ER – ES

érable, érablière

un érable : un arbre ; son bois.

un érable (à sucre) : une variété d’érable cultivée en Amérique du Nord pour sa sève.

une érablière : une plantation d’érables à sucre.

Le nom (un) érable vient du bas latin des gloses acerabulus composé de acer « érable » et de –abulus d’origine controversée.

Histoire du nom érable : site de Dominique Didier.

éradication, éradiquer

une éradication :

  • l’action de déraciner, d’extirper totalement (quelque chose) ;
  • une élimination complète d’une espèce animale nuisible ;
  • une suppression complète d’un organe (amygdale), d’une tumeur, d’une lésion ;
  • une suppression totale d’une maladie endémique ou d’un vecteur d’une telle maladie ;
  • une suppression d’un phénomène indésirable.

éradiquer :

  • faire disparaitre ;
  • supprimer totalement.

Le nom (une) éradication est emprunté au latin chrétien eradicatio « déracinement, destruction, extermination ».

éraflage, éraflé, érafler, érafloir, éraflure

un éraflage manuel ou mécanique : un égrappage.

une main éraflée : qui est écorchée ; un meuble éraflé : qui est abimé en surface.

érafler :

  • rayer, entamer légèrement la partie superficielle de quelque chose ;
  • égratigner, écorcher la peau.

On a lu aussi érifler.

un érafloir : un appareil effectuant mécaniquement l’éraflage.

une éraflure : une écorchure légère, une entaille superficielle.

On a lu aussi un éraflement.

Le verbe érafler est dérivé de rafle.

éraillé, éraillement, érailler, érailleur, éraillure

un œil éraillé (1) : un œil atteint d’ectropion, dont la paupière inférieure est retournée et/ou qui est injecté de sang.

un éraillement (1) : un ectropion, le renversement de la paupière inférieure, qui l’empêche de se réunir à la paupière supérieure pour couvrir l’œil.

s’érailler (1) : pour les yeux, se retourner.

une étoffe éraillée (2) :

  • dont la trame est distendue ;
  • qui est déchirée superficiellement.

une chose éraillée : dont la surface est écaillée, rayée.

une partie du corps éraillée : qui est couverte d’éraflures, de rides.

une voix éraillée : qui est rauque, voilée.

une production vocale éraillée, un son éraillé : qui est rauque, dissonante ou dissonant.

un éraillement (2) :

  • l’état d’une étoffe dont la trame est distendue, qui est déchirée superficiellement ;
  • l’état d’une voix rendue rauque, voilée ; un enrouement ;
  • un son éraillé.

érailler :

  • tirer les fils (d’un tissu) en les rompant ou en les distendant ;
  • entamer superficiellement la surface de (quelque chose) ;
  • rendre (la voix) rauque ou voilée ;
  • produire un son rauque, dissonant.

s’érailler (2) :

  • pour une étoffe, un tissu, un objet fait de tissu : s’effiler, se déchirer superficiellement ;
  • s’écailler, se couvrir de rayures ;
  • se rider, se crevasser ;
  • pour la voix, devenir rauque ou voilée.

elles s’éraillent, ils s’éraillent, elles se sont éraillées, ils se sont éraillés,…

elles se sont éraillé la voix.

une trompe érailleuse, un cor de chasse érailleur : qui produit un son rauque, dissonant.

une éraillure :

  • l’état de ce qui est éraillé, de ce qui est éraflé, déchiré superficiellement ;
  • une partie éraillée d’une étoffe ;
  • une éraflure ou une rayure sur la surface d’une chose ;
  • une écorchure épidermique superficielle à bords irréguliers.

Enfin érailler, le moins évident de tous, est une altération de l’ancien français esröeillier, un dérivé de röeillier, tiré de l’expression roeillier les ueilz, « rouler les yeux », ce röeillier étant lui-même issu du latin vulgaire roticulare, « rouler ». En savoir plus : Académie française.

Le verbe érailler est une altération de esröeillier (soi) « rouler les yeux (en signe de colère) », dérivé de roeillier probablement sous l’influence de raillier « aboyer, parler en fanfaron », röeillier représentant en latin vulgaire roticulare, dérivé de rotare « rouler ».

Érasme, érasmien, érasmique, érasmisme

Érasme : un célèbre humaniste hollandais.

elle est érasmienne, il est érasmien : est relative, est relatif à Érasme, à sa personnalité et aux caractéristiques de son œuvre.

On a lu aussi érasmique.

la prononciation érasmienne : la prononciation du grec préconisée par Érasme et qui diffère de celle du grec moderne.

l’érasmisme : la philosophie propre à Érasme et à ses disciples.

On a lu aussi un érasmisant pour celui qui s’inspire d’Érasme, qui est partisan de sa philosophie.

Erasmus

Erasmus [EuRopean Action Scheme for the Mobility of University Students] : un programme d’échange d’étudiants et d’enseignants entre les universités, les grandes écoles européennes et des établissements d’enseignement à travers le monde.

érathème

un érathème : une division stratigraphique, une ère.

Ératosthène

Ératosthène est considéré par les historiens des sciences comme le fondateur, dans l’Antiquité, de la chronologie critique. Si nous avons quelque certitude sur les dates de nombreux personnages du monde grec, encore aujourd’hui, c’est souvent grâce à lui. Il n’est pas indifférent de remarquer que c’est le même esprit qui calcula aussi la mesure de la terre. En savoir plus : Les billets de François Jacquesson.

erbine, erbium

une erbine : un oxyde naturel d’erbium.

un erbium : un corps simple métallique appartenant au groupe des lanthanides (symbole Er, n° atomique 68).

Le nom (une) erbine est adapté du latin scientifique erbia, formé à partir du nom de Ytterby, la ville de Suède où fut découvert cet oxyde.

Le nom (un) erbium est dérivé du latin scientifique erbia formé sur l’élément -erby du nom de la ville de Suède Ytterby, avec le suffixe -ium.

erbue

une erbue ou herbue : une terre légère et peu profonde servant de pâturage.

ère

A. une ère : l’évènement, le moment qui sert de point de départ à une période, à une chronologie particulière.

B. une ère :

  • une période historique qui s’écoule depuis un point fixe généralement marqué par un évènement important formant un tournant ;
  • une période plus ou moins longue marquée par certains faits de civilisation importants et caractéristiques en raison de leur nouveauté ;
  • une division des temps géologiques.

L’aire et l’ère. Ces deux homonymes sont en fait trois. En effet, le nom aire n’a pas la même étymologie lorsqu’il désigne l’endroit où l’on bat le blé, puis un espace bien délimité, que lorsqu’il désigne la surface plane d’un rocher élevé où nichent les rapaces. Dans le premier cas, il est issu du latin area, de même sens, duquel la Révolution française a aussi emprunté le nom are ; dans le second, il est issu du latin ager, « champ, fonds de terre ». À ces deux homonymes, il faut ajouter le nom ère ; ce dernier est issu du latin aes, qui pouvait désigner le cuivre ou le bronze (rappelons que ce nom a aussi donné « airain »). Le pluriel de ce nom, aera, a désigné en latin tardif une somme de monnaie – proprement « des pièces de cuivre ou de bronze » –, puis un nombre et enfin une époque, et c’est ce sens qu’a le français ère. En savoir plus : Académie française.

érèbe

l’érèbe :

  • dans la mythologie, la partie ténébreuse des enfers ;
  • les enfers proprement dits ;
  • l’enfer des chrétiens, les ténèbres.

Le nom (un) érèbe est emprunté au latin classique Erebus (en grec Ε ρ ε β ο ς) « Érèbe, divinité infernale ; les enfers ».

Erebia

Erebia : un genre d’insectes lépidoptères satyridés (ou nymphalidés satyrinés).

érebidé

les érebidés : une famille d’insectes lépidoptères noctuoïdes.

érecteur

la fonction érectrice, un muscle érecteur : qualifie la fonction des muscles ischio- et bulbo-caverneux et spongieux dont la contraction, chez l’homme et chez la femme, chasse le sang veineux vers les corps spongieux et caverneux et entraine respectivement l’érection et la turgescence de ces corps.

érectile

l’albuginée des corps érectiles : l’enveloppe fibreuse résistante et très élastique entourant le tissu érectile des corps érectiles de la verge. Elle est plus épaisse sur les corps caverneux que sur la corps spongieux.

une dysfonction érectile : le terme général imprécis regroupant l’ensemble des anomalies de l’érection tels l’insuffisance érectile, le priapisme, les courbures anormales de la verge et les érections douloureuses, toutes affections dont les origines et les thérapeutiques sont différentes.

une insuffisance érectile : une anomalie de l’érection qui ne peut soit être obtenue soit être maintenue de façon suffisante pour atteindre une rigidité pénienne permettant l’intromission.

un organe érectile : ayant la propriété d’augmenter de volume et la propriété de se dresser.

un tissu érectile : un tissu dont la structure compte de larges alvéoles ou lacunes vasculaires, et un système neuromusculaire de contrôle de l’afflux du sang artériel et du retour veineux, permettant une tumescence et une détumescence rapides.

érection

une érection :

  • l’action d’élever ; le fait d’ériger un monument ;
  • l’action d’établir (quelque chose) ;
  • une création ;
  • l’action par laquelle certains tissus ou organes augmentent de volume, se dressent et deviennent durs par l’afflux de sang dans leurs vaisseaux ; l’effet d’une vasodilatation des corps caverneux sous l’influence principale du centre parasympathique sacré, d’où sont issus les nerfs érecteurs, responsables de la première phase de l’érection, et le nerf honteux interne (S4), responsable de la rigidité de celle-ci ;
  • l’action par laquelle le pénis se dresse ; le résultat de cette action ;
  • le fait d’élever d’une condition à une autre considérée comme plus importante.

une érection artificielle : une érection obtenue soit par perfusion des corps caverneux, soit après injection intracaverneuse de molécules induisant une érection.

une anérection : une absence totale d’érection.

Le nom (une) érection est emprunté au latin impérial erectio « action de dresser ».

Le nom (un) ithyphalle (= un objet représentant un phallus en érection) est emprunté au latin ithyphallus « phallus en érection porté dans les fêtes de Bacchus », du grec ι ̓ θ υ ́ φ α λ λ ο ς (de ι ̓ θ υ ́ ς « droit » et de φ α λ λ ο ́ ς v. phallus).

Le nom (un) phallus est emprunté au latin phallus « représentation du membre viril que l’on portait dans les fêtes en l’honneur de Bacchus », lui-même emprunté au grec φ α λ λ ο ́ ς, de même sens.

erecta, erectus

luxatio erecta : une luxation inférieure de l’épaule.

un hallux erectus ou orteil en barquette : la déformation du gros orteil qui lui donne, de profil, une forme incurvée vers le bas étant généralement secondaire à un hallux rigidus.

éreintage, éreintant, éreinté, éreintement, éreinter, éreinteur,

un éreintage ou un acharnement : [communication – relations internationales] un dénigrement systématique d’une personne ou d’une catégorie de personnes, d’une organisation, d’un pays. En anglais : bashing. Journal officiel de la République française du 15/09/2013.

elle est éreintante, il est éreintant :

  • est fatigante, épuisante ; est fatigant, épuisant ;
  • est malveillante ou malveillant.

elle est éreintée, il est éreinté : est fatigué(e), épuisé(e).

un éreintement :

  • l’action d’éreinter ; le résultat de cette action ;
  • une fatigue extrême.

éreinter :

  • fouler, rompre les reins ;
  • accabler (une personne, un animal) de fatigue ;
  • fatiguer (une personne) moralement ou intellectuellement ;
  • critiquer violemment et/ou avec malveillance.

une critique éreinteuse, un article éreinteur : qui éreinte.

une éreinteuse, un éreinteur : une personne qui critique sévèrement et/ou avec malveillance.

érème

L’érème (nom masculin) désigne l’espace situé hors de l’écoumène, c’est-à-dire ni urbain, ni rural. Si on considère qu’il n’existe plus d’espaces qui ne soient habités, au sens géographique, au moins de façon très diffuse ou temporaire, l’érème recouvre alors les espaces les moins anthropisés. Du grec ἔρημος, lieu solitaire, désert, le terme a donné en français ermite. En savoir plus : Géoconfluences.

érémiaphile, érémiaphilidé

une érémiaphile : un genre d’insectes dictyoptères, du sous-ordre des mantodés vivant dans les déserts, aux ailes réduites, et présentant une homochromie par rapport au sol. Ce sont des prédateurs pouvant même pratiquer le cannibalisme envers les jeunes.

les érémiaphilidés : la famille d’insectes dctyoptères, du sous-ordre des mantodés dont l’érémiaphile en est le type.

érémicole

elle, il est érémicole ou déserticole : elle, il vit dans le désert.

érémiste

une, un érémiste ou RMIste, RMiste : une, un bénéficiaire du R.M.I., un revenu minimum d’insertion.

érémitique, érémitisme

elle, il est érémitique :

  • se rapporte, convient aux ermites ;
  • est ascétique, solitaire.

un érémitisme : le mode de vie propre aux ermites.

Le nom (un) ermite est emprunté au latin chrétien eremita « ermite », du grec ε ̓ ρ η μ ι ́ τ η ς « du désert ».

érémobia

une érémobia : un genre d’insectes lépidoptères noctuidés.

érémobionte

un érémobionte : un organisme inféodé aux biotopes désertiques.

érémoneure

les érémoneures : le groupe d’insectes diptères brachycères faisant partie avec les asiloïdes et les némestrinoïdes de l’infra-ordre des muscomorphes.

érémophile, érémophyte

elle, il est érémophile : est propre aux déserts.

un végétal érémophyte : un végétal inféodé aux biotopes désertiques.

érepsine

une érepsine [terme désuet] : l’ensemble des enzymes protéolytiques du suc intestinal responsable de l’hydrolyse des polypeptides et oligopeptides en acides aminés au cours de la digestion.

Le nom (une) érepsine est probablement emprunté à l’allemand Erepsin formé sur le gr. ε ̓ ρ ε ι ́ π ω « renverser, abattre ».

érésipélateux, érésipèle, érésypélateux, érésypèle

On a lu érésipélateux ou érésypélateux pour érysipélateux : qui présente les caractères de l’érysipèle.

On a lu un érésipèle ou érésypèle, hérisipiles pour un érysipèle : une dermoépidermite ou dermite aigüe œdémateuse due à une infection focale par le streptocoque A, plus rarement par une autre bactérie (autres streptocoques, staphylocoques, bacilles à Gram négatif), réalisant un placard rouge, œdémateux, chaud et douloureux, délimité dans les cas typiques par un bourrelet, et survenant dans un contexte fébrile d’apparition brutale avec frissons.

Le nom (un) érysipèle est emprunté au latin médical erysipelas, en grec ε ̓ ρ υ σ ι ́ π ε λ α ς « érysipèle, inflammation de la peau ».

éréthisme

un éréthisme :

  • un excès d’activité de certains organes ;
  • une excitation anormale.

un éréthisme cardiaque : un état anormal d’hyperexcitation du cœur, se traduisant par des palpitations, des malaises et une accentuation irrégulière de la force des battements.

Le nom (un) éréthisme est emprunté au grec ε ̓ ρ ε θ ι σ μ ο ́ ς « action d’irriter » d’où « irritation » et au figuré « provocation », en particulier comme terme de médecine « un stimulant, un excitant ».

éreuthophobe, éreuthophobie, éreutophobe, éreutophobie

une, un éreutophobe ou éreuthophobe, érythrophobe : une personne souffrant d’éreutophobie.

une éreutophobie ou éreuthophobie, érythrophobie : la crainte obsessionnelle de rougir, qui entraine elle-même le phénomène redouté.

éreuthophobie, érythrophobie : Dictionnaire des difficultés de la langue française.

Erevan, Érévanais

Erevan : la capitale de l’Arménie. Habitants : Érévanaise, Érévanais.

erg

1. un erg : dans le Sahara, une vaste étendue de sable où le vent a modelé des dunes, par opposition à une hamada, un plateau pierreux.

des ergs

Le nom (un) erg (1) est emprunté à l’arabe irq, au pluriel arāq « veine ; mamelon de sable, dune mouvante ».

2. un erg : une ancienne mesure de travail ou d’énergie, l’unité de travail du système C. G. S. correspondant au travail accompli par une force d’une dyne déplaçant son point d’application d’un centimètre dans sa propre direction.

Le nom (un) erg (2) vient de ce mot anglais.

erg(o)-

1. erg(o)– est issu du grec ε ́ ρ γ ο ν « ergon », signifiant « action, travail ».

2. ergo– indique un rapport avec l’ergot de seigle (ergobasine, ergocalciférol, ergocristine, ergostérol, ergométrine, ergotamine, ergotine, ergotisme, dihydroergotamine, lysergamide, lysergide, lysergique, méthylergométrine).

3. ergo, ergoter.

voir : CNRTL.

ergasiomanie

une ergasiomanie ou ergomanie : une propension obsessionnelle à travailler ou à s’occuper sans arrêt.

ergasiophobie

une ergasiophobie ou ergophobie : une aversion morbide pour le travail.

ergasthénie

une ergasthénie : un état de fatigue et de débilité dû à l’épuisement.

ergastulaire, ergastule

elle, il est ergastulaire : a trait aux ergastules.

un ergastulaire : un geôlier d’un ergastule.

un ergastule :

  • dans l’histoire romaine : un cachot, une prison généralement souterraine, où l’on enfermait les détenus condamnés à des travaux pénibles ;
  • une prison, une cellule où les conditions de vie sont particulièrement éprouvantes.

Le nom (un) ergastule est emprunté au latin classique ergastulum, de même sens, adaptation du grec ε ̓ ρ γ α σ τ η ́ ρ ι ο ν « atelier » de ε ̓ ρ γ α τ ε υ ́ ο μ α ι « travailler ».

ergatandrie, ergatandromorphe

une ergatandrie : chez les hyménoptères formicidés, une fourmi ouvrière qui ressemble à un mâle.

une fourmi ergatandromorphe : chez les hyménoptères formicidés, une fourmi anormale présentant à la fois les traits anatomiques d’un mâle et d’une ouvrière.

ergataner

un ergataner : chez les hyménoptères formicidés, une fourmi mâle ressemblant à une ouvrière (ou ergate).

ergate

un ergate :

  • un hyménoptère formicidé traditionnellement appelé « ouvrière » ;
  • un genre d’insectes coléoptères cérambycidés (longicornes) dont la larve est parasite du pin.

ergatif

l’ergatif :

  • dans certaines langues flexionnelles comme le basque : le cas exprimant l’agent du procès ;
  • dans d’autres langues : le cas du sujet de verbes transitifs employés intransitivement.

une construction ergative

Le mot ergatif est composé sur le radical du grec ε ̓ ρ γ α ́ τ η ς « qui travaille, actif » (dérivé de ε ́ ρ γ ο ν « action »).

ergatogyne, ergatogynie, ergatoïde, ergatomorphe

une (fourmi) ergatogyne : chez les hyménoptères formicidés, une fourmi femelle (ou reine), ressemblant à une ouvrière (ou ergate).

une ergatogynie

une fourmi ergatoïde ou ergatomorphe : qui a l’aspect d’une ouvrière.

ergatoplasme

un ergatoplasme ou réticulum endoplasmique rugueux : le système intracytoplasmique intercommunicant de cavités et citernes intracytoplasmiques en continuité avec la citerne périnucléaire et limitées par une membrane largement fenêtrée dont la face externe est recouverte de ribosomes.

ergo

ergo : donc, par conséquent.

un ergo : un raisonnement en forme de syllogisme.

Le mot latin ergo est une conjonction de coordination. Voir aussi : ergoter (ci-dessous).

ergobasine

une ergobasine ou ergométrine : la mycotoxine (alcaloïde polycyclique) produite par l’ergot de seigle (Claviceps purpurea), micromycète parasite des épis de seigle.

ergocalciférol

un ergocalciférol : le dérivé isomère de l’ergostérol, qui se forme par ouverture du cycle B, conséquence d’une irradiation ultraviolette qui transfère un atome d’hydrogène du méthyle angulaire (C19) sur le carbone C9.

ergocratie

une ergocratie : une société dans laquelle le travail est apprécié comme valeur fondamentale.

ergocristine

une dihydroergocristine : un dérivé dihydrogéné de l’ergocristine de l’ergot de Seigle, à propriétés vasodilatatrices centrales.

ergodique, ergodisme

une hypothèse, un postulat, un principe, une théorie ergodique : qui permet de déterminer statistiquement toutes les réalisations d’un processus aléatoire à partir d’une réalisation isolée de ce processus.

un ergodisme : la situation d’un système susceptible d’être appréhendé par la théorie ergodique.

Le mot ergodique a été formé à partir de l’allemand Ergoden [hypothese] composé du grec ε ́ ρ γ ο ν « travail » et ο ̔ δ ο ́ ς « route, marche ; moyen ».

ergodynamographe

un ergodynamographe : un enregistrement graphique de la contraction musculaire.

ergogène

elle, il est ergogène :

  • produit de l’énergie ;
  • améliore le rendement musculaire.

ergogenèse

une ergogenèse : en biochimie, l’ensemble des facteurs qui conditionnent la croissance.

ergogramme, ergographe, ergographique

un ergogramme : un tracé obtenu à l’aide d’un ergographe.

un ergographe : un appareil destiné à l’enregistrement du travail musculaire.

une recherche ergographique : relative à la représentation graphique d’un travail.

ergol, ergolier

un ergol :

  • [spatiologie / propulsion] une substance homogène employée seule ou en association avec d’autres substances et destinée à fournir de l’énergie. En anglais : fuel ; propellant. Voir aussi : arrêt par épuisement, gaz de pressurisation, propergol. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.
  • un matériau, liquide ou solide, utilisé pour la propulsion des moteurs de fusées. Les moteurs de fusées n’utilisent pas l’oxygène de l’air à l’inverse des moteurs d’avions. Les moteurs de fusées à ergols liquides sont constitués de deux ergols, on parle alors de bi-ergols, un carburant et un comburant. Ce dernier assure l’apport en oxygène pour la combustion.

un ergol cryotechnique : [spatiologie / propulsion – moyens de lancement] un ergol que l’on produit, stocke et utilise à des températures inférieures à 120 kelvins. L’hydrogène liquide et l’oxygène liquide sont des ergols cryotechniques. Le terme « ergol cryogénique » est à éviter dans ce sens. En anglais : cryogenic rocket propellant. Voir aussi : ergol en bouillie, ergol stockable, propulsion cryotechnique. Journal officiel de la République française du 18/04/2001.

un ergol en bouillie : [spatiologie / propulsion – moyens de lancement] un ergol généralement cryotechnique dont une partie à l’état solide et l’autre à l’état liquide sont intimement mélangées. L’expression « névasse d’ergol » est utilisée par les Canadiens. En anglais : slush propellant. Voir aussi : ergol cryotechnique, propulseur à liquide. Journal officiel de la République française du 18/04/2001.

un ergol stockable : [spatiologie / propulsion – moyens de lancement] un ergol dont les propriétés physicochimiques permettent le transport et la conservation sans dispositions exceptionnelles. L’hydrazine et le peroxyde d’azote sont des ergols stockables. En anglais : storable propellant. Voir aussi : ergol cryotechnique. Journal officiel de la République française du 18/04/2001.

des (ergols) imbrûlés ou ergols résiduels : [spatiologie / propulsion] des résidus d’ergols subsistant après extinction d’un moteur-fusée. En anglais : residual propellant. Voir aussi : culot d’ergol. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

une ergolière, un ergolier : une technicienne, un technicien chargé(e) de la manutention et de la surveillance des ergols.une ergolière, un ergolier : [spatiologie / moyens de lancement] une technicienne, un technicien chargé(e) de la manutention et de la surveillance des ergols. En anglais : fuel man. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

un catergol : un propergol nécessitant un catalyseur.

un diergol ou un biergol : un propergol composé de deux ergols liquides stockés séparément pour la propulsion d’engins spatiaux.

un hypergol : un propergol dont les ergols réagissent spontanément entre eux, sans intervention d’un allumeur.

un combustible hypergolique (pour les fusées.

un lithergol : un propergol composé d’un ergol liquide et d’un ergol solide.

un monergol : une substance employée seule pour fournir de l’énergie.

un propergol (pour les fusées)

ergologie

une ergologie :

  • l’étude de l’activité musculaire ;
  • la science générale du travail et de ses conditions.

ergomanie

une ergomanie ou ergasiomanie : une propension obsessionnelle à travailler ou à s’occuper sans arrêt.

ergomètre, ergométrie, ergométrique

un ergomètre : [sports] un appareil qui mesure le travail musculaire fourni lors d’un exercice physique particulier. En anglais : ergometer. Voir aussi : simulateur-ergomètre. Journal officiel de la République française du 30/06/2009.

une ergométrie : une mesure du travail fourni par l’activité musculaire.

une bicyclette ergométrique : qui mesure le travail musculaire.

une toco-ergométrie ou une tocométrie : une mesure de la force d’expulsion de l’utérus au cours du travail.

ergométrine

une ergométrine ou ergobasine : la mycotoxine (alcaloïde polycyclique) produite par l’ergot de seigle (Claviceps purpurea), micromycète parasite des épis de seigle.

une méthylergométrine : le dérivé semisynthétique de l’ergot de seigle, ocytocique puissant, utilisé pour traiter les hémorragies utérines du postpartum ou du postabortum.

Le nom (une) ergométrine a été formé en 1935 par les Anglais Dudley et Moire à partir du français ergot, du grec « matrice » avec le suffixe correspondant au français -ine (-in).

-ergonique

une réaction endergonique : une réaction chimique qui s’accompagne d’un gain net d’énergie libre.

une réaction exergonique : une réaction chimique qui s’accompagne d’une perte nette d’énergie libre, caractéristique d’une réaction spontanée. Il convient de ne pas confondre exergonique et exothermique, ce dernier terme s’appliquant à une perte nette de chaleur.

ergonome, ergonomie, ergonomique, ergonomiste

une, un ergonome, une, un ergonomiste : une, un spécialiste de l’ergonomie.

une ergonomie

une ergonomie :

  • la science de l’adaptation de l’homme à son travail et du travail à l’homme, dans le domaine physique et cognitif ;
  • l’étude des conditions de travail et de la productivité, la recherche d’une meilleure adaptation d’un matériel aux utilisateurs.

une étude ergonomique, un aménagement ergonomique :

  • qui est relative, qui est relatif à l’ergonomie ;
  • qui satisfait aux règles de l’ergonomie.

voir : Vocabulaire de l’enseignement à distance et du télétravail (Office québécois de la langue française).

ergophobie

une ergophobie ou ergasiophobie : une aversion morbide pour le travail.

ergostérine, ergostérol

une ergostérine : un synonyme vieilli d’ergostérol.

un ergostérol : un stérol végétal isolé principalement des champignons et de l’ergot de seigle (Claviceps purpurea).

ergot

un ergot : chez les oiseaux et particulièrement chez les coqs, un doigt abortif, un petit ongle pointu servant d’arme offensive.

se dresser, monter sur ses ergots :

  • se dresser sur ses pieds, se grandir pour se mettre en valeur ;
  • prendre une attitude fière et menaçante, être prêt à la riposte.


un ergot : chez les mammifères à sabots, la formation cornée placée à l’arrière du boulet.

un ergot : chez les carnivores et particulièrement le chien : la griffe qui se trouve à l’extrémité du cinquième doigt abortif.

un ergot : une petite pièce faisant saillie et destinée à servir de butée.


un ergot :

  • un champignon en forme de petite excroissance pointue qui parasite les épis de certaines céréales et constitue un danger pour qui le consomme ;
  • la forme de résistance de certains champignons Ascomyceta parasites de fleurs de Poaceae, en particulier du seigle

un ergot de seigle : la forme de résistance de Claviceps purpurea Tulasne (Clavicipitales Ascomycetina), parasite de la fleur de seigle, qui a longtemps été la cause d’intoxications alimentaires et qui est source d’alcaloïdes utilisés en thérapeutique.

Le nom (un) ergot est d’origine obscure.


un lysergamide : un dérivé de l’acide lysergique.
un lysergide : une drogue.
un acide lysergique : une substance dérivée d’un alcaloïde de l’ergot de seigle.
elle, il est lysergique : est provoqué(e) par le diéthylamide de l’acide lysergique.

ergotage

un ergotage : voir ergoter (ci-dessous)

ergotamine

une ergotamine : la mycotoxine produite par un micromycète parasite des épis de seigle, ergot de seigle (Claviceps purpurea).

un tartrate d’ergotamine

une dihydroergotamine : un dérivé dihydrogéné de l’ergotamine.

Le nom (une) ergotamine a été formé en allemand sur ergot avec Amin correspondant au français amine.

ergoté

elle est ergotée, il est ergoté :

  • a des ergots ;
  • est gâté(e) par l’ergot (de seigle).

ergoter, ergoteur

un ergotage ou une ergoterie : la manie, l’action d’ergoter ; des arguties.

On a lu aussi un ergotement, une ergotisation.


ergoter : contredire quelqu’un avec une obstination lassante sur des minuties en lui opposant des arguments excessivement subtils et captieux.

On a lu aussi ergotiller.


une ergoteuse, un ergoteur : une personne qui, par tempérament ou déformation professionnelle, ergote inlassablement et à tout propos .


On a lu aussi un ergotisme : une tendance à ergoter.

Le verbe ergoter est dérivé d’ergo (voir ci-dessus).

ergothérapeute, ergothérapie

une, un ergothérapeute : une, un spécialiste qui pratique l’ergothérapie.

une ergothérapie : une rééducation des malades mentaux ou des handicapés physiques, par différentes techniques de travail manuel, d’activités artisanales ou de travaux adaptés à leurs capacités fonctionnelles.

ergotine

une ergotine : un extrait d’ergot de seigle utilisé comme hémostatique et jadis, en obstétrique, pour accélérer l’accouchement.

ergotisme

un ergotisme : une intoxication généralement aigüe due à la consommation de farines contaminées par des alcaloïdes polycycliques, dérivés de l’acide lysergique (ergotamine, ergométrine), qui sont produits par différentes espèces de micromycètes Claviceps sp. (Claviceps purpurea, surtout) parasites des épis de seigle.

-ergotoxine

une dihydroergotoxine : une association d’alcaloïdes dihydrogénés proposés pour améliorer les déficits cognitifs et neurosensoriels des sujets âgés.

érica, éricacée, éricale, éricicole, éricoïde

un érica : un genre de bruyères, le type de la famille des éricacées.

une éricacée : la famille de plantes, de l’ordre des éricales, comprenant notamment les genres calluna et érica.

les éricales : l’ordre de plantes dicotylédones gamopétales dont la famille type est celle des éricacées.

elle, il est éricicole : vit, croît dans les bruyères.

un végétal éricoïde : qui présente les caractères des éricacées, dont le feuillage est constitué par des feuilles courtes, étroites, dont les bords ont tendance à se récurver.

Ces mots sont formés sur le latin botanique erica, du latin classique erice, en grec ε ̓ ρ ε ι ́ κ η « bruyère ».

érigé, ériger

un système érigé en : transformé en, institué en.

ériger :

  • dresser, placer à la verticale (en particulier une statue, une colonne, etc.) ;
  • construire un monument ayant un caractère symbolique ou religieux dans une intention solennelle ;
  • établir, instituer ;
  • faire passer d’une condition à une autre considérée comme plus élevée ou plus importante ;
  • élever à la dignité de ;
  • donner le rôle ou le caractère de.

j’érige, tu ériges, il érige, nous érigeons, vous érigez, ils érigent ;
j’érigeais ; j’érigeai ; j’érigerai ; j’érigerais ;
j’ai érigé ; j’avais érigé ; j’eus érigé ; j’aurai érigé ; j’aurais érigé ;
que j’érige, que tu ériges, qu’il érige, que nous érigions, que vous érigiez, qu’ils érigent ;
que j’érigeasse, qu’il érigeât, que nous érigeassions ; que j’aie érigé ; que j’eusse érigé ;
érige, érigeons, érigez ; aie érigé, ayons érigé, ayez érigé ;
(en) érigeant.

s’ériger contre : s’opposer à.

s’ériger en moraliste, en critique : se présenter ainsi.

je m’érige, tu t’ériges, il s’érige, nous nous érigeons, vous vous érigez, ils s’érigent ;
je m’érigeais ; je m’érigeai ; je m’érigerai ; je m’érigerais ;
je me suis érigé(e) ; je m’étais érigé(e) ; je me fus érigé(e) ; je me serai érigé(e) ; je me serais érigé(e) ;
que je m’érige, que tu t’ériges, qu’il s’érige, que nous nous érigions, que vous vous érigiez, qu’ils s’érigent ;
que je m’érigeasse, qu’il s’érigeât, que nous nous érigeassions ; que je me sois érigé(e) ; que je me fusse érigé(e) ;
érige-toi, érigeons-nous, érigez-vous ; sois érigé(e), soyons érigées, soyons érigés, soyez érigé(e)(es)(s) ;
(en) s’érigeant.

Le verbe ériger vient du latin erigere « dresser ». Ce verbe signifie « construire, installer, élever en position verticale », en parlant notamment d’un monument, d’une statue ou d’un édifice en hauteur. Ériger est aussi employé au sens de « construire dans une intention solennelle, en l’honneur de », en parlant d’un monument au caractère symbolique ou religieux.
Ce sens concret du verbe ériger est associé à une idée d’élévation, de verticalité ou de hauteur. Il est donc inapproprié de l’employer avec des noms qui désignent une construction étendue dans l’espace et qui est peu élevée, comme une école, une maison, un pont, une route, un barrage, une barricade, etc. Afin d’éviter cet emploi critiqué du verbe ériger, on le remplacera par des verbes plus appropriés selon le contexte comme construire, bâtir, établir, mettre en place, installer ou dresser. Toutefois, certains ouvrages de référence attestent l’emploi d’ériger pour parler d’une construction qui a une certaine importance mais dont la hauteur n’est pas mentionnée ; par exemple, ériger un hôtel de ville, un édifice gouvernemental.
Par ailleurs, le verbe ériger a aussi le sens de « fonder, créer officiellement », en parlant d’une institution. Au figuré, ériger en signifie « faire passer à un statut plus important, donner le caractère de », en parlant d’une personne ou d’une chose ; et s’ériger en, en parlant d’une personne, a le sens de « se présenter comme, se donner le rôle de ».
En savoir plus : Office québécois de la langue française.

