Le virus Zika

Pas de panique !

zika moustique

Le zika est une maladie due au virus du même nom transmis par les moustiques (notamment le moustique tigre). Le virus zika appartient à la famille des Flaviviridae, comme ceux de la dengue, de la fièvre jaune et du chikungunya.

La première épidémie du virus Zika a été répertoriée en 2007 sur les îles Yap en Micronésie.

carte zika epidemie

A ce jour, la maladie touche une large partie de l’Amérique latine, qui est actuellement en plein été austral: une vingtaine de pays dont le Brésil (le plus touché) affiche déjà plus de 1,4 million de personnes malades. Le zika est donc désormais une pandémie (une épidémie présente sur une large zone géographique).

zika-le-virus-qui-inquiete-lameriquePour l‘instant, aucun cas de décès par virus Zika n’a été recensé. Pour autant, on a pu constater des complications neurologiques et des malformations sérieuses chez le fœtus de femmes enceintes malades. C’est pourquoi en France la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déconseillé aux femmes enceintes de voyager dans les zones infectées par le virus.

En effet, le virus est très dangereux pour le fœtus puisqu’il peut entraîner une microcéphalie, c’est-à-dire une réduction de la taille de la boîte crânienne du bébé (moins de 33 centimètres). Or celle-ci « n’est pas compatible avec une vie prolongée: si le cerveau ne s’est pas développé, le corps ne peut pas fonctionner » souligne le Pr Cabié. « La première issue peut être la mort in utero en raison de la sévérité de l’atteinte cérébrale », poursuit le Pr Delfraissy.

Zika_MicrocephalieÀ long terme sur un enfant viable, les conséquences seront plus ou moins graves sur les plans moteur et intellectuel (ex : un retard mental irréversible). Mais « même dans les atteintes plus légères, le pronostic au niveau fonctionnel et psychomoteur reste relativement sévère. C’est un vrai drame », conclut le Pr Delfraissy. La microcéphalie ne se détecte qu’à six mois de grossesse.

Rappelons néanmoins que dans la grande majorité des cas (70 à 80%), l’infection passe inaperçue. Lorsqu’ils s’expriment, dans les trois à douze jours qui suivent la piqûre par le moustique contaminé, les symptômes s’apparentent généralement à un état grippal (légère fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, éruptions cutanées…).

Il est donc inutile de paniquer ! Restons zen…en attendant d’en savoir plus sur ce virus encore méconnu.

La grippe espagnole était…étasunienne !

Si les mots ont un sens…

Durant l’hiver 1918-1919, la grippe espagnole (ainsi baptisée parce que l’Espagne fut la première à la mentionner publiquement) a tué entre 20 et 50 millions de personnes dans le monde, dont 165 000 en France. Soit bien plus de décès que durant toute la Première Guerre mondiale (entre 18 et 19 millions). La plupart des victimes sont mortes de surinfection bactérienne, qui se déclarait au bout de 4-5 jours et conduisait au décès une dizaine de jours après les premiers symptômes grippaux ; rappelons que les antibiotiques sont encore inexistants à l’époque.

grippe 1918Contrairement à la grippe saisonnière classique qui met surtout en danger les jeunes enfants et les personnes âgées, la plupart des victimes de la grippe espagnole étaient âgées de 20 à 40 ans.

En avril 2014, une étude scientifique parue dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS) avait levé le voile sur l’apparition du virus de la grippe espagnole : il s’agirait d’un ancêtre du virus H1N1 qui a sévi en 2009.

Selon les travaux de ces chercheurs étasuniens, la maladie serait née de la combinaison d’une souche humaine (H1), provenant de la grippe saisonnière H1N8 (en circulation entre 1900 et 1917) et de gènes aviaires de type N1. De ce croisement aurait émergé une souche H1N1 entre 1917 et 1918, variante lointaine de celle qui fit trembler le monde en 2009.

grippe_aviaireLa vulnérabilité inattendue des jeunes adultes s’expliquerait non pas par les caractéristiques du virus, mais par les antécédents des victimes. Les individus qui avaient entre 20 et 40 ans à la fin de la Première Guerre mondiale sont nés dans les années 1880 et 1890. Or, à cette époque, la grippe saisonnière en circulation était de type H3N8. Cette génération n’a donc pas été immunisée contre les virus de type «H1».

Mais rendons à César ce qui appartient à César. Les Espagnols ne sont pour rien dans la pandémie qui ravagea le monde vers la fin de la Grande Guerre. En vérité, le virus est « apparu d’abord au Kansasil a contaminé de jeunes soldats américains, qui étaient réunis trois mois dans des camps de formation militaire, à raison de 50 000 à 70 000 individus, avant de traverser le pays et de prendre la mer pour l’Europe ». Débarqués à Brest et conduits sur le front, les soldats ont « semé » le virus partout où ils passaient, contaminant également les civils.

Rappelons que la grippe (ou influenza) est une maladie causée par un virus qui s’attaque au système respiratoire; et qu’elle se répercute sur tout l’organisme. Ce type de virus change de forme constamment. C’est pourquoi on peut attraper une nouvelle grippe chaque année.

Pour information, l’épidémie de grippe a été particulièrement virulente en 2015, causant une surmortalité de presque 18 000 personnes en France. Si cette forte mortalité est en partie liée à la mutation du virus de la grippe, le manque de vaccination des Français a également sa part de responsabilité…