Des petits bouts de papier comme autant de cailloux sur leur chemin égrenés…

Alors comment se dire au revoir ? Avec Aude, nous partageons aujourd’hui les petites trouvailles qui nous ont permis de boucler l’année en beauté.

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Pour Colette, tout passe par l’origami !

Comme je suis une collectionneuse de papillons depuis longtemps, l’année dernière j’ai fabriqué des papillons en papier pour mes élèves de 3e B. C’était ma manière à moi de les autoriser à s’envoler.

Alors pour 25 papillons de papier, il vous faut :

  • 25 jolies feuilles de papier origami que d’élèves
  • une paire de ciseaux
  • un tutoriel vidéo
  • une petite heure devant vous

Une fois les 25 papillons fabriqués, glissez un petit message sous l’aile d’un papillon, un petit message personnalisé, pour dire « merci », « au revoir », « bonne route », « envole-toi ! »  et tout ce qui vous tient à cœur.

Arrivez avant le début du cours, déposez chaque papillon sur la table de nos élèves.

Profitez de l’étincelle dans leurs yeux quand ielles rentreront dans la salle.

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Pour Aude Tout est dans la lettre personnalisée

Collectionnez chaque moment précieux, de l’année, glanez quelques informations personnelles sur vos élèves, ce qu’ils aiment, leurs personnages préférées, leurs joueurs de foot, le kawai ou non, des paillettes…

Munissez vous d’un bloc de papier à lettres, de cartes à gratter, de coloriages trouvées dans les beaux magazines et prenez quelques heures pour leur écrire des mots doux et personnalisés.

Je réserve ces cartes à la classe dont je suis professeure principale.

Vous avez désormais deux possibilités pour leur dire au revoir mais le mieux est de trouver la vôtre.

Bel Au revoir

Se dire au revoir…

Voilà, sans crier gare le mois de Juin est arrivé et le temps de se dire au revoir à nos élèves avec.

Avec Colette, on avait envie de vous partager les raisons qui nous poussent à faire de ce mois un moment très particulier.

Aujourd’hui la parole est à Aude !

Être et avoir en DVD : Nicolas Philibert - L'intégrale (Jusqu'ici...) - AlloCiné

D’abord, j’ai longtemps vécu la dernière séance avec mes élèves comme la dernière scène d’Être et Avoir de Nicolas Philibert : la main tremblante sur la porte, un au revoir à chacun, un dernier conseil à certains avec la voix vacillante et la larme à l’œil. Je me souviens avoir écrit une petite chronique sur papier il y a de ça une dizaine d’années sur mon classeur rose de professeure principale, celui qui transporte leur vie pendant 9 mois.

Puis je me souviens d’un « Au revoir » avec la première classe de troisième dont j’ai été professeure principale et des larmes qui m’ont envahi pendant toute la journée, incapable de gérer mes émotions devant mes élèves, de ces cadeaux, de ces mots, de l’organisation de cette séance par mes élèves. c’était incroyable et c’était en 2013.

Après il y a eu des au revoir plus froids, moins attachants, plus collectifs, les traditionnels goûters et films partagés ensemble, les petits déjeuners-jeux de société qui me laissaient un peu sur ma fin.

Puis j’ai lu un extrait de Rapeller les enfants d’Alexis Potschke où il dit:

« Il n’y a pas que les programmes qui ne sont pas finis ; il y a aussi les années de nos élèves. Il y en a qui s’évaporent ; on croit les revoir mais on ne les revoit plus ; la fin d’année est en points de suspension, elle n’est que suspendue, elle ne reprendra pas: une année scolaire ne se reprend pas : elle se remplace ».

Et tous ces « au revoir » un peu frustrants, mal vécus m’ont permis de me dire que non il fallait se dire au revoir correctement. Partager une année scolaire avec un.e élève ce n’est pas rien, ce n’est pas une connaissance de vue, quelqu’un dont on dit « je vois qui c’est », non on le/la connait, on le/la devine, on l’apprivoise, on l’amène sur des chemins où ielle apprend, ielle se dévoile, ielle se révèle, où on l’accompagne. Sur ce chemin, il y a celleux qui sont devant, à qui on ne donne que quelques indications pour ne pas se perdre, il y a celleux sur lesquel.le.s on crie, pour qu’ielles ne tombent pas, ne s’écorchent pas, se remettent en selle et il y a celleux à qui on tient la main très fort tout le temps  ou parfois, puis il y a celleux pour lesquel.le.s on s’arrête, on s’accroupit et on réconforte. On a vécu des petites et grandes fiertés, on a vécu des grandes émotions alors il est important de créer des « au revoir » à la hauteur de tout ces moments.

