Différence

Des fois je ne comprend pas

Ils ne m’expliquent pas

Font-ils exprès de me rejeter?

Font-ils exprès de me différencier?

Est-ce possible de me regarder,

Rendre ma vie plus belle

En m’acceptant,en m’aimant?

Ne plus me tenir eloigné

C’est ce que j’aimerais

Est-ce que vous le pouvez ?

Fanchon

Ce poème relate un des soucis majeur de notre société qui n’est autre que le racisme ; lorsque nous évoquons le racisme , le racisme peut prendre plusieurs formes il n’y a pas que le racisme de couleur, nous pouvons vivre un racisme social, culturel et parfois même une forme de ségregation raciale

Ce poème explique ce qu’une personne dite « différente » peut ressentir, elle nous fait part de ses ses sentiments , de ses interrogations, afin d’interpeler les personne susceptibles de les juger ou de les moquer … Une manière de les inviter à revoir leurs positions et préjugés pour être dans l’acceptation de l’autre.

« Vivre l’altérité en poésie » / classe de CE1 / Vanessa FREMIOT

Le Lion et le Rat

Il faut, autant qu’on peut, obliger1 tout le monde :

On a souvent besoin d’un plus petit que soi.

De cette vérité deux fables feront foi,

Tant la chose en preuves abonde.

 

Entre les pattes d’un lion

Un rat sortit de terre assez à l’étourdie.

Le roi des animaux, en cette occasion,

Montra ce qu’il était, et lui donna la vie.

Ce bienfait2 ne fut pas perdu.

Quelqu’un aurait-il jamais cru

Qu’un lion d’un rat eût affaire ?

Cependant il avint3 qu’au sortir des forêts

Ce lion fut pris dans des rets4

Dont ses rugissements ne le purent défaire.

Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents

Qu’une maille rongée emporta tout l’ouvrage.

 

Patience et longueur de temps

Font plus que force ni que rage.

 

  1. Rendre service à.
  2. Bonne action.
  3. Advint.
  4. Filets

 

Je porte mon choix sur une poésie extraite des Fables de La Fontaine. Cette année 2021 accueille le 4e centenaire de la naissance du poète. C’est l’occasion de visiter ces apologues nourrissant la langue et la culture française depuis des siècles.

La mise en scène d’animaux, en tant que personnages principaux, est fréquente dans la littérature jeunesse et caractéristique des Fables de La Fontaine.

Les personnages présents, le lion et le rat, illustrent bien la diversité, le rapport à l’autre, l’interaction omniprésente dans tous les moments de la vie de l’enfant ou de l’adulte.

Tout semble les séparer, les opposer : leur taille, leur place dans le monde animal, leurs caractères (force, puissant, rage / petit, faible, patient).

Si différents soient-ils, ils vont se retrouver par deux fois dans des situations qui leur donnent successivement l’avantage, laissant à chacun la possibilité de faire ou non une bonne action (selon une morale), et ainsi, rendre service à l’autre.

Après avoir travaillé sur la compréhension du récit (personnages, découpage du récit, dénouement, morale de l’histoire) et sur l’illustration, je proposerai aux élèves d’échanger à l’oral, afin de transposer le rapport entre les 2 personnages à des situations de vie à l’école; lors d’activité en binôme ou en groupe ; dans la cour de récréation.

Chacun a un rôle individuel à jouer au sein d’un groupe afin de lui permettre de répondre à une question posée, résoudre un problème, parvenir au terme de l’activité. Exemple d’une situation de classe, le tutorat : selon la discipline ou l’exercice, le tuteur peut devenir le tutoré, et vice versa.

Cette activité de français est à associer à l’enseignement moral et civique mettant en évidence des valeurs de respect, de solidarité et d’entraide. (voir Attendus de fin de cycle 2 et Repères annuels de progression cycle 3).

