Alors que tous les voyageurs pour se changer les idées et oublier le danger parcouraient le livre de dessins à la recherche de souvenirs de voyage, le vieux peintre fou, entonna pour rassurer ses hôtes, les paroles que lui avait écrites son ami le pêcheur musicien :
Je suis gaga des tigres, je suis gaga des Chats
J’aime leur amalgame de ronrons et de miaous.
Ils sont tellement choux mes chats, pas kitschs du tout !
J’aime leur dire bravo après un gros dodo.
Pour moi, mes chats sont et seront toujours mes gris-gris.
J’aime leur Zénitude et leur pelage criblé de rayures,
Toujours prêt à rivaliser avec les manteaux soyeux des Inuits.
Ils ne font pas partie de la tribu des wikis.
Et les souris sont toujours la cible de leurs yeux.
Quand je les emmène à la kermesse
Mon esprit se libère de toutes les idées nées de la sérendipité.
Mr Cibler s’était réveillé. Tout en écoutant Hokusaï chanter Je suis gaga des tigres et des chats, il regardait les yeux écarquillés le cyclone.
Il le regardait attentivement. Soudain, il vit des sortes de lignes à l’intérieur du cyclone. Et il crut y voir des notes. Oui, c’était bien ça ! Des notes de musique ! Alors il décida de les montrer à Wiki. Ce dernier eut plus de mal à les voir, et quand il les vit enfin, il comprit.
– J’ai compris ! Regardez le cyclone ! Il forme toujours la même partition
de musique ! Il faut chanter pour avoir la vie sauve ! Oui c’est bien cela ! Pour conjurer la vague, il faut chanter tous en chœur…Nous devons nous unir. Les partitions vont diriger nos voix. Quant aux mots on les connaît ! Se sont ceux de nos ancêtres ! Ce sont les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre…
La vague, torturée par cette force qu’avait fait naître la musique s’évanouit, et tout le monde fut rassuré. Les voyageurs n’exprimèrent pas tout de suite leur soulagement… Ils se taisaient maintenant… Enfin le cyclone disparut, le vent se calma. La nature reprit ses droits. Et comme une hirondelle au printemps des musiques qui revient nous chanter ses peines et ses espoirs, l’oiseau sur sa branche se remit à chanter. Tous les voyageurs laissèrent éclater leur joie.
Un à un, ils abandonnèrent les barques. Le froid laissa place à la chaleur d’un slam aux accents étrangers. Chacun dans les mots de sa langue put dire à l’autre combien il avait été heureux de le rencontrer. Le voyage leur avait permis de se retrouver après une longue absence et de jeter des ponts par-dessus la grande vague.
Sérendipité
Au hasard elle est trouvée
Belle hésitation
Robe de mariée
Kitsch sûrement vous le pensez
Amour à trouver
Le coup de minuit
Plongé dans la grande nuit
Bravo pour toujours
Une rose à la main
Une âme sœur incertaine
Chantant en inuit
Ca de plus de moins
Pour encore amalgamer
Ca y est c’est prêt
Lettres en déroute
Tapées à vitesse folle
Font bien les wikis
Cibler la neige blanche
Tel est le défi du plus
Grand tireur à l’arc
Etre sans le stress
Zénitude et attitude
Comme un chat divin
Le précieux grigri
De l’inattendue danse
Sur la rive d’oubli
Les enfants s’amusent
Ils accourent à la kermesse
De la jolie muse