A – AB

A

[a]

a / â

Cette distinction, qui permet d’opposer sur le plan de la prononciation les mots à l’intérieur de paires comme patte [a] / pâte [ɑ]; rat [a] / ras [ɑ]; mal [a] / mâle [ɑ], a subi un fort recul dans la francophonie d’Europe depuis quelques générations, comme on peut le voir en comparant ces deux cartes qui illustrent respectivement le respect de la distinction chez les locuteurs de plus de 50 ans et chez ceux de moins de 25 ans. En savoir plus : Français de nos régions.

Des façons d’écrire le son [a] :

  • tu as, il a, on a (avoir)
  • ah ! (pour exprimer la douleur, l’indignation, l’impatience ; pour exprimer le bonheur, le plaisir, la joie ; pour exprimer la surprise, l’admiration, l’enthousiasme)
  • ha ! (pour exprimer la surprise)
  • à
  • un âtre, un hâle
  • une femme, évidemment

D’autres mots où on entend [a] :

  • de la ouate, une houache,
  • un watt,
  • une moelle,
  • une poêle,
  • une oie, un hoir
  • un moere ou moëre (mots rares)

Pour approfondir : Au domicile des mots dits et écrits.

La lettre « a » peut se prononcer autrement :

  • un yacht
  • un pays, essayer

Autres sons avec la lettre « a » :

  • une haie, du lait, un tramway
  • une main, j’ai faim
  • une enfant, un enfant, une lampe, un paon, Caen
  • une automobile, une peau
  • un jean, elle est clean, il est clean
  • le heavy metal, un ready man

a

1. A : la première lettre de l’alphabet.

un a : un exemplaire de cette lettre.

en savoir plus : CNRTL.

de A à Z, depuis A jusqu’à Z : du début à la fin.

Aujourd’hui toutes les lettres de notre alphabet sont des noms masculins, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Les six voyelles, et les consonnes dont le nom, à l’oral, se termine par une voyelle : b (prononcé [bé]), c d, g, j, k, p, q, t, v, w, mais aussi x et z, étaient du genre masculin et le sont restées. Les autres, celles dont le nom à l’oral est composé d’une voyelle suivie d’une consonne, c’est-à-dire f (prononcé [èf]), h, l, m, n, r et s, ont changé de genre. En savoir plus : Académie française.

Phonétiquement, A est une voyelle centrale très ouverte et facile à articuler, ce qui explique peut-être qu’on la retrouve dans toutes les langues et qu’elle soit un des tout premiers sons prononcés par les enfants. Il fut un temps où l’on estimait d’ailleurs que cela justifiait sa place de tête dans les alphabets […] Cette analyse fut mentionnée en 1976 par Gérard Genette dans son Mimologiques – Voyage en Cratylie, et nous amènerait presque à regretter que, une soixantaine d’années plus tôt, Ferdinand de Saussure ait déclaré que le signe était arbitraire. Le très beau texte de Chateaubriand peut sembler fantaisiste au regard de la linguistique actuelle, mais force est pourtant de constater que notre lettre A est liée, sinon au monde pastoral, à tout le moins au nom vache et, plus généralement, à celui des bovins. L’ancêtre le plus lointain connu du A est en effet un hiéroglyphe égyptien représentant une tête de vache : il ne notait pas alors une voyelle (l’équivalent de notre son [a] était noté par un faucon) mais une aspiration sans doute assez proche de celle notée par le h placé à l’initiale des mots allemands. Les Phéniciens empruntèrent ce signe, mais ils le couchèrent sur le côté. Les alphabets sémitiques anciens l’empruntèrent à leur tour. C’est aussi aux Phéniciens que les Grecs empruntèrent ce A, en lui donnant encore un quart de tour et en en faisant le son vocalique que nous connaissons aujourd’hui. A, dorénavant appelé « alpha », était donc devenu une voyelle et notre pauvre vache avait désormais la tête à l’envers (pour la retrouver, il n’est que de retourner ce A et de tracer deux points qui figureront les yeux dans la partie fermée par la barre horizontale). À l’article alpha de son Dictionnaire, Littré rappelle d’ailleurs cette signification dans la notice étymologique : « Alpha, du grec alpha, de l’hébreu aleph, qui est la première lettre de l’alphabet hébreu et qui signifie “bœuf” ». Et il conclut ainsi : « Aleph et [le grec] elaphos, “cerf”, ont la même origine. » Cette étymologie a été par la suite invalidée, mais le rapprochement entre le bœuf et le cerf, d’une part, et les noms alpha et elaphos, d’autre part, était tentant, le cerf n’étant, après tout, qu’un ruminant particulièrement bien encorné. En savoir plus : Académie française.

2. j’ai, tu as, elle a, il a, on a, nous avons, vous avez, elles ont, ils ont (verbe ou auxiliaire avoir).

Le verbe avoir vient du latin habere « tenir, occuper » « habiter » « se tenir » « posséder » « avoir en son pouvoir ».

à

Elle va à Reims. Il fait du tir à l’arc. À qui parles-tu ? Il commence à chanter.

Il convient d’employer l’italique si l’on veut marquer le caractère latin de ces locutions :

  • à capella / a cappella, a capella
  • à contrario / a contrario
  • à fortiori / a fortiori
  • à maxima, à minima / a maxima, a minima
  • à postériori, à posteriori, à priori / a posteriori, a priori

Mots avec à :

  • à
  • çà et là ; ah çà !
  • en deçà de ; deçà
  • déjà
  • delà ; au delà de ; l’au-delà ; par-delà
  • holà ! mettre le holà
  • là ; là-bas ; celui-là, celle-là, ceux-là ; cet objet-là
  • une pietà
  • revoilà
  • voilà
  • en savoir plus : site de Dominique Didier.

Les prépositions à et dans peuvent s’employer pour introduire un complément de lieu, mais selon qu’on utilise l’une ou l’autre, la manière dont on envisage ce complément n’est pas exactement la même. Avec à, le complément est perçu comme un point dans l’espace, tandis que, avec dans, il est perçu dans son extension. Si ce complément est une distance, on emploiera à pour indiquer la distance séparant le point pris comme référence du point à atteindre, tandis que si l’on emploie dans, on insistera sur la distance à parcourir avant d’atteindre le point souhaité. On dira ainsi Sa maison est à deux kilomètres du village, mais Dans deux kilomètres vous arriverez au village. On se gardera également de dire À six cents mètres, tournez à droite quand il est nécessaire d’user de la préposition dans (Dans six cents mètres, tournez à droite). Cette remarque vaut aussi pour les cas où la distance est exprimée par une unité de temps : Il habite à vingt minutes du village, mais Dans vingt minutes, vous serez au village. En savoir plus : Académie française ; Au cœur du français.

La préposition chez s’emploie pour signifier « dans le local professionnel, le commerce de quelqu’un », alors que devant un nom générique de lieu (sans spécifique), on recourt plutôt à la préposition à. On constate toutefois que, lorsque la préposition précède le nom d’une entreprise explicitement nommée, il y a souvent une hésitation entre les prépositions chez et à. En savoir plus : Office québécois de la langue française ; Parler français.

Certaines langues, comme le latin, le grec ancien, l’allemand ou l’anglais, sont synthétiques. Le français est plus analytique, c’est-à-dire qu’il recourt volontiers aux prépositions. Notre langue en compte une trentaine et leur emploi en est une des caractéristiques fortes. Certaines de ces prépositions sont très utilisées, comme pour, à, de ; d’autres sont vieillies, comme ès, lez, jouxte, ou régionales, comme endéans, et s’évanouissent au profit d’autres, plus fréquentes. Il serait bon de conserver ces vestiges du passé, mais plus encore d’éviter que certaines prépositions ne deviennent hégémoniques, comme cela semble être le cas pour en. On rappellera donc que, s’il est parfaitement possible de mettre des fruits ou des livres en caisse ou en caisses, ou de faire pousser des lauriers, des orangers en caisse, c’est à la caisse que l’on passe quand il s’agit de régler ses achats. D’autre part, si certains tours un peu désuets comme en l’église, en la cathédrale sont encore en usage, on évitera les formes comme en mairie ou en préfecture. En savoir plus : Académie française.

a-, ad-

Le préfixe a- remonte à la préposition latine ad-, très productive en position préverbale.

Le préfixe a- a pour variante la forme ad- dans un nombre restreint de mots.

Le préfixe a- subsiste essentiellement dans les mots composés de formation ancienne, dont plusieurs sont toutefois en voie de disparition. Il est souvent remplacé ou concurrencé par ra-, où r- a une valeur intensive

Beaucoup de créations en a- ne sont plus guère analysées de nos jours.

a- est fortement concurrencé en français moderne par le préfixe en-, les suffixes -ifier et -iser.

Le préfixe a- se combine avec le préfixe ré- :

En savoir plus : Compléments (Le Dictho).

a-, an-

a-, d’origine grecque, signifie « sans » « privé de ». La plupart des dérivés appartiennent au vocabulaire technique.

Ce préfixe s’écrit a– devant une consonne dont il n’entraine jamais le redoublement. Il devient an– devant une voyelle : anencéphale, anérétisme, anergie, anorganique, anorthographie, etc.

Le préfixe a- privatif s’accole de préférence aux adjectifs.

Le radical est aisément isolable dans la plupart des dérivés

Le préfixe a- privatif est encore productif dans la langue scientifique et même dans la langue courante

En savoir plus : Compléments (Le Dictho).

AA

Aa

Aa : un fleuve de France.

aa

une coulée de lave aa : à Hawaï, dont la surface est formée de blocs.

aalénien

elle est aalénienne, il est aalénien : est formé(e) à l’ère secondaire ou mésozoïque.

l’aalénien : l’étage supérieur du système jurassique inférieur.

Ce mot est dérivé du nom de la ville d’Aalen, en Bade-Wurtemberg, un land d’Allemagne.

Aârouch, Aârchs

les Aârouch ou Aârchs : un mouvement citoyen en Kabylie.

Aaron, aaronide

elle, il est aaronide ou aharonide : concerne le grand prêtre Aaron, frère de Moïse.

AB

ab-

ab– (ou abs- souvent devant c et t) signifie l’éloignement ou l’écart.

Actuellement ab- n’est productif que dans la langue scientifique. Pourtant il est analysable dans un nombre relativement élevé de mots : abarticulaire, abjurer, ablactation, abnégation, abréaction, abscission, abuser, abstenir, (abs-),… On trouvera parfois l’opposition ab- / ad-.

Le préfixe ab- s’oppose, du point de vue sémantique, à ex-, qui marque le mouvement de l’intérieur vers l’extérieur, et à de-, qui peut exprimer le mouvement de haut en bas, ou la diminution. La langue semble avoir préféré de- à ab- et ex-.

en savoir plus : Compléments (Le Dictho).

aba

un aba :

  • une étoffe de laine grossière fabriquée en Turquie et qui sert, en Orient, à confectionner des vêtements ;
  • un costume oriental consistant en une espèce de redingote sans manches, avec un large pantalon ;
  • un manteau en laine grossière que portent les bédouins.

Le nom (un) aba est emprunté à l’arabe abā, « grossière étoffe de laine » et « manteau fait avec cette étoffe ».

abaca

un abaca :

  • un bananier des Philippines ;
  • la matière textile fournie par l’arbre, le chanvre de Manille ou tagal.

L’espagnol abaca (du tagal abaka) n’est attesté que depuis 1786, mais est néanmoins probablement à l’origine des formes romanes, les Espagnols étant installés aux Philippines depuis le 16ème siècle.

abacavir

l’abacavir : un antirétroviral, analogue de la thymidine, inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse, prescrit dans le traitement de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine.

abacost

l’abacost [à-bas-le-costume] : la doctrine vestimentaire imposée par Mobutu au Zaïre en 1972 et 1990.

abactérien

un objet abactérien, un milieu abactérien : qui est exempt de toute bactérie, ce qui n’exclut pas la présence d’un autre organisme vivant.

abacule

un abacule : un cube constituant un élément d’une mosaïque.

abacus

un abacus : le sceptre que portait le grand maitre des templiers selon l’abondante littérature traitant de cet ordre à partir du 19ème siècle. Le terme n’est pas attesté avant.

abaddir

On trouve aussi les graphies abadir, abaddir, abbadir.

A. un abaddir, des abaddirs : dans la mythologie syro-phénicienne, des météorites considérées comme objets divins.

B. un abaddir : dans la mythologie latine, une pierre enveloppée de langes, que Saturne dévora à la place de son fils Jupiter.

Le nom latin abaddir est peut-être d’origine orientale.

abadèche

une abadèche barbiche : un poisson.
les abadèches : des poissons de la famille des ophididés.

une abadèche du Cap, une abadèche noire, une abadèche rose, une abadèche rouge : des poissons. En savoir plus : Office québécois de la langue française.

abadie, Abadie

une abadie ou une abbadie, une, un abadis : un grand rassemblement de badauds, une foule, une multitude.

le signe d’Abadie : une analgésie avec pression indolore du tendon d’Achille, observée dans le tabès.

Ce nom se rattache probablement aux représentants méridionaux du latin batare « être ouvert », en ancien provençal badar « être ouvert, s’ouvrir, ouvrir la bouche, regarder bouche bée » (voir : badaud), en franco-provençal abada « donner le large au bétail en le faisant sortir des étables pour le mener paitre » (voir : abader) avec le suffixe -is, -ie marquant une formation déviante et exprimant une idée de rassemblement, le premier avec une nuance péjorative. L’étymon italien ab(b)adia « abbaye » n’est pas acceptable, le sens de « foule » n’étant pas attesté en italien, ni même en provençal.

abaga

l’abaga :

  • une langue kalam de Papouasie-Nouvelle-Guinée ;
  • un dialecte mongol.

abaissable, abaissant, abaisse, abaissé, abaissée, abaisse-langue, abaissement, abaisser, abaisseur

elle, il est abaissable : peut être abaissé(e).

une situation abaissante, un monument abaissant :

  • qui abaisse moralement ;
  • qui est dégradante, qui est dégradant.

une abaisse : une pâte amincie au rouleau de pâtisserie.

elle est abaissée, il est abaissé :

  • a été descendu(e) à un niveau inférieur ;
  • a subi une baisse de l’importance, de la quantité, de l’intensité, de la valeur.

une abaissée d’ailes ou des ailes : pour les oiseaux et les premiers avions, l’action de baisser les ailes, sa durée.

un abaisse-langue ou un glossocatoche [origine grecque] : un instrument utilisé pour examiner la cavité orale et l’oropharynx. L’abaisse-langue en métal, en forme de palette coudée, est actuellement remplacé par une languette en bois qui ne permet qu’un examen très succinct.

un abaissement :

  • l’action d’abaisser ou de s’abaisser ;
  • l’état de ce qui est abaissé ;
  • en savoir plus : CNRTL ; France Terme

un abaissement d’orbite : [spatiologie / mécanique spatiale] une correction d’orbite consistant à réduire l’altitude moyenne d’un satellite artificiel. En anglais : orbit lowering. Voir aussi : déclin d’orbite, relèvement d’orbite, rétrécissement d’orbite, surbaissement d’orbite. Journal officiel de la République française du 18/04/2001.

un abaissement du régime (moteur) : [automobile] un décalage des plages de fonctionnement d’un moteur vers des régimes inférieurs, visant à diminuer ses frottements internes et, partant, la consommation. En anglais : downspeeding. Voir aussi : réduction. Journal officiel de la République française du 28/07/2015.

abaisser :

  • faire descendre une chose à un niveau inférieur ;
  • faire descendre à un niveau inférieur la valeur attachée à une personne, ou à son activité, aux qualités qu’elle s’attribue, etc.

s’abaisser :

  • descendre à un niveau inférieur ;
  • faire descendre à un niveau inférieur la valeur attachée à sa propre personne ;
  • descendre du niveau auquel on se tient habituellement, pour faire une chose ;
  • se décider, consentir, se laisser aller à le faire.

elles se sont abaissées, elles sont abaissées.

elles se sont abaissé les rideaux, elles ont abaissé les rideaux, elles se les sont abaissés.

un (muscle) abaisseur : dont la fonction est d’abaisser l’organe sur lequel il est fixé.

un rouleau abaisseur

un transformateur abaisseur de tension

Le verbe abaisser est dérivé de l’ancien français baissier (baisser).

Le verbe baisser vient du latin vulgaire bassiare dérivé de bassus « gras, obèse » puis « bas, peu élevé », d’où elle est baissante, il est baissant, le baissant, une baisse, elle est baissée, il est baissé, un baissement, un baisseur, elle est baissière, il est baissier, un baissier, une baissière, un lève-et-baisse, elle est mi-baissée,il est mi-baissé.

Pour bas, on trouve : elle est basse, il est bas, le bas, une basse, une basse-contre, une bassecour ou basse-cour, une basse-courière, un basse-courier, une basse-fosse, bassement, une bassesse, un basset, elle est bassette, il est basset, une basse-taille, un bassier, un bassiste, un basson, une, un bassoniste, le bas-ventre, ici-bas, là-bas : à cet endroit éloigné ; dans le lointain). Pour un bas : un vêtement couvrant le pied et la jambe) : un bas de laine, un bas-bleu, un bas-bleuisme, un mi-bas ou un demi-bas.

Le nom enfer est emprunté au latin chrétien infernus, infernum, du latin classique « d’en bas », d’où elle est infernale, il est infernal, infernalement.

Pour les équivalents des expressions anglaises avec low, voir France Terme.

Le verbe rabaisser est dérivé d’abaisser, d’où un rabais, elle est rabaissante, il est rabaissant, un rabaissement, elle est rabaisseuse, il est rabaisseur.

Le nom soubassement est composé de sous et bas, d’où une muraille soubassée

Le mot surbaissé est composé de sur- et baissé, d’où surbaisser, un surbaissement.

abajoue

une abajoue ou abat-joue : chez certains animaux, la poche située de chaque côté de la cavité buccale.

les abajoues : le visage d’une personne ; les fesses.

Ce nom vient probablement de la bajoue (avec agglutination), en raison de la ressemblance des joues ainsi gonflées de ces animaux avec des bajoues ; il a été emprunté par Buffon aux dialectes et est passé dans la langue argotique à la fin du 19ème siècle.

abalober

abalober : étonner, ébahir, avec une nuance d’admiration plutôt que de crainte.

Ce terme régional de l’Orléanais est un croisement de esbalobbé (le résultat de la contamination de l’ancien moyen français lober « séduire, tromper », et du type provençal esbalourdi, de même sens que le français abalourdi) et de abalourdir, abasourdir ; du croisement de berlue avec esbalobé et abalobé sont respectivement issus élerlobé et aberlobé « étonné, ébahi », qui est aussi un terme régional de l’Orléanais.

abalone

un abalone : un mollusque.

Le nom (un) abalone vient d’un mot anglo-américain de Californie.

abalourdir, abalourdissement

abalourdir : rendre balourd, gauche, stupide.

j’abalourdis, tu abalourdis, il abalourdit, nous abalourdissons, vous abalourdissez, ils abalourdissent ;
j’abalourdissais ; j’abalourdis ; j’abalourdirai ; j’abalourdirais ;
j’ai abalourdi ; j’avais abalourdi ; j’eus abalourdi ; j’aurai abalourdi ; j’aurais abalourdi ;
que j’abalourdisse, que tu abalourdisses, qu’il abalourdisse, que nous abalourdissions, que vous abalourdissiez, qu’ils abalourdissent ;
que j’abalourdisse, qu’il abalourdît, que nous abalourdissions ; que j’aie abalourdi ; que j’eusse abalourdi ;
abalourdis, abalourdissons, abalourdissez ; aie abalourdi, ayons abalourdi, ayez abalourdi ;
(en) abalourdissant.

s’abalourdir : devenir balourd.

je m’abalourdis, tu t’abalourdis, il s’abalourdit, nous nous abalourdissons, vous vous abalourdissez, ils s’abalourdissent ;
je m’abalourdissais ; je m’abalourdis ; je m’abalourdirai ; je m’abalourdirais ;
je me suis abalourdi(e) ; je m’étais abalourdi(e) ; je me fus abalourdi(e) ; je me serai abalourdi(e) ; je me serais abalourdi(e) ;
que je m’abalourdisse, que tu t’abalourdisses, qu’il s’abalourdisse, que nous nous abalourdissions, que vous vous abalourdissiez, qu’ils s’abalourdissent ;
que je m’abalourdisse, qu’il s’abalourdît, que nous nous abalourdissions ; que je me sois abalourdi(e) ; que je me fusse abalourdi(e) ;
abalourdis-toi, abalourdissons-nous, abalourdissez-vous ; sois abalourdi(e), soyons abalourdies, soyons abalourdis, soyez abalourdi(e)(es)(s) ;
(en) s’abalourdissant.

un abalourdissement

Le verbe abalourdir est composé de a-, balourd, -ir. Pour l’étymologie de balourd, voir : CNRTL.

abamectine

l’abamectine : un antiparasitaire.

abandé, abander

Dictionnaire historique du français québécois.

abander ou s’abander :

  • en parlant d’animaux, se mettre en bande, se joindre à d’autres animaux ;
  • en parlant de personnes, se rassembler, s’attrouper ; s’associer (généralement avec des gens peu recommandables).

abander :

  • réunir, rassembler des personnes ;
  • liguer.

elle est abandée, il est abandé : s’est abandé(e) avec d’autres animaux ou d’autres personnes.

s’abander : se mettre en concubinage.

une personne abandée : qui vit en concubinage.

Ce verbe est dérivé de bande « groupe de personnes, d’animaux qui vont ensemble ».

abandon

A. un abandon :

  • l’action de rompre le lien qui attachait une personne à une chose ou à une personne ;
  • l’action de renoncer à la possession d’un bien ;
  • l’action de cesser de s’occuper de quelqu’un à qui on était lié par un lien d’affection ou d’obligation ;
  • un état résultant de l’action de délaisser ;
  • l’action de laisser aller son corps, son cœur, son esprit, etc. à leur pente naturelle.

Le monde du sport doit beaucoup à la Grande-Bretagne et aux États-Unis, ce qui explique que, dans ce domaine, une grande partie du lexique est anglais. Le français leur emprunta certains termes (basket-ball, rugby, penalty, etc.), mais il en existait aussi beaucoup d’autres, appartenant souvent à des sports plus anciens, qui étaient français : course, saut, lancer, natation, escrime, aviron, cyclisme, etc. Rien ne justifie dans ce cas le remplacement de formes françaises bien en usage par des anglicismes. Cela arrive pourtant ; on commence ainsi à lire, dans des journaux français D.N.F., parfois développé en did not finish, quand « abandon » dirait la même chose. Il en va de même pour « forfait », auquel on ne substituera ni D.N.S. ni did not start, « a déclaré forfait » et, proprement, « n’a pas pris le départ ». Académie française.

un abandon d’enfant : un acte par lequel la mère abandonne ses droits parentaux et remet son enfant à l’Aide sociale à l’enfance.

une névrose d’abandon : un état permanent d’insécurité datant de l’enfance, lié à la crainte, motivée ou non, d’être abandonné.

un abandon de portée : un comportement anormal de certaines femelles qui refusent de se laisser téter.

un abandon de panier : l’action qui consiste, pour le visiteur d’un site marchand, à quitter celui-ci sans commander quoi que ce soit après avoir placé des produits dans son panier virtuel. Office québécois de la langue française

un tour d’abandon : un dispositif tournant, placé dans l’ouverture d’un mur de couvent ou d’hôpital, permettant d’abandonner des nouveaux-nés dans l’anonymat.

B. Dictionnaire historique du français québécois.

un abandon :

  • l’ancienne coutume rurale selon laquelle on laissait les bestiaux paitre librement à travers la campagne à certaines époques de l’année, en particulier dans des champs débarrassés de leurs récoltes ;
  • le fait de laisser paitre ainsi les bestiaux, de leur rendre accessibles des terres pour qu’ils y paissent librement.

L’abandon parait avoir été pratiqué jusqu’au 20ème siècle, notamment dans des champs appelés bandons qu’on livrait aux animaux avant les semailles ou après les récoltes.

en abandon : à l’abandon, qui est dans un état de délaissement.

Le nom (un) abandon vient de (mettre) a bandon « mettre à disposition ; livrer ».

abandonnataire, abandonnateur, abandonné, abandonnement, abandonnément, abandonner, abandonneur, abandonnique, abandonnisme

A. une, un abandonnataire : celle, celui en faveur de qui est fait un abandon de biens ou d’un doit par une abandonnatrice ou un abandonnateur.

elle est abandonnée, il est abandonné :

  • est délaissé(e) ;
  • est quitté(e) ;
  • est confié(e) à quelqu’un ;
  • n’est plus occupé(e) ;
  • n’est plus pratiqué(e) ;
  • est laissé(e) sans aide, sans assistance ;
  • a renoncé à agir, à lutter ;
  • a renoncé à la direction ou à la possession de soi-même.

une abandonnée, un abandonné : celle, celui qui a subi un abandon ou qui s’abandonne.

un abandonnement :

  • l’action d’abandonner une personne, ou parfois des choses concernant une personne ;
  • l’état d’une personne abandonnée ;
  • l’action de s’abandonner, de laisser aller tout ou partie de son être.

abandonnément : en se donnant sans retenue.

abandonner :

  • rompre le lien qui attachait à une chose ou à une personne ;
  • renoncer à un pouvoir, à des droits, à la possession d’un bien ou à l’utilisation d’une chose ;
  • quitter un lieu, ne plus l’occuper ;
  • cesser de défendre une cause, renoncer à des principes, à une idée en la rejetant ou simplement en s’en séparant ;
  • renoncer à poursuivre une action, une recherche ;
  • renoncer à une entreprise, à un projet ;
  • quitter quelqu’un, se séparer de lui ;
  • laisser quelqu’un à lui-même, le laisser seul ;
  • laisser à quelqu’un la possession ou le soin d’un bien ou d’une personne ;
  • laisser quelque chose à l’entière disposition de quelqu’un ;
  • laisser quelque chose ou quelqu’un en proie à quelque chose.

s’abandonner :

  • se laisser aller ;
  • renoncer à agir, à lutter ;
  • renoncer à la surveillance ou à la possession de soi-même ;
  • ne plus prendre soin de soi-même, se négliger.

s’abandonner à : se donner, se confier, se livrer à.

elles se sont abandonnées, elles sont abandonnées.

elles se sont abandonné les surplus, elles ont abandonné les surplus, elles se les sont abandonnés.

une abandonneuse, un abandonneur : celle, celui qui abandonne, qui a l’habitude d’abandonner.

une, un (enfant) abandonnique : qui vit, sans raisons, dans la crainte d’être abandonné.

un abandonnisme : l’état psycho-affectif d’une personne, notamment d’un enfant, qui vit dans la hantise d’être abandonnée.

B. Dictionnaire historique du français québécois.

abandonner ses animaux : laisser paitre librement ses bestiaux dans les champs, notamment à l’époque de l’abandon.

abandonner de : cesser de, renoncer à.

Le verbe abandonner est dérivé d’abandon.

abaque

un abaque :

  • une planchette rectangulaire munie de boules servant à compter ;
  • un boulier-compteur ;
  • un tableau graphique permettant d’opérer rapidement et avec plus ou moins de précision différents calculs numériques ;
  • une tablette qui forme la partie supérieure d’un chapiteau de colonne et supporte l’architrave ;
  • une sorte d’auge à laver le minerai ;
  • sens ancien : CNRTL.

Le nom abaque a parfois été utilisé au féminin. La variante abax, empruntée directement au grec α ́ ϐ α ξ , avait le sens de table ou tablette.

Le nom (un) abaque est emprunté au latin abacus, adapté du grec α ́ ϐ α ξ, α ́ ϐ α κ ο ς « table servant à poser les récipients dans une ferme » « table servant à calculer [table couverte de sable fin sur laquelle on traçait chiffres et signes] ». À son entrée dans la langue (avec le seul sens mathématique) le mot se présente sous trois formes : d’une part abaco, d’autre part abaque/abac. Avec l’introduction du sens architectural, abaco se spécialise dans le sens mathématique − cependant on le trouve encore parfois au 19ème siècle avec certains sens d’abaque − tandis que abaque prend le sens nouveau et que la variante abac disparait. Au 19ème siècle, abaco disparait à son tour et abaque recouvre aussi le sens mathématique.

abarthrose, abarticulaire, abarticulation

une abarthrose ou aparthrose : d’anciennes dénominations pour une jointure synoviale, une articulation mobile par opposition aux synarthroses et aux amphiarthroses.

elle, il est abarticulaire : est en dehors de l’articulation.

une abarticulation :

  • une articulation qui jouit d’une grande mobilité ;
  • une diarthrose.

Dans ces mots, ab- signifie l’éloignement ou l’écart.

à bas, abas

1. un abas : en Perse, un poids qui servait à peser les perles.

L’origine de ce nom est obscure.

2. à bas prix : à un prix modique, au-dessous de l’ordinaire.

à bas : à terre, vers la terre.

mettre, jeter à bas une personne ou une chose

être à bas, à bas du lit, tomber à bas de son cheval

On dit maintenant en bas.

à bas
! (un cri d’hostilité envers quelqu’un ou quelque chose).

à bas les profiteurs !

un à-bas ou abas (1) : l’ensemble des chantiers d’exploitation et des voies de circulation qui se trouvent au fond d’une ardoisière.

un ouvrier d’à-bas : un ouvrier qui travaille au fond d’une ardoisière.

un abas (2) :

  • dans un dialecte du pays de la Loire, l’ouest ;
  • l’aval du fleuve.

Ce mot composé de à et bas est originaire du pays de la Loire. La Loire coulant du Nord-Est au Sud-Ouest, abas désigna l’aval du fleuve, puis le Sud-Ouest, puis l’Ouest.

abasie

une abasie : une impossibilité de marcher sans trouble musculaire.

une astasie-abasie : une impossibilité, de garder la station debout et de marcher.

