Fanzara ou la folie de l’art urbain

La petite commune espagnole de Fanzara, qui compte moins de 400 habitants, se situe au nord de Valence, dans une petite vallée assez ravinée. En plein parc naturel de la Sierra de Espadán, elle bénéficie d’un climat très agréable toute l’année.

fanzara 3Mais le village se meurt, en raison de sa population vieillissante. C’est pourquoi les habitants ont accepté (très facilement) de « prêter leurs murs » à des artistes de rue. L’idée a été lancée en 2014 et, depuis, les graffitis ont envahi la commune.

fanzara 2015

fanzara graf 2015Des artistes espagnols (comme Deih, Hombrelópez, Julieta Xlf) et étrangers (comme la Polonaise Susie Hammer) ont répondu présents pour faire revivre le village. Car depuis que celui-ci donne à voir de multiples créations, les touristes y viennent nombreux. Les street artistes ont réalisé des fresques qui confèrent aujourd’hui à Fanzara le titre de MIAU (musée inachevé d’art urbain).

A man takes pictures of a street art mural on the facade of a house in Fanzara near Castellon de la Plana, on August 1, 2015. Every year new artists come to continue painting murals on the buildings of the town. AFP PHOTO/ JOSE JORDAN / AFP PHOTO / JOSE JORDAN

En rajeunissant ainsi les façades des maisons, les graffeurs ont également redynamisé une bourgade qui accueille désormais un festival de l’art urbain très prisé.

La chasse au trésor est lancée !

Soif de l’or, quand tu nous tiens…

Avec la découverte annoncée au début du mois de l’épave du fameux galion espagnol San José, coulé par la marine anglaise en juin 1708 au large de Carthagène en Colombie (principal port d’exportation vers l’Espagne des richesses exploitées en Amérique latine aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles), c’est l’espoir de mettre la main sur un trésor fabuleux qui s’est emparé de toute une nation… Et en tout premier lieu de son président : le Colombien Juan Manuel Santos.

epave-du-galion-espagnol-san-jose-tresor-colombie

Venant de Portobelo au Panama, le galion transportait une importante quantité de richesses provenant en grande partie du Pérou et destinées à la couronne d’Espagne : pas moins de 200 tonnes d’or, de l’argent et des coffres remplis d’émeraudes. La valeur de la cargaison serait aujourd’hui estimée entre 5 et 10 milliards de dollars…De quoi attiser la convoitise et les appétits !

carte.de.cartagena

En effet, outre le Pérou, la Colombie et l’Espagne, une autre partie est tout aussi intéressée et revendique sa part du butin : il s’agit d’une société privée américaine, la Sea Search Armada (SSA), que le gouvernement colombien avait chargée à la fin des années 1970 de rechercher le San José. C’est cette même société, spécialisée dans la recherche des trésors sous-marins, qui a découvert l’épave du Titanic en 1985…

Toutefois, le gouvernement colombien a estimé que les coordonnées fournies en 1981 par la société spécialisée dans la recherche d’épaves ne correspondaient pas au bateau recherché. Cela a donné lieu à une longue bataille juridique qui s’est terminée devant une cour de l’État de Washington ; laquelle a donné raison à la Colombie par deux fois en 2011 et 2015.

Reste maintenant à extraire des fonds marins le fabuleux trésor. Mais ce ne sera pas chose facile : le galion est a priori couché sur le flanc, en équilibre instable en bordure d’une fosse sous-marine ; donc au-delà des limites de la plongée humaine, située aux alentours de 100m pour de grands professionnels. Il va forcément falloir faire appel aux technologies les plus sophistiquées (engins submersibles, robots) pour espérer récupérer les trésors enfouis…

galion6

La soif de l’or est certes toujours omniprésente, 300 ans après le naufrage du galion espagnol, mais le San José n’a pas encore livré toutes ses richesses. Coulé, localisé mais pas encore pillé (ou dépouillé)…

La Sagrada Familia, une construction complexe et…interminable

Voici revenu le temps des cathédrales !

Spain.Catalonia.Barcelona.Vista.Sagrada.FamiliaD’abord imaginé par l’architecte Francisco de Paula, le projet de la Sagrada Familia à Barcelone est récupéré en 1883 par Antoni Gaudí qui s’empare du chantier. Mais lorsque l’architecte espagnol décède accidentellement en 1926, seulement le quart du monument a été construit.

Antoni GaudiPuis la guerre civile éclate en 1936 et ravage le pays jusqu’en 1939 ; une grande partie des dessins de Gaudi disparaît en fumée. Cet incendie retarde alors l’avancée des travaux, déjà repoussés de plusieurs dizaines d’années en raison de difficultés financières et techniques.

