Une situation de médiation

Une situation de médiation

En récréation, , Paul un élève de Ce1, fonce sur William, un élève de Ce2, et lui met un « coup de boule », sans « faire exprès », affirme-t-il. Ce qui nécessite un passage à l’infirmerie de William, choqué. Celui-ci avertit le surveillant qui informe l’institutrice. Paul est puni et la directrice demande une médiation.

Au cours de la médiation Paul insiste sur le fait qu’il a été puni par sa maîtresse, sa directrice et son père. Il est en colère : il ne fait pas le lien entre la punition et l’acte. La médiation lui permet d’en reconnaître la gravité. La maitresse lui propose de se mettre à la place de William. Il comprend alors qu’il doit faire des excuses sincères que William peut accepter. Paul s’engage à « ne plus donner de coups de boule ».

Critique A mon bel amour

Ces vidéos proposées par Anne Nguyen et sa Compagnie au Palais de la Porte Dorée représentent une métaphore remarquable de l’existence. L’œuvre dansé s’accompagne d’un récit qui met en lumière la perception qu’un individu a de soi au fil de sa vie. Le spectateur comprend rapidement que l’autre, l’inconnu, joue un rôle majeur dans la vision que chacun à de soi. Les danseurs transmettent des énergies qui rendent compte de ce rôle et leurs jeux de regard illustrent parfaitement le récit conté. Cette œuvre a le mérite d’aborder un sujet sensible, celui de l’importance de l’apparence, du regard des autres. En effet, au fil des courtes vidéos, la compagnie met en avant l’impact que peuvent avoir les jugements extérieurs sur notre état esprit et nos sentiments. Anne Nguyen nous invite ici à nous interroger sur le sens que nous voulons donner à notre existence. La compagnie conclue de la meilleure des manières en mettant en valeur le fait que chaque singularité s’apparente à un miroir pour les autres. Cette œuvre offre donc un questionnement très intéressant sur la richesse de la différence et de la diversité culturelle.

« mes pratiques de médiation dans la classe »

J’enseigne dans une classe de moyenne section. Des élèves de quatre ans, sont encore trop petits pour adopter des stéréotypes et des préjugés. Pour cela, je ne me suis pas encore retrouvée face à une situation où je suis censée réduire la distance entre deux élèves à cause des différences culturelles et identitaires. Néanmoins, je suis amenée tous les jours à faire de la médiation relationnelle de nature culturelle pour réduire la tension entre quelques élèves avec la langue de scolarisation. En effet, j’ai deux élèves anglophones qui ne comprennent pas du tout le français. Avec ces deux élèves, j’opte pour une démarche d’apprentissage particulière. Il s’agit essentiellement de traduire tout ce qu’on voit en classe de l’anglais au français ou du français à l’anglais. Ceci sollicite de ma part beaucoup de temps et d’énergie. Mais je pense que je n’ai pas le choix et que ceci est une composante évidente de l’enseignement dans un milieu plurilingue et pluriculturel.

Mise à part, j’exerce aussi tous les jours de la médiation cognitive. Comme dans toutes les classes, nous avons des élèves de tous les niveaux. Pour certains qui ont des difficultés d’apprentissages ou des troubles d’attention, je suis amenée à faire de la différentiation, d’expliquer davantage, d’enrichir leur vocabulaire …

La médiation en classe

Faire de la médiation c’est garantir la « sécurité psychologique » et la « liberté intellectuelle » de l’élève. Tout ce que l’apprenant est, ce qu’il a et ce qu’il fait doit être mis en valeur par l’enseignant afin de garantir l’épanouissement et de la réussite de l’élève, et lui permettre d’avoir confiance dans la relation pédagogique. Cette confiance en soi même et envers les autres va sociabiliser encore plus l’élève. L’apprentissage individuel et collectif est valorisé, et une implication des élèves est plus forte. Je dois en tant qu’enseignante, repérer les procédures d’apprentissage des élèves sans les critiquer mais en les faisant évoluer.