Le verbe ériger est emprunté au latin classique erigere « dresser; construire ».

érigéron

un érigéron ou une vergerette : le genre de plantes, de la famille des composées, cultivées pour leurs capitules floraux s’épanouissant généralement en été.

Le nom (un) érigéron est emprunté, par l’intermédiaire du latin, au grec êrigerôn « sèneçon » lui-même emprunté au grec composé de « tôt » et « vieillard » par allusion aux aigrettes blanches des fleurs qui paraissent au printemps.

érigne

une érigne : un instrument chirurgical se terminant par un crochet et servant à dégager les tissus ou à les maintenir écartés.

Le nom (une) érigne est un emploi technique de ireigne, erigne « araignée » à cause de l’analogie de forme entre cet instrument et les pattes de cet animal.

ériocampa

une ériocampa : un genre d’insectes hyménoptères tenthrédinidés térébrants.

ériococcidé

les ériococcidés : une famille d’insectes hémiptères sternorhynques aphidomorphes coccoïdes.

ériocottidé

les ériocottidés : une famille d’insectes lépidoptères glossates, eulépidoptères ditrysiens, tinéoïdes.

ériocrana, ériocraniidé, ériocranioïde

une ériocrana : un genre d’insectes lépidoptères glossates, le type de la famille des ériocraniidés aux chenilles mineuses de feuilles.

les ériocraniidés : une famille d’insectes lépidoptères glossates dacnonyphes ériocranioïdes.

les ériocranioïdes : la super-famille d’insectes lépidoptères glossates dacnonyphes regroupant les familles des acanthoptéroctétidés, des ériocraniidés et des lophocoronidés.

ériodendron

un ériodendron : un fromager, un arbre.

Ce nom est composé du grec « toison, laine » et « arbre ».

ériogaster

un ériogaster : le genre d’insectes lépidoptères lasiocampidés dont le spécimen Eriogaster lanestris est appelé usuellement « bombyx laineux ».

ériophylle

une plante, une feuille ériophylle : à feuilles velues.

Le mot ériophylle est composé de ério-, du grec ε ̓ ρ ι ο-, de ε ́ ρ ι ο ν « laine, matière laineuse » et -phylle emprunté au grec φ υ λ λ(o)-, tiré de φ υ ́ λ λ ο ν « feuille ».

ériopode

une plante ériopode : qui a les pédicules velus ; un animal ériopode : qui a les pattes velues.

Le mot ériopode est composé de ério-, du grec ε ̓ ρ ι ο-, de ε ́ ρ ι ο ν « laine, matière laineuse » et -pode tiré du grec π ο υ ́ ς, π ο δ ο ́ ς « pied ».

ériosomatidé

les ériosomatidés : une famille d’insectes hémiptères sternorhynques aphidomorphes aphidoïdes.

érirhinidé, érirhinus

les érirhinidés : une famille d’insectes coléoptères polyphages curculionoïdes.

un érirhinus : un genre d’insectes coléoptères curculionidés (charançons).

éristale

un éristale : un nom vernaculaire et un genre d’insectes diptères brachycères syrphidés, un gros insecte diptère, de la famille des syrphidés, ressemblant à un faux-bourdon, à abdomen jaune et noir, à ailes transparentes et dont la larve appelée ver à queue de rat est munie d’un très long tube caudal lui servant à respirer.

Le nom (un) éristale est emprunté au latin scientifique eristalis, formé à partir du grec eri– « beaucoup », et stalân « faire couler goutte à goutte ».

éristique

un dialogue éristique, un écrit éristique : relatif à la controverse.

une, un éristique : une, un philosophe appartenant à l’école de Mégare.

l’éristique :

  • l’art de la controverse philosophique ;
  • l’art des raisonnements spécieux et des arguties sophistiquées.

Le mot éristique est emprunté au grec ε ̓ ρ ι σ τ ι κ ο ́ ς « qui aime la controverse » d’où η ̔ (τ ε ́ χ ν η) ε ̓ ρ ι σ τ ι κ η ́ « l’art de la controverse », ο ̔ ε ̓ ρ ι σ τ ι κ ο ́ ς « celui qui s’y adonne », de ε ̓ ρ ι ́ ζ ε ι ν « se quereller, disputer ».

erlenmeyer

un erlenmeyer : un récipient utilisé en laboratoire.

Erlenmeyer

ermitage, ermite

un ermitage :

  • l’habitation d’un ermite, dans un lieu désert ;
  • une résidence de religieux ermites ;
  • un lieu solitaire et écarté ;
  • une maison de campagne écartée et champêtre.

l’Ermitage : un coteau du bord du Rhône, où existait jadis une habitation d’ermite.

un ermitage ou vin de l’Ermitage : un vin provenant de ce coteau.


un ermite :

  • un religieux retiré, pour un temps limité ou jusqu’à sa mort, dans un lieu désert, pour y mener une vie de piété et de mortification ;
  • un religieux vivant en communauté, mais isolé dans une cellule ;
  • une personne qui vit solitaire, à l’écart du monde. ;
  • un nom vernaculaire d’Osmoderma eremita, un coléoptère de la famille des cétoniidés.

elle, il est érémitique :

  • se rapporte, convient aux ermites ;
  • est ascétique, solitaire.

un érémitisme : le mode de vie propre aux ermites.

Le nom (un) ermite est emprunté au latin chrétien eremita « ermite », du grec ε ̓ ρ η μ ι ́ τ η ς « du désert ».

éroder

éroder :

  • ronger, user lentement (et superficiellement) par un processus mécanique ou chimique ;
  • réduire peu à peu à néant.

Le verbe éroder est emprunté au latin classique erodere « ronger, manger, brouter ».

Le verbe corroder (= détruire lentement par une action chimique) est emprunté au latin classique corrodare (formé de rodere « ronger », avec le préfixe cum intensif) « ronger » (spécialement en parlant d’animaux).

érodium

un érodium : une plante.

On a lu aussi un érode.

Le nom (un) érodium est formé sur le modèle de géranium (voir aussi : pélargonium) par analogie de forme entre la graine et un bec d’oiseau, ici le héron (en grec ε ̓ ρ ω δ ι ο ́ ς).

érogène, érogénéité

les zones érogènes : les zones buccale, anale et génitale qui sont particulièrement susceptibles d’engendrer des sensations de plaisir érotique.

une érogénéité : en psychanalyse, l’aptitude de toute région du corps de se comporter comme une zone érogène.

Le mot érogène est dérivé du radical du nom grec ε ́ ρ ω ς « amour », avec le suffixe -gène tiré du radical du verbe grec γ ε ν ν α ̃ ν « engendrer ».

Éros, éros

Éros : le dieu de l’Amour dans l’Antiquité.

un éros :

  • la passion de l’amour (principalement physique) ;
  • le symbole double de l’ardeur spirituelle, qui conduit à l’amour divin (Éros supérieur), et de l’instinct, sans lequel la race humaine s’éteindrait (Éros inférieur) ;
  • un amour, d’ordre essentiellement charnel, visant à la satisfaction des désirs sensuels, des impulsions sexuelles ;
  • l’ensemble des pulsions de vie, par opposition à l’ensemble des pulsions de mort (ou thanatos).

On a lu aussi un érôs.

Le nom (un) éros est emprunté au grec Ε ρ ω ς, ω τ ο ς nom du Dieu de l’Amour dans l’Antiquité, et « désir des sens, amour ».

érosif, érosion

elle est érosive, il est érosif :

  • produit une érosion ;
  • est sensible à l’érosion ;
  • s’érode facilement.


une érosion :

  • l’action d’un agent, d’une substance qui ronge, qui use progressivement ; le résultat de cette action :
  • l’altération de l’écorce terrestre par les agents atmosphériques, hydrologiques, ou par l’action de l’homme ; un ensemble de phénomènes externes qui, à la surface du sol ou à faible profondeur, modifient le relief par enlèvement de matière solide), en savoir plus : Géoconfluences ;
  • une lésion superficielle des tissus de recouvrement (peau, muqueuses) due à une inflammation, un traumatisme ;
  • une destruction lente et progressive d’un tissu par une lésion infectieuse ou tumorale (tumeur maligne) ;
  • une lente usure, une altération, une dégradation.

l’érosion côtière : Vocabulaire des changements climatiques (Office québécois de la langue française).

une érosion monétaire : une dépréciation progressive de la monnaie.

une électroérosion (pour usiner des pièces métalliques).

Vocabulaire (Thésaurus) autour du thème de l’érosion : Wiktionnaire.

Le mot érosif est dérivé (d’après corrosif) du radical du latin erosum, supin de erodere (éroder).

Le nom (une) érosion est emprunté au latin impérial erosio « ulcération ».

Le mot corrosif est dérivé du radical du supin corrosum de corrodere (corroder).

Le nom (une) corrosion (= une destruction progressive, une désagrégation par effet chimique) est emprunté au bas latin corrosio « action de ronger ; morsure ».

érostratisme

l’érostratisme : la recherche de la célébrité en commettant des actes criminels.

Erostrate : celui qui avait incendié le temple d’Artémis à Ephèse pour devenir célèbre.

éroticité

une éroticité :

  • le caractère de ce qui est érotique ;
  • une chose qui a un caractère érotique.

érotico- érotique, érotiquement

On a lu érotico-lymphatique, érotico-médical, érotico-mystique, etc.

elle, il est érotique :

  • a rapport à l’amour ; a l’amour pour thème, pour inspiration ; traite de l’amour ;
  • se rattache à l’amour physique, qui est de nature sensuelle, sexuelle ;
  • a un tempérament sensuel, est encline ou enclin au plaisir physique ;
  • provoque le désir amoureux ;
  • traite de l’amour charnel et incite ou peut inciter à la volupté

une, un érotique :

  • une auteure, un auteur d’œuvres consacrées à l’amour ;
  • une personne portée au plaisir physique ;
  • une autrice, un auteur d’œuvres consacrées à l’amour charnel (on a lu aussi érotographe).

l’érotique :

  • ce qui est érotique, une valeur ou une pratique érotique ;
  • ce qui provoque le désir amoureux ;
  • ce qui exprime l’amour charnel ;
  • le système érotique, et plus généralement, la conception de l’amour humain.

érotiquement : d’une manière érotique, qui évoque l’amour charnel, qui suscite le désir amoureux.

Le mot érotique est emprunté au bas latin eroticus, en grec ε ̓ ρ ω τ ι κ ο ́ ς « qui concerne l’amour ».

érotisation, érotiser

une érotisation :

  • une stimulation des impulsions sexuelles, notamment par voie hormonale ;
  • l’action de donner un caractère érotique à quelque chose ; le résultat de cette action.

érotiser :

  • stimuler les impulsions sexuelles, notamment par voie hormonale :
  • donner un caractère, une valeur érotique à quelque chose.

érotisme

un érotisme :

  • une impulsion à aimer, une tendance vive à l’amour ;
  • une tendance plus ou moins prononcée à l’amour (sensuel, sexuel), un gout plus ou moins marqué pour les plaisirs de la chair ;
  • une façon de manifester cette tendance, d’exprimer, de satisfaire, de susciter ce gout ;
  • une manière particulière d’assumer sa vie amoureuse, notamment de faire l’amour ;
  • le caractère érotique de ce qui a pour thème, pour inspiration, l’amour charnel.

un auto-érotisme : un mode d’obtention de la satisfaction sexuelle en ayant recours uniquement à un organe du corps propre.

On a lu une érotocratie pour un système qui reconnait, qui accorde une force souveraine à l’amour.

On a lu érotogène pour érogène ou aphrodisiaque.

érotologie, érotologue, érotologique

l’érotologie : la science, l’étude de ce qui est érotique, de ce qui se rapporte à l’amour charnel.

une, un érotologue : celle, celui qui se spécialise dans l’étude de l’érotisme.

une recherche érotologique.

Le nom (une) érotologie est dérivé du radical du grec ε ́ ρ ω ς, ε ́ ρ ω τ ο ς « amour » avec le suffixe -logie tiré du grec -λ ο γ ι ́ α de λ ο ́ γ ο ς « parole, discours ».

érotomane, érotomaniaque, érotomanie

une, un érotomane :

  • une personne qui est affectée par l’illusion délirante d’être aimée ;
  • une personne qui est caractérisée par des préoccupations érotiques outrancières, par un comportement amoureux morbide.

un comportement érotomane ou érotomaniaque.

une érotomanie :

  • l’affection mentale caractérisée par l’illusion délirante d’être aimé ;
  • une exagération outrancière des préoccupations érotiques, une exacerbation morbide du comportement amoureux.

Le mot érotomane est emprunté au grec ε ̓ ρ ω τ ο μ α ν η ́ ς « fou d’amour ».

Le nom (une) érotomanie est emprunté au grec ε ̓ ρ ω τ ο μ α ν ι ́ α « folle passion ».

érotylidé

les érotylidés : une famille d’insectes coléoptères polyphages cucujoïdes.



erpétologie, erpétologique, erpétologiste

On a lu l’erpétologie pour l’herpétologie, l’étude des reptiles et des amphibiens ; une étude erpétologique pour une étude herpétologique, sur les reptiles et les amphibiens ; une, un erpétologiste pour une, un herpétologiste, celle, celui qui étudie les lézards et les amphibiens.

Les sciences tendent aujourd’hui à se spécialiser en secteurs de plus en plus étroits. La médecine n’échappe pas à ce phénomène, et pour s’en rendre compte il n’est que de voir le nombre de spécialités qui ont été ajoutées dans la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française : on y trouve, entre de nombreuses autres, la carcinologie, la cardiologie, l’endocrinologie, l’épidémiologie, l’hépatologie, la néphrologie, la phlébologie, la podologie, la proctologie ou la radiologie. La dermatologie est plus ancienne et compte elle aussi des subdivisions, mais on se gardera bien d’inclure dans celles-ci l’herpétologie. Ce nom ne désigne en effet pas une branche de la médecine consacrée à l’étude et aux soins de l’herpès, mais une branche de la zoologie consacrée aux reptiles. Académie française.

Le nom (une) herpétologie est composé de herpéto- issu du grec ε ̔ ρ π ε τ ο ́ ν « tout ce qui rampe ou se traine », en particulier « serpent », de ε ́ ρ π ω « se trainer, avancer » et du suffixe -logie tiré du grec -λ ο γ ι ́ α de λ ο ́ γ ο ς « parole, discours ».

errance, errant

une errance :

  • l’action de marcher, de voyager sans cesse ;
  • l’action de marcher sans but, au hasard.

Lexique de l’errance‎ : Wiktionnaire.

des errances : des hésitations, des tergiversations.

une naviguerrance ou cybererrance, cyberdérive [en anglais : wilfing] le fait de passer du temps à naviguer au hasard sur Internet, d’errer de lien en lien, de s’égarer dans les dédales du Web, se laissant distraire par l’information quasi illimitée disponible, au point d’en oublier l’objet de sa recherche initiale. En savoir plus : Office québécois de la langue française.

un chevalier errant : un chevalier qui ne cesse de parcourir le monde à la recherche d’exploits à accomplir, de torts à redresser, notamment au service d’une dame ou d’une bonne cause.

le juif errant : un personnage légendaire condamné à marcher éternellement pour avoir outragé le Christ portant la croix.

des frères errants : qui se trompent, qui sont dans l’erreur, qui s’égarent dans l’erreur.

une personne errante, un animal errant : qui va çà et là sans direction ni but précis, sans se fixer nulle part.

une âme errante : une âme en peine, un spectre, un fantôme.

mener une vie errante : se déplacer beaucoup, voyager sans cesse.

Le nom (une) errance en ancien français « incertitude, défiance » est emprunté au latin classique errantia « action de s’égarer » dérivé de errare, voir : errer (ci-dessous).

errata, erratum

un errata : une liste placée généralement en fin d’ouvrage qui recueille les fautes commises en cours d’impression avec leur correction.

un erratum : une faute à corriger.

Comme pour tous les autres mots empruntés à d’autres langues, il est préférable de franciser errata et erratum, et par conséquent d’appliquer la règle générale du singulier et du pluriel des mots français. On y gagne en clarté, en logique et en simplicité. De la même façon qu’on dit aujourd’hui un maximum, des maximums (et non plus des maxima), un référendum, des référendums, on dira un errata, des erratas, un erratum, des erratums. Cette préférence est d’ailleurs conforme aux propositions de rectifications orthographiques. En savoir plus : Office québécois de la langue française.

Le mot latin erratum signifie « erreur, faute », au pluriel errata.

Certains mots sont dérivés de l’ancien français errer (edrer, esrer) « voyager ; agir, se conduire », du bas latin iterare « voyager ». D’autres sont dérivés du verbe errer qui vient du latin classique errare « errer, aller çà et là, marcher à l’aventure ; faire fausse route ; se tromper ». Mais il y a beaucoup d’interférences entre les sens…

erratique, erratisme

un animal erratique :

  • qui erre, qui n’a pas de direction précise ;
  • qui se trouve hors de son foyer habituel.

une douleur erratique : qui n’a pas de localisation précise.

un bloc erratique : un bloc rocheux transporté par d’anciens glaciers loin de son point d’origine.

elle, il est erratique : n’est pas constante, est discontinue, intermittente ; n’est pas constant, est discontinu, intermittent.

un erratisme : les déplacements des animaux en fonction des conditions du milieu, de la disponibilité en un habitat, par exemple, ou en ressources alimentaires.

Le mot erratique est emprunté au latin classique erraticus « errant, vagabond ; sauvage ».

L’adjectif erratique est parfois critiqué comme anglicisme au Québec. Des recherches approfondies permettent de jeter un autre éclairage sur l’emploi de ce mot en français.
Dès le moyen français, erratique est attesté dans les domaines de l’astronomie et de la médecine ; la zoologie et la géologie se sont ajoutés par la suite. Au XXe siècle, l’adjectif a connu une plus grande diffusion et son usage s’est répandu dans la langue courante, et ce, dans toute la francophonie.
En fait, quand on examine l’histoire de ce mot, on voit que depuis longtemps, dès le moyen français, il a pu prendre des sens figurés ou connaître des extensions sémantiques à partir de ses emplois spécialisés. Il est assez frappant au vu de tous les emplois courants que l’on peut relever d’erratique, emplois mal décrits par les dictionnaires insuffisamment actualisés, de constater comment, à partir d’un sens de base « qui n’est pas fixe », il y a eu un élargissement du sémantisme du mot en une palette très riche. Parmi une longue liste d’équivalents plus ou moins synonymes selon les contextes, mentionnons : aléatoire, bizarre, capricieux, chancelant, changeant, déboussolé, déconcertant, en dents de scie, excentrique, fantasque, flottant, flou, fluctuant, hésitant, imprévisible, incohérent, inégal, irrégulier, tâtonnant ou encore variable. Dans certains contextes, cet adjectif devient presque insaisissable tant il est difficile d’en cerner le sens.
Ce n’est qu’au Québec que des observateurs de la langue l’ont critiqué comme anglicisme, sans doute par sa ressemblance formelle avec l’anglais erratic et des sens communs aux deux formes. Le fait que l’adjectif soit beaucoup mieux défini dans les dictionnaires en anglais qu’en français, a pu contribuer à le voir comme un emprunt. Du reste, il n’est pas impossible qu’il y ait eu dans certains cas une influence de l’anglais, mais cela ne nous semble pas assuré compte tenu de l’ancienneté de plusieurs sens figurés. En savoir plus : Office québécois de la langue française.

erre

une erre :

  • une allure, une manière d’avancer, de marcher ;
  • la vitesse, l’élan acquis par un navire lorsqu’il cesse d’être propulsé.

prendre de l’erre. augmenter sa vitesse.

vivre sur son erre : vivre sur sa lancée, sur son acquis.

des erres : les traces marquant le passage du gibier.

des erres rompues : des traces effacées.

de hautes erres : des traces anciennes.

revenir sur ses erres : revenir sur ses pas.

Le nom (une) erre vient du latin classique iter « trajet, voyage, marche ; chemin, route » ou est le déverbal de l’ancien français errer « voyager ».

errements

des errements :

  • une manière d’agir, de se comporter ;
  • l’action d’aller çà et là sans but précis ;
  • une habitude néfaste, une manière d’agir blâmable.

Le nom (des) errements s’emploie toujours au pluriel. Désignant d’abord le fait d’aller à l’aventure, il s’utilise aujourd’hui, péjorativement, à propos de manières d’agir, de procéder. Il ne doit pas être pris, par euphémisme ou par prétention, dans le sens d’erreur dont, malgré une origine commune, il est tout à fait distinct. Académie française

errer

errer :

  • commettre une erreur, se tromper ;
  • aller d’un côté et de l’autre sans but ni direction précise ;
  • divaguer, progresser sans retenue, sans discipline ;
  • apparaitre brièvement, d’une manière fugace et presque imperceptible ;
  • être transporté d’un lieu à un autre sans se fixer quelque part ;
  • être disposé çà et là sans ordre ni organisation.

Le mot extravagant (= qui s’écarte des habitudes ; qui provoque l’étonnement ; qui va contre la raison ; qui est très rapide, exagéré, fou, délirant) est emprunté au latin scolastique extravagans qualifiant d’abord les constitutions pontificales ne faisant pas partie des décrétales, composé du latin extra (extra-) et du participe présent vagans de vagari « errer ».

erreur, erroné, erronément

A. par référence à errer « aller çà et là ».

une erreur (1) :

  • l’action d’errer çà et là ;
  • un parcours sinueux et imprévisible ;
  • une illusion, une méprise.

les erreurs d’Ulysse : les pérégrinations du héros grec sur le chemin du retour vers Ithaque retracées dans l’Odyssée.

B. par référence à errer « s’écarter, s’éloigner de la vérité ».

une erreur (2) :

  • l’action, le fait de se tromper, de tenir pour vrai ce qui est faux et inversement ;
  • l’état de celui qui se trompe ou qui est trompé ;
  • une faute commise en se trompant ;
  • une assertion fausse, une opinion qui s’écarte de la vérité généralement admise ;
  • une chose fausse, erronée ;
  • une action inconsidérée, contraire au bon sens, à la réflexion et imputable à l’ignorance ou à l’étourderie.

une erreur de piste : [audiovisuel] l’écart angulaire entre le plan de symétrie d’un lecteur de disque et l’axe du sillon. Pour ne pas subir de distorsions, il convient de supprimer l’erreur de piste d’un bras tangentiel ou de la réduire par un bras pivotant convenablement allongé et un phonolecteur correctement orienté. En anglais : track error ; tracking error. Voir aussi : bras tangentiel. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

Erreurs d’aiguillage. Bling, blog de linguistique illustré.

Vocabulaire (Thésaurus) autour du thème de l’erreur : Wiktionnaire.

Le nom (une) erreur vient du latin classique error, erroris « erreur, illusion, méprise, faute » en latin chrétien « doctrine fausse, hérésie ».

errhin

un errhin : un médicament qu’on introduit dans les narines.
une substance errhine

Le nom (un) errhin est emprunté au grec ε ́ ρ ρ ι ν ο ν « (remède) que l’on introduit dans les narines ».

erroné, erronément

elle est erronée, il est erroné :

  • est mal fondé(e), est entaché(e) d’erreur ;
  • est inexact(e), contient une ou plusieurs erreurs.

erronément : d’une manière erronée.

Le mot erroné est emprunté au latin classique erroneus « errant, vagabond », en latin chrétien « qui est dans l’erreur, faux ».

ers

un ers, des ers : les plantes de la famille des légumineuses, cultivées annuellement et utilisées pour le fourrage, dont l’espèce type est la lentille bâtarde.

Le nom (un) ers est emprunté à l’ancien provençal ers, du bas latin ervus, ervoris, en latin classique ervum.

ersatz

un ersatz :

  • un produit de remplacement, employé à défaut du produit normalement ou traditionnellement employé ;
  • un produit ou une personne de substitution et de moindre valeur.

Le nom (un) ersatz est emprunté à l’allemand Ersatz « action de remplacer ; produit de remplacement ».

erse, erseau

1. une erse : un anneau de cordage.

un erseau : une petite erse.

Le nom (une) erse est une variante orthographique de herse au sens de « estrope de poulie ».

2. une poésie erse : relative à la Haute-Écosse.

l’erse ou le dialecte erse, la langue erse : le dialecte celtique parlé en Haute-Écosse.

Le mot erse (2) est emprunté à l’anglais erse (ancienne variante écossaise de irish) attesté en 1375 dans le domaine écossais au sens de « irlandais », puis appliqué par les Écossais des Lowlands au dialecte gaélique des Highlands (en réalité d’origine irlandaise) désignant au 18ème siècle en anglais littéraire le dialecte gaélique d’Écosse, plus rarement le gaélique d’Irlande.

érubescence, érubescent

une érubescence : le fait de devenir rouge ; le résultat de cette action.

elle est érubescente, il est érubescent : devient rouge.

Le nom (une) érubescence est emprunté au latin chrétien erubescentia « rougeur, honte, pudeur ».

Le mot érubescent est emprunté au latin erubescens, erubescentis, participe présent du latin classique erubescere « devenir rouge (de honte) ».

éruciforme

une larve éruciforme : qui se présente, à cette étape de la métamorphose, sous la forme d’une chenille vraie (lépidoptères) ou d’une fausse chenille (chez certains hyménoptères).

Le mot éruciforme est formé de éruci- du latin eruca « chenille » et de -forme.

éruciidé

les éruciidés : une famille d’insectes orthoptères cælifères eumastacoïdes.

érucique

un acide érucique : un acide gras monoéthylénique à longue chaine homologue en C22 de l’acide oléique. Cet acide était présent dans l’huile de colza des variétés anciennes et d’autres Brassicaceae.

Le nom (une) roquette est emprunté à l’italien rochetta, variante ancienne de ruchétta, diminutif de ruca, lequel est issu du latin eruca « chenille, roquette [plante] ».

érucisme

un érucisme : la dermite des chenilles processionnaires, un prurit très sévère suivi d’une éruption de vésicules claires avec érythème, sur les zones qui ont été en contact avec des chenilles processionaires.

érucivore

elle, il est érucivore : elle, il se nourrit de chenilles.

éructation, éructer

une éructation :

  • une émission bruyante par la bouche de gaz provenant de l’estomac ;
  • l’action d’exprimer bruyamment, grossièrement, une idée ou un sentiment.

éructer :

  • rejeter avec bruit, par la bouche, des gaz de l’estomac ;
  • exprimer bruyamment (une idée violente, un sentiment grossier).

éructer des injures : en émettre.

Le nom (une) éructation est emprunté au bas latin eructatio de même sens, formé sur le supin eructatum de eructare.

Le verbe éructer est emprunté au latin classique eructare « rejeter, vomir ».

érudit, érudition

elle est érudite, il est érudit :

  • fait preuve d’érudition ;
  • fait appel à l’érudition dans sa méthode ;
  • manifeste de l’érudition dans ses résultats.

une érudite, un érudit : celle, celui qui fait preuve d’érudition.

une érudition :

  • la pratique d’une méthode consistant à rassembler des documents nombreux et souvent exhaustifs autour d’une recherche ;
  • des connaissances accumulées par l’emploi de cette méthode ;
  • des connaissances précises, détaillées des faits particuliers ;
  • des documents accumulés autour d’une question.

Le mot érudit est emprunté au latin eruditus « instruit, savant » participe passé du latin classique erudire « enseigner, instruire ».

Le nom (une) érudition est emprunté au latin classique eruditio « action d’enseigner ; connaissance, science ».

érugineux

elle est érugineuse, il est érugineux : dont la couleur est analogue à celle de la rouille du cuivre ou vert de gris.

Le mot érugineux est emprunté au latin classique aeruginosus « rouillé ».

éruptif, éruption, éruptivement, éruptivité

elle est éruptive, il est éruptif :

  • pour une maladie, un symptôme, est accompagné(e) d’éruption ;
  • a rapport aux éruptions (généralement volcaniques) ou en résulte ;
  • vient spontanément et soudainement de l’intérieur ;
  • subit les secousses de l’agitation, du tumulte.

une éruption :

  • une sortie, émission brusque d’une chose hors d’un corps ;
  • une sortie soudaine de boutons, de rougeurs, de taches, de pustules qui se forment sur la peau ou sur les muqueuses ; le résultat de cette sortie de taches, de pustules ;
  • une montée, une émission violente de matières venues des profondeurs à la surface de la terre ;
  • une évacuation violente de vapeurs, de pierrailles, de cendres et de laves hors d’un volcan ;
  • une apparition rapide d’une chose naturelle en développement ; le résultat de cette croissance rapide ;
  • une montée subite d’un élément intérieur ;
  • une montée soudaine et violente des passions ;
  • une profusion, une abondance ;
  • [pétrole et gaz / forage] un jaillissement soudain et violent d’un puits en cours de forage. Voir aussi : bloc d’obturation de puits, tube d’injection. En anglais : blowout. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

une éruption dentaire : la sortie d’une dent hors de son alvéole.

éruptivement : à la manière d’une éruption géologique.

une éruptivité : les conditions propres à déterminer une éruption.

Les noms éruption et irruption sont des paronymes ; ils appartiennent à la même famille et remontent au verbe latin rumpere, « briser, rompre ». L’un et l’autre supposent un déplacement violent, mais le nom éruption signale un déplacement qui s’effectue de l’intérieur vers l’extérieur, et irruption un déplacement en sens inverse. On parle ainsi d’une éruption volcanique ou d’une éruption de pustules, mais de l’irruption de la foule dans le stade. On veillera donc bien, en se rappelant que le premier est bâti à l’aide de la préposition latine ex, « de, hors de », et le second à l’aide de in, « dans, vers », à ne pas confondre ces deux termes. En savoir plus : Académie française.

La prononciation ressemblante des mots éruption et irruption et le fait que ces deux mots comportent dans leur signification l’idée d’un fait violent et soudain, font que l’on peut souvent les confondre.
Éruption vient du latin erumpere, qui signifie « faire sortir violemment », et désigne notamment la projection soudaine de matières volcaniques ou l’apparition de lésions sur la peau. Au figuré, il a le sens d’« explosion soudaine d’une émotion » ainsi que plusieurs autres qui ont en commun l’idée de sortie soudaine. Cette idée de « sortie » est liée à l’origine latine du mot, le e initial de erumpere étant une forme de l’élément ex- qui signifie « hors de, extérieur ».
Irruption vient du latin irrumpere, qui signifie « se précipiter dans », et désigne la pénétration brusque et soudaine d’un groupe ennemi dans un pays ainsi que l’entrée brusque et soudaine d’une ou plusieurs personnes dans un lieu, d’où la locution faire irruption. Au figuré, le nom a le sens de « pénétration d’idées ou de sentiments dans la vie d’une personne », ou d’« introduction d’un nouvel élément dans un domaine » ainsi que plusieurs autres qui ont en commun l’idée d’entrée soudaine. Cette idée d’« entrée » est liée à l’origine latine du mot, le ir- initial de irrumpere étant une forme de l’élément in- qui signifie « dans, intérieur ».

En savoir plus : Office québécois de la langue française ; Parler français.

Le mot éruptif est dérivé du latin eruptus, participe passé de erumpere « faire éruption ».

Le nom (une) éruption est emprunté au latin classique eruptio « irruption ; éruption ; hémorragie ».

érycinidé

les érycinidés ou riodinidés : une famille d’insectes lépidoptères glossates (rhopalocères) eulépidoptères ditrysiens papilionoïdes.

érysipélateux, érysipélatoïde, érysipèle, érysipéloïde, Erysipelothrix

On a lu érésipélateux ou érésypélateux pour érysipélateux.
On a lu un érésipèle ou érésypèle, hérisipiles pour un érysipèle.

elle est érysipélateuse, il est érysipélateux : présente les caractères de l’érysipèle.

une érysipélateuse : une malade atteinte d’érysipèle ; un érysipélateux : un malade atteint d’érysipèle.

une dermite érysipélatoïde : une dermo-épidermite streptococcique n’ayant pas tous les caractères d’un érysipèle puisque manquent la fièvre et le bourrelet périphérique, mais, en fait, plus fréquente que l’érysipèle typique.

un érysipèle : une dermoépidermite ou dermite aigüe œdémateuse due à une infection focale par le streptocoque A, plus rarement par une autre bactérie (autres streptocoques, staphylocoques, bacilles à Gram négatif), réalisant un placard rouge, œdémateux, chaud et douloureux, délimité dans les cas typiques par un bourrelet, et survenant dans un contexte fébrile d’apparition brutale avec frissons.

un érysipéloïde : une maladie infectieuse généralement professionnelle due à un bacille à Gram positif, Erysipelothrix rhusiopathiae, ubiquitaire, touchant essentiellement les personnes qui manipulent des animaux morts, surtout volailles, crustacés ou poissons, caractérisée par un placard rouge bleuté survenant dans les 24 heures qui suivent l’inoculation, à la main en général.

Le nom (un) érysipèle est emprunté au latin médical erysipelas, en grec ε ̓ ρ υ σ ι ́ π ε λ α ς « érysipèle, inflammation de la peau ».

érythémateux, érythème, érythémogène

elle est érythémateuse, il est érythémateux : est en rapport avec un érythème ou en présente les caractères.

un cancer basocellulaire érythémateux, un carcinome basocellulaire érythémateux

un érythème : une lésion élémentaire cutanée caractérisée par une rougeur congestive, localisée ou diffuse, liée à une vasodilatation et disparaissant à la vitropression, observée dans un grand nombre de dermatoses dont elle représente parfois le symptôme majeur.

une dose érythème : la dose de rayonnement suffisante pour provoquer généralement un érythème.

un mégalérythème ou la cinquième maladie : la maladie infectieuse due au parvovirus B 19 touchant l’enfant, associant une fébricule et une éruption maculopapuleuse œdémateuse et figurée, à évolution descendante et survenant par petites épidémies hivernales et printanières.

elle, il est érythémogène : engendre un érythème.

érythermalgie

une érythermalgie : la variété d’acrosyndrome caractérisé par un érythème et des sensations de brulure intense des extrémités, survenant par accès déclenchés par l’exposition à la chaleur et calmés par l’eau ou à l’air froids.