Cette cathédrale sera-t-elle terminée un jour ? Entamée il y a déjà 133 ans, la construction doit normalement être achevée en 2026. Mais la complexité des formes géométriques de la Sagrada Familia est telle que les travaux s’éternisent… et finissent par appeler la technologie au secours. C’est ainsi que l’usage d’imprimantes 3D devrait accélérer la construction de l’édifice.

sagrada familia imprimante 3d

En effet Jodi Coll, l’architecte aujourd’hui à la tête du projet, a choisi de s’appuyer sur deux types d’imprimantes à trois dimensions: le premier élabore les maquettes 3D tandis que le second rend possible leur mise en forme. La méthode (appelée « stéréolithographique ») consiste à utiliser de la poudre afin de créer couche par couche des prototypes donnant naissance en quelques heures à un matériau assimilable à du plâtre. Les artisans retravaillent ensuite les modèles à la main, pour un résultat encore plus précis et proche des originaux.

sagrada-impression 3d

La célèbre basilique, dont la crypte figure parmi les sept oeuvres de l’architecte Antoni Gaudí inscrites en 1984 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, est aujourd’hui l’un des monuments les plus visités de Barcelone. Notons au passage que la construction de cette œuvre gigantesque est entièrement financée par les dons et les tickets d’entrée des visiteurs…

A ce jour, près de 70 % de l’édifice a été érigé. Au final, il doit présenter 18 tours (au profil parabolique et aux fameux escaliers hélicoïdaux) représentant les 12 apôtres, les 4 évangélistes, le Christ et la Sainte Vierge. La plus haute tour, celle de Jésus, devrait culminer à 172 mètres de haut.

Pour le quotidien espagnol El País, « l’apothéose de l’édifice sera sa façade principale, celle de la Gloire, la plus grande et la plus monumentale des trois que compte la Sagrada Familia, une sorte d’orgue géant qui, une fois les travaux terminés, deviendra l’entrée du bâtiment ». Dieu (« Mon client » disait Gaudí) sera sans doute d’accord…

Pour davantage d’informations sur le projet un peu fou de Gaudí, voyez le reportage de l’émission Des Racines et Des Ailes diffusé le 15 avril 2015.

La grippe espagnole était…étasunienne !

Si les mots ont un sens…

Durant l’hiver 1918-1919, la grippe espagnole (ainsi baptisée parce que l’Espagne fut la première à la mentionner publiquement) a tué entre 20 et 50 millions de personnes dans le monde, dont 165 000 en France. Soit bien plus de décès que durant toute la Première Guerre mondiale (entre 18 et 19 millions). La plupart des victimes sont mortes de surinfection bactérienne, qui se déclarait au bout de 4-5 jours et conduisait au décès une dizaine de jours après les premiers symptômes grippaux ; rappelons que les antibiotiques sont encore inexistants à l’époque.

grippe 1918Contrairement à la grippe saisonnière classique qui met surtout en danger les jeunes enfants et les personnes âgées, la plupart des victimes de la grippe espagnole étaient âgées de 20 à 40 ans.

En avril 2014, une étude scientifique parue dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS) avait levé le voile sur l’apparition du virus de la grippe espagnole : il s’agirait d’un ancêtre du virus H1N1 qui a sévi en 2009.

Selon les travaux de ces chercheurs étasuniens, la maladie serait née de la combinaison d’une souche humaine (H1), provenant de la grippe saisonnière H1N8 (en circulation entre 1900 et 1917) et de gènes aviaires de type N1. De ce croisement aurait émergé une souche H1N1 entre 1917 et 1918, variante lointaine de celle qui fit trembler le monde en 2009.

grippe_aviaireLa vulnérabilité inattendue des jeunes adultes s’expliquerait non pas par les caractéristiques du virus, mais par les antécédents des victimes. Les individus qui avaient entre 20 et 40 ans à la fin de la Première Guerre mondiale sont nés dans les années 1880 et 1890. Or, à cette époque, la grippe saisonnière en circulation était de type H3N8. Cette génération n’a donc pas été immunisée contre les virus de type «H1».

Mais rendons à César ce qui appartient à César. Les Espagnols ne sont pour rien dans la pandémie qui ravagea le monde vers la fin de la Grande Guerre. En vérité, le virus est « apparu d’abord au Kansasil a contaminé de jeunes soldats américains, qui étaient réunis trois mois dans des camps de formation militaire, à raison de 50 000 à 70 000 individus, avant de traverser le pays et de prendre la mer pour l’Europe ». Débarqués à Brest et conduits sur le front, les soldats ont « semé » le virus partout où ils passaient, contaminant également les civils.

Rappelons que la grippe (ou influenza) est une maladie causée par un virus qui s’attaque au système respiratoire; et qu’elle se répercute sur tout l’organisme. Ce type de virus change de forme constamment. C’est pourquoi on peut attraper une nouvelle grippe chaque année.

Pour information, l’épidémie de grippe a été particulièrement virulente en 2015, causant une surmortalité de presque 18 000 personnes en France. Si cette forte mortalité est en partie liée à la mutation du virus de la grippe, le manque de vaccination des Français a également sa part de responsabilité…