Désormais, je tiens à ce que  la dernière séance soit une belle séance d’au revoir. J’aime préparer et soigner cette séance. On ressort les activités réalisées dans l’année, je leur prépare un petit diaporama avec des photos d’elleux en train de travailler, en sortie, en projets, une petite collation, on a ressorti les vœux et les fiertés de l’année, on les relit ensemble et enfin je leur donne une petite carte personnalisée où je leur dis au revoir, je leur laisse une dernière phrase pour l’an prochain, pour les années à venir, pour qu’ielles se souviennent de leur valeur, pour les remercier, parce que oui c’est important de remercier, de leur dire qu’ielles nous ont rendu heureux, qu’on se souviendra nous aussi d’elleux, qu’on s’est inquiété pour elleux, qu’on a envie de savoir ce qu’ielles deviennent et qu’ielles pourront toujours un peu compter sur nous, bref qu’ielles auront désormais leur place à côté des milles et un.e autre élèves que j’ai eu dans ma carrière au fond de mon cœur, de leur dire qu’on est conscient qu’ielles ne sont pas uniquement des élèves à qui on dit « en progrès, peut mieux faire et Félicitations! » .

Alors cette année, on a encore failli me voler ce moment et il n’était pas comme je l’aurais souhaité mais on l’a eu, ielles ont eu leur petite carte, leurs derniers mots, un à un, juste pour se dire au revoir correctement. On se crée tout simplement un souvenir indélébile de leur jeunesse.

Toustes les enseignants ont leur façon de dire au revoir :  je me permettrai de glisser ici les « au revoir » d’un être qui m’est très cher, à ses élèves.  Lui il laisse son compte facebook et il communique ainsi parfois dix ans après avec certain.e.s d’entre elleux, ses élèves,… ielles lui demandent encore des conseils d’orientations, ielles lui déposent  quelques pages  de mémoires à corriger, une vieille photo d’un voyage scolaire retrouvée lors d’un déménagement, une photo d’un bébé … et il prend toujours beaucoup de plaisir et met un point d’honneur à leur répondre parce qu’il aime les voir grandir comme nous toustes.

Et je suis finalement toujours attendrie par ces moments là, il y a celleux qui reçoivent du pâté, du vin et des stylos, il y a celleux  qui ont des dessins et des mots doux, il y a celleux qui ont des confidences…  Parce que finalement dire au revoir à ses élèves, c’est un peu comme une séparation douloureuse, un lien qu’on a tissé et qu’il faut rompre rapidement  et toustes les enseignant.e.s trouvent ça, j’en suis convaincue, un peu déchirant.

Nous espérons que vous vivrez des « au revoir » à la hauteur des liens tissés avec vos élèves.

Bon mois de Juin.

Des films et des séries arc-en-ciel !

Pour terminer notre mois des fiertés en beauté, nous vous proposons une sélection de films ou de séries autour des questions LGBT.

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Des combats…

Harvey Milk, Gus Van Sant, 2009.

L’histoire vraie de Harvey Milk, élu de la mairie de San Francisco, premier homme politique américain ouvertement homosexuel, qui fut assassiné, avec le maire de la ville, en 1978. Un film qui nous apprend à regarder d’un autre point de vue le combat que représente la lutte contre l’homophobie en politique et dans la société en général.

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Boy erased, Joel Edgerton, 2019.

L’histoire vraie du coming out de Jared Eamons, le fils d’un pasteur baptiste dans une petite commune rurale des États-Unis où son orientation sexuelle est brutalement dévoilée à ses parents à l’âge de 19 ans. Craignant le rejet de sa famille, de ses amis et de sa communauté religieuse, Jared est poussé à entreprendre une thérapie de conversion. Il y entre en conflit avec le thérapeute principal, découvrant et revendiquant progressivement sa réelle identité.

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Philadelphia, Jonathan Demme, 1993.

Premier film hollywoodien qui aborde les sujets du sida, de l’homosexualité et de l’homophobie. Il raconte le combat d’Andrew Beckett, jeune avocat promis à une brillante carrière, qui se fait licencier alors qu’il apprend qu’il est atteint du sida. Convaincu qu’il y a un lien entre son licenciement et sa maladie, il porte plainte mais personne ne veut le défendre. Jusqu’au jour où il rencontre Joe Miller, jeune avocat ambitieux et légèrement homophobe, qui accepte de le défendre. Mon premier film sur le sujet, je l’ai vu adolescente grâce à quelqu’un que j’aime beaucoup. La musique de Bruce Springsteen qui accompagne cette histoire est devenue un de mes morceaux préférés 🙂

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Mais surtout de l’amour

Matthias et Maxime, Xavier Dolan, 2019.

Deux amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l’équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences.

NB : De nombreux films de ce jeune réalisateur prodige abordent les amours homosexuelles, bisexuelles ou encore la transidentité. Ses films sont intenses, dérangeants et leur esthétique est vraiment originale !

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Le portrait de la jeune filles en feu, Céline Sciamma, 2019.

C’est sublime comme un clair-obscur peint du XVIIIème siècle. Céline Sciamma sublime à travers sa caméra ses deux femmes, le désir puis l’amour qui naît entre elles.  Ce huit-clos dans un château presque désert où seule la servante reste durant 5 jours vous envoute complètement par son esthétisme mais aussi la sororité et la complicité qui apparaissent dans ces relations amoureuses et amicales. Pour 5 jours, elles ont droit d’aimer, elles ont le droit d’être libre, elles ont droit d’avorter, elles ont droit de peindre des nues.