A mon bel amour : Dans un miroir

« À mon bel amour : dans un miroir »

À travers les huit capsules vidéos de « À mon bel amour », Anne Nguyen et sa compagnie tentent de nous faire ressentir l’évolution du regard porté sur soi et sur l’autre, que ce soit de notre point de vue, mais aussi de celui de l’autre. Cette évolution peut se produire en fonction de différentes étapes d’une vie ou d’une journée, comme le moment du jour, notre humeur, notre état général, etc….Ici, elle se fait par rapport à la maturité que nous acquérons avec l’âge, et nous sentons bien le détachement par rapport au regard des autres qui s’opère lorsque nous vieillissons. Plus, nous avançons dans le temps, plus nous prenons consciente que ce qui est important, c’est le regard que nous posons sur nous même. De même, nous devenons de plus en plus tolérants, et acceptons l’autre avec ses différences.

La musique et la lumière, évoquent pour moi, l’angoisse du regard des autres sur soi. En revanche, je pense que la progression des différents danseurs, mais surtout leur expression corporelle, traduit bien ce détachement, mais aussi l’espoir de faire évoluer le regard des gens sur l’autre, sur soi.

Les huit danseurs, si différents, de par leur physique, leur genre, leur âge, leur tenue, leur danse, nous montrent que malgré tout, ils forment un groupe pouvant s’adapter à l’autre pour créer une unité.

L’enseignant Médiateur

Bonjour,

Je suis actuellement enseignant de CP à Tenerife en Espagne. Mes élèves sont à 90% hispanophes et n’ont pour la plupart que trois ans de scolarisation en langue française. Par rapport au rich média qui fut présenté, la médiation que j’utilise le plus, est la médiation langagière. Les élèves se trouvant en phase d’apprentissage de la lecture, je dois m’assurer qu’ils aient une représentation correcte des termes qu’ils lisent. Pour cela, lors de la lecture de textes, il y a toujours une phase de questionnement sur les mots que les élèves ne comprennent pas. Je leur demande de me donner leur définition possible de ce mot en français et parfois en espagnol. Régulièrement leur vision du terme est totalement erronée, il faut donc les amener vers la notion correcte, soit en passant par les quelques francophones présents en classe, soit en leur faisant deviner ou bien en leur donnant directement la réponse.

Comme médiation institutionnelle, il me semble que la plus courante est celle de l’évaluation et de notation entre le système français et le système espagnol. En effet, l’école primaire espagnol utilise un système de notation numérique sur 10 points et aurait tendance à noter plus « haut » que l’ancien système numérique français. Il est donc parfois compliqué d’expliquer aux parents d’élèves l’évaluation par compétences sans notes numériques. Ils se sentent parfois perdus et me demandent si leur enfant a obtenu la moyenne ou non. Lorsqu’apparaît un « Non-acquis », cela est vécu comme un drame pour les parents.

Je pense que c’est dans la représentation de l’évaluation qu’il y a le plus d’altérité entre les deux « écoles ».

L’enseignant médiateur, c’est également être à l’écoute de chaque élève lors de situations conflictuelles en récréation ou en classe et tenter de résoudre les problèmes de façon la plus juste possible. Mais ça c’est le quotidien de tous les enseignants.

 

Samuel CHABOT-VALLÉE

Une situation de médiation

Une situation de médiation

En récréation, , Paul un élève de Ce1, fonce sur William, un élève de Ce2, et lui met un « coup de boule », sans « faire exprès », affirme-t-il. Ce qui nécessite un passage à l’infirmerie de William, choqué. Celui-ci avertit le surveillant qui informe l’institutrice. Paul est puni et la directrice demande une médiation.

Au cours de la médiation Paul insiste sur le fait qu’il a été puni par sa maîtresse, sa directrice et son père. Il est en colère : il ne fait pas le lien entre la punition et l’acte. La médiation lui permet d’en reconnaître la gravité. La maitresse lui propose de se mettre à la place de William. Il comprend alors qu’il doit faire des excuses sincères que William peut accepter. Paul s’engage à « ne plus donner de coups de boule ».