érythr(o)-

érythr(o)– est tiré du grec ε ̓ ρ υ θ ρ ο ́ ς « rouge ».

voir : CNRTL.

érythrasma

un érythrasma : un intertrigo bactérien inguinal ou axillaire dû à Cornybacterium minutissimum, caractérisé par une lésion érythématosquameuse homogène, bien limitée, jaunâtre, peu ou pas prurigineuse et donnant une fluorescence rouge en lumière de Wood.

Érythrée, érythréen

l’Érythrée (nom féminin) ou l’État d’Érythrée ; nom des habitants : Érythréen, Érythréenne.

elle est érythréenne, il est érythréen : est de l’Érythrée.

capitale : Asmara ; nom des habitants : Asmaréenne, Asmaréen.

L’Érythrée a été nommé par les colons italiens, du nom latin pour la mer Rouge : Mare Erythraeum (« mer Érythrée »), qui dérive à son tour du nom grec ancien pour la mer Rouge, Ἐρυθρά Θάλασσα (Eruthra Thalassa). Le nom donné par les italiens correspond au nom de la province avant la colonisation, qui s’appelait « Gouvernorat de la mer Rouge » ou « Gouvernorat du Soudan du nord et des côtes de la mer Rouge » dans la nomenclature égyptienne, cette province correspondant largement à la colonie italienne, avec la capitale Massaoua, mais excluant une grande partie des hauts-plateaux. En savoir plus : Wikipédia.

érythrémie

une érythrémie : une augmentation du nombre des érythrocytes circulants, se traduisant par l’augmentation du volume globulaire, du taux d’hémoglobine et de la viscosité sanguine.

érythrine, érythrite, érythritol

une érythrine

  • un arbrisseau des régions chaudes, à nombreuses et belles fleurs rouge vif ;
  • une matière colorante rouge ;
  • le pigment rouge de l’Orseille, ester orsellique de l’érythritol, tétraalcool d’où dérive le sucre érythrose.

une érythrite :

  • la corps à quatre fonctions alcool, obtenu par hydrolyse de l’érythrine ;
  • un arséniate de cobalt hydraté de couleur rouge.

érythroblaste, érythroblastique, érythroblastopénie, érythroblastose

un érythroblaste : l’une des cellules nucléées précurseurs des hématies de la moelle hématopoïétique.

elle, il est érythroblastique : se rapporte aux érythroblastes.

l’anémie érythroblastique du nouveau-né, un ilot érythroblastique, la lignée érythroblastique

une érythroblastopénie : l’absence ou la rareté (moins de 5 % des éléments nucléés) des érythroblastes médullaires dans une moelle apparemment de richesse normale, où les lignées mégacaryocytaires et granulocytaires sont présentes.

une érythroblastose du nouveau-né : une augmentation du nombre des formes jeunes des hématies chez le nouveau-né liée à une anémie régénérative.

érythrocyanose

une érythrocyanose : une modification de la coloration des téguments qui associe rougeur et bleuissement.

érythrocytaire, érythrocyte, érythrocytémie, érythrocythémie, érythrocytose

elle, il est érythrocytaire : est relative, est relatif aux érythrocytes.

un érythrocyte : une hématie, un globule rouge

une érythrocytémie ou érythrocythémie : la présence, le taux des érythrocytes dans le sang : une polyglobulie.

une érythrocytose : une prolifération isolée de la lignée érythrocytaire.

érythrodermie

une érythrodermie : le syndrome caractérisé par une rougeur généralisée des téguments souvent accompagnée de desquamation et de prurit, relevant de multiples étiologies, inflammatoires ou tumorales.

érythrodextrine

une érythrodextrine : une dextrine provenant de l’hydrolyse de l’amidon, entre le stade d’amylodextrine, encore peu dégradé, et celui d’achrodextrine, fortement dégradé.

érythrodiapédèse, érythrodiapédétique

une érythrodiapédèse [terme impropre] le passage passif des hématies (ou érythrocytes) du sang dans le tissu interstitiel à la faveur de la rupture de la membrane basale des capillaires ou de la paroi des petits vaisseaux.

elle, il est érythrodiapédétique : concerne la diapédèse des érythrocytes.

érythrodontie

une érythrodontie : la coloration rose ou rose brun des dents, observée au cours de la porphyrie [groupe d’affections héréditaires liées à un trouble du métabolisme des porphyrines].

érythrogène

une toxine érythrogène : l’exotoxine sécrétée par certaines souches de Streptococcus pyogenes, lors d’une angine et responsable de l’éruption de la scarlatine.

érythrogénine

une érythrogénine : une protéinase du rein capable de transformer la pré-érythropoïétine en érythropoïétine.

érythroïde

elle, il est érythroïde : désigne ce qui est de type érythrocytaire ou érythroblastique.

érythrokératodermie

une érythrokératodermie

érythroleucémie

une érythroleucémie aigüe : une leucémie myéloblastique aigüe avec une composante érythroïde prédominante classée historiquement M6 par le groupe FAB.

érythrolyse, érythrolytique

une érythrolyse : une destruction de l’érythrocyte avec libération de l’hémoglobine.

une fonction érythrolytique, un processus érythrolytique : qui concerne l’érythrolyse.

érythromélalgie, érythromélalgique

une érythromélalgie ou le syndrome de Weirr-Mitchell, une érythermalgie, une causalgie : une affection du système neurovégétatif qui se traduit par de violentes crises douloureuses des extrémités, avec œdème, rougeur, élévation de la température locale.

un syndrome érythromélalgique : qui concerne l’érythromélalgie.

érythromélie

une érythromélie [terme obsolète]

érythromycine

une érythromycine : un antibiotique de la famille des macrolides extrait du streptomyces erythreus.

érythrophage

un érythrophage : une cellule qui peut phagocyter les érythrocytes et les pigments sanguins.

érythrophagocytique, érythrophagocytose

une lymphohistiocytose érythrophagocytique : l’affection transmise sur le mode autosomique récessif, caractérisée par la coexistence d’une fièvre, d’une hépatosplénomégalie et d’une infiltration multisystémique d’apparence bénigne, contenant des hématies.

une érythrophagocytose : un englobement des hématies par des cellules phagocytaires telles que monocytes, macrophages ou granulocytes.

érythrophérèse

une érythrophérèse : le procédé de soustraction des hématies, utilisé dans les polyglobulies ou en vue de réduire une surcharge en fer.

érythrophile

elle, il est érythrophile : a de l’affinité pour la couleur rouge, se colore facilement par un colorant rouge.

érythrophobie

une, un éreutophobe ou éreuthophobe, érythrophobe : une personne souffrant d’éreutophobie.

une éreutophobie ou éreuthophobie, érythrophobie : la crainte obsessionnelle de rougir, qui entraine elle-même le phénomène redouté.

une érythrophobie : une angoisse immotivée concernant la couleur rouge.

éreuthophobie, érythrophobie : Dictionnaire des difficultés de la langue française.

érythrophylle

une érythrophylle : la matière colorante des feuilles qui prennent une teinte rouge au moment de leur chute, et des fruits qui présentent la même teinte.

érythroplasie

une érythroplasie : la forme de leucoplasie caractérisée par la présence de cellules atypiques et d’une dysplasie plus ou moins marquée au niveau du revêtement épithélial d’une muqueuse malpighienne.

érythropoïèse, érythropoïétine, érythropoïétique

une érythropoïèse ou hématopoïèse : la formation de l’hématie, qui s’effectue dans les tissus où sont biosynthétisées toutes les protéines qu’il contient pendant la période de maturation.

une érythropoïèse ectopique, une érythropoïèse fœtale

une érythropoïètine ou l’EPO : l’hormone glycoprotéinique de masse 30 kDa sécrétée physiologiquement par le rein et accessoirement par le foie sous l’influence de l’hypoxie cellulaire.

une coproporphyrie érythropoïétique, une protoproporphyrie érythropoïétique, une porphyrie érythropoïétique

érythropsie

une érythropsie : une chromatopsie en rouge.

érythropsine

une érythropsine ou un pourpre rétinien : la coloration de la membrane rétinienne due à la teinte rosée de la rhodopsine des cellules en bâtonnets.

érythrorbique

un acide érythrorbique : un composé glucidique isomère de l’acide ascorbique.

érythro-sarcome

un érythro-sarcome : une tumeur

érythrose

une érythrose :

  • en dermatologie, une rougeur tégumentaire, ou un érythème, isolé(e), typiquement de localisation faciale, de survenue paroxystique :
  • en biochimie, un aldotétrose dans lequel les deux hydroxyles des deuxième et troisième carbones sont disposés du même côté de la chaine carbonée.

érythrosine

une érythrosine : une substance utilisée comme colorant.

érythrosphingosine

une érythrosphingosine : l’un des deux isomères de la sphingosine, dans lequel la disposition spatiale de l’hydroxyle sur le troisième carbone est la même que celle de la fonction amine sur le deuxième, c’est à dire comparable à la structure de l’érythrose, par opposition avec la thréosphingosine dont la structure épimérique est celle du thréose.

ES

tu es

[tu es, il est]

Tu es la première. Elle est dans la rue. Il est dans un groupe. Tu es curieuse. Elle est professeure.

A. être : exister ; avoir l’apparence, se porter, se sentir ; se situer, se trouver, avoir lieu ; appartenir à, faire partie de ; en savoir plus : CNRTL.

B. [auxiliaire être] Elle est allée le retrouver. Il est allé le retrouver. Tu es partie très vite. Il est parti très vite.

ès

ès qualités : selon les qualités, les prérogatives propres à sa fonction.

ès lettres, ès sciences : dans cette spécialité.

Le mot ès est une forme archaïque. Analysée maintenant comme préposition, ès résulte de la contraction de la préposition en et de l’article défini pluriel les. Elle signifie « dans les », « en matière de ». Sa prononciation est conforme à sa graphie : è-s comme dans tresse. La préposition ès est toujours suivie d’un nom pluriel et aucun trait d’union ne la lie à ce nom. Elle ne s’emploie plus que dans certaines expressions figées, entre autres dans les noms de diplômes ou de titres universitaires. On l’utilise aussi parfois de façon ironique dans un emploi semblable.
La langue juridique a conservé un emploi bien vivant de ès dans l’expression ès qualités, qui est suivie ou non d’un complément. Cette expression qualifie une personne qui agit dans le cadre de ses fonctions, selon les qualités propres à sa fonction, et non à titre personnel.

En savoir plus : Office québécois de la langue française ; Parler français.

L’erreur de Baudelaire réside en fait dans le singulier après « ès ». Cet article contracté ne peut se trouver que devant un nom au pluriel car il signifie « dans les » (de in

La préposition « ès » avait un masculin singulier « ou » qui n’a pas survécu au XVe siècle Il était issu de in illum Villon écrivait au XVe siècle : Ou temps de ma jeunesse folle. Et Jean Lemaire de Belges au siècle suivant : Ou monde n’est semblable mélodie. Le féminin singulier était « au » de in illam. Il s’agissait donc d’un article défini contracté complet et en tous points comparable à « au(x) » et « du », « des ». L’article contracté « au » remplace au XVe siècle définitivement « ou », ce qui explique des constructions doubles comme : en mon nom et au vôtre, croire en Dieu et au diable.

Le « s » qui n’était plus prononcé est majoritairement rétabli aujourd’hui dans « ès lettres ». On trouve la locution dans des expressions consacrées : docteur ou licencié ès lettres, docteur ou licencié ès sciences, maître ès arts, agir ès qualités. Dans la locution juridique archaïque : verser une somme ès mains d’un tel. Elle figure aussi dans des toponymes : Riom-ès-Montagnes, Saint-Pierre-ès-Liens qui peut se dire aussi Saint-Pierre-aux-Liens, Sury-ès-Bois. Elle figure surtout dans des expressions qui se veulent littéraires ou plaisantes comme « ès ruses ». Le lion, pour bien gouverner, Voulant apprendre la morale, Se fit un beau jour amener Le singe maître ès arts chez la gent animale. (La Fontaine.)

Au XVIIe siècle, l’emploi de l’article contracté pluriel était encore senti comme normal : Le bien qui se trouve ès choses temporelles, Pascal.

Parmi les différentes localités qui comprennent cet article, citons : Saint-Alyre-ès-Montagne, Méry-ès-Bois, Pierrefitte-ès-Bois, Saint-Pierre-ès-Champs (deux communes, une en Île-de-France et une en Picardie), Saint-Martin-ès-Vignes (paroisse de l’Aube).

Des lieux-dits : Pont-ès-Chats, Pont-ès-Bigots, Pont-ès-Retours (près de Vire), Pont-ès-Omnès, Pont-ès-Caille, Pont-ès-Marais…

En savoir plus : site de Dominique Didier.

esabac

un bibaccalauréat ou bibac : une certification de fin d’études secondaires délivrée simultanément à l’issue d’un examen unique à des élèves en France et dans un pays partenaire, et reconnue dans les deux pays pour l’accès à l’enseignement supérieur. L’« abibac », commun à la France et à l’Allemagne (de Abitur et « baccalauréat »), le « bachibac », commun à la France et à l’Espagne (de bachillerato et « baccalauréat ») et l’« esabac », commun à la France et à l’Italie (de esame di Stato et « baccalauréat ») sont des bibaccalauréats.

esbigner

esbigner quelque chose : le dérober, le voler, le faire disparaitre.

s’esbigner : s’esquiver, s’en aller, s’enfuir, partir sans se faire remarquer.

Le verbe esbigner est emprunté au fourbesque [argot italien] sbignare « courir », altération de l’italien svignare « fuir en se cachant », lui-même probablement dérivé de vigna (vigne), au sens de « s’enfuir de la vigne comme un maraudeur ».

esbroufant, esbroufe, esbroufer, esbroufeur, esbrouffant, esbrouffe, esbrouffer, esbrouffeur

une chose, une attitude esbroufante ou esbrouffante : qui étonne.


une esbroufe ou esbrouffe :

  • un déploiement de manières et de propos fanfarons et hâbleurs pour en imposer ou étourdir l’entourage ;
  • un moyen tapageur, une manifestation faisant sensation pour en imposer.

obtenir quelque chose à l’esbroufe : l’obtenir par bluff, hâblerie, de façon plus ou moins honnête.

un vol à l’esbroufe ou à l’esbrouffe : un vol pratiqué en bousculant violemment une personne et en profitant de son ébahissement pour la délester.

On a lu aussi un esbrouffe ou esbroufe.


esbroufer ou esbrouffer : en imposer à autrui par une attitude, des propos hâbleurs et étourdissants.

s’esbroufer ou s’esbrouffer de quelque chose : se laisser impressionner.

une esbroufeuse ou esbrouffeuse, un esbroufeur ou esbrouffeur : une personne qui cherche à en imposer à autrui par ses manières et ses propos fanfarons, qui fait de l’esbroufe.

un air esbroufeur ou esbrouffeur : fanfaron, tapageur.

Le nom (une) esbroufe ou esbrouffe est probablement emprunté au provençal moderne esbroufe, en niçois esbrouf, « ébrouement » « gestes brusques, tapage, embarras », déverbal de esbroufa (esbrouffer).

Le verbe esbroufer ou esbrouffer est probablement emprunté au provençal moderne esbroufa « s’ébrouer [en parlant d’un cheval qui souffle des naseaux], faire de l’embarras », dérivé comme l’italien sbruffare « asperger de l’eau, spécialement en soufflant avec la bouche », d’abord bruffare, du radical onomatopéique brf- (à comparer avec brifer ou briffer, brifaud).

escabeau

un escabeau :

  • un siège de bois peu élevé, sans bras ni dossier ;
  • un petit banc sur lequel on pose les pieds, on s’agenouille ;
  • un marchepied à quelques degrés ; une petite échelle d’intérieur, parfois pliante.

voir aussi : escabelle, escabelon (ci-dessous).

Le nom (un) escabeau est emprunté au latin classique scabellum « petit banc ».

Le nom (un) écheveau (= un assemblage de fils réunis par un fil de liage, un embrouillamini) est probablement issu du latin classique scabellum « escabeau » qui aurait d’abord été employé pour désigner les dévidoirs ressemblant à certains escabeaux en X.

escabèche

une escabèche : une spécialité d’origine espagnole constituée par des poissons (sardines, maquereaux, etc.) conservés par macération dans une marinade aromatisée.

en escabèche, à l’escabèche : se dit de poissons étêtés, de moules, qu’on prépare avec de l’huile d’olive et qu’on sert avec une marinade.

une sauce à l’escabèche

escabécher : préparer les sardines pour les conserver.

j’escabèche, tu escabèches, il escabèche, nous escabéchons, vous escabéchez, ils escabèchent ;
j’escabéchais ; j’escabéchai ; j’escabècherai ou j’escabécherai ; j’escabècherais ou j’escabécherais ;
j’ai escabéché ; j’avais escabéché ; j’eus escabéché ; j’aurai escabéché ; j’aurais escabéché ;
que j’escabèche, que tu escabèches, qu’il escabèche, que nous escabéchions, que vous escabéchiez, qu’ils escabèchent ;
que j’escabéchasse, qu’il escabéchât, que nous escabéchassions ; que j’aie escabéché ; que j’eusse escabéché ;
escabèche, escabéchons, escabéchez ; aie escabéché, ayons escabéché, ayez escabéché ;
(en) escabéchant.

Le nom (une) escabèche est le déverbal d’escabécher, issu du provençal escabassa « décapiter », ou est emprunté à l’espagnol escabeche «préparation de conserve de poissons» qui, notamment avec le catalan escabetx et le portugais escaveche, est issu de l’arabe sikbag « chair marinée ».

escabelle, escabelon

une escabelle :

  • un siège bas, sans bras, avec ou sans dossier, et généralement à trois pieds ;
  • un escabeau ;
  • une échelle double [Belgique].

un escabelon : un petit piédestal en bronze, en marbre, en pierre ou en bois, qui sert de support à un buste, à un vase.

voir : escabeau (ci-dessus).

escache

une escache : un mors de cheval de forme ovale.

Le nom (une) escache est probablement un déverbal de l’ancien français escachier « écraser, presser fortement » (écacher)

escadre, escadrille, escadron

une escadre :

  • un groupe tactique ou organique de grands bâtiments de guerre sous les ordres d’un officier supérieur ;
  • une unité de combat de l’armée de l’air sous les ordres d’un officier supérieur ;
  • un groupe important.

une escadrille :

  • un groupe de bâtiments civils ou militaires légers ;
  • une formation de combat aérien ; une unité élémentaire dans l’armée de l’air française ;
  • un groupe.

[On a lu aussi esquadrille.]

Le nom (une) escadre est emprunté à l’italien squadra, attesté au sens de « brigade » et au sens maritime, proprement « équerre ».

Le nom (une) escadrille est emprunté à l’espagnol escuadrilla, diminutif de escuadra (escadre), sauf pour le sens « petite troupe » emprunté à l’italien squadriglia, diminutif de squadra.

Le nom (une) escouade (= un petit groupe de personnes ou de soldats dirigé par un seul chef) est une autre adaptation de l’italien squadra (escadre) qui est restée spécialisée dans le domaine militaire de l’armée de terre alors que escadre se spécialisait dans le domaine maritime.

escadrin

un escadrin : en argot, un escalier.

Ce nom est une altération d’escalier avec l’attraction fantaisiste de la famille du mot escadre.

escadron

un escadron :

  • une troupe de cavaliers armés ;
  • une unité d’un régiment dans certaines armes, correspondant à une compagnie d’infanterie ;
  • une troupe, un groupe important.

On a lu escadronner pour exécuter des exercices, des manœuvres propres à la cavalerie.

Le nom (un) escadron est emprunté à l’italien squadrone, dérivé, à l’aide du suffixe augmentatif –one, de squadra (escadre).

escafignon

un escafignon : un chausson court, de cuir fin ou de toile, à bout large, porté aux 15ème et 16ème siècles dans les bottes ou les chaussures.

Ce nom est issu du latin scapha « canot, barque », d’orig. grecque, d’où l’ancien français scafe, scaufe « chaloupe d’un vaisseau » en 1290, escaffe en 1413 qui se maintient encore aux 17ème et 18ème siècles en normand et haut-breton. L’appellation d’une chaussure légère se rencontre tout d’abord en Italie où le latin médiéval scafones est attesté en 1200 dans un texte d’Innocent III.

escagasser

escagasser quelqu’un :

  • le corriger fortement, l’assommer à force de coups ;
  • l’importuner fortement, l’ennuyer.

s’escagasser : se donner de la peine.

Ce verbe correspond, toutes choses étant égales par ailleurs, au verbe français « écraser ». Fortement polysémique, il s’emploie pour signaler un dommage physique (à quelqu’un : il s’est fait escagasser en sortant de l’école ; ou à quelque chose : j’ai escagassé ma voiture en la garant sur ce parking) ou moral (il est alors synonyme de « casser les pieds » : arrête de faire du bruit en mangeant, tu m’escagasses !). C’est un emprunt à l’occitan escagassá, lui-même formé à partir du verbe occitan cagá, qui signifie « aller à la selle » (ou caguer, si on veut utiliser un régionalisme en circulation dans le sud). En savoir plus : Français de nos régions.

Le verbe escagasser est emprunté au provençal escagassa « affaisser, écraser », issu de l’ancien provençal cagar « aller à la selle », en latin cacare (voir : chier), avec le préfixe ex- intensif.

escalabreux

elle est escalabreuse : est hardie, impétueuse ; il est escalabreux : est hardi, impétueux.

Le mot escalabreux est emprunté au provençal escalabrous « difficile, bizarre, rude », issu du croisement de escabrous du bas latin scabrosus « rude » (voir : scabreux) avec l’ancien provençal escalar « escalader, prendre d’assaut ».

escaillage

un escaillage : le schiste bitumeux que l’on trouve dans les veines de houille, et qui donne un combustible de mauvaise qualité.

Le nom (un) escaillage est une forme dialectale, en particulier des bassins houillers du Nord, d’écaillage, ce charbon étant constitué de fragments luisant formant le toit et le mur des veines de houilles.

escalade, escalader, escaladeur

une escalade :

  • l’action de monter à l’assaut (d’une position) à l’aide d’échelles ;
  • l’action de pénétrer dans un lieu enclos en passant par-dessus un obstacle, de s’introduire par une ouverture élevée, non prévue à cet effet ;
  • l’action de grimper le long de parois rocheuses en s’aidant des quatre membres et en utilisant au mieux les points d’appui ;
  • l’action de monter, de grimper le long de pentes escarpées ;
  • en escalade : une disposition d’éléments plus ou moins superposés en forme d’échelle ;
  • une augmentation progressive, comme par paliers successifs, des moyens utilisés dans un conflit, une compétition, ou une action donnée.

Lexique de l’escalade‎ : Wiktionnaire ; Office québécois de la langue française.

une escalade de bloc ou un bloc : [sports / escalade] une escalade pratiquée sur un rocher ou une structure artificielle de faible hauteur, qui consiste à atteindre la prise finale sans corde d’assurage. En compétition, l’épreuve d’escalade de bloc se déroule à une hauteur maximale de 4,5 mètres, les participants devant effectuer le plus petit nombre d’essais possible dans un temps limité. On trouve aussi le terme « épreuve de bloc ». En anglais : boulder. Voir aussi : escalade de difficulté, escalade de vitesse. Journal officiel de la République française du 25 mai 2023.

une (escalade de) difficulté : [sports / escalade] : une escalade pratiquée sur une falaise ou une structure artificielle, qui consiste à atteindre le sommet d’une voie avec une corde d’assurage. En compétition, l’épreuve d’escalade de difficulté se déroule sur une structure artificielle dont le sommet se situe entre 12 et 16 mètres, les participants devant atteindre la prise la plus haute possible en un seul essai et dans un temps limité. On trouve aussi le terme « épreuve de difficulté ». En anglais : lead, lead climbing. Voir aussi : escalade de bloc, escalade de vitesse. Journal officiel de la République française du 25 mai 2023.

une (escalade de) vitesse : [sports / escalade] une escalade pratiquée sur une structure artificielle, qui consiste à atteindre le plus rapidement possible le sommet d’une voie homologuée, avec une corde d’assurage ou une sangle avec enrouleur. L’escalade de vitesse se pratique sur une structure artificielle standard de 15 mètres, le format et la disposition des prises étant également standardisés. En compétition, l’épreuve d’escalade de vitesse comprend une phase qualificative individuelle et des phases finales que les participants disputent en duel sur des voies parallèles. On trouve aussi le terme « épreuve de vitesse ». En anglais : speed climbing. Voir aussi : escalade de bloc, escalade de difficulté. Journal officiel de la République française du 25 mai 2023.

une désescalade :

  • un retour au calme ;
  • une diminution ou suppression de mesures militaires ;
  • la technique de descente consistant à prendre appui sur la paroi avec les pieds et les mains.
    Note :
    La désescalade se pratique dos ou face au vide, selon l’inclinaison de la paroi.une descente.

escalader :

  • prendre d’assaut par escalade ;
  • pénétrer dans un lieu enclos par-dessus un obstacle, s’introduire par une ouverture élevée, non prévue à cet effet ;
  • grimper, monter sur, le long de quelque chose ;
  • être disposé de bas en haut, en pente abrupte, comme en forme d’échelle ;
  • grimper le long de parois rocheuses en s’aidant de quatre membres et en utilisant au mieux tous les points d’appui possibles.

une escaladeuse, un escaladeur : une personne qui escalade.

Le nom (une) escalade est emprunté au provençal escalada.

escalateur

un escalier mécanique ou un escalateur, un escalier roulant : [habitat et construction] une installation comprenant une chaîne de marches entraînée mécaniquement, destinée au transport des personnes dans une direction ascendante ou descendante. En anglais : escalator. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

escale, escaler

une escale :

  • l’action de s’arrêter pour le ravitaillement, l’embarquement et le débarquement, ou pour échapper au mauvais temps ;
  • un arrêt momentané dans un parcours ;
  • un lieu où l’on s’arrête pour faire escale ; le point d’arrêt d’un bateau ;
  • la durée de l’arrêt dans une escale.

escaler : s’agissant d’un bateau, faire escale.

Le nom (une) escale est emprunté à l’italien scala « escale », proprement « échelle facilitant le débarquement », emprunté au grec byzantin σ κ α ́ λ α, lui-même emprunté au latin classique scala (échelle).

escalier, escaliéteur

un escalier :

  • une suite de degrés, de marches permettant de passer à un autre niveau ;
  • une disposition (d’éléments) en forme d’escalier ;
  • une marche d’escalier [Belgique].

l’escalier, les escaliers : l’espace où se trouve un escalier, une cage d’escalier.

un escalier mécanique ou un escalateur, un escalier roulant : [habitat et construction] une installation comprenant une chaîne de marches entraînée mécaniquement, destinée au transport des personnes dans une direction ascendante ou descendante. En anglais : escalator. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

(avoir l’) esprit de l’escalier : trouver trop tard ses reparties.

un escalier d’issue : un escalier qui mène d’une aire de plancher vers l’extérieur du bâtiment, permettant l’évacuation en cas d’urgence. En anglais : exit stairs ; exit stairway ; exit staircase. En savoir plus : Vocabulaire de la construction (Office québécois de la langue française).

Vocabulaire (Thésaurus) autour du thème de l’escalier : Wiktionnaire.

une escaliéteuse, un escaliéteur : une, un spécialiste des escaliers.

Le nom (un) escalier est emprunté par la voie écrite (le mot désigna d’abord les escaliers de pierre caractéristiques de la Renaissance, puis remplaça peu à peu degrés et montée dans la langue commune) au provençal escalier issu du bas latin scalarium « escalier », formé à partir de scalaris « appartenant à l’escalier », dérivé de scala « échelle » et « escalier ».

Le nom (un) échalier (= une échelle rustique placée contre une haie pour permettre de la franchir ; un escalier formé de traverses de bois et pratiqué dans une haie ; une clôture faite généralement de branches d’arbre entrelacées pour empêcher les bestiaux de s’échapper ; la partie d’une clôture qui peut s’ouvrir ou se déplacer) vient du latin scalarium (escalier).

escalin

un escalin :

  • une ancienne monnaie d’argent des Pays-Bas ;
  • un cheval qu’on louait pour le prix d’un escalin.

Le nom (un) escalin est probablement emprunté au moyen néerlandais schellinc, de même sens.

escalope, escalopé, escaloper

une escalope (1) :

  • une mince tranche de viande (généralement de viande blanche, veau et volaille) ou de chair de poisson que l’on fait rôtir sur le gril ou cuire à la poêle ;
  • un mets préparé et présenté comme une escalope de viande ou de poisson.

escaloper : couper en tranches fines.

une escalope (2) : en Bretagne, un petit bonnet rond avec de grandes pattes que les femmes replient en deux et fixent avec une grosse épingle à boule dorée sur le milieu de la tête.

une bordure escalopée : repliée sur soi et fixée par une couture ou une épingle.

On a lu un escalopé et une escalopure.

escalpe

On a lu une escalpe pour un scalp, l’action de scalper.

escamot, escamotable, escamotage, escamoter, escamoteur

un escamot : un petit objet utilisé par les prestidigitateurs dans leurs tours d’escamotage.

elle, il est escamotable :

  • peut être escamoté(e), replié(e) ;
  • peut être rabattu(e) contre une surface ou replié(e) dans un placard.

un train d’atterrissage escamotable

un escamotage :

  • l’action d’escamoter ; le résultat de cette action ;
  • l’action d’escamoter, de faire disparaitre par une manœuvre habile ;
  • l’action de soustraire à la vue en changeant de place ou en dissimulant ;
  • l’action de faire disparaitre de façon plus ou moins définitive ;
  • le repli du train d’atterrissage d’un avion après l’envol ;
  • l’action de s’emparer d’une chose subtilement, par fraude ;
  • un subterfuge servant à cacher, à passer sous silence ;
  • une manœuvre destinée à éluder de façon habile des difficultés, des obstacles, un événement gênant ;
  • le fait d’effectuer de façon trop rapide, d’écourter en omettant des étapes.

escamoter :

  • faire disparaitre, dissimuler (quelque chose ou plus rarement quelqu’un) par une manœuvre habile ;
  • faire disparaitre par un tour de passe-passe, un artifice qui échappe à l’observation des spectateurs ;
  • soustraire à la vue (en changeant de place, en dissimulant) ;
  • faire disparaitre de façon plus ou moins définitive ;
  • effacer, replier (une chose, notamment l’organe saillant d’une machine) par un dispositif conçu à cet effet ;
  • faire disparaitre (une chose) furtivement pour s’en emparer ; s’emparer par fraude, par d’habiles manœuvres ;
  • passer quelque chose sous silence ; cacher abusivement quelque chose ;
  • faire en sorte, par des manœuvres habiles ou des artifices, que quelque chose (de gênant) ne se produise pas, ne se déroule pas normalement ;
  • se soustraire à (une chose difficile, ennuyeuse ou délicate) ;
  • éviter de traiter (un sujet délicat) ;
  • effectuer, réaliser de façon trop rapide ; écourter (un processus, une action en plusieurs temps) en omettant d'(en) exécuter des étapes.

une escamoteuse, un escamoteur :

  • une personne qui escamote, qui fait disparaitre par une manœuvre habile ;
  • une personne qui fait des tours d’escamotage ;
  • une personne qui s’empare habilement d’une chose à l’insu de son propriétaire ;
  • une personne qui élude (les difficultés, les obstacles) de façon habile ;
  • une personne qui effectue quelque chose de façon trop rapide.

Le verbe escamoter est probablement emprunté au provençal escamo(u)tar, dérivé. de escamar « effilocher » qu’on suppose avoir signifié d’abord « écailler », dérivé de escama « écaillé », issu du latin vulgaire scama, en latin classique squama (écaille).

escampative, escamper, escampette

une escampative : une fuite, une absence secrète et furtive.

Le nom (une) escampative est emprunté au gascon escampativos « départ précipité », dérivé de escampa (escamper).


escamper :

  • s’esquiver, se retirer en grande hâte ;
  • faire disparaitre, jeter, retirer (quelque chose).

Selon les sens, le verbe escamper est emprunté à l’ancien provençal escampar ou à l’italien scampare, tous deux dérivés de l’ancien provençal campo et de l’italien campo (camp, champ).

une escampette : une fuite.

prendre la poudre d’escampette : s’enfuir.

Le nom (une) escampette est dérivé de escampe, déverbal d’escamper.

escanlodat

un escanlodat : la soute à l’arrière d’une galère, dans laquelle le capitaine mettait ses affaires personnelles.
On a lu aussi une, un escanloda.

Le nom (un) escanlodat est emprunté à l’ancien génois et dérivé du latin scandula « bardeau », ces constructions étant probablement à l’origine couvertes de bardeaux.

escap

un escap : voir escape (ci-dessous)

escapade

une escapade :

  • l’action de s’échapper d’une dépendance, de se dispenser d’une obligation, de se dérober à son devoir soit par un départ, soit par une rupture du train normal de la vie, en vue d’un plaisir, de la satisfaction d’un caprice ;
  • l’action d’un cheval qui s’emporte subitement, pointe et refuse d’obéir à son cavalier ;
  • l’action de s’échapper des règles de la bienséance, de la morale, du bon sens, du devoir.

Le nom (une) escapade est plutôt emprunté à l’espagnol escapada, dérivé du participe passé d’escapar (échapper) qu’à l’italien scappata dont le sens était « erreur » et qui est dérivé du participe passé de scappare (échapper).

escape, escapologie

1. faire escap (à un oiseau de proie) : lui faire connaitre son gibier.

un animal d’escape : un animal domestique (pigeon, lapin) à la poursuite duquel on lâche un oiseau de proie.

l’escapologie : l’art de l’évasion, notamment dans des spectacles d’illusionnistes tel celui de Harry Houdini

[en anglais : escape game] un jeu d’évasion

Les noms (un) escap et (une) escape sont des déverbaux d’échapper.

2. en architecture :

une escape :

  • le fut d’une colonne ;
  • la partie inférieure du fut, proche de la base ;
  • un adoucissement qui raccorde les futs avec les filets qui les terminent en haut et en bas.

