Ma citation de Krumm

« Les portraits de langues font ainsi partie du cours de langue, ils relèvent d’une part du domaine de la réflexion linguistique et permettent de travailler sur les diverses possibilités, les liens de parenté, les migrations de mots, les ressemblances et les différences entre les langues. Ils font en même temps partie du domaine de l’apprentissage interculturel dans le sens où ils contribuent à la prise de conscience du « droit pour sa propre langue » et du renforcement de la diversité linguistique. » (KRUMM, « Plurilinguisme et subjectivité : « portraits de langues », par les enfants plurilingues », Précis du plurilinguisme et du pluriculturalisme, 2008)

J’ai choisi cette citation, car je trouve, en effet, qu’il est essentiel que les enfants échangent et se questionnent sur les différentes langues et cultures qui existent. Cela leur permet de développer leur ouverture culturelle et donc, progressivement, de palier à une forme d’ethnocentrisme.

Cette citation peut faire un lien avec la thématique de mon mémoire (stéréotypes de genres), car si nous nous intéressons aux stéréotypes de manière plus générale, nous pouvons penser que si les enfants sont amenés à discuter des différentes langues et cultures de chacun, cela évite les stéréotypes vis-à-vis de celles-ci (qui sont parfois dénigrantes).

Citation de l’article de Krumm

« [La] « langue maternelle » est dans tous ses états en contact avec d’autres langues – par exemple par le biais des emprunts. Elle a incorporé au cours de l’histoire des éléments d’autres langues et par ces éléments, elle possède autant de ponts qui mènent vers d’autres langues. »

Cette citation de l’article de Krumm met en valeur une idée très intéressante : la langue n’est pas unifiée, elle est plurielle. De la même façon que toutes nos sociétés sont basées sur un mouvement de population, nos langues sont issues d’ajouts, d’emprunts, d’inspirations étrangères. Prenons le roumain, langue la plus latine qui soit, et demandons à un locuteur non exercé de la rattacher à un groupe, il vous la fera slave. Les appartenances politiques, les sphères d’influence, les bassins culturels transforment nos langues, les enrichissent ou les détruisent. Il y a, dans ce ballet, la très belle idée de nos ponts culturels, de nos rapprochements par l’acquisition d’un vocabulaire commun, de nos ouvertures sur le monde, et même de notre enrichissement culturel individuel (un vocabulaire étendu constituant une base nécessaire à un bon développement). Selon Krumm, et par cela, chaque langue serait déjà multicolore.

Cette citation m’a toutefois fait réfléchir sur les dérives auxquelles pouvait mener l’exercice. On devra prendre garde à ne pas faire de l’outre-relativisme en affirmant que toutes les langues ne sont que des mélanges fortuits. Il y a bien plus de profondeur que cela dans l’histoire linguistique.

CITATION SELON LE TEXTE DE KRUMM

« L’effet le plus important de ce procédé est de faire saisir la « richesse » du plurilinguisme: plus les langues sont nombreuses, plus le portrait est coloré. Le but n’est pas de réaliser un portrait de langues, de faire l’examen des capacités linguistiques des enfants. C’est pourquoi il n’y a pas d’autres consignes pour le dessin. Il s’agit beaucoup plus de révéler chez les enfants « l’identité cachée », les représentations subjectives de leur identité linguistique. Le fait de pouvoir représenter ses propres langues sans avoir à répondre à des questions sur leurs premières, secondes et langues parlées dans leurs familles facilite nettement pour les enfants la représentation de leur rapport aux langues. » 

J’ai choisit cette citation en lien avec le sujet de mon mémoire. En effet j’aimerais évoquer la culture dans le milieu scolaire . Mon idée n’est pas encore précise mais j’aimerai dans le futur travailler sur le thème de la culture dans ma classe car pour moi c’est un apport très riche. Le partage et la découverte du monde qui nous entoure sont des notions essentielles et je pense qu’il est bénéfique de les étudier et d’évoluer avec tout au long de la scolarité par le biais de projets, de rencontres …

