L’intersection culturelle (Valérie Rouesnel)

L’intersection culturelle, je l’ai vécue pour la première fois en CE2, une élève japonaise est arrivée à l’école.J’ai tout de suite été attirée par son attitude réservée, ses manières. J’ai été reçue chez elle à plusieurs reprises, j’étais à chaque fois émerveillée et étonnée de découvrir qu’une autre façon de vivre pouvait exister.

Le monde d’aujourd’hui est de plus en plus ouvert, les échanges de plus en plus fréquents, parallèlement, on assiste à une montée du nationalisme et de l’ethnocentrisme. Les élèves d’aujourd’hui sont les citoyens de demain, il nous incombe de leur enseigner la diversité, de provoquer l’intersection culturelle au travers de séances, de sorties, de rencontres, de lectures…

 

Intersections culturelles : expériences personnelles et professionnelles

Lors de mon premier voyage en Tunisie, âgée d’environ 12 ans, avec ma grande sœur, et son copain tunisien, c’est réellement la première fois où j’ai ressenti une intersection culturelle. Et cela à débuter, dès l’arrivée à l’aéroport en Tunisie. En effet, même si certains parlent le français, la plupart des tunisiens parlent l’arabe, qui est une langue vraiment très différente du français, et c’est une langue que je ne connaissais pas du tout, contrairement à d’autres langues comme l’anglais, où à cette époque j’avais quelques notions. Tout est vraiment différent. Notamment le paysage, l’alphabet, les températures. En Tunisie il fait vraiment très chaud, c’est rare qu’il fasse vraiment, contrairement en France (surtout en Normandie). La nourriture est également différente, avec les nombreuses épices qu’on utilise peu en France, enfin pour ma part. On avait loué une maison, donc il n’y avait pas vraiment d’intersection culturelle. C’était lorsque qu’on allait manger dans les restaurants, lorsque l’on visitait, qu’il y avait une intersection culturelle.

J’ai également été deux fois en Espagne au collège, et au lycée. Lors de ces deux voyages, j’étais dans une famille d’accueil. Même si nous ne sommes pas si éloignés que cela avec l’Espagne géographiquement parlant, la culture n’est pas du tout la même. J’ai visité une école espagnole et je me suis rendue compte que le rythme scolaire n’était pas du tout le même, ni le rythme de vie, ils dinent très tard, vers 22h. La nourriture n’est pas la même, je me souviens, le matin, on mangeait du pain de mie toasté avec de l’huile d’olive et du sucre, au début j’avais un peu de mal à le manger mais au final je m’y suis habituée.

En tant qu’enseignant, je pense qu’on est dans l’intersection culturelle, en effet chaque enfant provient de cultures et de milieux différents. Et pour ma part il est important en tant qu’enseignant de s’ouvrir aux différentes cultures des élèves.Je me souviens en primaire, il y avait un élève anglais (qui parlait très peu français), et la professeur des écoles avait mis en place pour cet élève, des ateliers différents, pour qu’il puisse d’intégrer, mais il était du coup un peu exclut des autres élèves. Il faut trouver un juste milieu qui n’est pas toujours facile.Cette intersection culturelle à l’école, permet également aux élèves d’apprendre d’autres cultures c’était très enrichissant, car en anglais, il pouvait nous aider, et nous, en tant qu’élèves on l’aidait à parler français.

L’intersection culturelle: une expérience à intégrer dans son quotidien

Durant ses années à la fac ma grande sœur a vécu dans une résidence universitaire avec des étudiants de différentes cultures (Côte d’Ivoire, Thaïlande, Sénégal, Algérie, Maroc, Congo, etc). Elle vivait au quotidien cette expérience d’intersection culturelle. J’avais l’habitude de lui rendre visite et de discuter avec ses voisins. A plusieurs reprises j’ai eu la chance de participer à des soirées qu’ils organisaient entre eux et durant lesquelles il nous arrivait de manger et d’écouter de la musique de différents pays. Je garde de très bons souvenirs de ces moments très enrichissants culturellement. 

J’ai aussi pu vivre d’autres moments d’intersections culturelles en participant à des cafés polyglottes. A chaque fois que je me rends dans un café polyglotte j’ai pour habitude de m’installer à la table dédiée à l’espagnol afin de parler avec des hispanophones. A cette table j’ai non seulement pu rencontrer des personnes venant d’un pays hispanophone mais aussi des personnes non-hispanophones. Cette simple table est devenue en soi un carrefour culturel très riche où j’ai pu faire la connaissance de Français qui savaient parler espagnol ou qui voulaient apprendre, d’un Canarien, d’un Vénézuélien qui a des origines maghrébines, d’un Norvégien qui a vécu un an en Equateur et d’un garçon avec des origines latino-américaines, africaines et espagnol. 