Il m’est souvent arrivé d’utiliser « la médiation cognitive », avec certains élèves qui n’ont pas le vocabulaire nécessaire, ce qu’il les bloque et les empêche de répondre aux exercices. A ce moment je demande à l’élève de m’expliquer avec ces propres mots et nous trouvons ensemble une reformulation de son idée.

Aussi, pour mon élève qui a un PAP, et qui a du mal à comprendre les consignes. Je prends systématiquement le temps d’aller lui reformuler la question, différemment de la manière dont elle est écrite, en manipulant parfois, puis je refais dire à l’élève la consigne avec ses propres mots pour être sûre qu’il l’a bien comprise.

 

Mes pratiques de médiation

Mes pratiques de médiation

Voici 2 exemples de médiation que je mets en place dans ma classe de TPS/PS/MS/GS. Il est important également de vous préciser que sur 12 élèves, j’ai 4 enfants qui ne parlent pas du tout français. Bien sûr, cela ne s’arrête pas à ces exemples, mais je trouve qu’ils représentent bien la médiation.

Lorsque je fais une séance de travail, je pense toujours à avoir un maximum de photos, d’images, de dessins, voire même d’objet, car cela aide beaucoup les enfants d’une manière générale. Puis je fais mon cours normalement en utilisant les mots ou les formes grammaticales adéquates. Je pense à demander régulièrement si tout le monde a compris. J’interroge aussi pour m’assurer que les élèves ne disent pas « oui » sans comprendre. Si tout va bien, je continue. En revanche, si quelqu’un rencontre une difficulté, je reformule plus simplement ce que je viens de dire. Je n’hésite pas à utiliser le langage corporel en cas de besoin. De manière générale, j’évite de passer par une autre langue que le français, mais si je m’aperçois que l’élève ne comprend toujours pas, je demande une traduction, soit à mon ASEM, soit à un élève, s’il s’agit de parler albanais, soit je traduis directement en anglais, si l’élève est anglophone. En ce début de 2éme période, l’utilisation de la langue native devient moins systématique sauf pour certains enfants que cela rassure, mais j’essaie de la limiter au maximum, pour ce qui est des traductions entières, car bien entendu l’albanais fait parti de notre vie de classe.

Un autre exemple de médiation, le goûter et la cantine… Ici, au Kosovo, les gens mangent beaucoup avec les mains ou à la cuillère, un peu toute la journée.

J’ai dû de ce fait, mettre un temps de goûter le matin, pour faire plaisir aux parents, en revanche j’ai donné des consignes très strictes sur le contenu des « petits goûters », car au début, j’ai vu des enfants arrivés avec des pizzas, des gâteaux apéritifs…..

Pour la cantine, j’ai dû expliquer aux dames de service qu’elles devaient donner aux enfants des couverts… Et oui, même aux petits ! En revanche, selon les plats servis, j’invite les enfants à manger à la manière traditionnelle. Par exemple, le fasul, sorte de cassoulet local, se mange avec du pain, sans couverts. Là pas question d’imposer mes idées, chacun a le droit de faire comme il veut.

Mon image de l’altérité

 

J’ai choisi comme représentation de l’altérité un mandala (provenant du site web 123RF). Ce mandala est composé de diverses figures géométriques, dont la taille et la couleur diffèrent. Le jeu des couleurs et des superpositions symbolise selon moi le fait qu’une même figure puisse avoir différentes « identités ». Cependant, ce qui fait la différence de certains, fait la ressemblance de d’autres. Ainsi, chaque unité géométrique paraît en partie semblable aux autres. De plus, le mandala présente une forme de symétrie, repérable lorsque celui-ci est plié en deux, en son centre. Ainsi les figures se superposent et « s’emboitent ». L’altérité est donc représentée ici sous la forme de différences et de ressemblances des autres, entre eux.

Mon portrait de langue ainsi que ma biographie langagière sont en lien avec mon sujet d’ERVIP. En effet, chez certaines familles de voyageurs nous pouvons remarquer qu’ils ne possèdent pas le même langage. Ces élèves arrivent dans une nouvelle école, parlent le français mais le maitrisent mal car ce n’est pas toujours leur langue maternelle. Cette différence crée une première difficulté pour l’intégration de ces élèves mais également pour leurs apprentissages. De plus, les langues sont liées à la culture. La culture des enfants du voyages est différente de celle des autres enfants.  La culture scolaire ou le langage de l’école, ne fait pas partie de la culture des familles itinérantes L’apprentissage de cette nouvelle culture peut avoir un impact sur la scolarisation de ces enfants qui est compliquée. 