Le nom (une) escape (2) est emprunté au latin impérial scapus « tige de plante » et « fut de colonne ».

escarbille, escarbilleur

une escarbille : un petit morceau de charbon incomplètement brulé qui se mêle aux cendres ou s’échappe d’un foyer.

un monte-escarbilles : une machine servant à hisser les cendres de la chaufferie.

un escarbilleur :

  • un appareil servant à évacuer les escarbilles à la mer sur les anciens bâtiments, chauffant au charbon ;
  • un petit chaland destiné à ramasser les détritus des navires dans les ports.

Le nom (une) escarbille, terme de la région de Valenciennes, est un déverbal de èscrabyî « gratter », lui-même emprunté au moyen néerlandais schrabben, schrabbelen « gratter, racler ».

escarbot

un escarbot : un nom usuel donné à divers coléoptères, en particulier l’hister.

Le nom (un) escarbot est formé sur le latin impérial scarabaeus « escarbot ».

Le nom (un) scarabée (= un insecte) est emprunté au latin scarabaeus « escarbot ».

escarboucle

une escarboucle :

  • une pierre précieuse, variété du grenat rouge foncé brillant d’un éclat vif ;
  • toute pierre précieuse brillant d’un vif éclat ;
  • en héraldique, une pièce représentant une pierre précieuse projetant huit rais dont les extrémités sont souvent fleurdelisées.

elle est escarbouclée, il est escarbouclé : est semé(e) d’objets brillants comme des escarboucles.

escarboucler : rendre brillant comme une escarboucle.

Le nom (une) escarboucle est une altération d’après boucle, de l’ancien français escarbocle, dérivé de l’ancien français carbocle emprunté au latin classique carbunculus « petit charbon ; escarboucle ».

escarcelle

une escarcelle : une grande bourse attachée à la ceinture, en usage jusqu’au 16ème siècle.

faire tomber dans l’escarcelle : augmenter les ressources, les moyens financiers.

Le nom (une) escarcelle est emprunté soit à l’ancien provençal escarcela « bourse », dérivé de escars « avare », soit à l’italien scarsella « bourse », dérivé de scarso « avare » ; escars et scarso étant probablement issus du latin vulgaire excarpsus « resserré », participe passé de excarpere, en latin classique excerpere « mettre à part ».

escargot, escargotière

un escargot :

  • un mollusque ;
  • ce qui a la forme de sa coquille.

un escargot de mer : un bulot.

On a lu un escargotage pour l’action de détruire les escargots et un escargotier pour un marchand d’escargots.

une escargotière :

  • un endroit où l’on élève des escargots pour l’alimentation ;
  • un plat muni de petites cavités dans lesquelles on place les escargots pour les passer au four.

une héliciculture : un élevage d’escargots.

une hélicicultrice, un héliciculteur

Vocabulaire (Thésaurus) autour du thème de l’escargot : Wiktionnaire.

Le nom (un) escargot est emprunté au provençal escargol, issu du type caragol, lui-même issu par métathèse de cagarol, cacalaou « escargot ».

Le nom (une) caracole est emprunté à l’espagnol caracol, proprement « escargot », d’origine incertaine.

escarmouche, escarmoucher, escarmoucheur

une escarmouche :

  • un combat localisé et de courte durée entre éléments isolés ou détachements ennemis ;
  • une attaque écrite ou verbale, ouvrant un débat, une polémique plus importante ;
  • un bref échange de propos vifs et sans conséquence.

escarmoucher :

  • engager une escarmouche, combattre par escarmouches ;
  • échanger des propos vifs mais sans conséquence.

s’escarmoucher : se quereller.

un escarmoucheur : un soldat qui escarmouche.

escarole

une escarole ou scarole : une variété de chicorée, cultivée comme plante potagère, à larges feuilles peu dentées, qui se mange surtout en salade.

Le nom (une) escarole ou scarole est emprunté au latin tardif escariola « sorte d’endive », dérivé de escarius « bon à manger », dérivé de esca « nourriture ».

escarpe, escarpé, escarpement, escarper

1. une escarpe : un talus maçonné ou en terre qui borde le fossé du côté de la place fortifiée et fait face à la contrescarpe.

une contrescarpe : la paroi extérieure du fossé d’une fortification, surmontée du chemin couvert et du glacis.

elle est escarpée, il est escarpé :

  • est en pente abrupte ;
  • est d’un abord difficile.

un escarpement :

  • l’état de ce qui est escarpé, une déclivité ;
  • une pente raide, abrupte ;
  • la sévérité, la dureté d’une personne.

escarper (1) : entailler verticalement une montagne, un rocher.

s’escarper :

  • devenir abrupt, difficile d’accès ;
  • devenir plus ardu.

elles s’escarpent, ils s’escarpent, elles se sont escarpées, ils se sont escarpés,…

On a lu un escarpeur pour une personne qui gravit une pente escarpée.

Le nom (une) escarpe (= la paroi située du côté de la place) est emprunté à l’italien scarpa « talus de rempart », probablement issu par métaphore de scarpa « chaussure »

2. un escarpe : un bandit qui assassine pour voler.

escarper (2) quelqu’un : l’assassiner pour le voler.

Le verbe escarper (2) est probablement emprunté au provençal escarpi « déchirer, mettre en pièces », proprement « écharper ».

Le verbe écharper (2) est une variante d’écharpir, lui-même dérivé de charpir qui vient du bas latin carpire, issu par changement de conjugaison de carpere « cueillir, arracher ».

escarpin

un escarpin : une chaussure légère à semelle fine qui laisse le cou-de-pied découvert.

Le nom (un) escarpin est emprunté à l’italien scarpino, dérivé de scarpa « chaussure ».

escarpolette

une escarpolette :

  • un siège, une planchette suspendu(e) par des cordes où l’on se balance, assis ou debout ;
  • une balançoire.

Le nom escarpolette, dont l’origine est incertaine, est un synonyme précieux de balançoire. L’expression « avoir la tête à l’escarpolette » a d’abord été utilisée pour évoquer une personne au caractère léger, puis quelqu’un qui se signale par la légèreté de ses mœurs, légèreté qui semble inscrite dans le nom même d’escarpolette grâce au suffixe diminutif -ette. Il est vrai que, dans l’imaginaire, l’escarpolette est associée à une atmosphère de sensualité. En savoir plus : Académie française.

escarre, escarrification, s’escarrifier, escarrotique, eschare

une escarre (1) : une nécrose cutanée sèche secondaire à une ischémie tissulaire par compression prolongée des parties molles sur une saillie osseuse sous-jacente au niveau d’une surface d’appui du corps.

un matelas (pneumatique) antiescarre

On a lu aussi une eschare.

une escarrification : l’action d’escarrifier.

s’escarrifier : former une escarre.

elle, il est escarrotique : produit une escarre.

un escarrotique : un agent caustique dont l’application sur l’épiderme provoque la formation d’une escarre.

On a lu aussi escarotique et escharotique.

une escarre (2) : une ouverture faite avec violence, avec fracas.

Le nom (une) escarre est emprunté au bas latin eschare « escarre », en grec ε ̓ σ χ α ́ ρ α « foyer, brasier » en particulier « croute qui se forme sur une brulure, une plaie ».

Le mot escarrotique est emprunté au bas latin escharoticus, en grec ε ̓ σ χ α ρ ω τ ι χ ο ́ ς « propre à faire lever une croute sur une plaie ».

une escarre (3) : en héraldique, la sorte de bordure qui garnit les deux côtés extérieurs d’un quartier de l’écu, et ferme ce quartier par une pièce en forme d’équerre.
On a lu aussi une esquarre.

Le nom (une) escarre (3) est une ancienne forme d’équerre (de l’ancien français esquare, esquire, esquierre « carré »).

escavèche

une escavèche [Belgique] : une préparation de poisson en gelée vinaigrée.

eschatologie, eschatologique, eschatologisme, eschatologiste

une eschatologie :

  • une doctrine relative au jugement dernier et au salut assigné aux fins dernières de l’homme, de l’histoire et du monde ;
  • des considérations relatives à l’au-delà de la situation actuelle de l’humanité.

elle, il est eschatologique :

  • a rapport aux fins dernières de l’homme ;
  • a rapport à un au-delà de l’histoire.

un eschatologisme : une tendance doctrinale qui met en relief l’eschatologie.

une, un eschatologiste : une partisane, un partisan de l’eschatologie.

Le nom (une) eschatologie est dérivé du radical du grec ε ́ σ χ α τ ο ς « qui est à l’extrémité, dernier » avec le suffixe -logie tiré du grec -λ ο γ ι ́ α de λ ο ́ γ ο ς « parole, discours ».

esche, escher

une esche ou aiche, èche : un appât animal ou végétal que l’on fixe à l’hameçon d’une ligne pour prendre du poisson.

escher ou aicher, écher l’hameçon : y mettre un appât.

Le nom (une) esche vient du latin classique esca « nourriture; appât, amorce », en bas latin « ce qui sert à alimenter le feu ».

Escherichia coli

Escherichia coli: les bacilles à Gram négatif, aéroanaérobies, encore appelés colibacilles, appartenant au genre Escherichia et à la famille des Enterobacteriaceae

eschscholtzia

une eschscholtzia : une plante ornementale à fleurs jaunes ou blanches, présentant quatre pétales réguliers et des sépales en cornet.

J. F. Eschscholtz, un naturaliste français

escient

à mon escient, à ton escient, à son escient,… : sciemment, en connaissance de cause.

à bon escient : tout de bon, sans feinte.

à bon escient :

  • avec discernement et à propos ;
  • en connaissance de cause.

à mauvais escient : sans discernement, à tort.

Le nom (un) escient (= la connaissance que l’on a de quelque chose) est emprunté au latin classique sciente dans des locutions telles que me sciente (ablatif du participe présent de scire « savoir »), probablement devenu en latin vulgaire meo sciente.

Le nom (une) nescience (= une absence de savoir, de connaissance) est emprunté à l’anglais nescience de même sens, lui-même emprunté au bas latin nescientia, dérivé de nesciens, nescientis, participe présent de nescire « ne pas savoir », composé de l’adverbe de négation archaïque ne (pour non) « ne … pas » et de scire « savoir ». D’où nescient (= qui ne sait pas, qui ignore).

esclaffement, s’esclaffer

un esclaffement ou une esclaffade, une esclafferie : l’action de s’esclaffer, d’éclater de rire ; le résultat de cette action.

s’esclaffer : éclater.

s’esclaffer (de rire) : rire bruyamment.

Le verbe s’esclaffer, emprunté aux parlers méridionaux, est dérivé de l’onomatopée klapp exprimant le bruit d’un coup, d’un claquement.

esclandre

un esclandre : un comportement bruyant et scandaleux à propos d’un incident fâcheux qu’on entend divulguer, de manière à nuire à son auteur.
On a lu aussi une esclandre.

Le nom (un) esclandre est une adaptation, plus francisée que scandale, du latin chrétien scandalum (en grec σ κ α ́ ν δ α λ ο ν) « pierre d’achoppement, piège », au figuré « ce qui fait tomber dans le mal, le péché ; scandale ».

esclavage, esclavager, esclavagisme, esclavagiste, esclave

un esclavage :

  • l’état d’esclave ;
  • l’état d’une personne ou d’une collectivité soumise au pouvoir tyrannique d’une autre personne ou d’un groupe de personnes dans l’ordre politique et social ;
  • l’état de celui dont la volonté, la liberté personnelle sont dominées par des forces contraignantes intérieures ou extérieures à lui-même ;
  • ce qui crée un état de dépendance, une contrainte intolérable ;
  • un objet de parure féminine, une chaine ou un collier orné(e) de diamants ou de pierres précieuses, descendant en demi-cercle sur la poitrine.

l’esclavage : Géoconfluences.

Vocabulaire (Thésaurus) autour du thème de l’esclavage : Wiktionnaire.


esclavager : rendre esclave.

j’esclavage, tu esclavages, il esclavage, nous esclavageons, vous esclavagez, ils esclavagent ;
j’esclavageais ; j’esclavageai ; j’esclavagerai ; j’esclavagerais ;
j’ai esclavagé ; j’avais esclavagé ; j’eus esclavagé ; j’aurai esclavagé ; j’aurais esclavagé ;
que j’esclavage, que tu esclavages, qu’il esclavage, que nous esclavagions, que vous esclavagiez, qu’ils esclavagent ;
que j’esclavageasse, qu’il esclavageât, que nous esclavageassions ; que j’aie esclavagé ; que j’eusse esclavagé ;
esclavage, esclavageons, esclavagez ; aie esclavagé, ayons esclavagé, ayez esclavagé ;
(en) esclavageant.

s’esclavager : se rendre esclave.

je m’esclavage, tu t’esclavages, il s’esclavage, nous nous esclavageons, vous vous esclavagez, ils s’esclavagent ;
je m’esclavageais ; je m’esclavageai ; je m’esclavagerai ; je m’esclavagerais ;
je me suis esclavagé(e) ; je m’étais esclavagé(e) ; je me fus esclavagé(e) ; je me serai esclavagé(e) ; je me serais esclavagé(e) ;
que je m’esclavage, que tu t’esclavages, qu’il s’esclavage, que nous nous esclavagions, que vous vous esclavagiez, qu’ils s’esclavagent ;
que je m’esclavageasse, qu’il s’esclavageât, que nous nous esclavageassions ; que je me sois esclavagé(e) ; que je me fusse esclavagé(e) ;
esclavage-toi, esclavageons-nous, esclavagez-vous ; sois esclavagé(e), soyons esclavagées, soyons esclavagés, soyez esclavagé(e)(es)(s) ;
(en) s’esclavageant.

un esclavagisme :

  • l’état d’une société, une doctrine admettant ou justifiant le principe de l’esclavage ;
  • une doulose, chez les sociétés d’insectes, et notamment les fourmis parasites, le fait de pratiquer des raids pour capturer le couvain, principalement des nymphes, d’autres espèces afin d’en faire des esclaves qui devront de manière obligatoire apporter un soin au couvain des deux espèces.

une, un esclavagiste : une personne, une société qui pratique et/ou prône un système fondé sur l’esclavage.

une théorie esclavagiste, une doctrine esclavagiste : qui prône un système fondé sur l’esclavage.

des fourmis esclavagistes : des fourmis appartenant à certaines espèces, qui s’approprient les pupes d’autres espèces pour s’en servir, après éclosion, comme ouvrières.

Lexique de l’esclavagisme‎ : Wiktionnaire.


une, un esclave :

  • une personne qui n’est pas de condition libre et se trouve sous la dépendance absolue d’un maitre dont elle est la propriété ;
  • une personne au service d’une autre personne, et astreinte à des tâches pénibles, parfois humiliantes ;
  • une personne qui, tout en étant de condition libre, est dans un état de dépendance totale vis-à-vis de quelqu’un ou de quelque chose et ne dispose pas librement de soi ;
  • celle qui est soumise, celui qui est soumis à un pouvoir tyrannique ;
  • celle, celui qui se soumet entièrement à la volonté de quelqu’un, s’emploie exclusivement à le servir par intérêt, par passion ;
  • une personne dont la volonté personnelle, la liberté de jugement ou d’action sont entravées ou abolies par l’action de forces contraignantes, bonnes ou mauvaises, intérieures ou extérieures à l’individu (passions, instincts, contraintes sociales, valeurs morales, déterminismes physiques ou historiques, etc.).

Le mot esclave est fréquemment employé comme adjectif.

Le nom (un) esclave est emprunté au latin médiéval sclavus, proprement « slave », un grand nombre de Slaves ayant été réduits en esclavage dans les Balkans par les Germains et les Byzantins pendant le haut Moyen Âge.

De esclave, nous avons eu esclavon, mais ce n’est plus qu’un nom propre en italien, schiavone, avec bien sûr la Riva degli Schiavoni. En savoir plus : Les billets de François Jacquesson.

esclavine

une esclavine : un ancien vêtement d’homme, généralement à manches et à capuchon, servant pour le voyage, le travail ou par temps de pluie.

Le nom (une) esclavine est emprunté, peut-être par l’intermédiaire de l’ancien provençal esclavina, au latin médiéval sclavina, dérivé de slavus « slave » (esclave).

esclavon, Esclavonie

A. elle est esclavonne ou slavonne, il est esclavon ou slavon : est de l’Esclavonie, ancien nom de la Slavonie, une région des Balkans.

une Esclavonne ou Slavonne, un Esclavon ou Slavon

l’esclavon : l’ensemble des dialectes slaves parlés en Esclavonie.

B. elle est esclavonne ou slave, il est esclavon ou slave : est relative, est relatif aux pays slaves.

une Esclavonne ou Slave, un Esclavon ou Slave

l’esclavon ou slavon : le vieux slave employé comme langue liturgique par les églises nationales orthodoxes.

On a lu aussi esclavone.

Le mot esclavon est emprunté au latin sclavone (voir : esclave).

esclide

une esclide [Belgique] : un véhicule sans roues, une espèce de traineau pour le transport des charges en forêt ou dans les carrières.

esclot

un esclot : un sabot entièrement en bois, fait d’une seule pièce.

Le nom (un) esclot est emprunté à l’ancien provençal esclop, de même sens, du bas latin cloppus « boiteux », voir : clopiner.

Escobar, escobar, escobarder, escobarderie

Antonio Escobar y Mendoza, le jésuite espagnol casuiste que Pascal prit pour cible dans les Provinciales.

un escobar : un personnage hypocrite, sachant utiliser d’adroits subterfuges pour arriver à ses fins ou les justifier.

escobarder : agir, parler en escobar.

une escobarderie : la pratique (habituelle) de l’hypocrisie à la manière d’un escobar ; une action, des propos hypocrites, dignes d’un escobar.

escoffier

escoffier :

  • voler ;
  • tuer.

Le verbe escoffier est une adaptation, avec changement de conjugaison, du provençal esco(u)fir « défaire, vaincre », du latin vulgaire exconficere « détruire », dérivé du latin classique conficere « achever » (à comparer avec confire).

escoffion

un escoffion : la coiffure de femmes, en usage jusqu’au 17ème siècle, qui consistait en une résille englobant les cheveux rejetés en arrière.

Le nom (un) escoffion est emprunté à l’italien scuffione « grande coiffe de femme » dérivé augmentatif de scuffia « coiffe », dérivé de cuffia (coiffe).

escogriffe

un (grand) escogriffe ; un homme de haute stature, généralement mince et mal bâti, dégingandé.

un escogriffe : un individu dont l’allure louche incite à la méfiance ; un bandit, un escroc, un voleur.

escolier

un escolier : un poisson. Voir : Office québécois de la langue française.

escomptable, escompte, escompté, escompter, escompteur

A. pour un effet de commerce, un titre financier :

elle, il est escomptable (1) : peut être escompté(e) ; peut être vendu(e) avant terme, sous déduction d’une retenue.

elle, il est inescomptable : ne peut pas être escompté(e), acheté(e) ou vendu(e) avant l’échéance.

un escompte :

  • l’achat ou la vente d’un effet de commerce non échu, sous déduction d’une somme proportionnelle au temps restant à couvrir jusqu’à l’échéance ;
  • une opération de Bourse à l’aide de laquelle l’acheteur à terme peut se faire livrer à toute époque avant l’échéance les titres achetés ferme ou à prime ;
  • la somme déduite lors de l’achat ou de la vente d’un effet de commerce non échu ;
  • une remise accordée à l’acheteur payant avant le terme habituel ou convenu.

escompter (1) :

  • acheter ou vendre un effet de commerce non échu, sous déduction d’une remise calculée selon le temps restant à courir jusqu’à l’échéance ;
  • calculer et effectuer la remise lors de l’achat ou de la vente d’un effet de commerce non échu.

escompter des valeurs : se faire livrer, avant l’échéance, des titres achetés ferme ou à prime.

une escompteuse, un escompteur : celle, celui qui achète des effets de commerce non échus.

B. sens figuré :

elle, il est escomptable (1) : peut être prévu(e) avec de bonnes raisons de voir ses prévisions réalisées.

elle est escomptée, il est escompté : est espéré(e).

escompter (2) :

  • calculer, prévoir ;
  • espérer, en ayant de bonnes raisons de voir ses espoirs réalisés.

une escompteuse, un escompteur : celle, celui qui fait des projets fondés sur de bonnes raisons d’espérer.

Le nom (un) escompte est emprunté à l’italien sconto, déverbal de scontare (escompter).

Le verbe escompter est emprunté à l’italien scontare « décompter », dérivé de contare (compter).

Le mot anglais discount « rabais, réduction » est emprunté au français desconte, décompte.

Le nom (un) discompte est un mot des parlers du Nord et de l’Ouest, et parfois employé au Canada, une réfection de descompte, lui-même un déverbal du moyen français descompter (décompter) « escompte, remise ».

escopette

une escopette :

  • une arme à feu portative dont différents modèles à bouche évasée furent utilisés du 15ème au 18ème siècles ; une personne qui porte cette arme ;
  • dans des romans d’aventuriers espagnols, une arme à feu portative de tout type, utilisée spécialement par les hors-la-loi.

une escopetterie : une salve, une décharge de plusieurs escopettes, carabines, fusils ou mousquets.

Le nom (une) escopette est emprunté à l’italien schioppetto, diminutif de schioppio « sorte d’arquebuse », lui-même du latin médiéval sclop(p)us, en latin impérial impérial stloppus « bruit que l’on fait en frappant sur une joue gonflée », d’origine onomatopéique.

escorte, escorter, escorteur

une escorte :

  • le fait d’escorter, d’accompagner quelqu’un ou quelque chose afin d’en assurer la sécurité ; une troupe chargée d’une telle mission ;
  • le fait pour un navire de guerre d’accompagner les navires de transport afin de les protéger pendant le trajet; un bâtiment ou des bâtiment(s) chargé(s) d’une telle mission ;
  • un cortège accompagnant une personne pour l’honorer, pour marquer l’amitié ou l’admiration que l’on éprouve pour elle.

escorter :

  • accompagner pour défendre ;
  • se joindre à quelqu’un pour le guider, le protéger ou le surveiller ;
  • accompagner isolément, aller de compagnie avec ;
  • accompagner pour honorer, sans but défensif.

un escorteur : un bâtiment léger chargé de la protection des bateaux, des convois ou des communications maritimes.

Le nom (une) escorte est emprunté à l’italien scorta « troupe armée qui accompagne une personne ou un groupe », dérivé de scorgere « guider, accompagner », du latin vulgaire excorrigere « diriger », dérivé de corrigere « redresser » (à comparer avec corriger).

escort girl

La désignation escort girl tend à se substituer à call girl : voir Wikipédia.

escot

un escot : une étoffe de laine à tissu croisé employée autrefois.

Le nom (un) ascot, ellipse de serge de Ascot, semble être plutôt la forme picarde du nom de la ville de Hondschoote (en France) qu’une altération de la ville d’Aerschot (Brabant), qui parait n’avoir jamais abrité d’industrie textile.

escouade

une escouade :

  • une fraction plus ou moins importante d’une compagnie de fantassins ou de cavaliers ;
  • une petite troupe, un petit groupe dirigé(e) par un seul chef.

Le nom (une) escouade est une adaptation de l’italien squadra (escadre) qui est restée spécialisée dans le domaine de l’armée de terre alors que escadre se spécialisait dans le domaine maritime.

escourche

une escourche : un raccourci.

Ce nom est emprunté au provençal escourcho, un déverbal de escourcha « accourcir, écourter », issu du bas latin curticare, dérivé de curtus « écourté, tronqué ».

escourgée

une escourgée :

  • un fouet fait de plusieurs lanières de cuir ;
  • un coup de ce fouet.

Le nom (une) escourgée est dérivé de l’ancien français courgée « fouet muni d’une courroie », issu d’un dérivé en –ata du latin corrigia « courroie ».

escourgeon

un escourgeon : une orge hâtive, que l’on sème en automne.

On a lu aussi un écourgeon.

Le nom (un) escourgeon est peut-être dérivé par analogie de forme entre les épillets de l’orge rangés sur 6 rangs ayant l’aspect de lanières, de l’ancien français corjon « courroie, lanière » (ploier le corjon « faire des manœuvres », issu du latin vulgaire corrigione, dérivé de corrigia, voir : courroie.

escrime, s’escrimer, escrimeur

l’escrime :

  • l’art de combattre à l’arme blanche (épée, fleuret, sabre, etc.) ;
  • un exercice par lequel on apprend à manier ou au cours duquel on manie une telle arme.

Lexique de l’escrime‎ : Wiktionnaire.

escrimer : faire de l’escrime.

s’escrimer :

  • se combattre à l’arme blanche ;
  • se servir d’un objet long et mince comme on le ferait d’une épée ;
  • se battre, lutter avec une certaine vivacité ;
  • s’appliquer à faire quelque chose, faire de grands efforts pour y parvenir.

une escrimeuse, un escrimeur : celle, celui qui fait de l’escrime.

Le nom (une) escrime est une réfection, d’après l’italien scrima « art de manier l’épée », de l’ancien français escremie « combat », déverbal de escremir « combattre », issu de l’ancien bas francique skĭrmjan « défendre, protéger » (à comparer avec l’allemand schirmen).

escroc, escroquer, escroquerie

une, un escroc : celle, celui qui commet une escroquerie, qui a l’habitude d’escroquer.

D’autres expressions françaises viennent du vocabulaire de la fauconnerie. On parle, par exemple, d’un escroc de haut vol, pour dire qu’il est de grande envergure. L’expression de haut vol, au sens propre, s’applique aux oiseaux qui volent haut, comme le faucon. En savoir plus : Académie française.

On a lu aussi une escroqueuse, un escroqueur.


escroquer quelque chose : se l’approprier par ruse, le soutirer par des moyens frauduleux.

escroquer quelqu’un : le voler en abusant de sa confiance.

une escroquerie :

  • l’action d’escroquer, un acte consistant à escroquer ;
  • une entreprise frauduleuse conçue en vue de commettre une escroquerie ;
  • un délit consistant à s’approprier un bien d’autrui par des moyens frauduleux ;
  • l’obtention de quelque chose par tromperie.

une escroquerie (par voie) électronique : une escroquerie, un chantage, une extorsion commise ou commis sur internet. On lit aussi une e-escroquerie.

une escroquerie à la transaction : [droit] la pratique frauduleuse consistant à persuader des particuliers qui désirent vendre un bien d’accepter une transaction en espèces donnant lieu à une opération de change qui dissimule une extorsion de fonds. En anglais : rip deal. Journal officiel de la République française du 03/04/2011.

une escroquerie téléphonique :

[télécommunications

d
roit]

une manœuvre frauduleuse consistant à tromper, au moyen d’un appel téléphonique ou d’une intervention dans un réseau téléphonique, une personne afin d’obtenir d’elle un avantage indu. L’appel-piège et le branchement sur une ligne téléphonique dans un répartiteur sont des exemples d’escroqueries téléphoniques. En anglais : phreaking, telephone hack, telephone hijack. Voir aussi : appel-piège. Journal officiel de la République française du 18 mars 2022.

La prononciation « escrocrerie » est courante, certainement influencée par l’oral (possible similitude avec une sucrerie,…). Cependant, la répétition du son « cr » est rare : un cricri (= un grillon, le cri du grillon et de la cigale). Les enfants disent : c’est cracra (= crasseux), un « crocrodile »… Il ne semble pas y avoir d’exemple où la lettre c donnerait un dérivé en « cr ». Mais il est vrai que cette lettre suscite de nombreuses difficultés pour l’étude de la langue française.

Le nom (un) escroc est emprunté à l’italien scrocco « écornifleur », déverbal de scroccare (escroquer).

Le verbe escroquer est emprunté à l’italien scroccare « manger ou vivre aux dépens d’autrui » qui se rattache plutôt à crocco « croc, crochet », qu’au radical onomatopéique krokk (croquer).

escudo

un escudo :

  • l’ancienne monnaie du Portugal et d’anciennes colonies portugaises ;
  • l’unité monétaire du Cap-Vert.

Ce nom est emprunté à l’espagnol et au portugais escudo de même origine que le français écu (2).

Esculape

Le nom d’Esculape, fils d’Apollon, dieu de la médecine chez les Grecs et les Romains, est emprunté au latin Aesculapius, en grec Α σ κ λ η π ι ο ́ ς .

l’art d’Esculape : la médecine.

une, un disciple d’Esculape : une, un médecin.

esculence, esculent

une esculence :

  • la qualité d’un aliment propre à la consommation et à la dégustation ;
  • un produit comestible de qualité.

un aliment esculent : qui est propre à la consommation et à la dégustation.

Gyromitra esculenta ou un gyromitre : un champignon ascomycète voisin de la morille mais à chapeau plus globuleux. Mal cuit ou mal desséché il est responsable d’un syndrome d’hémolyse aiguë.

Le nom (une) esculence est emprunté au bas latin esculentia, esculentiae « mets succulent ».

Le mot esculent est emprunté au latin classique esculentus « bon à manger ; succulent ».

Le mot succulent est emprunté au latin suculentus « plein de suc, plein de santé » dérivé de sucus, succus, voir : suc. D’où une succulence.

esculine, esculoside

une esculine ou un esculoside : un glucoside extrait de l’écorce de marronnier d’Inde, un composé aromatique de la famille des coumarines, un hétéroside de coumarine.

Ce nom est dérivé du latin aesculus, esculus, esculi « chêne, rouvre », avec le suffixe -ine (-in), la forme esculoside étant formée d’après glucoside.

ésérine

une ésérine : un alcaloïde extrait de la fève de Calabar, doué de propriétés anticholinestérasiques et parasympathicomimétiques.

Le nom (une) ésérine est dérivé de éséré, le nom indigène de la fève de Calabar.

esgourde

une esgourde : une oreille.

ouvrir ses esgourdes : écouter. On a lu aussi esgourder.

esherber, esherbeur

On a lu esherber, un esherbeur pour désherber et un désherbeur.

esker

un esker : en géologie, un ôs ou os (3), un long ruban formé d’alluvions faisant saillie sur une plaine.

Ce nom est emprunté à l’anglais esker, un terme emprunté à l’irlandais issu de l’ancien irlandais eiscir « crête, arête ».

eskimo

[en anglais : eskimo] voir : esquimau (ci-dessous).

ésociculture, ésocidé

une ésociculture : l’ensemble des techniques propres à l’élevage et à la reproduction des brochets.

les ésocidés : la famille de poissons téléostéens dont le seul représentant en eaux douces est le brochet.

Ces noms sont dérivés du nom latin du brochet esox, esocis, issu du grec.

Ésope

Ésope, le nom d’un fabuliste grec, vient du grec Α ι ́ σ ω π ο ς, en latin Aesopus.

elle, il est ésopique :

  • se rapporte à Ésope ou aux fables qui lui sont attribuées ;
  • est emprunté(e) à Ésope ;
  • s’inscrit dans la tradition d’Ésope.

Le nom (un) ysopet (= au Moyen Âge : un recueil de fables, imitées ou non d’Ésope ; une fable) vient de ce nom.

ésotérique, ésotérisme, ésotériste

A. dans la philosophie antique

elle, il est ésotérique (1) : est réservé(e) aux seuls initiés.

un ésotérisme (1) : un enseignement professé à l’intérieur de l’École et réservé aux initiés.

un enseignement exotérique : qui peut être divulgué, enseigné publiquement.

B. elle, il est ésotérique (2) : ne peut être comprise ou compris que par un petit nombre de personnes.

un ésotérisme (2) : le caractère de ce qui exige une initiation pour être compris.

une, un ésotériste : une, un adepte de l’ésotérisme.

On a lu ésotériquement pour secrètement, et s’ésotériser pour demeurer secret.

Lexique de l’ésotérisme‎ : Wiktionnaire.

Le mot ésotérique est emprunté au grec ε ̓ σ ω τ ε ρ ι κ ο ́ ς « de l’intérieur, de l’intimité ; réservé aux seuls adeptes ».

Le mot exotérique est emprunté au latin classique exotericus, en grec ε ̓ ξ ω τ ε ρ ι κ ο ́ ς de même sens.

espace

l’espace : en philosophie, le milieu idéal indéfini, dans lequel se situe l’ensemble de nos perceptions et qui contient tous les objets existants ou concevables.

un espace :

  • un ensemble mathématique formel comprenant des objets satisfaisant à des lois spécifiques ;
  • la distance comprise entre un point et un autre, entre un lieu, un objet et un autre ; un laps de temps ; un écart, une distance existant entre des notions, des sentiments, des personnes ;
  • une étendue, une surface déterminée ;
  • un volume déterminé ;
  • l’atmosphère, l’air environnant ;
  • un milieu libre, naturel, où l’individu peut se développer, s’épanouir ;
  • un ensemble de relations déterminant un domaine donné en matière sociale, économique.

un espace-boutique : [économie et gestion d’entreprise] une boutique aménagée à l’intérieur d’un magasin. En anglais : shop-in-the-shop. Journal officiel de la République française du 26/03/2004.

un espace-boutique ou espace boutique : une boutique spécialisée et propre à une franchise, aménagée à l’intérieur d’un magasin ou présente sur un site marchand. En anglais : shop-in-the-shop ; shop-in-shop ; store-within-a-store. Office québécois de la langue française.

un espace de confiance : [informatique / internet] un ensemble de ressources, de services informatiques et de services de communication qui permettent des échanges dans des conditions de sécurité suffisantes et cohérentes. En anglais : trust environment. Voir aussi : cercle de confiance. Journal officiel de la République française du 27/12/2009.

un espace de travail collaboratif en ligne : Vocabulaire de l’enseignement à distance et du télétravail (Office québécois de la langue française).

un espace expérimental : [arts] un lieu d’exposition consacré à la présentation d’œuvres explorant les voies nouvelles de la création. En anglais : project room. Journal officiel de la République française du 16/09/2006.

l’espace intercuisse ou l’intercuisse : santé et médecine / anatomie] l’écart, plus ou moins important, existant entre les cuisses d’une personne lorsque ses pieds se touchent. L’espace intercuisse est considéré comme un critère de beauté par certaines jeunes femmes qui souhaitent maigrir, quitte à mettre leur santé en danger. En anglais : thigh-gap. Journal officiel de la République française du 06/04/2016.

un espace indiciel ou espace des indices : [télédétection spatiale / traitement de données] un espace normé dont les coordonnées suivant les axes sont des indices. L’espace de Kauth-Thomas par exemple est un espace indiciel orthonormé à quatre indices : l’« indice de verdure » (en anglais : greenness vegetation index (GVI), greenness index), l’« indice de luminance du sol » (en anglais : soil brightness index, SBI), l’« indice de jaunissement » (en anglais : yellowness vegetation index, YVI), et l’« indice inaffecté » (en anglais : non such index, NSI). Cet espace permet de rendre compte d’un modèle de couvert végétal dit « modèle de canopée » (en anglais : tasseled cap model) au point que les deux expressions sont parfois prises comme synonymes. En anglais : n-space indices. Voir aussi : indice de végétation. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

un espace numérique :

[informatique
/
i
nternet]

un ensemble de données, d’outils et de services numériques, intégrés ou connectés, qu’une institution ou une organisation met à la disposition de ses usagers ; par extension, le dispositif qui donne accès à cet ensemble. On trouve aussi, notamment dans le domaine de l’éducation, les termes « espace numérique de travail (ENT) » et « environnement numérique de travail (ENT) ». En anglais : digital workplace. Journal officiel de la République française du 8 février 2023.

un espace partagé de travail en ligne : un espace en ligne, le plus souvent d’accès restreint, qui permet le partage, l’échange et la production de documents et de ressources. On trouve aussi le terme « espace collaboratif ». Voir aussi : cotravail. Journal officiel de la République française du 10/01/2017.