Le nom (une) abasie est formé à partir du grec β α ́ σ ι ς « marche ».

abasourdi, abasourdir, abasourdissant, abasourdissement

elle est abasourdie, il est abasourdi :

  • est étourdi(e) par un grand bruit ;
  • est stupéfaite, est stupéfait.

abasourdir :

  • étourdir et comme assourdir par un grand bruit ;
  • provoquer chez quelqu’un un sentiment voisin de la stupeur.

j’abasourdis, tu abasourdis, il abasourdit, nous abasourdissons, vous abasourdissez, ils abasourdissent ;
j’abasourdissais ; j’abasourdis ; j’abasourdirai ; j’abasourdirais ;
j’ai abasourdi ; j’avais abasourdi ; j’eus abasourdi ; j’aurai abasourdi ; j’aurais abasourdi ;
que j’abasourdisse, que tu abasourdisses, qu’il abasourdisse, que nous abasourdissions, que vous abasourdissiez, qu’ils abasourdissent ;
que j’abasourdisse, qu’il abasourdît, que nous abasourdissions ; que j’aie abasourdi ; que j’eusse abasourdi ;
abasourdis, abasourdissons, abasourdissez ; aie abasourdi, ayons abasourdi, ayez abasourdi ;
(en) abasourdissant.

elle est abasourdissante, il est abasourdissant :

  • est assourdissante, abrutissante ; est assourdissant, abrutissant ;
  • est stupéfiante, est stupéfiant.

un abasourdissement :

  • l’état d’une personne étourdie à l’extrême par un grand bruit ;
  • un état psychologique voisin de la stupeur.

Le verbe abasourdir (parfois prononcé comme sourd) est composé de l’ancien argot basourdir « tuer », dérivé de l’argot bazir « tuer » dont l’origine est obscure, voir: CNRTL.

abat

A. un abat :

  • l’action de s’abattre, une chute ;
  • la force d’un levier résultant de sa longueur ;
  • la partie détachée de la roche schisteuse ;
  • un abattage, la longueur sur laquelle s’abat un arbre.

des abats :

  • des parties accessoires d’animaux tués pour la consommation ;
  • en savoir plus : dictionnaire des sciences animales.

B. il pleut d’abat, ça tombe d’abat : il pleut de façon soudaine et violente.

une pluie d’abat : une pluie d’orage, soudaine et violente.

un abat d’eau : une pluie d’orage, soudaine et violente.

voir le Dictionnaire des régionalismes de France.

Ce nom est un dérivé régressif d’abattre.

abâtardi, abâtardir, abâtardissement

elle est abâtardie, il est abâtardi : est rendue bâtarde, est rendu bâtard, a perdu sa pureté et sa vigueur originelles.

une plante abâtardie : qui est privée de ses qualités originelles par une hybridation incontrôlée.

abâtardir : rendre bâtard, altérer, en faisant perdre les qualités et la vigueur originelle inhérentes.

j’abâtardis, tu abâtardis, il abâtardit, nous abâtardissons, vous abâtardissez, ils abâtardissent ;
j’abâtardissais ; j’abâtardis ; j’abâtardirai ; j’abâtardirais ;
j’ai abâtardi ; j’avais abâtardi ; j’eus abâtardi ; j’aurai abâtardi ; j’aurais abâtardi ;
que j’abâtardisse, que tu abâtardisses, qu’il abâtardisse, que nous abâtardissions, que vous abâtardissiez, qu’ils abâtardissent ;
que j’abâtardisse, qu’il abâtardît, que nous abâtardissions ; que j’aie abâtardi ; que j’eusse abâtardi ;
abâtardis, abâtardissons, abâtardissez ; aie abâtardi, ayons abâtardi, ayez abâtardi ;
(en) abâtardissant.

s’abâtardir : devenir bâtard, dégénérer.

je m’abâtardis, tu t’abâtardis, il s’abâtardit, nous nous abâtardissons, vous vous abâtardissez, ils s’abâtardissent ;
je m’abâtardissais ; je m’abâtardis ; je m’abâtardirai ; je m’abâtardirais ;
je me suis abâtardi(e) ; je m’étais abâtardi(e) ; je me fus abâtardi(e) ; je me serai abâtardi(e) ; je me serais abâtardi(e) ;
que je m’abâtardisse, que tu t’abâtardisses, qu’il s’abâtardisse, que nous nous abâtardissions, que vous vous abâtardissiez, qu’ils s’abâtardissent ;
que je m’abâtardisse, qu’il s’abâtardît, que nous nous abâtardissions ; que je me sois abâtardi(e) ; que je me fusse abâtardi(e) ;
abâtardis-toi, abâtardissons-nous, abâtardissez-vous ; sois abâtardi(e), soyons abâtardies, soyons abâtardis, soyez abâtardi(e)(es)(s) ;
(en) s’abâtardissant.

un abâtardissement :

  • l’action de rendre progressivement bâtard ; le résultat de cette action ;
  • une altération portant atteinte à la vigueur originelle.

Le mot bâtard est attesté en latin médiéval sous la forme bastardus dont l’origine est obscure.

abat-carre, abat-carrer

abat-carrer : utiliser un abat-carre pour adoucir les arêtes du cuir.

abat-chauvée

une abat-chauvée : une laine de basse qualité.
des abat-chauvées

Ce nom est composé d’abat (abattre 1) et de chauvée, un dérivé de formation obscure, peut-être de chaux avec l’influence du latin calvus, ou à partir des formes dialectales de chaux.

abatée

une abattée ou abatée :

  • le mouvement de la proue d’un navire dont la ligne s’éloigne du lit du vent, de la direction du vent ;
  • une chute en piqué à la suite d’une perte de vitesse qui rompt l’équilibre horizontal de l’avion.

Ce nom est dérivé d’abattre, un terme maritime « s’écarter du rumb ou de la direction du vent qui doit régler la conduite du vaisseau ».

abat-faim

un abat-faim : un plat de résistance servi au commencement d’un repas.
des abat-faims (anciennement : des abat-faim)

Ce nom est composé d’abat (abattre) et faim.

abat-feuille

un abat-feuille : un dispositif destiné à maintenir la feuille sur le cylindre de la presse d’imprimerie.
des abat-feuilles

Ce nom est composé d’abat (abattre) et feuille.

abat-flanc

un abat-flanc : un bat-flanc, une planche suspendue verticalement par des cordes à une certaine hauteur au-dessus du sol d’une écurie et qui sépare deux chevaux.
des abat-flancs

Ce nom est une forme dialectale pour bat-flanc.

abat-foin

un abat-foin : une trappe permettant de faire tomber directement le foin du grenier.
des abat-foins

Ce nom est composé d’abat (abattre) et foin.

abatis

des abatis : voir abattis (ci-dessus).

abat-joue

On a lu une abat-joue pour une abajoue (ci-dessus) par étymologie populaire.

abat-jour

un abat-jour :

  • un dispositif destiné à rabattre la lumière d’une lampe ;
  • une visière ;
  • un casque colonial ;
  • une ouverture percée obliquement dans un mur pour donner à un lieu plus de lumière ;
  • un volet incliné ou une persienne servant à masquer cette ouverture ou à la protéger contre le soleil.

des abat-jours

Ce nom est composé d’abat (abattre) et jour.

abaton

Abaton en grec άβατο (préfixe privatif ά +βαίνω, marcher} ou άβατον dans sa forme archaïque, lieu d’accès interdit. Cette inscription indiquait les endroits tabous dans certains sanctuaires, mais le mot est également synonyme de portique d’incubation dans les sanctuaires guérisseurs.

abat-relui, abat-reluit

un abat-relui ou abat-reluit : un abat-jour pour vieillards.

Ce nom argotique est composé d’abat (abattre) au sens propre et de relui, un terme d’argot attesté depuis 1800 au sens « jour », le reluis « le jour » (du participe passé de reluire).

abats

des abats :

  • des parties accessoires d’animaux tués pour la consommation ;
  • en savoir plus : dictionnaire des sciences animales.

voir : abat, abattage, abattis (ci-dessus).

abat-son

un abat-son : un ensemble de lames insérées dans les baies d’un clocher pour rabattre le son vers le sol.
des abat-sons

Ce terme technique d’architecture, monosémantique, apparait au 19ème siècle : une certaine confusion existe alors entre abat-son et abat-vent qui tendent à se différencier à l’époque contemporaine, chaque terme retrouvant son sens étymologique, abat-vent étant plutôt associé à l’idée d’intempérie, et abat-son aux phénomènes sonores.

abattable, abattage, abattant, abattée, abattement, abatteur, abattis, abattoir, abattre, abattu, abattue, abattures

elle, il est abattable : peut être abattu(e).

un abattage :

  • l’action de faire tomber ;
  • l’action d’abatte pour tuer ;
  • en savoir plus : CNRTL ; dictionnaire des sciences animales.

Ce nom a aussi été écrit abatage.

abattage, assassinat, exécution, homicide et meurtre : ces cinq noms ne sont pas synonymes. Dictionnaire des difficultés de la langue française.

une tablette abattante : une tablette que l’on peut abaisser.

un abattant :

  • un objet qui peut se rabattre ;
  • une pièce d’un meuble ou d’un siège que l’on peut abaisser et lever à volonté ;
  • la pièce du métier à bas qui fait descendre les platines à plomb ;
  • un rabat quelconque ;
  • un ouvrier qui abat la roche.

Ce mot a aussi été écrit abatant.

une abattée ou abatée :

  • le mouvement de la proue d’un navire dont la ligne s’éloigne du lit du vent, de la direction du vent ;
  • une chute en piqué à la suite d’une perte de vitesse qui rompt l’équilibre horizontal de l’avion.

un abattement :

  • l’action d’abattre ; le résultat de l’action d’abattre ;
  • un abattage, l’action de faire tomber ;
  • un retranchement, une réduction d’une somme d’argent ;
  • une diminution des forces physiques ou morales ;
  • sens anciens : CNRTL.

une abatteuse, un abatteur :

  • celle, celui qui abat ;
  • en savoir plus : CNRTL.

un abattis ou abatis :

  • l’action d’abattre ; ce qui est abattu ;
  • un ensemble d’arbres abattus et laissés sur place après la coupe ;
  • au Canada, dans les régions en voie de défrichement, un terrain qui n’est pas encore complètement essouché ;
  • un obstacle artificiel formé d’arbres abattus ;
  • un sentier frayé par les fauves passant régulièrement par le même endroit ;
  • un amoncellement d’objets abattus.

des abattis ou abatis :

  • des abats, particulièrement de volailles ;
  • les bras et les jambes.

numéroter ses abattis : être sur ses gardes contre les coups de son adversaire notamment au moment d’engager la lutte, comme si on risquait de ne pas retrouver, après le combat, la disposition de ses membres.

Si chacun se souvient de la menace « Numérote tes abattis ! », il peut y avoir une hésitation entre les graphies abattis et abatis ou abattée et abatée, en raison de la préférence élitiste pour les complications. L’évidence est pourtant de les écrire comme abattre. Pour les autres mots dérivés, la question ne se pose plus. Qui écrit encore un abatant ou un abatoir ? Si la graphie d’un abattoir date d’il y a deux cents ans, celle d’un abattant ne s’est imposée qu’en 1932.

un abattoir :

  • un établissement d’abattage des animaux destinés à la consommation ;
  • un lieu où sont massacrés des êtres humains ; un lieu où sont massacrées des opinions, etc. ;
  • un tribunal correctionnel où les sentences sont rendues sans véritable débat ;
  • une guillotine ;
  • une cellule ou un cachot des condamnés à mort ;
  • un atelier ou une usine, où les ouvriers sont surveillés comme dans une cellule de condamnés à mort ;
  • un lieu de rendez-vous suspects.

On a aussi lu un abatoir.

abattre :

  • provoquer la chute, la destruction ou la mort, d’un être animé ou inanimé ;
  • priver brusquement quelqu’un des forces physiques ou morales, sous l’action d’une violente contrariété ;
  • en savoir plus : CNRTL.

j’abats, tu abats, il abat, nous abattons, vous abattez, ils abattent ;
j’abattais ; j’abattis ; j’abattrai, j’abattrais ;
j’ai abattu ; j’avais abattu ; j’eus abattu ; j’aurai abattu ; j’aurais abattu ;
que j’abatte, que tu abattes, qu’il abatte, que nous abattions, que vous abattiez, qu’ils abattent ;
que j’abattisse, qu’il abattît, que nous abattissions ; que j’aie abattu ; que j’eusse abattu ;
abats, abattons, abattez ; aie abattu, ayons abattu, ayez abattu ;
(en) abattant.

s’abattre : tomber brusquement.

s’abattre : tomber brusquement ou perdre sa position verticale, sous l’effet d’une force ou d’un choc violents.

s’abattre sur : tomber brusquement et violemment sur un être de manière à le priver de ses forces ou de sa vie.

je m’abats, tu t’abats, il s’abat, nous nous abattons, vous vous abattez, ils s’abattent ;
je m’abattais ; je m’abattis ; je m’abattrai, je m’abattrais ;
je me suis abattu(e) ; je m’étais abattu(e) ; je me fus abattu(e) ; je me serai abattu(e) ; je me serais abattu(e) ;
que je m’abatte, que tu t’abattes, qu’il s’abatte, que nous nous abattions, que vous vous abattiez, qu’ils s’abattent ;
que je m’abattisse, qu’il s’abattît, que nous nous abattissions ; que je me sois abattu(e) ; que je me fusse abattu(e) ;
abats-toi, abattons-nous, abattez-vous ; sois abattu(e), soyons abattues, soyons abattus, soyez abattu(e)(es)(s) ;
(en) s’abattant.

elles se sont abattues, elles sont abattues.

elles se sont abattu les murs, elles ont abattu les murs, elles se les sont abattus.

elle est abattue, il est abattu :

  • est abaissé(e), affaissé(e) ;
  • est privé(e) de ses forces physiques ou morales.

à bride abattue :

  • avec la bride retombée sur le cou du cheval ; 
  • très vite.

à l’abattu : la position abattue du chien de fusil.

une abattue :

  • la retombée d’une voute ;
  • dans les salines, le travail d’une chaudière pleine d’eau salée, depuis le moment où on la met au feu jusqu’à celui où on la laisse reposer ;
  • l’action d’un vaisseau qui suit la direction du vent en se retournant.

des abattures : à la chasse à courre, les traces laissées par le grand gibier qui abat les broussailles par son ventre.

Le verbe abattre est emprunté au latin abbattere (en bas latin : abbattuere), seulement depuis le 6ème siècle, « faire tomber, détacher (de quelque chose) » mais d’autres langues attestent son existence antérieure. Pour comparaison, le verbe battre est emprunté au latin battĕre, de battuĕre « frapper le visage de quelqu’un ». Ce verbe, apparu sous la forme abatre, est devenu abbatre puis abbattre et enfin abattre.

abat-vent

un abat-vent :

  • un dispositif destiné à protéger des intempéries les fenêtres, les cheminées, les plantations horticoles ;
  • une espèce d’auvent, servant aussi à rabattre le son des cloches.

des abat-vents

Ce terme technique d’architecture est apparu au 14ème siècle : au 19ème siècle; une certaine confusion existe alors entre abat-son et abat-vent qui tendent à se différencier à l’époque contemporaine, chaque terme retrouvant son sens étymologique, abat-vent étant plutôt associé à l’idée d’intempérie, et abat-son aux phénomènes sonores.

abat-voix

un abat-voix : un dais placé au-dessus d’une chaire d’église et facilitant l’audition du prédicateur.
des abat-voix

Ce nom est composé d’abat (abattre) et voix.

abax

On a lu un abax pour un abaque, une table ou tablette.

abaxial

elle est abaxiale, il est abaxial :

  • en anatomie, se rattache parallèlement à l’axe ;
  • est éloigné(e) de l’axe.

elles sont abaxiales, ils sont abaxiaux

abaya

une abaya : un long vêtement porté par certaines femmes musulmanes, forme traditionnelle du hijab.

abbadie

une abadie ou une abbadie, une, un abadis : un grand rassemblement de badauds, une foule, une multitude.

le signe d’Abadie : une analgésie avec pression indolore du tendon d’Achille, observée dans le tabès.

Ce nom se rattache probablement aux représentants méridionaux du latin batare « être ouvert », en ancien provençal badar « être ouvert, s’ouvrir, ouvrir la bouche, regarder bouche bée » (voir : badaud), en franco-provençal abada « donner le large au bétail en le faisant sortir des étables pour le mener paitre » (voir : abader) avec le suffixe -is, -ie marquant une formation déviante et exprimant une idée de rassemblement, le premier avec une nuance péjorative. L’étymon italien ab(b)adia « abbaye » n’est pas acceptable, le sens de « foule » n’étant pas attesté en italien, ni même en provençal.

abbasside, Abbassides

elle, il est abbasside : se rapporte aux Abbassides, fait partie de cette dynastie.

abbatial

elle est abbatiale, il est abbatial :

  • appartient à l’abbaye en tant que communauté religieuse ;
  • constitue un élément d’une abbaye en tant que bâtiment ;
  • appartient à l’abbé ou à l’abbesse en tant que chef d’une communauté religieuse.

elles sont abbatiales, ils sont abbatiaux

une (église, chapelle) abbatiale : l’église, la chapelle d’une abbaye.

un (bâtiment, palais) abbatial : le logis de l’abbé et des moines dans un monastère.

Le mot abbatial est formé sur le latin abbatia (voir : abbaye), ou plus probablement emprunté au latin médiéval abbatialis « qui appartient à l’abbé, ou à l’abbaye ». Pour la formation du substantif féminin, comparer avec (église) cathédrale, collégiale.

abbatiat

un abbatiat :

  • la dignité, la fonction d’abbé d’un monastère ;
  • le temps d’exercice de cette fonction.

Ce nom est formé sur abbatial.

abbaye

une abbaye :

  • un monastère placé sous la direction d’un abbé ou d’une abbesse ;
  • la communauté religieuse d’hommes ou de femmes vivant dans le monastère ;
  • un bâtiment occupé actuellement ou autrefois par une communauté religieuse ;
  • le monastère envisagé du point de vue de la part de ses revenus constituant un bénéfice ecclésiastique donné à un abbé séculier ou commendataire ;
  • une maison de tolérance ;
  • un refuge de voleurs, de vagabonds ;
  • une prison ;
  • une guillotine.

Le nom (une) abbaye vient du latin ecclésiastique abbātiā depuis 651 au sens de « charge, dignité d’abbé », « monastère placé sous la direction d’un abbé », depuis 798 au sens de « monastère placé sous la direction d’un abbé », depuis 825-830, au sens « ensemble des domaines et des autres droits profitables attachés à la fonction d’abbé ».

abbé, abbesse, abbéton

un abbé :

  • le supérieur ecclésiastique exerçant sa juridiction sur une abbaye ou un monastère régulier ;
  • un bénéficiaire partiel du revenu, séculier ou laïc, d’un monastère sur lequel il n’existe aucune juridiction ;
  • un titre donné à un clerc qui se destine à exercer ou le plus souvent exerce la fonction sacerdotale, depuis le clerc tonsuré jusqu’au vicaire général s’il n’est pas prélat.

une abbesse :

  • la supérieure d’une abbaye ou d’un monastère de religieuses ;
  • une maitresse d’une maison de prostitution.

On a lu aussi abesse.

un abbéton : par plaisanterie, un jeune abbé, un curaillon, un cureton.

Le nom (un) abbé est emprunté au latin chrétien abbātem (accusatif de abbás, d’où la forme ábes) emprunté lui-même à l’araméen par l’intermédiaire du grec ecclésiastique α ́ ϐ ϐ α ̃ « père » (en s’adressant à Dieu) ». Ce nom a déjà eu la forme latine abba, puis est entré dans la langue française sous la forme abé puis abbat, abeit, abbeit, abbet.

Le nom (une) abbesse vient du latin ecclésiastique abbatissa.

Le nom (un) abbéton est dérivé d’abbé, avec les suffixes -et, -on, peut-être d’après cureton ou le provençal abatoun, abachoun, abetoun, abechoun.

Abbeville, abbevillois, abbevillien

elle est abbevilloise, il est abbevillois : est d’Abbeville, une ville en France.
une Abbevilloise, un Abbevillois

elle est abbevillienne, il est abbevillien (en préhistoire et géologie).
l’abbevillien

ABC

un ABC ou abécé, abécédé :

  • les premières lettres de l’alphabet, symboles de l’alphabet complet ;
  • un petit livre destiné à apprendre la lecture aux enfants à partir des lettres de l’alphabet.

un ordre abécédaire : alphabétique.

un temps abécédaire : qui en est à l’A.B.C. quant au niveau des connaissances.

un abécédaire :

  • un manuel scolaire pour apprendre l’A.B.C. ;
  • un ouvrage élémentaire.

Le nom (un) abécédaire est emprunté au latin au latin abecedarius « de l’alphabet ».

abcédation, abcéder, abcès

Ces mots se prononcent généralement [aps].

A. une abcédation : une formation d’un abcès.

une tumeur abcédée : transformée en abcès.

abcéder ou s’abcéder : se transformer en abcès.

j’abcède, tu abcèdes, il abcède, nous abcédons, vous abcédez, ils abcèdent ;
j’ai abcédé ; j’abcédais ; j’abcédai ; j’abcèderai ou j’abcéderai ; j’abcèderais ou j’abcéderais ;
que j’abcède, que tu abcèdes, qu’il abcède, que nous abcédions, que vous abcédiez, qu’ils abcèdent ;
que j’abcédasse, qu’il abcédât, que nous abcédassions ; que j’aie abcédé ; que j’eusse abcédé ;
abcède, abcédons, abcédez ; aie abcédé, ayons abcédé, ayez abcédé ;
(en) abcédant.

elle s’abcède, elles s’abcèdent, elle s’est abcédée, elles se sont abcédées,…

un abcès (1) : un amas de pus collecté dans une cavité néoformée résultant de la nécrose de liquéfaction d’un tissu solide refoulant les tissus mous voisins.

un micro-abcès ou microabcès

un abcès (2) : une situation anormale, devenue intolérable et appelant une intervention rapide et énergique pour y mettre fin.

Le verbe abcéder est emprunté au latin abscedere « se former en abcès », un terme médical calqué sur le grec α ̓ φ ι ́ σ τ α μ α ι, « s’écarter, se désagréger ».

Le nom (un) abcès est emprunté au latin abscessus « éloignement » devenu un terme médical par équivalence du grec α ̓ π ο ́ σ τ η μ α. Le nom abcès a longtemps été en concurrence avec apostume et apostème.

abdalas

un abdalas : un nom des religieux en Perse, correspondant à derviche chez les Turcs, à moine chez les chrétiens.

Le nom (un) abdalas est emprunté à l’arabe abdallah « serviteur de Dieu » qui continue à être employé comme nom propre (Abd Allah).

Abdère, abdéritain, abdérite

elle est abdéritaine, il est abdéritain : est d’Abdère, une ville de l’ancienne Thrace.
une Abdéritaine ou Abdérite, un Abdéritain ou Abdérite

Le mot abdéritain est emprunté au latin abderitanus « d’Abdère ». [La sottise des Abdéritains était proverbiale.]

abdicataire, abdication, abdiquer

elle, il est abdicataire : a abdiqué.

une abdication :

  • une renonciation à de hautes fonctions, à l’autorité souveraine ;
  • une aliénation des volontés particulières au profit d’une volonté supérieure de type juridique ou morale ;
  • l’action de renoncer à une valeur ou à un sentiment considérés comme étant de grand prix.

abdiquer :

  • renoncer, de plein gré ou non, à de hautes fonctions, à l’autorité souveraine ;
  • renoncer à toute espèce de puissance, de droit ou de charge ;
  • renoncer à quelque chose ;
  • renoncer à agir.

Le nom (une) abdication est emprunté au latin abdicatio.

Le verbe abdiquer est emprunté au latin abdicare (comme dīcere, abdicere, dīcare, terme technique à son origine) « se refuser à reconnaitre, renier (un fils) ».

abdocentèse

une abdocentèse : une ponction de l’abdomen.

un liquide d’abdocentèse

abdomen

un abdomen :

  • la partie du tronc comprise entre le thorax dont il est séparé par le diaphragme au-dessus et le pelvis, avec lequel il communique par l’ouverture supérieure du pelvis, au-dessous ;
  • la partie postérieure du corps de certains invertébrés, des arthropodes.

Le nom (un) abdomen est emprunté au latin abdomen.

abdominal, abdominaux, -abdominien, abdominocardiaque, abdomino-colique, abdomino-coraco-huméral, abdomino-costal, abdomino-diaphragmatique, abdomino-génital, abdomino-guttural, abdomino-huméral, abdomino-ombilical, abdomino-pectoral, abdominopelvien, abdomino-périnéal, abdominoplastie, abdomino-scapulaire, abdominoscopie, abdominoscopique, abdomino-scrotal, abdomino-thoracique, abdomino-utérotomie, abdomino-vaginai, abdoplastie

elle est abdominale, il est abdominal : se rapporte à l’abdomen.
elles sont abdominales, ils sont abdominaux

A. des abdominaux :

  • des muscles ;
  • des exercices de gymnastique.

B. les abdominaux : un ordre de poissons.

un réflexe abdominocardiaque : chacune des réponses réflexes du rythme cardiaque provoquées par toute excitation du sympathique abdominal.

un ligament abdomino-colique

elle est abdomino-coraco-humérale,il est abdomino-coraco-huméral, elles sont abdomino-coraco-humérales, ils sont abdomino-coraco-huméraux
un abdomino-coraco-huméral, des abdomino-coraco-huméraux

elle est abdomino-costale, il est abdomino-costal, elles sont abdomino-costales, ils sont abdomino-costaux

elle, il est abdomino-diaphragmatique

un nerf grand abdomino-génital, un nerf petit abdomino-génital, des nerfs abdomino-génitaux

elle est abdomino-gutturale, il est abdomino-guttural, elles sont abdomino-gutturales, ils sont abdomino-gutturaux
un abdomino-guttural, des abdomino-gutturaux

elle est abdomino-humérale, il est abdomino-huméral, elles sont abdomino-humérales, ils sont abdomino-huméraux
un abdomino-huméral, des abdomino-huméraux

elle est abdomino-ombilicale, il est abdomino-ombilical, elles sont abdomino-ombilicales, ils sont abdomino-ombilicaux

elle est abdomino-pectorale, il est abdomino-pectoral, elles sont abdomino-pectorales, ils sont abdomino-pectoraux

la cavité abdomino-pelvienne : l’ensemble des cavités abdominale et pelvienne qui communiquent largement par l’orifice supérieur du pelvis.
un syndrome douloureux ostéomusculo-articulaire abdominopelvien bénin

une amputation abdominopérinéale : une intervention d’exérèse complète du rectum et de l’anus, terminée par une colostomie définitive, pratiquée en cas de cancer du bas rectum et de cancer du canal anal.
il est abdomino-périnéal, elles sont abdomino-périnéales, ils sont abdomino-périnéaux

une abdominoplastie ou abdoplastie : une intervention de chirurgie réparatrice ou esthétique de l’abdomen.

elle, il est abdomino-scapulaire

une abdominoscopie : un examen de l’abdomen qui se fait à l’aide du palper et de la percussion sur le doigt ou sur le plessimètre.
elle, il est abdominoscopique : concerne l’abdominoscopie.

elle est abdomino-scrotale, il est abdomino-scrotal, elles sont abdomino-scrotales, ils sont abdomino-scrotaux

elle, il est abdomino-thoracique

une abdomino-utérotomie

une expression abdomino-vaginale : l’expression abdominale, l’évacuation du placenta par compression de l’utérus à travers la paroi abdominale.
il est abdomino-vaginai, elles sont abdomino-vaginaies, ils sont abdomino-vaginaux

un plexus aortico-abdominal

un (muscle) costo-abdominien

un (muscle) iléo-abdominien

une désarticulation interilio-abdominale : une amputation du membre inférieur en passant dans l’interligne coxofémoral, comportant selon les cas un sacrifice plus ou moins important de l’os iliaque et des muscles de l’abdomen et du pelvis.

elle est latéro-abdominale, il est latéro-abdominal : se rapporte aux parois latérales de l’abdomen.
elles sont latéro-abdominales, ils sont latéro-abdominaux

elle est lombo-abdominale ou lombo-abdominienne, il est lombo-abdominal ou lombo-abdominien : se rapporte, appartient aux lombes et à l’abdomen.
elles sont lombo-abdominales ou lombo-abdominiens, ils sont lombo-abdominaux ou lombo-abdominiens

le triangle lombo-costo-abdominal

un insecte microgastre : qui a un petit abdomen.

un hématome pelvi-abdominal ou thrombus pelvi-abdominal : un hématome génital des suites de couches débordant le plancher pelvien et s’étendant vers l’espace rétropéritoneal du petit bassin et de l’abdomen, jusque vers les piliers du diaphragme.
elle est pelvi-abdominale, elles sont pelvi-abdominales, ils sont pelvi-abdominaux

des rameaux phrénico-abdominaux : les branches motrices terminales du nerf phrénique destinées à l’innervation du muscle diaphragme.

une plaie thoracoabdominale : une plaie des viscères à la fois thoraciques et abdominaux.
un signe thoracoabdominal : sur une radiographie thoracique de face, signe permettant de situer l’origine d’une masse dans le médiastin postéro-inférieur.
une endoprothèse vasculaire thoraco-abdominale
un anévrisme thoraco-abdominal
elles sont thoracoabdominales, ils sont thoracoabdominaux

une grossesse tubo-abdominale, il est tubo-abdominal, elles sont tubo-abdominales, ils sont tubo-abdominaux

Le mot abdominal est dérivé d’abdomen, avec le suffixe -al.

abducens, abducentis

un nerf abducens : un nerf crânien moteur appartenant à la sixième paire.

une eminentia abducentis

abducteur

un (muscle) abducteur : un muscle qui provoque un mouvement par lequel un membre ou un segment de membre s’écarte de l’axe médian du corps.

un tube abducteur : un tube à l’aide duquel on recueille les gaz dans une réaction chimique.

