C’est quoi enseigner la culture ?

Enseigner la culture, c’est enseigner l’ouverture sur le monde, présenter les diversités culturelles qui existent, les différentes formes de culture et les différentes cultures. C’est faire prendre conscience aux élèves qu’il existe un grand nombre de cultures qui peuvent ressembler à la leur par certains points et se différencier sur d’autres. Cela implique d’apprendre des  « compétences sociales ou humaines» comme la tolérance, l’empathie, le respect,… mais également des savoirs sur les autres cultures qui existent.

Cela peut passer par différents outils, à commencer par la discussion sur des actions ou gestes de certains élèves en classe que d’autres relèvent ou ne comprennent pas (des expressions, des gestuelles, des mots..), mais cela peut se faire de manière plus ciblée en utilisant différents supports (livres, photos, peintures, sculptures, textes ..) sur une culture en particulier et faire parler les élèves et prendre conscience des similitudes et différences.

C’est quoi enseigner la culture?

La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social.

Dans son sens sociologique, la culture est considérée comme les manières de penser, de sentir et d’agir, plus ou moins explicites et formalisées, qui sont partagées par un groupe de personnes.

En tant qu’enseignant enseigner la culture constitue de faire acquérir aux enfants les cinq composantes culturelles qui constituent les compétences culturelles. Car l’école est un cadre d’apprentissage qui regroupe les élèves de différentes cultures. Par exemple dans mon école on trouve des élèves de différentes nationalités comme les français, les asiatiques, majoritairement les africains etc…

 L’enseignant doit faire comprendre aux élèves qu’ils doivent être tolérance malgré leur identité culturelle. Par exemple Dans ma classe j’ai des élèves de différentes cultures qui s’assoient à côté des autres qui ne sont pas leur camarade et travaillent aussi dans un même groupe.

Dans ma pratique enseignante je dois faire comprendre aux élèves que chacun doit savoir l’histoire liée à sa propre culture et aussi celle des autres. Par exemple chaque année à la fin de la troisième période j’organise la journée traditionnelle. Ce jour, tout le monde vient en tenue traditionnelle et explique aux autres ce qui signifie cette tenue chez eux.

L’école qui regroupe des élèves de plusieurs cultures doit apprendre aux élèves de chercher les éléments communs existants entre sa culture et celui de l’autre.

La culture de l’école est de prendre en compte l’existence possible de malentendus entre les élèves qui s’y fréquentent. Par exemple, chez moi, Les élèves français me saluent en me demandant : maître ça vas ? ce que les africains interprètent comme manque de respect envers un adulte.

Enfin enseigner la culture vise aussi à partager avec les apprenants l’importance de la coopération. Par exemple, en l’école les délégués des classes ont réalisé un projet de sensibilisation sur le vivre ensemble

En effet, enseigner la culture consiste à transmettre aux jeunes générations montantes les savoirs culturels sur la pluriculturelle, la métaculturelle, la transculturelle l’interculturelle et la co-culturelle.

C’est quoi enseigner la culture?

Enseigner la culture c’est avoir en tête, à tout moment, la diversité qu’offre notre monde. Avant tout, il faut que la culture de la classe soit présente quotidiennement dans l’enseignement, c’est-à-dire, la culture de chaque élève, que chacun se sente inclus et représenté. Cela peut passer par des illustrations de supports, des études d’albums, mais également des activités durant lesquelles on met en avant la culture de chacun. Cela peut se faire individuellement (un parent d’élève peut venir lire une histoire dans la langue parlée à la maison) mais également sur un projet de classe (par exemple dans lequel serait représenté toutes les façons de dire bonjour des familles de notre classe).

C’est quoi enseigner la culture ?

C’est tout d’abord pour moi transmettre avec un sincère enthousiasme la langue: les mots, la musicalité des phrases, les expressions,les poèmes et chansons. C’est transmettre les valeurs essentielles du pays (Liberté, Égalité,Fraternité), ses traditions qui se sont transmises de génération en génération. Ce sont aussi la nourriture typique, une manière d’être avec les autres ou d’accueillir. C’est transmettre l’histoire d’un peuple. C’est transmettre la singularité d’un groupe de personnes et valoriser ce qu’ils sont.

C est quoi enseigner la culture?

A mon avis, en tant qu’enseignant en classe, nous sensibilisons nos élèves à trois types de cultures distinctes: la culture personnelle de l’enseignant, la culture de l’école, et la culture « française » dans un sens général.