Ma citation de Krumm

« Sa langue étrangère ne sera jamais la langue étrangère. » : une toute petite citation, mais qui en dit beaucoup et qui pour moi, pourrait résumer tout le long de cet article. En effet, il existe différents types de langages dans le monde et l’on ne peut imposer à quelqu’un de parler une langue qui diffère de sa langue maternelle, sous prétexte qu’elle n’est pas reconnue comme étant une « bonne » langue. La langue représente tout d’abord l’identité de chaque individu, lui permettant l’intégration dans un groupe à travers la communication, ainsi lui procure un sentiment d’appartenance à un groupe et l’épanouissement dans une communauté. Que serions-nous donc, si on nous enlève notre identité dans un pays qui nous ai totalement inconnu ?  La privation d’une langue, favorise-t-elle réellement la réussite scolaire ou est-elle plutôt à l’origine des inégalités de réussite ? La langue n’est-elle pas l’un des facteurs primordiaux permettant de décrocher la clé de la réussite, pourquoi donc privée aux élèves de parler leurs langues « étrangère » … cette citation est tous ce que j’ai retenu de cet article, car elle est liée directement à ma thématique de mémoire à savoir l’intégration culturelle et linguistique auprès des élèves allophone.

CITATION DE L’ARTICLE DE KRUMM.

« Beaucoup d’enfants apprennent vite que notre société, jardin d’enfants et l’école, ne valorisent pas le plurilinguisme en règle générale, mais qu’ils s’attachent à la maîtrise de la « bonne » langue, dont l’emploi est largement obligatoire. Certaines écoles vont même jusqu’à interdire d’utiliser la langue de la famille pendant la récréation. Les membres des minorités linguistiques ou des familles issues des migrations savent ainsi qu’il est beaucoup mieux d’éviter de parler des langues parlées à la maison, c’est pourquoi les questionnaires pour les inscriptions scolaires et autres contiennent de fausses informations ».

Cette citation m’a beaucoup marquée pour différentes raisons. Premièrement car elle fait écho à une expérience professionnelle qui m’a elle-même beaucoup marquée. L’an dernier j’ai décidé de réaliser un service civique au sein de l’association AFEV sur le pôle de la ville d’Angers. L’association lutte contre les inégalités scolaires et sociales en intervenant de différentes manières au sein de quartiers prioritaires de grandes villes. Pendant cette année, ma mission, entre autres, était d’intervenir au sein d’établissements scolaires du second degrés auprès d’élèves en situations de décrochage ou difficultés scolaires et notamment parmi eux, d’élèves allophones ou en classes FLS (Français Langue Secondaire). Pendant ces temps de rencontres, certains élèves pouvaient me confier qu’ils souffraient beaucoup d’une certaine différenciation hors compétences scolaires avec les élèves non allophones. Différenciation faite par les autres élèves mais aussi professeurs. Et qu’au delà de cette différenciation, l’utilisation de leur langue maternelle leur manquait grandement malgré les tentatives de les faire découvrir à leurs camardes de classe. Cette différenciation était pour eux synonyme de bannissement ou du moins de censure. Etant déjà porteurs de l’étiquette « élèves allophones », eux ne voulaient pas agrandir le fossé qu’ils sentaient entre eux et les autres élèves en partageant des discussions ou en simplement transmettant des petits mots dans leur langue maternelle. Dans ma modeste position de simple intervenante en service civique, je me suis nombreuse fois demandée en quoi le système inclusif de leur classe et des établissements demandaient à ce que les efforts communicationnels ne viennent que d’un seul côté (celui de l’arrivant, qui doit faire preuve d’une grande adaptabilité sur quasiment l’entièreté de son quotidien) plutôt que du coté de l’accueillant.

D’un autre côté, cet extrait du texte me parle car il touche une problématique que je souhaite aborder dans mon mémoire de recherche, à savoir l’accueil des enfants allophones et de leur culture par les élèves mais aussi par l’école. Ce texte touche une faille dans cet accueil, qui se résume par l’inégalité des chances à l’accès à la scolarisation : certaines familles se sentent obligées de cacher leur langue maternelle et/ou même plurilinguisme lors de l’inscription pour garder l’espoir que leur(s) enfant(s) pourra(ont) être inscrit(s) au sein de l’école qu’elles souhaitent. Autrement dit, certaines familles renoncent à leur identité langagière afin d’assurer une scolarité pour leur enfant, ce qui dans une société aussi évoluée et développée que la notre me pose question. Acceptons vraiment l’autre lorsque nous lui demandons autant de contraintes dans le but d’être accepté ?

Ma citation de l’article Krumm

« L’effet le plus important de ce procédé est de faire saisir la « richesse » du plurilinguisme : plus les langues sont nombreuses, plus le portrait est coloré ».