La mediation dans ma classe de CE1

Jai une classe de CE1 dans laquelle j’utilise régulièrement les différentes sortes de mediation,soit pour l’intégration d’un élève, soit pour faire passer une notion. En voici quelques exemples

Médiation cognitive

En classe nous avons fait une leçon sur «  mesurer une longueur avec différentes unités »

Malgré la manipulation certains élèves ne percevaient pas le lien entre les différentes unités de mesures choisit et les mesures trouvées pour une même longueur donnée. Nous sommes donc sortis dans la cours et avons repris la manipulation au sol en utilisant: nos pas, la règle, des plots, des foulards pour mesurer un trait tracé au sol. Enfin ils ont percutés.

Médiation relationnelle

Il m’est arrivé de demander aux anciens élèves de faire l’intégration des nouveaux élèves en jouant avec eux pendant la recréation ou en les aidants à se repérer dans leur nouvelle école.

Médiation langagière

C’est le cas des élèves qui sont confronté à parler le français seulement à l’école. Pour ces élèves, j’utilise des gestes et un petit imagier pour communiquer avec eux. Je permets aux autres élèves francophones de le faire aussi, dans la cours comme dans la classe afin que ceux-ci ne soient pas isolés, car en marge à cause de la langue.

 

Ma pratique de la médiation en classe

Je suis dans une classe de CE1, dans laquelle je me retrouve bien souvent à jouer mon rôle de médiatrice. Voici succinctement quelques exemples de situations de médiation dans mes moments de classe.

Médiation cognitive :

Lors d’une leçon sur les alignements, certains élèves avaient du mal à comprendre malgré la manipulation. J’ai arrêté le cours et avancé ma séance de sport et nous sommes sortis dans la cour de l’école et avec des cerceaux et des plots nous avons fait la version grandeur nature du jeu du morpion et au final sans que je ne leur dise, tous seuls ils ont compris le principe : »maîtresse c’est comme les alignements qu’on a vu en classe ! » . De retour en classe, les exemples ont fusé pour illustrer le cours.

Médiation relationnelle :
Il m’est arrivé en début d’année, de demander à des élèves d’aller vers des nouveaux qui restaient seuls dans leur coin parce qu’ils s’exprimaient mal en français ou qu’ils étaient trop timides pour venir vers eux.
Depuis, c’est eux-mêmes qui accueillent, orientent et accompagnent les autres.

Ou le cas de cet élève qui rencontre des difficultés d’apprentissage et de concentration en classe qui n’osait pas approcher quelqu’un sauf la maîtresse et qui a fini par se faire des amis.

J’ai également un élève qui a du mal à rester en place. Au début de l’année il était très difficile et perturbateur. Il m’a dit, tout énervé, quand je lui ai demandé pourquoi : « maîtresse je m’ennuie ! « , « je ne veux pas venir à l’école ! « , « je ne sais pas bien former mes lettres ! »…
Je l’ai écouté gentiment et lui ai demandé s’il voulait bien que je l’aide car sans son accord je ne pouvais pas.
Il a séché ses larmes.
Je pense qu’il avait besoin d’être entendu.
Aujourd’hui, même s’il bouge beaucoup, ce n’est pas dérangeant et il fait parti des plus attentifs et travailleurs. Toujours prêt à rendre service.

Médiation langagière :
En classe certains élèves ont plus de mal que d’autres à comprendre une consigne, je la leur reformule en utilisant parfois des termes de maternelle pour qu’ils l’appréhendent mieux.
Il arrive que des élèves se plaignent de moqueries d’autres élèves. Il s’avère qu’en général s’est surtout une incompréhension qu’il faut le leur expliciter et tous seuls, ils comprennent et dépassent l’incident.

J’ai une élève anglophone dont les parents ne s’expriment pas bien en français. Ils ne participent donc pas aux réunions et leur fille a du mal à transmettre leurs besoins. Nous avons eu la présentation des travaux artistiques des élèves à l’école et ils ne sont pas venus. Mon élève a pleuré parce que les autres élèves avaient leurs parents.
J’ai finalement pu rencontrer la mère qui a vu que bien que francophone, je pouvais les comprendre et me faire comprendre. Depuis je trouve mon élève plus épanouie et ses parents semblent rassurés.