Ce mot est un dérivé savant de abducere, voir abduction.

abductif

un raisonnement abductif : un raisonnement qui permet d’augmenter la vraisemblance d’une hypothèse par l’ajout de nouveaux faits. On lit aussi un raisonnement par abduction, une abduction, une inférence abductive. Vocabulaire de l’intelligence artificielle (Office québécois de la langue française)

abduction

une abduction :

  • un mouvement par lequel un membre ou un segment de membre s’écarte de l’axe médian du corps ;
  • un mouvement d’un organe des sens vers le dehors ;
  • un syllogisme aristotélicien dans lequel, la majeure étant certaine, mais la mineure seulement probable, la conclusion n’est elle-même que probable.

Le nom (une) abduction est dérivé du latin abducĕre « action d’emmener, action d’enlever » (ab ducere : éloigner de).

abductus

un hallux abductus ou hallux valgus : une déformation du premier orteil qui est anormalement dévié en dehors.

un metatarsus abductus ou metatarsus valgus, pes abductus : une déformation du pied dans laquelle l’avant-pied est porté en dehors, latéralement, par rapport à l’axe de l’arrière-pied.

abécé, abécédaire, abécédé

un ABC ou abécé, abécédé :

  • les premières lettres de l’alphabet, symboles de l’alphabet complet ;
  • un petit livre destiné à apprendre la lecture aux enfants à partir des lettres de l’alphabet.

un ordre abécédaire : alphabétique.

un temps abécédaire : qui en est à l’A.B.C. quant au niveau des connaissances.

un abécédaire :

  • un manuel scolaire pour apprendre l’A.B.C. ;
  • un ouvrage élémentaire.

Abécédaire : Gallica vous conseille.

Le nom (un) abécédaire est emprunté au latin au latin abecedarius « de l’alphabet ».

abéchement, abécher, abecquage, abecquement, abecquer, abecqueuse

un abecquement ou abéchement : l’action d’abécquer ou d’abécher, de donner la becquée.

abecquer ou abéquer, abécher ou abicher :

  • pour un oiseau, donner la becquée à un oiseau trop jeune pour prendre lui-même sa nourriture ;
  • en fauconnerie, donner à l’oiseau de proie une partie seulement de son pât ordinaire, afin de l’exciter à voler peu après ;
  • porter la nourriture à la bouche de quelqu’un ;
  • nourrir ;
  • attirer, mettre en gout.

j’abèche, tu abèches, il abèche, nous abéchons, vous abéchez, ils abèchent ;
j’ai abéché ; j’abéchais ; j’abéchai ; j’abècherai ou j’abécherai ; j’abècherais ou j’abécherais ;
que j’abèche, que tu abèches, qu’il abèche, que nous abéchions, que vous abéchiez, qu’ils abèchent ;
que j’abéchasse, qu’il abéchât, que nous abéchassions ; que j’aie abéché ; que j’eusse abéché ;
abèche, abéchons, abéchez ; aie abéché, ayons abéché, ayez abéché ;
(en) abéchant.

s’abecquer : se donner mutuellement la becquée.

voler à l’abéquage ou à l’abecquage : voler dans la maison où l’on s’est engagé comme domestique.

une abecqueuse ou abéqueuse :

  • une nourrice ;
  • une maitresse d’hôtel ;
  • une voleuse qui dévalise les magasins de nouveautés en se servant d’un enfant.

Le verbe abecquer est dérivé de bec, avec le préfixe -a.

abée

une abée :

  • une ouverture pour le passage de l’eau qui fait mouvoir un moulin ;
  • un canal de décharge pour l’écoulement de l’eau quand un moulin ne tourne pas.

Le nom (une) abée est une forme agglutinée de la bee, du participe passé de l’ancien français baër « ouvrir ».

abeillage, abeille, abeillé, abeiller, abeillier, abeillon

A. un abeillage ou aboilage : un droit seigneurial sur les abeilles et leurs productions.

B. un abeillage :

  • une apiculture, un élevage des abeilles ;
  • un abeillon, un essaim d’abeilles.

une abeille :

  • un insecte hyménoptère vivant en colonie et produisant la cire et le miel ;
  • en savoir plus : dictionnaire des sciences animales ;
  • autres sens : CNRTL.

un objet abeillé, un vêtement abeillé : qui est garni d’abeilles.

un abeiller ou abeillier : un rucher.

l’industrie abeillère : relative aux abeilles.

un abeillon : un essaim d’abeilles.

un nida ou nid-d’abeilles : un matériau.

un nid-d’abeilles : un ornement en broderie ; un tissu avec des alvéoles légèrement en relief.

Vocabulaire (Thésaurus) autour du thème de l’abeille : Wiktionnaire.

  • abeille à miel, abeille mellifique, abeille commune, Apis mellifera, Apis cerana, mouche à miel (familier), mélipone ;
  • abeille solitaire, abeille charpentière, abeille maçonne, abeille tapissière, mégachile, abeille des sables, andrène, abeille d’eau, notonecte, cuculines ;
  • reine, ouvrière, faux bourdon, essaim, jet, jetée, colonie, ventileuse, larve, couvain ;
  • jabot, brosse, dard, aiguillon, venin ;
  • bourdonnement, essaimage, essaimement, eusocialité, nid d’abeilles, pollinisation, trophallaxie ;
  • gelée royale, nectar des fleurs, miel, miellat, royalactine ;
  • butiner, bourdonner, essaimer, jeter, polliniser, enfumer ;
  • mellifère, mellifique, apicole, hétérogyne, apifuge, xylocope, apivore ;
  • miel, cire d’abeille, pollen, gelée royale, propolis, venin, alvéole, opercule, rayon, gâteau ;
  • apithérapie, apiphobie, piqûre, allergie, choc anaphylactique ;

Le nom (un) aboilage est dérivé de aboille (une forme régionale d’abeille).

Le nom (une) abeille est emprunté à l’ancien provençal abelha, du latin apicula.

Le nom (une) mélitte (= une plante) est emprunté au latin scientifique melittis melissophyllum, en grec attique μ ε ́ λ ι τ τ α « abeille ».

Avette est une forme régionale ou vieillie d’abeille. Ces deux noms sont issus de diminutifs de apis, le nom latin de cet insecte : avette est tiré de apitta et abeille de apicula. Si avette se lit encore chez Giono, ce nom fut surtout en vogue à la Renaissance. […] L’importance du rôle économique de l’abeille et la manière dont on la nomme (son nom n’est pas tiré d’une racine indo-européenne unique) pourraient amener à penser qu’elle a été l’objet de ce qu’ethnologues et linguistes appellent un tabou linguistique. En savoir plus : Académie française.

Un exemple classique est celui du nom de « l’abeille ». En latin, le mot était semble-t-il ape (forme de l’accusatif sans -m, nominatif apis). Je dis “semble-t-il” parce que, de l’Antiquité latine, nous sont parvenus surtout des textes littéraires, même s’ils sont variés, et très peu de chose de la langue des paysans. Le terme apem est rare dans les sources écrites. En savoir plus : Les billets de François Jacquesson.

Abel, abélien

1. une fonction abélienne : introduite en analyse par le mathématicien norvégien Niels Abel.
un groupe abélien

une fonction hyperabélienne, un groupe hyperabélien (en mathématiques)

2. elle est abélienne, il est abélien : tient d’Abel, est relative, est relatif à Abel, le frère de Caïn.

Abelspora

Abelspora : un genre de protozoaires microspora.

Abénaquis, Abénakis

elle est abénaquise, il est abénaquis : est relative, est relatif aux Amérindiens appartenant à un groupe de nations algonquiennes assez étroitement apparentées qui, à l’époque de la colonisation, vivaient près de la côte atlantique.
une Abénaquise, un Abénaquis : une,un autochtone d’Amérique du Nord dont la langue appartient à la famille algonquienne et dont la culture et la civilisation sont historiquement liées au territoire qui correspond aujourd’hui au sud du Québec, à l’ouest de l’État du Maine et au nord de la Nouvelle-Angleterre.

l’abénaquis : une langue.

Abénaquis, Abénakis et leurs variantes féminines respectives sont des mots d’origine algonquienne qui signifient « peuple du levant, peuple de l’est », par référence à la Nouvelle-Angleterre.

En savoir plus : Office québécois de la langue française.

abéquage, abéquer, abéqueuse

abéquer, voler à l’abéquage, une abéqueuse : voir abecquer (ci-dessus).

j’abèque, tu abèques, il abèque, nous abéquons, vous abéquez, ils abèquent ;
j’ai abéqué ; j’abéquais ; j’abéquai ; j’abèquerai ou j’abéquerai ; j’abèquerais ou j’abéquerais ;
que j’abèque, que tu abèques, qu’il abèque, que nous abéquions, que vous abéquiez, qu’ils abèquent ;
que j’abéquasse, qu’il abéquât, que nous abéquassions ; que j’aie abéqué ; que j’eusse abéqué ;
abèque, abéquons, abéquez ; aie abéqué, ayons abéqué, ayez abéqué ;
(en) abéquant.

aber

un aber : un estuaire d’une petite rivière en forme de crique ou d’anse et servant de lieu de relâche pour les bateaux de pêche y échouant.

Aber-Benoît, Aber-Ildut, Aber-Wrach, Aberdéen, Aberconway, etc.

Le nom (un) aber vient d’un mot breton emprunté au français havre.

abergement

Quelques villages sont nommés L’Abergement, ou Abergement, ou Labergement, près de la Suisse, en Franche-Comté ou en Savoie.

aberrance, aberrant, aberration, aberrer, aberrographe, aberroscope

une aberrance :

  • le caractère d’une grandeur qui dans une série d’observations s’écarte nettement de la valeur moyenne ;
  • une aberration, une anomalie.

elle est aberrante, il est aberrant :

  • s’écarte de la norme attendue, va contre la logique ou la vérité ;
  • présente des caractères non conformes à la norme biologique attendue.

une aberration :

  • une déviation, un écart par rapport à la norme attendue ;
  • une déviation apparente de la lumière envoyée par un astre, et que divers procédés permettent de corriger ;
  • un défaut de l’image d’un objet vu à travers une lentille ;
  • une anomalie, une déviation hors de l’état normal ;
  • un égarement des sens ;
  • des troubles du cerveau ;
  • le caractère d’un phénomène aberrant, c’est-à-dire qui s’écarte de la règle générale et constitue une exception ;
  • une déviation du jugement par rapport au bon sens ou à des habitudes de pensée ou de sentiment prises comme norme ;
  • une erreur, une absurdité, une folie.

une aberration de courbure (en mathématiques)

une aberration du gout : une manie non pathologique de manger des matériaux inhabituels.

aberrer dans la foule : s’égarer dans la foule.

aberrer :

  • s’écarter de la vérité, de la bonne règle, se tromper ;
  • s’écarter de la voie normale, dévier.

Le verbe aberrer ne s’emploie pratiquement qu’à l’infinitif.

un aberrographe

un aberroscope

Le nom (une) aberration est dérivé du verbe aberrer ou du latin aberrare. En astronomie, il est emprunté à l’anglais aberration, le terme exprimant le phénomène décrit par l’astronome anglais James Bradley en décembre 1728

Le verbe aberrer est emprunté au latin aberrare « s’écarter de ».

abessif

un abessif (en linguistique finno-ougrienne) : le cas marquant la notion « à l’extérieur ».

Le nom (un) abessif est dérivé du latin abesse « être absent ».

abêtifier, abêtir, abêtissant, abêtissement, abêtisseur, abêtissoir

abêtifier quelqu’un : le rendre progressivement comme bête, abruti, par paresse des facultés intellectuelles due au milieu ambiant.

abêtir : rendre bête, de manière à faire subir une diminution des facultés humaines les plus nobles.

j’abêtis, tu abêtis, il abêtit, nous abêtissons, vous abêtissez, ils abêtissent ;
j’abêtissais ; j’abêtis ; j’abêtirai ; j’abêtirais ;
j’ai abêti ; j’avais abêti ; j’eus abêti ; j’aurai abêti ; j’aurais abêti ;
que j’abêtisse, que tu abêtisses, qu’il abêtisse, que nous abêtissions, que vous abêtissiez, qu’ils abêtissent ;
que j’abêtisse, qu’il abêtît, que nous abêtissions ; que j’aie abêti ; que j’eusse abêti ;
abêtis, abêtissons, abêtissez ; aie abêti, ayons abêti, ayez abêti ;
(en) abêtissant.

s’abêtir :

  • devenir bête, stupide ;
  • s’abrutir.

je m’abêtis, tu t’abêtis, il s’abêtit, nous nous abêtissons, vous vous abêtissez, ils s’abêtissent ;
je m’abêtissais ; je m’abêtis ; je m’abêtirai ; je m’abêtirais ;
je me suis abêti(e) ; je m’étais abêti(e) ; je me fus abêti(e) ; je me serai abêti(e) ; je me serais abêti(e) ;
que je m’abêtisse, que tu t’abêtisses, qu’il s’abêtisse, que nous nous abêtissions, que vous vous abêtissiez, qu’ils s’abêtissent ;
que je m’abêtisse, qu’il s’abêtît, que nous nous abêtissions ; que je me sois abêti(e) ; que je me fusse abêti(e) ;
abêtis-toi, abêtissons-nous, abêtissez-vous ; sois abêti(e), soyons abêties, soyons abêtis, soyez abêti(e)(es)(s) ;
(en) s’abêtissant.

elles se sont abêties, elles sont abêties.

elles se sont abêti leurs partisans, elles ont abêti leurs partisans, elles se les sont abêtis.

elle est abêtissante, il est abêtissant :

  • rend bête ;
  • rend stupide.

un abêtissement : l’action d’abêtir ; l’état de celui qui est abêti.

une abêtisseuse, un abêtisseur : celle, celui qui abêtit.

un abêtissoir : un endroit où l’on s’abêtit.

Le verbe abêtifier est issu du croisement d’abêtir et de bêtifier.

Le verbe abêtir est dérivé de bête.

ab hoc et ab hac

ab hoc et ab hac :

  • confusément ;
  • à tort et à travers.

Cette expression latine familière (argot scolaire) signifiant « de celui-ci et de celle-là », est formée de la préposition ab (voir : à) et des formes pronominales hic, haec à l’ablatif. Elle a été surtout utilisée avant le 19ème siècle.

abhorrable, abhorré, abhorrer

elle, il est abhorrable : mérite d’être abhorré(e).

elle est abhorrée, il est abhorré :

  • est détesté(e) ;
  • est exécré(e).

abhorrer : avoir pour une personne ou une chose une antipathie telle qu’on ne saurait la voir ou y penser sans éprouver un frémissement et un mouvement tendant à s’en éloigner ou à l’éloigner.

Le verbe abhorrer, concurrencé jusqu’au 16ème siècle par avourir, aborir, aborrir, abhorrir et abhourir, est emprunté au latin abhorrere.

Le nom (une) horreur est emprunté au latin horror « hérissement, frissonnement ; frisson d’effroi ; frisson religieux ».

Le verbe adorer est emprunté au latin adorare, dérivé de orare « prier ».

abibac

un bibaccalauréat ou bibac : une certification de fin d’études secondaires délivrée simultanément à l’issue d’un examen unique à des élèves en France et dans un pays partenaire, et reconnue dans les deux pays pour l’accès à l’enseignement supérieur. L’« abibac », commun à la France et à l’Allemagne (de Abitur et « baccalauréat »), le « bachibac », commun à la France et à l’Espagne (de bachillerato et « baccalauréat ») et l’« esabac », commun à la France et à l’Italie (de esame di Stato et « baccalauréat ») sont des bibaccalauréats.

abicher

abicher : voir abecquer (ci-dessus).

abies, abiétacée, abiétate, abiétin, abiétiné, abiétinée, abiétique

un abies : le nom générique et scientifique du sapin, par opposition au picéa « épicéa », au larix « mélèze », au pinus « pin ».

les abiétacées : les pinacées, une famille d’arbres.
une abiétacée

un abiétate : un sel ou ester de l’acide abiétique.

une plante abiétine : qui présente certains caractères des abies.

elle est abiétinée, il est abiétiné : ressemble au sapin.

les abiétinées : la famille de conifères ayant le sapin pour type.

l’acide abiétique : que l’on trouve dans la résine de l’abies.

Le nom latin abies signifie « sapin ».

Abigaël, Abigaïl, abigaïl

Abigaël, Abigael, Abigaelle : des prénoms.

une abigaïl : une suivante, une soubrette, une femme de chambre.

Ce nom est emprunté à l’anglais abigail « suivante, servante » depuis 1671, de Abigail, le nom de la suivante dans The Scornfull Lady, une pièce de Beaumont et Fletcher, 1610, du nom d’une des épouses de David, un roi d’Israël, à comparer avec to abigail « rendre service », 1654, abigailship « condition de servante ». Le nom hébreu Ăbhigáyil, littéralement « mon père se réjouit », est formé de l’hébreu ābh « père » et gīl « se réjouir ».

abigéat

un abigéat : un détournement de bétail en vue de se l’approprier.

Le nom (un) abigéat est emprunté au latin abigeatus, terme juridique, « enlèvement de bétail » de abigere « enlever, détourner un troupeau ».

abigoti, abigotir

un esprit abigoti

abigotir : rendre bigot.

j’abigotis, tu abigotis, il abigotit, nous abigotissons, vous abigotissez, ils abigotissent ;
j’abigotissais ; j’abigotis ; j’abigotirai ; j’abigotirais ;
j’ai abigoti ; j’avais abigoti ; j’eus abigoti ; j’aurai abigoti ; j’aurais abigoti ;
que j’abigotisse, que tu abigotisses, qu’il abigotisse, que nous abigotissions, que vous abigotissiez, qu’ils abigotissent ;
que j’abigotisse, qu’il abigotît, que nous abigotissions ; que j’aie abigoti ; que j’eusse abigoti ;
abigotis, abigotissons, abigotissez ; aie abigoti, ayons abigoti, ayez abigoti ;
(en) abigotissant.

s’abigotir : devenir bigot.

Le mot bigot (= dont la dévotion étroite se fourvoie dans des manifestations formelles et/ou superstitieuses) est d’origine germanique.

-abilité

Il existe une centaine de noms terminés par –abilité en français. La plupart sont dérivés d’adjectifs français en -able ou d’adjectifs latins en –abilis ; quelques-uns sont empruntés de noms latins en –abilitas. À cette centaine de noms, on se gardera d’ajouter itinérabilité, qui désignerait la qualité d’un chemin sur lequel on peut randonner. Il n’existe en effet pas d’adjectif itinérable en français et le latin ne connaissait ni itinerabilis, ni itinerabilitas. Pour parler de la qualité d’un chemin praticable, le français préfèrera avoir recours à des périphrases ou au nom praticabilité, attesté, entre autres, chez Paul Ricœur et Lamartine. Académie française.

abimage, abîmage, abimation, abîmation

Québec.

un abimage (anciennement : abîmage) : un dégât, un désordre, un ravage.

une abimation (anciennement : abîmation) : une injure, un juron.

Ce nom est dérivé d’abimer « mettre en mauvais état, causer du dommage ». Le nom (une) abimation est dérivé d’abimer quelqu’un, le couvrir de paroles injurieuses ou dénigrantes. Voir le Dictionnaire historique du français québécois.

abime, abîme, abimé, abîmé, abimement, abîmement, abimer, abîmer

Selon les rectifications orthographiques de 1990, il est recommandé d’écrire sans accent circonflexe : un abîme, il est abîmé, un abîmement, abîmer, s’abîmer.

un abime

[on a aussi écrit abyme]

:

  • une cavité naturelle, aux parois abruptes, s’ouvrant au niveau du sol, sans fond apparent, considérée comme insondable ;
  • en savoir plus : CNRTL.

être au bord de l’abime : être dans une situation désespérée.

Abîme s’écrit avec un accent circonflexe sur le i dans la plupart de ses emplois. Cet accent indique que le i était auparavant suivi d’un s (on avait en latin abismus). Selon les rectifications de l’orthographe, on peut maintenant supprimer l’accent circonflexe sur ce i; ainsi, les graphies avec et sans accent circonflexe sont dorénavant acceptées.
On emploie couramment abîme dans un sens figuré pour exprimer un écart, un fossé entre des personnes ou des choses. Cet emploi vient du sens concret du mot, « précipice, cavité très profonde », aujourd’hui considéré comme littéraire.
Par extension de sens, abîme peut aussi exprimer l’idée d’une perte, d’un désastre ou de circonstances difficiles, voire tragiques.
Enfin, dans la langue soutenue ou littéraire, abîme peut se dire d’une chose impénétrable, insondable, en parlant entre autres d’un mystère, d’une énigme. La locution un abîme de sert quant à elle à exprimer l’idée d’un degré extrême, très élevé de quelque chose.
En savoir plus : Office québécois de la langue française.

en abime : au point central de l’écu, où une pièce ou figure est placée de telle façon que les autres pièces ou figures ne sont ni chargées, ni même touchées par elle et qu’elles apparaissent en relief, celle en abîme étant située comme au fond.

une mise en abyme ou mise en abime : un procédé artistique ou littéraire qui consiste à répéter un élément à l’intérieur d’éléments similaires.

Le nom abyme ne s’écrit avec un y que dans la locution en abyme (plus rarement écrite en abîme par certains auteurs), qui se dit d’une œuvre (récit, film, peinture) dans laquelle des éléments récurrents sont enchâssés les uns dans les autres. En littérature, le procédé de mise en abyme consiste à inclure une histoire secondaire dans l’histoire principale d’une œuvre de fiction. Ce second récit a la particularité d’être un résumé du récit principal, ou du moins de présenter un rapport de similitude avec celui-ci; il peut ainsi aider le lecteur à mieux comprendre le sens global de l’œuvre.
L’expression mise en abyme a été empruntée à l’héraldique (où elle désigne l’insertion d’un blason dans un autre blason) par le romancier André Gide pour illustrer le procédé qu’il a utilisé dans son œuvre Les faux-monnayeurs.
En savoir plus : Office québécois de la langue française.

elle est abimée, il est abimé :

  • est jeté(e), plongé(e) dans un abime ;
  • est absorbé(e) par une activité ou une préoccupation ;
  • a subi un dommage, une dégradation de sa valeur.

un abimement : l’action de s’abimer dans ou de s’abimer en ; un état qui en résulte ; l’action d’abimer ; un état qui en résulte.

A. abimer : jeter, plonger dans un abime.

s’abimer :

  • tomber, s’écrouler au fond d’une cavité, d’un creux de l’espace terrestre, marin, cosmique, de manière à disparaitre momentanément ou définitivement ;
  • disparaitre comme par une chute dans un abime, un creux ;
  • se laisser absorber par une activité ou une préoccupation de nature intellectuelle, spirituelle ou affective.

s’abimer dans ses pensées : être absorbé par ses pensées.

B. abimer :

  • faire baisser la valeur d’une chose ou d’une personne en la dégradant, en lui causant ainsi un dommage total ou partiel, définitif ou momentané ;
  • dégrader en rendant méconnaissable, ou inutilisable, ou en mettant dans un état voisin de la destruction ;
  • priver quelqu’un de sa vitalité par une torture morale, l’accabler profondément ;
  • anéantir quelqu’un par la critique publique ;
  • dégrader quelqu’un dans l’opinion d’autrui par la médisance.

s’abimer : être dégradé, rendu méconnaissable, ou inutilisable, ou mis dans un état voisin de la destruction.

elles se sont abimées, elles sont abimées.

elles se sont abimé les meubles, elles ont abimé les meubles, elles se les sont abimés.

C. Québec.

abimer :

  • s’enfoncer (dans le sol, dans l’eau) de manière à disparaitre partiellement ou complètement.
  • s’écrouler, s’abattre.

la sueur l’abime : elle l’inonde, elle le mouille, elle le trempe.

abimer le sang : saigner abondamment, être couvert de sang.

abimer d’eau, abimer l’eau : pour un canot, une chaloupe, faire eau, s’emplir d’eau.

elle est abimée, il est abimé : est infesté(e).

abimer quelqu’un : le couvrir de paroles injurieuses ou dénigrantes.

abimer quelque chose : s’en prendre violemment à quelque chose par des paroles ou par des écrits.

abimer quelqu’un de bêtises, d’injures, d’invectives, de malédictions, etc. : le couvrir d’injures, d’invectives, de malédictions, etc.

s’abimer : s’affaiblir, s’épuiser, général. par suite d’un excès de travail.

voir le Dictionnaire historique du français québécois.

Notre mot français abîme, auparavant abisme, copie le latin abismus qui est un « faux-mot » étonnant. En effet, en latin le mot était abyssus mais on a trouvé que c’était plus convaincant si on y mettait un -isme qui faisait savant et même superlatif (-issimus !). Quant au vrai mot latin, le -y- montre qu’il a été emprunté au grec abussos, avec le a- privatif bien connu et le mot bussos ‘le fond de la mer’.

Le mot anglais chasm ‘abîme’ est une copie du grec chasma ‘ouverture béante, gouffre, abîme’, dérivé de notre mot chaos. Bref, on tourne en rond dans des creux tout au fond. Nous sommes, tant en anglais qu’en français et ailleurs, assez dépourvus puisque nous sommes obligés d’emprunter des mots anciens.

En savoir plus : Les billets de François Jacquesson.

Le nom (un) abime ou abîme vient du latin chrétien abyssus qui a servi, au 19ème siècle, à former le mot abysses (les régions les plus profondes des mers et des océans), le singulier, un abysse, étant parfois employé pour un abime.

Le verbe abimer, abîmer est dérivé d’abime, abîme.

En rapport avec le nom abime et après avoir éliminé des concurrents abîmeux et abismal, abyssal a eu d’abord et surtout un emploi religieux.

Voir aussi : abyssal, abysse, abyssique, abyssobenthos, abyssopélagique

ab initio

ab initio :

  • dès le début, dès l’origine ;
  • reposant sur les principes de base.

Cette locution latine est composée de la préposition a, ab « de, à partir de » et l’ablatif de initium, initii « début ».

ab intestat

mourir ab intestat : sans qu’il ait été fait de testament.

une succession ab intestat ou succession légale : dont les biens ne sont pas dévolus par un acte volontaire du défunt, par un testament.

La locution ab intestat est emprunté au latin juridique ab intestatode même sens, une locution adverbiale attestée depuis le 2ème siècle et formée à partir de l’adjectif intestatus (voir : intestat).

abiogenèse

une abiogenèse :

  • une absence de formation vitale ;
  • le nom donné à la théorie ancienne qui admettait la génération spontanée, c’est-à-dire la production d’êtres vivants issus directement de la matière brute.

une biogenèse ou biogénèse :

  • une théorie d’après laquelle un être vivant ne peut provenir que d’un autre être vivant ;
  • une recherche et une reconstitution des conditions atmosphériques, physiques et chimiques qui ont permis l’apparition de la vie sur la terre ;
  • l’élaboration d’une substance biologique par et dans un organisme vivant.

Le nom (une) abiogenèse est formé du préfixe privatif a-, du grec β ι ́ ο ς « vie » et de genèse.

abiose, abioseston, abiotique

une abiose : une absence de vie ou une suspension des manifestations de vie pour un être vivant.

un abioseston : la composante abiotique des matières en suspension dans les eaux marines ou douces des plans d’eau continentaux.

elle, il est abiotique :

  • se dit d’un milieu privé d’organismes vivants ;
  • se dit d’un milieu dont une ou plusieurs caractéristiques ne permettent pas la vie.

elle, il est biotique : est relative, est relatif aux êtres vivants et à leur action.

Le nom (une) abiose est composé du préfixe privatif a- et du grec β ι ́ ο ς « vie ».

abiotrophie, abiotrophique

une abiotrophie :

  • un processus dégénératif qui atteint les cellules vivantes (en particulier les cellules du système nerveux) et provoque une diminution de l’activité vitale.
  • des particularités anatomopathologiques des processus dégénératifs nerveux centraux.

elle, il est est abiotrophique : concerne l’abiotrophie, a rapport à l’abiotrophie.

une affection abiotrophique : une affection du système nerveux, souvent familiale et héréditaire, attribuée à l’anomalie de certains gènes.

Le nom (une) abiotrophie, qui serait emprunté à l’anglais abiotrophy créé par le médecin neurologue britannique W. R. Gowers en 1902, a été probablement formé d’après trophic (voir : trophique, avec le préfixe a– privatif et bio-).

Le mot abiotrophique est formé sur trophique dans son usage en neurologique, avec le préfixe a- privatif et bio-.

ab irato

ab irato : (en parlant d’un acte fait par une personne contre un héritier) sous l’empire de la colère.

un testament ab irato

ab irato : fait dans un mouvement de colère.

Le nom (une) ire (= un courroux, une colère) vient du latin īra « colère ». Voir aussi : elle, il est irascible, irasciblement, une irascibilité.

à bis et à blanc

L’expression à bis et à blanc qui signifie « de toute façon », est liée à la fabrication de la farine et du pain. Selon que le blé est broyé plus ou moins grossièrement, on obtient une farine bise, c’est-à-dire gris foncé, ou blanche, à partir desquelles on aura du pain bis ou du pain blanc. On trouve aussi la forme à bis, à blanc ; on lit ainsi, dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie française : « On dit aussi proverbialement & bassement, Faire les choses à bis & à blanc, pour dire, Les faire en quelque sorte & à quelque prix que ce soit, justement ou injustement, de gré ou de force. » Courrier des internautes de l’Académie française.

