Ces cartes qui déforment la réalité…

Voici un site TheTrueSize.com qui permet de rendre à certains pays (comme la Russie ou le Groenland) leur juste taille. En effet, les cartes peuvent être trompeuses…

Une fois sur le site, il vous suffit d’entrer le nom d’un pays (en anglais) puis de faire bouger sa projection sur la carte. Vous constaterez alors que la taille et la forme du pays sélectionné changent à mesure que vous l’éloignez ou l’approchez de l’équateur. La raison ? La projection de Mercator qui est le type de planisphère le plus utilisé.

Mercator-projectionParce qu’il est difficile de représenter la sphère terrestre (notre globe en 3D) sur un morceau de papier plat (pour obtenir un planisphère), les cartographes utilisent une « projection » pour transformer le globe en carte (donc en 2D). Ainsi, à chaque projection correspond une distorsion de l’espace. Par exemple, la projection de Mercator tend à agrandir les pays qui se trouvent au niveau des pôles. C’est notamment le cas du Groenland : sur le planisphère, il a l’air presque aussi grand que l’Afrique alors qu’il fait la taille de l’Algérie…

En revanche, la projection de Peters évite ce type de déformation ; mais contrairement à la projection de Mercator, elle ne conserve pas les angles, ce qui se traduit par la déformation des continents sur le planisphère…

projection-de-petersAinsi il existe différentes techniques de projections que l’on peut classer en fonction des mesures qu’elles permettent de respecter (les angles, les longueurs ou les surfaces).

La projection cylindrique classique du géographe et mathématicien flamand Mercator (XVIe siècle) a l’avantage de respecter les angles et donc de faciliter le tracé des itinéraires maritimes et aérien; mais elle ne respecte pas les surfaces. L’historien et géographe allemand Arno Peters (XXe siècle) a donc inventé une nouvelle projection qui a l’avantage de respecter à la fois les angles et les surfaces, mais qui ne respecte pas les contours.

Ce n’est vraiment pas si simple de représenter le monde !

Une photo peut-elle (r)éveiller les consciences ?

aylan-kurdi-3 septembre 2015Diffusée dans le monde entier le jeudi 3 septembre 2015, cette photographie va-t-elle influencer l’opinion publique au point d’obliger les dirigeants politiques européens à se mettre enfin d’accord sur l’attitude à adopter envers les migrants ou réfugiés syriens ?

L’auteur du cliché, Nilufer Demir (une photographe de 29 ans qui travaille pour l’agence turque DHA), explique avoir hésité quelques minutes avant d’appuyer sur son appareil. « Je me suis dit que je pouvais témoigner du drame que vivent ces gens. Il fallait que je prenne cette photo. [] Et aujourd’hui, j’ai un mélange de tristesse et de satisfaction… Je suis contente d’avoir pu montrer cette image à autant de gens, d’avoir témoigné, mais d’un autre côté, je préférerais que ce petit garçon soit encore en vie et que cette image ne fasse pas le tour du monde« , déclare-t-elle en reconnaissant ne pas avoir réalisé sur le moment quel serait le retentissement de ses clichés, surtout qu’elle avait déjà pris plusieurs photos de migrants morts sur les plages de son pays.

Le destin du petit garçon syrien (qui s’appelait Aylan Kurdi) symbolise en quelque sorte le drame vécu par des milliers d’Irakiens, d’Afghans ou de Syriens arrivés en Europe. Plus de 2 000 d’entre eux (hommes, femmes et enfants) sont déjà morts depuis le 1er janvier 2015 pour avoir tenté de rejoindre l’Union européenne en traversant la mer Méditerranée. Pour fuir la guerre et/ou la misère, ils sont prêts à tout (en l’occurrence risquer leur vie et celle de leurs enfants qui les accompagnent souvent).

Le sentiment d’impuissance est réel face à une telle tragédie ; l’émotion est forte. L’image du garçonnet de trois ans, gisant seul sur une plage immense, dégage une telle innocence… « L’enfant semble dormir, il n’y a pas de violence apparente. Pour les gens qui la regardent, chez eux, ça pourrait être leur propre enfant qui dort dans son lit » (Olivier Laurent, directeur du site de photographie Lightbox). Un peu comme dans le dessin ci-dessous:

Kak migrants_photo_chocCette photographie va-t-elle pour autant changer les choses, et d’abord notre regard sur ce que vivent les migrants ? Les photos, mêmes les plus fortes, même celles qui apportent des preuves incontestables de faits qui étaient jusque-là dans l’ombre, ont rarement changé le cours de l’Histoire ; et n’ont pas toujours changé non plus les opinions publiques.

Seul l’avenir nous dira donc si la mort du petit Aylan Kurdi aura au moins servi à quelque chose…ou pas.

Pour une vue d’ensemble de la crise actuelle liée à l’afflux de migrants dans l’Union européenne, voyez cette vidéo qui présente clairement la situation:

L’Iran, nouvel eldorado pour les industriels

Quand géopolitique et économie sont étroitement liées…

L’exemple iranien est un cas d’école : la levée des sanctions internationales et l’ouverture du marché iranien étant désormais programmées, après l’accord conclu par les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran le 14 juillet dernier à Vienne en Autriche (photo ci-dessous), les industriels et gens d’affaires du monde entier se frottent déjà les mains; et sont sur les starting block. Parmi eux, les constructeurs automobiles.

iran et grandes puissances accordEn France, PSA Peugeot Citroën et Renault sont en première ligne. Mais la concurrence sera rude car il faudra compter notamment avec Volkswagen (Allemagne), Ford (Etats-Unis) et les constructeurs chinois en devenir (ex : Brilliance, Chery, Great Wall Motors). Tous sont évidemment très intéressés par un marché de 77 millions d’habitants. Selon une étude, le marché iranien pourrait passer de 1 million de véhicules en 2013 à 3 millions de voitures en 2020, dont 80 % produites sur place.