La culture personnelle de l’enseignant provient de l’éducation familiale reçue. C’est à dire la gestuelle, la façon de réagir à certains propos ou gestes, ou encore la manière d’entrer en relation avec les gens. Elle comporte aussi l’expression, soit le vocabulaire, la syntaxe, voire même l’accent régional. Par exemple, pour ma part, ma mère vient de Paris, et mon père du Nord. J’ai alors un accent provenant de région parisiennes, et des expressions “ch’ti”. Je pense également que le type d’études réalisées par une personne apporte une “sous-culture”. Une façon de penser, de faire des choses ou encore une manière de s’exprimer distincte d’autres groupes. Par exemple, je suis persuadée que des étudiants en  ingénierie informatique auront une sous-culture différente à celle d’étudiants de langue littérature et civilisation.

L’enseignant ne va pas enseigner explicitement sa culture personnelle, mais elle fera partie intégrante de la vie de classe implicitement.

La culture de l’école est également transférée implicitement aux élèves, mais à travers “le matériel”. Tout d’abord, la séparation maternelle, élémentaire, collège et lycée ne se fait pas de la même façon dans chaque pays. Par exemple, si je compare l’Egypte et la France, le nombre d’années passées en élémentaire et au collège diffèrent. Dans mon établissement, les élèves sont baignés quotidiennement dans ce cloisonnement qui se réalise “matériellement” avec des bâtiments bien distincts séparés. Le port obligatoire de l’uniforme qui diffère selon les cycles intègre aussi implicitement les élèves dans la culture éducative française.

Les élèves sont quotidiennement en contact avec la culture « française ». Selon moi, la culture française au sens général du terme représente l’apparence du personnel français, ainsi que sa gestuelle. Ces deux éléments diffèrent d’une culture à l’autre, et les élèves sont en contact quotidien avec cette altérité et apprennent à l’accepter et la décoder. 

Aussi, les enseignants utilisent régulièrement des expressions françaises qui sont le reflet d’une façon de penser, de la culture. Les élèves, baignés au quotidien dans cette culture, ne vont pas adopter la façon de penser, mais vont y être sensibilisés et seront ouverts à l’altérité avec les années.

Enfin, les ressources scolaires utilisées sont également le reflet d’une culture. Par exemple, pour travailler le repérage dans le temps, en CP, nous abordons les quatre saisons. En Egypte, il n’y a pas vraiment d’automne et de printemps comme en France, et en hiver il ne neige pas. Pourtant les ressources à ce propos représentent l’automne avec des paysages aux couleurs variées, et l’hiver avec des bonhommes de neige. Cela ne fait pas toujours sens aux élèves qui n’ont jamais vu ces éléments en vrai. Je précise souvent “En Egypte, ce n’est pas comme cela, mais quand tu iras en France, tu verras cela, c’est magnifique!”. Les illustrations de livres ou de jeux peuvent aussi parfois faire défaut avec la culture égyptienne. J’ai un jeu de lecture, dans ma classe, avec le dessin d’une fille sans partie génitale, mais sans culotte non plus. Une parent d’élève m’a contacté à postériori à ce propos… 

En conclusion, je pense que la culture peut se diviser en sub-cultures: la culture de l enseignant, la culture de l école et la culture française au sens général du terme. De plus, la culture s’enseigne plus implicitement qu’explicitement. Par exemple, le prisme culturel, c’est-à-dire la façon de penser, de sentir ou de voir les choses ne peut s’enseigner explicitement. Son apprentissage se fait en contact quotidien avec l’altérité lorsque nous agissons avec l’autre. En revanche, d’autres éléments plus matériels sont sujet à l’enseignement explicite comme la gastronomie, la météo, les expressions gestuelles, etc…