Un espace protégé est défini par Laslaz et al. (2020) comme une « étendue socialement investie de valeurs, délimitée, bornée (avec des limites matérialisées sur le terrain), l’espace protégé peut comporter plusieurs « zones » indiquant un gradient de mise en valeur du territoire qui s’accentuerait vers le pourtour et un gradient inverse de protection de l’environnement (plus forte au centre, moindre en périphérie pour les parcs nationaux français par exemple). En savoir plus : Géoconfluences.

L’espace public désigne tout espace, au sens physique mais aussi virtuel du terme, accessible à tous et ayant la capacité de refléter la diversité des populations et des fonctionnements d’une société urbaine. En savoir plus : Dicopart.

L’espace public désigne improprement la qualité de ce qui est ouvert (Öffentlichkeit) tant dans les débats que dans les espaces urbains. La recherche en sciences sociales peut se donner pour tâche d’étudier empiriquement les processus d’intéressement et d’enrôlement qui fondent et maintiennent cette ouverture. En savoir plus : Dicopart.

un espace public mondial ou EPM : [défense – relations internationales] un espace ne ressortissant à aucune souveraineté nationale et qui, dans l’intérêt commun, fait l’objet d’une règlementation internationale. Le cyberespace, l’espace extra-atmosphérique, l’espace aérien international et l’espace maritime international sont des espaces publics mondiaux. En anglais : global commons ; GC. Voir aussi : bien public mondial, espace extra-atmosphérique. Journal officiel de la République française du 23/09/2015.


le cyberespace : l’espace constitué par les infrastructures interconnectées relevant des technologies de l’information, notamment l’internet, et par les données qui y sont traitées. Le cyberespace inclut les opérateurs de services en ligne. On trouve aussi le terme « cybermonde », parfois utilisé dans ce sens.

un hyperespace : un espace à plus de trois dimensions.


l’espace (extra-atmosphérique) : [spatiologie] désigne, par convention, la région de l’Univers située au-delà de la partie de l’atmosphère terrestre où la densité de l’air permet la sustentation des aéronefs. La limite inférieure de l’espace extra-atmosphérique ne peut être associée à une altitude précise ; on admet généralement qu’elle se situe aux environs de 50 km. Cependant, les engins spatiaux subissent, à des altitudes bien supérieures, un freinage ou un échauffement dus à l’atmosphère. En anglais : outer space. Voir aussi : aéropause, aérospatial, astronaute, engin spatial, espace lointain, espace public mondial, exoatmosphérique, météorologie de l’espace, objet spatial, science de l’espace, spatiologie, tourisme spatial. Journal officiel de la République française du 18/04/2001.

l’espace lointain : [spatiologie / radiocommunications] la région de l’espace extra-atmosphérique située au-delà d’une certaine distance de la Terre, fixée par convention. À la fin du vingtième siècle, cette distance a été fixée à deux millions de kilomètres. Au début des années 1970, l’espace lointain était défini comme la région de l’espace située au-delà de la distance Terre-Lune (soit environ 384 000 km). En anglais : deep space. Voir aussi : espace extra-atmosphérique. Journal officiel de la République française du 18/04/2001.

le mal de l’espace : l’ensemble de symptômes que peuvent présenter en impesanteur l’homme ou certains animaux. Les symptômes les plus courants du mal de l’espace sont une désorientation, des nausées, des vomissements, une somnolence, des embarras gastriques bénins.

le géoespace : la région de l’espace affectée par les interactions entre les particules du vent solaire et le champ magnétique de la Terre.


une espace : en imprimerie, une petite lame de métal pour séparer les mots ; le blanc, la distance entre deux mots.

Plus difficile : « Laissez une espace (féminin) entre vos paragraphes, pour que votre lettre ait plus d’espace (masculin) dans la page. » En savoir plus : Académie française.

Le nom (un) espace est parfois contracté en -space : un ludospace (= une voiture adaptée pour les loisirs), un minispace (= un monospace compact, une automobile), un monospace (= une voiture automobile spacieuse et monocorps).

Le nom (un) espace est emprunté au latin classique spatium « champ de course, arène, étendue, durée ».

Le mot spatial est un dérivé savant du latin spatium « espace ».

Le mot isochore (= pour une transformation thermodynamique, qui se fait à volume constant) est composé d’iso- et du grec khôra « espace occupé par quelqu’un, par quelque chose ».

espacé

elle est espacée, il est espacé :

  • est séparé(e) par une certaine distance de quelqu’un, de quelque chose ;
  • est séparé(e) par un certain laps de temps ;
  • est caractérisé(e) par une certaine fréquence ou une certaine intermittence.

espacement

un espacement :

  • l’action d’espacer, de s’espacer ; le résultat de cette action ;
  • une partie isolée d’une autre, dans un intérieur, dans une pièce ;
  • un intervalle entre des mots, des lignes ;
  • l’action de ménager un intervalle, un laps de temps de durée variable entre deux ou plusieurs faits ;
  • le laps de temps qui sépare deux choses, deux faits successifs dans la durée.

espacer

espacer :

  • placer, ranger deux ou plusieurs choses de manière à laisser entre elles un espace déterminé ;
  • établir un intervalle régulier entre les lettres, les mots ou les lignes ;
  • disposer sur un espace donné, étaler ;
  • séparer deux ou plusieurs choses, événements, par un intervalle de temps déterminé ;
  • rendre moins fréquent.

j’espace, tu espaces, il espace, nous espaçons, vous espacez, ils espacent ;
j’espaçais ; j’espaçai ; j’espacerai ; j’espacerais ;
j’ai espacé ; j’avais espacé ; j’eus espacé ; j’aurai espacé ; j’aurais espacé ;
que j’espace, que tu espaces, qu’il espace, que nous espacions, que vous espaciez, qu’ils espacent ;
que j’espaçasse, qu’il espaçât, que nous espaçassions ; que j’aie espacé ; que j’eusse espacé ;
espace, espaçons, espacez ; aie espacé, ayons espacé, ayez espacé ;
(en) espaçant.

s’espacer :

  • être espacé ;
  • mettre une certaine distance, un certain intervalle entre soi et d’autres personnes ;
  • devenir moins fréquent ;
  • s’échelonner sur un laps de temps de plus en plus long.

elles s’espacent, ils s’espacent, elles se sont espacées, ils se sont espacés,…

elles se sont espacé leurs rendez-vous, elles ont espacé leurs rendez-vous.

espace-temps

un espace-temps: dans la théorie de la relativité, le concept résultant de la fusion du concept d’espace géométrique à trois dimensions avec le concept de temps.

espaceur

un espaceur : [biologie / biochimie et biologie moléculaire] un fragment d’ADN de phage ou de plasmide invasifs, inséré entre deux courtes répétitions palindromiques successives du chromosome de nombreuses archées et bactéries. En anglais : spacer. Voir aussi : endodésoxyribonucléase 9, groupement d’éléments palindromiques et d’espaceurs, motif de reconnaissance du proto-espaceur, proto-espaceur. Journal officiel de la République française du 28/03/2018.

un (ADN) espaceur :

  • un fragment d’ADN de phage ou de plasmide invasifs, inséré entre deux courtes répétitions palindromiques successives du chromosome de nombreuses archées et bactéries ;
  • [biologie / génie génétique] une séquence d’ADN non transcrit, séparant les gènes à l’intérieur des unités répétées. En anglais : spacer DNA ; spacer. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

un proto-espaceur ou protoespaceur : une séquence d’ADN de phage ou de plasmide invasifs qui, chez les procaryotes pourvus de groupements d’éléments palindromiques et d’espaceurs, comporte un motif de reconnaissance et la séquence qui deviendra l’espaceur.

espada

une espada : en tauromachie, celle, celui qui se sert de l’épée, qui est chargé(e) de la mise à mort du taureau.

On dit aussi un matador.

Ce nom est emprunté à l’espagnol espada « épée » d’où « celui qui se sert de l’épée pour tuer le taureau » de même origine que le français épée.

espadage, espade, espader

un espadage : l’action de battre le chanvre avec l’espade pour en détacher les chènevottes.

une espade : une batte de bois utilisée autrefois pour battre le chanvre après le rouissage.

espader : battre et affiner le chanvre sur le chevalet à l’aide de l’espade.

Le nom (une) espade est emprunté à une forme méridionale de même origine que le français épée ou plutôt à une forme correspondante de l’Italie du Nord où la culture du chanvre est plus commune.

espadon

un espadon (1) :

  • une grande et large épée à deux tranchants se maniant à deux mains ;
  • un sabre que l’on apprend à manier ; le maniement de ce sabre.

espadonner : se servir de l’espadon.

un espadon (2) : un poisson dont la mâchoire supérieure s’allonge en un éperon aigu et long comme l’épée du même nom. En savoir plus : Office québécois de la langue française.

l’espadon de Méditerranée (Xiphias gladius)

Le nom (un) espadon est emprunté à l’italien spadone « grande épée », dérivé de spada (épée).

espadrille

une espadrille :

  • une chaussure légère de toile, à semelle de corde tressée, attachée au pied par un lacet entourant la cheville ;
  • une chaussure de sport [Québec].

Le nom (une) espadrille est issu de espardille, emprunté au provençal espardi(l)hos « sandales de sparte », dérivé de l’ancien provençal espart « sparterie », du grec σ π α ́ ρ τ ο ς « sparte ».

Espagne, espagnol

elle est espagnole, il est espagnol : est de l’Espagne.

l’Espagne (nom féminin) ou le Royaume d’Espagne ; nom des habitants : Espagnole, Espagnol

Madrid (capitale) ; nom des habitants : Madrilène.
Alicante ; nom des habitants : Alicantine, Alicantin.
Barcelone ; nom des habitants : Barcelonaise, Barcelonais.
Bilbao ; nom des habitants : Bilbayenne, Bilbayen.
Malaga ; nom des habitants : Malaguène.
Palma-de-Majorque ; nom des habitants : Palmesine, Palmesin.
Séville ; nom des habitants : Sévillane, Sévillan.
Valence ; nom des habitants : Valencienne, Valencien.

parler le français comme une vache espagnole : le parler mal, en faisant des fautes. [Vache serait une altération de Basque.]

l’espagnol : la langue officielle de l’Espagne et de nombreux pays d’Amérique latine.

une (sauce) espagnole

franco-espagnol, italo-espagnol,… (voir aussi hispano-).

elle est judéo-espagnole, il est judéo-espagnol : concerne les Juifs d’Espagne.

les Judéo-Espagnols,

le judéo-espagnol : le dialecte des Juifs d’Espagne.

Le nom de l’Espagne vient du phénicien/punique אי שפנים ʾÎ-šəpānîm (« ile d’hyraxes »). Les colons phéniciens y trouvent des lapins en abondance, et les prennent pour les hyraxes d’Afrique. Les Romains latinisent le nom en Hispania qui explique l’ancien français Espai(g)ne > Épai(g)ne ; Espagne est une variante savante ou francisée de l’espagnol España, comme espagnol a remplacé l’ancien français espanois > épanois. L’anglais Spain est issu de l’ancien français Espaine, Espaigne. En savoir plus : Wikipédia.

Le mot espagnol est probablement emprunté à l’ancien languedocien espa(i)nol, du latin médiéval hispaniolus, dérivé de Hispania « Espagne ».

Le nom (un) épagneul (= un chien à longs poils et à oreilles pendantes) vient de (chien) espagnol, (chien) originaire d’Espagne.

Le mot hispanique (= qui est relative, est relatif à l’Espagne et à sa civilisation) est emprunté au latin impérial hispanicus « d’Hispanie », dérivé de Hispania « Hispanie ».

Le mot ibère (= qui est relative, est relatif à l’Ibérie et à l’ancien peuple qui occupait la plus grande partie de la péninsule ibérique et le sud-ouest de la France) est emprunté au latin (H)ibērus « d’Ibérie, d’Hispanie », lui-même emprunté au grec Ι ϐ η ρ.

espagnolade

une espagnolade : une œuvre montrant l’Espagne d’une façon qui ne correspond pas à la réalité.

espagnolette

une espagnolette :

  • un ornement de bronze représentant un torse féminin, entourant les angles de certains meubles, en particulier les tables de Cressent au 18ème siècle ;
  • une fine ratine, une étoffe fabriquée à l’origine en Espagne puis imitée avec succès en France ;
  • le système de fermeture de châssis (fenêtre, volet, porte) composé d’une tige de fer munie d’une poignée et dont les extrémités à crochets viennent s’emboiter dans des gâches ; la poignée de ce système.

fermer (deux châssis) à l’espagnolette : les laisser entrouverts en ne les maintenant que par la poignée.

L’espagnolette est parfois confondue avec la crémone.

espagnolisé, espagnoliser, espagnolisme

On a lu un espagnolisant, celui qui présente certains traits propres aux Espagnols.

elle est espagnolisée, il est espagnolisé :

  • est devenue espagnole, est devenu espagnol ;
  • qui présente des caractéristiques propres aux Espagnols.

On a lu espagnolé, qui a l’allure d’un Espagnol, et une espagnolerie.

espagnoliser : rendre espagnol.

un espagnolisme : une attitude, une tendance favorable aux Espagnols ou présentant certaines de leurs caractéristiques.

espale, espalier

une espale : la plate-forme comprise entre la poupe et le banc de rameurs qui en est le plus proche, sur une galère ou une embarcation à rames.

un espalier (1) : le premier rameur d’un banc dans une galère.

Le nom (une) espale est emprunté à l’italien spalla attesté comme terme de marine, proprement « épaule ».

un espalier (2) :

  • la disposition d’arbres fruitiers plantés le long d’un mur sur lequel on palisse les branches, pour favoriser l’ensoleillement et protéger des intempéries les fleurs et les fruits ;
  • la disposition de plantes qui grimpent sur un mur ou un treillage ;
  • un arbre dont les branches sont palissées le long d’un mur ou d’un treillage ;
  • une échelle fixée à un mur pour la gymnastique.

un contre-espalier : un treillage disposé parallèlement à un espalier et destiné à supporter des arbres fruitiers de petite taille.

en espalier :

  • taillé court et palissé contre un mur ou un treillage ;
  • qui semble prendre appui contre quelque chose ;
  • debout contre un mur, une porte, etc.

Le nom (un) espalier est emprunté à l’italien spalliera de même sens et « soutien, épaulement », d’abord « endroit où l’on appuie ses épaules lorsqu’on s’assied », dérivé de spalla (épaule).

espalmage, espalme, espalmer

un espalmage : l’action d’espalmer ; le résultat de cette action.

un espalme : le suif mêlé de goudron dont on enduit la carène des bateaux.

espalmer :

  • nettoyer la carène d’un navire et l’enduire d’un mélange de suif et de goudron pour le calfater ;
  • nettoyer soigneusement certaines pièces avant de les peindre.

Le verbe espalmer est plutôt emprunté à l’italien spalmare « enduire de suif [un bateau] » qui comme le provençal et le catalan espalmar, est dérivé de palma « paume de la main ».

espanter

Dans le français que l’on parle en Gascogne et dans le Languedoc, le verbe espanter signifie « épater, stupéfier, étonner avec une grande intensité » (v. l’occitan espantà, de même sens). En savoir plus : Français de nos régions.

espar

un espar : une longue pièce de bois, de métal ou de matière synthétique utilisée comme mât, bôme, vergue,… sur un navire.

Le nom (un) espar est issu de l’ancien français esparre, lui-même issu de l’ancien bas francique sparra « grosse pièce de bois, poutre ».

esparcette

une esparcette : une légumineuse.

Le nom (une) esparcette est un mot régional dérivé de l’ancien franco-provençal esparz « espacé », correspondant à épars.

espèce

une espèce : en philosophie, l’image extérieure des objets affectant les sens et y produisant le phénomène de la perception.

les espèces : dans la théologie catholique, le pain et vin consacrés au cours de la célébration eucharistique en signe de la présence du Christ offert à la communion du prêtre et des fidèles.


une espèce :

  • le niveau de la classification des êtres vivants, placé immédiatement sous le genre et comprenant lui-même des sous-espèces et des variétés ;
  • un ensemble d’êtres vivants possédant des caractères anatomiques, morphologiques et physiologiques communs, qui reproduisent entre eux des êtres semblables et également féconds.

une espèce chimique : [chimie] un ensemble d’atomes ou d’entités moléculaires structuralement et chimiquement identiques. En anglais : chemical species. Voir aussi : analogue chimique, analyte, atomisation, biotransformation, cellule d’électrolyse, chélation, entité moléculaire, entraîneur, liaison hydrogène, point isosbestique, protogène, protophile, spéciation. Journal officiel de la République française du 18/04/2001.

une espèce cible : [pêche et aquaculture / pêche maritime] une espèce sur laquelle le pêcheur a décidé de porter son activité de pêche et pour laquelle il a adapté son matériel. En anglais : target species. Voir aussi : métier, pêche ciblée, pêche monospécifique, pêche plurispécifique. Journal officiel de la République française du 30/11/2001.

une espèce clé de voûte ou espèce clef de voûte : [environnement – biologie] une espèce dont la disparition compromettrait la structure et le fonctionnement d’un écosystème. Une espèce clé de voûte est caractérisée par la qualité, le nombre et l’importance des liens qu’elle entretient avec son habitat et les autres espèces. En anglais : keystone species. Voir aussi : écosystème, espèce envahissante, espèce exotique, espèce parapluie, espèce proliférante. Journal officiel de la République française du 18/08/2015.

une espèce envahissante : [environnement – biologie] une espèce exotique dont la population se maintient ou accroît son aire d’implantation en perturbant le fonctionnement des écosystèmes ou en nuisant aux espèces autochtones, par compétition ou par prédation. Les espèces envahissantes ne représentent qu’un très faible pourcentage des espèces exotiques. On trouve aussi le terme « espèce invasive », qui est déconseillé. En anglais : invasive species. Voir aussi : compétition, espèce clé de voûte, espèce exotique, espèce parapluie, espèce proliférante, guidage génétique. Journal officiel de la République française du 18/08/2015.

une espèce exotique ou espèce allochtone : [environnement – biologie] une espèce qui est délibérément introduite ou s’installe accidentellement dans une aire distincte de son aire d’origine. Une espèce exotique n’est pas nécessairement envahissante. En anglais : alien species ; allochthonous species ; exotic species ; non-native species. Voir aussi : espèce clé de voûte, espèce envahissante, espèce parapluie, espèce proliférante. Journal officiel de la République française du 18/08/2015.

une espèce parapluie : [environnement – biologie] une espèce dont l’habitat doit être sauvegardé pour que soient conservées d’autres espèces, parmi lesquelles certaines sont rares et menacées. La loutre, le tigre et le panda géant sont des exemples d’espèce parapluie. En anglais : umbrella species. Voir aussi : espèce clé de voûte, espèce envahissante, espèce exotique, espèce proliférante. Journal officiel de la République française du 18/08/2015.

une espèce proliférante : [environnement – biologie] une espèce autochtone ou exotique dont la population connaît une expansion massive ou rapide, souvent au détriment d’autres espèces. Une espèce prolifère notamment à la suite de modifications de son habitat. On trouve aussi le terme « espèce invasive », qui est déconseillé. En anglais : expanding species. Voir aussi : espèce clé de voûte, espèce envahissante, espèce exotique, espèce parapluie. Journal officiel de la République française du 18/08/2015.

une espèce réactive de l’oxygène ou ERO : [biologie cellulaire – biochimie et biologie moléculaire] chacun des produits de la réduction du dioxygène qui, dans certaines conditions, peuvent devenir toxiques pour la cellule et déclencher un stress oxydant. Les principales espèces réactives de l’oxygène sont l’ion superoxyde, le peroxyde d’hydrogène, le radical hydroxyle et l’oxygène singulet. Il existe une production physiologique d’espèces réactives de l’oxygène dans les mitochondries durant le processus respiratoire. Les espèces réactives de l’oxygène sont produites en grande quantité en contexte inflammatoire par les cellules immunitaires. En anglais : reactive oxygen species (ROS). Voir aussi : stress oxydant. Journal officiel de la République française du 5 janvier 2023.

l’espèce : la nature, l’essence, la qualité d’une personne ou d’une chose.

un cas d’espèce : un cas non prévu et qui doit être spécialement examiné.

in specie : dans son espèce.

une espèce de :

  • une sorte, une catégorie, une variété de ;
  • une catégorie de personnes ou de choses que l’on a du mal à définir ou à classer.

Le mot espèce est féminin, et doit le rester lorsqu’il est suivi d’un complément (espèce de…), quel que soit le genre de ce complément. On dira une espèce de camion comme une espèce de charrette, une espèce de voyou comme une espèce de canaille.
Les noms espèce et sorte s’emploient de la même façon. On dira une sorte de tyran comme une sorte de couronne. Il en va de même dans les tours plus anciens une façon de et une manière de. On dira une façon de savant, une manière d’esprit fort. En savoir plus : Académie française ; Parler français.

Après les noms genre, espèce, variété, classe, forme, sorte, catégorie, type, etc., suivis d’un complément du nom, ce dernier se met parfois au pluriel, parfois au singulier. Les grammairiens eux-mêmes ne sont pas catégoriques, et l’usage est flottant. Souvent, les deux formes sont possibles, selon le sens et l’intention de l’auteur. En savoir plus : Office québécois de la langue française.

des espèces : [finance] se dit d’un moyen de paiement en monnaie fiduciaire ou divisionnaire (billet de banque et monnaie métallique). Exemple : payer en espèces [en anglais : pay in cash (to)]. L’expression « payer cash » est déconseillée. En anglais : cash. Voir aussi : comptant. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

Les noms épice et espèce ont été jadis si proches qu’on les a un temps confondus. L’un et l’autre datent du XIIe siècle et sont issus du latin species, un mot aux significations multiples. Ce nom, dérivé d’une racine indo-européenne signifiant « observer », a d’abord pris les sens de « vue » et « regard » ; de là on est passé à ceux d’« aspect, apparence ». Ensuite, de l’apparence d’un objet, le mot en est venu à désigner l’objet lui-même et c’est ainsi qu’en latin tardif species a pu prendre le sens de denrées, de marchandises, et particulièrement, parmi ces dernières, de drogues et d’épices. En savoir plus : Académie française.

Le nom (une) espèce est emprunté au latin classique species « vue, regard » d’où « apparence, aspect, type, cas particulier (terme de droit), catégorie » et spécialement en latin chrétien « matière d’un sacrement (en parlant du sel du baptême) ».

Le mot spécial est emprunté, comme terme didactique, au latin specialis, proprement « relatif à l’espèce, particulier ».

Le nom (une) spéciation est un dérivé savant du latin species « espèce ».

Le verbe spécifier est emprunté au latin de basse époque specificare « distinguer, séparer », formé de species « espèce, type » (spécial) et de facere « faire ».

Le mot spécifique est emprunté au bas latin specificus « spécifique, propre à l’espèce, constituant une espèce », tiré de specificare (spécifier).

espérance

On a lu espérable, qui peut être espéré, susceptible d’être espéré, et espérant, qui espère, qui est enclin à la confiance, à l’espérance.

une espérance :

  • la disposition de l’âme qui porte l’homme à considérer dans l’avenir un bien important qu’il désire et qu’il croit pouvoir se réaliser ;
  • la vertu surnaturelle par laquelle les croyants attendent de Dieu, avec confiance, sa grâce en ce monde et la gloire éternelle dans l’autre ;
  • le sentiment qui porte spécialement sur l’obtention d’un objet déterminé, sur la réalisation de quelque chose dans un avenir plus ou moins proche ;
  • la raison que l’on a d’espérer ;
  • la personne ou la chose, objet de l’espérance.

l’espérance de vie / l’espérance de santé : Géoconfluences.

une espérance de trésorerie [en anglais : cash runway] une estimation du temps, souvent donnée en mois, dont dispose une entreprise avant que sa trésorerie, sans apport de capitaux supplémentaires, soit épuisée. L’espérance de trésorerie d’une entreprise se calcule en divisant le montant de la trésorerie par le taux de combustion.

espérantisme, espérantiste, espéranto

un espérantisme : une idéologie, un mouvement espérantiste.

une, un espérantiste : celle qui pratique l’espéranto et en est partisane, celui qui pratique l’espéranto et en est partisan.

un congrès espérantiste

l’espéranto : une langue conventionnelle à grammaire et vocabulaire simplifiés, créée pour permettre la compréhension et l’expression entre individus de langues différentes.

Le nom (un) espéranto vient du participe présent de l’espagnol esperar « espérer » de même origine que le français espérer, au début pseudonyme (« celui qui espère ») du professeur L. Zamenhof qui lança cette langue artificielle.

à l’espère

à l’espère : à l’affut du gibier.

La lucution à l’espère est emprunté à l’ancien provençal espera « attente » déverbal de esperar « attendre » de même origine que le français espérer.

espérer

espérer quelqu’un :

  • attendre l’arrivée, la venue de quelqu’un ; attendre sa présence ;
  • prêter à quelqu’un une qualité probable, avec une nuance intérieure de doute ou d’interrogation.

espérer quelque chose :

  • attendre avec confiance un bien que l’on désire ; considérer comme possible et probable sa réalisation ; considérer comme certaine une chose dont on n’est pas scientifiquement, objectivement sûr ;
  • entrevoir la possibilité de quelque chose ; escompter, logiquement et par voie de conséquence, quelque chose.

espérer quelque chose de quelqu’un : escompter la réalisation de ce que l’on attend par l’action de quelqu’un ou de quelque chose.

espérer que :

  • avoir une opinion, proche de la conviction, sans idée d’attente ;
  • formuler un souhait ou poser une question de manière atténuée ou indirecte.

espérer faire quelque chose : escompter la réalisation de quelque chose d’une manière proche de la certitude.

espérer :

  • avoir confiance dans l’avenir, dans la vie ;
  • entrevoir que la vie ne se termine pas dans le néant mais qu’il y a survie de l’individu (par la descendance, la vie future) ;
  • entrevoir une issue favorable à la situation actuelle ;
  • dans la religion chrétienne, avoir la vertu d’espérance.

j’espère, tu espères, il espère, nous espérons, vous espérez, ils espèrent ;
j’espérais ; j’espérai ; j’espèrerai ou j’espérerai ; j’espèrerais ou j’espérerais ;
j’ai espéré ; j’avais espéré ; j’eus espéré ; j’aurai espéré ; j’aurais espéré ;
que j’espère, que tu espères, qu’il espère, que nous espérions, que vous espériez, qu’ils espèrent ;
que j’espérasse, qu’il espérât, que nous espérassions ; que j’aie espéré ; que j’eusse espéré ;
espère, espérons, espérez ; aie espéré, ayons espéré, ayez espéré ;
(en) espérant.

Le verbe espérer vient du latin classique sperare « attendre quelque chose comme devant se réaliser ».

Le nom (une) désespérance est dérivé d’espérance.

Le verbe désespérer est dérivé d’espérer. D’où un désespéré, c’est désespéré.

Le nom (un) despérado (= un homme n’ayant plus rien à craindre de la société et prêt à toutes les violences) vient de l’anglo-américain desperado, lui-même emprunté à l’espagnol desperado « désespéré », du participe passé de desperar, du latin classique desperare « désespérer ».

Le mot inespéré (= qui n’était pas ou plus espéré, attendu, prévu ; qui dépasse toutes les espérances) est dérivé d’espéré, participe passé d’espérer. On a lu aussi inespérable, une inespérance, un inespoir, inespérément.

Voir aussi : espoir (ci-dessous).

esperluette

une perluète ou esperluette : & ; le caractère d’imprimerie représentant la conjonction et ; le et commercial.

On a lu aussi une perluette.

espiègle, espièglement, espièglerie

elle, il est espiègle :

  • est vive et malicieuse, est vif et malicieux, mais sans méchanceté ;
  • témoigne de malice inoffensive :
  • est dite, dit ou rapporté(e) de manière malicieuse.

une, un espiègle : une personne malicieuse avec gentillesse.

espièglement : d’une manière espiègle.

une espièglerie :

  • une tournure d’esprit, un trait de caractère consistant à se comporter avec malice ;
  • une facétie, un tour accompli malicieusement par un enfant espiègle.

Le mot espiègle vient du nom de (Till) Eulenspiegel, héros populaire allemand dont les aventures ont été traduites en français dès le 16ème siècle sous le titre Histoire (…) de Till Ulespiegle ; le -l- étant pris pour l’article, le nom a été altéré en espiègle.

espingole

une espingarde ou un épingard, un espingard ; une ancienne pièce d’artillerie de petit calibre.

une espingole : un gros fusil court à bouche évasée en usage au 16ème siècle.

une espringale : une baliste en usage au Moyen Âge.

Le nom (une) espingole est une altération de l’ancien et moyen français esp(r)ingale d’abord « danse », dérivé de espringaller « danser », probablement issu d’un verbe germanique correspondant au moyen néerlandais springelen « sauter, bondir » attesté par le composé nederspringelen « dévaler en bondissant (en parlant de l’eau) », springelen étant le fréquentatif du moyen néerlandais springen « sauter », auquel correspond l’ancien bas francique springan (d’où l’ancien français espringuier « sauter »).

espiogiciel, espion, espionnage, espionner, espionnite

un espiogiciel ou logiciel espion

[en anglais : spyware]

un logiciel dont l’objectif est de collecter et de transmettre à des tiers des informations sur l’environnement sur lequel il est installé, sur les usages habituels des utilisateurs du système, à l’insu du propriétaire et de l’utilisateur, en savoir plus : Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information.

une espionne, un espion :

  • une personne chargée de recueillir clandestinement des renseignements au profit d’une puissance étrangère ;
  • un individu chargé d’épier les paroles, faits et gestes de quelqu’un pour en faire rapport à un tiers ;
  • une personne rétribuée appartenant à une police secrète chargée de surveiller certaines personnes.

un espion : un miroir incliné qui sert à observer sans être vu.

une contre-espionne, un contre-espion : une agente, un agent dont la mission est de détecter et combattre les espions.


un espionnage :

  • l’action de recueillir clandestinement des renseignements au profit d’une puissance étrangère ;
  • le fait d’observer clandestinement (quelque chose ou quelqu’un) au profit de quelqu’un ;
  • le fait d’observer secrètement (quelque chose ou quelqu’un) à son profit.

un espionnage industriel : l’action de recueillir clandestinement des renseignements sur les secrets de fabrication d’un concurrent.

un contre-espionnage : un service de sécurité chargé de combattre les services de renseignements ennemis.


espionner :

  • recueillir clandestinement des renseignements (sur quelque chose ou quelqu’un) au profit d’une puissance étrangère ;
  • observer clandestinement (quelque chose ou quelqu’un) au profit de quelqu’un ;
  • observer secrètement (quelqu’un ou quelque chose) à son propre profit.

une espionnite : l’attitude psychologique consistant à voir partout des espions, à se croire systématiquement espionné.
On a lu aussi une espionite.

Quant à notre substantif espion, c’est un dérivé de l’ancien français espier, ancêtre de notre verbe épier et tiré du bas francique spehôn « observer attentivement », que l’on rattache parfois aux formes anglaise et allemande to speak et sprechen, puisque, de l’idée d’observation, on serait passé à celle de prédiction et enfin à celle de simple parole. Espion fut longtemps prononcé, et écrit, épion : le s ne fut rétabli qu’au XVIe siècle, pendant les campagnes d’Italie, sous l’influence de l’ancien italien spione (aujourd’hui spia). Le nom espion a alors remplacé les formes d’ancien français espie, apie et epie, formes très fréquentes au Moyen Âge et un peu au-delà. Notons cependant que le terme épie s’est longtemps maintenu en Suisse, et Rousseau l’emploie encore dans La Nouvelle Héloïse (VI, 3, Lettre de milord Edouard à M. de Wolmar) : « La marquise n’ignorait rien de ce qui se passait entre nous. Elle avait des épies dans le couvent de Laure… »
Les Grecs, on l’a vu plus haut, appelaient leurs espions episkopos. Mais ce nom pouvait aussi signifier « gardien, protecteur ». Ensuite, il a désigné un chef ecclésiastique et enfin un évêque. En savoir plus : Académie française.

Le nom (un) mouchard (= un espion, un indicateur de police ; celui qui rapporte les faits et gestes de quelqu’un) est dérivé de mouche « espion », d’où moucharder (= surveiller quelqu’un pour le dénoncer ; faire le mouchard, rapporter).

esplanade

une esplanade :

  • un vaste espace libre de terrain plat qui s’étend du glacis d’une citadelle aux portes de la ville ; un lieu dégagé devant une place-forte ;
  • un vaste espace libre de terrain plat dégagé en avant ou aux abords d’un édifice ;
  • une place de grande dimension, souvent aménagée avec art, servant de lieu de promenade ;
  • un espace plat et découvert, naturel ou aménagé, sur une hauteur d’où le regard embrasse un large horizon.

une esplanade de glisse urbaine : [aménagement et urbanisme – sports de glisse] une place publique aménagée pour la pratique des sports de glisse urbaine. En anglais : skate plaza, street plaza. Voir aussi : planchodrome, sport de glisse urbaine. Journal officiel de la République française du 5 décembre 2023.

