Un nouveau continent découvert ?

Combien de continents sur Terre ?

Un continent immergé à 94 % aurait été découvert il y a déjà dix ans, à l’Est de l’Australie, mais c’est seulement aujourd’hui que la communauté scientifique en parle ouvertement. Une équipe de chercheurs, membres de la Geological Society of America (société géologique américaine), vient en effet de baptiser une nouvelle terre: Zealandia (il est vrai que la Nouvelle-Zélande serait la partie émergée de ce continent), en grande partie sous-marine et vaste de près de 5 millions de km².

Mais au fait, qu’est-ce qu’un continent ? La réponse n’est pas si simple. Pour preuve, selon les époques et les régions du monde, le nom et le nombre des continents retenus varient : 5 pour certains (Eurasie, Afrique, Amérique, Antarctique, Océanie), 6 pour d’autres (Europe, Asie, Afrique, Amérique, Antarctique, Océanie) ou encore 7 (Europe, Asie, Afrique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Antarctique, Océanie).

Notons que certains géographes voient même dans l’Europe, l’Afrique et l’Asie un seul et même continent : l’Afro-Eurasie

En fait, il n’existe pas de définition unique d’un continent. Le mot vient du latin continere (« tenir ensemble ») ou continens terra (les « terres continues »). Par convention géographique, est donc le plus souvent appelée continent toute grande étendue de terre émergée (supérieure à une superficie de 1 million de km²) et continue, identifiée par des limites géologiques et géographiques bien définies (ex : mers, océans).

Mais dans la réalité, des critères plutôt arbitraires sont utilisés, basés sur des motifs le plus souvent historiques, géopolitiques et culturels. A titre d’exemple, c’est le tsar de Russie Pierre Ier (dit Pierre le Grand) qui, au début du XVIIIe siècle, a tenu à séparer l’Europe de l’Asie au niveau des monts Oural et du Caucase (et non du fleuve Don), afin de présenter son pays comme une puissance européenne. Et c’est au géographe Tatichtchev qu’est ainsi revenu le soin de « construire » l’image, aujourd’hui bien ancrée dans les esprits en Europe, d’un continent européen courant de l’Atlantique à l’Oural… Ci-dessous, la carte de l’Europe en 1708 par Herman Moll

Au final, entre les continents déjà connus et identifiés depuis des siècles mais que tout le monde ne s’accorde pas à reconnaître, ceux que l’on découvre aujourd’hui en grande partie ou totalement immergés (outre Zealandia, un continent se cacherait sous l’île Maurice dans l’océan Indien) et les gyres qui forment un continent de déchets flottants (surtout des plastiques), il y a de quoi en perdre son latin, sinon la tête !

L’espace Schengen, quésaco ?

L’actualité liée à la « crise des migrants » ne cesse de mettre en avant le nom de « Schengen » ou de « l’espace Schengen ». Le nom de la ville luxembourgeoise est aujourd’hui cité à tout va car c’est là que fut signé en 1985 l’accord prévoyant la libre circulation des personnes au sein des Etats signataires. Depuis le 1er juillet 2013, qui marque l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne (UE), l’espace Schengen regroupe ainsi 26 Etats : 22 sont membres de l’UE (sur les 28 pays membres) et 4 ont le statut d’Etats associés (Suisse, Islande, Norvège et Liechtenstein).

Grâce à cet accord, tout individu (ressortissant de l’UE ou d’un pays tiers), une fois entré sur le territoire de l’un des pays membres, peut franchir les frontières des autres pays sans subir de contrôles. Pour se déplacer, il n’a plus besoin de passeport. Les vols aériens entre villes de l’espace Schengen sont considérés comme des vols intérieurs.

Il est précisé également qu’un État ne peut rétablir les contrôles qu’en cas d’atteinte à l’ordre public ou à la sécurité nationale (pour 6 mois maximum ou deux ans en cas de circonstances exceptionnelles), et après consultation des autres États du groupe Schengen.

En revanche, les contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen sont renforcés…Et dans le contexte actuel d’afflux de réfugiés venant de Syrie (pour ne citer qu’eux), cela est devenu un véritable casse-tête.

Pour mieux comprendre les raisons qui ont poussé à la création de l’espace Schengen et les problèmes auxquels celui-ci est aujourd’hui confronté, je vous invite à lire la vidéo qui suit.