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La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kéchiche en 2013,

Alors là c’est la fougue de la jeunesse du désir entre Adèle et Emma. La première découvre l’amour avec l’autre, elle est chamboulée, destabilisée, elle a Emma dans la peau comme on a tendance à dire. Seulement, elles vivent dans des mondes différents, Emma est peintre, elle est ambitieuse et libre, Adèle est institutrice, aime cuisiner et jouer, elle doute, se cherche. L’écart se creuse, elles se perdent et se blessent. C’est une sublime histoire d’amour romantique avec j’aurais tendance à dire tous les archétypes de l’histoire d’amour tel que le cinéma  et la littérature aiment nous le présenter: le désir violent, la jalousie , l’absence de pardon et la souffrance.

La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2 en DVD : La Vie d'Adèle - Chapitres 1 & 2  - AlloCiné

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Enfin je terminerais avec deux séries: La première est Sex education, série sortie en 2019 où l’on suit des lycéens qui vivent leurs histoires d’amour et la découverte de leur sexualité sans tabou, sans jugement. ils apprennent à aimer à se respecter dans leurs premières relations et c’est juste très émouvant. Avec Colette, on est très heureuse que nos élèves aient accès à une série comme celle-ci qui abordent ces questions sans aucun tabou et sans aucun jugement de la part des adultes autour.

Sex Education Saison 2 - AlloCiné

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Enfin j’évoquerai Ratched conseillée par une élève qui présente l’homosexualité à travers un hôpital psychiatrique dans les années 50-60 et qui permet de prendre conscience que comme tous les sujets qui s’apparente à la sexualité dans notre société, on revient de tellement loin. On est encore enfermé dans des croyances limitantes marquées par des siècles d’interprétation culturelle et religieuse de la sexualité et le combat doit donc continuer. Soyons fiers de ces milliers de façons d’aimer.

Ratched - Série TV 2020 - AlloCiné

 

 

C’est l’histoire des « Meilleures »

Les Meilleures - film 2020 - AlloCiné

C’est l’histoire d’une séance de cinéma presque improvisée. Je travaille désormais en ville où l’on peut amener des élèves sur un créneau de deux heures au lycée, c’était en octobre dernier et j’ai amené une classe de première que je n’ai qu’en EMC pour traiter la question de la tolérance, du respect, de l’interconnaissance, de la confiance en soi et dans quelle mesure notre société française permet l’existence de cela.

Il s’agit d’un film que je découvre en même temps qu’eux. Il est réalisé par Marion Desseigne Ravel, c’est son premier long métrage et elle est dans la salle.

C’est l’histoire d’un amour entre deux jeunes filles dans le quartier de la goutte d’or à Paris, dans un quartier où il faut se donner un rôle pour survivre en terme de relation sociale. C’est une histoire de femmes, de filles, de la dureté du jugement qu’on se porte les unes sur les autres, sur la survie de l’apparence, de l’image, de la réputation que l’on se donne. C’est l’histoire de la découverte de soi, de sa sexualité, de l’amour, de ce qui nous fait chavirer. Marcher en équilibre sur ce fil qu’est la vie en société, ne pas tomber, ne pas se montrer fragile, touchée, ne pas briser la carapace, ne pas être vulnérable. Seulement l’amour avec un grand A celui qui nous transporte, qui nous porte qui nous donne des ailes, il nous rend vulnérable. C’est ainsi et c’est aussi ce qu’on découvre à l’adolescence.

C’est l’histoire de cette classe d’adolescents de 16-17 ans qui discutent de tout ça avec la réalisatrice et l’organisateur du festival avec une aisance surprenante, c’est l’histoire de l’acceptation de la diversité de notre société.  l’organisateur du festival pleure, il constate le chemin parcouru en dix ans sur la mise en lumière de tous ces amours, de cette tolérance grandissante et il a confiance en ces jeunes.

C’est mon histoire d’apprendre, de grandir avec eux, de les découvrir, de leur donner confiance en eux, de leur permettre de s’affirmer dans leur exceptionnalité !

C’est mon histoire de parler d’amour quand on parle de cohésion sociale et nationale parce que cette cohésion elle ne peut être acceptée que si elle est vécue, elle ne peut être comprise que si on se respecte et qu’on se comprend les uns les autres ! C’est l’histoire de la tolérance.

Je vous conseille vivement cette histoire avec vos élèves!

Des lectures arc-en-ciel !

En ce mois de Mai, nous continuons à décliner les couleurs de l’arc-en-ciel en vous proposant nos titres préférés pour aborder les questions d’orientation sexuelle ou d’identité de genres avec des adolescent.e.s.

Du côté des BD

Peau d’homme de Hubert et Zanzim, Glénat 2020.