Le nom (une) esplanade est emprunté à l’italien spianata, du participe passé de spianare « aplanir », du latin classique explānāre, dérivé de plānus « uni, égal ».

espoir

un espoir :

  • le fait d’espérer, d’attendre avec confiance la réalisation dans l’avenir de quelque chose de favorable, généralement précis ou déterminé, que l’on souhaite, que l’on désire ;
  • le sentiment qui incline l’homme, l’individu à espérer ;
  • la personne ou la chose sur qui se fonde l’espoir de quelqu’un ; une personne que l’on présume réussir dans l’avenir dans un domaine déterminé, étant donné les qualités requises par cette spécialité et qu’elle réunit.

Le nom (un) espoir est un déverbal d’espérer.

Le nom (un) désespoir est dérivé d’espoir.

espolette, espoulette

une espolette ou espoulette : un tube métallique, en forme d’entonnoir, servant à verser la poudre d’amorce dans la lumière d’une bouche à feu.

Le nom (une) espolette ou espoulette est emprunté à l’italien spoletta, terme d’artillerie, dérivé de spola « navette », du longobard spôla.

esponton

un esponton :

  • l’arme d’hast, la demi-pique utilisée du 16ème au 19ème siècles par les bas-officiers d’infanterie et par les marins lors de l’abordage des vaisseaux ;
  • la partie inférieure d’un barreau de grille, amincie et arrondie en fuseau.

Le nom (un) esponton est emprunté à l’italien spontone, dérivé à l’aide du préfixe s– de puntone « pique », dérivé de punta (pointe).

e-sport

l‘e-sport : les compétitions de jeux vidéos.

On a lu aussi l’esport.

con espressione, espressivo

con espressione ou expressivo : en musique, d’une manière expressive.

Cette locution est empruntée aux mots italiens con « avec » et espressione « expression ».

esprit, esprité

A. un esprit :

  • un souffle ;
  • le souffle vital, principe de vie

un esprit : en grammaire grecque, le souffle caractéristique d’une certaine prononciation de l’initiale vocalique.

l’esprit : dans l’Ancien Testament, le souffle provenant de Dieu, en particulier le souffle créateur, l’action créatrice et bienfaisante de Dieu.

le Saint Esprit ou Saint-Esprit, Esprit Saint ou Esprit-Saint : dans le Nouveau Testament, la théologie catholique et protestante, la troisième personne de la Sainte Trinité, procédant du Père et du Fils.

B. un esprit :

  • une substance, une émanation de certains corps comparables, par leur subtilité, au vent, au souffle de la respiration, à une flamme ;
  • une essence, une vapeur subtile ; une émanation odorante ;
  • une substance liquide volatile obtenue par distillation : des esprits parfumés, un esprit-de-bois, un esprit-de-soufre, un esprit-de-vitriol, un esprit volatil, un esprit-de-vin.

les esprits ou eaux spiritueuses : les alcools chargés, par la distillation de substances aromatiques, de principes médicamenteux, de drogues simples.

C. des esprits : des éléments d’une matière très subtile, légère, chaude, mobile et invisible, considérés comme les agents de la vie et du sentiment qu’ils portent dans les différentes parties du corps qu’ils animent.

perdre ses esprits :

  • perdre connaissance, s’évanouir ;
  • être très troublé par quelque violente émotion.

reprendre ses esprits, recouvrer ses esprits :

  • reprendre connaissance, revenir à soi ;
  • se reprendre, se remettre, se ressaisir après quelque violente émotion.


D. un esprit :

  • un principe immatériel ;
  • une substance incorporelle.

en esprit : spirituellement.

un esprit :

  • un être incorporel conscient de lui-même, de son existence, et doué d’une vie psychique, en particulier d’intelligence et de volonté ;
  • un être incorporel inférieur à la divinité, unique ou principale, mais supérieur à l’homme ;
  • un être imaginaire, légendaire, le plus souvent inspiré du paganisme, des mythologies, des croyances magiques ;
  • l’âme des défunts désincarnée après la mort sans être devenue tout à fait immatérielle et qui se manifeste auprès des vivants, leur parle, leur apparait.

E. l’esprit :

  • le principe de la pensée et de l’activité réfléchie de l’homme ;
  • la substance pensante, la réalité pensante, sujet de la connaissance ;
  • le principe de la vie psychique ; l’ensemble des facultés psychologiques tant affectives qu’intellectuelles ;
  • la mémoire ; l’attention, l’application mentale ; l’imagination ; le principe de l’activité intellectuelle ;
  • la forme d’intelligence aigüe, vive et mordante, qui excelle dans l’art d’opérer des rapprochements inattendus et drôles, dans l’art d’exposer des idées, de converser avec une verve piquante pleine d’ingénieuses saillies.

une vue de l’esprit : une conception abstraite et toute théorique ne s’appuyant pas suffisamment sur le réel.

un état d’esprit : une manière d’être, à un certain moment, qui détermine une façon de voir les choses et de se comporter.

une présence d’esprit : une promptitude à agir, à parler avec à-propos.

dans un esprit de : avec cette idée, cette intention.

un grand esprit :

  • un esprit supérieur, élevé et de large envergure ;
  • une personne douée d’un tel esprit.

avoir le bon esprit de : avoir la perspicacité, l’intelligence de.

un esprit fort : une personne qui se place au-dessus des idées communément reçues.


elle est espritée, il est esprité : a de la finesse, est spirituelle ou spirituel.

F. l’esprit de :

  • la disposition psychique dominante d’une personne ou d’un groupe, déterminant le choix d’une attitude et l’orientation de l’action ;
  • l’ensemble des dispositions psychiques dominantes qui déterminent et caractérisent les sentiments et les actions d’une personne ou d’un groupe social ;
  • le pensée dominante, l’idée centrale, le principe qui anime une œuvre et lui donne son sens profond ; l’inspiration dominante et caractéristique d’un auteur, l’essence de sa pensée

avoir bon esprit :

  • être naturellement enclin à apprécier, juger les intentions ou les actes d’autrui avec bienveillance ;
  • accepter de bonne grâce une autorité, une discipline.

avoir mauvais esprit, faire du mauvais esprit, avoir l’esprit mal tourné :

  • être enclin à apprécier, juger les intentions ou les actes d’autrui avec malveillance ;
  • se rebeller plus ou moins sourdement contre une autorité, une discipline.

Le nom (un) esprit est emprunté au latin classique spiritus « souffle, air ; vie ; aspiration (grammaticale) ; émanation, odeur; inspiration divine ; souffle créateur, inspiration poétique ; sentiment ; âme, esprit ; personne », en latin chrétien « esprit, mentalité; intention; principe de vie morale, spirituelle; intelligence ; être immatériel : Saint-Esprit, esprit, ange, démon, bienheureux, fantôme ; par métonymie : personne animée d’un bon ou d’un mauvais esprit ».

Voir aussi : un spiritain (= un religieux), un spiritisme (= une science occulte relative aux esprits), un spirite, il est spirite, spiritualiser, une spiritualisation, un spiritualisme, un spiritualiste, il est spiritualiste, une spiritualité, il est spirituel, spirituellement.

Le mot mental est emprunté au bas latin mentalis « de l’intellect, de l’âme » dérivé de mens « principe pensant, activité de la pensée, esprit, intelligence ».

Le nom (une) mention est emprunté au latin mentio « mention, appel à la mémoire ou à la pensée », (de même origine que mens, mentis « esprit ») surtout usité dans le syntagme mentionem facere.

Le nom (un) (negro-)spiritual (= un chant religieux) est emprunté à l’anglo-américain negro spiritual, de negro, emprunté à l’espagnol negro (voir : nègre) et de spiritual « qui concerne la religion ».

noo- est tiré du grec ν ο ́ ο ς forme non contracte de ν ο υ ̃ ς « intelligence, esprit ».

  • une noogénèse : en philosophie : un mouvement de l’univers aboutissant à l’émergence d’une noosphère.
  • elle, il est noogénétique : est relative, est relatif à la noogénèse.
  • une noologie : l’étude du monde de l’esprit, de la pensée ; la psychologie.
  • elle, il est noologique : est relative, est relatif à la noologie.
  • une noosphère : en philosophie : une couche pensante d’origine humaine de la Terre.
  • elle, il est noosphérique : est relative, est relatif à la noosphère.

phrén(o)- est tiré du grec φ ρ η ́ ν « diaphragme » et par extension « âme, pensée », -phrénie est tiré du grec -φ ρ ε ν ι α , de φ ρ η ́ ν « esprit ».

Les pensées de Pierre de Jade :

  • Autant le spirituel est une forme de présence d’esprit, autant la présence d’esprits est une forme de spiritisme.
  • Contre les mots qui dépassent la pensée, ayez l’esprit large.

esprot

un esprot : un sprat, un poisson.

Ce nom est issu, selon le type esprot, du moyen néerlandais sprot « sprat, melette commune ».

esquarre

une escarre (3) : la sorte de bordure qui garnit les deux côtés extérieurs d’un quartier de l’écu, et ferme ce quartier par une pièce en forme d’équerre.
On a lu aussi une esquarre.

esquichage, esquiche, esquicher

A. [pétrole et gaz / forage]

un esquichage : l’action consistant à pratiquer l’esquiche. En anglais : squeeze job. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

une esquiche : une injection forcée de liquides ou de laitiers de ciment dans un sondage. En anglais : squeeze. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

esquicher : pratiquer l’esquiche. En anglais : squeeze. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

B. Dictionnaire des régionalismes de France.

esquicher quelque chose : l’aplatir, appuyer fortement dessus, le déformer par une forte compression, par un choc violent.

un objet esquiché : qui est écrasé, aplati, comprimé.

esquicher quelqu’un (ou une partie de son corps) : le caresser avec insistance, le serrer d’un peu trop près.

s’esquicher : se serrer, se presser.

Le verbe esquicher qui avait le sens de jouer sa carte la plus faible pour éviter de faire la levée, est un emprunt récent à l’occitan esquicha « serrer, presser, épreindre » de l’ancien provençal esquissar « déchirer, presser » attesté au 16e siècle, issu du radical onomatopéique skits, voir esquisse.

esquif

un esquif : une petite embarcation.

le noir esquif : la barque de Charon, nocher des Enfers dans la mythologie gréco-latine.

Le nom (un) esquif est emprunté à l’italien schifo « petite embarcation », du longobard skif, à comparer avec l’ancien haut allemand skif, l’allemand Schiff.

esquille, esquillé, esquillectomie, esquilleux

une esquille :

  • un fragment d’os détaché de l’os principal par une fracture, une infection, un acte chirurgical ;
  • un fragment.

un os esquillé

une esquillectomie : l’ablation d’une esquille.

une fracture esquilleuse, un os esquilleux : qui présente des esquilles.

une roche esquilleuse : qui présente des fragments semblables à des esquilles.

Le nom (une) esquille est emprunté au latin classique schidia, le plus souvent au pluriel schiadiae, schiadiarum (en grec σ χ ι ́ δ ι α).

esquimau, esquimautage

elle est esquimaude, il est esquimau [en anglais : eskimo] :

  • est de certaines régions arctiques ;
  • est de certains peuples autochtones de l’Arctique.

une Esquimaude, un Esquimau

l’esquimau : l’ensemble des idiomes parlés par les Esquimaux.

un esquimau [nom déposé] : une crème glacée.

un esquimau : un vêtement chaud.

des esquimaux

un esquimautage : [sports nautiques] la technique permettant à un kayakiste de redresser seul son embarcation chavirée, sans quitter son siège et en s’aidant sous l’eau de sa double pagaie. En anglais : eskimo rolling ; kayak rolling ; rolling kayak. Journal officiel de la République française du 04/12/2011.

Le mot esquimau est emprunté à l’esquimau.

esquinancie

une esquinancie : un ancien synonyme d’amygdalite ou d’angine.

Le nom (une) esquinancie est une adaptation progressive du latin médical cynanche « sorte d’angine (où le malade tire la langue) », lui-même du grec κ υ γ α ́ ν χ η « collier de chien ; esquinancie ».

esquine

1. une esquine ou squine : les reins du cheval.

Le nom (une) esquine (1) est probablement emprunté comme terme d’équitation à l’italien schiena « échine », du longobard skëna « étroit morceau de bois », correspondant au francique skina (d’où échine 1).

2. une esquine : une plante.

Le nom (une) esquine (2) est probablement une altération mal expliquée de China « Chine », primitivement prononcé avec [k] initial, cette plante étant originaire de Chine.

esquintant, esquinté, esquinter

elle est esquintante, il est esquintant : fatigue beaucoup.

une personne esquintée :

  • extrêmement fatiguée ;
  • blessée.

un objet esquinté : abimé, détérioré.

On a lu un esquintement et une esquinte pour une effraction.

esquinter une personne :

  • la mettre à mal, la blesser ;
  • la fatiguer à l’excès.

esquinter un objet : l’abimer, la détériorer.

esquinter une personne, une œuvre : l’éreinter, la critiquer violemment.

s’esquinter :

  • se blesser ;
  • se fatiguer beaucoup.

Le verbe esquinter est emprunté au provençal esquinta « déchirer, fatiguer » (en ancien provençal esquintar « déchirer ») qui suppose le latin vulgaire exquintare proprement « mettre en cinq » (du latin quintus « cinquième », avec le préfixe ex-).

esquire

esquire : en Grande-Bretagne et parfois aux États-Unis, en remplacement de Mr en certaines circonstances, une personne possédant le titre de noblesse le plus bas dans l’échelle des titres, étant actuellement d’usage purement honorifique et de courtoisie après le nom de famille des membres de la société non titrés mais d’un certain rang social.

Le mot anglais esquire (en anglais moderne squire) sous la forme esquier est emprunté au français écuyer.

esquisse, esquisser, esquisseur

une esquisse :

  • la première étude d’une composition picturale, sculpturale, architecturale, indiquant les grandes lignes du projet et servant de base à son exécution définitive ;
  • un plan sommaire, un ensemble de notes, d’indications générales servant de point de départ à une œuvre littéraire ou musicale ;
  • une étude fournissant un aperçu général sur un sujet, une matière ; une ébauche, un commencement d’un geste, d’une action.

une esquisse ou un crayonné : [communication / publicité] En anglais : rough. Voir aussi : esquisseur. Journal officiel de la République française du 18/01/2005.

On se demande parfois quel mot choisir entre ébauche et esquisse dans un contexte où l’on veut exprimer l’idée de « première forme d’une œuvre » ou celle d’« amorce ».
Le nom ébauche a le sens de « premier jet, inachevé et imparfait d’une œuvre plastique ou littéraire ». Il y a ici l’idée d’« étape dans la création de l’œuvre », dont l’ébauche constitue la première. Au figuré, ébauche signifie « amorce, commencement d’une action ». Par extension, ce nom peut désigner ce qui est terminé mais imparfait.
On peut employer le verbe ébaucher dans les sens correspondant à ceux du nom ébauche, c’est-à-dire « donner à une œuvre sa première forme » et « commencer à faire, concevoir quelque chose sans le terminer ». Ébaucher signifie aussi plus particulièrement « donner à un matériau sa première forme, le dégrossir ».
Le nom esquisse signifie d’abord « première forme d’un dessin, d’une peinture, d’une sculpture ». Il peut également avoir le sens de « plan, base d’une œuvre littéraire ou musicale »; « étude qui donne un bref aperçu d’un sujet ». Dans tous ces sens est présente l’idée d’une forme simplifiée d’une œuvre, forme pouvant servir de guide. Au figuré, esquisse peut, comme ébauche, signifier « amorce, commencement d’une action ».
On peut employer le verbe esquisser dans les sens correspondant à ceux du nom esquisse.
Finalement, notons que les noms ébauche et esquisse sont de genre féminin : une ébauche et une esquisse. En savoir plus : Office québécois de la langue française .

esquisser :

  • représenter en esquisse (une œuvre destinée à être menée à bonne fin) ;
  • tracer un plan sommaire, jeter les bases d’une œuvre littéraire ou musicale ;
  • donner un aperçu général sur un sujet, une matière ;
  • commencer une action, un geste, en général sans l’accomplir entièrement.

une esquisseuse, un esquisseur :

  • [communication / publicité] une dessinatrice, un dessinateur chargé(e) de réaliser des esquisses à la demande. En anglais : roughman. Voir aussi : esquisse. Journal officiel de la République française du 18/01/2005.
  • une, un artiste incapable d’aller au-delà de l’esquisse, d’achever un tableau.

Le nom (une) esquisse est emprunté à l’italien schizzo « ébauche (d’un dessin, etc.) », d’abord « tache que fait un liquide qui gicle », déverbal de schizzare « jaillir, gicler », d’origine onomatopéique.

Le verbe esquisser est emprunté à l’italien schizzare « ébaucher », dérivé de schizzo « ébauche » (esquisse).

Le nom (un) sketch (= une courte scène rapide, généralement comique) est emprunté à l’anglais sketch « esquisse, dessin rapide » d’où « description ou récit sommaire, plan, canevas » et « esquisse dramatique, séance de composition dramatique simple, généralement légère ou comique, saynète », issu, comme le français esquisse, de l’italien schizzo, probablement par l’intermédiaire du néerlandais schets ou de l’allemand Skizze.

esquive, esquiver

une esquive :

  • l’action d’esquiver un coup, une attaque, par un déplacement du corps ;
  • le fait d’esquiver une difficulté, une obligation, une question embarrassante.

une vente à l’esquive : une vente à la sauvette.

esquiver :

  • éviter habilement une attaque, un obstacle ;
  • éviter de rencontrer une personne ;
  • se soustraire à une corvée, une obligation, un rendez-vous.

esquiver une difficulté, une question : l’éluder, y échapper par un faux-fuyant, sans la résoudre.

s’esquiver : se retirer discrètement, sans être remarqué.

Le verbe esquiver est emprunté soit à l’espagnol esquivar « éviter, rejeter, éluder » dérivé de esquivo « dédaigneux », probablement issu du gotique skiuhs signifiant à la fois « craintif » et « insolent », soit à l’italien schivare « éviter, fuir » emprunté à l’ancien français eschuir, eschiver « éviter, fuir » de l’ancien bas francique skiuhjan « craindre ».

Le nom (un) échiffe (= une guérite en bois pour les sentinelles sur les remparts d’une ville) est probablement dérivé de l’ancien français eschif « pour une rive : abrupt, d’accès difficile » « pour une personne : hostile, mal disposée ; pour un animal : farouche », lui-même dérivé du verbe eschuir, eschiver (à comparer avec esquiver). Un (mur d’)échiffre est la charpente d’un escalier ou ce qui supporte les abouts des marches.

essai

un essai :

  • l’action d’essayer ;
  • la première épreuve ou les premières épreuves en vue de contrôler les qualités ou les défauts d’une chose avant son utilisation permanente ;
  • un essayage, l’action de passer des chaussures, un vêtement, etc., afin de voir s’ils conviennent ;
  • le fait de s’engager dans une action sans être absolument sûr de l’appropriation du moyen utilisé, ou du succès d’une technique estimée plus ou moins aléatoire ;
  • le fait de s’engager dans une épreuve sportive en utilisant une technique éprouvée, dont le succès peut être compromis par des défaillances momentanées ;
  • la première production de quelqu’un qui débute dans une activité artistique ;
  • un ouvrage dont le sujet, sans viser à l’exhaustivité, est traité par approches successives, et généralement selon des méthodes ou des points de vue mis à l’épreuve à cette occasion ;
  • au rugby, un avantage obtenu en réussissant à placer le ballon derrière la ligne de but du camp adverse.

un essai censuré : [statistique] un essai portant sur un grand nombre d’échantillons, destiné à estimer la durée de vie moyenne d’un produit et que l’on arrête dès qu’un nombre de défaillances fixé à l’avance est atteint. En anglais : censored test. Journal officiel de la République française du 10/10/2009.

un essai clinique contrôlé : [santé et médecine / essais thérapeutiques] un essai clinique qui vise à comparer des stratégies thérapeutiques et dont la méthodologie permet de limiter les biais qui pourraient affecter la différence de réponse entre les groupes de personnes comparés. L’essai clinique contrôlé inclut notamment la comparaison d’un groupe de personnes avec un groupe témoin, un tirage au sort déterminant la constitution de ces groupes, ainsi que l’administration du traitement en double aveugle, c’est-à-dire sans que le médecin ni le patient connaissent le traitement. En anglais : controlled clinical trial ; controlled trial. Voir aussi : médecine fondée sur des données probantes. Journal officiel de la République française du 04/03/2017.

une étude croisée ou un essai croisé : une étude au cours de laquelle sont comparés, pour chaque membre d’un groupe de personnes, plusieurs traitements administrés successivement dans un ordre tiré au sort pour chacun. Dans le cas de deux traitements, le tirage au sort répartit les personnes en nombre égal en fonction de l’ordre d’administration des traitements (A puis B, B puis A). En anglais : cross-over design ; crossover design ; cross-over study ; crossover study ; cross-over trial ; crossover trial.

un essai de choc : [transports et mobilité – automobile] un essai consistant à réaliser, dans une configuration donnée, un choc de véhicule(s) pour en apprécier le comportement global ou partiel, notamment du point de vue de la sécurité. En anglais : crash test. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

un essai de fonctionnement : [pétrole et gaz / raffinage] En anglais : test run. Journal officiel de la République française du 12/01/1999.

un essai de réception provisoire : [pétrole et gaz / raffinage] En anglais : precommissioning test. Voir aussi : réception provisoire. Journal officiel de la République française du 12/01/1999.

un essai en piscine : [spatiologie / essais] un exercice réalisé sous l’eau et destiné à entraîner les spationautes aux activités en impesanteur. Un équipement mettant en œuvre le principe d’Archimède compense la pesanteur et maintient les spationautes en équilibre sous l’eau. En anglais : neutral buoyancy testing. Journal officiel de la République française du 30/01/2005.

un essai tronqué : [statistique] un essai portant sur un grand nombre d’échantillons, destiné à estimer la durée de vie moyenne d’un produit et que l’on arrête après une durée de fonctionnement fixée à l’avance, quel que soit le nombre de défaillances qui se sont produites. En anglais : truncated test. Journal officiel de la République française du 10/10/2009.

Le nom (un) essai vient du bas latin exagium « pesage, poids ».

Le nom (une) expérience est emprunté au latin classique experientia « essai, épreuve, tentative ».

essaim, essaimage, essaimer

un essaim :

  • un groupe d’abeilles qui quittent la ruche mère lorsque celle-ci est surpeuplée pour aller s’établir ailleurs et former une colonie nouvelle ;
  • une colonie d’insectes qui vivent en commun et travaillent collectivement ;
  • un groupe nombreux d’insectes quelconques ou d’animaux de petite taille ;
  • un groupe nombreux de personnes qui se déplacent ou s’agitent ;
  • une grande quantité de choses abstraites ou concrètes.

un essaimage :

  • l’action de quitter la ruche mère pour former une colonie nouvelle ; l’époque de l’année où les abeilles essaiment ;
  • l’action d’essaimer ; le fait de former de nouveaux groupes par émigration ou répartition ;
  • une dispersion ;
  • [économie et gestion d’entreprise] la pratique par laquelle une entreprise incite ses salariés à créer leur propre entreprise. En anglais : spin-off. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

essaimer :

  • quitter la ruche mère pour former ailleurs une colonie nouvelle ;
  • se diviser en vue de l’émigration d’une partie des abeilles ;
  • fonder de nouveaux groupes par l’émigration d’une partie des membres qui constituaient le noyau initial ;
  • se disperser ;
  • répandre quelque chose.

essaimer des abeilles : les forcer à quitter la ruche.

essaimer des personnes : répartir certains membres d’une collectivité humaine en groupes constituant des filiales.

Le nom (un) essaim vient du latin classique examen « essaim d’abeilles » de exigere « pousser dehors, expulser ».

essangeage, essanger

un essangeage : l’action d’essanger.

essanger du linge : le décrasser avant de le mettre à la lessive.

j’essange, tu essanges, il essange, nous essangeons, vous essangez, ils essangent ;
j’essangeais ; j’essangeai ; j’essangerai ; j’essangerais ;
j’ai essangé ; j’avais essangé ; j’eus essangé ; j’aurai essangé ; j’aurais essangé ;
que j’essange, que tu essanges, qu’il essange, que nous essangions, que vous essangiez, qu’ils essangent ;
que j’essangeasse, qu’il essangeât, que nous essangeassions ; que j’aie essangé ; que j’eusse essangé ;
essange, essangeons, essangez ; aie essangé, ayons essangé, ayez essangé ;
(en) essangeant.

Le verbe essanger vient probablement du latin exaniare, proprement « exprimer la sanie de quelque chose ».

essanvage

un essanvage : l’action de détruire les sanves (la moutarde des champs ou le sénevé sauvage).

une essanveuse : une machine agricole destinée à arracher les sanves.

essart, essartage, essartement, essarter

un essart :

  • un essartage, l’action de déboiser une terre pour la mettre en culture ;
  • une terre déboisée et défrichée.

un essartage ou essartement : l’action d’essarter une terre, un taillis.

essarter: défricher une terre en arrachant et, éventuellement, en brulant les arbres et les broussailles avec les souches et les racines.

essarter des bois : les éclaircir en arrachant les sous-bois et les épines.

Le nom (un) essart vient du bas latin exsartum « défrichement », de exsarire composé du latin classique sarrire « sarcler ».

essayage, essayer, essayeur, essayiste

un essayage : l’action d’essayer un vêtement, des chaussures, etc.

On a lu aussi un essayement.


essayer :

  • mettre à l’épreuve les qualités ou la convenance de quelque chose avant de l’adopter définitivement pour l’usage habituel ;
  • passer un vêtement, des chaussures, etc., pour s’assurer qu’ils conviennent : soumettre un échantillon à des opérations de contrôle afin d’en connaitre la qualité ;
  • vérifier le titre d’un métal précieux ;
  • se mettre à utiliser à tout hasard un moyen qui, quoique imparfaitement éprouvé, a des chances d’être approprié pour résoudre tel problème.

j’essaie ou j’essaye, tu essaies ou tu essayes, il essaie ou il essaye, nous essayons, vous essayez, ils essaient ou ils essayent ;
j’essayais ; j’essayai ; j’essaierai ou j’essayerai ; j’essaierais ou j’essayerais ;
j’ai essayé ; j’avais essayé ; j’eus essayé ; j’aurai essayé ; j’aurais essayé ;
que j’essaie ou que j’essaye, que tu essaies ou que tu essayes, qu’il essaie ou qu’il essaye, que nous essayions, que vous essayiez, qu’ils essaient ou essayent ;
que j’essayasse, qu’il essayât, que nous essayassions ; que j’aie essayé ; que j’eusse essayé ;
essaye, essayons, essayez ; aie essayé, ayons essayé, ayez essayé ;
(en) essayant.

s’essayer à, s’essayer dans :

  • mettre à l’épreuve ses capacités, ses moyens d’actions, de pensée, sa force, etc., afin de mieux connaitre son aptitude à accomplir telle tâche dans tel domaine, pour résoudre tel problème, etc. ;
  • faire les premiers pas, gestes, etc., en vue de réaliser, dans la mesure du possible, un projet qui a quelque chance de réussir.

je m’essaie ou je m’essaye, tu t’essaies ou tu t’essayes, il s’essaie ou il s’essaye, nous nous essayons, vous sous essayez, ils s’essaient ou ils s’essayent ;
je m’essayais ; je m’essayai ; je m’essaierai ou je m’essayerai ; je m’essaierais ou je m’essayerais ;
je me suis essayé(e) ; je m’étais essayé(e) ; je me fus essayé(e) ; je me serai essayé(e) ; je me serais essayé(e) ;
que je m’essaie ou que je m’essaye, que tu t’essaies ou que tu t’essayes, qu’il s’essaie ou qu’il s’essaye, que nous nous essayions, que vous vous essayiez, qu’ils s’essaient ou s’essayent ;
que je m’essayasse, qu’il s’essayât, que nous nous essayassions ; que je me sois essayé(e) ; que je me fusse essayé(e) ;
essaie-moi ou essaye-moi, essayons-nous, essayez-vous ; sois essayé(e), soyons essayées, soyons essayés, soyez essayé(e)(es)(s) ;
(en) s’essayant.

un essayer-acheter : [économie et gestion d’entreprise – habillement et mode] une offre commerciale en ligne qui permet au client de se faire livrer un article et de l’essayer avant de l’acheter ou de le renvoyer. En anglais : try before you buy. Voir aussi : commerce en ligne, livraison de commande en ligne. Journal officiel de la République française du 25 janvier 2023.

une essayeuse, un essayeur :

  • une personne qui expérimente, qui contrôle le fonctionnement de quelque chose afin de juger de sa qualité ;
  • une, un fonctionnaire chargé(e) de vérifier par une opération chimique le titre de l’or ou de l’argent destiné à la fabrication des monnaies ;
  • une personne chargée de goûter un mets, une boisson, etc., afin d’en éprouver la qualité ;
  • une personne qui essaie, qui passe sur soi un vêtement ou qui le fait passer à un client ;
  • une personne qui essaie, qui tente quelque chose.
  • En anglais : tester. Journal officiel de la République française du 22/09/2000.

un essayisme : le fait de tenter quelque chose.

l’essayisme : l’activité littéraire consistant à écrire des essais.

une (écrivaine) essayiste, un (écrivain) essayiste : une autrice, un auteur d’un essai littéraire.

une œuvre essayiste : qui présente les caractères d’un essai.

Le verbe essayer est le dénominatif d’essai.

Le mot essayiste est emprunté à l’anglais essayist « auteur d’essais littéraires », dérivé de essay « œuvre littéraire », lui-même emprunté au français essai.

esse

une esse :

  • un objet en forme de S ;
  • un crochet auquel on suspend la viande ;
  • une pièce de fer destiné à soutenir les pierres d’un mur ;
  • une cheville de fer fixée au bout d’un essieu pour maintenir la roue.

un esse [Belgique] :

  • un cintre pour vêtements ;
  • une brioche en forme d’S.

esséminer

esséminer : disséminer, semer en éparpillant.

Le verbe esséminer est issu de disséminer par substitution de préfixe.

essence, essencer, essencerie, essencié

une essence :

  • en philosophie :
  • ce qu’un être est ;
  • le fond de l’être, de nature idéale, conceptuelle ou divine, par opposition à un accident, un attribut, ;
  • l’être idéal, par opposition à l’existence ;
  • l’être comme concept, par opposition à la réalité vécue.

les essences : les idées, les structures universelles de la conscience en acte.

l’essence de :

  • le caractère ou la qualité propre et nécessaire d’un être ; l’ensemble des caractères constitutifs de quelque chose ;
  • ce qu’il y a de plus pur, de plus original.

par essence : par définition, par nature.

une essence : une espèce ou une variété d’arbres poussant en forêt, en plantations ou en haie ; une qualité de bois déterminée.

une essence :

  • un produit concentré extrait de certaines substances, végétales, minérales ou animales ;
  • la substance la plus pure extraite de certains corps, le plus souvent par distillation ;
  • un liquide volatil, peu ou non gras, très odorant, extrait des végétaux, le plus souvent par distillation ;
  • un produit culinaire obtenu par distillation, par réduction, par macération ou infusion ;

une essence, une essence ordinaire, une essence sans plomb : Office québécois de la langue française.

une essence synthétique ou artificielle : un mélange de plusieurs substances dans de l’alcool à très haut degré, rappelant l’arôme ou le parfum de l’essence naturelle.

une essence (minérale) : un produit obtenu par distillation du pétrole brut ou cracking des pétroles et huiles lourdes ou polymérisation.

une essence d’Orient : une préparation obtenue à partir des écailles d’ablette (ou plus rarement de vessies natatoires, de peaux) et qui sert à garnir les fausses perles.

le service des essences (de l’armée) : le service des carburants.

essencer : couvrir, imbiber d’essence.

j’essence, tu essences, il essence, nous essençons, vous essencez, ils essencent ;
j’essençais ; j’essençai ; j’essencerai ; j’essencerais ;
j’ai essencé ; j’avais essencé ; j’eus essencé ; j’aurai essencé ; j’aurais essencé ;
que j’essence, que tu essences, qu’il essence, que nous essencions, que vous essenciez, qu’ils essencent ;
que j’essençasse, qu’il essençât, que nous essençassions ; que j’aie essencé ; que j’eusse essencé ;
essence, essençons, essencez ; aie essencé, ayons essencé, ayez essencé ;
(en) essençant.

une essencerie : une station-service [Afrique]

un (produit) essencié : qui contient de l’essence.

Le nom (une) essence est emprunté au latin classique essentia « nature d’une chose ».

essénianisme, essénien, essénisme

la secte essénienne : une secte ascétique juive dont l’existence se situe autour du début de l’ère chrétienne.

elle est essénienne, il est essénien : concerne, appartient à la secte essénienne.

une essénienne, un essénien : une, un membre de la secte essénienne.

l’Essénien : le Christ.

l’essénisme ou essénianisme :

  • la doctrine, l’éthique des esséniens ;
  • la secte essénienne.

Le mot essénien est dérivé, par l’intermédiaire du latin impérial Esseni, en grec Ε σ σ η ν ο ι ́ (Josèphe), Ε σ σ α ι ̃ ο ι (Josèphe, Philon), probablement de l’araméen ḥasēn, pluriel à l’état absolu de ḥasē « pieux », ḥasayyā pluriel à l’état emphatique de ḥasē.

essente, essenter

une essente ou aissante : une planchette utilisée dans la couverture d’un toit.

essenter : recouvrir d’essentes.

Le nom d’origine normande (une) aissante ou essente vient du bas latin scindula, en latin classique scandula « bardeau, petite planche pour couvrir un toit ».

