Mes pratiques de médiation en CM1

Exemple de médiation cognitive : J’oriente leur raisonnement en posant des questions ciblées en fonction de l’objectif visé. Je vais les rassurer en leur posant des questions auxquelles ils sauront répondre afin qu’ils prennent confiance en eux.

J’essaie également de prendre des exemples concrets de la vie quotidienne, des choses que les enfants aiment pour susciter l’envie, la curiosité. Exemple en numération pour les fractions où on va travailler sur des pizzas (image !) ou bien un paquet de gâteaux à partager en quart, en demi, en huitième… 

Exemple de médiation relationnelle : Cela concerne les « petits » conflits entre les élèves, ceux que l’on ne voit pas forcément (récréation, pause déjeuner) mais qui peuvent vite dégénérer. Des mots blessants, des coups parfois. En restant neutre, j’essaie de leur faire comprendre pourquoi ce mot a blessé son camarade, pourquoi il ne faut pas réagir par la violence….

Exemple de médiation langagière : Par exemple lors de la lecture de consignes, j’essaie de reformuler, avec d’autres mots, plus simples, de dire autrement ou même de faire reformuler par un élève.

Mes pratiques de médiation dans la classe

  • En QLM: pendant la leçon d’apprendre à lire la température sur un thermomètre.

A Alexandrie, en Egypte, il ne neige jamais. Donc, l’effet de trouver 0°C et des degrés sous le zéro sur le thermomètre n’a pas de sens pour eux et ils ne comprennent pas comment peut-on atteindre le 0°C.

C’est là que je leur explique que c’est à propos de leur positionnement sur Terre qu’il fait varier la température d’un pays à l’autre. Et qu’on découvre ensemble que le climat n’est pas le même dans tous les pays du monde et comment cela influence les différents modes de vie.

Mes pratiques de médiation

Mes pratiques de médiation

Voici 2 exemples de médiation que je mets en place dans ma classe de TPS/PS/MS/GS. Il est important également de vous préciser que sur 12 élèves, j’ai 4 enfants qui ne parlent pas du tout français. Bien sûr, cela ne s’arrête pas à ces exemples, mais je trouve qu’ils représentent bien la médiation.

Lorsque je fais une séance de travail, je pense toujours à avoir un maximum de photos, d’images, de dessins, voire même d’objet, car cela aide beaucoup les enfants d’une manière générale. Puis je fais mon cours normalement en utilisant les mots ou les formes grammaticales adéquates. Je pense à demander régulièrement si tout le monde a compris. J’interroge aussi pour m’assurer que les élèves ne disent pas « oui » sans comprendre. Si tout va bien, je continue. En revanche, si quelqu’un rencontre une difficulté, je reformule plus simplement ce que je viens de dire. Je n’hésite pas à utiliser le langage corporel en cas de besoin. De manière générale, j’évite de passer par une autre langue que le français, mais si je m’aperçois que l’élève ne comprend toujours pas, je demande une traduction, soit à mon ASEM, soit à un élève, s’il s’agit de parler albanais, soit je traduis directement en anglais, si l’élève est anglophone. En ce début de 2éme période, l’utilisation de la langue native devient moins systématique sauf pour certains enfants que cela rassure, mais j’essaie de la limiter au maximum, pour ce qui est des traductions entières, car bien entendu l’albanais fait parti de notre vie de classe.

Un autre exemple de médiation, le goûter et la cantine… Ici, au Kosovo, les gens mangent beaucoup avec les mains ou à la cuillère, un peu toute la journée.

J’ai dû de ce fait, mettre un temps de goûter le matin, pour faire plaisir aux parents, en revanche j’ai donné des consignes très strictes sur le contenu des « petits goûters », car au début, j’ai vu des enfants arrivés avec des pizzas, des gâteaux apéritifs…..

Pour la cantine, j’ai dû expliquer aux dames de service qu’elles devaient donner aux enfants des couverts… Et oui, même aux petits ! En revanche, selon les plats servis, j’invite les enfants à manger à la manière traditionnelle. Par exemple, le fasul, sorte de cassoulet local, se mange avec du pain, sans couverts. Là pas question d’imposer mes idées, chacun a le droit de faire comme il veut.

Mes pratiques de médiation

Travail de recherche et réflexion

L’enseignant médiateur doit pouvoir garantir la «  sécurité psychologique » de l’élève.  Il est le garant de son épanouissement et de sa réussite. Par ailleurs, il doit lui permettre d’avoir confiance dans la relation pédagogique. La confiance en soi-même et dans les autres, le respect de tout élève constituent un ensemble de valeurs qui permet l’épanouissement et qui favorise la socialisation. Plus profondément, le PE doit être capables de repérer les procédures de l’apprentissage des valeurs des élèves, sans les y enfermer pour autant. Il doit les aider à valoriser leurs apprentissages sans qu’ils aient de réactions trop négatives, mais plutôt une politesse positive de l’altérité.

Mes pratiques de médiation

Pour ce faire, j’ai mis en place avec mes élèves de Grande Section un rituel axé sur la communication bienveillante et positive. Dans l’éducation bienveillante, on part du principe que l’enfant ne peut pas réagir positivement à une interdiction ou une sanction. Par exemple, au lieu de dire « il est interdit de mentir », on privilégiera « il faut dire la vérité ». Dans la classe, il ne s’agit pas de supprimer les sanctions, mais d’encourager les enfants à voir la vie de classe d’un autre point de vue : celui d’un lieu d’échanges et de liberté.

Nous avons donc commencé par remplacer les traditionnelles règles de vie de classe, composées essentiellement d’interdictions, par d’autres fondées sur la bienveillance et les choses positives.

Puis nous avons mis en place des séances collectives de compliments. Tous les matins, au coin regroupement, nous échangeons des compliments, d’abord sur notre physique, nos coiffures, nos vêtements, puis nous approfondissons avec des compliments sur la personnalité de chacun.

Dans la classe des GSA de Louis Massignon Mers Sultan, on s’entraide, on prend soin de nous, on se dit des mots gentils, on pose beaucoup de questions, on est sympas entre nous, on est bons joueurs, on dit s’il te plaît et merci, on travaille dur et on ne râle pas : on dit les choses calmement et on échange.

Cette approche me semble un bon moyen pour réduire les conflits , développer l’empathie chez les enfant et augmenter en même temps les chances de réussir leur éducation à la citoyenneté.