En métro dans l’empire romain!

Un étudiant de Géographie de l’université de Chicago, Sasha Trubetskoy, a eu l’heureuse idée de cartographier les anciennes voies romaines façon lignes de métro.

Pour ce faire, il s’est basé sur un modèle de réseau géospatial de la Rome antique élaboré par l’université de Stanford en Californie (projet Orbis) ; sur un site d’étude sur l’antiquité (Pelagios) fournissant des ressources en ligne et un forum pour le partage de méthodes et de données pour explorer des lieux historiques ; et enfin sur le guide de voyage de la Rome antique Itinéraire d’Antonin (sorte de recueil d’étapes du début du IIIe siècle avec l’indication des distances à travers l’empire romain, peut-être à destination fiscale). Un extrait du recueil ci-dessous:

Le résultat est édifiant : l’expression « tous les chemins mènent à Rome » dit bien ce qu’elle veut dire ! Tout part de Rome et donc tout arrive à Rome (ici il s’agit de la station Roma)

Les 52 « lignes » ainsi cartographiées retracent les principales voies romaines caractérisant l’empire romain au IIe siècle. À l’époque, celui-ci est à son apogée, courant du nord de l’Europe jusqu’en Afrique du Nord via l’Asie mineure.

La carte de Sasha Trubetskoy, type plan de métro (en très grand ici), nous fait ainsi voyager à travers le temps et l’espace. Laissez-vous conduire de la Via Britannica à la Via Traiana Nova, en passant notamment par la Via Aquitania, la Via Graeca et la Via Claudia. Transportez-vous de Leptis Magna à Corduba, de Portus Namnetum à Vindonissa, de Verona à Amphipolis…Ci-dessous, l’amphithéâtre de Leptis Magna en Libye.

Même si l’auteur a pris quelques libertés en matière de dénominations (il a inventé le nom de certaines voies qui étaient dépourvues d’appellation historique), c’est tout un monde à (re)découvrir, où le latin n’était pas encore une langue ancienne (dans le meilleur des cas) ou une langue morte (dans le pire des cas)…

Quel que soit votre itinéraire, laissez votre imagination vagabonder et vous transporter, au gré des « stations », jusqu’à la première de toute : Roma !

Faire revivre les anciennes stations et lignes de métro

metro-paris-station fermée

Qu’il s’agisse du métropolitain parisien (ouvert en 1900) ou du Tube londonien (datant de 1863, il est le plus vieux métro du monde), les stations fantômes vont peut-être retrouver vie. En effet, de nombreux projets existent dans les deux capitales européennes pour réhabiliter les anciennes stations abandonnées, lesquelles représentent des kilomètres de tunnels.

Aménager ces espaces délaissés pour en faire une ville sous la ville: piscine, restaurant, théâtre, voie cyclable…Autant de lieux de vie et de loisirs possibles sous terre. Dans des grandes métropoles denses et embouteillées comme Paris et Londres, ces projets parfois originaux ne manquent pas d’intérêt.

métro piscine

métro salle spectacle

A ce jour, Paris compte 8 stations fantômes (Champ de Mars, Arsenal, Porte Molitor, Haxo, Croix Rouge, Porte des Lilas, Saint Martin et Martin Nadaud) ; elles sont plus de 40 à Londres. La mairie de Londres a d’ores et déjà lancé un concours pour faire fructifier les idées les plus prometteuses.

Reste un problème de taille à prendre en compte : la mise aux normes de ces stations désaffectées, particulièrement coûteuse…

D’autres solutions peuvent être envisagées pour réutiliser ces espaces : la vente à des particuliers (assurément fortunés). C’est ainsi qu’en décembre 2013, pour un peu plus de 60 millions d’euros, le gouvernement britannique a vendu Brompton Road Station (fermée depuis 1934) à un milliardaire ukrainien ; celui-ci doit la transformer en complexe hôtelier « hype » et luxueux. Il est vrai que la station « oubliée » se situe dans le quartier chic de South Kensington…