Dans l’Italie de la Renaissance, une jeune femme, Bianca, doit se marier à Giovanni, un riche marchand, que ses parents ont choisi pour elle. A quelques jours du mariage, sa marraine, figure tutélaire hautement subversive, lui confie un secret : depuis plusieurs générations, les filles de la famille possèdent une peau d’homme qui une fois revêtue, permet de rejoindre les cercles bien verrouillés des mâles de la cité. Métamorphosée en Lorenzo, Bianca va découvrir la liberté, celle de l’amour, de la sensualité, de la sexualité épanouie et choisie. Nous suivons Bianca et Giovanni tout au long de leur vie d’adulte et leurs aventures amoureuses nous bousculent, nous questionnent sur le poids de la culture dans nos choix amoureux….

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Mauvais genre, Chloé Chaumet, Delcourt, 2013.

Paul et Louise s’aiment, Paul et Louise se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate et les sépare. Paul, qui veut à tout prix échapper à l’enfer des tranchées, devient déserteur et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d’identité, se travestir. Désormais il sera… Suzanne.

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Le Prince et la couturière, de Jen Wang , éditions Akileos en 2018.

Dans cette BD tous les codes sont bouleversés : le prince est une princesse, la couture devient une source inépuisable de travestissement, le travestissement devient le moyen non pas de se cacher mais de se révéler. D’exister !

Et les liens qui se tissent entre le prince Sébastien et Francès , jeune couturière pleine de talent, ne sont pas les liens caricaturaux des contes de fée mais bien des liens complexes et puissants comme ceux que nous créons parfois et qui nous bousculent parce qu’on ne sait pas toujours très bien de quoi ils sont tissés. Une petite merveille graphique et narrative !

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Du côté des romans

Le faire ou mourir, Claire-Lise Marguier, Rouergue, 2011

S’il y a un roman que j’aime un peu, beaucoup, passionnément pour parler d’amour avec les grands ados que j’ai la chance de côtoyer, c’est celui là ! On y suit les premiers pas au lycée de Damien, un jeune homme qui se cherche, et qui se trouve en Samy. C’est une histoire d’amour qui me bouleverse à chaque lecture. On y retrouve tous les ingrédients de l’amour tragique : les familles qui s’opposent, la figure paternelle autoritaire qui s’immisce dans les choix amoureux de son enfant, un amour que le héros n’assume d’abord pas, un amour qui le change et le fait devenir autre. Intense !

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Spirit Day !

Tout a commencé un jour de mai, en 2021. Ce jour là, E., alors élève de 3e B, propose de consacrer la dictée anti-sexiste du mardi à la journée du 17 mai, journée mondiale de lutte contre l’homophobie. A cette occasion, suite à la dictée en question, je réalise pour chaque élève une brochure avec des conseils culturels pour découvrir les thématiques liées à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle. Inspiré.e.s par cette brochure, les élèves proposent alors de créer la leur : l’atelier « Amours sincères » est né !

Ce sont donc 10 élèves volontaires de 4e et de 3e qui vont rester au collège, en salle informatique, plusieurs mardis soirs de 17h à 18h pour réaliser leur propre brochure culturelle présentant des séries, des chanteuses et des chanteurs ainsi que des livres qui permettent, selon elles, selon eux, de mieux comprendre la communauté LGBTQIA+.  Ielles sont tellement motivé.e.s qu’ielles proposent alors de présenter leur brochure aux autres élèves à l’occasion de la journée « Portes ouvertes » de juin 2021. Celle-ci, hélas, n’aura pas lieu, et c’est sur la proposition de nos CPE et avec l’accord enthousiaste de notre principale, que nous avons proposé aux élèves de revenir au collège en octobre 2021, à l’occasion d’une journée dédiée à la lutte contre le harcèlement LGBTIphobe : le « Spirit Day ».

A la fin des vacances d’été, avant leur rentrée au lycée, nous nous retrouvons avec les élèves volontaires pour organiser leur intervention. Ils et elles proposent de partir de la chanson « Amour censure » d’Hoshi pour élaborer une séance de sensibilisation qu’ielles proposent de mener pour toutes les classes de 4e.

Le jeudi 21 octobre 2021, 5 élèves de seconde et une élève de 3e  sont donc intervenu.e.s pendant 7 heures auprès de toutes les classes de 4e du collège pour un atelier de sensibilisation au harcèlement LGBTIphobe.

Le jeudi 21 octobre 2021, ielles ont fait vibrer les couleurs de l’arc-en-ciel dans leurs voix mais aussi dans les regards des adolescent.e.s qui les ont écouté.e.s, questionné.e.s, salué.e.s, remercié.e.s.

Le jeudi 21 octobre 2021, il s’est passé ce truc improbable dans un collège de REP rural de Haute-Gironde : toute la journée, on a parlé d’amour.

D’amour toujours, d’amour tout court.

D’amours sincères.

Le mois de mai sera le mois des fiertés !

Elle s’est avancée vers moi. C’était un vendredi de veille de vacances. Dernière heure de cours. Nous étions en demi-groupe. Elle m’a demandé si je pouvais l’appeler Peter et dire « il » quand je parlerai d’elle. De lui.

