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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for the 'vérité' Category

La vérité est-elle la suprême valeur ? Lâcheté; Qui mérite la moralité ?

b-Faut-il tout sacrifier au profit de la vérité ? surestimation et hiérarchie des valeurs : conséquentialisme

La condamnation intransigeante du mensonge se fonde sur une surestimation de la vérité, or faut-il tout sacrifier au profit de la vérité ?

Depuis Platon, la philosophie s’affirme contre l’illusion, le préjugé, l’idéologie. Or on peut se demander s’il faut privilégier la vérité aux dépens de toute autre valeur ? La vérité est une valeur certes inestimable, préférable à l’illusion mais il existe d’autres valeurs dignes d’intérêt et qu’il serait injuste de systématiquement sacrifier.

Nietzsche affirme contre les philosophes socratiques que choisir la vérité dans certains cas, c’est se cacher par mauvaise foi, c’est faire preuve de lâcheté.

De plus, le conséquentialisme refuse de considérer les actions morales abstraitement des circonstances, de manière a priori, indépendamment des circonstances. Il faudrait toujours envisager la singularité des cas.

Enfin, pour Benjamin Constant (conséquentialiste), tout le monde ne mérite pas la moralité. Si quelqu’un avec de mauvaises intentions s’apprêtent à commettre un méfait, je  ne lui dois pas la vérité.

Cependant, le risque du conséquentialisme c’est de tomber dans la casuistique (liste de cas) des moines du Moyen-Age. La morale serait subjective, relative. On ne peut refuser la moralité aux individus, choisir d’être moral avec certains. D’une part, parce que nous ne pouvons savoir si ceux qui n’ont jamais mal agi ne le feront pas un jour, d’autre part, parce que c’est s’abaisser à ceux que l’on critique, c’est commettre ce que l’on condamne et tomber dans un cercle vicieux, voire une surenchère (puisque il est immoral, je le suis…)

Il faut donc analyser les limites du conséquentialisme avec la position kantienne.

 

 

 

 

c-On ne peut rester les « mains sales » : choisir la vérité, n’est-ce pas faire preuve de lâcheté ?; singularité des cas; qui mérite la moralité ?

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Vidéos sur la morale et bonus

https://www.youtube.com/watch?v=VFG6dPUmK9o

https://www.youtube.com/watch?v=USCLwcjE5oo

https://www.youtube.com/watch?v=8xYIxOCFZ2E

https://www.youtube.com/watch?v=clSMVOVqxeY

https://www.youtube.com/watch?v=AVxH-dV1tFQ

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Corrigé : Peut-on se mentir à soi-même ?

Pour voir les les merveilleux dessins au brouillon.

Accroche : définition du mensonge : attitude qui consiste  délibérément, intentionnellement, volontairement à taire ou travestir la réalité, la vérité que l’on connait  dans le but de tromper autrui. Le mensonge implique donc manque de sincérité, de franchise, d’honnêteté. Il ne saurait y avoir un droit de mentir (peut-on) puisque il s’oppose à la confiance, fondement de la relation à autrui. Il est donc contraire à la morale.

2R : impossible logiquement car comment pour que le mensonge fonctionne, il faut que celui à qui on ment ignore la vérité. Si on se ment à soi-même, on connait et on ignore la vérité. Mais comment donner droit à cette expression courante, à ces situations où on dit de quelqu’un qu’il se ment à lui-même, qu’il fait « comme si » il était riche, confiant, sûr de lui ? ou indifférent à la situation qu’il subit (déni) ?

P :Il semble donc que nous soyons devant une aporie puisque la condition pour se mentir à soi-même (être celui qui ment) est la ruine pour y croire (être celui à qui on ment).

S’il est possible de dépasser le paradoxe ci-dessus, à quelles conditions ? et pour quelles raisons voudrions-nous nous tromper, être immoraux envers nous-mêmes ? Quel sens cela aurait-il de volontairement (un mensonge est volontaire) se vouloir du mal (du mal/le mal) ?

E : enjeu moral, bonheur

P :

I conditions et impossibilités logique et morale

II II Ce que l’on appelle mensonge à soi-même est en vérité soit erreur, illusion, mauvaise foi.

III Il faut se mentir à soi-même

I conditions et impossibilités logique et morale

  • énoncer une affirmation mensongère (décalage entre description et langage)=> pouvoir du langage : avoir une conscience : les êtres sans conscience réfléchie ne mentent pas et à fortiori à eux-mêmes. Il faut avoir conscience du monde et de soi dans ce monde, de la réalité pour la déguiser. = > il faut avoir une conscience (morale) pour mentir (à soi-même) (condition)
  • Mais cette conscience est la ruine du mensonge puisque comme l’indique l’étymologie (avec savoir), je ne peux pas avoir une idée et l’ignorer. Ce serait comme penser que je ne pense pas, ou douter que je doute. Si je peux faire erreur, douter de mes pensées, quand je mens, je sais que je mens.  Le cogito serait en fait un mens ergo sum. Nous ne pourrions être notre propre malin génie. C’est d’ailleurs pour cela qu’autrui est souvent la source de cette accusation de malhonnêteté. Quelqu’un qui se dirait qu’il se ment, ne pourrait se mentir…
  • Pour mentir, il faut donc être deux : un dupe et un dupé; les deux ne pouvant résider dans la même personne, si elle est définie par son unité. Kant unité du je dans mes représentations, une seule et même personne.
  • Cette unité est d’ailleurs la condition pour être une personne juridique et morale capable de répondre de ses actes (responsabilité). Le fou et l’amnésique étant plusieurs personnes dans un même homme ne peuvent être jugés ou condamnés.
  • => impossible de se mentir à soi-même car le sujet est conscient et un.