Une photo peut-elle (r)éveiller les consciences ?

aylan-kurdi-3 septembre 2015Diffusée dans le monde entier le jeudi 3 septembre 2015, cette photographie va-t-elle influencer l’opinion publique au point d’obliger les dirigeants politiques européens à se mettre enfin d’accord sur l’attitude à adopter envers les migrants ou réfugiés syriens ?

L’auteur du cliché, Nilufer Demir (une photographe de 29 ans qui travaille pour l’agence turque DHA), explique avoir hésité quelques minutes avant d’appuyer sur son appareil. « Je me suis dit que je pouvais témoigner du drame que vivent ces gens. Il fallait que je prenne cette photo. [] Et aujourd’hui, j’ai un mélange de tristesse et de satisfaction… Je suis contente d’avoir pu montrer cette image à autant de gens, d’avoir témoigné, mais d’un autre côté, je préférerais que ce petit garçon soit encore en vie et que cette image ne fasse pas le tour du monde« , déclare-t-elle en reconnaissant ne pas avoir réalisé sur le moment quel serait le retentissement de ses clichés, surtout qu’elle avait déjà pris plusieurs photos de migrants morts sur les plages de son pays.

Le destin du petit garçon syrien (qui s’appelait Aylan Kurdi) symbolise en quelque sorte le drame vécu par des milliers d’Irakiens, d’Afghans ou de Syriens arrivés en Europe. Plus de 2 000 d’entre eux (hommes, femmes et enfants) sont déjà morts depuis le 1er janvier 2015 pour avoir tenté de rejoindre l’Union européenne en traversant la mer Méditerranée. Pour fuir la guerre et/ou la misère, ils sont prêts à tout (en l’occurrence risquer leur vie et celle de leurs enfants qui les accompagnent souvent).

Le sentiment d’impuissance est réel face à une telle tragédie ; l’émotion est forte. L’image du garçonnet de trois ans, gisant seul sur une plage immense, dégage une telle innocence… « L’enfant semble dormir, il n’y a pas de violence apparente. Pour les gens qui la regardent, chez eux, ça pourrait être leur propre enfant qui dort dans son lit » (Olivier Laurent, directeur du site de photographie Lightbox). Un peu comme dans le dessin ci-dessous:

Kak migrants_photo_chocCette photographie va-t-elle pour autant changer les choses, et d’abord notre regard sur ce que vivent les migrants ? Les photos, mêmes les plus fortes, même celles qui apportent des preuves incontestables de faits qui étaient jusque-là dans l’ombre, ont rarement changé le cours de l’Histoire ; et n’ont pas toujours changé non plus les opinions publiques.

Seul l’avenir nous dira donc si la mort du petit Aylan Kurdi aura au moins servi à quelque chose…ou pas.

Pour une vue d’ensemble de la crise actuelle liée à l’afflux de migrants dans l’Union européenne, voyez cette vidéo qui présente clairement la situation:

« Tout fout le camp », même la Muraille de Chine !

Un article paru le 15 juillet 2015 dans Courrier international a de quoi interpeller le lecteur : « Chine. La Grande Muraille menace de s’écrouler ! ».

Et de rappeler que la Muraille de Chine, dont la construction avait commencé dès le -Ve siècle, était destinée à défendre la frontière nord de la Chine contre les peuples nomades. Néanmoins, celle que l’on peut arpenter aujourd’hui a essentiellement été construite entre le XIVe et le XVIe siècles. Elle est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987.

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Longue officiellement de 8 850 km (6 259 km de murailles, 359 km de fossés et 2 232 km de barrières naturelles comme les montagnes et les rivières), la fameuse Grande Muraille est passablement dégradée : selon une étude réalisée le 29 juin par l’administration chinoise, 30 % de la muraille seraient détruits, soit environ 2 000 km. En cause ? Les conditions climatiques et notamment les pluies estivales qui détériorent la structure. Le China Daily précise : “Même lors des saisons sèches, en l’absence de protection, la Grande Muraille est érodée dans les régions montagneuses par les cours d’eau et la végétation.”

Mais pas seulement : Le quotidien britannique The Guardian explique que “dans les villages pauvres du Lulong, les habitants utilisent des éléments du mur pour construire des maisons ou vendent des pierres gravées de caractères chinois à 30 yuans (4,40 euros) pièce.” Les habitants encourent pourtant jusqu’à 5 000 yuans d’amende (soit 725 euros), mais les autorités sont visiblement dépassées par ces pillages. 

Pas impossible donc que d’ici peu des portions de la Grande Muraille, lieu hautement touristique, ne soient fermées au public ; ou que le nombre des touristes pouvant y accéder ne soit limité…