Mon expérience montre qu’il n’est pas forcément nécessaire de changer de pays pour vivre des intersections culturelles, divers lieux dans notre entourage créent des conditions favorables à ce genre d’échanges. Pour ma part, j’essaie le plus possible de me rendre dans ce genre de lieux afin de faire de l’intersection culturelle une expérience quotidienne. 

Je crois qu’il est possible de transposer cette notion d’intersection culturelle dans le cadre de l’enseignement en favorisant les échanges entre les enfants de différentes cultures. L’enseignant a un rôle important car il peut favoriser la mise en place de projets permettant aux enfants de vivre cette expérience d’intersection culturelle (ex: découverte d’une langue étrangère, de coutumes et traditions d’un pays étranger, etc). Je crois que l’enseignant doit mettre en place le plus tôt et le plus régulièrement possible ce genre de projets afin de faire des élèves des enfants avec une ouverture culture qui deviendront ensuite des individus tolérants et qui n’auront pas peur de la différence. 

Intersection culturelle

Mon expérience de l’intersection culturelle

J’ai connu et vécu l’intersection culturelle au cours de mon expérience comme animatrice en club de vacances au Maroc. En effet sur une équipe hôtelière d’une centaine de personnes, nous n’étions que 3 français. De plus nous recevions des vacanciers de toute l’Europe et de tout le Maghreb. Ce mélange culturel important et plus ou moins constant, nous concernant, a poussé chacun à s’intéresser et à comprendre la culture de l’autre. Sans cela, la cohabitation, la cohésion, la création, le travail en somme, est impossible. Il faut discuter, apprendre, être humble et compréhensif, mais surtout, je pense, prendre du recul sur sa propre culture et sa façon de vivre pour parvenir à créer sincèrement une relation de qualité, sans préjugé ou jugement de valeur. C’était, pour certains, parfois compliqué, et de ce fait, source de conflit au sein des équipes, mais le plus généralement, de fortes amitiés finissent par se construire, et c’est ce qui a été le cas pour moi. De façon générale, je pense que ce genre d’expérience nous permet de grandir, de murir, et de nous décentrer de notre propre culture pour s’ouvrir aux autres et au monde et cela fait de nous, a terme, des personnes plus clairvoyantes et de ce fait plus ouvertes et plus tolérantes.

Je vis également l’intersection culturelle quotidiennement. Mon mari étant d’une nationalité et d’une culture différente de la mienne, c’est au quotidien que nous confrontons nos habitudes, nos opinions, nos langues et nos religions, entre autres. Et c’est chaque jour que nous faisons le choix de vivre ensemble, malgré toutes les choses qui nous séparent culturellement et qui pourraient être un obstacle à notre couple, mais qui sont en réalité notre force. Chacun de nous apprend de la culture de l’autre, s’en imprègne pour la comprendre, pour partager, créer du commun et s’adapter à ce qui est important. La culture de l’un fini par devenir une part de la culture de l’autre. C’est un travail de tous les jour, car on apprend sans cesse, non sans difficulté évidemment, mais toujours avec respect et amour.

Selon moi, l’interculturelle à l’école…

L’école étant représentante de ce qu’est la France, c’est à dire culturellement riche et variée en tout point, elle est alors un carrefour culturel où se rencontre des enfants et des adultes d’origines diverses et variées. Je pense donc, que l’éducation à l’interculturel est indispensable pour former les élèves à devenir des citoyens éduqués et sensibles et respectueux des différentes cultures auxquelles il sera confronté tout au long de sa vie.

  • Valoriser la culture de chacun me parait être la première étape, faire comprendre aux élèves qu’il existe une culture commune mais surtout une culture unique et propre à chaque individu.
  • S’intéresser à la culture de chacun pour la comprendre, être ouvert aux autres, attentif, compréhensif pourrait être la deuxième étape. Celle-ci implique une remise en question de sa propre culture et un travail de tous les jours pour s’adapter.

L’objectif étant pour moi, que les élèves puissent comprendre et intégrer dans leur vie de tous les jours que la mixité culturelle est une chance et une richesse, mais quelle nécessite de la part de chacun, une approche humaniste, une remise en question de ses propres valeurs, de ses idées préconçues, qui amènera parfois, à une dissonance et qui, pour qu’elle soit résolue nécessitera un travail sur soi pour permettre le vivre ensemble.