Transition : Il s’agit donc d’envisager ce que l’on a coutume de désigner comme un mensonge à soi-même et de dégager les raisons qui nous poussent à ne pas être dans le vrai.

II Ce que l’on appelle mensonge à soi-même est en vérité soit erreur, illusion, mauvaise foi.

  • La connaissance de soi partiale et partielle est une ignorance, une méconnaissance involontaire. Se surprendre, s’étonner n’est pas se mentir : un menteur n’est jamais surpris par la vérité qu’il a dissimulée. Il peut seulement le feindre aux yeux des autres.
  • Si on n’évite de faire un travail sur soi, de se connaitre davantage (qualités/défauts), c’est que parfois c’est douloureux et cela demande un effort de prise de conscience, un recul. Celui qui se mentirait, se connaîtrait et se cacherait volontairement à soi-même sa vraie personnalité, son identité. Ce ne serait donc pas à proprement parler un mensonge mais une marque de paresse et/ou de lâcheté, une solution de facilité, une fuite vers ce que l’on ne veut pas se donner la peine de connaître davantage ou vers ce qu’on préférait être. Or négliger volontairement cette tâche de connaissance de soi-même, c’est comme vivre avec un inconnu toute sa vie, cohabiter avec un étranger. C’est en outre limiter sa liberté (en ne connaissant pas ses limites, ses valeurs, ses capacités…) et sa morale (comment être maître de soi-même si on ne se connait pas ?), même si cette quête est infinie, cela ne nous dispense pas de commence dès maintenant ! « Connais toi toi-même » (devoir moral) et mettre en péril son bonheur (un menteur n’est pas serein, quelqu’un qui ne se connait pas ou s’ignore délibérément est-il vraiment heureux ?
  • Cette paresse et cette lâcheté sont des marques de manque d’authenticité, de mauvaise foi. Cf Qu’est-ce que les Lumières ? Kant ; (manque de réflexion, penser par soi-même); le garçon de café Sartre
  • cette mauvaise foi est le signe d’une angoisse face à la liberté de penser, d’agir inhérente à l’homme. La peur de l’échec, du jugement, poussent certains individus à se trouver des excuses, à jouer un rôle, à justifier leurs situations par un fatalisme, déterminisme(« je ne suis pas fait pour), et celles des autres par ce même déterminisme (« ils sont faits pour cela ») ôtant d’un revers de manche leurs propres responsabilités et le mérite des autres. On pourrait également évoquer l’acrasie, de « faiblesse de la volonté » se manifestant quand nous nous engageons dans des résolutions que nous n’arrivons pas à tenir. ex: arrêter de fumer, gourmandise, amour, travailler…
  • Quelqu’un qui passe son temps à vouloir paraître riche, confiant, intelligent, sait précisément ce qui lui manque (sans doute d’abord de la confiance en lui). Ce mensonge n’en est donc pas un puisque le simple fait qu’il cherche à être quelqu’un d’autre prouve qu’il se connaît et ne s’aime pas, comme Narcisse préfèrant son image à lui-même.
  • Vouloir paraître tel ou tel aux autres est d’ailleurs le signe qu’on ne l’est pas. Quelqu’un de vraiment gentil n’a pas besoin et ne ressent pas le besoin de le prouver. Il n’attend pas la reconnaissance d’autrui. En jouant à être, en faisant semblant d’être, on ne fait qu’entériner son manque d’être. S’il faut se méfier des apparences (peut-être toujours trompeuses), c’est vis à vis de nos propres comportements qu’il s’agit d’être vigilant. « L’habit ne fait pas le moine », et sa propre foi ne se révèle pas dans le port d’un habit (Tartuffe). Quand on cherche à persuader les autres de son engagement, de sa valeur, d’un sentiment… c’est sans doute d’abord soi que l’on cherche à persuader. D’ailleurs, la qualité d’un bon comédien est son insensibilité : « C’est l’extrême sensibilité qui fait les acteurs médiocres ; c’est la sensibilité médiocre qui fait la multitude des mauvais acteurs ; et c’est le manque absolu de sensibilité qui prépare les acteurs sublimes. » Diderot Paradoxe du comédien Sensibilité : entendons émotion, émotivité, l’ensemble de ces impulsions auxquelles on s’abandonne sans les contrôler. Le comédien sensible est inégal d’une représentation à l’autre, d’une scène à l’autre ; il n’est même, à la limite, que l’acteur d’un seul rôle. Le grand comédien, lui, grâce « à l’étude des grands modèles, à la connaissance du cœur humain, à l’usage du monde, au travail assidu, à l’expérience et à l’habitude du théâtre », possède « une égale aptitude à toutes sortes de caractères et de rôles ». Sur scène, il est de « sang froid », et c’est parce qu’il n’éprouve pas l’émotion qu’il représente qu’il peut faire éprouver aux spectateurs l’effet suscité par cette émotion ; il n’est pas là pour pleurer, mais pour faire pleurer. Le comédien ne se ment pas à lui-même, mais feint l’émotion pour la faire ressentir. Plus il ment, plus il est persuasif mais ce n’est pas lui qui est dupé.