Abitibi

elle est abitibienne, il est abitibien : est de la région de l’Abitibi.

les Abitibiens : un nom donné à des autochtones de langue algonquienne vivant dans la région du lac Abitibi (appelés plus souvent Abitibis).

l’Abitibi-Témiscamingue : la région la plus à l’ouest du Québec, composée de cinq municipalités régionales.

voir le Dictionnaire historique du français québécois.

abject, abjectement, abjection

elle est abjecte, il est abject :

  • inspire le dégout, le mépris par sa bassesse, sa dégradation morale ;
  • est humble, modeste.

abjectement : d’une manière abjecte.

A. une abjection : le dernier degré de l’abaissement ou de la dégradation.

B. [sens religieux] une abjection :

  • une humiliation profonde, voulue ou acceptée, devant Dieu ;
  • l’état de dégradation dans lequel se trouve le corps de l’homme par suite du péché originel ;
  • un objet de rebut.

Le mot abject est emprunté au latin abjectus, du participe passé de abicere, spécialement au sens de « abaisser, rejeter, mépriser ».

Le nom abjection est emprunté au latin abjectio, dérivé de abicere au sens de « abaisser, rejeter, mépriser ».

abjurateur, abjuration, abjurer

elle est abjuratrice, il est abjurateur : abjure.

une abjuration :

  • une renonciation formelle et solennelle à une croyance religieuse ;
  • toute forme de renonciation formelle ou raisonnée, et publiquement connue ;
  • une renonciation à une idée, à une création de l’esprit, une renonciation à un sentiment, à une attitude morale.

une formule abjuratoire, un acte abjuratoire : qui concerne l’abjuration.

abjurer :

  • abandonner, par une déclaration formelle et solennelle, une croyance religieuse ;
  • renoncer à ce que l’on faisait profession de croire ou d’aimer.

Le nom (une) abjuration est emprunté au bas latin abjuratio.

Le verbe abjurer est emprunté au latin abjurare « nier quelque chose avec serment ».

ablactation

une ablactation : une cessation volontaire de la lactation, répondant au vœu d’une femme qui ne souhaite pas allaiter après son accouchement.

ab- exprime l’arrêt.

ablastine

une ablastine : un anticorps empêchant la reproduction des cellules bactériennes et des microorganismes infectant un organisme.

Ce nom est formé sur le grec (voir : blasto-), avec le préfixe a- privatif et le suffixe -ine.

ablater

ablater :

  • produire l’ablation, enlever de la matière par action mécanique ou par changement d’état ;
  • subir la perte de matière.

s’ablater : subir une ablation.

Le verbe ablater est emprunté à l’anglais to ablate attesté d’abord sous la forme du participe ablat puis ablated, emprunté au participe passé ablatus, ablata, ablatum du latin auferre « emporter, enlever », puis probablement refait sur ablation au 20ème siècle.

ablatif, ablation

1. l’ablatif : le cas de la déclinaison latine réservé principalement au complément circonstanciel.

Une poignée de termes de notre langue viennent, eux, d’ablatifs latins mais, même s’ils ont été parfaitement intégrés à notre langue, on peut considérer qu’il s’agit encore de mots latins. Ce sont par exemple folio, illico, recto, verso, sans oublier la liste primo, secundo, tertio, quarto, quinto, sexto, septimo, octavo, ni les pluriels quibus et rébus (malgré son accent). Omnibus est, lui aussi, rare puisque c’est un datif. En savoir plus : Académie française.

Le nom (un) ablatif est emprunté au latin ablativus, un terme de grammaire fréquent en latin médiéval, l’adjectif est emprunté au latin ablativus « qui régit l’ablatif ». La réflexion des théoriciens de la grammaire française aux 16ème, 17ème et 18ème siècles sur la nature de l’ablatif a très souvent pris les formes d’une mise en cause de la dénomination de ce cas grammatical. En savoir plus : CNRTL.

2. elle est ablative, il est ablatif : [spatiologie / matériaux – thermique] est propre à l’ablation. En anglais : ablative. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

une ablation :

  • l’action de retrancher du corps un organe ou une partie morbide ;
  • l’action d’enlever, de retirer une chose de façon généralement brutale ;
  • [spatiologie / matériaux – thermique] l’action d’un flux de matière ou de rayonnement sur la surface d’un corps, entraînant une perte de substance de celui-ci par décomposition chimique, changement d’état ou érosion mécanique. L’ablation de matériaux appropriés déposés à la surface d’un corps permet d’en réduire l’échauffement pendant une durée limitée. En anglais : ablation. Voir aussi : ablatif, cône d’ablation, photoablation. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

une ablation d’un glaçon : [nucléaire / fusion] l’érosion d’un glaçon qui se produit au cours de sa pénétration dans le plasma de fusion confiné par un champ magnétique. En anglais : pellet ablation. Voir aussi : glaçon, injecteur de glaçons. Journal officiel de la République française du 30/09/2017.

une couche d’ablation : la couche externe d’un microballon de fusion inertielle destinée à être transformée en plasma sous l’effet de faisceaux laser ou d’un rayonnement X afin de produire l’implosion du microballon. On trouve aussi, dans le langage professionnel, le terme « ablateur ».

un cône d’ablation : un bouclier thermique en forme de cône, dont l’ablation participe à la protection d’un engin spatial contre l’échauffement cinétique.

une cryo-ablation : une technique utilisant le froid pour détruire certaines structures anatomiques.

une photoablation : une ablation due à une irradiation par des photons.

une photoablation réfractive ou kératectomie réfractive, une photoablation thérapeutique

une thermo-ablation

Le nom (une) ablation est emprunté au bas latin ablatio attesté comme terme général, fréquent en latin chrétien dans divers emplois, et comme terme médical (ablatione sanguinis « ponction de sang »). La stabilité sémantique d’ablation comme terme de chirurgie est remarquable depuis le 13ème siècle. Jusqu’à la fin du 19ème siècle, il désigne l’enlèvement de toute partie malade du corps, tandis qu’actuellement on parle plutôt de l’amputation d’un membre. De la chirurgie, le terme s’est étendu à d’autres branches de la médecine mais ces emplois ne sont pas attestés au delà du 16ème siècle. Depuis la fin du 19ème siècle, ablation, dans le sens plus général de « action d’enlever, de retrancher », s’emploie dans des domaines étrangers à la médecine.

ablativo

mettre quelque chose ou quelqu’un ablativo tout (ou tous) en un tas : entasser pêle-mêle, en désordre.

L’origine de l’ancienne expression avec ablativo est sans doute à chercher dans l’argot scolaire des écoles latines.

able

un able :

  • une variété de poissons ;
  • un poisson confondu avec l’ablette ;
  • une espèce de saumon.

un ableret ou ablier, carrelet : un filet carré, formé de fils très fins et attaché au bout d’une perche, employé pour la pêche des ables et autres petits poissons.

un ablet : une ablette.

la bête à l’ablet : un appât qui sert à prendre l’ablet.

une ablette :

  • un petit poisson d’eau douce dont les écailles argentées servent à la fabrication des fausses perles ;
  • une personne faible qui se laisse facilement maîtriser ou duper.

Le CNRTL cite aussi : ablerette, ablettier, ablière.

en savoir plus : dictionnaire des sciences animales.

Le nom (un) able vient du latin albula « petit poisson », de albulus, diminutif de albus « blanc ».

Le nom (un) ablet est dérivé d’able, avec le suffixe -et.

Le nom (une) ablette est un vieux mot de la langue commune, morphologiquement un diminutif d’able mais sémantiquement longtemps confondu avec ce dernier. À partir du 19ème siècle, l’histoire du mot révèle un effort de classification savante ou pseudo-savante situant ablette par rapport à able et distinguant différentes espèces dont les plus connues sont l’ablette commune et l’ablette spirlin. On trouve aussi l’ablette de mer, un nom vulgaire donné à une espèce de perche. A noter en outre, aux 19ème et 20ème siècles, une acception figurée d’ablette s’appliquant à des personnes sans doute par comparaison avec le manque de défense de ce petit poisson qui mord assez facilement à l’hameçon.

-able

-able, -ible, -uble expriment la possibilité.

voir : Compléments (Le Dictho).

ablégat, ablégation

un ablégat : un vicaire, c’est-à-dire un suppléant, d’un légat du pape, chargé généralement de porter la barrette, entre autres insignes de sa dignité, à un cardinal nouvellement nommé.

une ablégation :

  • la dignité, la fonction d’ablégat ;
  • une espèce de bannissement que les pères romains pouvaient prononcer contre leurs enfants.

Le nom (un) ablégat est formé du préfixe latin ab– exprimant l’origine, le point de départ et de légat ; à remarquer que le latin ablegare (ablegatus) signifie « écarter, renvoyer », la notion d’« envoyé, délégué » étant exprimée par adlegatus (adlegare).

Le nom (un) légat est emprunté au latin legatus « ambassadeur » « envoyé d’un général ou d’un gouverneur de province », attesté en latin chrétien au sens de « délégué du pape ».

abléphare, ablépharie, ablépharoplastique

un abléphare : un genre de reptiles sauriens, de la taille d’un petit lézard, et qui se caractérise par l’absence totale de paupières.

une ablépharie : un colobome de la paupière supérieure dont les moignons représentent moins du tiers de la paupière.

le syndrome d’ablépharie-macrostomie

un individu ablépharoplastique : chez qui se trouve maintenue, après intervention ou traitement, l’ablépharie.

Le nom (un) abléphare, composé du préfixe privatif a- et du grec ϐ λ ε ́ φ α ρ ο ν « paupière », a d’abord attesté ds Littré-Robin 1865 sous la forme grecque ablepharon.

ableret, ablet, ablette, ablier

un ableret, un ablet, une ablette, un ablier : voir able (ci-dessus)

abloc, ablocage, abloquer

un abloc :

  • un important pilier soutenant un bâtiment ;
  • un massif en béton sur lequel on construit la culée d’un pont.

un ablocage : la fixation d’une pièce à usiner à la table de la machine-outil.

abloquer : fixer une pièce à la machine-outil sur laquelle on veut l’usiner.

Le nom (un) abloc est un déverbal d’abloquer, attesté en moyen français comme terme désignant un bloc de pierre ou de bois servant d’assise à une construction.

Le nom (un) ablocage est dérivé d’abloquer, avec le suffixe -age.

Le verbe abloquer est dérivé de bloquer, avec le préfixe a-. D’abord attesté dans le Nord de la France, au sens de « disposer sur une assise de blocs de pierre ou de bois, consolider par une telle assise », il y a encore le sens de « fixer, affermir », d’où l’emploi technique actuel.

abluant, abluer, ablution, ablutionner

une préparation abluante : qui lave, qui déterge une plaie ou un ulcère.

un abluant :

  • une préparation servant à laver, à déterger une plaie ou un ulcère ;
  • un détersif.


abluer
:

  • laver à fond ;
  • laver des manuscrits ou des livres avec un produit spécial pour en raviver l’écriture ou enlever les taches.

s’abluer :

  • se laver ;
  • se raviver, comme après un lavage.

une ablution :

  • l’action de laver, d’abluer ;
  • l’action de se laver le corps ou une partie du corps par mesure d’hygiène ;
  • l’action de se laver le corps ou une partie du corps à des fins de purification religieuse.

ablutionner : laver.

s’ablutionner : se laver, faire ses ablutions.

Le verbe abluer est emprunté au latin abluere « enlever en lavant ». Très peu usité, abluer s’est difficilement maintenu dans la langue, d’où le néologisme ablutionner.

Le nom (une) ablution est emprunté au latin chrétien ablutio « purification par l’eau du baptême » « baptême ».

abmigration

une abmigration : le mouvement printanier d’un oiseau qui n’a pas fait de déplacement automnal mais a séjourné l’hiver sur son lieu de naissance.

abnégation

une abnégation :

  • un renoncement ou un sacrifice consenti pour des motifs de perfection morale et spirituelle ;
  • une vertu ;
  • un dévouement.

Le nom (une) abnégation est emprunté au latin abnegatio « renoncement, détachement (de soi) », d’où par extension « action de renoncer (à quelque chose) », « action de nier, dénégation (opposé à assertio) », avec la spécialisation juridique au sens de « refus » en latin médiéval, et la spécialisation philosophique au sens « action de s’opposer par négation à deux éléments contradictoires » en latin médiéval. Ce terme de création savante (religion, philosophie), a pris dès son origine latine deux orientations qui se retrouvent en français : « action de nier » le sens attesté le premier en latin ainsi qu’en français et disparu au 17ème siècle, et « action de renoncer à soi-même », qui subsiste avec des extensions.

aboi, aboiement

un aboi :

  • le cri du chien lorsqu’il aboie ;
  • tout bruit évoquant plus ou moins l’aboiement du chien.

les abois : les cris des chiens au moment où la meute met le gibier à la dernière extrémité.

aux abois : réduit à la dernière extrémité, dans une situation très difficile.

un aboiement :

  • le cri naturel du chien ou d’autres animaux d’espèces voisines ;
  • une voix désarticulée, un cri ;
  • une parole, un discours parlé ou écrit.

Le nom (un) aboi est un déverbal d’aboyer. L’histoire de ce mot est marquée par la disparition presque totale du sens premier (passé à l’autre dérivé aboiement) et corrélativement par sa restriction à la langue de la vénerie (dans quelques emplois techniques figés où le mot n’existe plus qu’au pluriel). Cette évolution principale a donné à ce mot originellement tout à fait commun une valeur littéraire tenant au caractère d’abord noble, puis noble et archaïque, de la langue de la vénerie, d’où toute une série d’emplois figurés moins usités depuis que la vénerie a perdu son importance.

aboilage

un aboilage ou abeillage (1) : un droit seigneurial sur les abeilles et leurs productions.

Le nom (un) aboilage est dérivé de aboille (une forme régionale d’abeille).

aboiteau

un aboiteau :

  • une digue dressée en bordure de la mer, ou d’une rivière soumise aux variations du niveau de ses eaux, qui, par le moyen d’une vanne à clapets, permet d’assécher les terres marécageuses du littoral en vue de les rendre propres à la culture ; la surface de terrain récupérée, voir : Dictionnaire historique du français québécois ; Office québécois de la langue française ;
  • une vanne à clapets dont cette digue est pourvue ;
  • une étendue de terre asséchée au moyen de cette digue. [Québec ; Acadie]

un aboteau :

  • un barrage faisant obstacle au courant d’une rivière ;
  • une digue sur la mer ;
  • une digue située entre deux claies à huitres.

Le nom (un) aboteau est dérivé d’abot, un terme dialectal « levée de terre pour retenir l’eau, barrage » qui vient lui-même de bot, terme dialectal « digue, bord surélevé d’un canal » du germanique butt « émoussé ».

aboki

une cantine mobile [Québec] ou cantine ambulante [Québec] : un petit camion spécialement équipé qui parcourt un circuit de distribution pour y fournir un service de restauration rapide. En Côte d’Ivoire, le terme aboki est employé pour désigner un petit restaurateur en plein air généralement situé à proximité d’un chantier ou sur le bord de la route.

abolir, abolissable, abolissement, abolisseur, abolitif, abolition, abolitionnisme, abolitionniste

abolir : pour une personne ou une collectivité, mettre fin à l’existence de quelque chose, supprimer.

j’abolis, tu abolis, il abolit, nous abolissons, vous abolissez, ils abolissent ;
j’abolissais ; j’abolis ; j’abolirai ; j’abolirais ;
j’ai aboli ; j’avais aboli ; j’eus aboli ; j’aurai aboli ; j’aurais aboli ;
que j’abolisse, que tu abolisses, qu’il abolisse, que nous abolissions, que vous abolissiez, qu’ils abolissent ;
que j’abolisse, qu’il abolît, que nous abolissions ; que j’aie aboli ; que j’eusse aboli ;
abolis, abolissons, abolissez ; aie aboli, ayons aboli, ayez aboli ;
(en) abolissant.

une loi abolissable, une coutume abolissable : qui peut ou doit être abolie.

un abolissement : l’action d’abolir ; le fait d’être aboli.

une abolisseuse, un abolisseur : celle, celui qui abolit.

une loi abolitive : qui abolit une disposition antérieure.

une abolition : l’action d’abolir.

un abolitionnisme :

  • la doctrine des partisans de l’abolition de l’esclavage ;
  • la doctrine de ceux qui demandent l’abolition d’une loi, d’une coutume.

une, un abolitionniste : une partisane, un partisan de l’abolitionnisme.

elle, il est abolitionniste : est partisane ou partisan de l’abolitionnisme.

Le verbe abolir est emprunté, avec un changement de conjugaison, au latin abolēre.au sens de « détruire (un objet inanimé) » d’où les emplois juridique et religieux.

Le nom (une) abolition est emprunté au latin abolitio attesté comme terme juridique « interruption d’une poursuite criminelle commencée ».

Le nom (un) abolitionnisme est emprunté à l’anglais abolitionism de même sens, dérivé de l’anglais abolition (voir : abolitionniste) depuis 1808.

Le mot abolitionniste est emprunté à l’anglais abolitionist de même sens, dérivé de l’anglais abolition « suppression de l’esclavage des Noirs (aux États-Unis) », ces deux mots étant attestés depuis Thomas Clarkson (respectivement en 1790 et 1788), qui avec W. Wilberforce, lui aussi anglais, fut un des pionniers de l’abolitionnisme. Le mot anglais abolition, emprunté au français abolition, est attesté au sens de « destruction, suppression » depuis 1529.

aboma

un aboma : un boa géant.

L’origine de ce nom est obscure.

abomasal, abomasite, abomasopexie, abomasium, abomasum, abomasus

voir le dictionnaire des sciences animales

elle est abomasale, il est abomasal : est relative, est relatif à l’abomasum, à la caillette.
elles sont abomasales, ils sont abomasaux

une abomasite : une inflammation de l’abomasum [caillette] des ruminants.

une abomasopexie : une fixation chirurgicale de la caillette, par exemple dans le déplacement à gauche de la caillette.

un abomasum ou abomasium, abomasus : la caillette, l’estomac glandulaire [partie sécrétrice avec du suc gastrique] des ruminants où le pH est très acide.

abominable, abominablement, abomination, abominer

elle, il est abominable : inspire l’aversion, l’horreur ; est particulièrement laid ou désagréable.

l’abominable : ce qui est abominable.

une, un abominable : une personne abominable.

abominablement :

  • d’une manière abominable ;
  • beaucoup, extrêmement.

une abomination :

  • une horreur quasi sacrée qu’inspire ce qui est impie, maudit, mal ou monstrueux ;
  • une action, une conduite ou un aspect abominable.

abominer : avoir en horreur, en exécration.

Le mot abominable est emprunté au latin chrétien abominabilis.

Le nom (une) abomination est emprunté au latin chrétien abominatio. Le sens premier « répugnance physique », « nausée » (provoquée par l’infection, l’ordure, la crotte) a engendré le sens « sentiment d’horreur ». C’est de lui que procède, par une sorte de métaphore, de transfert du sentiment à l’objet qui le provoque, le sens « objet, action ou personne abominables ». De ce sens provient par restriction le sens religieux spécialisé « idole » (matériellement) et « culte des idoles » (moralement).

Le verbe abominer est emprunté au latin abominari « écarter comme un mauvais présage », un terme religieux, d’où : « s’écarter avec horreur, exécrer », un terme général, avec l’élargissement de sens en latin chrétien « rendre exécrable quelque chose de sacré, le rendre capable d’inspirer l’horreur » « le souiller » « le profaner ».. La recherche d’un effet littéraire est peut-être à l’origine de la résurgence de ce terme du vieux français chez les auteurs du début du 19ème siècle. Sa résurgence et sa vitalité dans la langue actuelle ont été consacrées par son admission dans le dictionnaire de l’Académie française 1932-1935 (qui précise que le mot s’emploie surtout par exagération plaisante).

abondamment, abondance, Abondance, abondancisme, abondanciste, abondant, abonde, abondement, abonder

1. voir le dictionnaire des sciences animales.

un taurin Abondance

la vallée d’Abondance en Haute-Savoie (France.

un (fromage) abondance


2. abondamment : d’une manière abondante.

une abondance : ce qui est disponible en très grande quantité.

une abondance de : une très grande quantité de.

parler d’abondance : parler de mémoire, en improvisant.

l’abondancisme ou le socialisme de l’abondance : une théorie optimiste de Jacques Duboin, née en réaction contre le malthusianisme économique de l’âge capitaliste.

une, un abondanciste : une partisane, un partisan des doctrines de l’abondance.

elle est abondante, il est abondant :

  • est disponible en grande quantité ;
  • est produite ou produit en grande quantité ;
  • autres sens : CNRTL.

faire de l’abonde :

  • faire du profit ;
  • être avantageux ;
  • faire du volume, faire nombre ;
  • donner l’impression (illusoire) de l’abondance, de la quantité ;
  • voir le Dictionnaire des régionalismes de France.

un abondement : une contribution facultative d’une entreprise faisant participer, au moyen d’un plan d’épargne, ses salariés aux fruits de son expansion.

A. abonder :

  • être disponible en grande quantité ;
  • affluer.

B. abonder : parler avec abondance, jaser.

abonder dans le sens de quelqu’un : être d’accord avec lui.

C. abonder de, abonder en : avoir à sa disposition, contenir ou produire quelque chose en très grande quantité.

D. Dictionnaire des régionalismes de France.

abonder :

  • être en quantité plus que suffisante ;
  • faire du profit.

abonder à quelque chose :

  • venir à bout de la tâche dont on est chargé, suffire à une tâche ;
  • avancer dans son travail ;
  • avoir une activité débordante ; être turbulent.

ne pas abonder à/de : ne pas arriver à, ne pas venir à bout de, ne pas suffire à.

L’emploi transitif du verbe abonder doit être strictement limité au domaine de la comptabilité. On abonde un compte, un budget, un fonds, on l’approvisionne en argent, on le crédite. On évitera tout emploi figuré comme abonder un dossier, un projet, abonder le débat, pour dire le nourrir, l’enrichir ou, par une image usuelle, l’alimenter. En savoir plus : Académie française

Sans doute n’y a-t-il pas là matière à faire des bonds, le front plissé d’agacement. D’autant que la construction du verbe abonder (hormis son emploi absolu) ne fait pas franchement l’unanimité chez nos spécialistes. Emprunté du latin abundare (de ab– et unda, « eau »), abonder signifiait à l’origine « affluer (comme le courant) » (d’après le Dictionnaire historique), « déborder » (selon l’Académie). On commence déjà à perdre pied… En savoir plus : Parler français

Le nom (une) abondance est emprunté au latin abundantia.

Le nom (un) abondement est dérivé d’abonder, avec le suffixe -ment. Attesté au Moyen Âge (« ajout dans le calendrier, embolisme »), ce terme est réapparu dans l’usage adminastratif et financier au 19ème siècle.

Le verbe abonder est emprunté au latin abundare, au sens propre de « couler en abondance, en parlant de l’eau ».

abonnable

une matière abonnable : en droit ancien, qui peut être l’objet d’un abonnement.

Ce mot est dérivé, avec le suffixe -able, d’abonner « fixer une limite » (1268), « être borné, limité (s’agissant d’une terre) », « convertir en une somme déterminée les droits, sujets à variation, dus au seigneur pour une terre, une rente, une redevance », (1306 et au milieu du 15ème siècle), d’où abonner de « libérer (d’une obligation) » (1322), « fixer la valeur de quelque chose à un certain prix » (1559), voir : abonner (ci-dessous).

abonnage

un abonnage :

  • l’action de poser une borne dans une parcelle de terre pour en limiter l’étendue ;
  • une convention par laquelle on fixe une redevance auparavant incertaine.

un abornage : l’action de poser des bornes, un abornement.

On a aussi écrit abonage, abornage, abournage.

Voir : abonner (ci-dessous).

abonnable, abonnataire, abonné, abonner

une matière abonnable : qui peut être l’objet d’un abonnement.

une, un abonnataire :

  • celle, celui qui contracte un abonnement ;
  • une entrepreneuse, un entrepreneur chargé(e) d’un marché par abonnement.

une gestion abonnataire : concédée par abonnement.

Le nom abonnataires a été utilisé pour désigner les abonnés éventuels d’un journal.

une abonnée, un abonné : celle, celui qui a demandé la fourniture régulière d’un service ou d’un produit, qui a pris un abonnement.

être abonné :

  • avoir souscrit un abonnement ;
  • être habitué.

un abonnement : le fait de passer une convention assurant le bénéfice régulier d’un service ou d’un produit moyennant un prix global.

abonner : passer une convention pour bénéficier régulièrement de services ou de produits.

s’abonner : souscrire à un usage ou un service réguliers.

une (personne) désabonnée, un (lecteur) désabonné : une personne qui fait cesser son abonnement.

un désabonnement : l’action de se désabonner ; le résultat de cette action.

désabonner : faire cesser un abonnement.

se désabonner : arrêter son abonnement à un journal, une revue, au téléphone, à un service.

Le verbe abonner est dérivé de l’ancien français bonne (en français moderne : borne) « limite » et « but ». Évolution des sens : « fixer une limite » (1268), « être borné, limité (s’agissant d’une terre) », « convertir en une somme déterminée les droits, sujets à variation, dus au seigneur pour une terre, une rente, une redevance », (1306 et milieu du 15ème siècle), d’où abonner de « libérer (d’une obligation) » (1322), « fixer la valeur de quelque chose à un certain prix » (1559), et en langue littéraire avant 1307, abonner de « fixer quelqu’un dans un état voisin de » d’où « attribuer, accorder ». En 1397, la forme abourner (aborner), un terme juridique, « convenir d’un prix déterminé, souvent en dessous du taux ordinaire, pour l’acquit d’une somme », est une réfection d’après borne. L’abonnement était un procédé très apprécié par beaucoup de provinces, de villes, car il leur était fort avantageux, étant fort au-dessous de ce qu’aurait produit une perception exacte et généralement accepté par le fisc qui était bien aise de recevoir une somme liquide et certaine. Seul le terme de droit « soumettre moyennant une convention à une redevance déterminée payée à échéance fixe », apparu au 14ème siècle, subsiste tout en connaissant une évolution parallèle à celle des institutions et plus généralement de la civilisation : parti du français fiscal (Moyen Âge) le mot l’a quitté (forfait y a remplacé abonnement), il est passé dans la langue du droit commun (abonné à un service, à un journal, etc.).

abonni, abonnir, abonnissement

une terre abonnie, un vin abonni, un enfant abonni

abonnir :

  • rendre bonne une chose antérieurement mauvaise ;
  • rendre meilleure une chose déjà bonne ;
  • faire sécher à demi une terre molle, afin de la mettre en état d’être rebattue.

j’abonnis, tu abonnis, il abonnit, nous abonnissons, vous abonnissez, ils abonnissent ;
j’abonnissais ; j’abonnis ; j’abonnirai ; j’abonnirais ;
j’ai abonni ; j’avais abonni ; j’eus abonni ; j’aurai abonni ; j’aurais abonni ;
que j’abonnisse, que tu abonnisses, qu’il abonnisse, que nous abonnissions, que vous abonnissiez, qu’ils abonnissent ;
que j’abonnisse, qu’il abonnît, que nous abonnissions ; que j’aie abonni ; que j’eusse abonni ;
abonnis, abonnissons, abonnissez ; aie abonni, ayons abonni, ayez abonni ;
(en) abonnissant.

s’abonnir :

  • devenir bon ;
  • devenir meilleur.

je m’abonnis, tu t’abonnis, il s’abonnit, nous nous abonnissons, vous vous abonnissez, ils s’abonnissent ;
je m’abonnissais ; je m’abonnis ; je m’abonnirai ; je m’abonnirais ;
je me suis abonni(e) ; je m’étais abonni(e) ; je me fus abonni(e) ; je me serai abonni(e) ; je me serais abonni(e) ;
que je m’abonnisse, que tu t’abonnisses, qu’il s’abonnisse, que nous nous abonnissions, que vous vous abonnissiez, qu’ils s’abonnissent ;
que je m’abonnisse, qu’il s’abonnît, que nous nous abonnissions ; que je me sois abonni(e) ; que je me fusse abonni(e) ;
abonnis-toi, abonnissons-nous, abonnissez-vous ; sois abonni(e), soyons abonnies, soyons abonnis, soyez abonni(e)(es)(s) ;
(en) s’abonnissant.

elles se sont abonnies, elles sont abonnies.

elles se sont abonni les champs, elles ont abonni les champs, elles se les sont abonnis.

un abonnissement : le fait d’abonnir, de s’abonnir.

Le verbe abonnir (à distinguer du moyen français abonnir, terme juridique, variante d’abonner) est dérivé de bon.

aboral

elle est aborale, il est aboral : pour les animaux de forme arrondie, est placé(e) du côté opposé à la bouche.
elles sont aborales, ils sont aboraux

Le mot aboral est formé du préfixe latin ab exprimant l’éloignement, et d’oral.

abord, d’abord

A. un abord :

  • une arrivée ;
  • un lieu par où l’on arrive ;
  • l’action d’aborder un rivage ou un lieu quelconque ;
  • un dispositif de débarquement.

les abords : les environs immédiats.

aux abords de : aux environs de.

B. un abord :

  • une arrivée, une présence ;
  • le début d’une rencontre ;
  • un aspect, une attitude.

l’abord, les abords : l’apparence d’une personne.

un abord : une attaque par terre ou par mer.

des abords : un maniement des bovins autour de la base de la queue et de la pointe des ischions, ce qui permet d’apprécier les dépôts graisseux de cette région.

en abord : sur le côté d’une coque de navire, d’une carlingue.