Le nom (un) aisceau ou aisseau (1) (= un bardeau, un petit ais, une planche très mince utilisé dans la couverture de certaines constructions) est dérivé d’ais.

essential, essentialiser, essentialisme, essentialiste, essentialité, essentiel, essentiellement

essentialiser : en philosophie, tirer une essence d’une existence.

un essentialisme :

  • toute philosophie qui affirme le primat absolu de l’essence sur l’existence ;
  • toute doctrine admettant que les maladies existent en soi, indépendamment de toute perturbation de l’organisme.

un (philosophe ou médecin) essentialiste : qui développe et affirme des thèses essentialistes.
une perspective, une thèse, une philosophie essentialiste

une essentialité : en philosophie, la qualité, le caractère de ce qui est essentiel.

elle est essentielle ou essentiale, il est essentiel ou essential :

  • en philosophie, est de l’essence ;
  • est essence.

elle est essentielle, il est essentiel :

  • est dans la nature de quelque chose ou de quelqu’un ;
  • est constitutive ou constitutif de quelque chose ; est nécessaire à l’existence de quelque chose ;
  • est fondamentale, importante ; est fondamental, important ;
  • est indispensable ;
  • est principal(e), primordial(e), capital(e).

une huile essentielle ou huile volatile : une essence, un liquide, odorant et volatil, extrait par distillation de certaines plantes aromatiques ou d’agrumes.

l’essentiel :

  • ce qu’il y a de plus important ;
  • ce qui est indispensable, nécessaire.

l’essentiel de : Parler français.

essentiellement :

  • en philosophie, par essence, intrinsèquement ;
  • dans ou par sa nature propre ;
  • fondamentalement ; principalement ; typiquement ; exclusivement ;
  • au plus haut point, avant tout.

Le nom (un) essentialisme est dérivé du radical du latin essentialis.

Le nom (une) essentialité est probablement emprunté au latin médiéval essentialitas, ou dérivé du radical du latin essentialis.

Le mot essentiel est emprunté au bas latin essentialis « qui a trait à l’essence ».

essette

une asse : un marteau de charpentier et de tonnelier dont l’une des têtes est tranchante.

A. un aisseau ou aisceau, une assette ou ascette, aissette, aiscette, aisselière : une hachette de tonnelier.

B. un aisseau ou aisceau, une assette, aissette :

  • une hachette de tonnelier, un outil servant à tailler les douves ;
  • un marteau de couvreur, à tête ronde d’un côté et à tranchant de l’autre.

On a lu aussi une essette pour le marteau de couvreur.

Le nom (un) aisceau ou aisseau (2) est dérivé de l’ancien français aisse « hachette, doloire », du latin ascia « hache ».
Le nom (une) asse est issu du latin ascia, correspondant à l’ancien français aisse « doloire ».

esseulé, esseulement, esseuler

elle est esseulée, il est esseulé : est seul(e), isolé(e), sans compagnie.

un esseulement : une solitude.

esseuler : laisser seul, isoler.

s’esseuler : s’isoler.

essieu

un essieu :

  • une pièce placée transversalement sous un véhicule, supportant une partie ou la totalité de son poids et dont les extrémités ou fusées entrent dans le moyeu des roues ;
  • un axe.

des essieux

Le nom aissieu devenu essieu, est la forme dialectale probablement picarde de aissil, du latin vulgaire axīle, dérivé du classique axis « axe, essieu ».

essif

l’essif : dans certaines langues finno-ougriennes, un cas marquant un état contingent.

une nature essive, un (verbe) essif : qui indique une manière d’être.

Ce mot est dérivé du radical de l’infinitif du verbe latin essere « être » selon le type latin essivus, avec le suffixe -if.

essimpler, essimpleur

essimpler : supprimer, avant la floraison, les plants à fleurs simples pour ne conserver que les doubles.

une essimpleuse, un essimpleur : une jardinière, un jardinier spécialiste de l’essimplage.

essor, essorage, essorant, essoré, essorer, essoreur, essoreuse

Le nom essor est parfois écrit, par erreur, « essort », certainement par analogie avec ressort.

à l’essor : à l’air libre.

un essor :

  • le mouvement de l’oiseau (ou de tout animal ailé) qui prend de l’élan pour l’envol ou dans le vol ;
  • une disposition qui donne l’impression d’un mouvement d’ascension ;
  • le fait de se donner libre cours, de commencer à donner sa mesure et de s’acheminer vers un épanouissement ;
  • un mouvement par lequel quelque chose se développe rapidement et progresse de façon soutenue.

un essorage :

  • l’action d’essorer, généralement par un moyen mécanique ; le résultat de cette action ;
  • une perte totale de son argent.

une aigle essorante, un oiseau essorant : en héraldique, qui semble prendre son vol, ailes demi-ouvertes, en regardant le soleil.

elle est essorée, il est essoré :

  • est moins imbibé(e), moins trempé(e) ;
  • est épuisé(e).

un oiseau essoré : en héraldique, qui est représenté comme prêt à l’essor, ailes ouvertes ou demi repliées.

une tour essorée, un bâtiment essoré : en héraldique, dont le toit est d’un émail particulier.

essorer :

  • exposer à l’air (une chose) en vue de la faire sécher ;
  • égoutter, exprimer l’eau ou le surplus de liquide qui imbibe (quelque chose), cette opération se pratiquant manuellement ou mécaniquement ;
  • vider (quelqu’un) ou (quelque chose) de sa substance, de sa vitalité ;
  • extorquer (à quelqu’un) tout son argent, tous ses biens.

s’essorer : pour un oiseau, prendre son élan, s’élever dans l’air.

elles s’essorent, ils s’essorent, elles se sont essorées, ils se sont essorés,…

elles se sont essoré les torchons, elles ont essoré les torchons.

un rouleau essoreur

une essoreuse : un appareil ou une machine servant à essorer, à extraire de certaines matières les liquides qu’elles contiennent.

Le verbe essorer vient du latin exaurare « exposer à l’air », composé du préfixe latin ex– et de aura, aurae « souffle, brise ».

Les termes héraldiques viennent de s’essorer « prendre son essor ».

essorillement, essoriller

un essorillement :

  • l’action de couper les oreilles ;
  • le supplice consistant à couper les oreilles d’un condamné.

essoriller :

  • couper les oreilles ;
  • couper très court les cheveux.

essouchage, essouchement, essoucher

un essouchage ou essouchement : l’action d’essoucher.

essoucher : débarrasser un terrain des souches.

essoufflant, essoufflé, essoufflement, essouffler

une valse essoufflante, un parcours essoufflant : qui essouffle.

elle est essoufflée, il est essoufflé :

  • est hors d’haleine, à bout de souffle ;
  • révèle un certain essoufflement ;
  • n’a plus de souffle créatif, manque d’inspiration.

un essoufflement :

  • l’état d’une personne qui est essoufflée ;
  • un manque d’animation, de dynamisme ;
  • une respiration haletante, précipitée.

essouffler :

  • mettre hors d’haleine, à bout de souffle par un effort physique excessif ;
  • couper le souffle, étonner.

s’essouffler :

  • respirer difficilement le plus souvent après un effort excessif, perdre le souffle :
  • se fatiguer, peiner ;
  • se donner beaucoup de peine (pour faire quelque chose) ;
  • perdre de son dynamisme.

essuie, essuie-glace, essuie-main, essuie-meuble, essuie-phare, essuie-pied, essuie-plume, essuie-tout, essuie-verre, essuie-vitre, essuyage, essuyer, essuyeur

un essuie : un essuie-main, une serviette de toilette, ou un linge pour essuyer la vaisselle, un torchon. [Belgique]

Français ayant habité en Suisse romande une dizaine d’années, presque autant en Belgique, j’ai longtemps eu du mal avec l’emploi des mots linge (en Suisse) et essuie (en Belgique) pour désigner ce qu’on appelle en France une serviette (ou un drap de bain). En savoir plus : Français de nos régions.


Depuis les rectifications orthographiques de 1990, il est recommandé d’écrire le pluriel et le singulier des noms composés [verbe-nom] et [préposition-nom] en accordant le nom avec le déterminant : des essuie-glaces, des essuie-mains, des essuie-meubles, des essuie-phares, des essuie-plumes, des essuie-tout, des essuie-verres, des essuie-vitres, des essuie-voitures.

un essuie-glace :

  • une raclette caoutchoutée utilisée pour nettoyer les vitres ou les glaces ;
  • un balai formé d’une lame de caoutchouc essuyant automatiquement la face extérieure du pare-brise.

un essuie-main :

  • une serviette utilisée pour s’essuyer les mains ; un support où l’on suspend les serviettes ;
  • une planchette sur laquelle le potier passe ses mains quand elles sont trop imprégnées de barbotine.

un essuie-meuble : un torchon, un morceau d’étoffe destiné à enlever la poussière des meubles.

un essuie-phare : un balai ou une raclette fixé(e) à un bras mobile, semblable à un essuie-glace, servant à essuyer le phare d’une voiture.

un essuie-pied : une grille, un paillasson métallique pour décrotter la semelle des chaussures.

un essuie-plume : un petit ustensile, constitué d’une éponge ou d’une rondelle de drap, servant à essuyer le bec de la plume trop chargée d’encre.

un essuie-tout : un torchon, de tissu ou de papier, utilisé pour essuyer. En savoir plus : Office québécois de la langue française.

un essuie-verre : un torchon fin servant à essuyer les verres à boire.

un essuie-vitre : un essuie-glace.

un essuie-voiture : un chiffon servant à essuyer une voiture.

un essuyage : l’action d’essuyer ; le résultat de cette action.

essuyer :

  • sécher en frottant avec une éponge, un linge qui absorbe l’humidité ;
  • ôter en séchant ;
  • nettoyer en frottant afin d’enlever la poussière, ce qui souille.

essuyer les plâtres :

  • occuper le premier une habitation qui vient d’être achevée en en subissant les éventuels inconvénients ;
  • subir les premiers inconvénients d’une situation nouvelle, d’un fait nouveau.

essuyer un assaut, une défaite, des pertes, une tempête :

  • l’éprouver ;
  • la ou le subir.

essuyer un affront, une offense, un refus :

  • l’endurer ;
  • en souffrir.

j’essuie, tu essuies, il essuie, nous essuyons, vous essuyez, ils essuient ;
j’essuyais ; j’essuyai ; j’essuierai ; j’essuierais ;
j’ai essuyé ; j’avais essuyé ; j’eus essuyé ; j’aurais essuyé ; j’aurais essuyé ;
que j’essuie, que tu essuies, qu’il essuie, que nous essuyions, que vous essuyiez, qu’ils essuient ;
que j’essuyasse, qu’il essuyât, que nous essuyassions ; que j’aie essuyé ; que j’eusse essuyé ;
essuie, essuyons, essuyez ; aie essuyé, ayons essuyé, ayez essuyé ;
(en) essuyant.

elles se sont essuyé les mains, elles ont essuyé leurs mains.

s’essuyer :

  • être essuyé ;
  • sécher ou nettoyer en frottant.

je m’essuie, tu t’essuies, il s’essuie, nous nous essuyons, vous vous essuyez, ils s’essuient ;
je m’essuyais ; je m’essuyai ; je m’essuierai ; je m’essuierais ;
je me suis essuyé(e) ; je m’étais essuyé(e) ; je me fus essuyé(e) ; je me serai essuyé(e) ; je me serais essuyé(e) ;
que je m’essuie, que tu t’essuies, qu’il s’essuie, que nous nous essuyions, que vous vous essuyiez, qu’ils s’essuient ;
que je m’essuyasse, qu’il s’essuyât, que nous nous essuyassions ; que je me sois essuyé(e) ; que je me fusse essuyé(e) ;
essuie-toi, essuyons-nous, essuyez-vous ; sois essuyé(e), soyons essuyées, soyons essuyés, soyez essuyé(e)(es)(s) ;
(en) s’essuyant.

une essuyeuse, un essuyeur : celle, celui qui essuie.

un essuyeur : un ustensile utilisé pour s’essuyer.


On a lu un essuiement pour l’action d’essuyer et le résultat de cette action, une essuyette pour l’action d’essuyer sommairement, légèrement, et une essuyure pour ce qui est essuyé.

Le verbe essuyer vient du bas latin exsuccare « tirer le suc de ».

est

l’est :

  • le point cardinal correspondant au lever du soleil ;
  • la direction, la partie du monde correspondante, située à droite quand on regarde le nord, par rapport à un point donné.

l’Est :

  • la partie de la France située à l’est et plus particulièrement ensemble formé par la Lorraine, l’Alsace et la Franche-Comté ;
  • l’ancien ensemble formé par les pays communistes d’Europe situés à l’est de ce continent et par l’U.R.S.S., par opposition à l’Ouest, bloc capitaliste comprenant les pays d’Europe occidentale et les États-Unis.

elle est est-allemande, il est est-allemand : est de l’ancienne République Démocratique Allemande.

le nordais ou nordet : le nord-est.

un nordais ou nordé, nordet : un vent.

le nord-est : le point de l’horizon situé à égale distance entre le nord et l’est ; ce qui y correspond.

le Nord-Est : une partie d’un ensemble géographique, d’un pays.

elle, il est nord-est :

  • est situé(e) dans cette direction ;
  • vient de cette direction.

nord-nord-est : entre le nord et le nord-est.

nord-est et nord-ouest : Office québécois de la langue française.

le sud-est :

  • le point de l’horizon situé à égale distance entre le sud et l’est ;
  • la direction, l’espace, l’aire de vent correspondants.

le Sud-Est : la partie d’un ensemble géographique, d’un pays, située dans cette direction.

la région sud-est :

  • qui est située dans cette direction ;
  • qui est de ce côté.

un vent sud-est : qui vient de cette direction.

Le nom (un) est est emprunté à la forme est du vieil et moyen anglais east.

establishment

un establishment : une classe sociale dominante qui profite largement de l’ordre établi.

estacade

une estacade :

  • une construction à claire-voie, faite d’un assemblage de madriers disposés sur une rivière ;
  • une barrière flottante établie à l’entrée d’un port pour le protéger (des navires ennemis) ;
  • une jetée à claire-voie ;
  • une plate-forme en charpente destinée à faciliter le chargement du charbon ;
  • un pont de chemin de fer construit sur pilotis de bois.

Le nom (une) estacade est emprunté soit à l’italien steccata « enceinte, palissade », forme féminine de steccato, dérivé de stecca « bâton, pieu », du gothique stikka, soit à l’espagnol estacada, dérivé de estaca « pieu », du gothique stakka.

estafette

une estafette :

  • un courrier chargé de porter une dépêche d’une poste à l’autre ; un porteur de dépêches ;
  • un agent de liaison chargé de porter les nouvelles et de communiquer les ordres entre des corps d’armée, des formations militaires, des états-majors, etc. ;
  • un ancien véhicule utilitaire utilisé notamment par la gendarmerie française.

Le nom (une) estafette est emprunté à l’italien staffetta « courrier à cheval », dérivé de staffa « étrier », du longobard staffa.

estafier

un estafier :

  • un domestique armé, en livrée, chargé de porter le manteau et les armes de son maitre, de lui tenir l’étrier ;
  • un laquais de haute société, faisant fonction de garde du corps ;
  • un spadassin ;
  • un agent de la police secrète ;
  • un souteneur de mauvais lieux ;
  • en Italie, un laquais en livrée au service d’un cardinal, d’un pape ou d’un grand seigneur.

Le nom (un) estafier est emprunté à l’italien staffiere, dérivé de staffȧ « étrier », du longobard staffa.

estafilade

une estafilade :

  • une coupure, une entaille faite par un instrument tranchant, généralement au visage ;
  • une rayure, une entaille allongée faite sur une surface.

On a lu estafilé, qui a reçu une estafilade, et estafilant, qui fait une estafilade.

Le nom (une) estafilade est emprunté à l’italien staffilata « coup de fouet », proprement « coup donné avec la courroie de l’étrier », dérivé de staffile « courroie de l’étrier », dérivé de staffa « étrier », du longobard staffa.

estagnon

un estagnon : un récipient cylindrique en cuivre ou fer étamé, souvent clissé, utilisé dans le midi de la France pour contenir les huiles, les essences aromatiques.

Le nom (un) estagnon est emprunté au provençal estagnoun, dérivé de l’ancien provençal estanh « étain » correspondant au français étain.

estain

un estain : le dernier couple dévoyé de l’arrière, dont les deux faces avant et arrière sont perpendiculaires à la face supérieure de la quille, mais obliques par rapport au plan longitudinal du navire.

Ce nom est probablement issu, avec épenthèse de l’initiale, de l’anglo-saxon stemn « tronc d’arbre ».

estame

une estame : un ouvrage de fils de laine passés, enlacés par mailles les uns dans les autres.

Le nom (une) estame est une autre forme d’étaim (= la laine à longs brins qui provient de la partie la plus fine de la laine cardée et qui sert à former la chaine de certaines étoffes) issu du latin classique stamen (en grec σ τ η ́ μ ω ν « chaine de tisserand ») « chaine [du métier vertical des tisserands anciens], ourdissure, fil de quenouille ; toute espèce de fil », à comparer avec étamine (2).

estaminet

un estaminet :

  • un café ou une salle de café où l’on peut fumer ;
  • un petit café populaire ;
  • un débit de boissons.

voir : Dictionnaire des régionalismes de France ; Dictionnaire des belgicismes.

Le nom (un) estaminet est emprunté au wallon staminê, èstaminê, de même sens, attesté sous la forme staminai, probablement dérivé du wallon stamon « poteau auquel la vache est liée près de sa mangeoire », à comparer avec le wallon staminée « mangeoire » car l’estaminet aurait d’abord été une salle avec plusieurs poteaux.

estampage, estampe, estamper, estampeur, estampier

un estampage :

  • l’action d’estamper ; le résultat de cette action ;
  • un objet estampé ;
  • un procédé par lequel on prend une empreinte à l’aide d’un papier spécial.

une estampe :

  • un outil, une machine-outil servant à estamper et utilisés dans différents métiers ;
  • une image sur papier ou vélin obtenue par l’impression d’une plaque de cuivre ou de bois gravée en taille douce et imprégnée d’encre spéciale ;
  • une gravure, toute espèce d’image obtenue par un procédé d’impression ;
  • une image destinée à illustrer un texte.

Lexique de l’estampe‎ : Wiktionnaire.

estamper (1) : donner à une plaque de métal, à une pièce de cuir, à une feuille de papier, etc., une marque, une empreinte en relief ou en creux, ou un galbe par la pression d’un outil gravé ou d’une matrice.

estamper le cuir : le gaufrer, y imprimer des reliefs et dessins ornementaux.

estamper ou étamper un fer à cheval : y percer les trous (à comparer avec étamper).

estamper une poterie : l’imprimer dans un creux.

estamper un chapeau : effacer les plis du bord à l’aide de l’outil appelé pièce.

estamper une inscription, estamper des bas-reliefs : en prendre l’empreinte.

estamper un nègre : marquer un esclave au fer chaud.

une estampeuse, un estampeur (1) :

  • une ouvrière, un ouvrier qui procède à l’estampage ;
  • une, un orfèvre, une bijoutière, un bijoutier qui estampe.

un estampeur : un outil servant à estamper.

un balancier estampeur.

une estampière, un estampier : celle, celui qui fait des estampes.

estamper (2) le client : le tromper un client sur la qualité de la marchandise, le faire payer trop cher.

se faire estamper.

une estampeuse, un estampeur (2) : une voleuse, un voleur, une, un escroc.

Le nom (une) estampe est emprunté à l’italien stampa « figure gravée » « impression », déverbal de stampare « représenter une figure, imprimer », probablement emprunté au français estamper.

Le verbe estamper vient de l’ancien bas francique stampôn « fouler, piler »

Le nom (une) étampe est le déverbal d’estamper, étamper.

estampille, estampiller

une estampille :

  • une marque originale ou officielle, un cachet apposé à un document écrit, à une marchandise, à un meuble, pour garantir son authenticité ou son origine, pour attester le paiement de droits fiscaux ;
  • une marque apposée à un livre pour indiquer la bibliothèque à laquelle il appartient ;
  • un détail caractéristique ;
  • un caractère d’authenticité ;
  • un objet, un cachet servant à estampiller.

estampiller :

  • marquer d’une estampille ;
  • marquer d’un caractère distinctif ;
  • cautionner.

Le nom (une) estampille est emprunté à l’espagnol estampilla, dérivé de estampar, lui-même probablement emprunté au français estamper.

estancia

une estancia :

  • en Amérique latine, un grand domaine réservé à l’élevage ;
  • une maison d’habitation, un ensemble de bâtiments établis sur ce domaine.

Le nom (une) estancia vient de ce ce mot hispano-américain, dérivé de estar « être ; se tenir (dans un lieu) », du latin classique stare. (l’espagnol de la Péninsule estancia signifie proprement « habitation ».

estanfort

un estanfort : un riche drap de laine fabriqué au Moyen Âge dans le Nord de la France et à Paris.

Ce nom vient de celui de la ville d’Angleterre Stamford, connue autrefois pour son marché et ses tissus.

estarie

une estarie ou starie : le nombre de jours pour charger et décharger les marchandises d’un navire.

une surestarie : un dépassement du temps convenu.

est-ce, est-ce que, est-ce qui

Est-ce toi qui m’as appelé ? M’as-tu appelé ? Est-ce toi qui m’as appelée ? M’as-tu appelée ?
Est-ce que c’est la sortie ? Est-ce la sortie ?
Vous pensez, n’est-ce pas, que vous avez raison ?
Est-ce que tu viendras ? Viendras-tu ?
Est-ce qu’elle croit que j’ai raison ? Croit-elle que j’ai raison ?
Qu’est-ce que vous faites ? Que faites-vous ?
Qu’est-ce qui vous intéresse ?
Qui est-ce qui viendra ? Qui viendra ?
Qu’est-ce que c’est ça ? Qu’est-ce ?
Pourquoi est-ce que tu ne me réponds pas ? Pourquoi ne me réponds-tu pas ?
Comment est-ce que tu comptes t’en sortir ? Comment comptes-tu t’en sortir ?
Par quoi est-ce qu’on commence ? Par quoi commence-t-on ?

este

elle est estonienne ou este, il est estonien ou este : est de l’Estonie.
une Estonienne, un Estonien

Le nom de l’Estonie vient de la version latine du mot germanique Estland, qui pourrait avoir pour origine le mot germanique pour « (voie) orientale », ou du nom Aestia, d’abord mentionné dans des textes en grec ancien. Les paléogéographes n’ont pas pu localiser Aestia avec précision : le nom pourrait faire référence au territoire polonais aujourd’hui appelé Mazurie. Le nom en ancien slave oriental, Tchoud, est dérivé du gothique pour « peuple » ; plus récemment, l’étymologie populaire l’a lié à la racine slave pour « étrange ». Le lac Peïpous est encore appelé « lac Tchoudskoë » dans les langues slaves. Igaunija (le nom letton) vient de l’ancienne tribu ungannienne du sud-est de l’Estonie. Viro (le nom finnois) vient de l’ancienne tribu vironienne du nord de l’Estonie. En savoir plus : Wikipédia.

ester

ester en justice : être demandeur ou défendeur.

en savoir plus : site de Dominique Didier.

ester, estérase, estérification, estérifier

un ester : un composé formé par la condensation d’un acide et d’un alcool avec élimination d’une molécule d’eau.

un ester éthylique d’acide gras ou EEAG : [pétrole et gaz / raffinage] un ester éthylique issu d’acides gras d’origine végétale ou animale et utilisé comme composant dans les biocarburants. En anglais : fatty acid ethyl ester ; FAEE. Voir aussi : biocarburant. Journal officiel de la République française du 12/02/2012.

un ester éthylique d’huile végétale ou EEHV : [pétrole et gaz / raffinage] un ester éthylique issu d’huiles végétales et utilisé comme composant dans les biocarburants. En anglais : vegetable oil ethyl ester ; VOEE. Voir aussi : biocarburant. Journal officiel de la République française du 12/02/2012.

un ester méthylique d’acide gras ou EMAG : [pétrole et gaz / raffinage] un ester méthylique issu d’acides gras d’origine végétale ou animale et utilisé comme composant dans les biocarburants. En anglais : fatty acid methyl ester ; FAME. Voir aussi : biocarburant. Journal officiel de la République française du 12/02/2012.

un ester méthylique d’huile végétale ou EMHV : [pétrole et gaz / raffinage] un ester méthylique issu d’huiles végétales et utilisé comme composant dans les biocarburants. En anglais : vegetable oil methyl ester ; VOME. Voir aussi : biocarburant, biogazole. Journal officiel de la République française du 12/02/2012.

une estérase : un ou une enzyme.

une estérification : l’action d’estérifier.

estérifier : transformer en ester.

un ester méthylique d’huile végétale ou EMHV : un ester méthylique issu d’huiles végétales et utilisé comme composant dans les biocarburants. Voir aussi : biocarburant, biogazole. En anglais : vegetable oil methyl ester ; VOME.

un monoester, un phosphomonoester

elle est monoestérifiée, il est monoestérifié (en chimie).

un diester, un phosphodiester,

un triester, un phosphotriester,

un polyester : une matière plastique thermodurcissable résultant de la condensation d’un polyalcool et d’un polyacide.

On a lu aussi un esther et un polyesther.

Le nom (un) ester est probablement une contraction de l’allemand Essigäther « éther acétique » composé de Essig « vinaigre » et de Äther « éther ».

esterlin

un esterlin :

  • un ancien poids utilisé par les orfèvres et qui équivalait à la vingtième partie de l’once, soit environ 1,5 g actuel. Il y a cent soixante esterlins au marc [On a lu aussi un estellin.] ;
  • une ancienne monnaie d’origine anglaise qui eut cours dans divers pays du continent européen et plus particulièrement en France, au Moyen Âge.

Le nom (un) esterlin est un terme correspondant à sterling et au latin médiéval esterlingus, sterlingus, dont l’origine est obscure.

esteuf

un esteuf ou éteuf : une petite balle utilisée au jeu de longue paume.

renvoyer l’éteuf : repousser avec vigueur une injure, une raillerie.

courir après son éteuf : prendre beaucoup de peine pour recouvrer un bien, un avantage qu’on a laissé échapper.

Le nom (un) esteuf ou éteuf vient peut-être de l’ancien bas francique stôt, de même sens.

Esther

Esther : un prénom.

esthésie, esthésiogène, esthésiologie, esthésiomètre, esthésiométrie, esthésiométrique esthésione, esthésioneurone, esthésioneuroblastome

une esthésie :

  • le caractère sensoriel d’une hallucination par opposition à son caractère représentatif : « j’ai vu, j’ai entendu, j’ai senti » ;
  • ce nom désigne parfois le caractère asthénique ou sensitif d’une relation.

elle, il est esthésiogène : produit ou augmente la sensibilité.

l’esthésiologie : la partie de la physiologie qui a pour objet l’étude de la sensibilité.

un esthésiomètre :

  • un appareil de mesure de la sensibilité tactile ;
  • un appareil servant à mesurer la sensibilité cornéenne.

une esthésiométrie : une mesure de la sensibilité.

elle, il est esthésiométrique : est relative, est relatif à l’esthésiométrie.

un esthésione ou esthésioneurone : un neurone récepteur primaire de l’écorce cérébrale.

un esthésioneuroblastome : une tumeur neuronale primitive maligne souvent incluse dans le groupe des neuroblastomes, qui se développe à partir de l’épithélium olfactif.


une acroparesthésie : un symptôme fonctionnel à type de paresthésies, d’engourdissements des extrémités des membres, traduisant une souffrance du système nerveux périphérique sensitif de niveau variable (racine sensitive, ganglion rachidien postérieur, troncs des nerfs).

une algoparesthésie : une sensation de fourmillements douloureux.

une alliesthésie : un trouble de la localisation des sensations tactiles ; le sujet ressent la sensation en un point plus ou moins symétrique du côté opposé à celui de la stimulation.

une alloesthésie : la perturbation de la sensation caractérisée par le fait qu’une stimulation cutanée (tactile ou douloureuse) portant sur un point du corps du patient est transposée et perçue par lui comme provenant d’un point symétrique de l’hémicorps.

voir : anesthésiant, anesthésie, anesthésié, anesthésier, anesthésieur, anesthésiologie, anesthésiologiste, anesthésique, anesthésiste.

une baresthésie : la modalité de discrimination sensitive permettant l’évaluation des poids et des pressions.

une cénesthésie : un terme demeuré ambigu, qui désigne un ensemble de sensations non spécifiques provenant du corps, indépendamment des données des appareils sensoriels.
elle, il est cénesthésique : est relative, est relatif à la cénesthésie.
On a lu aussi cœnesthésie et cœnesthésique.

une chronesthésie : la réponse des systèmes cible à un agent en fonction de leur d’administration.

une cryo-anesthésie : une anesthésie par le froid.

une dynamesthésie : la sensation de la force.

une dysesthésie : une sensation subjective désagréable perçue dans un territoire cutané, sans contact avec un objet extérieur.
elle, il est dysesthésique
une hémidysesthésie : une dysesthésie localisée à la moitié du corps.

une exosomesthésie : le trouble constituant un des aspects des phénomènes de déplacement de la perception, par lequel le patient localise un stimulus cutané en dehors de son corps.

une graphesthésie : la modalité élaborée de la perception sensitive, décrite comme la capacité d’identifier les lettres ou les chiffres tracés sur la peau.

une hémianesthésie ou hémi-anesthésie : une anesthésie de la moitié du corps.

une hétéresthésie : une modification des sensations dans le territoire sous-lésionnel à une commotion de la moelle cervicale.

une hyperesthésie : une hypersensibilité à toute stimulation sensorielle, surtout tactile.
elle, il est hyperesthésique : est relative, est relatif à une hyperesthésie ; est due ou dû à une hyperesthésie)

une hypesthésie ou hypoesthésie : une diminution de la sensibilité.
une hypoesthésie cornéenne familiale : une hypoesthésie cornéenne sans anomalie de la sensibilité cutanée sur le territoire du trijumeau ou autre.

une kinesthésie ou cinesthésie : la sensation de la position et des mouvements de son corps, indépendante de la vue et du toucher.
elle, il est kinesthésique ou cinesthésique : est relative, est relatif à la kinesthésie ; concerne la sensation de mouvement des parties du corps.

Dans la littérature, le terme neuroleptanesthésie désigne une technique d’anesthésie comportant aussi une composante hypnotique.
une neuroleptanalgésie : la méthode d’anesthésie associant un neuroleptique et un morphinique dont aucun, a lui seul, n’a un effet hypnotique.

une pallesthésie : la sensibilité osseuse aux vibrations.

une paresthésie : une sensation subjective pénible, voire douloureuse, variée, comparée habituellement à des fourmillements, des picotements, des engourdissements, à un type de constriction localisée ou de marche sur du coton, etc.
une méralgie paresthésique, une notalgie paresthésique
une hémiparesthésie : une paresthésie ne concernant qu’une moitié du corps.

une pseudochromesthésie ou synesthésie colorée : une perception colorée consécutive à une stimulation non visuelle.

une rachianesthésie ou une rachi-anesthésie, une rachi : la méthode d’anesthésie de la partie inférieure du corps par injection d’un produit anesthésique dans l’espace sous-arachnoïdien.

une radiesthésie ou rhabdomancie : la faculté de percevoir les radiations qu’émettraient certains corps ; un procédé de détection fondé sur cette faculté.
elle, il est radiesthésique : est relative, est relatif à la radiesthésie.
une, un radiesthésiste ou une rhabdomancienne, un rhabdomancien : une personne qui pratique la radiesthésie

une somesthésie : l’ensemble des perceptions intégrant divers types de sensations : de tact, de température, de kinesthésie (sens du mouvement), de pallesthésie (sens vibratoire), de pression profonde, de statesthésie (notion de position), de dynamesthésie (sens de la force)
des potentiels évoqués somesthésiques : le type de potentiels évoqués exogènes obtenus par une stimulation sensorielle somesthésique, destinés à explorer les voies sensitives.

une statesthésie : la notion de position.

une synesthésie : la capacité qu’ont certaines personnes d’associer systématiquement une sensation selon deux modalités différentes ; un phénomène d’association constante d’impressions venant de domaines sensoriels différents.
elle, il est synesthésique : est relative, est relatif à la synesthésie ; est produite ou produit par la synesthésie.

une télesthésie ou télépathie : la perception par un sujet d’un phénomène que la distance lui interdirait d’appréhender par les voies sensorielles usuelles.
elle, il est télesthésique : est relative, est relatif à la télesthésie.

-esthésie est tiré du gr. α ι ́ σ θ η σ ι ς « sensation, perception ».

Le nom (une) anesthésie est emprunté à l’anglais anaesthesia, lui-même formé par l’intermédiaire d’un latin scientifique à partir du grec α ̓ ν α ι ́ σ θ η τ ο ς « qui ne sent pas ».

esthète

une, un esthète : une personne qui professe le culte du beau, qui considère que la beauté prédomine, qui privilégie l’art.

une collectionneuse esthète, un acheteur esthète

Le nom (un) esthète est emprunté au grec α ι ̓ σ θ η τ η ́ ς « qui perçoit par les sens », à comparer avec α ι ́ σ θ η σ ι ς « faculté de percevoir, sensation »

esthéticien

une esthéticienne, un esthéticien :

  • une personne douée pour l’esthétique, qui s’adonne à l’esthétique ;
  • une personne spécialisée dans les soins de beauté.

esthéticisme

un esthéticisme : la théorie selon laquelle toute expression artistique et toute appréhension du sentiment du beau seraient plus affaire de sensibilité que de raison.

Le nom (un) esthéticisme est emprunté à l’anglais aestheticism.

esthétique, esthétiquement

elle, il est esthétique :

  • est motivé(e) par la perception et la sensation du beau ;
  • répond à des exigences ou à des lois de beauté ;
  • a pour caractéristique la beauté.

des soins esthétiques, une chirurgie esthétique : un traitement qui vise à l’amélioration de l’aspect du corps.

esthétiquement :

  • de façon esthétique ;
  • selon des lois, des exigences de beauté ;
  • selon ce qui touche à l’esthétique.

l’esthétique :

  • la partie de la philosophie qui se propose l’étude de la sensibilité artistique et la définition de la notion de beau ;
  • la recherche de ce qui est beau ;
  • une appréciation personnelle de ce qui peut être beau ;
  • le sens du beau.

une esthétique : l’ensemble des qualités qui constituent les critères de cette appréciation ou les éléments d’une beauté personnelle.

elle, il est inesthétique :

  • n’est pas esthétique ;
  • est contraire aux critères de beauté ;
  • ne joue aucun rôle dans la sensation ou la production de la beauté.