J’ai dit « oui » sans réfléchir car le cours devait commencer et que comme toujours, on est embarqué dès que l’on passe la porte de la salle de classe. J’ai dit « oui ». Et j’ai vu le sourire partout sur son visage. Enfin dans ses yeux surtout. Parce que notre histoire se passe en décembre 2020 et que de toute l’année nous ne nous sommes vus que masqués. J’ai dit « oui », j’ai pensé que rien que pour son sourire ça en valait la peine. J’ai dit « oui » mais très vite j’ai compris que ce serait plus compliqué.

Il a fallu en parler à l’infirmière. Il a fallu téléphoner à la famille de Peter. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Cinq fois. Il a fallu insister pour rencontrer ses parents. C’est la cheffe qui s’y est collée. Un vendredi soir. Les parents de Peter étaient attendus. Ils ne venaient pas. Alors elle les a appelés. Elle leur a dit très gentiment : « On vous attend ». Ils sont venus.

Ils ont dit que c’était une passade, que c’était normal à l’adolescence, que c’était une étape, que ça passerait. Il a fallu essayer de faire concorder ce qui se passait dans ma salle de classe avec ce qui se passait à la maison.

Il a fallu se parler. S’écouter.

Très sincèrement, je sais que se parler n’a pas suffi…

Alors il a fallu en parler en équipe.

Il a fallu en parler en classe. ça tombait bien parce que cette année là avec cette classe de 6e nous participions au prix de littérature jeunesse de l’UNICEF et nous avions dans la sélection un album, Je suis Camille, qui raconte le nouveau départ d’ une jeune fille transgenre.

Grâce à cet album, Peter a pu parler de lui.

Expliquer.

Demander : « je voudrais que vous m’appeliez Peter. »

Et ses 25 camarades, comme moi, quelques semaines plus tôt, ont répondu « oui ».

C’est avec lui que les questions d’identité de genre sont rentrées dans ma vie. Et qu’elles ne me quitteront plus parce qu’elles m’ont permis d’entendre les autres voix qui appellent. Les voix de Cubby, de Slighty, de Nibs.

Les entendre est une première étape. Pour les accompagner, joyeusement et sincèrement, il faudra que nous soyons nombreuses et nombreux.

C’est pourquoi, ici, le mois de mai sera le mois des fiertés.

Frankton! Vous avez dit Frankton!

En 2011, notre collègue  d’anglais Marie Claude  est venue nous voir pour nous demander de la rejoindre sur un projet interdisciplinaire dont personne ne voulait. Je me souviens de son enthousiasme avec les photographies de ces jeunes soldats morts dans l’estuaire de la Gironde entre les 7 et 11 décembre 1942 lors d’une mission commando opérée depuis l’Angleterre. 12 soldats anglais devaient remonter la Gironde puis la Garonne à bord de kayak la nuit afin de miner des navires allemands à quai à Bordeaux. Elle en parlait comme si elle les avait connu et son enthousiasme ne pouvait que m’embarquer dans ce projet mémoriel même si ce n’est pas ce qui m’attirait le plus comme projet surtout en début de carrière.

Source : http://www.c-royan.com

Elle voyait ce projet sur 2 ans : en 2012-2013 avec une cérémonie franco-britannique à Blanquefort là où deux d’entre eux ont été exécutés avec la présence de correspondants franco-américains , en 2013-2014 avec un voyage en Normandie pour assister à la cérémonie franco-américaine en  présence de François Hollande et Barack Obama.

Source : La Presse de La Manche

Alors, pendant deux ans, elle y a cru, elle a tout fait pour que tout ce qu’elle avait imaginé se réalise. On a écrit des chansons en Anglais et en Français, on a écrit des poèmes lus à deux voix, on est allé marcher, faire du canoé, arpenter les lieux de mémoire où nous avons participé aux cérémonies. On est allé en Angleterre au Dulwich College de Londres puis en Normandie enfin.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dulwich_College

Ce projet il était beau et Marie Claude a eu cette capacité à nous embarquer profs et élèves  avec elle sur les traces de ce commando. Elle s’est battu contre les associations de commémorations pour qu’on fasse vivre les cérémonies sans rester au garde à vous derrière des porte-drapeaux vieillissants, elle s’est battu pour obtenir des autorisations inimaginables, on a fait voter des budgets sans être sûres de nos hébergements. C’est probablement l’un de mes plus beaux projets, le premier, celui qui m’a donné confiance d’en mener ensuite seule ou de les coordonner.

Je terminerai cet article en la remerciant. En 2020, Marie-Claude est décédée, ironie du sort, noyée dans des eaux où elle était persuadée que les corps de ces hommes avaient été retrouvés. Elle m’a permis de comprendre que rien n’est impossible en matière de projets pédagogiques à partir du moment où ils vous guident et vous enthousiasment. Elle a arrêté de mener des projets en 2015 puis a pris sa retraite en 2017 et elle m’a glissé dans le creux de l’oreille que je lui ressemblais un peu, qu’on avait les mêmes valeurs et que je saurai rendre ma pédagogie plus belle. J’admirais chez elle, cette capacité à s’enthousiasmer même à la fin de sa carrière au moment où la plupart des enseignants n’en peuvent plus !