Le procédé ici est le portrait de langues. Ce que j’aime dans cette petite citation (et par ce qui est dit avant avec les exemples de portraits de langues), c’est qu’on laisse à chaque enfant une liberté de « connexion » : chacun peut lier une langue qu’il parle avec n’importe quelle couleur, n’importe quelle partie du corps, ce choix lui est propre et n’est ni bon ou mauvais. On y met en avant la « richesse », un peu comme une qualité, d’être au contact d’autres langues, et c’est aussi visuel grâce à toutes les couleurs qu’on va retrouver dans notre portrait. Je pense que le plurilinguisme permet une plus grande ouverture d’esprit, atteindre de nouvelles nuances de langage, il existe des nuances en français qu’il n’y a pas dans d’autres langues et inversement. Apprendre sur ce et ceux qui nous entourent à travers leur langue, leur point de vue, apporte une toute autre appréhension du monde.

Ma citation de l’article de KRUMM

J’ai fait le choix de prendre la citation suivante « Afin de connaître les biographies langagières et leur emploi, j’ai eu recours pour cette raison à la méthode du « portrait de langue » (KRUMM, 2001), ce qui permet aux enfants de représenter plus facilement leur « monde linguistique ». Les enfants reçoivent pour leurs portraits de langues des figures sur lesquelles ils peuvent dessiner leurs langues à l’aide de feutres de couleurs. Le dessin devrait apporter aux enfants un certain plaisir puisqu’ils peuvent colorier complètement ou en partie les figures auxquelles ils peuvent aussi mettre des vêtements, des cheveux sur la tête ou des chaussures linguistiques aux pieds. Car ils ont des façons très différentes de se représenter où et pourquoi les langues sont ainsi réparties dans le corps » (l. 15-24). En effet, cette citation me semble être la bonne définition du « portrait de langue ». Dans cette citation, nous comprenons que le portrait de langue est une tâche que les individus doivent faire et donc par-là, ils doivent dessiner la relation qu’ils ont avec les ressources linguistiques sur la base d’un corps humain. Selon le fait que l’individu choisisse une couleur ou un membre bien particulier du corps humain, il émet un avis, il communique et représente un schéma d’une importance qu’il accorde à ces langues. En outre, ce travail permet aux individus de s’identifier comme à l’aise, en connaissance de, en apprentissage de, en tant qu’usager de telle ou telle langue. En conclusion, ces portraits sont alors selon moi, une représentation directe du répertoire de langue de son « auteur ». Ainsi, j’ai apprécié ce passage qui explique comment depuis le début des années 2000, nous nous sommes intéressés aux « portraits de langues » qui permettent une visualisation des ressources linguistiques de chaque individu. 

Ma citation de l’article Krumm

« Le processus de normalisation diffère beaucoup selon les situations d’acquisition et d’apprentissage. En situation d’apprentissage institutionnel, à l’école ou à l’université ou dans des écoles spécialisées, la normalisation est assistée par des enseignants et par un appareil pédagogique approprié. Elle est souvent vécue en termes de conflit (censure et auto-censure, la « faute », les sanctions). Elle est marquée par la lutte contre l’oubli et tout ce que comprend le « désapprentissage ». »

J’ai choisi ce passage de l’article de Krumm car il est intéressant par rapport à la notion de normalisation d’une langue étrangère. C’est-à-dire, comment on va développer une langue dite « étrangère » afin qu’elle devienne normale et qu’on la maîtrise afin qu’elle ne choque pas un natif. J’ai choisi ce passage précisément car il évoque ce processus de normalisation d’une langue dans le contexte scolaire et cela fait lien avec ma thématique de recherche que je souhaite travailler sur l’inclusion scolaire des EANA. Cela peut être intéressant de chercher si ce de processus est présent dans la mise en oeuvre de l’accueil des EANA.

citation de Krumm

“Certaines écoles vont même jusqu’à interdire d’utiliser la langue de la famille pendant la récréation.” J’ai choisi cette citation car elle me choque mais ne me surprend pas. Cela me choque de la voir explicitée. Ma mère ayant travaillé dans les écoles me disait effectivement que les enfants ayant du mal à s’exprimer en français n’avaient pas le droit de parler dans leur langue. J’aimerais travailler sur la discrimination non seulement des langues mais aussi celle des enfants scolarisés en France ayant des cultures différentes à la culture française.