Le nouveau canal de Panama

Pour répondre au gigantisme des navires de commerce

Après celui de Suez l’été dernier, voici l’élargissement du canal de Panama enfin opérationnel pour accueillir les plus gros porte-conteneurs du monde (dits post-Panamax car de dimensions supérieures à celles permettant de rentrer dans les écluses du canal). Ci-dessous, le porte-conteneurs français Jules Verne (une capacité de 16 000 conteneurs).

jules verne navireC’est un navire chinois (tiré au sort) qui, demain 26 juin, sera le premier à emprunter les nouvelles écluses.

Le chantier, débuté en 2007, aura duré neuf ans et coûté près de 6 milliards de dollars. Mais les travaux étaient devenus indispensables devant l’augmentation de la taille des navires, de leur nombre et du volume des marchandises transitant chaque année par le canal. Aujourd’hui, plus de 150 bateaux franchissent quotidiennement les écluses du canal. Cela représente environ 5 % du commerce mondial. Cliquer sur la 2e image ci-dessous pour lire la vidéo correspondante.

travaux panama

canal panama nouveauLe passage entre l’Atlantique et le Pacifique n’est évidemment pas gratuit pour les navires : le péage peut atteindre 600 000 dollars de taxe de transit. Mais ce « raccourci » est primordial dans la course au profit qui caractérise notre économie mondialisée : le temps, c’est de l’argent ; or le canal de Panama permet un gain de temps colossal (et donc des économies en proportion) pour les armateurs.

panama gain de tempsL’État de Panama n’avait d’autre choix que d’investir dans ce chantier pharaonique pour conserver la manne financière que représente le canal (plus d’un milliard de dollars de recette). Il espère maintenant voir doubler la part du trafic maritime dans cette partie du monde ; et multiplier ses gains ou recettes au moins par trois sinon plus.

Une vraie poule aux œufs d’or ce canal !

Pour davantage de données chiffrées sur le chantier du nouveau canal de Panama, voir les documents publiés par l’hebdomadaire Courrier International (à lire ici).

Brexit or Bremain ?

brexitDemain jeudi 23 juin, les Britanniques sont appelés à se prononcer par referendum sur le maintien ou non de leur pays dans l’Union européenne (UE). A la veille de ce vote décisif pour l’avenir du Royaume-Uni (et donc aussi de l’UE), les derniers sondages laissent planer le doute.

brexit sondageEn effet, à la question « Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’Union européenne ou quitter l’Union européenne ? », deux sondages d’opinion présentent des résultats opposés : si pour YouGov 44 % des Britanniques interrogés sont favorables à une sortie (exit) de l’UE contre 42 % en faveur du maintien (sondage publié dans le Times), l’institut ORB donne au contraire 53 % des sondés désireux de rester (remain) dans l’UE contre 46 % souhaitant le « out » (enquête publiée dans le Daily Telegrah)…

Dans les deux camps qui s’affrontent, chacun défend ses arguments. Par exemple, il y a ceux qui, à l’image du Premier Ministre David Cameron, estiment que leur pays sera « plus fort, plus en sécurité et plus prospère au sein d’une union européenne réformée ». La quitter serait alors un désastre…

brexit selon cameronA l’inverse, d’autres très eurosceptiques veulent pouvoir se défaire des normes et régulations imposées par Bruxelles ; et mieux contrôler l’immigration.

Ci-dessous, le « duel » opposant le travailliste Alan Johnson (proeuropéen) et l’ancien maire conservateur de Londres Boris Johnson (favorable au Brexit).

brexit-or-bremainIl faut rappeler que la campagne du referendum a été interrompue quelques jours à la suite du meurtre de la députée travailliste Jo Cox, tuée par balles le jeudi 16 juin dernier. Europhile ou proeuropéenne, elle défendait le maintien de son pays dans l’UE.

Pour beaucoup, cet assassinat aura eu comme conséquence, sinon de renverser la tendance en faveur du Bremain, du moins de stopper une remontée du Brexit…Verdict dans les urnes.

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« Recycled Island », un projet fou ?