(tout) d’abord : en premier lieu.

au premier abord, de prime abord

Locutions formées avec le mot abord : Office québécois de la langue française.

Selon les sens, le nom (un) abord est un déverbal d’aborder ou est dérivé de bord.

abordabilité, abordable, abordage, abordé, aborder, abordeur

une abordabilité : le caractère de ce qui est à un prix jugé raisonnable sur un marché concurrentiel. [Belgique, Québec]

elle, il est abordable :

  • que l’on peut aborder ;
  • est accessible ;
  • peut être entreprise ou entrepris ;
  • est à un prix raisonnable..

elle, il est inabordable :

  • ne permet pas d’y aborder ;
  • est impossible ou très difficile d’approcher ;
  • est d’un abord, d’un accès difficile ;
  • dont on ne peut pas parler aisément ;
  • est difficile à comprendre ;
  • ne peut pas être entreprise ou entrepris ;
  • est trop chère ou cher.

un abordage :

  • l’action d’aborder un navire, un lieu ou une personne ;
  • l’action de s’approcher de quelqu’un pour entrer en relation ou s’entretenir avec lui

un abordé : un navire ayant un rôle passif dans un abordage.

une abordée : une frégate, une goélette,… qui reçoit l’abordage.

elle est abordée, il est abordé :

  • est entreprise ou entrepris ;
  • est approché(e).

elle est inabordée : n’a jamais été abordée, entreprise, approchée.

il est inabordé : n’a jamais été abordé, entrepris, approché.

aborder :

  • achever un mouvement d’approche vers quelque chose ou quelqu’un ;
  • atteindre ;
  • heurter un navire pour l’attaquer ;
  • s’approcher de ;
  • commencer à s’occuper de ;
  • en savoir plus : CNRTL

s’aborder :

  • pour des navires, se heurter volontairement ou accidentellement ;
  • s’attaquer ;
  • s’approcher pour se parler, entrer en relation.

Le nom anglais address a, entre autres sens, celui d’« abord ». A man of good address désigne un homme à l’abord distingué. Le sens correspondant du verbe to address est celui d’« aborder (une personne) ». Par extension, ce verbe anglais admet un complément d’objet inanimé et s’emploie pour évoquer un sujet, un point qu’on vient à traiter. Bien que ce soit le français adresser qui se trouve être à l’origine du verbe anglais, il n’a jamais eu cette signification particulière, propre à l’anglais. On se gardera donc bien de confondre les sens des verbes anglais et français et l’on préfèrera le verbe aborder qui, lui, admet des compléments d’objet animés et inanimés, comme dans « aborder un passant », « aborder un rivage », « aborder un sujet difficile ». En savoir plus : Académie française

un (navire) abordeur : un navire auteur d’un abordage.

une, un (marin) abordeur : faisant partie du détachement qui doit toujours être le premier à l’abordage.

Le verbe aborder est dérivé de bord, avec le préfixe a-. Les sens originels du mot sont tous deux maritimes : d’une part « heurter un navire pour l’attaquer », apparu en 1306 et continuellement attesté depuis, ainsi que aborder à « attaquer dans un combat naval », apparu dans la seconde moitié du 14ème siècle, d’autre part « amener (un navire) sur le rivage », attesté pour la première fois en 1416 et continuellement attesté depuis. L’aspect maritime s’est ensuite estompé, faisant place à l’idée que l’on peut attaquer, approcher ou heurter autre chose qu’un navire, et joindre (autrement qu’à bord d’un navire) autre chose qu’un rivage.

aborigène

des aborigènes : les habitants originaires du pays où ils vivent.
une, un aborigène

elle, il est aborigène :

  • en parlant de personnes ou de plantes, est originaire du pays où elle vit, où il vit ;
  • en savoir plus : Dictionnaire des difficultés de la langue française.

L’adjectif et nom aborigène a été emprunté, sous l’influence d’indigène, du latin aborigines, qui désignait les premiers habitants du Latium, qui y vivaient ab origine, « depuis leur origine ». Aborigène, souvent employé au pluriel, désigne les premiers habitants d’un pays, en particulier ceux de l’Australie, par opposition à ceux qui vinrent s’y établir plus tard. C’est un synonyme d’autochtone, un mot d’origine grecque signifiant proprement « issu du sol même », et d’indigène. Mais comme les représentations que nous nous faisons de nos plus lointains ancêtres ne sont pas toujours nettes ou exactes, il arrive fréquemment qu’on se les figure vivant ou se réfugiant dans des arbres. De cette image, et par souci de cohérence avec elle, on tire parfois la forme arborigène, étonnant mélange d’aborigène et d’arboricole. Création ingénieuse, certes, mais qui n’en reste pas moins fautive. Académie française. Voir aussi : Parler français.

Le nom (une, un) aborigène est emprunté au latin aborīgĭnes, attesté comme le nom ethnique des premiers habitants du Latium, probablement une déformation par étymologie populaire (ab-origine) d’un nom ethnique de peuple ancien. Dès la fin du 16ème siècle, il a le sens moins restrictif qui se maintient jusqu’à nos jours. Depuis le milieu du 19ème siècle, aborigène s’emploie également comme épithète propre à l’origine aux seuls animaux et plantes, puis étendue aux humains. A l’époque actuelle, ce mot semble être usité moins couramment que ses synonymes indigène ou autochtone.

abornage, aborné, abornement, aborner

un abornage :

  • l’action de poser des bornes ;
  • un abornement.

Voir aussi un abonnage (ci-dessus).

une propriété abornée, un terrain aborné : qui est délimité(e) par des bornes.

un abornement :

  • l’action d’aborner ;
  • un bornage en tant que matériellement exécuté entre deux propriétés contigües.

aborner : mettre des bornes pour préciser les limites.

Le verbe aborner est un synonyme total d’abonner jusqu’au 16ème siècle. Dès lors il se différencie de ce verbe pour ne plus signifier que « limiter » et supplante abonner en ce sens, mais, contrairement à ce dernier, il ne semble pas usité au figuré.

abortif, abortion, aborto-préventif, abortum

elle est abortive, il est abortif :

  • fait avorter ;
  • n’aboutit pas au terme attendu de son développement ou de son cycle parasitaire.

une maladie abortive

un (remède, médicament) abortif : qui fait avorter.

Le nom abortif avait aussi le sens d’avorton.

une étamine abortive, un fruit abortif : dont le développement normal a été arrêté.

une abortion :

  • une thérapeutique par laquelle s’interrompt avant son terme le processus habituel d’une maladie évolutive ;
  • son résultat.

un traitement aborto-préventif : susceptible d’empêcher une maladie d’aller jusqu’au bout de son évolution.

un abortum : un avortement.

une septicémie postabortum, un tétanos postabortum : qui suit un avortement.

un infarctus utérin du postabortum, une pelvipéritonite ou péritonite du postabortum, une rétention placentaire du postabortum

Le mot abortif est emprunté au latin abortivus « né avant terme » « qui fait avorter (en parlant d’une pratique, d’une substance) » et au latin abortivum « avortement ».

Le nom (une) abortion est dérivé du radical d’abortif (avec un élargissement de sens), avec le suffixe -ion.

abot, aboté, aboter

1. un abot : une entrave que l’on met au paturon du cheval pour le retenir.

aboter : mettre un abot à un cheval.

Le nom (un) abot vient de ce mot normand, issu du normand aboter « mettre un abot (à un cheval) », composé de bot « sabot » de même origine que (pied-) bot, et botte.

2. elle est abotée ou abottée, il est aboté ou abotté : est mal ajusté(e).

Le mot aboté ou abotté vient du participe passé d’aboter, forme dialectale d’abouter.

3. aboter ou abotter : faire aboutir, en venir à bout.

y abotter : en arriver à.

Ce verbe est une forme dialectale d’aboutir qui a pratiquement remplacé abouter.

aboteau

un aboteau :

  • un barrage faisant obstacle au courant d’une rivière ;
  • une digue sur la mer ;
  • une digue située entre deux claies à huitres.

un aboiteau :

  • une digue dressée en bordure de la mer, ou d’une rivière soumise aux variations du niveau de ses eaux, qui, par le moyen d’une vanne à clapets, permet d’assécher les terres marécageuses du littoral en vue de les rendre propres à la culture ;
  • une vanne à clapets dont cette digue est pourvue ;
  • une étendue de terre asséchée au moyen de cette digue. [Québec ; Acadie]

Le nom (un) aboteau est dérivé d’abot, un terme dialectal « levée de terre pour retenir l’eau, barrage » qui vient lui-même de bot, terme dialectal « digue, bord surélevé d’un canal » du germanique butt « émoussé ».

abouchement, aboucher, aboucheur

A. la bouche du corps humain.

un abouchement : une mise face à face par un entretien ou en vue d’un entretien.

aboucher :

  • mettre en rapport, en communication verbale, étroite, directe, comme bouche contre bouche ;
  • coucher quelqu’un bouche contre terre.

s’aboucher avec :

  • se mettre ou être en rapport, en communication étroite avec ;
  • entrer en communication verbale, notamment pour traiter une affaire.

s’aboucher :

  • se mettre en communication avec des gens ;
  • se reposer, la bouche sur le lit ou la litière)

une aboucheuse de, un aboucheur de : celle, celui qui met en rapport, qui se fait un métier d’aboucher des personnes en vue de conclure une affaire.

B. une bouche : une ouverture quelconque.

un abouchement : une jonction de choses creuses, qu’elles soient de même nature ou que l’une soit le réceptacle de l’autre.

aboucher :

  • mettre en communication étroite, comme bouche contre bouche ;
  • mettre en communication, faire adhérer étroitement.

s’aboucher à : être en communication étroite avec quelque chose par son orifice.

s’aboucher : être en contact étroit.

Le verbe aboucher est dérivé de bouche. L’étymon latin bŭcca pris au propre (bouche, une partie du corps humain) ou au figuré (bouche « ouverture quelconque ») se retrouve dans tous les sens du verbe. Le préfixe a- du latin ad suggère, en plus, une idée de mouvement accompagnée d’une idée de jonction (rapprocher de façon à joindre). Depuis le 16ème siècle, on ne trouve plus que deux grands sens : « faire communiquer de bouche à bouche » (de bouche, « ouverture ») concernant les inanimés et « mettre en relation deux personnes », verbe transitif ou « s’entretenir avec quelqu’un » verbe pronominal (de bouche « partie du corps humain ») concernant les animés. Ce dernier sens a pris dans la langue contemporaine une valeur péjorative.

abouchon

à bouchon, à l’abouchon, d’abouchon, d’à bouchon, d’abochon, en abouchon :

  • sur la face, à plat ventre ;
  • la tête penchée en avant et reposant sur les avant-bras ;
  • à l’envers ;
  • sens dessus dessous.

voir le Dictionnaire des régionalismes de France.

Abou Dhabi

Abou Dhabi : la capitale des Émirats arabes unis. Habitants : Aboudhabienne, Aboudhabien.

abougnon

[Côte d’Ivoire]

un abougnon :

  • le système de métayage dans lequel la récolte est divisée en deux entre le propriétaire de la plantation et le travailleur agricole ;
  • un travailleur agricole rémunéré selon ce principe.

abougri, abougrir, abougrissement

elle est abougrie, il est abougri : est mal formé(e), mal venu(e).

un bois abougri : raboteux et plein de nœuds, peu utilisable, et en particulier peu propre aux constructions navales.

une personne abougrie : un très petit individu qui n’est pas bien conformé dans son espèce.

abougrir
une plante : l’arrêter dans son développement.

j’abougris, tu abougris, il abougrit, nous abougrissons, vous abougrissez, ils abougrissent ;
j’abougrissais ; j’abougris ; j’abougrirai ; j’abougrirais ;
j’ai abougri ; j’avais abougri ; j’eus abougri ; j’aurai abougri ; j’aurais abougri ;
que j’abougrisse, que tu abougrisses, qu’il abougrisse, que nous abougrissions, que vous abougrissiez, qu’ils abougrissent ;
que j’abougrisse, qu’il abougrît, que nous abougrissions ; que j’aie abougri ; que j’eusse abougri ;
abougris, abougrissons, abougrissez ; aie abougri, ayons abougri, ayez abougri ;
(en) abougrissant.

s’abougrir : pour une plante, s’arrêter dans son développement.

elles s’abougrissent, ils s’abougrissent, elles se sont abougries, ils se sont abougris,…

un abougrissement : l’état d’un bois, d’un arbre, dont le développement a été arrêté dans sa première croissance.

Le verbe abougrir, remplacé par rabougrir, est dérivé de bougre « hérétique » puis « chétif, malvenu ».

aboukorn

un aboukorn : une espèce de gekko d’Afrique et du Moyen-Orient muni d’une crête osseuse sur le front.

abouler

abouler quelque chose :

  • le donner ;
  • l’apporter sans retard et quoi qu’il en coute ;
  • payer.

aboule le fric ! paye !

abouler ou s’abouler : arriver rapidement.

Le verbe abouler est dérivé de bouler, donc de boule.

aboulie, aboulique

une aboulie :

  • des difficultés ou une impossibilité de l’exercice de la volonté, notamment dans le passage à l’action, avec tendance à différer celle-ci ;
  • la perte de vitalité d’un groupe social, d’une nation, etc.

elle, il est aboulique : est atteinte ou atteint d’aboulie ; est relative, est relatif à l’aboulie.

une, un aboulique : une personne atteinte d’aboulie.

une diaboulimie : la pratique qui vise, pour une personne diabétique insulinodépendante s’estimant en excès pondéral, à limiter, de sa propre initiative, la prise de poids par une réduction de la dose d’insuline qu’elle s’administre.

Le nom (une) aboulie est emprunté au grec α ̓ ϐ ο υ λ ι ́ α (formé du préfixe privatif α ̓- et de β ο υ λ η ̀ « volonté ») « irréflexion, imprudence » dont le sens a été modifié par β ο υ ́ λ ε σ θ α ι « vouloir ».

about

un about :

  • l’extrémité d’une pièce de bois, de métal, préparée en vue d’un assemblage précis ;
  • un espace résiduel entre deux rangs, résultant d’un découpage cadastral. Office québécois de la langue française.

avoir de bons abouts : avoir du bon travail à faire.

une ouvrière, un ouvrier d’abouts : une ouvrière, un ouvrier chargé(e) des travaux de réparation et d’entretien d’un puits (creusement des fosses, cuvelages et picotages).

un about d’ouvrage, une devise d’about : une convention par laquelle une des parties s’obligeait à faire des constructions nouvelles sur son propre bien-fonds.

mettre le demandeur en son about : le mettre en possession d’un héritage sur lequel une rente lui est assignée.

Le nom (un) about est dérivé d’abouter.

aboutage

un aboutage : l’action d’abouter par un nœud les extrémités de deux cordages.

un aboutage ou aboutement, jointage, assemblage en bout : la technique d’assemblage qui consiste à joindre bout à bout plusieurs courtes pièces de bois afin de former une pièce plus longue. En anglais : end-to-end joining ; end-to-end jointing ; end joining ; end jointing. En savoir plus : Vocabulaire de la construction (Office québécois de la langue française).

un aboutement :

  • l’action d’abouter deux pièces de charpente ;
  • l’état de deux pièces aboutées; leur point de jonction.

Ces noms sont dérivés d’abouter, avec les suffixes -age, -ment.

abouté

des pièces (d’armoiries) aboutées : qui se répondent par les pointes.

des pièces de bois aboutées : qui sont jointes bout à bout.

s’aboutéier

s’aboutéier : pour un abcès, murir, être prêt à suppurer.

aboutement

un aboutement : voir aboutage (ci-dessus).

abouter

abouter :

  • joindre, lier en joignant deux objets par leurs bouts ;
  • mettre en rapport deux personnes ou deux groupes de personnes ;
  • aboutir à ;
  • mener jusqu’au bout ;
  • tailler la vigne jusqu’au bout.

s’abouter avec quelqu’un : se joindre à.

s’abouter : se joindre comme deux objets mis bout à bout.

Selon les sens, le verbe abouter est dérivé de boute « pousser », avec le préfixe a-, soit dérivé de bouter soit plus probablement dérivé de bout au sens de « limite » [un bien, une terre désignée par ses limites]

Du 12ème au 15ème siècles, abouter a de nombreux sens et connait une forte vitalité. Au 16ème siècle, il semble conserver une certaine importance dans le sens de « confiner à » ; il est alors concurrencé par aboutir. Par la suite, abouter disparait totalement des dictionnaires pour ne reparaitre qu’au cours du 19ème siècle surtout comme terme technique ; on remarque, à cette époque, la survivance de quelques sens anciens par l’intermédiaire de certains dialectes locaux, mais la vitalité du mot est très limitée.

Les verbes abuter et abouter sont très proches au point de vue sémantique et ont pris quelquefois des sens très voisins et même identiques, particulièrement dans l’ancienne langue.

Le mot aboté ou abotté (= mal ajusté) vient du participe passé d’aboter, forme dialectale d’abouter.

Le verbe aboter (1) ou abotter (= faire aboutir, en venir à bout) est une forme dialectale d’aboutir qui a pratiquement remplacé abouter.

abouti, aboutir

A. elle est aboutie, il est abouti (1) : est venu(e) à suppuration.

aboutir (1) :

  • en horticulture, pousser des boutons ;
  • en médecine, venir à suppuration.

B. elle est aboutie, il est abouti (2) :

  • est mené(e) à son terme ;
  • est achevée, réussie, voisine de la perfection ; est achevé, réussi, voisin de la perfection.

elle est inaboutie, il est inabouti :

  • n’a pas pu aboutir ;
  • est inachevé(e).

aboutir (2) :

  • arriver au bout, avoir une issue ;
  • arriver à un résultat, achever, réussir ;
  • en architecture, revêtir de minces feuilles de plomb ou de tout autre métal un ornement d’architecture ou de sculpture ;
  • en hydraulique, raccorder un gros tuyau sur un petit, au moyen d’un collet ou tambour de plomb qui va en diminuant du gros au petit.

aboutir à :

  • se terminer dans ;
  • arriver ;
  • converger ;
  • toucher le bout.

j’aboutis, tu aboutis, il aboutit, nous aboutissons, vous aboutissez, ils aboutissent ;
j’aboutissais ; j’aboutis ; j’aboutirai ; j’aboutirais ;
j’ai abouti ; j’avais abouti ; j’eus abouti ; j’aurai abouti ; j’aurais abouti ;
que j’aboutisse, que tu aboutisses, qu’il aboutisse, que nous aboutissions, que vous aboutissiez, qu’ils aboutissent ;
que j’aboutisse, qu’il aboutît, que nous aboutissions ; que j’aie abouti ; que j’eusse abouti ;
aboutis, aboutissons, aboutissez ; aie abouti, ayons abouti, ayez abouti ;
(en) aboutissant.

Le verbe aboutir est dérivé de bouter ou de bout selon les sens. En dehors de quelques sens spéciaux rapidement disparus, aboutir a connu une vitalité assez grande depuis son apparition : de la langue juridique (du 14ème au 16ème siècles), il passe au 16ème siècle dans la langue courante, au propre et au figuré et dans la langue technique. À la même époque, on constate de nombreuses interférences entre aboutir et le verbe très voisin abouter ; dans les deux verbes, on retrouve l’étymon bout au sens de « limite, extrémité »; d’où les sens de « confiner à, toucher à » et de « avoir pour but, pour résultat ». Mais abouter apparait le premier (milieu du 13ème siècle) avec ces deux sens, tandis que pour aboutir, le premier sens n’est attesté qu’au 14ème siècle, le second au 16ème siècle. Au 16ème siècle, et jusqu’au début du 17ème siècle ils coexistent mais abouter est progressivement remplacé par aboutir qui subsiste seul dans les dictionnaires jusqu’au 19ème siècle, l’époque où abouter ressurgit.

aboutissant

un aboutissant :

  • un aboutissement ;
  • l’endroit où quelque chose, notamment un organe, aboutit ;
  • un point d’aboutissement, un résultat, une conséquence.

les aboutissants d’un fonds : les fonds adjacents à ses petits côtés, par opposition aux tenants qui sont les fonds adjacents à ses grands côtés.

les tenants et les aboutissants : tout ce qui se rapporte étroitement à quelque chose ou à quelqu’un, notamment l’environnement d’une situation, la signification d’une affaire.

Ce nom vient du participe présent d’aboutir. Ce terme juridique, attesté constamment depuis 1508, le plus souvent dans l’expression tenants et aboutissants. En outre, du sens initial de « limites » on est passé au 19ème siècle à celui de « endroit où quelque chose aboutit » (1805), où aboutissant est généralement employé seul et a perdu son caractère juridique ; il s’agit probablement d’une recréation du mot par mise en relation avec aboutir et aboutissement.

aboutissement

un aboutissement (1) : le commencement de la suppuration d’un abcès.

un aboutissement (2) :

  • l’action d’aboutir ; le résultat de cette action ;
  • une extrémité, un endroit où quelque chose, notamment un chemin, aboutit ;
  • un objet situé à l’extrémité, l’extrémité d’un objet ;
  • un terme auquel on aboutit, avec ou sans effort ;
  • un résultat normal, attendu, d’un processus, avec, plus ou moins clairement suggérée, une idée d’accomplissement, de perfection, de réussite ;
  • le fait d’obtenir un résultat ; le succès d’une entreprise.

Ce nom est dérivé du participe présent d’aboutir, avec le suffixe -ement. Les interférences que l’on constate au Moyen Âge entre les sens d’abouter et d’aboutir se retrouvent au niveau de leurs dérivés about, aboutement, aboutissant et aboutissement. Dans ces quatre mots on retrouve le sens de « limite » : aboutement au 14ème siècle, about au 16ème siècle, aboutissant et aboutissement depuis le 16ème siècle. (à comparer avec les expressions tenants et abouts que l’on rencontre au Moyen Âge et tenants et aboutissants courante depuis le 16ème siècle). On remarque qu’au Moyen Âge about et aboutement occupent une place très importante. Mais de même qu’aboutir l’a emporté sur abouter, aboutissant et aboutissement surtout prennent, à partir du 16ème siècle, une importance de plus en plus grande tandis que about et aboutement ne conservent plus qu’une place restreinte dans certains domaines techniques.

aboutonner

aboutonner : boutonner, fermer un vêtement au moyen des boutons qui y sont cousus.

Le verbe aboutonner était une façon dialectale de dire boutonner.

ab ovo

ab ovo : depuis l’origine, depuis le commencement.

La locution latine ab ovo fut employée par Horace pour désigner l’origine de la vie (l’œuf de Léda, d’où naquit Hélène, la cause de la guerre de Troie) et le premier service du repas. L’emploi français semble plutôt se référer à la notion de « principe, d’origine de la vie », mais est plus probablement encore une création savante du 17ème siècle.

aboyant, aboyer, aboyeur

une foule aboyante : qui vocifère, qui hurle.

un chien aboyant : qui aboie.

des aboyants : des gens qui viennent voir, écornifler s’il n’y a pas quelque chose à rapiner.

aboyer :

  • pour le chien, émettre son cri le plus habituel consistant en un bruit sonore et bref, généralement répété par saccades ;
  • reproduire volontairement ou involontairement le cri du chien ;
  • prononcer des paroles violentes et incohérentes.

j’aboie, tu aboies, il aboie, nous aboyons, vous aboyez, ils aboient ;
j’aboyais ; j’aboyai ; j’aboierai ; j’aboierais ;
j’ai aboyé ; j’avais aboyé ; j’eus aboyé ; j’aurais aboyé ; j’aurais aboyé ;
que j’aboie, que tu aboies, qu’il aboie, que nous aboyions, que vous aboyiez, qu’ils aboient ;
que j’aboyasse, qu’il aboyât, que nous aboyassions ; que j’aie aboyé ; que j’eusse aboyé ;
aboie, aboyons, aboyez ; aie aboyé, ayons aboyé, ayez aboyé ;
(en) aboyant.

une personne aboyeuse, un chien aboyeur : qui aboie ou pousse des cris semblables à l’aboiement.

un aboyeur :

  • un chevalier gris, un oiseau ;
  • une arme qui par son bruit rappelle l’aboiement du chien.

une aboyeuse, un aboyeur : celle, celui qui lance des cris semblables à un aboiement, qui fait le boniment, qui commande, qui appelle, qui harcèle de cris, de criailleries importunes.

Le verbe aboyer (abaier à l’origine) est dérivé du radical bai- forme apophonique de bau- exprimant l’aboiement du chien et qui est à la base de plusieurs formations de même sens : grec β α υ ́ ζ ω, latin baubare (baubari), etc.

Le verbe aboyer est attesté sous sa forme graphique actuelle dès le 16ème siècle, mais l’Académie, qui dans les deux premières éditions de son dictionnaire donne la graphie abboyer, ne préconise la forme moderne qu’à partir de l’édition de 1740. Le mot entre dans la langue sous la forme abaier (au 12ème siècle), encore en vedette en 1680 à côté de aboier.

Il existait aussi abaier/aboyer (2) « aspirer à », du latin batare duquel provient, bayer, béer « être ouvert, avoir la bouche ouverte ». D’où un aboyeur, celui qui désire, qui poursuit ardemment une chose.

abracadabra, abracadabrance, abracadabrant, abracadabrantesque, abracadabrantisme, abracadabrer

abracadabra : une formule magique, utilisée pour guérir ou prévenir toutes sortes de maladies.
un abracadabra

une abracadabrance : le caractère de ce qui est abracadabrant.

elle est abracadabrante, il est abracadabrant :

  • est étrange et compliqué(e), jusqu’à l’incohérence ou au délire ;
  • est totalement incompréhensible.

elle, il est abracadabrantesque : ressemble à ce qui est abracadabrant.

un abracadabrantisme : un système et une technique d’expression consistant à privilégier les contenus et les formes abracadabrantes.

abracadabrer : rendre abracadabrant.

Pour l’étymologie d’abracadabra, voir : CNRTL.

abrachie, abrachiocéphalie

une abrachie ou lipobrachie : une absence congénitale des bras.

une abrachiocéphalie ou lipobrachionocéphalie : une malformation congénitale caractérisée par l’absence de bras et de tête.

Le nom (un) bras vient du latin classique brachium ou bracchium, emprunté au grec β ρ α χ ι ́ ω ν.

abramide, abranide

une abramide ou abranide : une sorte de vêtement de couleur jaune que portaient les femmes grecques.

L’origine de ce nom est obscure, voir : CNRTL.

abranche

elle, il est abranche :

  • n’a pas de branchies ;
  • dont les branchies ne sont pas apparentes.

les abranches : un ordre de la classe des annélides.

Le mot abranche est formé du préfixe a- privatif et de -branche, dérivé régressif de branchies.

abraquer

abraquer :

  • tirer à bras ;
  • haler à la main un cordage mou, lui donner un peu de tension.

Le verbe abraquer vient du changement de préfixe d’embraquer « tendre un cordage ».

abras

un abras : la garniture de fer qui entoure le manche d’un marteau de forge.

être dans tous ses abras, faire beaucoup d’abras : montrer un grand empressement, une grande hâte, un air affairé, un air empressé.

Le nom (un) abras est dérivé de bras, avec le préfixe a-, cette garniture étant considérée comme s’adaptant, s’ajoutant au manche des outils ou ustensiles ; elle semble s’appliquer, à l’origine, au manche d’un marteau de forge.

abrasax

un abrasax : voir abraxas (1) (ci-dessous).

abrasement, abraser, abrasif, abrasimètre

un abrasement : l’action d’abraser.

A. abraser : enlever en raclant de petits fragments superficiels de la muqueuse.

s’abraser : disparaitre par altération des tissus.

B. abraser : user ou polir une surface par frottement.

C. abraser :

  • écraser, abimer, casser ;
  • raser.

elle est abrasive, il est abrasif : use, polit.

une matière abrasive, un produit abrasif : capable d’arracher par frottement de petites quantités de matière et servant à user, à nettoyer, à polir.

un abrasif : une matière qui use par frottement ou grattage, pour polir, amincir, sans usage de la lime.

un abrasimètre : un appareil destiné à mesurer le degré d’abrasion.

une abrasion :

  • l’action d’user par frottement, grattement ou altération spontanée ;
  • une usure mécanique de la roche en place par l’eau chargée de débris ;
  • une ulcération superficielle de la peau ou des intestins ;
  • une séparation par petits fragments de l’épithélium qui recouvre les membranes muqueuses ;
  • l’action de gratter la surface des os cariés, de la cornée ulcérée, des dents cerclées de tartre ;
  • l’action d’user par frottement à l’aide d’un abrasif.

des marques d’abrasion (sur une photographie).

Le nom (un) abrasement est repris au moyen français abrasement, attesté depuis 1419 au sens de « démolition (d’une maison) », formé sur le participe passé du latin abradere (« enlever en rasant », voir abrasion) à l’emploi figuré de « supprimer, détruire », fréquent en latin chrétien.

L’ancienne langue connait deux verbes abraser, l’un dérivé de braise et signifiant « embraser, enflammer », l’autre, qui survit en français moderne, issu du latin abradere « raser » et signifiant « démolir ». Le verbe abraser « démolir » est à peine vivant en moyen français et semble ne pas survivre après le 14ème siècle. Certains parlers provinciaux ont conservé les sens « écraser » « abimer, casser » « écraser, détruire ». Au 20ème siècle, on note la résurgence du verbe par formation sur abrasion, en médecine et en technologie.