    – Si le sujet ignore une partie de la réalité, ce ne peut être volontairement, on parlera alors de déni ou dénégation inconscients. Un mécanisme de censure du surmoi entraînera un refoulement de souvenirs ou éléments de la réalité insurmontables par la conscience, consistant à les maintenir dans l’inconscient. On ne peut pas parler ici de mensonge à soi-même si on entend le soi comme une personne caractérisée par son unité. Si on conçoit comme Freud que « le moi n’est pas maître dans sa propre maison », qu’il y a une altérité fondamentale au coeur du sujet (« Je est un autre » Rimbaud), si on peut ne pas être soi-même, si on peut être hors de soi, alors pourrait-on admettre l’idée qu’une partie de soi mente à une partie… Mais peut-on encore parler de « soi-même » ? Comment pourrions-nous même disqualifier moralement l’acte de quelqu’un qui serait en même temps actif et passif de son mensonge, qui ne pourrait assumer et pâtir en même temps ? Le fondement même de la morale semble être mis en abîme par la possibilité que le sujet puisse être plusieurs…

    Transition : Nous venons de voir ce que l’on a coutume de considérer à tort comme du mensonge à soi-même et les raisons de chaque phénomène. Mais n’y a-t-il pas une raison plus radicale, fondamentale de se mentir à soi-même ? qui s’enracinerait dans la nature finie et consciente de l’homme. De plus, peut-on imaginer quelqu’un qui se voudrait du mal volontairement ? (cf. Socrate Protagoras; acrasie )

    III Il faut se mentir à soi-même

  • la nécessité d’avoir des illusions, de rêver, d’espérer même et surtout quand tout nous invite à l’attitude inverse. Croire/ savoir : croire en l’amour, le bonheur, la liberté, la paix… le fatalisme de celui qui ne se ment pas, qui désespère, cette lucidité est tout autant mortifère que le fatalisme de mauvaise foi. Il ne s’agit pas de faire semblant, de se leurrer volontairement, de vivre dans l’illusion et la crédibilité en proie aux superstitions; mais de garder un regard neuf, ouvert au monde et au changement, aux lendemains qui chantent.  Cette naïveté, cet étonnement optimiste du philosophe s’oppose au réalisme morbide du savant pragmatique. Continuer de croire en soi, en l’humanité … semble nécessaire, vital au risque de tomber dans un état dépressif.
  • Le fataliste est sans doute plus proche de l’idéaliste qu’on le croit. Il s’agirait de trouver un mensonge à soi-même salvateur, bénéfique qui ne chercherait pas à la malhonnêteté à soi et aux autres mais une illusion qui donnerait du sens à nos actions, un motif d’entreprendre, le coeur du désir comme nostalgie de l’étoile et que l’imagination embellit et pare, et nous rend l’objet comme présent et sensible. Rousseau
  • Il y aurait donc une bonne façon de nous mentir, un bon usage. Une façon de faire diversion, de nous divertir de l’essentiel, de volontairement nous éloigner de ce qui nous tourmente, nous taraude. C’est ce que Pascal appelle le divertissement qu’il dénonce et paradoxalement loue. L’homme essaie de fuir sa condition, sa finitude, de ne pas y penser en s’occupant sans cesse l’esprit, négligeant la proie si on lui donnait. La guerre, le travail, les jeux sont toutes des diversions pour échapper à l’ennui (être odieux). Ce n’est pas tant l’idée de se retrouver sans rien faire que le fait de savoir qu’on sera amené à penser à soi-même qui nous fait participer à ce processus. Pascal nous invite à prendre conscience de cela sans pour autant le condamner car il précise cependant  que cette illusion dans laquelle nous nous plongeons volontairement est essentiel pour être heureux ici-bas car elle nous procure nos seuls moments de joie.

On peut donc se mentir à soi-même, c’est même nécessaire pour des êtres conscients, des « roseaux pensants », ce serait l’unique moyen d’être heureux comme des hommes.

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Le Bonheur ? Une définition problématique

Trouver une définition universelle du bonheur semble une tâche difficile.

Ces documents vont nous aider à en tracer les contours.

Rapport mondial sur le bonheur

Document manuel p231 paradis artificiels 

Repères : le bonheur est un désir universel, c’est la fin de toutes les actions humaines mais le définir semble problématique, c’est la raison pour laquelle pour Kant il s’agit d’un idéal de l’imagination.

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Philosophes VS Sophistes

Platon met en scène le rhéteur Gorgias, et Socrate, qui discutent des vertus et de vices de l’art de la parole, la rhétorique : 

« Gorgias – ah, si au moins tu savais tout, Socrate, et en particulier que la rhétorique, laquelle contient, pour ainsi dire, toutes les capacités humaines, les maintient toutes sous son contrôle ! je vais t’en donner une preuve frappante. Voici. Je suis allé, souvent déjà, avec mon frère, et d’autres médecins, visiter des malades qui ne consentaient  ni à boire leur remède, ni à se laisser saigner ou cautériser par le médecin. Et là où ce médecin était impuissant à les convaincre, moi, je parvenais, sans autre art que la rhétorique, à les convaincre. Venons-en à la Cité. Suppose qu’un orateur et qu’un médecin se rendent dans la cité que tu voudras, et qu’il faille organiser, à l’assemblée (…), une confrontation entre le médecin et l’orateur pour savoir lequel des deux on doit choisir comme médecin. Eh bien j’affirme que le médecin aurait l’air de n’être rien du tout, et que l’homme qui sait parler serait choisi s’il le voulait. (…) Car il n’ya rien dont l’orateur ne puisse parler, en public, avec une plus grande force de persuasion que celle de n’importe quel spécialiste. Ah, si grande est la puissance de cet art rhétorique ! (…)

[Cela dit, il faut] se servir de la rhétorique d’une façon légitime, comme on le fait du reste pour tout art de combat. »                                                                                                                                                                                            (456a-457a)

« Socrate – la rhétorique n’a aucun besoin de savoir ce que sont les choses dont elle parle; simplement, elle a découvert un procédé qui sert à convaincre, et le résultat est que, devant un public d’ignorant, elle a l’air d’n savoir plus que n’en savent les connaisseurs »

« une telle activité, pour le dire en un mot, je l’appelle flatterie » (463b)

« En fait, elle n’a aucun souci du meilleur état de son objet, et c’est en agitant constamment l’appât du plaisir qu’elle prend au piège la bêtise, qu’elle l’égare, au point de faire croire qu’elle est plus précieuse que tout. » (464d)

« l’esthétique est à la gymnastique ce que la cuisine est à la médecine. (…) la cuisine est à la médecine ce que la rhétorique est à la justice »

Platon, Gorgias

 

 

 

Vous trouverez ici un article de Jacqueline de Romilly très intéressant sur le statut des sophistes et leurs rapports avec les philosophes de l’Antiquité. Principalement connus à travers les dialogues de Platon, on les présente généralement comme ceux qui se moquent de la connaissance et de la vérité. Mais cette conception est-elle juste ?