Le mot esthétique est emprunté au latin philosophique aesthetica, terme formé sur le grec α ι ̓ σ θ η τ ι κ ο ́ ς, « qui a la faculté de sentir ; sensible, perceptible » à comparer avec α ι ̓ σ θ α ́ ν ο μ α ι « percevoir par les sens, par l’intelligence ».

esthétisant, esthétisation, esthétiser, esthétisme

elle est esthétisante, il est esthétisant : privilégie, souvent à l’excès, les valeurs esthétiques, la beauté formelle.

une esthétisation : ce qui tend à rendre quelque chose conforme ou plus conforme à un certain idéal esthétique.

esthétiser :

  • rendre conforme à des exigences de beauté, ne considérer que ces exigences ;
  • s’engager dans des discussions subtiles et prétentieuses à propos d’art.

esthétiser sur quelque chose ou quelqu’un : développer une théorie, un jugement esthétiques sur un créateur.

On a lu un esthétiseur ou esthétiqueur pour celui qui esthétise.


un esthétisme : l’attitude de celui qui privilégie la beauté.

l’esthétisme : un mouvement artistique et littéraire.

Esthonie, esthonien

On a lu Esthonie, esthonien pour Estonie, estonien.

estimable

A. elle, il est estimable : est appréciable, assez considérable.

elle, il est inestimable :

  • est au-dessus de toute estimation ;
  • qu’il est impossible ou très difficile d’estimer ;
  • est précieuse ou précieux, inappréciable.

B. elle, il est estimable :

  • mérite l’estime, suscite l’estime ;
  • mérite, suscite quelque estime pour certaines dans un domaine donné.

elle, il est mésestimable : ne peut pas être estimé(e), apprécié(e).

estimateur

une estimatrice, un estimateur :

  • une personne qui fait ou peut faire une estimation ;
  • une personne chargée de déterminer le prix, la valeur financière qui doit être attribué(e) à telle chose ;
  • une personne chargée d’apprécier la qualité d’un travail ;
  • une personne qui porte un jugement favorable ou défavorable quant à la valeur de telle personne, de telle chose.

un estimateur : une statistique permettant d’évaluer un paramètre inconnu relatif à une loi de probabilité.

estimatif, estimation, estimatoire

A. elle est estimative, il est estimatif :

  • comporte une estimation, la détermination du prix, de la valeur financière qui doit être attribué(e) à telle chose ;
  • résulte d’une estimation.

une estimation :

  • la détermination du prix, de la valeur financière qui doit être attribué(e) à telle chose ;
  • une évaluation approximative d’une quantité nombrable ;
  • un jugement (favorable ou défavorable) par lequel on détermine, marque la valeur que l’on attribue (ou doit attribuer) à telle personne ou à telle chose abstraite.

une meilleure estimation (d’une provision technique prudentielle) : la moyenne des flux de trésorerie futurs, actualisés selon une courbe de taux règlementaire et pondérés par leur probabilité, qui est établie en prenant en compte toutes les entrées et sorties de trésorerie nécessaires à un organisme d’assurance ou de réassurance pour faire face à ses engagements, et ce jusqu’à leur règlement intégral. La meilleure estimation est l’une des deux composantes de la provision technique prudentielle. La meilleure estimation est calculée sur la base de paramètres affectés de fortes incertitudes. En anglais : best estimate (BE). Voir aussi : coût de portage, provision technique prudentielle.

une sous-estimation : l’action de sous-estimer ; le résultat de cette action.

une surestimation : une estimation excessive.

elle, il est estimatoire : se rapporte à une estimation.

B. une mésestimation : l’action de mésestimer, de sous-estimer ; son résultat.

estime

A. une estime : une évaluation approximative d’une quantité nombrable.

une estime ou estimation : un calcul approximatif de la position d’un navire ou d’un aéronef, de la distance parcourue, etc. par référence à des données plus ou moins sûres.

à l’estime

B. une estime :

  • une appréciation positive à l’égard d’une personne ou d’une chose qui mérite l’admiration, un certain respect d’ordre intellectuel ou moral ;
  • une tendance à lui accorder beaucoup de prix ;
  • un sentiment favorable que l’on attache, témoigne à une personne de valeur (ou considérée comme telle) et à ses qualités ;
  • une opinion avantageuse que l’on attache, témoigne à une chose de valeur (ou considérée comme telle) ;
  • une opinion avantageuse mais limitée que l’on témoigne à quelqu’un ou à quelque chose en raison de ses qualités moyennes, normalement attendues, et généralement appréciées.

une mésestime : un manque d’estime, un mépris pour quelqu’un ou pour quelque chose.

estimé

A. elle est estimée, il est estimé : est déduite ou déduit approximativement de données plus ou moins sûres.

En français, le verbe estimer a plusieurs sens, dont voici les principaux : « déterminer le prix d’une chose », « calculer approximativement », « juger » et « avoir une bonne opinion de quelqu’un ». On trouve parfois le participe passé estimé employé comme nom, ce qui constitue un calque déconseillé de l’anglais estimate.
On peut parler de la valeur estimée d’un objet, mais non de l’estimé d’un objet. On pourra aussi parler d’une estimation des coûts, d’une estimation des prix, d’une estimation des ventes, d’une estimation des réserves, ou encore d’une évaluation, de prévisions, etc. Enfin, au sens d’« état des travaux à effectuer ou des services à fournir contenant une évaluation des prix », on emploiera devis ou devis estimatif plutôt qu’estimé. En savoir plus : Office québécois de la langue française.

B. elle est estimée, il est estimé :

  • suscite l’estime, l’admiration, le respect intellectuel ou moral ;
  • suscite un sentiment favorable, une opinion avantageuse.

estimer

A. estimer :

  • faire une estimation, une estime ;
  • déterminer le prix, la valeur financière qui doit être attribué(e) à telle chose ;
  • évaluer approximativement une quantité nombrable ;
  • déterminer, marquer (par un jugement favorable ou défavorable) la valeur que l’on attribue ou doit attribuer à telle personne ou à telle chose abstraite ;
  • avoir une opinion sur, juger, croire.

s’estimer : se considérer.

sous-estimer : estimer au-dessous de sa valeur, de son importance véritable.

se sous-estimer : se reconnaitre moins de mérites qu’on en a, se croire inférieur à ce que l’on est.

surestimer :

  • déterminer par estimation un ordre de grandeur, une valeur qui excèdent la grandeur réelle, la valeur réelle ;
  • attribuer à un facteur, à une cause, une importance, un poids excessifs ;
  • attribuer (à une personne) des qualités, une valeur, une importance qu’elle n’a pas.

se surestimer : s’accorder trop d’importance, trop de capacités, de qualités.

B. estimer :

  • accorder de l’estime ;
  • apprécier positivement une personne ou une chose qui mérite l’admiration, le respect intellectuel ou moral ;
  • avoir une opinion avantageuse pour telle chose.

s’estimer : avoir une bonne opinion de soi.

mésestimer :

  • avoir une mauvaise opinion d’une personne ou d’un groupe de personnes ;
  • ne pas estimer quelqu’un, le mépriser ;
  • ne pas apprécier quelque chose.

Le nom (un) estimateur est emprunté au latin classique aestimator « celui qui évalue ; appréciateur ».

Le nom (une) estimation est emprunté au latin classique aestimatio, aestimationis « évaluation, estimation ».

Le verbe estimer est une réfection savante, d’après le latin classique aestimare « évaluer, apprécier » du verbe esmer confondu partiellement puis totalement avec aimer.

estivage, estival, estivant, estivation

un estivage (1) :

  • la migration des troupeaux qui, en été, gagnent les pâturages de montagne ;
  • la saison de cette migration ;
  • un séjour d’été.

elle est estivale, il est estival :

  • est d’été, est relative, est relatif à l’été ;
  • est propre à l’été.

elles sont estivales, ils sont estivaux

une estivante, un estivant : une personne qui passe ses vacances d’été dans un lieu de villégiature.

une estivation :

  • une préfloraison ;
  • l’engourdissement dont sont atteints certains animaux pendant les périodes de grandes chaleurs ;
  • pour les poïkilothermes (dont la température suit celle de l’extérieur), en cas de sècheresse ou de température trop élevée, un ralentissement (une quiescence) ou un arrêt temporaire (une diapause) de leur activité.

une estive (1) :

  • un pâturage de haute montagne dans les Pyrénées ;
  • un séjour dans ces pâturages.

estiver (1) :

  • pour un troupeau, séjourner durant l’été dans les pâturages de montagne ;
  • passer l’été dans un lieu de villégiature.

estiver un troupeau : le faire séjourner, durant l’été, dans les pâturages de montagne.

Le nom (un) estivage est emprunté au provençal estivage « transhumance; pacage d’été », dérivé de estivar (estiver).

Le mot estival est emprunté au latin de l’époque impériale aestivālis, de même sens, dérivé du latin classique aestīvus, dérivé de aestās, aestātis (été).

Le nom (une) estive est emprunté au dialecte occitan du Puy-de-Dôme, forme fémine de estieu, estiu « été », du latin [tempus] aestivum « été », de aestivus « d’été », dérivé de aestas (été).

Selon les sens, le verbe estiver (1) est emprunté au latin classique aestivare « passer l’été », dérivé de aestivus (estival), ou est emprunté à l’ancien provençal estivar « transhumer (en parlant de troupeaux) », de même origine.

un estivage (2) : l’action d’estiver des marchandises.

charger en estive (2)

estiver (2) : comprimer des marchandises dans la cale d’un bateau.

Le verbe estiver (2) est emprunté à l’italien stivare « disposer des marchandises dans la cale d’un navire », du latin classique stipare « entasser, comprimer ».

estivaux

des estivaux :

  • des chaussures légères à tige en peau souple ou en drap portées par les deux sexes au Moyen Âge, principalement aux 14ème et 15ème siècles ;
  • de grosses bottes utilisées par les pêcheurs provençaux pour marcher dans les eaux peu profondes.

Ce nom est emprunté au cas régime pluriel de l’ancien français estival dérivé de l’ancien français estive « jambe » issu du latin stipes, stipitis « tronc, poteau, bâton ».

estive, estiver

estive, estiver : voir estival (ci-dessus).

estoc, estocade, estocader

  1. une épée.
  2. un tronc, une souche.

1. un estoc (1) :

  • une épée longue et acérée ;
  • la pointe d’une épée.

avoir de l’estoc : montrer de l’esprit, de la sagacité.

un étoc (1) ou estoc : un rocher visible seulement à marée basse.

une estocade : un coup porté avec la pointe d’une épée, par opposition au coup d’estramaçon, porté avec le tranchant.

estocader : porter des estocades.

estoquer :

  • frapper d’estoc ;
  • frapper un taureau mortellement d’un coup d’épée.

Le nom (un) estoc (1) est probablement un déverbal de estochier, estoquer, ou est emprunté au provençal estoc.

Le nom (une) estocade est emprunté à l’italien stoccata, dérivé de stocco « épée », emprunté au français estoc (1).

Selon les sens, le verbe estoquer vient du moyen néerlandais stoken « piquer, pousser », ou est emprunté à l’espagnol estoquear, de même sens, lui-même pris au moyen français estoquer.

2. un estoc (2) : un tronc d’arbre.

couper un arbre à blanc estoc : le couper à fleur de terre jusqu’à la souche.

couper une forêt, faire une coupe à blanc estoc : en couper tout le bois, sans y laisser de baliveaux.

On a lu aussi un étoc (2), une coupe à blanc étoc.

un estoc : la souche, l’origine d’une famille.

une personne de bon estoc : de bon lignage.

une transmission par double estoc : du côté paternel et maternel.

Le nom (un) estoc (2) vient de l’ancien bas francique stok « souche, tronc d’arbre ».

Le nom (un) étau (= deux pièces de bois ou de métal que l’on peut rapprocher pour enserrer un objet à façonner) vient également de l’ancien bas francique stok « souche, tronc d’arbre ».

estofinade

une estofinade : un mets à base de morue séchée, de pommes de terre, d’œufs durs et d’huile de noix.

voir le Dictionnaire des régionalismes de France.

Ce nom est une adaptation du rouergois estofinado, lui même dérivé de estofi « cabillaud séché ».

estogom, estom, estome

un estogom ou estom, estome : en argot, un estomac.

Cette formation argotique est une apocope d’estomac, probablement selon un procédé analogue au javanais pour estogom.

estomac, estomaquant, estomaqué, estomaquer

un estomac :

  • le segment dilaté du tube digestif communiquant en haut avec l’œsophage par le cardia et en bas avec le duodénum par le pylore ;
  • pour les insectes, la vésicule chylifique.

rester sur l’estomac :

  • ne pas être digéré, être digéré difficilement ;
  • ne pas être supporté avec patience, avec résignation.

avoir de l’estomac : avoir du courage, de l’aplomb.

c’est estomaquant : cela frappe d’étonnement, cela coupe le souffle.

être estomaqué : être frappé d’étonnement, avoir le souffle coupé.

estomaquer :

  • frapper à l’estomac ;
  • frapper d’étonnement, couper le souffle.

gastr(o)- est tiré du grec γ α σ τ η ́ ρ « ventre, estomac ».

Le nom (un) estomac est emprunté au latin classique stomachus (du grec σ τ ο ́ μ α χ ο ς) « œsophage, estomac ; gout ; humeur, irritation ».

Le verbe estomaquer, dérivé d’estomac, peut être comparé au latin classique stomachari « s’irriter, se formaliser de quelque chose ».

Les mots stomacal et stomachique sont tirés du latin stomachus « œsophage, estomac ».

estompage, estompe, estompé, estompement, estomper

un estompage : l’action d’estomper ; le résultat de cette action.

une estompe :

  • un morceau de peau ou de papier roulé en cylindre et terminé en pointe qui sert à étendre le crayon ou le pastel sur un dessin pour l’estomper ;
  • un dessin exécuté à l’estompe ;
  • une houppette servant à étendre les fards ; un maquillage ainsi obtenu ;
  • une ombre légère.

elle est estompée, il est estompé :

  • est exécuté(e) au moyen d’une des techniques de l’estompage ;
  • présente un effet d’ombres et de dégradés obtenu par estompage ;
  • manque de force dans l’expression ;
  • est floue, indistincte, voilée d’une ombre légère ; est flou, indistinct, voilé d’une ombre légère ;
  • est atténué(e), adouci(e).

On a lu un estompement.

estomper :

  • rendre moins intense la valeur d’un trait ou d’une masse colorée en étendant le crayon ou le pastel au moyen de techniques diverses ;
  • exprimer de façon atténuée ;
  • rendre flou, indistinct ;
  • voiler d’une ombre légère ;
  • rendre imprécis ;
  • atténuer.

s’estomper :

  • devenir indistinct, se fondre dans ;
  • devenir imprécis.

Le nom (une) estompe est probablement emprunté au néerlandais stomp « bout, chicot », qui aurait été employé par des peintres néerlandais travaillant en France.

Estonie, estonien

elle est estonienne ou este, il est estonien ou este : est de l’Estonie.

l’Estonie (nom féminin) ou la République d’Estonie ; nom des habitants : Estonienne, Estonien.

capitale : Tallinn ; nom des habitants : Tallinoise, Tallinnois.

l’estonien : une langue.

On a lu aussi : Esthonie, esthonien.

estoppel

un estoppel : le principe juridique d’origine anglaise (de common law) selon lequel une partie ne saurait se prévaloir de prétentions contradictoires au détriment de ses adversaires.

estoquer

estoquer :

  • frapper d’estoc ;
  • frapper un taureau mortellement d’un coup d’épée.

estouffade

une estouffade ou étouffade :

  • la manière de faire cuire très lentement et dans leur vapeur certaines viandes ;
  • un plat ainsi préparé.

à l’étouffée, à l’étuvée.

Le nom (une) estouffade est emprunté à l’italien stuf(f)ata, du participe passé de stufare « cuire à l’étuvée », dérivé de stufa « fourneau », du latin vulgaire extūfa, déverbal de extūfare, formé à partir de ex et du grec τ υ ́ φ ε ι ν « fumer ».

estourbi, estourbir

elle est estourbie, il est estourbi : est assommé(e), tué(e).

estourbir : assommer, tuer à coups de poing ou avec un objet contondant.

j’estourbis, tu estourbis, il estourbit, nous estourbissons, vous estourbissez, ils estourbissent ;
j’estourbissais ; j’estourbis ; j’estourbirai ; j’estourbirais ;
j’ai estourbi ; j’avais estourbi ; j’eus estourbi ; j’aurai estourbi ; j’aurais estourbi ;
que j’estourbisse, que tu estourbisses, qu’il estourbisse, que nous estourbissions, que vous estourbissiez, qu’ils estourbissent ;
que j’estourbisse, qu’il estourbît, que nous estourbissions ; que j’aie estourbi ; que j’eusse estourbi ;
estourbis, estourbissons, estourbissez ; aie estourbi, ayons estourbi, ayez estourbi ;
(en) estourbissant.

s’estourbir :

  • mourir ;
  • disparaitre.

je m’estourbis, tu t’estourbis, il s’estourbit, nous nous estourbissons, vous vous estourbissez, ils s’estourbissent ;
je m’estourbissais ; je m’estourbis ; je m’estourbirai ; je m’estourbirais ;
je me suis estourbi(e) ; je m’étais estourbi(e) ; je me fus estourbi(e) ; je me serai estourbi(e) ; je me serais estourbi(e) ;
que je m’estourbisse, que tu t’estourbisses, qu’il s’estourbisse, que nous nous estourbissions, que vous vous estourbissiez, qu’ils s’estourbissent ;
que je m’estourbisse, qu’il s’estourbît, que nous nous estourbissions ; que je me sois estourbi(e) ; que je me fusse estourbi(e) ;
estourbis-toi, estourbissons-nous, estourbissez-vous ; sois estourbi(e), soyons estourbies, soyons estourbis, soyez estourbi(e)(es)(s) ;
(en) s’estourbissant.

Le verbe argotique estourbir est dérivé de la forme alémanique du participe passé de l’allemand sterben « mourir ».

estr-

estr- ou œstr- indiquent un rapport avec l’œstrus.

un estradiol ou œstradiol : l’hormone stéroïde dont le cycle A est phénolique, principal œstrogène de la femme jeune sécrétée par la thèque interne des follicules ovariens, par le placenta, et même par les testicules chez l’homme, et les corticosurrénales dans les deux sexes.
un éthinyl-œstradiol : un œstrogène de synthèse de référence en gynécologie.

elle est œstrale, il est œstral : est relative, est relatif à l’œstrus ; elles sont œstrales, ils sont œstraux
le cycle œstral : l’ensemble des phénomènes cycliques qui rythment la vie sexuelle de la femme et de la femelle du mammifère.

un estriol ou œstriol : une hormone stéroïde dont la formule diffère de celle de l’œstradiol par un hydroxyle supplémentaire porté par le C16 en position alpha, principal œstrogène de la grossesse.
un succinate d’œstriol : un œstrogène naturel, à faible effet hormonal, prescrit pour traiter l’atrophie vaginale de la ménopause.
une œstriolamnie : la concentration d’œstriol dans le liquide amniotique.
une œstriolurie : la concentration d’œstriol dans l’urine.
un épiœstriol: une substance dérivée des hormones œstrogènes éliminée dans les urines essentiellement chez la femme enceinte, et possédant des propriétés œstrogéniques.

un estrogène ou œstrogène :

  • une hormone œstrogène, c’est-à-dire provoquant l’œstrus chez les femelles des mammifères.une hormone stéroïde sexuelle ;
  • un dérivé synthétique (œstrogène de synthèse) ayant une activité similaire correspondant à un stéroïde sexuel à 18 atomes de carbone possédant un hydroxyle en position 3.

une hormone estrogène ou œstrogène : une hormone stéroïde sexuelle telle que l’œstradiol, l’œstrone et l’œstriol qui provoque l’œstrus.
elle, il est estrogénique ou œstrogénique : est relative, est relatif à une hormone œstrogène, aux œstrogènes.
une substance œstrogénomimétique : qui produit des effets caractéristiques des œstrogènes sans en avoir la structure chimique.
une estrogénothérapie ou œstrogénothérapie : un traitement par les œstrogènes, par exemple pour la prévention des carences hormonales survenant après la ménopause ou l’induction de cycles artificiels ou la contraception postcoïtale.
un anti-œstrogène : un médicament de synthèse occupant, avec des effets œstrogéniques très limités, les récepteurs cellulaires aux œstrogènes des cellules cibles, exerçant donc un effet d’antagonisme compétitif au niveau des récepteurs.
une hyperœstrogénie : une quantité excessive d’œstrogènes dans l’organisme féminin.
une hypoœstrogénie : une insuffisance de la production d’œstrogènes par les ovaires.
une hyperœstrogénie
un myco-œstrogène : une substance naturelle contenue dans des levures dont l’absorption peut entraîner des effets œstrogéniques.
un phytooestrogène : une substance naturelle présente dans les plantes, se comportant comme un xéno-oestrogène, capable de développer des effets œstrogénomimétiques.
un xéno-œstrogène ou xénoestrogène : une substance naturelle ou synthétique, étrangère à l’Homme, dont l’absorption peut entraîner des effets œstrogéniques.

un diénestrol : un œstrogène de synthèse non stéroïdien, administré par os, par voie sous-cutanée ou intramusculaire, dans les troubles de la ménopause.
un fosfestrol tétrasodique : un œstrogène de synthèse autrefois prescrit dans le traitement des cancers de la prostate.
un hexœstrol
un moxestrol : un œstrogène de synthèse actif par voie orale, dont le métabolisme est très différent de celui des œstrogènes naturels.
un quinestrol : un œstrogène de synthèse entrant dans la composition de certaines pilules contraceptives.

une estrone ou œstrone : le principal œstrogène naturel de la femme après la ménopause, sécrété par l’ovaire et produit par l’aromatisation de la testostérone dans les tissus adipeux ; l’œstrogène ovarien déclenchant l’œstrus, la phase du cycle œstral correspondant à l’ovulation et pendant laquelle la fécondation est possible.
une œstrone sulfokinase : l’enzyme catalysant la sulfatation de l’œstrone en œstrone sulfate.

un produit œstroprogestatif : qui contient à la fois un œstrogène et un progestatif, par exemple la pilule contraceptive.

un œstrus : chez les mammifères, la période où la femelle est fécondable, correspondant à la période de rut et pendant laquelle se fait l’ovulation ; la phase du cycle œstral correspondant à l’ovulation et pendant laquelle la fécondation est possible.
un méta-œstrus : la période postovulatoire, prégestationnelle dans le cycle ovulaire des rongeurs.

Le nom un œstrus vient du mot latin oestrus signifiant « délire prophétique » lui-même du grec ο ι ̃ σ τ ρ ο ς « taon ».

estrade, estradier

1. battre l’estrade : reconnaitre une région, courir les chemins.

un batteur d’estrade :

  • un éclaireur d’une troupe ;
  • un coureur d’aventures.

Le nom (une) estrade (1) est emprunté à l’italien strada « route, rue », du bas latin strata, du participe passé du latin classique sternere « paver » (via strata « chemin pavé »). Estrade a remplacé l’ancien moyen français estree.

2. une estrade :

  • un plancher surélevé dans une pièce ;
  • une plate-forme (généralement en menuiserie) élevée dans un édifice ou en plein air, sur laquelle prennent place des personnages importants ou sur laquelle se déroule un spectacle, une cérémonie, un acte solennel de la vie sociale.

une estradière, un estradier : une oratrice, un orateur de réunions politiques, volubile et sans scrupules.

Le nom (une) estrade (2) est emprunté à l’espagnol estrado, d’abord « salle de réception ou de réunion » puis « partie surélevée d’une salle, servant à recevoir des visites », du latin classique stratum « pavage, assise, couverture de lit ; lit », du participe passé de sternere « étendre sur le sol (en particulier une étoffe) ».

estradiol

un estradiol ou œstradiol : voir estr, œstr (ci-dessus).

estradiot

un estradiot ou stradiot, stradiote : un soldat de cavalerie légère, originaire de Grèce ou d’Albanie, recruté surtout comme éclaireur dans les armées européennes du 15ème et du 16ème siècles.

Le nom (un) estradiot ou stradiot est emprunté à l’italien stradiotto « soldat à cheval au service de Venise et originaire de la Morée, de l’Albanie ou de la Dalmatie », lui-même emprunté, probablement avec influence de strada « route, chemin », au grec σ τ ρ α τ ι ω ́ τ η ς « soldat », dérivé de σ τ ρ α τ ι ́ α « armée ».

estragon

un estragon : une plante herbacée utilisée en gastronomie.

Le nom (un) estragon est emprunté, par l’intermédiaire du latin médiéval tarcon, altarcon, du latin botanique tarchon, du grec médiéval τ α ρ χ ο ́ ν, à l’arabe tarh̬ūn et celui-ci probablement au grec classique δ ρ α κ ο ́ ν τ ι ο ν « serpentaire ».

estramaçon

un estramaçon : une longue et lourde épée, soit à un seul tranchant, soit à deux tranchants, l’un plus court que l’autre, et à garde en corbeille à jour protégeant la main.

un coup d’estramaçon : un coup porté avec le tranchant de l’épée, par opposition à estocade, coup porté avec la pointe.

Le nom (un) estramaçon est emprunté à l’italien stramazzone, dérivé de stramazzare, dérivé de mazza « masse d’armes » (masse « maillet ») à l’aide du préfixe stra– (du latin extra).

estrambord

un estrambord : une expansion, un débordement du caractère.

Le nom (un) estrambord est emprunté à l’occitan estrambord, de même sens, probablement croisement d’un représentant du latin classique strabus, en bas latin strambus « qui louche », avec trasport (en français : transport).

estran

un estran : la zone du littoral entre la marée la plus haute et la plus basse ;

un estran ou une zone de balancement des marées : l’espace alternativement couvert et découvert par la marée, en savoir plus : Géoconfluences.

Le nom (un) estran est d’origine germanique.

estrangéla, estrangélâ, estranghélo, estranguéla, estranguélo

l’estranghélo ou estranguélo, estrangéla, estrangélâ, estranguéla : un type ancien de l’écriture syriaque.

un caractère estranghélo, un alphabet estrangélâ

Ce nom est emprunté au mot syriaque désignant cette écriture et à l’origine duquel se trouve probablement un emprunt au grec « rond, courbé, arrondi » plutôt qu’une formation proprement syriaque ou arabe.

estrapade, estrapader

1. une estrapade :

  • le supplice originellement en usage dans l’armée et la marine qui consistait à hisser un patient à un mât ou à une potence, les membres liés derrière le dos, et à le laisser retomber plusieurs fois près du sol ou dans la mer ;
  • la potence servant à donner l’estrapade ;
  • en gymnastique : le tour consistant à se suspendre par les mains à une corde et à passer le corps entre les deux bras écartés ;
  • un saut ou un écart par lesquels un cheval cherche à désarçonner son cavalier.

estrapader : faire subir le supplice de l’estrapade.

2. en horlogerie :

une estrapade : un outil rotatif à main utilisé pour mettre en place les ressorts dans les barillets de montres et de pendules.

estrapader : monter le grand ressort d’un mécanisme d’horlogerie à l’aide d’une estrapade.

Le nom (une) estrapade est probablement emprunté à l’italien strappata, du participe passé de strappare « arracher » probablement issu du gothique strappan « lier solidement » à comparer avec l’allemand straffen « tendre ».

estrapasser

estrapasser : fatiguer, excéder un cheval, en lui faisant faire un trop long manège.

Le verbe estrapasser est emprunté à l’italien strapazzare « maltraiter », probablement formé, à l’aide du préfixe stra– (du latin extra), sur le latin pati « souffrir », soit à partir de l’indicatif présent patior, soit à partir de patium « souffrance ».

estrasse, s’estrasser

une estrasse :

  • un tissu déchiré, une pièce d’étoffe en mauvais état ;
  • un vieux vêtement plus ou moins déchiré ;
  • un individu méprisable.

s’estrasser (de rire) : rire abondamment, sans pouvoir se retenir.

voir le Dictionnaire des régionalismes de France.

estrildidé

les estrildidés : de petits passereaux des régions chaudes.

estriol, œstriolamnie, œstriolurie, estrogène, estrogénique, œstrogénomimétique, estrogénothérapie, -estrol, estrone

estriol, œstriolamnie, œstriolurie, estrogène, estrogénique, œstrogénomimétique, estrogénothérapie, -estrol, estrone : voir estr- ou œstr- (ci-dessus).

estrope

une estrope :

  • l’œil épissé enserrant une poulie et servant à la fixer ;
  • l’anneau de cordage retenant un aviron à un tolet ;
  • le filin auquel est attaché un hameçon et qui est attaché à une ligne de pêche par une épissure.

estroper :

  • faire une estrope ;
  • garnir d’une estrope.

estroper une poulie, une cosse

estroper une bouteille : en boire le contenu.

Le nom (une) estrope est issu comme l’italien stroppo, le provençal estrop, le catalan estrop, le portugais estropo, le néerlandais strop, le bas allemand Strüppe et l’anglais strop, du latin struppus, stroppus « lien d’aviron, courroie, bandelette » à rattacher au grec σ τ ρ ο ́ φ ο ς « cordon, courroie, bandelette ».

estropiat, estropié, estropier

une estropiate, un estropiat : une personne estropiée, impotente ou qui feint de l’être pour mendier.

une personne estropiée, un animal estropié : qui a perdu l’usage normal d’un ou plusieurs membres (de nos jours, généralement en parlant des membres inférieurs).

une œuvre estropiée, un objet estropié : qui est altéré(e), déformé(e).

une estropiée, un estropié : une personne qui a perdu l’usage normal d’un membre ou plusieurs, généralement des membres inférieurs.

estropier :

  • priver (quelqu’un) de l’usage normal d’un, de plusieurs de ses membres en le blessant ou en le mutilant ;
  • abimer, endommager ;
  • altérer le sens d’une œuvre, gâter la beauté ;
  • déformer (en prononçant ou écrivant).

s’estropier : se blesser de telle manière qu’on est privé de l’usage normal d’un, de plusieurs de ses membres.

On a lu un estropiement (d’un nom) et une estropiaison.

Le nom (un) estropiat est emprunté à l’italien stroppiato « estropié », du participe passé de stroppiare (estropier).

Le verbe estropier est emprunté à l’italien stroppiare « priver de l’usage d’un membre », forme populaire issue par métathèse de storpiare, probablement issu du latin vulgaire exturpiare qui, comme disturpiare, serait dérivé de turpis « laid, difforme ».

Le mot manchot (= qui est privé d’une main, d’un bras, ou des deux ; qui est maladroit) est dérivé de l’ancien français manc « estropié » du latin mancus (à comparer avec manquer), d’où un manchot (= un oiseau dont les ailes sont transformées en nageoire).

estuaire, estuarien

un estuaire :

  • une échancrure du littoral qui n’est recouverte d’eau qu’à marée haute ;
  • l’aval d’un fleuve, la large embouchure, où la marée et les courants se font sentir.

elle est estuarienne, il est estuarien : est relative, est relatif à un estuaire.

une réestuarisation : une restauration de l’embouchure d’un fleuve consistant le plus souvent à réaménager ou à supprimer les ouvrages, notamment d’endiguement, qui réduisent les échanges d’eau entre un fleuve et la mer.

Estuaire est en effet emprunté du latin aestuarium, un dérivé de aestus, « grande chaleur, ardeur, feu », puis « agitation de la mer, bouillonnement des flots », et enfin « bouillonnement des passions ». Et de fait la rencontre des eaux du fleuve et de celles de la mer les fait bouillonner comme si elles étaient placées sur un grand feu (rappelons d’ailleurs que bouillonner est dérivé de bouillir). Ainsi donc, étymologiquement, notre estuaire, qui a un doublet populaire, étier, « chenal qui, à marée haute, fait communiquer un marais côtier avec la mer », et dont est dérivé le nom étiage, n’est pas à placer sous le signe de l’eau, mais sous celui du feu. En savoir plus : Académie française.

Le nom (un) estuaire est emprunté au latin classique aestuarium, voir : étier.

Le nom (un) étier (= un canal faisant communiquer un marais littoral avec la mer à marée haute vient d’une forme dialectale des côtes de l’Ouest de l’embouchure de la Loire à la Gascogne, à comparer avec le toponyme Létier et l’ancien gascon esteir « ruisseau », du latin classique aestuarium « endroit inondé par la mer à marée montante, lagune ».

Le nom (un) liman (= une lagune due à la fermeture partielle d’un estuaire par un poulier) vient d’un mot russe signifiant « estuaire », lui-même emprunté au grec médiéval λ ι μ ε ́ ν ι(ο ν), λ ι μ ε ́ ν α ς du grec classique λ ι μ η ́ ν « port ».

estudiantin

elle est estudiantine, il est estudiantin :

  • est caractéristique des étudiants ;
  • est composé(e) d’étudiants ;
  • est réalisé(e) par des étudiants ou leur est destiné(e).

Le mot estudiantin, généralement remplacé par étudiant mais utilisé en Belgique, est peut-être formé sur le modèle de l’espagnol estudiantino, dérivé de estudiante « étudiant ».

esturgeon

un esturgeon : un poisson de mer qui remonte les fleuves au printemps.

un esturgeon jaune : Office québécois de la langue française.

un esturgeon noir : Office québécois de la langue française.

Le nom (un) esturgeon vient de l’ancien bas francique sturjo, de même sens.

EsSwatini, Eswatinien

l’Eswatini (nom masculin) ou le Royaume d’Eswatini ; nom des habitants : Eswatinienne, Eswatinien ou Swatinienne, Swatinien.

capitale : Mbabané ; nom des habitants : Mbabanaise, Mbabanais.

Lobamba ; nom des habitants : Lobambaise, Lobambais.

On trouve aussi les variantes « le Swaziland » et « le Royaume du Swaziland », le pays des Swazis.

Mbabané est la capitale administrative et judiciaire ; Lobamba est la capitale législative.

Le nom de l’Eswatini : Le mot swazi vient du nom du roi Mswati Ier, un roi du Swaziland. Eswatini signifiant « le pays des Swazi » en langue swati, Swaziland était un nom hybride entre l’anglais et la langue nationale, employé jusqu’en 2018. En savoir plus : Wikipédia.