Le nom (une) abrasion est emprunté au latin abrasio « action d’enlever en rasant », un terme de médecine au sens « action d’enlever en frottant la surface de quelque chose » en latin médiéval, un emploi probablement issu du verbe abradere. Abrasion apparait en français au 17ème siècle dans un emploi général affaibli par rapport à l’étymon latin. Au 18ème siècle, en rapport avec l’évolution des techniques, le mot passe dans la langue médicale ; au 19ème siècle, il est employé dans le vocabulaire de la chirurgie et plus précisément de la chirurgie dentaire. Il retrouve ainsi le sens étymologique du latin chirurgical « action d’enlever en rasant » (les barbiers ayant longtemps pratiqué la chirurgie, au moins jusqu’à la création de cours spécialisés dans les universités). Au 20ème siècle, ce verbe a connu diverses spécialisations.

abrasin

un abrasin : un arbre.

Le nom (un) abrasin est d’origine japonaise.

abrasion

une abrasion : voir ci-dessus.

abraxax

1. un abraxas ou abrasax : un mot symbolisant les 365 émanations du Dieu Suprême pour la secte gnostique des basilidiens.

un abraxas : une pierre taillée, souvent gravée de caractères magiques, que l’on portait comme amulette.

Ce nom est d’origine obscure, peut-être un cryptogramme d’origine hébraïque, voir : CNRTL.

2. un abraxas : un genre de papillon nocturne.

L’origine de ce nom est obscure.

abréacteur, abréaction, abréagir

un abréacteur : un thérapeute qui provoque l’abréaction chez son patient.

une abréaction : une libération d’affects accompagnant la survenue ou l’évocation d’un évènement traumatique.

abréagir :

  • faire une abréaction ;
  • se libérer de quelque chose par une abréaction.

j’abréagis, tu abréagis, il abréagit, nous abréagissons, vous abréagissez, ils abréagissent ;
j’abréagissais ; j’abréagis ; j’abréagirai ; j’abréagirais ;
j’ai abréagi ; j’avais abréagi ; j’eus abréagi ; j’aurai abréagi ; j’aurais abréagi ;
que j’abréagisse, que tu abréagisses, qu’il abréagisse, que nous abréagissions, que vous abréagissiez, qu’ils abréagissent ;
que j’abréagisse, qu’il abréagît, que nous abréagissions ; que j’aie abréagi ; que j’eusse abréagi ;
abréagis, abréagissons, abréagissez ; aie abréagi, ayons abréagi, ayez abréagi ;
(en) abréagissant.

Le nom (une) abréaction est formé du préfixe latin ab- exprimant l’éloignement, « hors de » et de réaction.

Le verbe abréagir est formé du préfixe latin ab- exprimant l’éloignement « hors de », et de réagir, un terme de psychologie, sur le modèle de la série abréaction, abréactif.

abrégé, abrégeable, abrégément, abrègement, abréger

elle est abrégée, il est abrégé :

  • est diminué(e), rapetissé(e) ;
  • pour une forme d’expression écrite ou orale, est dense, ramassé(e).

en abrégé : en peu de mots.

un abrégé :

  • une représentation en raccourci ;
  • un ouvrage présentant en raccourci ce que l’on sait du monde, d’une religion, d’un domaine précis du savoir ou de la technique ;
  • un mécanisme de l’orgue ;
  • une partie de la mécanique utilisée dans les beffrois avec carillon.

elle, il est abrégeable : peut être abrégé(e), réduite ou réduit.

abrégément : d’une manière abrégée.

un abrègement ou abrégement :

  • l’action d’abréger ;
  • en droit féodal, l’action d’abréger un fief, de diminuer les services qui lui sont attachés.

abréger :

  • rendre plus court ;
  • faire court, s’exprimer en peu de mots.

j’abrège, tu abrèges, il abrège, nous abrégeons, vous abrégez, ils abrègent ;
j’abrégeais ; j’abrégeai ; j’abrègerai ou abrégerai ; j’abrègerais ou abrégerais ;
j’ai abrégé ; j’avais abrégé ; j’eus abrégé ; j’aurai abrégé ; j’aurais abrégé ;
que j’abrège, que tu abrèges, qu’il abrège, que nous abrégions, que vous abrégiez, qu’ils abrègent ;
que j’abrégeasse, qu’il abrégeât, que nous abrégeassions ; que j’aie abrégé ; que j’eusse abrégé ;
abrège, abrégeons, abrégez ; aie abrégé, ayons abrégé, ayez abrégé ;
(en) abrégeant.

Le nom (un) abrégé, issu du participe passé d’abréger, n’a gardé le sens « abréviation » que dans l’expression figée écrire en abrégé.

Le verbe abréger vient du bas latin (surtour du latin chrétien) abbrĕviare. Il a été concurrencé par le doublet savant abrévier. Il n’apparaît au sens « rédiger un texte (de loi) à partir d’éléments divers et antérieurs, en les ordonnant, au besoin en les réduisant » qu’à l’époque médiévale. C’est une spécialisation de sens par le français juridique ; le latin médiéval abbreviare ne connait pas cet emploi, il a seulement connu le sens de « diminuer par affaiblissement ». Les acceptions « rendre bref, plus court, réduire la durée ou l’étendue » et « faire court, s’exprimer en peu de mots » sont stables depuis le 12ème siècle. Au Moyen Âge, abréger avait fini par signifier « écrire » « rédiger » : le Moyen Âge voyant dans la concision (brevitas) une qualité stylistique. D’où le passage de l’idée de bon « abréviateur » à celle de bon « rédacteur », et le passage du sens de « abréger » au sens de « rédiger ». Le latin breve avait donné l’ancien français brief « note de synthèse, petit document récapitulatif, lettre, chronique, registre à inscrire les droits, etc. », d’où les deux composés synonymes abriever (abrévier) et embriever « mettre par écrit, rédiger ». On note aussi en droit féodal, le sens « diminuer la valeur ou les services d’un fief ».

Le nom (un) épitomé ou épitome (= un abrégé d’un livre, d’une histoire ; plus particulièrement un précis d’histoire) est emprunté au latin classique epitome, du grec ε ̓ π ι τ ο μ η ́ « abrégé ».

abreuvage, abreuvement, abreuver, abreuveur, abreuvoir

A. un abreuvage : l’acte d’abreuver.

une halte d’abreuvage : une gare où s’arrêtait un train militaire pour permettre de désaltérer hommes et chevaux.

B. un abreuvage : un point d’eau où l’on abreuve les animaux.

un abreuvement : l’action d’abreuver ou de s’abreuver.

abreuver :

  • pourvoir abondamment en liquide des êtres vivants, le sol, certains matériaux, de manière à désaltérer ou imbiber jusqu’à saturation ;
  • en savoir plus : CNRTL.

s’abreuver à, s’abreuver de : se désaltérer.

elles se sont abreuvées, elles sont abreuvées.

elles se sont abreuvé les chevaux, elles ont abreuvé les chevaux, elles se les sont abreuvés.

une abreuveuse, un abreuveur : une marchande, un marchand qui a l’habitude d’abreuver en payant largement à boire.

un abreuvoir :

  • un point d’eau naturel ou aménagé, où les animaux vont boire ;
  • un lieu ou une source où l’homme s’abreuve ;
  • une fontaine à eau, un distributeur d’eau potable comportant un mécanisme qui commande un jet d’eau, voir le Dictionnaire historique du français québécois ;
  • ce qui rappelle la forme d’un abreuvoir en auge.

en savoir plus : dictionnaire des sciences animales.

Le verbe abreuver vient du latin vulgaire abbĭbĕrare, dérivé de biber « boisson », de bibĕre « boire ». Le latin vulgaire rend souvent « abreuver » par potāre. Anciennes variantes : abeivre, aboivre, abovrer, abuvrer, abeuvrer, aboivrer, abevrer. La forme aboivrer a subi l’influence de l’ancien français boivre (voir : boire) ; abreuver est une forme métathétique de abevrer.

abrèvement

un abrèvement ou embrèvement, embreuvement : l’assemblage d’une pièce de bois avec une autre, en faisant pénétrer l’extrémité de l’une, préalablement taillée en prisme triangulaire, dans l’autre.

embrever ou embréver : assembler deux pièces en faisant pénétrer une partie de l’une dans un évidement pratiqué dans l’autre. D’où un embrèvement.

Le nom (un) abrèvement est sans doute le croisement entre embrèvement, un terme de menuiserie (de même sens), dérivé d’embrever, du latin imbiberare « imbiber » au sens technique de « faire pénétrer une pièce de bois dans une autre » et abreuver, un terme de bâtiment, du latin adbiberare.

abréviateur, abréviatif, abréviation, abréviativement, abréviature, abrévié, abrévier

elle est abréviatrice, il est abréviateur : abrège, réduit, simplifie.

une abréviatrice, un abréviateur :

  • une auteure ou un auteur de la version abrégée d’un ouvrage ;
  • une, un secrétaire chargé(e) de la rédaction ou de la collation et de l’expédition de certaines bulles et lettres pontificales.

elle est abréviative, il est abréviatif : recourt à l’abréviation.

abréviativement : sous forme abrégée, par abréviation.

une abréviation :

  • l’action d’abréger ;
  • un procédé par lequel on obtient une représentation graphique tronquée, mais suffisamment claire, d’un signe plus long ;
  • une représentation ou un signe obtenu par abréviation.

Les abréviations : Office québécois de la langue française.

une abréviature : une réduction graphique d’un mot par emploi de signe(s) ou lettre(s) représentant le mot ou une partie du mot.

elle est abréviée, il est abrévié : est écrite, est écrit en signes abréviatifs.

abrévier : abréger.

Le mot abréviateur est emprunté au latin abbreviator« rédacteur de la version abrégée d’une œuvre », le sens « officier de la chancellerie pontificale chargé de rédiger les minutes des lettres pontificales » est emprunté au latin médiéval, d’où « notaire, secrétaire chargé de rédiger la minute d’un jugement », un terme de diplomatique qui n’a pas d’équivalent en latin médiéval.

Le nom (une) abréviation est emprunté au latin chrétien abbreviatioattesté au sens « version abrégée d’un écrit » depuis le 4ème siècle ; à remarquer que abbreviatio désigne depuis 1200 le procédé stylistique très en faveur au Moyen Âge consistant à rédiger la version abrégée d’un écrit (opposé à la dilatatio). Le sens « action d’abréger » est en latin médiéval un élargissement du sens initial.

Les mots abrégé et abréger se sont substitués à abrévié, abrévier.

abreyer

abreyer : voir abrier (ci-dessous).

abri

un abri :

  • un lieu couvert protégeant des hommes ou des animaux contre les intempéries ou quelque danger ;
  • un dispositif, couvert ou non, servant à protéger ;
  • un emplacement côtier naturel ou construit, servant à protéger les bateaux contre la tempête ;
  • un moyen naturel aménagé ou un ouvrage enterré pour protéger les militaires en campagne contre la vue et le tir de l’ennemi ;
  • une construction couverte ou non destinée à protéger le voyageur sur la voie publique, notamment aux arrêts de tramways ou d’autobus ;
  • une protection, un refuge moral.

à l’abri : Parler français.

le sans-abrisme : la situation des sans-abris, des SDF.

Le nom (un) abri vient du verbe abrier.

abribus

un abribus [nom déposé] : une aubette, un abri pour les usagers attendant l’autobus.

Ce nom est composé d’abri et de bus pour autobus.

abricot, abricoté, abricotée, abricoter, abricotier, abricotin, abricotine

un abricot : un fruit.

Vocabulaire (Thésaurus) autour du thème de l’abricot : Wiktionnaire.

voir le dictionnaire des sciences animales.

un gâteau abricoté : où il y a des abricots.

une prune abricotée : qui tient de l’abricot.

une pêche abricotée ou un abricot-pêche

un abricoté : un bonbon fait d’un petit morceau d’abricot confit dans le sucre.

une abricotée : une espèce de prune qui a l’apparence et le gout de l’abricot.

A. abricoter un gâteau, un entremets ou une partie de leur surface visible : la ou le recouvrir d’une couche de marmelade d’abricots.

B. abricoter : greffer un abricotier sur un autre arbre.

un abricotier : un arbre qui produit l’abricot.

un abricotin : une sorte de prune qui ressemble à l’abricot.

une abricotine :

  • un marbre du même genre que la brèche violette, de la couleur de l’abricot ;
  • une liqueur d’abricot ;
  • une eau-de-vie d’abricot. [Suisse].

Le nom (un) abricot, emprunté au portugais albricoque ou à l’espagnol albaricoque, est attesté depuis 1330. L’espagnol albaricoque, le portugais albricoque et le catalan albercoc sont empruntés à l’arabe al barkuk, en bas grec praikokkion, en latin praecoquum « fruit précoce ».

Ce fruit était connu dès l’Antiquité en Europe et il est cultivée en Italie à partir du Ier siècle de notre ère. Selon Pline, il se vendait 30 sesterces pièce. Il était nommé præcoqua, ou præcoca au neutre pluriel collectif, le terme præcox (præcoquo) s’appliquait aux plantes et aux fruit précoces ou mûrs. On trouve aussi chez Pline armeniacum, fruit d’Arménie, armeniaca ou abricotier chez Columelle (et pruna armeniaca), l’Arménie était la provenance immédiate et le fait se retrouve en grec. Le fruit est originaire de Chine en fait, mais il va faire le tour de la Méditerranée par des chemins étranges. Il reste arménien dans les parlers lombards par aphérèse sans doute par mauvaise coupe ou par métathèse : mungnaga, ramognega. Le terme aurait été importé en Syrie par l’intermédiaire du grec praekokon avant de revenir en occident.

Les Arabes d’Espagne réintroduisent l’abricot et ils emploient alors devant lui l’article arabe al, mais en outre ils changent le timbre de p qui n’existe pas en arabe. Le p est souvent remplacé par un b dans cette langue et plus rarement par un f. Le mot devient al-barqûq, et en espagnol albaricoque (1300, avec conservation de la forme ancienne), en portugais albricoque par syncope. L’italien albicocca témoigne de l’influence espagnole à la Renaissance. Toutes ces formes montrent une agglutination de l’article au contraire de bricocatu génois.

Il entre en français sous la forme aubercot (1512-1535) à partir du catalan abercot, albercot et il devient abricot en 1547. Le français montre encore une hésitation face à la liquide l devant consonne qui se vocalise dans aubercot. On doit donc supposer une simplification de la prononciation avec la métathèse d’abricot qui permet de conserver le timbre d’a, mais sans doute aussi du fait d’un intermédiaire portuaire portugais.

Le mot français donne ensuite l’anglais apricot (sans doute par croisement avec apple ou april, mais peut-être par une prononciation régionale française), l’allemand Aprikose, le néerlandais abricoos par affaiblissement. En savoir plus : Site de Dominique Didier.

abrié, abrier

A. abreyer ou abrier :

  • abriter ;
  • recouvrir, dissimuler ;
  • empêcher le vent de passer jusqu’à une autre voile.

B. Dictionnaire historique du français québécois.

elle est abriée ou abrillée, il est abrié ou abrillé :

  • est à couvert, est protégé(e) (contre le vent, la pluie, les éléments) ;
  • est recouverte, est recouvert de quelque chose qui protège, dissimule, etc. ;
  • est couverte, est couvert, est protégé(e) par une couverture, un drap, etc. ;
  • est protégé(e), caché(e), mis(e) à l’abri (de critiques, du regard public, etc.) :
  • est recouverte de, est recouvert de, est enrobé(e) dans quelque chose qui en dissimule la vraie nature, qui en adoucit le caractère.

abrier ou abriller :

  • mettre à couvert, abriter contre le vent, la pluie, les éléments ;
  • couvrir, recouvrir ;
  • protéger, défendre, excuser quelqu’un en le couvrant de son autorité, de son influence.

s’abrier derrière quelqu’un, derrière quelque chose : se protéger, se défendre, s’excuser en se dissimulant.

abrier ou s’abriller quelque chose : le dissimuler, l’étouffer, empêcher qu’on en prenne connaissance.

Le verbe abrier ou abreyer vient du bas latin apricare « chauffer, réchauffer par le soleil », en latin classique apricari « se chauffer au soleil », dérivé de l’adjectif apricus « exposé au soleil ». La notion de « chauffer au soleil » est liée à celle de « protection contre le vent, le froid, les intempéries »; par ailleurs l’emploi fréquent de apricus est en relation avec vinea, vindemia, uvae dont la culture est, en pays méditerranéens, souvent pratiquée en terrasse, à l’abri de murettes de pierre, et avec collis, pronus, révélant à la fois l’exposition au soleil et un relief constituant une protection d’où la notion de « protéger, abriter ». Bien que apricus ait été par fausse étymologie rapproché de apertus « ouvert », il n’y a pas incompatibilité entre apricus et la notion de « lieu couvert », d’où ensuite la notion de « couvrir, vêtir ». L’évolution sémantique est la même pour l’espagnol abrigar, glosé foveo. La forme abrier est soit d’origine méridionale ou des dialectes de l’ouest soit, plus probablement une interprétation du roman au stade abrigare de l’évolution phonétique, comme a-/brigare (à comparer avec l’ancien français desbrié « privé d’abri », l’anglais débrier).

Très vivant en ancien et moyen français et encore au 16ème siècle, le verbe abrier tend cependant dès cette époque à sortir de l’usage et est remplacé par la locution mettre à l’abri ; abri donne naissance au verbe moderne abriter. Cependant, si le mot est vieux au sens général, il prend dès le 18ème siècle des acceptions techniques toujours vivantes au 19ème sinon au 20ème siècle en horticulture et comme terme de marine.

abrifou, abri-fou

un abrifou ou abri-fou : un voile tenu au-dessus de la tête des mariés pendant la bénédiction nuptiale.

Ce terme dialectal du Centre et de l’Ouest est composé d’abri et d’un second élément d’origine incertaine, voir : CNRTL.

abri-galant

un abri-galant ou abri galant : une sorte de manteau d’homme.

Il semble que ce nom composé d’abri et galant, s’applique à une mode masculine en vogue sous la Restauration.

abriller

abriller : voir abrier (ci-dessus).

abrine

une abrine :

  • le nom donné à un mélange extrait des graines de jequirity ;
  • une toxalbumine de même origine douée de propriétés hémolytiques ;
  • un composé chimique tiré de l’abrine brute.

Le nom (une) abrine est dérivé d’abre, abrus (= une plante légumineuse) en latin scientifique, emprunté à l’arabe abrūz, afrūz, le mot par lequel les botanistes arabes de l’Andalousie ont désigné l’amarantus tricolor L. (emprunté au persan bustān afrūz proprement « conférant au jardin des couleurs ardentes ») et qui, en arabe plus tardif, fut appliqué à la plante légumineuse tropicale abrus precatorius L.

abri-sous-roche

un abri-sous-roche : en géologie et en préhistoire, la partie inférieure d’un escarpement, protégée par roches surplombantes, moins profondes qu’une véritable caverne.

abritant, abrité, abritement, abriter

une institution abritante, un lieu abritant : qui constitue un abri agréable et intime à la manière du foyer familial.

des feuilles abritantes : qui, pendant le sommeil de la plante, sont abaissées vers la terre, et semblent abriter les fleurs situées au-dessous d’elles.

elle est abritée, il est abrité : est à l’abri.

elle est inabritée, il est inabrité : n’est pas abrité(e).

un abritement : l’action de s’abriter.

abriter : mettre à l’abri.

s’abriter : se mettre à l’abri.

elles se sont abritées, elles sont abritées.

elles se sont abrité les enfants, elles ont abrité les enfants, elles se les sont abrités.

Le verbe abriter, dérivé d’abri, devenu courant à la fin du 18ème siècle, a remplacé tardivement abrier qui a conservé son usage en horticulture et en marine.

abrivent, abri-vent

un abrivent ou abri-vent : un dispositif qui abrite du vent ou des intempéries.

Ce nom est formé d’abri et vent, plutôt que d’une forme du verbe abrier.

abrocomidé

les abrocomidés : une famille de rongeurs vrais.

abrogatif, abrogation, abrogatoire, abrogeable, abroger

elle est abrogative ou abrogatoire, il est abrogatif ou abrogatoire :

  • a pour effet d’abroger ;
  • abroge.

une abrogation (d’une loi) : l’action de l’abroger.

une loi abrogeable, un règlement abrogeable : qui peut être abrogé(e).

elle, il est inabrogeable : ne peut pas être abrogé(e).

abroger :

  • rendre caduque, expressément ou tacitement, une disposition légale ou règlementaire prise par le pouvoir ou instituée par l’usage ;
  • supprimer radicalement, à la manière d’un acte juridique d’abrogation.

j’abroge, tu abroges, il abroge, nous abrogeons, vous abrogez, ils abrogent ;
j’abrogeais ; j’abrogeai ; j’abrogerai ; j’abrogerais ;
j’ai abrogé ; j’avais abrogé ; j’eus abrogé ; j’aurai abrogé ; j’aurais abrogé ;
que j’abroge, que tu abroges, qu’il abroge, que nous abrogions, que vous abrogiez, qu’ils abrogent ;
que j’abrogeasse, qu’il abrogeât, que nous abrogeassions ; que j’aie abrogé ; que j’eusse abrogé ;
abroge, abrogeons, abrogez ; aie abrogé, ayons abrogé, ayez abrogé ;
(en) abrogeant.

Le nom (une) abrogation est emprunté au latin abrogatio « action d’annuler un texte juridique antérieur ». L’abrogation a pour objet un texte de portée générale ; sous l’Ancien Régime, l’ordonnance royale avait par excellence une telle portée, puisqu’elle s’étendait à tout le territoire du royaume et à tous les sujets ; l’édit ne concernait qu’une partie du territoire et une catégorie de sujets. La révocation peut viser une seule personne (officier, fonctionnaire) ; quand elle vise un texte, ce texte est de portée restreinte : acte privé comme une donation, acte public comme un édit royal. Par nature l’abrogation vise l’avenir : la disposition légale ou réglementaire abrogée ne sera désormais plus appliquée ; la révocation fait en outre référence à ce qui avait été concédé ou accordé antérieurement : il y a rétractation ou reprise.

Le verbe abroger est emprunté au latin abrogare « ôter le crédit à quelqu’un ».

abrotone, abrotonite, abrotonoïde

une abrotone : le nom vulgaire des aurones, du genre armoise.

un abrotonite : un vin dans lequel les Grecs anciens faisaient infuser de l’abrotone pour l’aromatiser.

elle, il est abrotonoïde : ressemble à l’abrotone.

Le nom (une) abrotone, emprunté au latin habrotonum ou abrotonum, un terme de botanique.

Le nom (un) abrotonite est emprunté au grec α ̓ ϐ ρ ο τ ο ν ι ́ τ η ς « vin aromatisé d’aurone ».

Le nom (une) aurone (le nom vulgaire de plusieurs composées) est une forme populaire dérivée du latin (h)abrotanum, voir le correspondant savant abrotone, abrotanum.

abrouti, abroutir, abroutissement

un arbre ou un arbuste abrouti : qui mal venu, parce que ses jeunes pousses ont été broutées par les animaux.

abroutir : pour des animaux, brouter les jeunes pousses d’un arbre, d’un arbuste.

j’abroutis, tu abroutis, il abroutit, nous abroutissons, vous abroutissez, ils abroutissent ;
j’abroutissais ; j’abroutis ; j’abroutirai ; j’abroutirais ;
j’ai abrouti ; j’avais abrouti ; j’eus abrouti ; j’aurai abrouti ; j’aurais abrouti ;
que j’abroutisse, que tu abroutisses, qu’il abroutisse, que nous abroutissions, que vous abroutissiez, qu’ils abroutissent ;
que j’abroutisse, qu’il abroutît, que nous abroutissions ; que j’aie abrouti ; que j’eusse abrouti ;
abroutis, abroutissons, abroutissez ; aie abrouti, ayons abrouti, ayez abrouti ;
(en) abroutissant.

un abroutis : un taillis brouté par les bestiaux ou le gibier.

un abroutissement :

  • un broutement des feuilles d’arbres et arbustes par les animaux ;
  • l’état d’un bois brouté par les animaux.

Le verbe abroutir est dérivé de brout « jeune pousse », du germain brust « bourgeon », d’où vient le verbe brouter.

à brule-pourpoint, à brûle-pourpoint

La locution adverbiale à brûle-pourpoint signifie « sans préambule, brusquement » en parlant de la parole et des actes. Elle tire son origine de l’expression tirer à brûle-pourpoint, qui voulait dire anciennement « tirer de très près ». Lors d’un duel au pistolet, le bout du canon était porté de très près sur l’adversaire, au point de pouvoir brûler le pourpoint, un vêtement masculin d’époque couvrant le torse jusque sous la ceinture. On dirait plutôt aujourd’hui tirer à bout portant.

Cette idée d’attaque à l’improviste de manière abrupte, c’est-à-dire de soudaineté et d’efficacité, s’est transférée dans la locution à brûle-pourpoint ainsi que dans quelques expressions figurées, telles que tirer sur quelqu’un à brûle-pourpoint, qui veut dire « attaquer quelqu’un par de vifs propos », et dire une chose à brûle-pourpoint, qui signifie « dire une chose de très près, en face ».

La locution adverbiale à brûle-pourpoint, généralement utilisée après un verbe de déclaration, peut être substituée à d’autres adverbes ou locutions adverbiales synonymes, selon le contexte : abruptement, inopinément, sans prévenir, sans entrée en matière, sans préparation, sans détour, sans transition, sans ménagement, sans qu’on s’y attende, sans crier gare, à l’improviste, avec brusquerie, de but en blanc, etc., ou le plus soutenu ex abrupto.

À brûle-pourpoint n’est toutefois pas synonyme de spontanément ou d’immédiatement. Lorsque l’on veut évoquer ce sens, on choisira plutôt les locutions suivantes : sans réfléchir, sur-le-champ, en peu de temps, tout de suite, promptement, rapidement, vite, sans délai, etc., ou, plus familièrement, illico.

En savoir plus : Office québécois de la langue française.

abrupt, abrupte, abruptement

A. [en géographie]

elle est abrupte, il est abrupt :

  • est caractérisé(e) par la brusque rupture, la discontinuité, l’apparence heurtée ;
  • est caractérisé(e) par la (quasi) verticalité ;
  • est caractérisé(e) par l’accès difficile.

B. [sens figuré]

elle est abrupte, il est abrupt :

  • dont le caractère brut, haché, donne une impression de rudesse naturelle, d’élaboration insuffisante, d’abord ardu ;
  • est caractérisé(e) par le manque de nuances, de transition progressive.

un abrupt ou une abrupte : une pente très raide.

l’abrupt : le caractère de ce qui est abrupt.

abruptement :

  • d’une manière abrupte ;
  • avec raideur ;
  • pour une partie du corps, avec un caractère fruste, disgracieux ;
  • en rhétorique et dans le discours familier : avec un manque de ménagement dans le préambule ; avec un manque d’enchainement et d’ampleur dans le développement ; avec un manque de préparation dans la conclusion.

L’adjectif abrupt est emprunté au latin abruptus « escarpé, à pic », d’où le substantif. Cependant le substantif abruptum, abrupti est déjà attesté en latin classique au sens concret de « ravin, précipice ».

abruption

une abruption :

  • en médecine, une fracture transversale d’un os avec déchirure inégale et déplacement des fragments ;
  • en rhétorique, un procédé visant à animer le style en supprimant les transitions d’usage.

Le nom (une) abruption est emprunté au latin abruptio « rupture (d’un objet) ».

abruptipenné

une feuille abruptipennée : se dit d’une feuille composée pennée dont les folioles, en nombre pair, sont disposées latéralement le long d’un pétiole commun qui se termine brusquement sur deux folioles symétriques, sans se prolonger par une foliole impaire ou une vrille.

une feuille imparipennée : en parlant d’une feuille pennée, qui se termine par une foliole impaire.

Le mot abruptipenné est composé d’abrupt et penné.

ex abrupto

ex abrupto : brusquement, sans préambule.

Cette locution adverbiale moderne est composée du latin ex « de, hors de » et de abrupto, ablatif de la forme neutre de l’adjectif abruptus, voir : abrupt.

abruti, abrutir, abrutissant, abrutissement, abrutisseur, abrutissoir

elle est abrutie, il est abruti :

  • dont les qualités typiquement humaines (physiques, morales et surtout intellectuelles) ont été gravement diminuées ;
  • est stupide.

une abrutie, un abruti : une personne tout à fait stupide.

abrutir :

  • rendre une personne semblable à une (bête) brute ;
  • diminuer les qualités physiques, intellectuelles ou morales de quelqu’un ;
  • l’épuiser, le fatiguer physiquement ou intellectuellement.

j’abrutis, tu abrutis, il abrutit, nous abrutissons, vous abrutissez, ils abrutissent ;
j’abrutissais ; j’abrutis ; j’abrutirai ; j’abrutirais ;
j’ai abruti ; j’avais abruti ; j’eus abruti ; j’aurai abruti ; j’aurais abruti ;
que j’abrutisse, que tu abrutisses, qu’il abrutisse, que nous abrutissions, que vous abrutissiez, qu’ils abrutissent ;
que j’abrutisse, qu’il abrutît, que nous abrutissions ; que j’aie abruti ; que j’eusse abruti ;
abrutis, abrutissons, abrutissez ; aie abruti, ayons abruti, ayez abruti ;
(en) abrutissant.

s’abrutir :

  • s’abaisser jusqu’à ressembler à une bête par le visage, par un amoindrissement important de son activité intellectuelle, de ses qualités morales ;
  • diminuer par un effort excessif ou mécanique sa valeur humaine et notamment intellectuelle.

je m’abrutis, tu t’abrutis, il s’abrutit, nous nous abrutissons, vous vous abrutissez, ils s’abrutissent ;
je m’abrutissais ; je m’abrutis ; je m’abrutirai ; je m’abrutirais ;
je me suis abruti(e) ; je m’étais abruti(e) ; je me fus abruti(e) ; je me serai abruti(e) ; je me serais abruti(e) ;
que je m’abrutisse, que tu t’abrutisses, qu’il s’abrutisse, que nous nous abrutissions, que vous vous abrutissiez, qu’ils s’abrutissent ;
que je m’abrutisse, qu’il s’abrutît, que nous nous abrutissions ; que je me sois abruti(e) ; que je me fusse abruti(e) ;
abrutis-toi, abrutissons-nous, abrutissez-vous ; sois abruti(e), soyons abruties, soyons abrutis, soyez abruti(e)(es)(s) ;
(en) s’abrutissant.

elles se sont abruties, elles sont abruties.

elles se sont abruti les auditeurs, elles ont abruti lesauditeurs, elles se les sont abrutis.

elle est abrutissante, il est abrutissant : abrutit ; cause de l’abrutissement.

un abrutissement : l’action d’abrutir ; l’état de celui qui est abruti.

elle est abrutisseuse, il est abrutisseur : diminue les qualités intellectuelles.

une abrutisseuse, un abrutisseur

un abrutissoir : un journal servant à abrutir les lecteurs.