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Popper = la Psychanalyse, une pseudo-science.

Trouvez le thème et la thèse du texte de texte Popper tiré de Conjectures et Réfutations.

1- A quoi l’auteur compare-t-il la psychanalyse à la fin du texte ? Pourquoi (rapport avec la thèse) ?

2- Dégagez l’argument au début du texte qui prouve la pseudo-scientificité de la psychanalyse pour Popper ? (deux phrases)

3-La réfutabilité est un critère de scientificité pour Popper, montrez le paradoxe de cette thèse. En quel sens faut-il alors comprendre ici irréfutable ?

4-La colère divine cause de l’orage : est-ce réfutable ?; Le marxisme, le darwinisme ? Le système ptoléméen est-il scientifique (géocentrique) ?

Les trois critères de scientificité d’une théorie selon Popper sont :

-la vérifiabilité

-la reproductibilité

-la réfutabilité ou falsifiabilité.

un énoncé est falsifiable « si la logique autorise l’existence d’un énoncé ou d’une série d’énoncés d’observation qui lui sont contradictoires, c’est-à-dire, qui la falsifieraient s’ils se révélaient vrais » Qu’est-ce que la science ? K. Popper

Si un comportement inverse de celui qui est observé se révèle tout aussi compatible avec la théorie proposée, alors cette théorie n’explique rien. L’idéal du chercheur est pour Popper celui qui, ayant défini au préalable les critères de réfutabilité de sa propre hypothèse, part lui-même à la recherche des faits susceptibles de prouver la fausseté de son intuition.

Le chercheur, dans son rapport à l’expérience, ne doit pas se mettre à la recherche d’une confirmation de sa théorie qui se résumerait à une addition d’exemples résolument non-scientifique. C’est bien d’ailleurs ce qu’il reproche aux marxistes et aux psychanalystes, qui développent des stratégies qui « immunisent » leurs théories en dérogeant au critère de réfutabilité, et finissent par tout expliquer, tout englober dans leurs théories, même des comportements contradictoires, et n’ont alors plus rien de scientifique ; ce sont des systèmes de pensée, des « visions du monde », mais pas des théories scientifiques.

Une théorie qui se verrait confirmer dans tous les cas (mêmes contradictoires) est le contraire d’une théorie scientifique car deux effets opposés ne peuvent être expliqués par la même cause. 

 

De plus, pour pouvoir être réfutée, une théorie doit pouvoir identifier, observer, mesurer la cause. Si la cause est l’inconscient, alors vous vous condamnez à ne jamais pouvoir l’observer tel quel. Car si c’est en tant qu’inconscient qu’il agit, si la pulsion n’est plus refoulée, les symptômes doivent disparaître. S’ils persistent, alors c’est que ce n’était pas la cause.

Enfin, si le patient ne guérit pas une fois que le psychanalyste a interprété et mise au jour la pulsion refoulée, ce dernier l’expliquera par un déni inconscient du patient. C’est encore l’inconscient qui vient justifier l’impossibilité de le prouver.

On a donc une pétition de principe : soit une théorie qui cherche à démontrer ce qu’elle présuppose.  

Pour Popper, aucune théorie ne peut jamais être absolument vérifiée, on ne peut jamais atteindre la vérité, on ne peut que démontrer avec certitude la fausseté de théories antérieures. On ne peut que démontrer le faux, jamais le vrai pour ce qui est de l’induction. Une observation (ou deux ou mille) ne prouvent pas la vérité d’une théorie. En revanche, un contre-exemple prouve sa fausseté.

La falsifiabilité est le fondement sur lequel construire solidement notre savoir scientifique, car elle permet le progrès continu des théories en direction d’une vérité jamais atteinte, toujours approchée à la manière d’une asymptote. En effet, pour Popper, les sciences sont condamnées à progresser ou à n’être pas véritablement des sciences.

Ainsi, il faut distinguer vérité et scientificité : Une théorie peut être scientifique mais fausse. L’histoire des sciences nous le confirme. Galilée, Newton restent des scientifiques quand bien même leurs théories ont été révisées par Einstein. La théorie ptoléméenne, par exemple, reste scientifique car on a pu prouver qu’elle était fausse. La psychanalyse ne contient pas les conditions d’une telle réfutation. On peut donc croire en l’inconscient mais jamais le prouver scientifiquement.

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La conscience de soi = première vérité, Pascal, Locke

Dans le Discours de la méthode IV partie, Descartes commence par faire la distinction entre le domaine des mœurs et celui de la vérité en constatant que chacun possède une méthode propre.

En effet, d’une part, pour les mœurs, il s’agit de suivre des opinions qu’on sait être fort incertaines comme si elles étaient indubitables. L’incertitude de futur (contingence) et des actions d’autrui rendent toute délibération et décision incertaines. On ne peut donc que se baser sur du probable. L’urgence de l’action me pousse à trancher (Cf. libre-arbitre Troisième méditation) et donc à faire comme si l’incertain était certain.

D’autre part, pour rechercher la vérité, je dois me défaire de toute opinion qui comporte le moindre doute afin de m’assurer que j’ai bien à faire à une vérité absolument certaine, indubitable. Ainsi, Descartes décide de passer au crible ( au tamis) tout ce qu’il sait afin de savoir s’il resterait quelque chose de parfaitement certain (la pépite d’or).