Le lien entre l’identité et les vêtements

Après la lecture de cet extrait, une succession de plusieurs questions m’est venu à l’esprit : c’est quoi réellement une identité ? L’identité, se limite-t-elle à l’apparence ? Sommes-nous réellement ce que notre apparence reflète ? Pourquoi autant de jugement sur l’habit du Persan ? N’est-il pas libre de s’accoutrer comme bon lui semble ? N’avons-nous pas le droit d’avoir un style vestimentaire propre à nous, sans pour autant avoir le poids du jugement des autres ? Il est vrai qu’à première vue, l’identité va de pair avec l’habit, elle est ici en quelque sorte un langage muet qui reflète notre identité et notre culture notamment à travers les habits traditionnels qui est propre à chaque communauté et permet une relation de proximité entre les personnes qui peuvent facilement se reconnaître à travers donc l’habit. D’autre part, cet extrait de texte met en évidence la question de la perception de ce qui est étranger, qui ici est une source de curiosité, d’émerveillement, mais aussi de rejet et de mépris, on peut constater cela à la fin avec le discours direct « comment peut-on être Persan ? ». En tant que lecteur, on est poussé à mener une réflexion profonde sur la question des droits culturels, mais aussi du patrimoine commun qui, même à l’heure actuelle fait encore objet de hiérarchisation dans notre société d’où l’étonnement, le critique et le jugement négatif de certains.

Personnellement, je trouve ça médiocre de juger les personnes sur l’apparence parce que l’identité va au-delà de celle-ci et comme nous le savons tous « L’habit ne fait pas le moine ». Je peux un matin me réveiller avec une envie de m’habiller en uniforme de police ou bien même de mettre un habit traditionnel japonais parce que tous simplement j’aime bien, et non parce que j’ai des origines japonaises ou que je suis une policière. Pour ma part, l’identité est une notion assez vaste et complexe qui ne se repose pas que sur l’apparence.

Comment vivre et penser les relations culturelles ? J.DEMORGON

Selon Demorgon, la culture est ce qui permet de distinguer l’homme des animaux. En effet, contrairement à ces derniers « ne bénéficiant pas de programmes naturels fixes, l’être humain doit les construire et les reconstruire en fonction de l’évolution même de ses expériences ». La culture n’est donc pas innée, elle se construit au fur et à mesure, et peut connaître des évolutions ou bien des changements selon les différentes époques. Prenons un exemple simple sur la mise en place de la loi sur le mariage pour tous qui a été récemment instauré dans la société française du XXIe siècle autorisant le mariage homosexuel, ce qui a été juger très négatifs et rejeté par certaines communautés. Une loi qui n’existait pas avant, mais qui a été mise en place afin de permettre à chacun de se sentir libre de faire ce qui lui plaît. La culture est donc selon lui une « dimension fondamentale du développement humain » du fait qu’elle permet de forger l’identité de l’homme, elle est en constante évolution afin de permettre à chacun de vivre en harmonie dans la société.

D’autre part, on apprend que cette identité de l’homme est propre à chaque communauté due aux diverses possibilités de l’action humaine. De ce fait, la culture en elle-même est singulière, est, devient « caractéristique des personnes, des groupes, des sociétés », et englobe la langue qui est arbitraire, notons l’exemple sur la manière de compter qui diffère selon la zone géographique à laquelle appartiens chaque individu, sans oublier le cas de la communication qui peut être implicite ou bien explicite selon notre culture. Demorgan nous apprend par la suite que malgré les diverses cultures, il existe bien une « ressemblance humaine qui persiste entre les différentes cultures », et qu’il faudrait sortir de notre zone de confort afin de comprendre la culture des autres, car dans le cas contraire, notre façon de voir les choses restera fortement influencer par notre culture de base.

Cette définition me semble intéressante dans la composition de mon mémoire à savoir l’intégration linguistique et culturelle auprès des élèves allophones notamment par le fait qu’avec l’ère de la mondialisation, la France est un pays qui accueille divers élèves de toute origine et de culture variées, avec donc des caractéristiques d’écriture et de communication qui peut être différente de leurs établissements d’accueil. Un point donc intéressant sur lequel je pourrais m’appuyer pour rédiger mon mémoire et réfléchir sur la question d’intégration linguistique. Sans oublier, l’importance de la définition de la culture que nous propose ici Demorgon.

Comment vivre et penser les relations culturelles ? D’après DEMORGON

La culture est une notion complexe de par sa diversité dans le monde qui nous entoure. Tout d’abord la notion de « culture » est apparue au 13ème siècle et est utilisée pour parler de la culture de la terre. Au 18ème siècle la culture, au sens figuré, apparaît dans le dictionnaire de l’académie française pour désigner la formation et l’éducation de l’esprit. À cette époque, un autre terme apparaît c’est celui de “civilisation” (Patterns of Culture, R.BENEDICT) qui connaît un grand succès au 18eme siècle et qui désigne “l’affinement des mœurs, le processus qui arrache l’humanité à l’ignorance et à l’irrationnel ” ( d’après D.CUCHE dans son ouvrage Notion de culture dans les sciences sociales).

