Nous avons lu la célèbre lettre XXX des Lettres Persanes de Montesquieu et discuté autour des liens entre vêtement et identité (identité visible, cachée), autour des représentations qui touchent aux identités culturelles et à leur visibilité. De quoi le vêtement est-il ou non le signe et/ou le symbole ?
Archives de l’auteur : magalij
Culture unique ? Culture commune ?
Quelle différence entre culture unique et culture commune ?
Et comment oeuvrer au développement d’une culture commune dans la classe ?
Cadrage des ateliers d’ethnographie
Le cadrage ici :
L’altérité en poésie : Mayy Ziyada
Voici le texte proposé par Christophe, support à notre réflexion :
Les yeux
Ne sont-ils pas pour toi un objet de
stupéfaction ?
Les yeux couleur de cendres, avec
leurs rêves,
Les yeux couleur de ciel, avec leurs
illuminations,
Les yeux couleur de miel, avec leurs
friandises,
Les yeux couleur du café, avec leur
force d’attraction,
Les yeux qui recueillent avec soin la
force et la douceur
contenues dans ce qui les entoure.
Tous les yeux, ceux qui te rappellent
la limpidité du ciel,
Et ceux où fait halte et se repose la
profondeur des mers,
Ceux qui te montrent en eux les
déserts arides et leurs mirages,
Ceux qui te transforment en rêve dans
un royaume éthéré,
Ceux dans lesquels passent des
nuages zébrés d’éclairs,
chargés de pluie,
Ceux dont ton regard ne peut se
détacher,
Les yeux en forme d’amande
allongée,
Ceux qui s’enfoncent dans leur orbite
à force d’approfondir le sens des mots
et de réfléchir sur leur contenu,
Ceux dont les paupières couvent la
flamme,
Les yeux qui s’émeuvent,
Les yeux qui méditent,
Les yeux qui savourent,
Les yeux qui prennent pitié,
Et ceux où établissent leur
campement de guerre les haines
secrètes et les colères,
Ceux où se multiplient, dans leurs
marais, les secrets…
Lève-toi, va vers ton miroir
Et penche-toi vers tes deux lacs
pleins de sortilèges…
Mayy Ziyada,
Version du texte dans le livret du CD de Coppey, N. et Coppey, D. (2010).
Poètes des cinq continents. Paris. Sous la Lime.
Mon bel amour dans un miroir
https://www.palais-portedoree.fr/fr/mon-bel-amour-dans-un-miroir
À l’occasion de la Nuit européenne des musées, Anne Nguyen et sa compagnie devaient présenter À mon bel Amour au Palais de la Porte Dorée.
En raison du contexte sanitaire et de l’impossibilité de présenter le spectacle dans nos espaces, nous avons imaginé avec eux de donner une nouvelle forme à cette chorégraphie. Découvrez en ligne « À mon bel amour : dans un miroir », une série de capsules vidéos inédites tournées dans les espaces du Palais avec les huit danseurs et danseuses du spectacle.
De la danse classique au voguing en passant par le krump, le popping, la danse contemporaine ou le waacking, les danseuses et danseurs d’À mon bel amour jouent de la symbolique de leurs danses pour affirmer leur identité et questionner les limites de notre regard. Leurs cultures de danse et leurs mouvements font référence au défilé de mode, à la représentation photographique et cinématographique, à l’univers du clubbing, à la tradition théâtrale ou à l’apparat social.
- Direction artistique, chorégraphie et texte : Anne Nguyen
- Réalisation des vidéos : Greg Kozo et Anne Nguyen
- Danseurs : Sonia Bel Hadj Brahim (waacking, popping), Arnaud Duprat (popping), Stéphane Gérard (voguing), Pascal Luce (popping, locking, waacking), Andréa Moufounda (danse contemporaine), Sibille Planques (danse contemporaine), Emilie Ouedraogo (krump), Tom Resseguier (danse classique)
- Musique : Jack Prest
mon image de l’altérité
J’ai choisi pour mon image de l’altérité ce tableau de Salvador Dali, Cygnes se reflétant en éléphants. Il exprime ce qui pour moi exprime la dialectique de l’altérité : l’identité est faite, simultanément, de la ressemblance et de la différence. Le reflet signifie à la fois comment le monde nous voit, mais aussi comment nous nous voyons nous-même (de façon parfois différente de la façon dont les autres nous perçoivent). L’altérité, c’est se sentir à la fois cygne et éléphant, c’est être cygne et être perçu éléphant ou l’inverse. Cette différenciation de l’identité peut être vécue de façon positive, mais peut être douloureuse si elle est subie ou imposée.