Parfois Marie Claude, je pense fort à toi et à ce projet qui a marqué le début de ma carrière. Je pense que j’essaierai de faire quelque chose autour des 80 ans du débarquement pour se souvenir, pour vivre de grands moments pédagogiques pour les élèves et puis un peu pour toi.

Et en hommage à notre mentor en matière de projet, ce poème liminaire du recueil Cette obscurité qui mine les étoiles, lors de la première année du projet Frankton :

« Mon ami, je t’écris parce que je suis parti,

Mon ami, je ne sais pas ce que tu fais de ta vie,

Mon ami, je ne vis à présent que pour le pays,

Mon ami, la guerre continue sans répit.

 

Continue d’aimer ta famille,

Continue de protéger ma famille,

Continue de profiter de ta famille,

Continue de consoler ma famille.

 

Ici, c’est le jour,

Le jour, je dors

Quand c’est la nuit,

La nuit, je rame

 

Les hommes doivent avancer,

Il faut ramer pour les kayaks,

Les hommes doivent ramer,

Pour qu’avancent les kayaks.

 

Nous étions partis six mais un s’est brisé,

Nous n’étions donc plus que cinq mais un a chaviré,

Nous n’étions donc plus que quatre mais un s’est échoué,

Nous n’étions donc plus que trois mais un s’est fait emporter.

 

Je ne sais pas si je reviendrai bientôt,

Mais bientôt, nous aurons déposé les explosifs,

Les explosifs qui vont détruire les bateaux allemands,

 Les allemands qui seront déséquilibrés,

Mon ami, j’espère que l’on se reverra,

Mon ami, j’espère que l’on se reparlera,

Mon ami, j’espère que l’on se redisputera,

Mon ami, j’espère que l’on se rebattra.

 

Mon ami.

Cette obscurité qui mine les étoiles, 3e Bahamas, 2013.

Rien de tel qu’un projet pluridisiciplinaire !

On poursuit nos réflexions sur les projets et leurs intérêts pédagogiques avec une petite conversation à deux.

Avec Colette, comme on vous l’a dit à plusieurs reprises, on a adoré monter des projets ensemble et on remercie au passage notre collègue d’anglais de l’époque qui nous a fait travailler ensemble pour la première fois sur un  projet lettres-langues-histoire, il s’agit du « projet Frankton » dont on vous parlera la semaine prochaine.

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Aude. – Colette, comme tu le sais, et comme je l’ai dit il y a 15 jours, ce que j’aime le plus dans les projets, c’est dans un premier temps de découvrir les élèves autrement que dans la salle de classe.  Et toi qu’est ce qui t’enthousiasme le plus dans un projet?

Colette. – Ce qui m’enthousiasme le plus dans un projet, c’est la phase de création, c’est le bouillonnement des idées, ce moment précieux et en équilibre instable où tout est possible ! C’est un véritable moment d’euphorie où je me sens particulièrement libre et forte. C’est un des rares moment où je touche à l’audace dont je manque cruellement dans la vie de tous les jours !

Aude. – Pourquoi selon toi ,  est-ce essentiel de mener des projets pluridisciplinaires avec nos classes ?

Colette. – Pour de multiples raisons :

– Tout d’abord pour prouver par l’expérience à nos élèves que les savoirs communiquent, qu’ils ne sont pas cloisonnés comme l’organisation du collège en disciplines distinctes pourrait le laisser penser.

– Ensuite, parce que cela permet toujours de sortir du cadre de la classe, de cette petite boîte où nos élèves sont assignés à une chaise et à une table. Le projet pluridisciplinaire nous met toujours en mouvement : en mouvement dans l’emploi du temps, en mouvement dans le collège, dans le village, dans le département, dans la région, dans le pays ou dans le monde. Se projeter c’est avant tout pousser des portes, c’est cultiver la curiosité et l’émerveillement.

– Enfin parce que le projet interdisciplinaire est ce qui se rapproche le plus d’un projet de vie à petite échelle : on y apprend certes les grandes dates ou des concepts clés d’urbanisme mais on expérimente surtout l’autonomie, la coopération, la communication, l’écoute. La solidarité, valeur essentielle pour s’engager pleinement dans le monde de demain.

Aude. – Comment te vient l’idée d’un projet pluridisciplinaire ?

Souvent au contact des autres, d’une émission culturelle ou d’une lecture, d’une visite ou d’un spectacle. Mais pour tout te dire, je n’ai pas pensé projet pluridisciplinaire toute seule, c’est une idée qui m’a été soufflée d’abord par un collègue d’Histoire-Géographie avec qui j’ai travaillé lors de ma première affectation – un super projet de journaux de guerre à partir d’archives de soldats nés dans département où j’exerçais – puis à ton contact et à celui de notre chère Marie-Claude dont nous parlerons la semaine prochaine.

