Mourir de faim en 2017, c’est (encore) possible

Alors que la production agricole mondiale progresse toujours plus vite que l’augmentation de la population (cliquer ici), on aurait pu espérer qu’en 2017 la famine disparaisse de l’actualité. Malheureusement, il n’en est rien: il existe encore des endroits dans le monde où des hommes, des femmes et des enfants souffrent de la faim et en meurent. Une situation qui légitime la poursuite de l’action d’organisations humanitaires comme Action contre la Faim (créée en 1979).

Depuis quelques mois, le manque de nourriture frappe en effet plusieurs pays d’Afrique (dont le Nigéria, le Soudan du Sud et la Somalie) ainsi que le Yémen, soit plusieurs millions de personnes (l’ONU parle de 20 millions de victimes potentielles).

Mais cette fois-ci, la nature n’est pas la première responsable. Contrairement à d’autres épisodes de famine demeurés tristement célèbres au cours du XXe siècle (l’exemple de l’Éthiopie en 1984-1985 est encore dans les mémoires, donnant lieu à un immense mouvement de solidarité dont témoigne la chanson caritative We Are the World du groupe USA for Africa emmené par Mickael Jackson), il ne faut pas d’abord incriminer le manque de pluie ou la sécheresse.

Ce n’est pas une calamité naturelle qui est la cause première de la malnutrition aiguë dont souffrent actuellement des millions de gens mais la guerre. Des conflits meurtriers ravagent, parfois depuis plusieurs années, ces pays.

 

Or ces conflits entravent le bon déroulement des activités agricoles, y compris dans les régions traditionnellement en surplus alimentaire. Se sentant menacées par l’insécurité qui règne dans leur région et/ou leur pays, craignant pour leur vie, des populations quittent leur terre, laissant celle-ci à l’abandon.

Et c’est cette même insécurité qui rend difficile, voire empêche, l’acheminement puis la distribution de l’aide alimentaire d’urgence aux populations dans les zones en guerre.

Alors que les réserves mondiales de nourriture sont abondantes, l’accès aux populations en danger est extrêmement difficile sinon impossible pour les humanitaires. De sorte que les populations de ces zones n’ont plus les moyens de se nourrir et sont livrées à elles-mêmes.

Assurément, la famine n’est pas une fatalité. Comme le rappelle un journaliste dans l’édito radiodiffusé qui suit, elle peut être évitée.