8 danseurs, une œuvre

A l’occasion de la Nuit des musées qui n’a pas pu avoir lieu cette année, le Musée de l’Immigration a filmé au Palais de la Porte Dorée 8 vidéos courtes intitulées « À mon bel amour : dans le miroir » . 8 vidéos pour 8 danseurs de la Compagnie Par Terre. Ils viennent de styles de danse différents et illustrent leur individualité à travers leur danse dans les parties en solo. Quand ils dansent ensemble, les danseurs se regardent, leurs mouvements se confondent. Ils sont toujours eux-mêmes, ils ont toujours leur propre danse, mais ils appartiennent à un collectif, ils sont tous danseurs. Ils forment alors un tout harmonieux et s’allient pour raconter une histoire, complétée par une narration. Celle de la construction d’une identité, avec et face aux autres. Cette œuvre nous permet de réfléchir sur ce processus. Nous sommes tous constitués de nous même, mais des autres aussi. Comment se construit-on face au regard des autres ? Comment l’oublier sans s’enfermer ? Les danseurs répondent à ces questions grâce à leur art, dans un cadre somptueux. 

À mon bel amour : dans un miroir

Les huit vidéos proposées par la chorégraphe Anne Nguyen et sa compagnie sur l’initiative du Palais de la Porte Dorée représentent l’évolution du regard que l’on porte sur soi grâce ou à cause du regard des autres.

Chaque vidéo est accompagnée d’un témoignage audio par-dessus les représentations des diverses danses (le voguing, le krump, le popping, la danse contemporaine, le waacking) qui matérialisent les diverses représentations dans la société. Les différents témoignages permettent au spectateur de comprendre que le regard que l’on porte sur soi n’est pas figé, il évolue grâce aux rencontres, à l’environnement mais aussi avec l’âge. Lorsqu’on est enfant on ne se pose pas vraiment de question sur qui on est, puis plus on avance dans la vie, plus le regard des autres a de l’importance.

À la fin de ce visionnage, on est aussi touché par l’association des différentes danses qui au départ n’ont pas vocation à se mélanger (comme la danse classique et le popping par exemple) mais chacune s’affirme et finit par mettre en valeur l’autre.

« À mon bel amour dans un miroir » amène le spectateur à s’interroger l’importance du regard que l’on porte sur soi mais aussi sur l’importance des diversités culturelles.

 

À mon bel Amour

Nous ne pouvons être qu’admiratif devant le travail de la Compagnie de Terre et d’Anne Nguyen dans A mon bel Amour. Cette interprétation de la construction de soi est mise en lumière de façon très poétique. Nous remarquons une réelle symbiose entre tous les éléments de cette mise en scène : les décors, les jeux de lumière, la musique, les paroles, et surtout les danseurs. Ce spectacle nous pousse à nous interroger sur le rôle du regard des autres, et de soi-même dans sa construction identitaire.  Nous sommes tous “le miroir » de quelqu’un. Ainsi, en prônant un message de bienveillance, nous sommes appelés à prendre conscience de l’impact de notre regard sur l’autre, et donc à adopter une attitude respectueuse vis-à-vis de nos différences ou ressemblances. Par ailleurs, nous pouvons grandement remercier toute l’équipe artistique pour s’être adaptée aux contraintes liées à la crise sanitaire actuelle, nous permettant tout de même de profiter de ce spectacle centré sur l’altérité. 

A mon bel amour : dans un miroir

Cette série de capsules vidéos inédites tournées dans les espaces du Palais avec les huit danseurs et danseuses de la compagnie par Terre est une ouverture à la culture malgré la situation sanitaire actuelle.

Le profil des danseurs est varié, chacun souhaite affirmer son identité et évoquer les limites du regard des autres. Il y a également un mariage dans les danses. Les profils et les danses apportent une richesse artistique. On retrouve également dans ces vidéos une beauté tant par le lieu qui est extraordinaire que par les mouvements harmonieux.

La façon de s’exprimer est poétique, le but est avant tout identitaire à la recherche de l’acceptation de la différence et savoir qui sont-ils réellement.

A mon bel amour dans un miroir est une ode à l’interculturalité.