Trois domaines d’application seront vérifiés :

1- les sens : je constate que mes sens parfois me trompent, je suis victime d’illusions sensorielles (ex: bâton rompu dans l’eau; La Terre tourne et nous ne le sentons pas) = je les rejette.

2-les raisonnements (même en mathématiques qui pourtant est la science exacte par excellence) : je constate que des erreurs de calcul sont possibles = je les rejette

3-toutes pensées : je constate que tout ce que je pense actuellement pourrait très bien me venir dans mes songes (lien avec Inception) = je les rejette.

On peut dès lors constater que le doute utilisé ici est exagéré, hyperbolique puisqu’il suffit qu’il y ait le moindre doute (même infime pour que tout soit rejeté; même les mathématiques qui sont pourtant le paradigme de la certitude).

Peut-on dire pour autant que Descartes est un sceptique ? Non pas. Le texte nous fournit déjà une réponse puisqu’à la fin il s’oppose à eux. De plus, Descartes était un grand physicien et mathématicien; rejeter les sens et les raisonnements rendrait impossibles tous ses travaux. Le doute est donc temporaire (le temps de la méditation, l’expérience de pensée) et par conséquent méthodique.

Au terme de cette expérience, que reste-t-il ? Y a-t-il quelque chose qui résiste à ce doute radical (à la racine) ?

C’est à ce moment qu’apparaît le fameux cogito cartésien (cogito en latin je pense=> et oui ! cogiter ça vient de là !; cartésien = adjectif de Descartes => qui a donné être cartésien, logique, rigoureux). On dit cogito car il existe une formulation latine du « je pense donc je suis » qui se trouve dans les Méditations métaphysiques (cogito ergo sum) dans lesquelles il fait intervenir un malin génie pour supposer qu’il est dupé et donc que toute connaissance est incertaine. (Cf. réviser en vidéo)

« Je pense donc je suis » serait donc la pépite d’or que Descartes cherchait. Mais pourquoi est-ce donc indubitable ?

Commençons par le « je pense » :

Pendant que je pense que tout est faux, incertain, il faut bien que moi qui le pensai fusse quelque chose. (laissons pour le moment de côté ce « quelque chose »). Quand je pense, je ne peux pas penser que je ne pense pas. Si je doute que je doute, je doute encore = le doute ne peut porter sur lui-même.

Ainsi, la conscience (même si l’usage de ce mot est anachronique ici car il n’apparaitra en français qu’en …….) est la première vérité indubitable. Cette vérité ne porte pas sur le monde extérieur ni sur même sur mon propre corps car j’ai douté de cela juste avant. C’est une vérité logique, évidente, intuitive et absolue. Logique car ma raison seule suffit pour l’appréhender; Intuitive et évidente car non démonstrative car une démonstration se fonde toujours sur des vérités antérieures elles-mêmes à démontrer; Absolue car elle ne dépend que d’elle-même, n’est pas relative à autre chose.

« je suis » :

Je suis quoi ? Qui ? Je suis Descartes; Je suis un homme; Je suis vivant; Je suis Mme Renard; Je suis Arnold Schwarzenegger…

Je suis (juste) un être pensant, Descartes dira « une chose pensante ». Ainsi ce « je » est impersonnel, anonyme.

« donc » :

Ce donc n’est pas déductif mais simultané. En même temps que je pense, j’existe. Ma pensée révèle mon existence en tant qu’être pensant, conscient. Ainsi même si tout autour de moi est illusoire, je ne peux douter du fait que je pense. Je sais que je suis mais pas (encore) qui je suis. 

Maigre consolation me direz-vous ? Descartes affirme ici la condition de toute connaissance, le pivot, « le principe (origine et fondement) de la philosophie (au sens large connaissance) qu’il cherchait ».

Pourquoi Descartes ressent-il le besoin de trouver cette vérité indubitable ?

Bien plus qu’une lubie de philosophe dans son bureau, cette démarche s’inscrit dans un contexte scientifique en crise. En effet, Descartes a différé la publication de son Discours de la méthode (qui est une préface à un traité scientifique) en apprenant les déboires de Galilée avec l’Inquisition. La science de l’époque subit une véritable révolution et notamment dans ses méthodes. En effet, dans de nombreux domaines, on constate une remise cause de tout ce qui était enseigné et étudié depuis des siècles. Descartes a suivi les enseignements de la philosophie de l’Ecole ou Scolastique inspirée des théories aristotéliciennes (Aristote). Il constate alors que la science de l’époque est comparable à une maison sur pilotis sur terrain meuble, c’est-à-dire, qu’elle s’effondre n’étant pas construite sur des fondations, des bases solides.

Texte de Pascal Pensées

Pascal met en évidence la double nature paradoxale de l’homme : grand et misérable

misérable (pas au sens social) = malheureux, mortel (finitude)

grand : on sait qu’on va mourir (conscience de notre finitude).

Cette grandeur est une différence de nature et non de degré car « l’arbre ne se connait pas misérable » et « l’univers n’en sait rien ».

La pensée (ou conscience ici) est une qualité essentielle à l’homme (et non accidentelle) car « on ne peut concevoir un homme sans pensée », elle le définit en propre.

L’homme est alors comparé à un roseau (métaphore filée de la végétation) ce qui met en évidence sa vulnérabilité. Une seule goutte suffirait à le détruire. Ici Pascal utilise l’hyperbole pour accentuer le paradoxe. Ce roseau est qualifié de faible (misérable) et pensant (grandeur). Faible vient étymologiquement de « digne d’être pleuré ». Malgré sa faiblesse, l’homme est grand, noble et digne. Ces trois termes ne désignent pas ici le domaine social mais bien moral. Pascal utilise sciemment ces termes afin de critiquer ceux qui cherchent à exister par « l’espace et le temps » autrement dit en « possédant des terres » et en laissant leur trace dans l’histoire. Pascal dénonce ici la vanité de ceux qui cherchent à « relever de l’espace et de la durée ». En plus d’être vain, puisque nous ne sommes qu’un « point » dans l’univers infini ( passage du monde clos à l’univers infini révélé par la science de l’époque), c’est présomptueux. Pascal nous invite donc à faire voeu d’humilité et à se considérer comme  « Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout. » notez le jeu de mot avec « comprend ».

