nombreux habitants et soldats (!) en profitent pour quitter Berlin-Est. Ci-dessous, le soldat est-allemand Conrad Schumann passant à l’Ouest le 15 août 1961 (policier du peuple ou Vopo, il était chargé d’empêcher les habitants de RDA de se rendre à Berlin-Ouest pendant la construction du mur).
Dans les jours qui suivent, le rempart se renforce jusqu’à devenir un mur de béton infranchissable. Berlin est matériellement coupée en deux…
Un véritable système de défense va progressivement s’imposer, entre les deux parties de la ville de Berlin comme entre les deux Allemagnes : côté est-allemand, la frontière est à la fois étroitement surveillée et piégée. Pour ceux qui voudront malgré tout passer à l’Ouest, le risque sera énorme ; beaucoup y laisseront leur vie…
Cette frontière fermée devient vite le symbole le plus visible de la Guerre froide et du déchirement de l’Europe. Elle matérialise à elle seule la division du monde en deux blocs opposés et a priori irréconciliables.