Le verbe abrutir est dérivé d’une brute. L’ancien verbe abestir est demeuré un terme patois.

abs-

abs– se prononce généralement [aps].

ab– (ou abs– souvent devant c et t) signifie l’éloignement ou l’écart.

Actuellement ab- n’est productif que dans la langue scientifique. Pourtant il est analysable dans un nombre relativement élevé de mots : abarticulaire, abjurer, ablactation, abnégation, abréaction, abscission, abuser, abstenir, (abs-),… On trouvera parfois l’opposition ab- / ad-.

Le préfixe ab- s’oppose, du point de vue sémantique, à ex-, qui marque le mouvement de l’intérieur vers l’extérieur, et à de-, qui peut exprimer le mouvement de haut en bas, ou la diminution. La langue semble avoir préféré de- à ab- et ex-.

en savoir plus : Compléments (Le Dictho).

ABS

un ABS ou A.B.S. [en anglais : Anti Blocking System] : un système qui empêche les roues de se bloquer lors d’un freinage d’urgence.

Absalon, absalonien

une chevelure absalonienne, un arbre absalonien : qui est comparable à la longue et opulente chevelure d’Absalon, le nom du fils de David.

abscision

une abscision ou abscission (1) : l’action de retrancher une partie molle peu volumineuse du corps.

voir ci-dessous.

abscisse

une abscisse : dans un système à deux axes perpendiculaires, une des deux coordonnées servant, conjointement avec l’ordonnée, à repérer la position d’un point dans un plan.

Le nom (une) abscisse est emprunté au latin des mathématiciens abscissa (linea), du participe passé du latin abscidere « couper ».

abscission

une abscision ou abscission (1) : l’action de retrancher une partie molle peu volumineuse du corps.

une couche d‘abscission : l’endroit du pétiole d’une feuille où celle-ci se détache de la tige.

Le nom abscision ou abscission est emprunté au latin abscisio ou abscissio de abscidere, couper, ou abscindere, séparer.

une abscission (2) : une perte passagère de la mémoire et même de la connaissance, due à un excès de fatigue.

absconder, abscondre, abscons, absconser

absconder ou abscondre, absconser : cacher.

j’absconde, j’absconse,…

j’absconds, tu absconds, il abscond, nous abscondons, vous abscondez, ils abscondent ;
j’abscondais ; j’abscondis ; j’abscondrai ; j’abscondrais ;
j’ai abscondu ; j’avais abscondu ; j’eus abscondu ; j’aurai abscondu ; j’aurais abscondu ;
que j’absconde, que tu abscondes, qu’il absconde, que nous abscondions, que vous abscondiez, qu’ils abscondent ;
que j’abscondisse, qu’il abscondît, que nous abscondissions ; que j’aie abscondu ; que j’eusse abscondu ;
absconds, abscondons, abscondez ; aie abscondu, ayons abscondu, ayez abscondu ;
(en) abscondant.

elle est absconse : est obscure, mystérieuse, difficile à pénétrer.

il est abscons : est obscur, mystérieux, difficile à pénétrer.

Le verbe abscondre emprunté au latin abscondere, disparait aux 17ème et 18ème siècles, au profit d’absconser peut-être du fait de la vitalité du participe abscons, ou de l’expression picarde très vivante esconsement (« coucher ») du soleil, disparue au 19ème siècle.

absence, absent, absentéisme, absentéiste, absentement, absenter, s’absenter, in absentia

une absence :

  • le fait d’être absent ;
  • le fait de n’être pas dans un lieu où l’on pourrait, où l’on devrait être ;
  • une forte distraction momentanée rendue sensible par un manque d’adaptation aux circonstances.

avoir des absences :

  • oublier par moments ;
  • être distrait.

elle est absente, il est absent :

  • n’est pas présente ou présent dans un lieu ou une situation ;
  • est manquante ou presque inexistante ; est manquant ou presque inexistant ;
  • ne prête aucune attention à une chose ou à une personne qui devrait normalement attirer l’attention ;
  • révèle ce manque d’attention.

une absente, un absent : une personne absente.

absent à, absent de : Parler français.

A. un absentéisme :

  • sous l’Ancien Régime, l’habitude pour certains nobles de vivre hors de leurs terres ;
  • le système d’exploitation découlant de la non-résidence des propriétaires.

B. un absentéisme : un manque habituel ou systématique d’assiduité à son lieu de travail.

elle, il est absentéiste : donne dans l’absentéisme, le comportement de ceux qui sont fréquemment absents soit au travail, soit dans les votes.

une, un absentéiste : une, un adepte de l’absentéisme.

un absentement : l’état de quelqu’un qui est absent aux autres, par distraction volontaire ou non, par rêverie.

absenter quelqu’un [Cameroun, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Mali] :

  • rater quelqu’un, arriver en son absence ;
  • ne pas trouver la personne qu’on souhaitait voir.

s’absenter :

  • se rendre absent. ;
  • s’éloigner quelques instants ;
  • devenir inattentif à son entourage ou à soi-même.

in absentia : en l’absence de la personne intéressée, de ce qui est concerné.

Le nom (une) absence est emprunté au latin absentia « non présence (d’une personne) ».

Le mot absent est emprunté au latin absēns, absentis (du participe présent du verbe abesse) « qui n’est pas présent ».

Le nom (un) absentéisme est emprunté à l’anglais absenteeism, dérivé de l’anglais absentee « a landlord who lives abroad » depuis 1605, dérivé de to absent, emprunté au français (s’)absenter ; absenteeism existant antérieurement à 1829 (emprunté par le français en 1828), succède à absenteeship de même sens depuis 1778.

Le verbe s’absenter est emprunté au latin absentare « s’éloigner d’un lieu ».

absidal, abside, absidial

On a lu une abside (1) pour une apside, le point extrême du grand axe de l’orbite d’un astre.

une abside (2) :

  • la construction qui termine le chœur d’une église, soit par un hémicycle, soit par des pans coupés, soit par un mur plat ;
  • l’extrémité d’une église si elle est de plan arrondi ou polygonal ;
  • un angle de toile destiné à prolonger et à agrandir une tente ;
  • une châsse où l’on mettait les reliques des saints.

une chapelle absidale

une absidiole (1) : une petite chapelle en hémicycle autour de l’abside principale ou sur les bras du transept d’une église.

une abside (3) ou absidiole (2) : une châsse contenant les ossements d’un saint.

Le nom (une) abside est emprunté au latin absida (un emprunt populaire à l’accusatif grec apsida de même sens que le latin ; est fréquente aussi la transcription savante latine apsis) attesté comme terme d’astronomie (apsidas « orbite d’une étoile »), en latin médiéval « point le plus bas de l’orbite d’une planète », et comme terme d’archéologie, au sens de « rotonde », fréquent sous la forme absida en latin chrétien et en latin médiéval. Le français abside, terme d’archéologie, certainement bien antérieur à 1690, implique par ses lointaines origines l’idée d’une forme circulaire : le grec α ́ π τ ε ι ν « nouer », d’où α ̔ ψ ι ́ ς « nœud », d’où par analogie avec la courbure d’un nœud « objet de forme circulaire ». Du grec au français en passant par le latin le mot s’est spécialisé dans les terminologies de l’astronomie (les mouvements célestes sont circulaires) et de l’architecture (pourvu que la construction ainsi désignée comporte un élément tant soit peu arrondi).

Le nom (une) absidiole, un néologisme du 19ème siècle, est dérivé d’abside, avec le suffixe -iole.

Le nom (une) apside est emprunté au latin apsida (emprunté à l’accusatif grec α ̓ ψ ι ́ δ α − d’une forme sans doute ionienne sans initiale aspirée − de même sens que le latin ; est également fréquente la transcription savante latine apsis) ; voir aussi abside.

Absidia

Absidia : un genre de champignons zygomycètes qui ont des filaments mycéliens couchés formant des arches, des voutes.

absinthage, absinthate, absinthe, absinthé, absinther, absintheuse, absinthine, absinthique, absinthisme, absinthite, absinthol

un absinthage :

  • l’action de boire de l’absinthe ou de la faire ;
  • l’habitude de boire de l’absinthe.

Ce nom n’a été utilisé qu’au moment de la vogue de l’absinthe comme boisson alcoolique

un absinthate : un sel produit par l’acide absinthique combiné avec une base salifiable.

une absinthe : une plante ; une liqueur alcoolique), l’absinthe : l’amertume.

elle est absinthée, il est absinthé : pour un breuvage, est mélangé d’absinthe ; pour une personne, est ivre d’absinthe.

absinther : mélanger de l’absinthe.

s’absinther : s’adonner à l’absinthe, en faire sa boisson favorite.

une absintheuse : une buveuse d’absinthe ; un absintheur : un buveur d’absinthe.

une absinthine : un principe amer cristallisé retiré de l’extrait alcoolique d’absinthe.

un acide absinthique : extrait de l’absinthe.

une ou malade absinthique : qui est intoxiqué(e) par l’absinthe, qui est atteinte ou atteint d’absinthisme.

une maladie absinthique : qui est de la nature de l’absinthisme.

l’absinthisme : le nom donné par le Docteur Lunel à l’affection chronique résultant de l’abus de l’absinthe.

un absinthite : un vin d’absinthe, dont les anciens faisaient un usage fréquent.

un absinthol : un composé extrait de l’essence d’absinthe.

Le nom (une) absinthe est emprunté au latin absinthium « plante aromatique amère », un calque du grec α ̓ ψ ι ́ ν θ ι ο ν. Ce nom avait pour synonyme en bas latin aloxinum « plante aromatique amère », d’où le mot populaire en ancien français aluisne évincé par absinthe.

absolu, absoluité, absolument

elle est absolue, il est absolu :

  • dont l’existence ou la réalisation ou la valeur est indépendante de toute condition de temps, d’espace, de connaissance, etc.;
  • pour la manière d’exercer une autorité ou pour le caractère d’une personne, n’admet aucune limitation de son autorité dans son exercice ou ses manifestations ;
  • est total(e) jusqu’au paroxysme ;
  • en savoir plus : CNRTL.

l’absolu : ce qui est considéré comme un idéal de perfection ou comme hors d’atteinte pour l’homme.

dans l’absolu : sans tenir compte des circonstances.

un absolu :

  • ce qui est indépendant de toute condition et de toute chose ;
  • une hypothèse alchimiste.

une absoluité ou un absolutisme (1) : en philosophie, le caractère de ce qui est absolu.

absolument :

  • tout-à-fait, totalement ;
  • certainement ;
  • nécessairement.

Le mot absolu est emprunté au latin absolutus, du participe passé de absolvere, fréquemment en relation avec ratio, bonum, eloquentia, beneficium, et aussi philosophi, poetae … L’ancien sens « qui est sanctifié par l’absolution » vient du participe passé adjectivé d’absoudre.

Le nom (un) absolu vient de l’ancien participe passé d’absoudre.

absoluteur

elle est absolutrice, il est absoluteur : absout, efface une faute ou un délit.

une absolutrice, un absoluteur : celle, celui qui absout, qui efface une faute ou un délit.

Ce mot, dérivé d’absolution avec le suffixe -eur, est en concurrence avec l’ancien adjectif absolutoire qui joue un rôle modeste mais précis et utile dans la langue.

absolutif

un adverbe absolutif, un mode absolutif (en linguistique)

Ce mot est emprunté au latin absolutivus, un terme grammatical depuis le 4ème siècle au sens de « intransitif » et « adjectif au degré positif », peu attesté par rapport à absolutus, un terme grammatical, de même emploi, voir : absolu.

absolution, absolutionnel

A. [théologie]

une absolution (1) :

  • la sentence par laquelle le confesseur, dans le sacrement de pénitence, remet les péchés au pénitent ;
  • une sentence ecclésiastique qui, revêtue de certains caractères et d’une certaine solennité, relève une personne de l’excommunication et des autres censures qu’elle avait pu encourir ;
  • une courte prière qui termine chaque nocturne des matines et les heures canoniales.

une formule absolutionnelle, un geste absolutionnel : qui a valeur d’absolution.

B. [sens général et juridique]

une absolution (2) :

  • l’effacement d’une faute dont on obtient le pardon, la rémission ;
  • une décision de justice par laquelle un accusé est déclaré non punissable, bien que convaincu du fait qui lui est reproché ;
  • un acquittement, une déclaration d’innocence.

Ce nom est emprunté au latin absolutio (dérivé de absolvere, absoudre) attesté au sens de « acquittement », spécialisé en latin chrétien au sens de « rémission des péchés ». Ce terme propre à deux langues spéciales (religieuse et juridique); n’est passé qu’assez tard dans la langue commune où il reste marqué par ses origines. Le nom (des) absolutions « encensements et aspersions d’eau bénite qu’on fait sur le corps des Princes et des Prélats qu’on enterre avec grande cérémonie » a été remplacé en ce sens, au 19ème siècle, par absoute. En droit canonique, on distingue quatre sortes d’absolutions temporelles. Pour le sens juridique, il est difficile de dire comment les spécialistes, les praticiens, comprenaient et utilisaient le terme, primitivement « acquittement », conformément au sens latin. Au 19ème siècle, on s’efforce de distinguer l’absolution de l’acquittement : l’accusé doit être absous lorsque le fait qu’on lui reproche n’est pas défendu par la loi pénale.

absolutiser

absolutiser : rendre absolu, vider une idée de tout ce qu’elle peut avoir de concret, de particulier, de relatif, de manière à l’élever à un très haut degré d’abstraction, de généralité.

Ce verbe est dérivé du radical du latin absolutus (absolu), avec le suffixe -iser.

absolutisme, absolutiste

1. une absoluité ou un absolutisme : en philosophie, le caractère de ce qui est absolu.

2. un absolutisme :

  • un système de gouvernement où le souverain possède une puissance de droit divin et sans limites constitutionnelles ;
  • une manière d’être, d’agir ou de penser, intransigeante et/ou sans nuances ;
  • le caractère de ce qui est intransigeant, inconditionnel, dénué du sens du relatif, etc. ;
  • la métaphysique de l’absolu.

elle, il est absolutiste :

  • est attaché(e) au système politique de l’absolutisme ;
  • dont la manière d’être et de penser ressemble à celle d’un souverain absolu.

une, un absolutiste :

  • une partisane, un partisan de l’absolutisme ;
  • une personne dont la manière d’être et de penser ressemble à celle d’un souverain absolu.

Le nom (un) absolutisme est dérivé d’absolu, avec le suffixe -isme ; en philosophie, il est emprunté à l’anglais absolutism.

absolutoire

une excuse absolutoire, une circonstance absolutoire : qui aboutit à l’impunité du délinquant, ou, tout au moins, à l’impossibilité de prononcer contre le délinquant absout une peine principale.

un bref absolutoire (en droit ecclésiastique)

une sentence absolutoire, un jugement absolutoire : qui absout de la peine.

Cet adjectif est dérivé du radical du latin absolutus (voir : absolu), avec le suffixe -oire.

absolvant

elle est absolvante, il est absolvant : absout juridiquement, contribue à absoudre.

Cet adjectif vient du participe présent d’absoudre.

absorbable / adsorbable / résorbable

elle, il est absorbable : peut être facilement absorbé(e).

un corps adsorbable : en chimie, qui est susceptible d’être adsorbé.

elle, il est résorbable : peut être résorbé(e).

Le mot absorbable est dérivé d’absorber, avec le suffixe -able.

absorbance

une absorbance :

  • une mesure de la réduction d’intensité d’un rayon lumineux après la traversée d’un milieu tel un liquide coloré ou une suspension ;
  • la propriété d’un milieu transparent ou translucide qui ne transmet qu’une partie de la lumière qu’il reçoit.

absorbant, absorbanter

elle est absorbante, il est absorbant :

  • a la propriété d’intégrer à sa substance les sels, les liquides, les gaz, les rayons caloriques ou lumineux, etc. en contact ;
  • consiste à intégrer à sa substance d’autres substances ;
  • occupe ou accapare entièrement l’esprit ou les réserves d’énergie d’une personne.

un coton absorbant : une ouate, un coton hydrophile. Voir le Dictionnaire historique du français québécois.

un absorbant : une substance propre à en absorber d’autres.

elle est hyperabsorbante, il est hyperabsorbant : en échographie, se dit d’un tissu entrainant une forte atténuation du faisceau ultrasonore.

elle est hypoabsorbante, il est hypoabsorbant : en échographie, se dit d’un tissu entrainant une faible atténuation des ultrasons du fait de leur bonne transmission.

elle est omniabsorbante, il est omniabsorbant : est capable de tout absorber.

absorbanter : appliquer des remèdes absorbants.

Le mot absorbant vient du participe présent d’absorber.

absorbation, absorbé, absorbement

une absorbation : l’état d’un être ou d’un esprit totalement absorbés par quelqu’un ou quelque chose.

elle est absorbée, il est absorbé :

  • est bu(e) ; a été bu(e) ;
  • a l’esprit tout entier occupé ou profondément attentif à quelque chose.

un absorbement : l’état d’une âme ou d’une personne occupée entièrement.

Le nom (une) absorbation, un néologisme créé par Mme de Staël, est dérivé d’absorber « occuper (l’esprit) ».

Le nom (un) absorbement, entré dans la langue au 17ème siècle, d’abord comme terme religieux, est peu employé dans la langue commune au sens figuré.

absorber

absorber :

  • faire pénétrer quelque chose en soi en vue de l’assimiler ;
  • boire jusqu’au bout ;
  • faire disparaitre quelque chose comme par assimilation progressive ;
  • occuper exclusivement et totalement l’attention ou l’activité d’un être.

s’absorber : se laisser prendre par quelqu’un ou quelque chose au point de s’identifier avec lui.

elles se sont absorbées, elles sont absorbées.

elles se sont absorbé les surplus, elles ont absorbé les surplus, elles se les sont absorbés.

réabsorber : absorber de nouveau.

Le verbe absorber est emprunté au latin absorbēredevenu absorbire par changement de conjugaison à l’époque prélittéraire, d’où la forme semi-savante assorbir, savante absorbir (à comparer avec l’italien assorbire) et parallèlement, l’assimilation aux verbes français en -er, d’où assorber, absorber ; à comparer avec l’ancien français sorbir et sorber, l’italien sorbire, le catalan sorbir, le roumain sorbi (du latin sorbēre), l’ancien provençal eisorbir, l’ancien français essorber « éteindre, étouffer », le moyen français essorbir « détruire » (du latin exsorbēre). Ce verbe est attesté pour la première fois au 11ème siècle, dans un contexte religieux au sens fort de « faire disparaitre brusquement ». Peu à peu ce sens s’atténue et ne s’emploie plus qu’au figuré, dans des domaines où l’idée commune est celle d’une destruction non plus brusque mais progressive de l’élément considéré. Le facteur historique déterminant semble avoir été un recul de l’influence du latin chrétien au profit du latin classique où le sens physique moderne est courant. Il est en effet remarquable que du 18ème au 20ème siècles « s’imprégner d’un liquide » soit considéré comme le sens propre du verbe et que ses autres applications soient senties comme des extensions. On note parallèlement un sens figuré dans le domaine moral et intellectuel, attesté dès le 14ème siècle, mais ne connaissant une réelle vitalité qu’à partir du 17ème siècle.

absorbeur

un absorbeur :

  • un appareil ou un produit qui absorbe.
  • [santé et médecine] En anglais : canister. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

un absorbeur d’hydrogène ou piégeur d’hydrogène : [nucléaire] un appareil qui réduit la concentration du dihydrogène présent dans l’atmosphère d’un volume confiné en absorbant ce gaz, afin de prévenir les risques d’explosion. En anglais : hydrogen getter. Voir aussi : recombineur d’hydrogène. Journal officiel de la République française du 23/04/2016.

un absorbeur (de vapeur d’essence) : [transports et mobilité] un dispositif servant à absorber et à retenir les vapeurs de carburant provenant d’un appareil de remplissage de son réservoir afin d’éviter qu’elles ne s’échappent dans l’atmosphère. En anglais : fuel vapor canister (EU), fuel vapour canister (GB). Journal officiel de la République française du 02/12/1997

un absorbeur-neutralisateur : [spatiologie / infrastructures] un appareil destiné à absorber et à neutraliser les vapeurs d’ergols toxiques ou corrosives. En anglais : scrubber. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

Ce mot est dérivé d’absorber, avec le suffixe -eur.

absorbotrophie

une absorbotrophie : [biologie végétale] le mode de nutrition des champignons saprophytes qui, après avoir sécrété des enzymes dans leur substrat, peuvent absorber, au travers de leur paroi, les molécules organiques simples ainsi libérées du substrat. En anglais : absorbotrophy. Journal officiel de la République française du 14/06/2017.

absorptance

une absorptance : le rapport de l’énergie absorbée par un milieu matériel à l’énergie incidente.

Ce nom est formé sur absorption par la substitution du suffixe -ance à -ion.

absorptif

une substance absorptive, un produit absorptif : qui a la faculté d’absorber.

Ce terme scientifique (physique, chimie), attesté pour la première fois en 1834, est formé sur absorption.

absorptiométrie

une absorptiométrie : une méthode d’évaluation de la densité minérale osseuse par mesure de l’absorption d’un rayonnement électromagnétique.

absorption

une absorption :

  • l’action d’absorber ;
  • l’action par laquelle l’activité ou les idées d’une personne sont entièrement occupées ;
  • un état qui en résulte.

une absorption anthropique de carbone : [environnement – énergie] une absorption de dioxyde de carbone dans des puits de carbone naturels conservés ou aménagés par l’homme, ou dans des installations de captage et de stockage du CO2. Le terme « absorption anthropique de carbone » est parfois généralisé à certains gaz à effet de serre autres que le dioxyde de carbone, tel le méthane. En anglais : anthropogenic removal. Voir aussi : captage et stockage du CO2, compensation des émissions de gaz à effet de serre, décarbonation, faible émission de gaz à effet de serre (à), neutralité en matière de gaz à effet de serre, puits de carbone. Journal officiel de la République française du 24/09/2019.

une absorption sur trajet au limbe : [physique de l’atmosphère] une absorption d’un rayonnement le long d’un trajet de sondage au limbe. En anglais : limb path absorption. Voir aussi : chemin au limbe, laser d’absorption différentielle, trajet de sondage au limbe. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

une malabsorption : un trouble du processus d’absorption des aliments à travers la paroi intestinale.
une diarrhée de malabsorption

une non-absorption : le fait de ne pas absorber : son résultat.

une réabsorption : l’action de réabsorber.

Le nom (une) absorption, dérivé d’absorber, a d’abord été emprunté au latin chrétien absorptio au sens « engloutissement (de l’âme dans une passion) ». Datant du 16ème siècle comme terme religieux et au sens figuré, le mot passe dans la langue commune avec un sens propre qui, au 18ème siècle, est peu usité.

absorptivité

une absorptivité :

  • la propriété qu’ont certains corps d’absorber les liquides, les gaz ;
  • le pouvoir absorbant d’une surface.

Ce nom est dérivé d’absorptif, avec le suffixe -ité.

absoudre, absous, absout

absoudre :

  • pour un confesseur : remettre, au nom de Dieu, les péchés du pénitent par la formule et le geste de l’absolution ;
  • pardonner les péchés, en parlant du jugement de Dieu après la mort ;
  • pardonner, excuser, faire grâce, disculper ;
  • déclarer innocent, acquitter ;
  • renvoyer de l’accusation une personne coupable, mais dont le crime ou le délit n’est pas qualifié punissable par la loi.

j’absous, tu absous, il absout, nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent ;
j’absolvais ; j’absolus ; j’absoudrai ; j’absoudrais ;
j’ai absout ; j’avais absout ; j’eus absout ; j’aurai absout ; j’aurais absout ;
que j’absolve, que tu absolves, qu’il absolve, que nous absolvions, que vous absolviez, qu’ils absolvent ;
que j’absolusse, qu’il absolût, que nous absolussions ; que j’aie absout ; que j’eusse absout ;
absous, absolvons, absolvez ; aie absout, ayons absout, ayez absout ;
(en) absolvant.
On peut continuer à écrire absous pour le participe passé.

Certains adjectifs ont une formation et une orthographe irrégulières au féminin. Parmi ces adjectifs, il faut signaler ceux qui sont dérivés des participes passés des verbes terminés en -soudre : absoudre, dissoudre et résoudre.
Les verbes absoudre et dissoudre ont un participe passé, et par conséquent un adjectif correspondant, qui se termine par -s au masculin et par -te au féminin, ce qui donne les formes : absous, absoute, dissous, dissoute.
En savoir plus : Office québécois de la langue française.

Le verbe absoudre apparaît au Xe siècle à partir du latin absolvere « libérer d’une charge » d’où « libérer d’une accusation, d’un péché ». Du XIe au XVe siècle, on trouve deux radicaux différents, l’un conservant le préfixe latin ab-sol-, l’autre assimilant l’occlusive à la spirante : assol-.

Ce verbe présente aujourd’hui quatre radicaux différents :

  • absou- aux trois premières personnes du présent, le participe passé (absous, absoute) où le d du radical disparaît ;
  • absoud- pour l’infinitif et les temps formés sur lui, le futur et le conditionnel ;
  • absolv- aux autres temps ;
  • absol- au passé simple et à l’imparfait du subjonctif, j’absolus, j’absolusse.

En ancien français, on trouve plusieurs types de passé simple. La perte du passé simple a entraîné un alignement du participe passé sur les personnes les plus fréquentes du présent : absous au masculin singulier et pluriel, absoute au féminin. Toutefois, les rectifications orthographiques de 1990 proposent un alignement en dissout, dissoute, et de même pour les autres verbes en -soudre.

Il s’est produit au XVIe siècle une différenciation entre absous comme participe passé et absolu comme adjectif à partir du sens de parfait, complet, entier. Mais en ancien français, les deux formes sont concurrentes pour le verbe.

En savoir plus : site de Dominique Didier.

Le verbe absoudre vient du latin absolvere « libérer (d’une obligation, d’une charge) » « libérer d’une accusation », spécialisé en latin chrétien au sens de « remettre les péchés ». Au 20ème siècle, la synonymie absoudre/acquitter est totale dans la langue commune, avec cependant, pour le premier, une certaine connotation religieuse.

absoute

une absoute :

  • une absolution publique et solennelle qui, dans l’Église romaine, se donnait autrefois au peuple le Jeudi-Saint ou la veille du Jeudi-Saint ;
  • une cérémonie faite notamment de prières terminant l’office des morts et se faisant autour du cercueil ou du catafalque, ou en dehors de l’office des morts.

Le nom (une) absoute vient de absolz, ancien participe passé d’absoudre au sens 1. Absoute « absolution collective » attesté dans les dictionnaires à partir du 17ème siècle seulement a donc dû exister en même temps que absoute « absolution (individuelle) des péchés », disparu. Au 17ème siècle, absoute n’est plus défini que par « absolution collective », avec ou sans une valeur sacramentelle. Aux 19ème et 20ème siècles, les dictionnaires vont dans le même sens.

abstème

elle, il est abstème : ne boit pas de vin.

une, un abstème : celle, celui qui ne consomme pas d’alcool.

Le mot abstème vient du latin abstemius « qui s’abstient de boire du vin ». Ce terme religieux est devenu littéraire au 18ème siècle. Depuis le début du 20ème siècle, la plupart des lexicographes le signalent comme peu usité.

abstenant, s’abstenir

une abstenante, un abstenant : celle, celui qui ne vote pas.

s’abstenir :

  • se priver d’une jouissance ;
  • renoncer à intervenir dans une action, refuser de s’engager ;
  • renoncer à prendre parti dans un débat ;
  • s’interdire de prendre part à une délibération ou à un vote.

s’abstenir de :

  • s’interdire la jouissance que pourrait procurer une chose, une valeur, une personne ;
  • s’interdire d’entreprendre une action, ou d’y participer.

je m’abstiens, tu t’abstiens, il s’abstient, nous nous abstenons, vous vous abstenez, ils s’abstiennent ;
je m’abstenais ; je m’abstins ; je m’abstiendrai ; je m’abstiendrais ;
je me suis abstenu(e) ; je m’étais abstenu(e) ; je me fus abstenu(e) ; je me serai abstenu(e) ; je me serais abstenu(e) ;
que je m’abstienne, que tu t’abstiennes, qu’il s’abstienne, que nous nous abstenions, que vous vous absteniez, qu’ils s’abstiennent ;
que je m’abstinsse, qu’il s’abstînt, que nous nous abstinssions ; que je me sois abstenu(e) ; que je me fusse abstenu(e) ;
abstiens-toi, abstenons-nous, abstenez-vous ; sois abstenu(e), soyons abstenues, soyons abstenus, soyez abstenu(e)(es)(s) ;
(en) s’abstenant.