De plus, cette prise de conscience de notre finitude est le principe (origine et fondement) de la morale. Pourquoi ? Parce que savoir que le temps est compté nous pousse à s’occuper de l’essentiel, du vrai, du bon et non du superflu. Vivre comme si chaque jour était le dernier nous fait agir différemment. (il suffit de voir l’immoralité des divinités mythologiques, seul moyen d’occuper cette interminable éternité).

Mais n’aurions-nous pas plutôt envie de profiter de la vie, de jouir des plaisirs si on peut mourrir demain ? Aurions-nous réellement envie d’être bons, moraux ? et non, tels des hédonistes, nous divertir ?

C’est justement ce dont Pascal nous met en garde. L’homme a tendance à se duper lui-même, à se mentir à lui-même pour fuir sa condition (sa finitude). Plutôt que de penser à cela, il s’occupe l’esprit à d’autres activités (travail, guerre, jeux…). Il se divertit ( et non se convertit), se détourne de son essence, de ce pour quoi il est fait.

Texte de Locke

Dans cet extrait de l’Essai sur l’entendement humain, Locke soutient que le même homme peut constituer plusieurs personnes. Thèse paradoxale, car d’ordinaire on serait plutôt porté à croire que l’homme, à savoir l’individu membre de l’espèce humaine, et la personne, le sujet qui pense et qui dit « je », sont indissociables. Locke,  « Mais s’il est possible à un même homme d’avoir en différents temps une conscience distincte et incommunicable, il est hors de doute que le même homme doit constituer différentes personnes en différents temps(…) »

Comment comprendre cette affirmation ?

Locke commence par une hypothèse : imaginons un amnésique, incapable de souvenir et ne sachant pas qu’il a oublié. Pourrait-on dire qu’il s’agit du même homme ? Le problème ainsi posé est celui de l’identité personnelle. Qui sommes-nous ? La tendance habituelle est d’identifier le sujet et l’individu physique, l’homme. Cet homme vit des expériences diverses dont il se souvient, du moins est-ce le cas la plupart du temps. Mais s’il ne s’en souvient plus ? Que nous nous en souvenions ou pas, ces expériences ont eu lieu, elles font partie de notre identité, dira-t-on. Mais est-ce vraiment le cas ? L’individu, autrui, la société, le considèrent-ils comme la même personne ?

Car comment pourrais-je être la même « personne » si je n’ai plus la possibilité d’unifier les différentes expériences que j’ai vécues ? Ce qui fait l’unité de la personne, n’est-ce pas justement cette faculté de se rapporter à soi, à ce que l’on a vécu ?

Locke souligne l’ambiguité dans l’usage du mot « Je » :

Distinguons mieux les deux sens : quand nous disons « Je », nous pensons soit à notre existence en tant qu’individu membre de l’espèce humaine, c’est-à-dire à notre constitution physique, soit nous pensons à notre existence en tant que personne psychologique, c’est-à-dire à l’ensemble de nos états intérieurs, pensées, sensations, émotions, sentiments, souvenirs. Si nous croyons que c’est la même personne, alors qu’il y a eu une rupture dans le cours de la vie consciente, c’est que nous nous référons à la permanence de l’individu. Certes celui-ci change, il grandit, il vieillit, il se modifie, mais il reste le même. Il y a une stabilité globale de l’individualité physique. Mais si on prend la notion de personne, on voit bien que son unité dépend de la continuité entre les différentes expériences vécues. Je me souviens de ce que j’ai vécu, et c’est ainsi, et seulement ainsi, que je peux légitimement dire et croire que « je suis le même ».

S’il y a rupture dans la continuité de la vie consciente, si le même homme, l’individu physique tel qu’on le connaît et l’observe, ne se souvient plus de ce qu’il a été , de ce qu’il a pensé, voulu, et fait, alors il faut conclure que cet homme n’est pas la même personne. L’amnésie montre qu’il est possible d’avoir en même temps une continuité physique et une discontinuité psychologique. Le même individu peut avoir des consciences « incommunicables » : il a été conscient de certaines choses mais il ne l’est plus. Sa personne est faite de l’ensemble des souvenirs qu’il a vécus. Or il peut arriver, c’est possible, qu’il ne se souvienne pas de ce qu’il a vécu. Ce qui prouve bien que tout en étant le même « homme », c’’est-à-dire le même individu, il n’est pas la même personne. C’est donc à tort que l’on disait que c’était le « même ». Car il n’y a pas de continuité, il n’y a pas d’identité. Je ne sais plus ce que j’ai fait, voulu, pensé, donc celui qui a fait cela, qui a voulu cela, qui a pensé cela, ce n’est pas moi. Et Locke va suggérer que ce n’est pas là seulement une conséquence logique mais c’est aussi un « sentiment du genre humain ».

Que veut-il dire par là ? Y aurait-il consensus à propos de cette distinction étrange ?

Locke propose deux arguments pour justifier ce consensus ?

