L’armistice du 11 novembre 1918

Il y a 97 ans, à 5h15 du matin, l‘armistice était signé dans le wagon spécial du général Foch (devenu maréchal de France en août 1918), au carrefour de Rethondes, au milieu de la forêt de Compiègne. Cliquer sur l’image pour lire la vidéo.

armistice Rethondes
Cet armistice mettait fin au premier conflit mondial. L’Allemagne et ses alliés étaient vaincus ; le cauchemar de millions de soldats était terminé. A 11h les cloches peuvent sonner à toute volée partout en France. La guerre est finie ! Ce dernier jour de guerre aura quand même fait près de 11 000 morts, blessés et disparus.

armistice 1918

A l’occasion de cette journée de commémoration, le journal Mon Quotidien publie un numéro spécial. Il revient ainsi sur la situation de l’Europe avant la guerre, la mobilisation, la guerre de mouvement suivie de la longue guerre de position (ou guerre des tranchées) ; avant d’évoquer le rôle des femmes (très important pendant le conflit) et de conclure sur la signature de l’armistice.

L’armistice signé le 11 novembre 1918 est conclu pour 36 jours mais il sera régulièrement renouvelé jusqu’à la signature du traité de paix le 28 juin 1919 au château de Versailles, dans la galerie des Glaces. Les clauses de ce traité, très dures envers l’Allemagne, sont aujourd’hui jugées responsables de la montée du nazisme et de l’arrivée de Hitler au pouvoir.

Ci-dessous un document exceptionnel : le 11 novembre 1918, un cameraman était présent à Strasbourg. Ces images sont rares et constituent le témoignage d’une époque difficile pour l’Alsace (rattachée à l’Allemagne depuis 1870). Cliquer sur l’image.

femmes strasbourg 1918

Le rugby et la Grande Guerre

La « coupe du monde » de rugby en 1919

Au début de l’année 1919, des millions de soldats alliés, venus du Royaume-Uni et de ses dominions (colonies), sont en garnison en Grande-Bretagne et dans le Nord Ouest de l’Europe. Alors que l’armistice a été signé le 11 novembre 1918, ces survivants de la Grande Guerre attendent d’être démobilisés. Il faut donc leur trouver de quoi s’occuper.

Parmi les combattants originaires d’Angleterre, du Pays de Galles, d’Ecosse, d’Irlande, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud, d’Australie et du Canada, se trouvent des joueurs de rugby. Comme tant d’autres hommes, les rugbymen avaient été appelés sous les drapeaux; plus d’une centaine d’entre eux furent tués au combat. Ci-dessous l’équipe de France en 1914 (cliquez sur l’image pour voir la vidéo relative aux rugbymen français dans la Grande Guerre).

equipe-france-rugby-1914

Pendant le premier conflit mondial de 1914-1918, le rugby fut le sport le plus pratiqué dans les forces armées britanniques. Il est alors très apprécié des généraux et même du roi Georges V (un passionné). C’est également le sport favori de tout l’Empire britannique, notamment en hiver. A ce jeu, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Afrique du Sud sont déjà des équipes redoutables.

anzac-team-1916

Rien de surprenant donc à ce que les joueurs, en attendant leur démobilisation et/ou le bateau qui les ramènera chez eux, se remettent à faire du sport toute la journée ; jusqu’à participer à des compétitions interarmes. Un « tournoi de rugby interarmes » voit ainsi le jour ; qui devient la King’s Cup (la Coupe du Roi), après que le roi George V ait fait don du trophée.

GeorgeVSi à l’origine chaque arme de l’armée britannique devait aligner sa propre équipe, tous les joueurs originaires d’Angleterre, d’Ecosse, du Pays de Galles et d’Irlande se retrouvent finalement sous le maillot d’une seule et même formation. A noter que l’armée américaine n’a même pas été invitée à constituer une équipe (!) tandis que l’armée française a été délibérément exclue du tournoi (elle aura seulement droit à une rencontre de gala, perdue, contre les All Blacks après le tournoi)…Ci-dessous les Français salués par le roi George V après le match.

kings cup franceLe match au sommet de ce tournoi fut celui qui opposa les All Blacks à l’équipe d’Australie, dirigée par le lieutenant William Watson. Ce dernier avait été victime en octobre 1918 d’une attaque au gaz moutarde. Régulièrement sujet à des éruptions cutanées qui ne cicatrisent que difficilement, il est pourtant présent lors de la rencontre contre la Nouvelle-Zélande : il a demandé à un médecin de traiter ses plaies et de les bander aussi solidement que possible…avant de se ruer sur le terrain (avec ses bandages ensanglantés).