Selon DEMORGON, la culture réside dans la diversité de par ses origines premières mais aussi de par ce qu’elle deviendra par la suite. La culture est modifiable et modifiée par les hommes, elle deviendra LES CULTURES ( F.BOAS).  Les cultures, comme l’exprime DEMORGON,  témoignent d’une source de richesse de par la notion d’emprunt les unes par rapport aux autres. 

Les cultures viennent des expériences humaines, elles sont tout autant différentes que ressemblantes, elles sont à l’image d’un tout. Cela peut être lié à l’ouvrage Primitiv cultur d’E.TAYLOR qui va expliquer ce tout par la culture et sa forme au système. Selon TAYLOR la culture n’est pas qu’un assemblage de traits, c’est un tout complexe qui fait système et qui est cohérent. La liste énumérative témoigne du fait que la culture enveloppe des aspects matériels et immatériels. Elle recouvre des capacités acquises par l’homme, la culture vient du collectif et d’une collectivité dont l’apprentissage se fait à la faveur d’une appartenance à la société. Il y a donc une distinction entre identité et culture, l’identité est personnelle et au contraire la culture est collective.  

Les cultures témoignent de certaines identités culturelles selon les références identitaires. La fabrique des identités est une notion également développée par F.BARTH dans son ouvrage « Les groupes éthiques et leurs frontières » Il va mettre en avant une théorie développée par deux éléments distincts mais liés : l’identification (question de l’appartenance et de la frontière sociale) et l’identité. Le changement va se faire via l’assimilation, ce qui est premier est l’identification (groupe de référence) mais c’est aussi la cause de l’identité(produit de l’identification): c’est la fabrique des identités. L’appartenance va fabriquer les identités. Cette frontière dépend de conditions économiques et sociales et de rapports de pouvoirs. 

Chacun doit être à même de s’adapter à sa propre culture (interculturelles et intra culturelles). Néanmoins la mondialisation va modifier nos rapports à la culture. Ce texte de DEMORGON est en lien direct avec le mémoire que je suis en train de composer avec ma binôme. En effet nous évoquons le rapport à la culture dans le milieu scolaire via les manifestations de l’interculturel. J’ai par ailleurs composé mon article ainsi que quelques idées dégagées dans le premier cadrage grâce à mon parcours antérieur en cursus de Sociologie. L’idée de culture présente dans l’article de DEMORGON rejoint en effet certains aspects d’Anthropologie de la culture mais c’est aussi en lien avec le sujet de notre mémoire. 

Demorgon – Vivre et observer les relations culturelles ?

Quelle définition de la culture retenir et quelle mise en relation avec son mémoire ?

Le mot « culture » qui provient du latin « cultura » apparaît en France vers la fin du XIIIème siècle désignant soit une pièce de terre cultivée, soit le culte religieux. Aujourd’hui, le terme « culture » reconnaît une pluralité de sens et de multiples usages. Ainsi, le pédagogue parle de « culture générale », le journaliste de « culture de masse », le responsable des relations humaines de « culture d’entreprise », l’agriculteur de « culture intensive », etc. Vu toutes ces diverses utilisations, Jacques DEMORGON a tenté de définir celle-ci lors de la conférence « Événement Jeunesse 2008 » à Marseille.

Selon lui, la culture permet de nous différencier (en tant qu’humain) à la nature, aux animaux « L’être humain se distingue relativement des animaux » (p.19). La nature pourrait être définie comme ce qui est biologique et spontané. La culture implique alors l’invention de règles. La spécificité de celle-ci est liée aux instruments dont l’homme se sert, au milieu social par lequel il est éduqué et au langage qui lui permet de communiquer avec autrui, de produire des idées et bien évidemment de penser. C’est la culture qui donne une vision positive à l’homme en le libérant des contingences matérielles. Un homme cultivé fait preuve d’une certaine maîtrise intellectuelle, physique et de discernement. La culture résulte ainsi, d’un travail constant de dépassement de sa personne, d’un effort sur lui-même. 