“A mon bel amour : dans le miroir ”

Ces vidéos intitulées “A mon bel amour : dans le miroir ” sont bouleversantes et inspirantes. Elles nous poussent à nous recentrer sur l’essentiel. A travers différents styles de danses (danse classique, voguing, krump, popping, danse contemporaine et waacking) accompagnées d’un texte profond, on se questionne sur nous même et sur les autres. Qui sommes-nous vraiment ? C’est-à-dire qui sommes nous lorsque l’on ne se préoccupe du regard des autres, lorsque l’on ne suit pas les diktats de la société, lorsque que l’on se retrouve seul avec soi-même ? La métaphore du miroir nous invite à réfléchir sur notre vision du monde. C’est une métaphore à travers le temps puisqu’on peut voir l’évolution de la vision des humains sur les différentes phases de la vie. On comprend qu’au début de la vie, dans l’enfance, nous sommes dans l’observation du monde extérieur, on ne se pose pas de questions sur notre personne. Nous sommes en quelque sorte invisibles en tant qu’individu par les gens autour. Plus le temps avance, plus les gens nous portent de l’intérêt. Cet intérêt est un sentiment agréable puisqu’il nous permet de nous sentir exister et de nous poser des questions sur notre condition d’être humain. Cependant, l’intérêt que les gens nous portent n’est pas toujours positif, ils peuvent nous envier ou nous jalouser comme nous le montre la troisième vidéo. Dans “A mon bel amour : dans le miroir ”, on s’intéresse donc non seulement à soi-même mais aussi aux autres, à l’acceptation de l’autre. Ces vidéos nous poussent à voir au-delà des apparences et à aller vers les autres, quels qu’ils soient. C’est une ouverture à l’altérité parfaitement mis en scène par Anne Nguyen.

Critique A mon bel amour

Ces vidéos proposées par Anne Nguyen et sa Compagnie au Palais de la Porte Dorée représentent une métaphore remarquable de l’existence. L’œuvre dansé s’accompagne d’un récit qui met en lumière la perception qu’un individu a de soi au fil de sa vie. Le spectateur comprend rapidement que l’autre, l’inconnu, joue un rôle majeur dans la vision que chacun à de soi. Les danseurs transmettent des énergies qui rendent compte de ce rôle et leurs jeux de regard illustrent parfaitement le récit conté. Cette œuvre a le mérite d’aborder un sujet sensible, celui de l’importance de l’apparence, du regard des autres. En effet, au fil des courtes vidéos, la compagnie met en avant l’impact que peuvent avoir les jugements extérieurs sur notre état esprit et nos sentiments. Anne Nguyen nous invite ici à nous interroger sur le sens que nous voulons donner à notre existence. La compagnie conclue de la meilleure des manières en mettant en valeur le fait que chaque singularité s’apparente à un miroir pour les autres. Cette œuvre offre donc un questionnement très intéressant sur la richesse de la différence et de la diversité culturelle.

« A mon bel amour dans un miroir »

« A mon bel amour dans un miroir » est le reflet de l’altérité, de l’interculturalité.

C’est une ode. Une ode à soi-même et à autrui, une ode à nos différences et à nos ressemblances. C’est une fête, une fête de l’humanité, une fête culturelle. « A mon bel amour dans un miroir » nous pousse à une introspection. Une réflexion sur nous, et sur les autres. Une réflexion profonde sur notre place dans le monde et auprès des autres. Une réflexion sur notre monde actuel, sur nos vies, et sur l’importance du vivre ensemble. Au fond, nous sommes tous des miroirs. Et nous ne savons qui nous sommes, que dans le reflet que les autres miroirs nous renvoient.

Mon bel amour dans un miroir

https://www.palais-portedoree.fr/fr/mon-bel-amour-dans-un-miroir

À l’occasion de la Nuit européenne des musées, Anne Nguyen et sa compagnie devaient présenter À mon bel Amour au Palais de la Porte Dorée.

En raison du contexte sanitaire et de l’impossibilité de présenter le spectacle dans nos espaces, nous avons imaginé avec eux de donner une nouvelle forme à cette chorégraphie. Découvrez en ligne « À mon bel amour : dans un miroir », une série de capsules vidéos inédites tournées dans les espaces du Palais avec les huit danseurs et danseuses du spectacle.

De la danse classique au voguing en passant par le krump, le popping, la danse contemporaine ou le waacking, les danseuses et danseurs d’À mon bel amour jouent de la symbolique de leurs danses pour affirmer leur identité et questionner les limites de notre regard. Leurs cultures de danse et leurs mouvements font référence au défilé de mode, à la représentation photographique et cinématographique, à l’univers du clubbing, à la tradition théâtrale ou à l’apparat social.

  • Direction artistique, chorégraphie et texte : Anne Nguyen
  • Réalisation des vidéos : Greg Kozo et Anne Nguyen
  • Danseurs : Sonia Bel Hadj Brahim (waacking, popping), Arnaud Duprat (popping), Stéphane Gérard (voguing), Pascal Luce (popping, locking, waacking), Andréa Moufounda (danse contemporaine), Sibille Planques (danse contemporaine), Emilie Ouedraogo (krump), Tom Resseguier (danse classique)
  • Musique : Jack Prest