Le premier argument fait appel aux lois humaines. On ne punit pas le fou pour les actes qu’aurait commis l’homme de bon sens, ni l’homme de bon sens pour les actes qu’aurait commis le fou. C’est le même homme, au sens physique, et pourtant on fait une distinction. Car la loi s’applique à des personnes. Or, puisqu’elle s’applique différemment selon l’état psychologique de l’individu, c’est que l’on présuppose qu’il s’agit de personnes différentes. Notons au passage que la première éventualité est plus rare : l’homme fou n’est pas puni pour les actes de l’homme sain d’esprit. En général, c’est plutôt la seconde situation qui se présente : on ne punit pas l’homme sain d’esprit pour ce qu’il a fait sous l’emprise de la folie. Notons aussi au passage que la condition qui était d’abord supposée n’est plus ici aussi évidente : car l’homme qui a recouvré la santé mentale, ou du moins qui a suffisamment de santé  mentale pour être accessible à un jugement, se souvient parfois de ce qu’il a fait quand il était sous l’emprise de la folie. Mais comme on juge qu’il n’était pas alors maître de lui-même, on estime qu’on ne doit pas le punir. La punition n’a en effet de sens que si elle s’adresse à la même personne. Or cette condition a ici disparu. Ce n’est plus la même personne alors que c’est le même homme. Locke s’en tient là : il y voit la confirmation, par l’accord des consciences sur un plan juridique, de la thèse qu’il soutient : la personne suppose une continuité psychologique, alors que la notion d’individu ne s’arrête qu’à l’unité physique. Il peut donc y avoir, et le droit le reconnaît, plusieurs personnes pour un même individu.

Le second argument est d’ordre linguistique. Comment parle-t-on communément ? Ne dit-on pas parfois du même individu qu’il n’est plus lui-même ? Qu’il peut être « hors de lui » ? Ces façons de parler sont des façons de penser qui rejoignent la thèse de l’auteur. Car si un même « je » peut être « hors de lui », c’est qu’il n’est pas la même personne. Il est « hors » de sa personne habituelle, puisqu’il est toujours « dans » le même corps. Le « soi », qu’il faut comprendre ici comme le « je » (l’acte de se rapporter à soi)  a changé alors que l’individu physique s’est maintenu. Certes ceux qui se servent présentement de ces expressions ne pensent pas forcément jusqu’au bout ce que ces expressions signifient. Mais lorsque ces expressions ont été instituées, c’est bien ce qu’elles signifiaient. Et elles signifient bien que le même homme peut être habité par des personnes différentes. Ce qui résume la thèse de Locke.

Pour plus d’informations voir cet article 

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Sujet : Questions textes Descartes Pascal

Discours de la méthode Descartes

1- Thème, Thèse, Plan

2- Au début du texte, Descartes distingue deux domaines, lesquels ? leurs méthodes ?

3- Quelles sont les champs d’application (3) ?

4-Descartes est-il un sceptique ? Pourquoi ? Caractérisez le doute qu’il utilise.

5- Quel est le résultat de cette méthode ?

6- Pourquoi est-ce une vérité indubitable ?

7- Caractérisez la vérité obtenue.

8- Pourquoi Descartes ressent-il le besoin de rechercher une vérité indubitable, un premier principe ? (contexte).

Réponses ici

Pensées, Pascal

1-Thème, Thèse (paradoxe)

2- Grandeur/misère : la grandeur de l’homme est-elle une différence de nature ou de degré ? Justifiez- Pourquoi l’homme est-il misérable ?

3- On peut concevoir un homme sans mains mais pas sans pensée. Utilisez les repères essentiel/accidentel; nécessaire/contingent pour les distinguer.

4- A quoi l’homme compare-t-il l’homme ? Pourquoi ? Comparez avec l’arbre mentionné au début du texte.  Quels adjectifs lui sont associés ?

5- En quoi réside la noblesse, dignité de l’homme ? Est-ce la noblesse sociale et la dignité des honneurs, du rang ?

6- Qui relève de l’espace et de la durée ? Qui Pascal critique-t-il ici ?

7- Pourquoi est-ce le premier principe de la morale ?

Synthèse : Rédigez un texte résumant la position des deux auteurs sur la conscience.

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Un peu de logique :)

La logique a toujours eu sa place dans les enseignements des écoles philosophiques, partie intégrante des exercices pour bien penser, argumenter. Elle permet également de repérer les sophismes, ou faux arguments ayant l’apparence des vrais employés par les sophistes afin de confondre leurs interlocuteurs. Voici quelques uns des paradoxes les plus connus :

LE BARBIER  

Dans une petite ville, le barbier rase tous les habitants qui ne se rasent pas eux-mêmes. Mais qui rase le barbier ? S’il le fait, il viole la règle puisqu’il rase quelqu’un qui se rase lui-même. S’il ne le fait pas, il viole aussi la règle car il ne rase pas quelqu’un qui ne se rase pas. Que doit-il faire ?

 

LE PENDU 

À la frontière d’un pays, il faut dire la vérité sinon c’est la pendaison.

– Pourquoi venez-vous ?

– Pour être pendu !

 

EPIMÉNIDE, LE CRÉTOIS  

 » Tous les Crétois sont des menteurs ! » dit Epiménide le Crétois.  Si tous les Crétois sont des menteurs, alors Epiménide le Crétois est un menteur. S’il est un menteur, ce qu’il dit est faux, donc il ne ment pas et ce qu’il dit est vrai…

 

SOCRATE ET PLATON 

Socrate:  » Ce que dit Platon est faux. » Platon:  » Ce que dit Socrate est vrai. »

autre version avec la souris et le lapin :)

PHRASES PARADOXALES…

Cette phrase est fausse – Il est interdit d’interdire – Toutes les règles ont des exceptions.

Je n’épouserai qu’un homme assez intelligent pour ne pas m’épouser – Dites-vous toujours la vérité ? Non ! 

Recto: La phrase du verso est vraie. Verso: La phrase du recto est fausse.

Tout dans ce livre est digne de confiance. Sauf la phrase ci-contre, à gauche.