Aude. – Quelles sont les difficultés que tu peux rencontrer à mener ce type de projet ?

La plus grande difficulté est de trouver des partenaires, des collègues capables de s’investir autant que toi dans le projet. L’idéal c’est quand le projet semble naître en même temps dans l’esprit des principaux protagonistes 🙂 J’avoue ça ne m’est arrivé qu’avec toi ! Par conséquent la plus grande difficulté est de se retrouver à mener toute seule le projet qui était censé être mené à plusieurs. Combien de fois, je me suis retrouvée à faire la partie « Histoire » d’un projet lettres-histoires avec toutes les imperfections que cela implique.

Aude. – Quels sont tes plus beaux projets? Je te pose la question parce que je n’arrive même pas à en choisir trois. En ce qui me concerne, je dirai quand même la Normandie et les commémorations franco-américaines en 2014, les colibris en 2018-2019 et puis après j’hésite entre Frankton en 2012 et la Classe défense tellement surréaliste l’an dernier. Dans tous les cas, ils ont tous fait évolué mes pratiques pédagogiques.

Colette. – En plus des projets dont tu parles que nous avons menés partiellement ou totalement ensemble, il y a eu deux projets particulièrement marquants lors de ma première année d’enseignement – et sûrement que c’est ce qui m’a donné l’élan nécessaire pour ne pas envisager une année sans projet depuis. Avec mes élèves de Seconde 10, nous avons mené deux projets incroyables lors de mon année de stage : le premier  a été de lire, d’écrire, de publier et de vendre des recueils de poèmes à la manière de Francis Ponge dont les bénéfices ont été reversés à une association que les élèves eux-mêmes avaient choisie. Tout s’est fait à l’initiative des élèves, rien n’était prémédité  ! Je crois que c’est ce que j’aime le plus dans les projets : me laisser entraînée par mes élèves. La même année, alors que le mois de juin avait entraîné la fermeture des portes du lycée, mes secondes 10 ont proposé de mettre en scène des sketches qu’ils avaient écrits lors de notre séquence sur le comique et l’humour. Encore une fois sur leur initiative, j’ai parcouru la Charente, trouver une mairie qui a accepté de nous prêter une salle pour la représentation à laquelle ils prétendaient, j’ai du convaincre la proviseure de nous prêter un lieu pour répéter aussi souvent que nécessaire. Je crois me souvenir qu’on a répété au milieu des plantes, dans une sorte de cours ou de serre de ce beau lycée de centre-ville ! Nous avions organisé une représentation payante de nos skectches, « The desperate village » (inspiré de Desperate housewives série à la mode cette année là) et les bénéfices ont été reversés  à l’association que les élèves avaient trouvée pour le recueil de poèmes. Ces deux projets qui sont nés de l’enthousiasme et de l’énergie de mes premiers élèves m’ont tout de suite fait comprendre qu’en éducation tout est possible. Il n’y a pas de limite. A partir du moment où les élèves te font confiance et que tu leur montres que c’est réciproque, on peut aller très loin ensemble.

Il y a aussi eu le projet incroyable d’Amours sincères l’année dernière et du Spirit Day en octobre mais on en reparlera le mois prochain à l’occasion du mois des fiertés !

Aude. – Existe-t-il pour toi des petits et des grands projets ?

Colette. – Oui complètement. Les petits projets ce sont les sorties sur une journée à L’Escale du livre, à Livres en citadelle, au théâtre, à collège au cinéma, aux musée… Ce sont les projets qui sont menés dans le cadre d’une séquence et qui ne nécessitent pas un investissement de longue durée.

Aude. – Dernière question : dans ton école idéale, quelle serait la place du projet pédagogique pluridisciplinaire ? En ce qui me concerne, je rêve d’une pédagogie où on monterait deux ou trois projets par an avec lesquels on enseignerait l’ensemble des notions, des concepts, des compétences. Je trouvais d’ailleurs que les E.P.I étaient un excellente idée pour cela. C’est tellement plus motivant pour nos élèves que d’apprendre pour apprendre ou juste pour savoir exécuter plus ou moins l’exercice attendu à l’examen.

Colette. – Comme toi, je pense, je rêve, je respire projets interdisciplinaires. Je suis plus que convaincue que dans le cadre d’un projet et notamment quand celui-ci va amener l’élève à rencontrer l’autre – un jury, un.e correspondant.e, sa famille, une autre classe, des filleul.e.s, un.e professionnel.le etc.- pour lui montrer de quoi il est capable, alors l’apprentissage a vraiment lieu. Le projet implique une sincérité, une vérité que l’enseignement vertical ne permet pas. Le projet est un indispensable tremplin vers soi-même et vers la société, si je savais le faire, je n’enseignerai que comme ça. J’y réfléchis d’ailleurs beaucoup en ce moment, à prendre ce virage vers une pédagogie du projet permanente… Ce sera peut-être l’objet d’une future chronique ?

 

 

Du projet « Aux arbres citoyens » aux « P’tits colibris du Val de Saye » : sensibiliser les élèves à la nécessaire transition écologique.