Lien entre ma biographie langagière et mon sujet.

En lien avec mon sujet d’ERVIP, je pense que les différentes langues parlées, pensées, aimées, désirées sont les traits de caractère de chaque élèves et qu’il faut les accepter tels qu’ils sont. Les différentes langues pratiquées sont le reflet d’histoires personnelles et les amener en classe est une solution pour favoriser l’altérité. Cette acceptation pourra peut-être permettre de prouver aux familles qu’une place leur est fait et que leurs cultures sont les bienvenues a sein de l’école.

Aux vus des difficultés pour apprendre une langue, je me mets à la place d’élève ne parlant pas le français. Cette langue est déjà complexe pour nous et elle doit l’être davantage pour des élèves étrangers. Les difficultés que nous rencontrons pour apprendre une autre langue seront les mêmes pour les étrangers qui vont apprendre le français.

Il est nécessaire d’aller au-delà de nos représentations et de s’accepter tous. Les différentes langues peuvent créer des frontières qui ne devraient pas exister. L’altérité c’est avant tout la suppression de ces frontières.

ma biographie langagière et mon sujet de recherche

Etant d’origine espagnol, je me rend compte que cet aspect de ma personnalité n’a pas été prise en compte dans les premières années de ma scolarité. En effet je me souviens que seules les traditions françaises m’ont été transmises au sein de l’école. De plus, une fois au collège, l’apprentissage de l’anglais et la découverte de la culture de ce pays m’a été imposée. C’est seulement plus tard que j’ai eu l’occasion de pouvoir choisir l’apprentissage de l’espagnol, et c’est seulement à ce moment que j’ai pû exprimer mes origines aux sein du système scolaire. C’est pour quoi aujourd’hui je m’intéresse à la question de l’interculturalité dans l’enseignement français. De plus étant dans un pays où diverses cultures se mélangent, il me semble important en tant que futur professeur des écoles, de comprendre comment intégrer toutes ces cultures et comment prendre en compte la personnalité de chacun en fonction de son histoire personnelle.

Mon portrait de langue et l’univers artistique théâtral

Si l’interrogation sur les langues étrangères qui nous sont familières nous amènent à prendre conscience de notre découverte d’une certaine altérité et du monde culturel, n’existe-t-il pas d’autres formes de langage  à prendre en compte ? Celles-ci peuvent être corporels, musicales ou encore interprétatifs. Ainsi, toutes les formes d’arts sont intéressantes à traiter sur la question de l’ouverture culturelle apportée aux élèves à l’école primaire. Dans mon portrait de langue, je met en avant ma sensibilité à l’art, à l’écriture en elle-même et la manière dont elle est utilisée à des fins émotionnelles pour nous faire voyager comme dans les romans par exemple. Les langues sont majoritairement la base d’une majeure partie des œuvres artistiques car nous pouvons la retrouver dans la danse, la littérature, le théâtre, le cinéma, la musique, et bien d’autres. L’univers théâtral est à mon sens, l’un des modes de langage artistique les plus codés et contraints. Effectivement, les œuvres de théâtre répondent à des styles particuliers comme la tragédie ou la comédie, avec une mise en scène spécifique et des dialogues interprétés. Cette idée vaut principalement pour les pièces théâtrales qui ont marqué l’Histoire comme celles de Molière, Racine, Sophocle et autres dramaturges des siècles précédents et de l’Antiquité. De nos jours, le théâtre se veut davantage décomplexé et admet des formes plus souples d’interprétation et parfois d’improvisation. Ce langage artistique devenu populaire, produit des pièces adaptées à tous types d’âges et c’est pourquoi la question de l’utilisation du théâtre à l’école me paraît importante à traiter afin d’ouvrir un champ de questionnement de recherche lié aux aspects culturels et pédagogiques du théâtre.