Le nom (un) abstenant n’est plus usité au 20ème siècle. On emploie plus couramment les expressions les abstentions, le nombre des abstentions est de… qui caractérisent la nature de ces votes plutôt que les votants. On dit aussi abstentionniste pouvant désigner le partisan de cette façon de voter qui consiste à refuser de voter, ou celle, celui qui ne vote pas.

Le verbe s’abstenir, emprunté au latin abstinere « se priver de nourriture », en latin médiéval « se priver des plaisirs de la chair », est une réfection étymologique de astenir, une forme semi-savante, ces deux formes ayant subi l’influence de tenir (voir ce mot) ; à comparer avec soi atenir (12ème et 13ème siècles) « s’abstenir, se retenir ». Ce verbe porteur d’une notion fondamentale du vocabulaire stoïcien (sustine et abstine) et chrétien dont le contenu sémantique s’est réparti entre les deux substantifs correspondants abstention et abstinence. Par delà une multiplicité d’emplois déjà anciens et une multiplicité de constructions elle aussi ancienne mais qui s’est réduite à deux constructions actuelles (s’abstenir de ou s’abstenir), la valeur originelle de « (se) tenir à l’écart » se retrouve partout.

abstention, abstentionnisme, abstentionniste, abstentionnite

une abstention :

  • un acte ou une attitude d’une personne s’interdisant volontairement d’user de quelque chose ou de faire quelque chose ;
  • l’attitude d’une personne s’interdisant la jouissance que pourrait lui procurer une chose, une valeur, une habitude, etc. ;
  • un refus d’agir ou de participer à une action, d’y intervenir ;
  • l’attitude d’une personne s’interdisant de se prononcer, de prendre parti ;
  • le non-exercice d’un droit ou d’une fonction ;
  • dans sa définition la plus extensive, le fait de ne pas participer aux consultations électorales organisées par une autorité publique, quelles qu’en soient les raisons, en savoir plus : Dicopart

un abstentionnisme :

  • le phénomène consistant en ce que, volontairement ou de fait, un certain nombre de citoyens ne font pas usage de leur droit de vote ;
  • une doctrine qui prône une attitude d’abstention.

une, un abstentionniste : celle, celui qui s’abstient de faire usage de son droit de vote ou qui pratique l’abstention dans un autre domaine.

elle, il est abstentionniste :

  • s’abstient de faire usage de son droit de vote ;
  • pratique l’abstention dans un autre domaine.

une abstentionnite : une tendance, considérée comme une maladie du corps social, à pratiquer l’abstention.

Le nom (une) abstention est emprunté au bas latin abstentio. À l’origine, ce terme du vocabulaire religieux a concurrencé abstinence. En tant que terme juridique apparu au 16ème siècle, le mot a subsisté avec de nombreuses acceptions (abstention d’héritier, de juge, etc.). En droit ancien, il désigne un usage actuellement disparu. Il n’est entré dans la langue commune qu’au 19ème siècle.

abstergent, absterger, abstersif, abstersion

une préparation abstergente, un médicament abstergent : qui sert à absterger.

un abstergent : un produit utilisé en médecine pour enlever les matières visqueuses et putrides.

Les abstergents sont remplacés par les détergents (improprement nommés détersifs), une détersion étant une élimination des éléments étrangers ou endogènes telles que structures cellulaires et tissulaires nécrosées présentes dans un foyer inflammatoire.

absterger : nettoyer un organe, une plaie, un ulcère avec un abstergent.

j’absterge, tu absterges, il absterge, nous abstergeons, vous abstergez, ils abstergent ;
j’abstergeais ; j’abstergeai ; j’abstergerai ; j’abstergerais ;
j’ai abstergé ; j’avais abstergé ; j’eus abstergé ; j’aurai abstergé ; j’aurais abstergé ;
que j’absterge, que tu absterges, qu’il absterge, que nous abstergions, que vous abstergiez, qu’ils abstergent ;
que j’abstergeasse, qu’il abstergeât, que nous abstergeassions ; que j’aie abstergé ; que j’eusse abstergé ;
absterge, abstergeons, abstergez ; aie abstergé, ayons abstergé, ayez abstergé ;
(en) abstergeant.

s’absterger :

  • se nettoyer ;
  • se purifier.

je m’absterge, tu t’absterges, il s’absterge, nous nous abstergeons, vous vous abstergez, ils s’abstergent ;
je m’abstergeais ; je m’abstergeai ; je m’abstergerai ; je m’abstergerais ;
je me suis abstergé(e) ; je m’étais abstergé(e) ; je me fus abstergé(e) ; je me serai abstergé(e) ; je me serais abstergé(e) ;
que je m’absterge, que tu t’absterges, qu’il s’absterge, que nous nous abstergions, que vous vous abstergiez, qu’ils s’abstergent ;
que je m’abstergeasse, qu’il s’abstergeât, que nous nous abstergeassions ; que je me sois abstergé(e) ; que je me fusse abstergé(e) ;
absterge-toi, abstergeons-nous, abstergez-vous ; sois abstergé(e), soyons abstergées, soyons abstergés, soyez abstergé(e)(es)(s) ;
(en) s’abstergeant.

elles se sont abstergées, elles sont abstergées.

elles se sont abstergé les ulcères, elles ont abstergé les ulcères, elles se les sont abstergés.

une médecine abstersive, un (remède) abstersif : propre à nettoyer.

une abstersion : une action ou un effet de remèdes abstergents.

Le mot abstergent est emprunté à abstergens, le participe présent du latin abstergere, voir absterger. Dans la langue moderne, il est en concurrence avec détergent qui est passé dans la langue commune.

Le verbe absterger est emprunté au latin abstergere « essuyer [une partie du corps, une blessure] » « essuyer la saleté, une secrétion du corps humain : pleurs, sang, sueur ».

abstinence, abstinent

une abstinence : l’action de se priver de certains biens matériels ou de certains plaisirs.

elle est abstinente, il est abstinent : se prive de certains bien matériels ou de certains plaisirs.

une abstinente, un abstinent :

  • une personne qui se prive de certains biens ou plaisirs ;
  • celle, celui qui s’abstient de voter dans les élections.

Le nom (une) abstinence est emprunté au latin abstinentia, dérivé de abstinere, voir s’abstenir). Ce nom dans le sens « action de s’interdire un acte » n’a pas survécu au-delà du 18ème siècle et a été supplanté par abstention. Dans le sens « action de s’interdire l’usage de quelque chose ». qui s’est maintenu jusqu’à nos jours, le mot apparait d’abord appliqué au domaine de la morale ou de la religion ; il s’étend ensuite à d’autres domaines particuliers, comme la médecine et l’histoire naturelle et se trouve également employé comme terme général. Dans le vocabulaire technique de la psychanalyse, le mot est attesté pour la première fois en 1915.

Le mot abstinent est emprunté au latin abstinens (participe présent de abstinere, voir s’abstenir) « modéré, réservé », et en latin chrétien « qui s’abstient de certaines jouissances ». Comme adjectif, il ne possède qu’un seul sens depuis le 12ème siècle jusqu’à nos jours. Toutefois l’emploi de l’adjectif suivi d’un complément semble aujourd’hui disparu. En tant que substantif, on le trouvait employé soit comme terme général, soit comme terme de l’histoire ecclésiastique, de la médecine ou de la politique. Dans ce dernier emploi le mot tend à être supplanté par abstentionniste.

abstract

un abstract : une analyse succincte d’un ouvrage.
des abstracts : un recueil d’analyses documentaires.

Ce nom est emprunté à l’anglais abstract attesté au sens de « résumé ».

abstracteur

un génie abstracteur, un moraliste abstracteur : qui abstrait ; qui se plait à abstraire.

un abstracteur : une personne dont l’esprit est porté aux abstractions.

un abstracteur de quintessence :

  • un alchimiste qui extrait cinquième essence ou partie subtile d’un corps ;
  • un philosophe, un critique, un écrivain, etc. qui se complait jusqu’à l’excès aux abstractions, aux raisonnements subtils.

Ce mot est dérivé d’abstraction avec le suffixe -eur, ou bien est emprunté au latin médiéval abstractor.

abstractif

une opération mentale abstractive, un procédé abstractif : qui consiste à former des abstractions.

un concept abstractif, un terme abstractif : le résultat de l’action d’abstraire, qui est formé par abstraction, qui sert à exprimer des abstractions.

Ce mot, un des nombreux termes techniques créés au 18ème siècle, est dérivé du radical d’abstraction, ou est emprunté au latin médiéval abstractivus « qui pratique l’abstraction ». La synonymie abstrait-abstractif a été indiquée.

abstraction

A. une abstraction :

  • une opération intellectuelle, spontanée ou systématique, qui consiste à abstraire ;
  • le pouvoir, la faculté d’abstraction ;
  • un usage méthodique de ce pouvoir.

faire abstraction de : ne pas tenir compte de.

B. une abstraction :

  • le résultat de l’action d’abstraire ;
  • une idée ou une représentation abstraite ;
  • une idée ou une représentation de la réalité, à la limite sans correspondance avec l’objet.

les abstractions : en philosophie, les universaux.

C. l’abstraction :

  • l’ensemble de ce qui est abstrait ;
  • le caractère de ce qui est abstrait, notamment dans les arts.

D. une abstraction :

  • l’état d’un homme qui s’éloigne de la société de nos semblables et se plonge dans une solitude absolue ;
  • un état de rêverie prolongée et plus ou moins pathologique ;
  • l’état d’un homme ou d’un mode de vie isolé, réellement ou par la pensée, de son entourage.

Le nom (une) abstraction est emprunté au bas latin abstractio. Le sens premier « action d’extraire », n’apparait dès les origines que dans les emplois particuliers.

abstractiser

abstractiser : rendre abstrait, considérer d’un point de vue abstrait.

abstractivement

abstractivement : d’une manière abstractive.

abstractivement de : abstraction faite, en ne tenant pas compte de.

Cet adverbe, dérivé d’abstractif, abstractive, avec le suffixe -ment, est aujourd’hui sorti de l’usage.

abstractivité

une abstractivité :

  • l’aptitude à abstraire ;
  • le caractère des personnes ayant cette aptitude.

Ce nom est dérivé d’abstractif, avec le suffixe -ité.

in abstracto

in abstracto : de façon abstraite, sans tenir compte de la réalité des faits, sans considérer un cas particulier d’expérience.

abstraire

abstraire :

  • isoler, par l’analyse, un ou plusieurs éléments du tout dont ils font partie, de manière à les considérer en eux-mêmes et pour eux-mêmes ;
  • dégager d’un ensemble complexe les traits communs aux éléments ou aux individualités qui le composent.

j’abstrais, tu abstrais, il abstrait, nous abstrayons, vous abstrayez, ils abstraient ;
j’abstrayais ;  ; j’abstrairai ; j’abstrairais ;
j’ai abstrait ; j’avais abstrait ; j’eus abstrait ; j’aurai abstrait ; j’aurais abstrait ;
que j’abstraie, que tu abstraies, qu’il abstraie, que nous abstrayions, que vous abstrayiez, qu’ils abstraient ;
  ; que j’aie abstrait ; que j’eusse abstrait ; 
abstrais, abstrayons, abstrayez ; aie abstrait, ayons abstrait, ayez abstrait ;
(en) abstrayant.

s’abstraire de : s’isoler par la pensée des choses ou des évènements environnants, notamment sous l’empire d’une préoccupation dominante dans laquelle l’esprit se laisse absorber.

je m’abstrais, tu t’abstrais, il s’abstrait, nous nous abstrayons, vous vous abstrayez, ils s’abstraient ;
je m’abstrayais ;  ; je m’abstrairai ; je m’abstrairais ;
je me suis abstraite, je me suis abstrait ; je m’étais abstraite, je m’étais abstrait ; je me fus abstraite, je me fus abstrait ; je me serai abstraite, je me serai abstrait ; je me serais abstraite, je me serais abstrait ;
que je m’abstraie, que tu t’abstraies, qu’il sabstraie, que nous nous abstrayions, que vous vous abstrayiez, qu’ils s’abstraient ;
  ; que je me sois abstraite, que je me sois abstrait ; que je me fusse abstraite, que je me fusse abstrait ; 
abstrais-toi, abstrayons-nous, abstrayez-vous ; sois abstraite, sois abstrait, soyons abstraites, soyons abstraits, soyez abstraite(s), soyez abstrait(s) ;
(en) s’abstrayant.

elles se sont abstraites, elles sont abstraites.

elles se sont abstraitdes éléments, elles ont abstraitdes éléments, elles se les sont abstraits.

Le verbe abstraire est emprunté au latin abstrahere, avec adaptation d’après traire. Dès son apparition dans la langue au 14ème siècle, le verbe abstraire se présente sous sa forme actuelle, mi-savante, le préfixe étant calqué sur celui du latin abstrahere, alors que le radical est celui du verbe traire, de formation populaire. À noter pour le participe passé de ce verbe la forme abstraict est encore attestée à la fin du 16ème siècle. Dès le début du 18ème siècle, ce verbe est reconnu comme défectif, mais les dictionnaires ne s’accordent pas sur l’ensemble du paradigme existant. L’histoire de ce verbe se caractérise par la disparition rapide (dès le 16ème siècle) du sens premier, concernant les séparations quasi physiques que l’on peut opérer entre des réalités, qui par définition ont une existence propre (choses matérielles, personnes, composantes des unes et des autres comme le corps et l’esprit), le développement d’un sens figuré, intellectuel, issu de la scolastique, concernant non les « réalités » mais les « abstractions » qui n’existent que par le travail de l’esprit. Dès le 17ème siècle, les dictionnaires de l’usage ne connaissent plus abstraire que comme terme de philosophie ,terme dogmatique et terme didactique. Ensuite, il s’impose comme terme de philosophie et de mathématiques.

abstrait , abstraitement

A. elle est abstraite, il est abstrait :

  • relève de l’abstraction ;
  • procède par abstraction ;
  • a un haut degré de généralité ;
  • traduit des idées abstraites ;
  • en savoir plus : CNRTL.

B. elle est abstraite, il est abstrait :

  • use d’abstractions dans son langage ;
  • dont la pensée se complait dans l’abstraction ;
  • s’isole, par la pensée, du monde environnant ;
  • est indifférente ou indifférent à ce qui se passe autour d’elle ou de lui ;
  • est distraite, est distrait.

des entités vivantes abstraites, des être abstraits : dont on se fait une représentation vidée de contenu concret.

l’abstrait : ce qui a les caractères de la pensée ou de l’expression abstraite.

abstraitement : d’une manière abstraite.

Le mot abstrait est emprunté au latin abstractus, participe passé de abstrahere. À l’origine, ce mot avait deux orthographes : abstract / abstrait employées indifféremment ; puis ces orthographes ont donné deux mots, mais dont les sens étaient assez mal définis.

abstrayant

elle est abstrayante, il est abstrayant : aime à abstraire.

C’est un néologisme du 19ème siècle.

abstrus, abstrusion

elle est abstruse, il est abstrus :

  • est difficile à comprendre, à pénétrer ;
  • dont l’œuvre est difficile à interpréter ou à comprendre.

une abstrusion :

  • le caractère de ce qui est abstrus ;
  • une chose abstruse.

Le mot abstrus, dont le sens n’a pas varié, est emprunté au latin abstrusus, participe passé de abstrudere « cacher ».

Le nom (une) abstrusion est dérivé d’abstrus d’après les substantifs abstraits en -ion empruntés au latin.

absurde, absurdement, absurdifiant, absurdisme, absurdiste, absurdité

elle est absurde, il est absurde :

  • est manifestement et immédiatement senti(e) comme contraire à la raison au sens commun ;
  • agit, se comporte, juge d’une manière non conforme aux lois ordinaires de la raison ;
  • résiste à une interprétation rationnelle, n’a pas de sens ;
  • renferme une contradiction.

l’absurde : ce qui peut être qualifié d’absurde.

absurdement : d’une manière absurde.

elle est absurdifiante, il est absurdifiant : rend absurde.

un absurdisme : un courant littéraire, esthétique, philosophique, qui place l’absurde, la dérision au centre de sa réflexion, de son expression.

elle, il est absurdiste : se rapporte à l’absurdisme.

une absurdité :

  • le caractère ou le sentiment de ce qui est absurde, contraire à la raison ;
  • une chose, une idée, un raisonnement, une parole, un comportement, une action absurde, produit d’une intelligence ou d’une imagination absurde.

Le mot absurde est emprunté au latin absurdus dont le sens primitif semble être « dissonant », d’où « hors de mise, contraire au sens commun », avec l’influence possible du français sourd (en ancien français sort) sur les anciennes formes absorde et absourde (à comparer avec le latin médiéval absurdus « surdus »).

La locution latine ab absurdo, véhiculée par la scolastique, est passée en français où logiciens et mathématiciens l’employaient constamment pour « en partant d’un principe absurde ». Le calque par l’absurde a été employé au début du 18ème siècle quand les mathématiciens et les philosophes se sont mis à écrire en langue vulgaire ; cette substitution s’est achevée au 19ème siècle.

Abuja

Abuja : la capitale du Nigéria. Habitants : Abujanaise, Abujanais.

abus

un abus :

  • l’action d’abuser d’un bien ;
  • le résultat de l’action d’abuser ;
  • une injustice introduite et fixée par coutume.

Dictionnaire historique du français québécois :

  • un abus physique : un mauvais traitement à l’égard d’une personne en position d’infériorité (par exemple, un enfant, une personne âgée), un acte par lequel on l’exploite.
  • un abus sexuel : un acte par lequel on exploite l’état d’infériorité d’une personne pour en obtenir des faveurs d’ordre sexuel.

Littéralement le mot « abus » se réfère à l’usage excessif d’un droit ayant eu pour conséquence l’atteinte aux droits d’autrui. Dans les textes juridiques relatifs aux relations du droit privé et du droit public, on trouve cette acception dans des expressions telles que « abus de droit », « abus de pouvoirs », « abus de position dominante », « abus de biens sociaux » et « clause abusive ». En savoir plus : Dictionnaire du droit privé, de Serge Braudo

Le nom (un) abus est emprunté au latin abusus, un terme juridique au sens de « utilisation des choses fongibles ». Le sens « mauvais usage, usage immodéré » est exprimé en latin classique par abusio que abusus a concurrencé. Depuis son apparition au 14ème siècle, abus s’est maintenu avec une grande stabilité dans son sens premier « usage immodéré, mauvais de » ; la notion de « usage excessif » présente dans le mot, semble-t-il, depuis l’origine., n’apparait nettement dans les dictionnaires que depuis le 19ème siècle. De là vient l’expression familière il y a de l’abus. On constate un élargissement du champ d’application de ce mot au cours des siècles, spécialement dans le domaine juridique (attesté au 16ème siècle). Au 19ème siècle apparaissent les notions d’abus de pouvoir, abus de confiance, abus de jouissance, abus de droit, etc. Dès le 15ème siècle, abus a été employé absolument et a désigné le résultat d’un usage mauvais, immodéré ou excessif ; c’est ainsi qu’il a pris le sens de « erreur », de « tromperie » et enfin de « usage mauvais qui s’est établi ». Abus « erreur » a connu une très grande vitalité ; au début du 20ème siècle, il est considéré comme vieilli. Abus « tromperie » n’apparait qu’au 16ème siècle et semble avoir connu une vitalité moins grande que le précédent ; il semble n’être plus employé que dans l’expression proverbiale le monde n’est qu’abus et vanité. Il disparait complètement au 20ème siècle. Au 17ème siècle, probablement, abus prend le sens de « usage mauvais, coutume mauvaise qui se sont établis », toujours issu du sens premier, mais, jusqu’à la fin du 18ème siècle, les dictionnaires ne le distinguent pas nettement de celui-ci, malgré les exemples qu’ils en donnent : Il faut distinguer entre un usage reçu, et un abus qui s’est introduit. C’est le seul emploi absolu d’abus qui subsiste.

abusage

un abusage : [matériaux / verre et céramique] une formation d’éraflures à la surface d’objets en verre, qui est due au frottement de ces objets entre eux ou se produit au contact des équipements de conditionnement ou de manutention. En anglais : scuffing. Journal officiel de la République française du 25/04/2014.

On peut supposer que ce nom est formé de ab-, user, -age.

abusant, abusé, abusement, abuser, abuseur, abusif

A. elle est abusante, il est abusant :

  • abuse d’un droit ;
  • est excessive ou excessif.

un abusement : l’action d’abuser.

abuser de :

  • user mal ou avec excès d’un bien ;
  • abuser de la bonté ou de la patience de quelqu’un ;
  • violer quelqu’un.

abuser :

  • exagérer dans l’usage d’une possibilité, d’une liberté ;
  • (terme juridique) consommer, détruire.

abuser quelqu’un : l’induire en erreur, le tromper.

s’abuser : faire erreur, se tromper.

elles se sont abusées, elles sont abusées.

elles se sont abusé les auditeurs, elles ont abusé les auditeurs, elles se les sont abusés.

B. Québec.

une personne âgée abusée, un enfant, un adolescent abusé : qu’on a abusé(e).

abuser (de) quelqu’un :

  • profiter de la position d’infériorité, de faiblesse physique, de vulnérabilité d’une personne (par exemple, un mineur, une personne âgée) pour la maltraiter, l’exploiter ;
  • le malmener en paroles ;
  • profiter de sa position d’autorité, de son ascendant ou de sa supériorité physique sur une personne pour l’entrainer à des activités à caractère sexuel.

une abuseuse, un abuseur : une personne qui commet un abus physique ou sexuel.

une personne abusive, un parent abusif : qui commet un abus physique ou sexuel.

voir le Dictionnaire historique du français québécois.

Le nom (un) abusement, dérivé d’abuser avec le suffixe -ment, vivant en ancien français et jusqu’au début du 17ème siècle, semble sorti de l’usage malgré sa résurgence au 20ème siècle dans l’œuvre de Péguy.

Le verbe abuser est dérivé d’abus. Si, depuis l’origine, l’idée de « user avec excès » est sous-jacente à l’idée principale « user mal », elle n’est clairement exprimée que depuis la fin du 19ème siècle et semble avoir actuellement une place prépondérante, particulièrement dans l’emploi absolu du verbe. Cet emploi absolu, attesté isolément au 14ème siècle, disparait de la documentation pour ne reparaitre qu’au 19ème siècle, simultanément dans la langue courante où il connait une assez grande vitalité, et dans la lang. juridique. Aux 16ème et 17ème siècles, on note l’emploi d’abuser au sens de « interpréter mal ».

Le verbe désabuser (= faire perdre des illusions ; détromper ; désenchanter) est dérivé d’abuser, d’où désabusé, un désabusement.

abuseur

une abuseuse, un abuseur :

  • celle, celui qui abuse, qui trompe ;
  • une séductrice et une rapineuse ; un séducteur et un rapineur.

Ce nom est dérivé d’abuser avec le suffixe -eur ou est un calque du latin médiéval abusor, « qui male, illicite utitur », de même sens.

abusif, abusivement,

elle est abusive, il est abusif :

  • constitue un abus ;
  • dont l’usage constitue un abus ;
  • est trompeuse ou trompeur.

abusivement : de manière abusive.

Le mot abusif est emprunté au latin abusivus « qui est le fait d’un mauvais usage » (abusiva appellatione) fréquemment employé dans un contexte grammatical, « qui constitue un abus » en latin médiéval. Le sens « qui induit en erreur (s’agissant d’un inanimé) » non attesté en latin, est issu d’abuser. Abusif, « qui constitue un abus », s’est maintenu avec une grande stabilité depuis son apparition dans la langue. Attesté comme terme de grammaire au 14ème siècle puis comme terme juridique au 16ème siècle, il conserve ces deux caractéristiques dans la plupart des dictionnaires et ne semble avoir été employé de façon plus générale que depuis la fin du 19ème siècle.

abusus

un abusus : un droit de vendre, de détruire le bien dont on est propriétaire.

abuter

abuter :

  • toucher par le bout ;
  • viser un but ;
  • en savoir plus : CNRTL.

Ce verbe, qui connait un sémantisme riche et varié au Moyen Âge, s’appauvrit au cours des siècles et ne conserve aujourd’hui qu’un sens très restreint. Les nombreux sens se regroupent sous l’idée de but, terme, fin, extrémité et sous l’idée de contact (par une extrémité) et d’association, d’assemblage. Les verbes abuter (dérivé de but avec le préfixe a-) et abouter (dérivé de bouter ou de bout selon les sens, avec le préfixe a-) sont très proches au point de vue sémantique et ont pris quelquefois des sens très voisins et même identiques, particulièrement dans l’ancienne langue.

abutilon

un abutilon : une plante.

Le nom (un) abutilon vient du latin scientifique abutilon indicum, adaptation de l’arabe abū tilūn, mot forgé par le philosophe arabe Avicenne.

abyme

une mise en abyme ou mise en abime : un procédé artistique ou littéraire qui consiste à répéter un élément à l’intérieur d’éléments similaires.

Le nom abyme ne s’écrit avec un y que dans la locution en abyme (plus rarement écrite en abîme par certains auteurs), qui se dit d’une œuvre (récit, film, peinture) dans laquelle des éléments récurrents sont enchâssés les uns dans les autres. En littérature, le procédé de mise en abyme consiste à inclure une histoire secondaire dans l’histoire principale d’une œuvre de fiction. Ce second récit a la particularité d’être un résumé du récit principal, ou du moins de présenter un rapport de similitude avec celui-ci; il peut ainsi aider le lecteur à mieux comprendre le sens global de l’œuvre.
L’expression mise en abyme a été empruntée à l’héraldique (où elle désigne l’insertion d’un blason dans un autre blason) par le romancier André Gide pour illustrer le procédé qu’il a utilisé dans son œuvre Les faux-monnayeurs.
En savoir plus : Office québécois de la langue française.

abyssal, abysse

elle est abyssale, il est abyssal :

  • est caractéristique d’un abime, d’un abysse ;
  • est d’une profondeur non mesurable, comparable à celle d’un abime, d’un abysse ;
  • appartient, est propre aux couches les plus profondes, c’est-à-dire les plus anciennes et les moins connues de la personnalité humaine.

elles sont abyssales, ils sont abyssaux

elle est hypo-abyssale, il est hypo-abyssal : est relative, est relatif à de très grandes profondeurs.
elles sont hypo-abyssales, ils sont hypo-abyssaux

les abysses : les régions les plus profondes des mers et des océans.

Vocabulaire (Thésaurus) autour du thème des abysses : Wiktionnaire.

un abysse : un abime.

un terrain abyssique : qui constituait les abysses des fonds océaniques anciens.

l’abyssobenthos : l’ensemble des organismes qui vivent à la surface ou dans les sédiments du plancher abyssal.

une zone abyssopélagique, la faune abyssopélagique : qui est située ou vit à une profondeur comprise entre 2000 et 6500 m. Une confusion est possible avec la zone bathiale.

Le mot abyssal est dérivé du latin chrétien abyssus « abime, abîme », attesté au sens propre de « espace immense, s’étendant entre le ciel et la terre et habité par Dieu », un emploi figuré fréquent en latin chrétien en relation avec hominum, judicia, consilium, cor, conscientia, corruptio… En rapport avec le substantif abime, abîme et après avoir éliminé abîmeux et abismal, abyssal a eu d’abord et surtout un emploi religieux. D’autres emplois sont possibles , mais ces emplois ont subi l’influence d’abysse. En rapport avec le substantif technique abysse, abyssal a pris à la fin du 19ème siècle, un sens technique en océanographie. Cet emploi second s’est imposé comme un sens propre. On remarque la spécialisation d’abyssal pour la faune, les sédiments et le relief des grandes profondeurs océaniques, et d’abyssique, un terme technique du 19ème siècle. Au début du 20ème siècle, abyssal a été utilisé pour désigner les recherches ayant pour objet l’exploration de l’inconscient. Associé à psychologie, il devient synonyme de psychanalyse ou psychologie des profondeurs (cf. sém. B 2).

Le nom (un) abysse est emprunté au latin chrétien abyssus attesté depuis le 4ème siècle au sens « profondeur de la mer », attesté fréquemment au même sens en latin médiéval. Ce terme technique du vocabulaire de l’océanographie est entré tardivement dans la langue sous la forme plurielle, et s’emploie aussi au singulier.

Le mor abyssopélagique, composé d’abysse et de pélagique, semble être un néologisme d’auteur. Il risque de prêter à confusion : en effet, abysso- (abysse, abyssal) évoque la zone abyssale ou zone des eaux profondes, et -pélagique caractérise traditionnellement la zone de surface de haute mer ; entre la zone pélagique et la zone abyssale s’étend la zone bathyale : -pélagique fonctionne ici comme un suffixe formateur désignant la mer envisagée dans sa structure verticale.

Le nom (un) abime vient du latin chrétien abyssus qui a servi, au 19ème siècle, à former le mot abysses, le singulier, un abysse, étant parfois employé pour un abime.

Les dérivés abyssin et abyssinion sont aussi cités : CNRTL.

abyssin, Abyssinie, abyssinien, abyssinique

un (chat) abyssin
un zébu Abyssin


en savoir plus : dictionnaire des sciences animales

elle est abyssine ou abyssinienne, il est abyssin ou abyssinien : est de l’Abyssinie.
une Abyssine ou Abyssinienne, un Abyssin ou Abyssinien

l’abyssin : un idiome.

l’abyssinique : la branche de la famille sémitique qui comprend les dialectes de l’abyssinien.

abyssique, abyssobenthos, abyssopélagique

abyssique, abyssobenthos, abyssopélagique : voir abysse (ci-dessus).

abzyme

un abzyme : un anticorps se comportant comme l’enzyme catalysant une réaction, généralement d’hydrolyse, portant sur la molécule hapténique ou antigénique liée à son site spécifique.