Interculturalité

L’interculturalité est pour moi perçue dès l’entrée à l’école maternelle: entre enseignant/famille. C’est pourquoi, je dirai que ma première expérience remonte à mes années de maternelle où je pouvais mélanger deux langues dans la même phrase: commencer ma phrase en français et la finir dans une autre langue etc…
C’est d’ailleurs une habitude qui me revient encore aujourd’hui, lorsque je parle avec mes proches. C’est aussi de cette manière que je me suis exprimée avec les élèves que j’aidais en soutien scolaire et qui parlaient couramment la même langue que moi. Ainsi, une même explication dite dans une autre langue les éclairaient davantage que de donner plusieurs illustrations en français. 

Puis, je citerai comme seconde expérience mes multiples voyages à l’étrangers où l’interculturalité me semble être au centre même de ce vécu. Entrer dans le pays, c’est aussi entrer dans une autre culture, s’ouvrir à cela et accepter les différences (culinaires, vestimentaires, monumentales, etc…) En soit, voyager c’est passer faire de l’interculturalité. 

Je pense que l’interculturalité est omniprésente en classe: ma propre culture, celle des familles, des élèves et de l’école. Mais c’est aussi notre rôle que d’enseigner la diversité, l’acceptation des différences, la tolérance et l’ouverture au monde. Puisque c’est aussi cela qui fait la richesse de notre société, il me semble essentiel dans les apprentissages et au cœur même de l’éducation. Je pense qu’il ne faut pas omettre que les enfants, les élèves que nous aurons seront les citoyens de demain.

Expérience d’intersections culturelles

Vivre des intersections culturelles

On peut concevoir un voyage comme une « visite » d’un pays, mais le voyage ne commence pas lorsque l’on pose le pied dans ce nouveau lieu, il débute bien avant. Un voyage s’étire du moment où l’on quitte son espace jusqu’au moment où on y revient. Finalement, lorsque l’on raconte un voyage, on raconte aussi le trajet. Quand est ce que l’on se retrouve dans ces intersections culturelles ? Par exemple, en Chine, lorsque j’ai pris un train couchette dans lequel on retrouvait une diversité culturelle entre ma famille et les Chinois de ce train, mais aussi une diversité sociale entre les Chinois qui utilisaient ce train. Nous ne partagions aucune langue avec les gens que nous rencontrions, chacun parlait plusieurs langues mais notre seule langue commune était les mimes. Ou bien en Grèce, lorsque je me suis sentie plus à l’aise dans des petites villes dans lesquelles je ne partageais pas la même langue que les habitants et nous n’avions que très peu de mots pour échanger, ce qui parait plutôt paradoxal, nous échangions beaucoup sur la cuisine.

 

Etre une intersection culturelle en tant qu’enseignant:

Entre la culture enseignante et les parents.
Entre la connaissance et les enfants nouvellement arrivés qui découvrent le monde.
Entre les différentes disciplines (on les a étudiées, on les enseigne).
Entre culture de l’école et codes culturels du groupe social des parents, des élèves.
Il faut donc : prendre en compte et promouvoir cette intersection.

Intersections culturelles

Expériences personnelles

J’ai déjà eu cette impression d’intersections culturelles lors de mon année Erasmus notamment. En effet, je suis partie pour ma 3e année de licence LLCE à Budapest, en Hongrie. J’ai habité en colocation avec une Italienne, une Française et une Néerlandaise cette année-là, donc mon appartement m’a souvent donné cette impression de vivre dans un carrefour de culturel. Aussi, j’avais mes cours à l’université de Budapest avec la Française qui vivait avec moi, et tous les autres étudiants étaient hongrois. Là encore, intersection culturelle entre nos vies d’étudiantes françaises qui entraient en interactions avec les étudiants et le professeur hongrois. Enfin, l’université organisait une fois par mois, une rencontre entre tous les étudiants Erasmus de l’université, ce qui me permettait de confronter mes représentations culturelles beaucoup d’étudiants venus de pays différents.

De même, lors de mon année en tant qu’assistante de français en Angleterre, j’oscillais constamment entre mes collègues anglais à l’école, l’assistante d’espagnol avec qui je travaillais, ma colocataire américaine et mes amis francophones que je voyais le week-end.