Un des projets les plus marquants de notre collaboration hors-du-commun, a fait suite à notre prise de conscience écologique. C’était il y a 4 ans. On a tout revu à l’horizon d’un monde plus vert, plus serein, plus solidaire. Plus sobre. Plus simple.

C’est la légende du colibri qui a accompagné la rentré de nos 6e.

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu.

Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit :

« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? » .

Le colibri lui répondit alors : « Je le sais, mais je fais ma part.

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Depuis 2017, nous travaillons à la mise en place d’un projet de sensibilisation et d’engagement dans la transition écologique au collège avec la création de classes ambassadrices de l’éco-citoyenneté en 6e.

Ce projet s’est articulé la première année autour de 3 étapes :
1. Définir la notion de déchet.
2. S’informer auprès de différents acteurs locaux sur les gestes éco-citoyens en lien avec les déchets.
3. Transmettre des gestes éco-citoyens aux autres élèves et aux parents.

Pour mener ce projet à bien, nous avons invité au collège les élu.e.s de l’association du lycée de rattachement sur les heures consacrées à la vie de classe. Ce fut l’occasion de faire venir au collège la présidente de
l’association, une ancienne élève désormais étudiante. L’association nous a proposé une rencontre sous forme de « brainstorming » pour inviter les élèves à définir en groupe la notion de déchet et ses conséquences sur la nature et le devenir de l’humanité. Les groupes ont réfléchi ensuite sur des gestes, des comportements qui permettraient de réduire, voire d’éviter les déchets
dans l’enceinte du collège par pôle : la salle de classe, la cour de récréation, la cantine, l’établissement dans son ensemble. L’Association a proposé de synthétiser les propositions sous la forme d’une infographie qui devrait servir de base pour communiquer avec les futurs partenaires du projet.

La notion de déchet a été consolidée dans différents cours : en S.V.T en lien avec la biodiversité, en Géographie dans le cadre du cours sur la ville durable, en Technologie lors du cours sur les matériaux. En Français, les élèves ont abordé l’orthographe de manière ritualisée à travers des actualités écologiques retranscrites sous forme de « dictées vertes ». Ils ont également abordé la notion de « genre littéraire » à travers une sélection d’ouvrages dédiés à l’écologie.

Une fois que la notion a été définie, les élèves ont été amenés à se rendre sur les lieux du service de collecte des déchets ménagers ainsi que sur le site d’enfouissement auquel le service est attaché. Les professionnels de ces divers lieux leur ont permis en direct de comprendre comment nos
déchets sont traités et de se rendre compte que la principale solution aux problèmes écologiques liés aux déchets serait … de ne plus en produire !

D’autres rencontres dans l’ éco-quartier Ginko à Bordeaux, dans le jardin botanique du quartier Bastide ou encore à la maison écocitoyenne se sont
ajoutées à cette première visite, le but étant de rencontrer des acteurs et des actrices de la transition écologique d’horizons différents.

A l’occasion de chaque sortie scolaire, suite à une heure de vie de classe dédiée à cette question, les élèves ont préparé des pique-niques « zéro déchet ». Cette expérience leur a servi à formuler un protocole de pique-nique zéro déchet qu’ils ont rédigé en AP Français et qu’ils ont soumis au principal du collège ainsi qu’à la gestionnaire, afin que dans les années à venir le pique-nique zéro-déchet soit institutionnalisé.

L’intérêt des élèves a été très important et surtout ce projet a permis de manipuler, créer, fabriquer, up cycler : des tawashis avec des chaussettes usagées, des tote-bags avec des vieux tee-shirts,  on a fabriqué notre propre savon pour les salles de sciences… C’est d’ailleurs la photographie que nous avons choisi pour l’ouverture de ce blog : les jolies mains de Noah et d’Océane qui tissent ensemble des liens nouveaux et prometteurs !

En géographie, on a construit notre ville de demain avec des classes de CM2, on a appris à faire du compost avec le jardin botanique, on a découvert les matériaux de haute qualité environnementale.

Pour certains d’entre eux, ce  projet s’est poursuivi par un éco-voyage dans la Vienne avec la découverte du maraîchage, de l’élevage, de la production d’énergies renouvelables ou encore la protection de la biodiversité et le retour de l’artisanat. Ce projet a été, je pense une extraordinaire découverte de la mission de colibri qui nous incombe à toutes et à tous et plus particulièrement aux futures générations.

Je retiens de ce projet « le faire avec les élèves », « le fabriquer ensemble », celui où nous ne sommes pas devant les élèves avec notre tableau en compagnon mais assis avec eux sur le bureau, couché par terre pour monter la maquette, les mains dans la terre ou dans la pâte à gâteau ! Nous rêvons d’une école où l’on apprend ensemble, où on construit la citoyenneté de l’action avec eux. La richesse de se projet a été la formation mutuelle, horizontale : élève, enseignant, partenaire… On a co-construit plus que transmis et c’est sans aucun doute le monde vers lequel on doit aller et la beauté de ce projet !

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