La « coupe du monde » est finalement gagnée par l’armée néo-zélandaise qui l’emporte face à la « Mère patrie » (le Royaume-Uni) lors de la finale à Twickenham le 19 avril 1919.

king_george_v_presents_a_cup_to_the_captain_of_the_winning_new_zealand_services_rugby_team_londonIl faudra cependant attendre 1987 pour que soit créée officiellement une coupe du monde de rugby. Celle qui vient de se jouer en Angleterre en octobre 2015 a été remportée par les All Blacks, déjà vainqueurs de la compétition en 1987 et 2011.

Richie McCaw lifts the Webb Ellis Trophy after winning the Rugby World Cup Final.

Richie McCaw lifts the Webb Ellis Trophy after winning the Rugby World Cup Final.

La grippe espagnole était…étasunienne !

Si les mots ont un sens…

Durant l’hiver 1918-1919, la grippe espagnole (ainsi baptisée parce que l’Espagne fut la première à la mentionner publiquement) a tué entre 20 et 50 millions de personnes dans le monde, dont 165 000 en France. Soit bien plus de décès que durant toute la Première Guerre mondiale (entre 18 et 19 millions). La plupart des victimes sont mortes de surinfection bactérienne, qui se déclarait au bout de 4-5 jours et conduisait au décès une dizaine de jours après les premiers symptômes grippaux ; rappelons que les antibiotiques sont encore inexistants à l’époque.

grippe 1918Contrairement à la grippe saisonnière classique qui met surtout en danger les jeunes enfants et les personnes âgées, la plupart des victimes de la grippe espagnole étaient âgées de 20 à 40 ans.

En avril 2014, une étude scientifique parue dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS) avait levé le voile sur l’apparition du virus de la grippe espagnole : il s’agirait d’un ancêtre du virus H1N1 qui a sévi en 2009.

Selon les travaux de ces chercheurs étasuniens, la maladie serait née de la combinaison d’une souche humaine (H1), provenant de la grippe saisonnière H1N8 (en circulation entre 1900 et 1917) et de gènes aviaires de type N1. De ce croisement aurait émergé une souche H1N1 entre 1917 et 1918, variante lointaine de celle qui fit trembler le monde en 2009.

grippe_aviaireLa vulnérabilité inattendue des jeunes adultes s’expliquerait non pas par les caractéristiques du virus, mais par les antécédents des victimes. Les individus qui avaient entre 20 et 40 ans à la fin de la Première Guerre mondiale sont nés dans les années 1880 et 1890. Or, à cette époque, la grippe saisonnière en circulation était de type H3N8. Cette génération n’a donc pas été immunisée contre les virus de type «H1».

Mais rendons à César ce qui appartient à César. Les Espagnols ne sont pour rien dans la pandémie qui ravagea le monde vers la fin de la Grande Guerre. En vérité, le virus est « apparu d’abord au Kansasil a contaminé de jeunes soldats américains, qui étaient réunis trois mois dans des camps de formation militaire, à raison de 50 000 à 70 000 individus, avant de traverser le pays et de prendre la mer pour l’Europe ». Débarqués à Brest et conduits sur le front, les soldats ont « semé » le virus partout où ils passaient, contaminant également les civils.

Rappelons que la grippe (ou influenza) est une maladie causée par un virus qui s’attaque au système respiratoire; et qu’elle se répercute sur tout l’organisme. Ce type de virus change de forme constamment. C’est pourquoi on peut attraper une nouvelle grippe chaque année.

Pour information, l’épidémie de grippe a été particulièrement virulente en 2015, causant une surmortalité de presque 18 000 personnes en France. Si cette forte mortalité est en partie liée à la mutation du virus de la grippe, le manque de vaccination des Français a également sa part de responsabilité…