8 décembre, journée mondiale du climat et pic de pollution en France

Ces mêmes jours, Paris et Grenoble entre autres connaissaient des pics de pollution jamais atteints jusqu’alors et les autorités préfectorales décidaient de mettre en place la circulation alternée.

pollution-la-circulation-alternee-reconduite-mercredi-paris_0

Trois questions à Airparif, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, sur la circulation alternée

Comment expliquer ce pic hivernal, qui dure à Paris depuis une semaine??

Deux phénomènes se conjuguent?: une « sur-pollution » associée à des conditions météorologiques particulières.

Tout d’abord, nous « sur-émettons ». Sur ce pic, les deux contributeurs majeurs sont le trafic routier et le chauffage au bois -plus minoritairement l’industrie. La semaine dernière, comme il a fait froid, le chauffage au bois -qui ne représente pourtant que 5 % de la consommation énergétique francilienne- a largement contribué aux émissions de particules (plus de 50 %). En revanche cette semaine, où on chauffe un peu moins, plus de 50 % des particules viennent du trafic routier.

Tout cela sous un anticyclone assez fort, avec zéro vent. A cela s’ajoute le phénomène d »inversion de températures’: des nuits froides suivies de journées plus chaudes, créant sur l’agglomération une couche d’air chaud qui fonctionne comme un couvercle empêchant la dispersion des polluants.

La circulation alternée peut-elle améliorer la situation??

On a un problème de sur-émissions, et toute mesure permettant de les réduire a un impact positif. En 2014, le bilan d’une journée de circulation alternée avait montré un trafic réduit de -18 % à Paris et de -13 % en petite couronne. La pollution avait été réduite de 6 à 10 % en moyenne selon les polluants, et jusqu’à 20 % en heures de pointe. Cela bénéficie notamment aux personnes vivant près des axes routiers.

En outre ce bilan faisait suite à un pic de pollution de printemps (largement lié aux émissions de l’agriculture avec les épandages, ndlr). Là, nous sommes sur un pic dû largement au trafic. Une nouvelle étude d’impact est en cours de réalisation, qui montrera peut-être d’autres résultats.

On sait cependant que traiter les pics ne peut suffire à améliorer la qualité de l’air… 

C’est ce qu’on émet tous les jours qui est problématique. C’est la face cachée de l’iceberg. Un Parisien sur deux est toujours exposé à des niveaux de pollution ne respectant pas la réglementation, et ce tout au long de l’année (soit 1,6 million de Franciliens).

De manière générale, depuis dix ans, la qualité de l’air s’améliore -en 2007 on avait 9 Parisiens sur 10 exposés- car on a vu l’impact des mesures au long terme. Il y a eu des facteurs technologiques, la baisse des émissions industrielles mais aussi des émissions des véhicules, les restrictions de trafic (par exemple sur Paris), toutes les incitations concernant le chauffage, l’isolation, la mise en place de normes… Toutes ces mesures ont des effets bénéfiques au long terme. Aussi bien sur le trafic, le chauffage, l’industrie, l’agriculture… Il y a des actions à mener sur toutes les sources de pollutions tout au long de l’année.

[Source : ouest-france.fr]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *