Des maisons amphibies…

Pour faire face aux inondations

Chacun peut s’en rendre compte : les fortes pluies tendent à se multiplier et, partant, les inondations aussi. Il suffit de se remémorer les hivers 2014 et 2015 en Europe de l’Ouest et du Nord (ex : Royaume-Uni, Allemagne, France, Scandinavie) ; sans parler des phénomènes pluvieux assez caractéristiques de l’Europe centrale entre juin et septembre (ex : en 2013). Ci-dessous Meissen en Allemagne en juin 2013.

Meissen-en-allemagne-5-juin 2013Plus fréquentes et importantes ces vingt dernières années sur le continent européen, les inondations causent des dégâts matériels qui peuvent se chiffrer en milliards d’euros. Mais ces fortes précipitations peuvent également être mortelles pour la population : par exemple au moins 15 personnes sont décédées en mai-juin 2013 lors des inondations ayant touché l’Europe centrale.

Or s’il faut en croire l’Agence européenne de l’environnement (AEE), l’avenir ne s’annonce pas meilleur : l’Europe doit se préparer à vivre des inondations plus nombreuses du fait, notamment, du changement climatique (précisons toutefois que des spécialistes estiment que nous manquons de recul pour attribuer avec certitude ces événements climatiques extrêmes au changement climatique).

Sans doute l’augmentation des activités humaines dans les zones à risque a-t-elle aussi à voir dans cette évolution : l’agriculture, la construction de barrages ainsi que l’urbanisation ont pu limiter les zones d’expansion des crues (zones dont le rôle est de retenir naturellement une partie de l’eau).

inondationQuoi qu’il en soit, il y a nécessité pour les pays (et leurs habitants) de s’adapter. Et de ce point de vue, les méthodes actuelles semblent parfois dépassées. Parmi elles, la construction ou le rehaussement de digues, l’aménagement des fleuves. En effet, l’actualité récente prouve que cela n’est pas forcément suffisant pour éviter la catastrophe. Ci-dessous, à Gâvres dans le Morbihan, rehausse d’une digue ayant cédé suite à une tempête en 2008.

apres-xynthia-borloo-va-annoncer-le-plan-diguesDans le Sud de la France, à Cuxac-d’Aude, un système de digues a été récemment construit (coût d’environ 25 millions d’euros) pour éviter de revivre le drame de 1999 : l’inondation avait tué 28 personnes. Cliquer sur l’image pour lire la vidéo.

cuxac d'aude travaux contre inondationsEn Angleterre cependant, des architectes ont compris l’intérêt de la construction de maisons amphibies, comme à Londres. Capables de faire face à la montée des eaux de la Tamise, et conçues pour « absorber » de grandes quantités d’eau de pluie, ces maisons d’un nouveau genre sont peut-être celles qui, demain, peupleront les berges des fleuves…

Notons que la construction de maisons « flottantes » existe déjà depuis plusieurs années dans des pays exposés à la montée du niveau des mers. Ainsi aux Pays-Bas depuis 2004 à Maasbommel.

Faire revivre les anciennes stations et lignes de métro

metro-paris-station fermée

Qu’il s’agisse du métropolitain parisien (ouvert en 1900) ou du Tube londonien (datant de 1863, il est le plus vieux métro du monde), les stations fantômes vont peut-être retrouver vie. En effet, de nombreux projets existent dans les deux capitales européennes pour réhabiliter les anciennes stations abandonnées, lesquelles représentent des kilomètres de tunnels.

Aménager ces espaces délaissés pour en faire une ville sous la ville: piscine, restaurant, théâtre, voie cyclable…Autant de lieux de vie et de loisirs possibles sous terre. Dans des grandes métropoles denses et embouteillées comme Paris et Londres, ces projets parfois originaux ne manquent pas d’intérêt.

métro piscine

métro salle spectacle

A ce jour, Paris compte 8 stations fantômes (Champ de Mars, Arsenal, Porte Molitor, Haxo, Croix Rouge, Porte des Lilas, Saint Martin et Martin Nadaud) ; elles sont plus de 40 à Londres. La mairie de Londres a d’ores et déjà lancé un concours pour faire fructifier les idées les plus prometteuses.

Reste un problème de taille à prendre en compte : la mise aux normes de ces stations désaffectées, particulièrement coûteuse…

D’autres solutions peuvent être envisagées pour réutiliser ces espaces : la vente à des particuliers (assurément fortunés). C’est ainsi qu’en décembre 2013, pour un peu plus de 60 millions d’euros, le gouvernement britannique a vendu Brompton Road Station (fermée depuis 1934) à un milliardaire ukrainien ; celui-ci doit la transformer en complexe hôtelier « hype » et luxueux. Il est vrai que la station « oubliée » se situe dans le quartier chic de South Kensington…