Ce n’est plus un secret pour personne : la pollution a envahi les océans, dans lesquels se forment et se développent aujourd’hui de véritables îles de plastiques (appelées aussi vortex ou gyres de plastique). Le phénomène est tel que l’on parle même abusivement de 7e continent

Forts de ce constat, des architectes néerlandais ont eu l’idée d’utiliser ces mêmes déchets flottants pour construire dans l’océan Pacifique une île habitable de 10 000 km².

île recycléeCe projet, initié en 2010 par le cabinet WHIM et baptisé « Recycled Island », a pour ambition de créer une île en plastique recyclé, capable de produire de l’énergie propre (ex : force des courants et des marées pour la production d’électricité) et d’être auto-suffisante (ex : culture du varech, algue riche en iode ; récupération de l’eau de pluie ; stations de désalinisation). Cette île durable pourrait accueillir des réfugiés climatiques…

île recyclée2L’architecte Ramon Knoester imagine les choses ainsi : les déchets seraient transformés sur place sur des bateaux, dans des containers adaptés ; le plastique recyclé permettrait de construire des dalles qui serviraient de fondation à l’île artificielle. Il s’agirait également de fabriquer des bacs en plastique (recyclé) pour les remplir de terre fertile destinée à l’agriculture. Quant aux déchets organiques produits par les habitants, ils seraient utilisés comme fertilisants dans l’agriculture.

Reste que si l’idée est généreuse (dépolluer les océans), le principe envisagé n’est pas simple. Les déchets plastiques qui prolifèrent dans nos océans se décomposent en minuscules particules, lesquelles provoquent d’ailleurs la mort des poissons et des oiseaux qui les ingèrent (ex : suffocation, empoisonnement). En faire des matériaux de construction suppose déjà être capable de faire remonter à la surface le plastique qui se trouve le plus souvent entre 10 et 30 m de profondeur…

gyre dechets-visuelLa faisabilité et la viabilité du projet étant à démontrer, l’entreprise néerlandaise WHIM a donc lancé une phase d’expérimentation : la construction d’une île de 10 km² au large de Rotterdam, à partir des déchets présents dans l’embouchure de La Nouvelle Meuse (rivière se jetant dans le Rhin).

Ile recyclée 4 : Voici une ébauche de ce à quoi pourra ressembler le parc flottant de Rotterdam, construit à partir des déchets plastiques récoltés dans la Meuse. Il pourrait mesurer jusqu'à 10 km². WHIM architecture. Contact : Ramon Knoester ramon@whim.nl

Ile recyclée : voici une ébauche de ce à quoi pourra ressembler le parc flottant de Rotterdam, construit à partir des déchets plastiques récoltés dans la Meuse. WHIM architecture.

Soutenue et aidée financièrement par la municipalité et l’université de la ville, l’agence d’architecture WHIM espère ainsi convaincre du bien fondé de son projet.

Le tunnel de base du Gothard

L’ouvrage du siècle ?

GotthardBasistunnelLa Suisse vient d’inaugurer SON tunnel ferroviaire, le plus long du monde (57 km). Construit pour fluidifier et faciliter l’augmentation du trafic entre le Nord et le Sud de l’Europe, via les Alpes, cet ouvrage d’art a coûté un peu plus de 10 milliards d’euros…

L’utilisation du rail doit permettre de décongestionner les routes pour le trafic de marchandises, notamment dans le corridor Rhin-Alpes qui s’étend de Rotterdam aux Pays-Bas (au bord de la mer du Nord), à Gênes en Italie (sur la Méditerranée). On prévoit ainsi sur cet axe une hausse du volume de fret de 20 % d’ici 2020.

tunnel gothardLa future ligne étant presque exempte de pentes, les trains de marchandises pourront être plus lourds (en transportant plus de marchandises) et plus rapides ; le gain est donc à la fois économique et écologique. Autre avantage réel: à l’abri du tunnel, les convois ne seront plus dépendants des caprices de la météo. Pour ce faire, le chantier a été titanesque.

Pour en savoir plus sur les raisons d’être de ce nouveau tunnel, et en apprécier la grande prouesse technologique, voyez le reportage de C pas sorcier.

Mais comme un record est fait pour être battu, il se pourrait bien que le tunnel du Gothard doive prochainement céder sa première place au dragon chinois.

tunnels dans le monde