Alors, la culture peut être considérée comme cette part de l’environnement qui est la création de l’homme, assurément, J. DEMORGON nous dit « Cette nécessité adaptative permanente est à l’origine de la culture comme dimension fondamentale du développement humain » (p.19). Ainsi, la culture fait l’homme, mais sans avoir de rôle modélisant. Au contraire, c’est de façon émancipatrice que la culture permet à l’homme de se construire. Alors comme le dit J. DEMORGON « Nous faisons une erreur grave en constituant le culturel comme un secteur à part des activités humaines. C’est, au contraire, à partir de toutes nos activités que nous produisons le culturel, de sa base à son sommet » (p.19).

En bref, l’aspect dynamique de la culture est intéressant, particulièrement par son analogie aux efforts d’adaptation des organisations face aux contraintes externes. À l’origine, le mot « culture » rappelle le travail de la terre que l’on cultive et atteste des activités qu’elle suscite auprès des hommes et signifie les rapports des individus avec la nature qui les entoure « L’agriculture est la mise en valeur de la terre » (p.19). Dans ce contexte, c’est par la culture que l’homme tire ses produits grâce à son travail. L’homme se reconnaît dans tout ce qui sert à son usage, dans ce qui l’environne et dans ses propres créations. Son rapport avec les éléments extérieurs change et désormais il marque physiquement sa propriété. 

Concernant mon sujet de mémoire qui a pour thématique les stéréotypes de genre au sein du domaine de l’éducation scolaire, il me semble que ce texte pourrait être un indice pour nous guider vers la socialisation. Assurément, la culture et la socialisation sont indissociables. En cela, cette définition proposée par Jacques DEMORGON nous permettra à Maëliss FORTIN et moi-même d’utiliser sa vision qu’il apporte sur les approches et représentations que l’on peut avoir face aux autres cultures. De plus, il y a une autre notion qui me semble intéressante, qui est celle de se demander si certaines pratiques ou comportements, qui ont été intégrés culturellement, ont permis une évolution des stéréotypes de genre. Ou bien, au contraire, si malgré une évolution des comportements et des pratiques, les stéréotypes de genre persistent.

Comment vivre et penser les relations culturelles ? Jacques Demorgon 

S’interroger sur les relations culturelles, c’est aussi s’interroger sur le contact de ces cultures. Cela questionne également sur la définition du mot « culture », car sa définition, n’est pas si simple et limpide qu’il n’en paraît. Jacques Demorgon se propose de définir la « culture » lors de la conférence « Événement Jeunesse 2008 » à Marseille. Selon lui, pour comprendre la culture, il faut prendre en compte tous ses aspects. 

La culture est le produit de l’expérience humaine, c’est l’ensemble des processus par lesquels l’Homme transforme son environnement (la nature) et se transforme lui-même. Cette culture, ce développement humain, est nécessaire pour l’Homme et c’est ce qui va nous distinguer de l’animal. Tous les hommes possèdent une culture, c’est un phénomène universel. Malgré son caractère universel, elle est aussi signe de la singularité. Chaque culture est particulière, elle signe l’identité d’un groupe, d’un peuple. On peut alors parler de culture au pluriel. 

Demorgon dit « Quand nous pensons cultures, nous pensons différences » (p.20). Ce constat est vrai, les cultures diffèrent les unes des autres en fonction du peuple, du pays ou de la société. Ces différences peuvent se situer dans le langage, les vêtements ou encore les traditions. Pour Demorgon, ces différences résultent de l’adaptation de l’Homme et de sa relation singulière avec son environnement. En cela, les cultures évoluent en parallèle avec les adaptations continuelles de l’Homme. L’Homme va s’adapter selon ses besoins (par exemple pour communiquer avec un autre individu) et va modifier la culture. Dès lors, l’adaptation devient invention. 

Mon mémoire de recherche a pour thématique la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés (EANA), sur leur apprentissage d’une langue seconde en considérant le concept de normalisation. Ce texte de Jacques Demorgon est intéressant au vu de mon sujet dans un premier temps par tout son travail sur la définition de “culture” et sur tout ce que cela englobe mais aussi sur les ressemblances entre les cultures. En effet, même si les cultures sont singulières, il n’en reste pas moins des similarités. Demorgon affirme que pour comprendre les cultures du monde, il ne faut pas se limiter au « jeu » de différences/ressemblances entre les cultures, il faut prendre aussi  en compte les multiples possibilités d’adaptation humaine. Cela peut être un point intéressant à travailler dans le cas de l’accueil des EANA. Comprendre comment ils s’adaptent à une culture qui leur est nouvelle mais aussi comment les acteurs institutionnels s’adaptent eux aussi.