En tant qu’enseignant

Je pense qu’avoir la sensation d’être à des intersections culturelles en tant qu’enseignant est permanent. D’abord parce que la société française est en constante évolution et donc nous allons rencontrer au cours de notre carrière des personnes avec un bagage culturel différents du nôtre, inévitablement. Mais aussi, parce que si l’on part du principe que la culture est une chose propre à chacun, alors l’autre, quel qu’il soit nous donnera l’impression d’être à un carrefour culturel entre notre culture personnelle, celle des élèves, de nos collègues et celle de l’institution.

Intersections culturelles

Enfant, j’ai vécue mon premier voyage à l’étranger et plus précisément en Espagne. Nous avons fait le trajet en voiture qui a duré plus de 17h. Le trajet me paraissait interminable mais à chaque arrêts sur les aires d’autoroutes il faisait de plus en plus chaud et le soleil était de plus en plus présent. Pour ce voyage, l’intersection culturelle a commencé sur les aires d’autoroutes espagnoles, notamment quand on entendait les autres voyageurs parler en espagnol et non plus en français. Elle s’est poursuivie sur place, avec l’architecture des maisons, le mode de vie, la cuisine qui nous a plongé dans une culture différente de celle de notre Normandie natale.  

En tant qu’enseignant, nous sommes bel et bien au carrefour de cultures diverses. En stage l’année dernière, j’ai rencontrée une élève de maternelle d’origine turque qui apprenait tout juste le français. Cette année, j’ai dans ma classe de stage en maternelle deux élèves issus de familles itinérantes installées sur la commune depuis plusieurs années maintenant. Aussi, en discutant avec d’autres enseignants de l’école, il n’est pas rare pour eux d’avoir dans leur classe des élèves issues de d’autres cultures. 

Intersections culturelles

Je pense être très souvent en situation d’intersections culturelles, et cela notamment dans le cadre familial du fait de la mixité présente par exemple dans le choix de notre compagnon, de nos rencontres dans notre vie personnelle, mais aussi lors de mon bénévolat auprès de migrants pour lesquels j’ai aidé juridiquement mais aussi à travers l’enseignement du français et des échanges et comparaison que l’on peut avoir sur les spécificités françaises de la vie ici et ailleurs. Sans oublier mes voyages, quel que soit le motif, et cela aussi bien pendant les trajets que sur place. Vivre à l’étranger dans certains espaces riches culturellement tel qu’Istanbul permet de rencontrer une multitude de culture. Lors de mon travail à la mairie, je suis souvent amenée aussi à travailler dans plusieurs secteurs avec des personnes très différentes, et à m’adapter à toutes situations. Lors de mes loisirs et notamment artistiques, les intersections culturelles sont omniprésentes. De plus, à travers la musique, la lecture, ces intersections sont omniprésentes. Mes études m’ont amené à parfois étudier différentes conceptions selon les états d’une même notion et à les comparer. Lors de mes stages à l’étranger, que ce soit en droit en Turquie que dans le milieu scolaire en Italie, les intersections culturelles sont importantes.

En tant que PE, nous sommes de manière constante dans un carrefour de diversité de cultures. Les enfants proviennent de milieu différents, avec des origines différentes, des vécus différents. Ils ont tous des apports différents dans la classe qu’ils faut accueillir. C’est ce qui créer la richesse de la classe.

Intersection des cultures

1. Intersection culturelle vécue ? 

Lorsque j’étais au lycée, nous avons fait un voyage scolaire en Grèce avec une petite partie de la classe. 
La première intersection culture était bien évidemment à l’aéroport, non pas en France car on s’en rend moins compte, mais à Athènes. 
En effet, tout était écrit en Grec (un alphabet différent) et c’était la première fois que j’étais confronté à une écriture qui n’est pas de notre alphabet. 
La deuxième intersection culturelle fut, lors d’une sortie scolaire sur une île. 
Nous étions en février et nous nous sommes tous baignés. 
Cela peut paraître anodin mais venant de Normandie et se baigner dans la mer Égée en hiver en plein mois de février me semblait fou.   

2. En tant qu’enseignant, est-ce qu’on est au carrefour des cultures ? 

Il est fort possible que l’enseignant se retrouve dans un carrefour des cultures. 
Il sera amené à travailler avec des enfants venu de tous horizons, cultivant des traditions pouvant être différentes mais aussi une langue différente.
 Cela ne pourra qu’être un plus pour l’enseignant : la découverte pour lui et le reste de la classe, le partage et l’ouverture au monde sera mis en avant.