Le monde rend hommage à Paris et à la France

Tous unis

Les événements douloureux qui ont frappé Paris le 13 novembre dernier ont marqué le monde entier. De toute part, les témoignages d’amitié, de soutien et de solidarité à l’égard de la France et de ses habitants ont afflué. Du groupe de rock Eagles Of Death Metal (qui se produisait au Bataclan au moment de la fusillade dans la salle de spectacle) au pape François, en passant notamment par Barack Obama, les Unes de la presse étrangère ou l’orchestre du Metropolitan Opera de New York, retour sur un drame national au retentissement mondial. Sur l’image, cliquer sur les petites infobulles.

Les bruits de Paris au XVIIIe siècle

Une reconstitution historique sonore

La musicologue Mylène Pardoen nous propose une visite pour le moins originale et très instructive dans la ville capitale française du XVIIIe siècle. Son travail s’inscrit dans le cadre du projet Bretez. Cette reconstitution historique sonore a en effet pour décor le Paris du XVIIIe siècle cartographié par le célèbre plan Turgot-Bretez de 1739 : Turgot, prévost des marchands de Paris, en était le commanditaire; et Bretez était l’ingénieur chargé du relevé des rues et immeubles de la capitale. Cliquer sur l’image pour voir les différents quartiers détaillés.

Turgot_map_of_Paris,_Kyoto_University_LibraryC’est plus précisément dans le quartier du Grand Châtelet, entre le pont au Change et le pont Notre-Dame (maquette ci-dessous), que la vidéo réalisée (et à visionner plus bas) transporte le visiteur. « J’ai choisi ce quartier car il concentre 80 % des ambiances sonores du Paris de l’époque, raconte Mylène Pardoen. Que ce soit à travers les activités qu’on y trouve (marchands, artisans, bateliers, lavandières des bords de Seine…), ou par la diversité des acoustiques possibles, comme l’écho qui se fait entendre sous un pont ou un passage couvert… ».

bretez_maquetteC’est la première fois qu’une reconstitution en 3D est bâtie autour de l’ambiance sonore. Et tous les sons sont naturels. Le paysage sonore a été reconstitué à partir de documents d’époque, notamment Le Tableau de Paris, publié en 1781 par Louis-Sébastien Mercier ; et des travaux d’historiens comme Arlette Farge (spécialiste du XVIIIe siècle), Alain Corbin (connu pour ses recherches sur l’histoire des sens), ou encore Youri Carbonnier (spécialiste des maisons sur les ponts).

Pont ND

Au cours de la visite, on entend notamment : le caquètement des volatiles du marché aux volailles, le métier à tisser de la bonneterie située à la pointe du pont au Change, les grattoirs des tanneurs de la rue de la Pelleterie, les cris incessants des mouettes attirées par les nombreux déchets qu’elles trouvaient dans la capitale. La vidéo donne donc une idée de ce que pouvait entendre un piéton du XVIIIe siècle en passant d’une rive à l’autre de la Seine.

Il est tout aussi intéressant d’écouter Mylène Pardoen expliquer sa démarche dans une interview télévisée en juin 2015.

« Tout est bon dans le cochon »… sauf le prix !

Le marché du porc breton à Plérin (Côtes-d’Armor), reflet de la crise porcine

C’est l’un des premiers « marchés au cadran » à avoir été créé en France en 1972 pour réguler les transactions entre vendeurs (les éleveurs ou les groupements d’éleveurs) et acheteurs (les abattoirs). Le cadran est l’écran électronique sur lequel s’affichent les prix et autres informations nécessaires aux transactions. Aucun cochon n’est présent physiquement. Les lots de porcs sont présentés sur catalogue aux acheteurs, avec des fiches techniques spécifiant l’âge, le poids, l’éleveur, l’origine géographique, etc.

Constitué sous forme d’association loi 1901, le marché au cadran de Plérin a lieu deux fois par semaine: le lundi (10 000 à 15 000 porcs vendus en moyenne) et le jeudi (50 000 voire 60 000 porcs vendus). Au total, ce volume représente 22 % de la production bretonne, une région qui fournit 60 % de la production nationale.

L‘importance du marché de Plérin n’est pas lié au volume des échanges mais au fait que le prix qui y est fixé sert de référence nationale pour le porc standard et est utilisé pour les comparaisons internationales. Toutefois, ce prix n’est pas contraignant : rien n’oblige un acheteur se fournissant ailleurs qu’à Plérin à l’utiliser. D’autres marchés au cadran existent d’ailleurs pour le porc dans des régions où la qualité de l’animal n’est pas la même, comme dans le Sud Ouest.

La viande achetée, les abattoirs la revendent ensuite à la grande distribution, en fixant les prix de gré à gré. Enfin, la viande est vendue dans les super et hypermarchés, à un prix que fixe l’enseigne.

crise du porcDepuis septembre 2014, le prix du porc n’a cessé de baisser, atteignant 1,20 euro le kilo alors que le coût de production est environ de 1,55 euro en moyenne. Au nombre des causes: une baisse de la consommation, une augmentation de la production européenne (notamment en Espagne et en Allemagne), l’embargo sanitaire russe sur la viande de porc européenne décrété en février 2014…

Grâce à des négociations, encadrées par le ministère de l’agriculture et rassemblant tous les acteurs de la filière (éleveurs, abatteurs, grande distribution), le prix du porc avait pu être relevé pour atteindre 1,404 euro le kg le 6 août dernier.

C’est alors que les deux gros transformateurs que sont la Cooperl et Bigard-Socopa, représentant à eux deux 30 % des achats de porc à Plérin, ont décidé de boycotter les ventes, estimant que les prix étaient désormais trop élevés au regard du prix du marché européen. Les deux industriels trouvant le prix au kilo (1,40 euro) trop cher, ils n’achètent donc plus de cochon sur le marché breton.

Problème pour les éleveurs : plus le temps passe, plus les porcs grossissent et moins ils valent. Au delà de 120 kilos, les cochons sont jugés trop mâtures et ne correspondent plus aux calibres de l’agroalimentaire. L’éleveur doit alors les vendre à perte…

Nul doute que le modèle breton de l’agriculture intensive est en crise et même à bout de souffle. Il y a donc urgence à sortir de cette spirale infernale ; il faut inventer un autre modèle agricole la valeur ajoutée, la qualité et l’innovation aient toute leur place. Pas si simple cependant (en témoigne ce reportage du 12 juin 2015)