Témoigner de l’horreur de la guerre et dénoncer la violence de masse
Jacques Tardi a été élevé dans un environnement où tout avait un rapport avec la guerre. Né en 1946 à Valence, il passe son enfance dans l’Allemagne occupée, où son père est militaire de carrière. Il grandit également avec les récits de sa grand-mère qui lui raconte les visions d’horreur et les atrocités que son grand-père a connues en 1914-1918 ; au point que le jeune garçon en fait régulièrement des cauchemars. On comprend mieux ainsi « son obsession effarée » pour la Première Guerre mondiale, l’un de ses thèmes d’inspiration majeurs.
Outre C’était la guerre des tranchées, Tardi a publié Le der des ders (adaptation dessinée du roman de Didier Daeninckx) ainsi que Putain de guerre.
C’était la guerre des tranchées (1993)
Consacré à la vie dans les tranchées pendant la Grande Guerre, cet album au dessin réaliste est une succession de récits indépendants les uns des autres (et non chronologiques) mais tous reliés par la guerre. Dépourvue de personnage principal, cette bande dessinée est selon l’auteur « une lamentable aventure collective » ; « un gigantesque et anonyme cri d’agonie ».
La mort est en effet omniprésente. L’auteur montre les atrocités de la guerre pour en souligner et dénoncer l’absurdité. Le dessin en noir et blanc renforce l’aspect quelque peu désespérant de chaque récit.
Une interview du dessinateur à l’occasion de la commémoration du 11 novembre 2009 et de la publication de son ouvrage Putain de guerre. L’occasion pour le dessinateur de bande dessinée de revenir sur ce terrible conflit.