Cette phrase contient sept mots. Cette phrase ne contient pas sept mots.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_du_menteur

LE CHAT DE SCHRÖDINGER – Physique quantique

Schrödinger, physicien autrichien, imagina en 1935 le paradoxe du chat montrant comment plusieurs états apparaissent et se superposent dans le monde quantique. Supposons, dit Schrödinger, un chat enfermé dans une boîte pourvue d’un hublot. A l’intérieur de cette boite, des atomes radioactifs, dont la probabilité de se désintégrer au cours d’un laps de temps défini est de 50%. Si l’atome se désintègre, il émet une particule radioactive, ce qui entraîne la mort du chat.

Sans ouvrir cette boîte, demandons-nous maintenant si le chat est vivant ou mort… La logique voudrait qu’il ait 50% de chance d’être vivant et 50% de chance d’être mort. Mais dans la physique quantique, ces deux états se superposent et cohabitent. Dans la fonction d’onde, le chat est à la fois mort et vivant.

 

L’INTERPRÉTATION DE COPENHAGUE : La réalité d’un objet quantique, en dehors de l’observation, serait une superposition de tous les états quantiques possibles, une espèce d’état fantomatique, probabilistique. Et à la question, pourquoi notre univers est-il réel et intelligible ? Nous pourrions répondre : car nous sommes capables, grâce à notre compétence d’observateur, de réduire les états fantômes à un état réel que nous comprenons.

L’INTERPRÉTATION D’EVERETT : Il n’existe pas un chat dans un état fantomatique mais 2 chats dans 2 univers parallèles : l’un mort, l’autre vivant. L’observation que vous ferez décidera de l’univers dans lequel vous vous trouvez, celui du chat mort ou celui du chat vivant. Mais l’autre univers existe aussi.

LES JUMEAUX DE LANGEVIN – Relativité  & vitesse de la lumière

« Si de deux jumeaux l’un effectuait un rapide aller et retour dans l’espace, il serait plus jeune que son frère lorsqu’il reviendrait, parce que tous ses « mécanismes » (organiques), son rythme cardiaque, son flux sanguin, ses ondes cérébrales, etc. auraient ralenti durant le voyage, du point de vue de l’homme sur Terre. 

Le voyageur lui-même, bien-entendu, n’aurait rien remarqué d’inhabituel, mais, à son retour, il aurait soudain réalisé que son frère jumeau était maintenant beaucoup plus âgé. 

Ce « paradoxe des jumeaux » est peut-être le plus célèbre de la physique moderne. Il a provoqué des discussions animées dans les journaux scientifiques, dont quelques-unes se poursuivent encore ; c’est une preuve éloquente du fait que la réalité décrite par la théorie de la relativité ne peut être saisie par notre compréhension ordinaire. » (F.Capra-Le Tao de la Physique) 

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Dans la peau d’un autre : expérience d’extracorporalité

Il ne s’agit pas du dernier film de science-fiction, ni d’un roman d’anticipation mais bien le sujet des dernières recherches scientifiques conçues par l’équipe du jeune neurobiologiste Henrik Ehrsson de l’Institut Karolinska de Stockholm. Celles-ci s’inspirent des travaux du neurobiologiste Matthew Botvinick. Ce chercheur de l’université de Princeton a publié en 1998 un article dans Nature, où il décrit «l’illusion de la main en caoutchouc». Un volontaire, dont le bras est dissimulé à la vue, est assis à une table sur laquelle repose un bras en caoutchouc. Le chercheur caresse simultanément la main du volontaire et celle du bras en caoutchouc. Au bout d’un temps, le sujet dit avoir la sensation que le faux bras lui appartient.

Il s’agit de donner l’illusion que le cobaye ressent des stimuli tactiles comme les siens alors qu’ils sont effectuées sur un autre corps.

Le but de l’expérience est de révèler une triple interaction entre la vision, le toucher et la proprioception»,terme qui désigne la perception de la disposition des parties de son corps les unes par rapport aux autres en étudiant les fondements biologiques de la conscience.

« «Notre projet, explique Valeria Petkova, jeune chercheuse dans l’équipe d’Ehrsson, est de décrypter les mécanismes neurobiologiques déterminant la perception du corps, élément fondamental de la conscience de soi.» Autrement dit, il s’agit de comprendre comment mon cerveau sait que ceci est «ma» peau, «mon» pied, «ma» tête. Pour révéler les bases de cette perception, les neurologues ont cherché ce qui pouvait la troubler. Ils ont donc créé des illusions de conscience corporelle… » (…) à force de voir ce ventre de plastique être l’objet d’une caresse que je ressens, je suis prise d’une illusion étrange. Je me sens être dans le corps que je vois. Je suis passée dans le corps du mannequin…«L’expérience fonctionne à chaque fois», relève Valeria Petkova. Au-delà de toute espérance : lorsque le crayon est remplacé par un couteau qui menace le ventre du mannequin et lui seul, les volontaires se sentent physiquement agressés : la chercheuse l’a vérifié en mesurant la conductance de leur peau, qui a révélé une subtile sudation.(cf. lien ci-dessous)

http://www.liberation.fr/sciences/2009/02/10/dans-la-peau-d-un-autre_308953

On imagine à quel point les résultats fascinants de ces expériences sont une grande source d’espoir pour les amputés (syndrome du membre fantôme) et les paralysés.

Du point de vue philosophique :

Elles interrogent notre rapport au monde, la réalité de nos perceptions. En effet, on voit que l’illusion peut être facilement créée sur un individu qui pourtant sait que c’est une illusion ! Le monde tel que nous le percevons est-il réellement tel ? Tout ceci pose une question épistémologique : Notre conscience a-t-elle raison de croire ce qu’elle croit ? Il convient alors de s’interroger sur l’origine, la nature et les limites de notre connaissance du monde (et de soi);

Enfin, elle mettent en exergue sur l’importance de la perception de son image pour la conscience de soi, idée soutenue par le test du miroir (cf. la conscience, le moi en miroir).

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