La médiation comme antidote cognitif

En milieu scolaire, une multitude d’élèves développe des appréhensions, des blocages, voire des phobies quant à certaines matières, disciplines, notions. Ainsi, certains élèves déclarent ne pas aimer la géographie, d’autres détestent l’orthographe, pendant que certains sont terrorisés par les mathématiques (dans le contexte où j’enseigne, l’apprentissage des mathématiques est un gage de réussite sociale et subit de ce fait une grande pression de la part des familles et de la société en général).
Un processus de médiation cognitive est nécessaire afin de permettre aux élèves de surmonter leurs appréhensions, accumulées tout au long de leur parcours scolaire et de leur permettre d’entrer dans les apprentissages.
Cette médiation cognitive, bien entendu, peut revêtir plusieurs formes. L’une de ces formes, à mon sens, et pour reprendre le cas des mathématiques, consiste à préparer des supports qui aideraient les élèves à atteindre l’abstraction nécessaire à la compréhension et in fine, à l’apprentissage.
L’une des bêtes noires des élèves en mathématiques porte le nom de « fractions ». Il suffit de prononcer ce mot pour que le taux de mélanine de certains élèves ne baisse drastiquement, provoquant un blêmissement instantané.
Pour éviter ce phénomène, contrairement à mes séances « normales », j’ai pris l’habitude de n’écrire le titre de la leçon qu’après avoir proposé une situation déclenchante qui crée un climat réconfortant. Par exemple, aujourd’hui, de retour en classe, après une récréation athlétique, j’ai proposé aux élèves de se partager des clémentines pour se réhydrater et pour reprendre des forces. Implicitement, l’introduction des mots « division » « parties » « dénominateur » « numérateur », ont commencé à être utilisés, jusqu’à ce que les élèves ne se rendent compte qu’on est en train de travailler sur une notion qui certes était redouté, mais qui semble désormais familière, inoffensive et finalement compréhensible.

Mes pratiques de médiation

Je pense que je mets en œuvre la médiation relationnelle lorsqu’un enfant de ma classe n’a pas très envie de faire un atelier. Souvent je lui laisse le choix d’en essayer un autre ou d’aller dans un des différents coins de la classe, le coins jeux par ex: mais je lui demande de revenir plus tard sur la tâche.

Pour la médiation cognitive, il arrive que les enfants ne rentrent pas dans une tâche, il faut parfois découper l’exercice en plusieurs parties pour qu’ils y arrivent.

Par exemple, lors d’un atelier : Je classe et je range les objets selon leur couleur, deux élèves n’ont pas réussi. J’ai reformulé la consigne et je suis passé par des étapes pas à pas : d’abords les verts, puis les bleu … Nous avons aussi revu les couleurs avec eux deux.

La médiation langagière est quotidienne en maternelle. Je crois que mon premier exemple sur les fruits et légumes est aussi un bon exemple de la mise en œuvre de cela dans ma classe

Mes pratiques de médiation.

La médiation relationnelle:

En géographie, en cycle 3, il y a une leçon qui s’inscrit dans l’étude des moyens de transports en France et plus particulièrement les moyens de transport collectifs et urbains, en plein développement. Pour les élèves dont la majorité sont des égyptiens considèrent que les moyens de transports en commun sont plutôt pour les gens qui n’ont pas d’argent « pauvres ». Donc je leur explique que c’est totalement différent de l’Egypte et même je peux avoir de l’argent mais aussi prendre un transport en commun parce qu’il est peu polluant, plus rapide…etc  et j’essaie de leurs montrer des vidéos qui expliquent la vie en France.

La médiation cognitive:

Le vocabulaire est souvent à la base des difficultés scolaires chez les élèves. C’est d’ailleurs l’un de mes premiers chevaux de bataille lorsqu’il est question d’aider mes élèves à améliorer leurs discours, leurs phrases et de comprendre ce qui est dit. Par exemple, pour que les élèves ne soient pas  bloquer devant l’exécution des exercices à cause du manque de vocabulaire, j’essaie toujours de reformuler plus simplement les consignes. J’explique avec un vocabulaire plus facile les mots difficiles de l’exercice, parfois j’utilise un langage corporel pour expliquer un mot et je laisse en dernière option de le traduire en arabe.