Sans doute les deux constructeurs français espèrent-ils faire jouer leurs liens historiques avec l’Iran pour devancer leurs concurrents. PSA Peugeot Citroën était en effet le premier constructeur sur ce marché avant l’embargo de 2004; et grâce à ses anciens modèles Peugeot (206 et 405), le groupe détient encore aujourd’hui 30 % du marché automobile iranien. Actuellement, il est en pourparler avec IranKhodro (premier constructeur automobile sur le marché iranien) pour créer une nouvelle co-entreprise.

Quant à Renault, qui livrait des véhicules notamment à son partenaire Saipa (second constructeur automobile iranien), le groupe a continué à exporter des pièces pour assembler la Tondar, le nom perse de la Logan. La firme au losange compte à l’avenir y produire des Sandero, des Logan pick-up, voire des Kwid (son dernier véhicule à bas coût développé en Inde).

Quoi qu’il en soit, la conquête du marché iranien est lancée et s’annonce féroce. Ses presque 80 millions de consommateurs attisent les convoitises et offrent des perspectives de profits gigantesques pour les industriels qui sauront s’imposer.

Un canal de Suez peut en cacher un autre…

C’est en 1869 qu’eut lieu l’inauguration du canal de Suez, long de 193 km, large de 280 m à 345 m et profond de 22,5 m. Reliant la mer Rouge à la Méditerranée, cette nouvelle route maritime fut réalisée par la compagnie de Ferdinand de Lesseps. Dix ans de travaux furent nécessaires pour venir à bout de ce vaste chantier qui évitait aux navires de contourner le continent africain. Devenu propriété égyptienne en 1956, le canal de Suez est aujourd’hui un point de passage obligé du transport maritime dans le contexte de la mondialisation des échanges : pas moins de 17 000 navires l’ont emprunté en 2014, générant près de 6 milliards de dollars de recettes pour l’Egypte.

Mais les actuels bateaux de marchandises, au premier rang desquels figurent les porte-conteneurs, sont de plus en plus gros (ex : le Kerguelen de la CMA-CGM mesure 400 m de long et 54 m de large) pour transporter toujours plus de boîtes ou conteneurs (près de 18 000 pour le Kerguelen ci-dessous).

le Kerguelen CMA CGMC’est donc pour permettre le passage de navires plus larges qu’un deuxième canal a été construit, parallèlement au premier. Les travaux auront duré à peine un an mais coûté au moins 3 milliards de dollars. Avant l’ouverture officielle le 6 août prochain, un test grandeur nature a été mené ce 25 juillet: trois navires porte-conteneurs ont emprunté la nouvelle voie d’eau, escortés par des hélicoptères (la sécurité est en effet renforcée autour du canal de Suez depuis le début de l’insurrection islamiste en 2013).

Grâce à cette seconde voie du canal (baptisée le Canal de Suez Axis), la circulation des navires ne sera plus alternée mais s’effectuera dans les deux sens; ce qui divisera par deux le temps de transit pour les bateaux (actuellement de 12 à 16 heures). Quant au chiffre d’affaires envisagé, il pourrait atteindre environ 15 milliards de dollars à l’horizon 2023. Cher canal…

cliquer sur l’image pour accéder à la vidéo présentant le nouveau canal

carte canal suez

Les fuseaux horaires, un vrai casse-tête parfois…

Puisque ce sont les grandes vacances d’été chez nous et que beaucoup en profitent pour partir plus ou moins loin, cette vidéo explicative concernant les fuseaux horaires; et donc les changements d’heure qui y sont associés. L’occasion d’apprendre notamment que lorsque l’Histoire et l’économie s’en mêlent, les choses se compliquent sacrément… Réglez votre montre (pour ceux qui en ont encore), c’est parti !

Les murs dans le monde

Après la chute du mur de Berlin en 1989 et l’avènement d’un monde nouveau (celui de l’après Guerre froide), beaucoup ont pensé que les murs de séparation entre les peuples étaient voués à disparaître. Or, à l’heure où la mondialisation abat les frontières existantes, les barrières anti-immigration, anti-terroriste ou de protection militaire ne cessent de se multiplier: on en recense une cinquantaine aujourd’hui (contre seulement 11 en 1990). Cliquer sur la carte pour voir la vidéo correspondante.

murs dans le monde

Dernière barrière en date: celle dont la construction vient de débuter à la frontière sud de la Hongrie avec la Serbie. Mais un autre pays européen envisage pareille idée. En effet, un projet d’édification de mur semble vouloir naître entre l’Ukraine et la Russie, alors que l’Ukraine est un pont entre l’Europe occidentale et la Russie: le mot «Ukraine», en ukrainien ou en russe, signifie étymologiquement «marches»; or une marche (à la différence d’un mur) ne sert pas à empêcher le passage d’un espace à un autre, mais bien au contraire à aider au franchissement de deux espaces voisins. Pourtant, les autorités de Kiev envisagent bel et bien la construction d’un mur de 2 000 km. Néanmoins, la réalisation de ce projet a été suspendue faute de financement; il est vrai que les dépenses s’élèveraient à plus de 200 millions de dollars (selon un devis publié par le conseil des ministres ukrainien)…