Dissertation 1

Figure 1 : Gravure de l’édition originale de la Lettre sur les aveugles de Diderot
Figure 2 : Gravure de l’édition originale de la Dioptrique de Descartes

« C’est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher.  » René Descartes

Méthode de la Dissertation

1er ou 2nd sujet du BAC :   (4 heures de travail)

Le sujet est une phrase, souvent une question qui concerne un des grands thèmes du programme (la culture, la vérité, la liberté). Dans le sujet les notions ne sont pas forcement citées. Souvent, le sujet concerne plusieurs thèmes. (Ex : Faut-il être savant pour être juste?) Il faut lire plusieurs fois le sujet et s’interroger sur sa formulation : La forme de l’intitulé et le sens de chaque mot sont importants. On s’interroge même sur les mots-outils. Il faut s’empêcher de répondre. Il faut monter que la question telle qu’elle est formulée pose problème.

INTRO :

-Analyse du sujet

-Présupposé (s)  du sujet (sous-entendu)

-Difficulté du sujet

-Problématique

-Annoncer son plan

(Doit être longue et soignée : Première impression) => 1H

Conseil : Rédiger l’intro entièrement au brouillon

DEVELOPPEMENT :

-Ne pas faire thèse/anti-thèse

Il faut un plan dialectique, qui surmonte les difficultés, qui montrent les limites d’une thèse sans les contredire.

-Il faut progresser vers la résolution du problème.

I / Une idée                                                  II / Une idée

a)      Argument                                                 b) Argument

-L’exemple, la référence,

la citation : Expliquer

 

Il n’y a pas d’opinion en Philo, il faut s’interroger sur les idées que nous possédons.

CONCLUSION :

-Ne pas résumer

-Ne pas mettre des éléments nouveaux

-Pas de citation en guise de mot de la fin

-Ni de jugement de type apocalyptique

-Pas de jugement de valeur sur le sujet

On fait le point, on montre que le point est résolu donc pas d’ouverture. Si on n’a pas trouvé la solution, on explique les dificultés qui subsistent.

Analyse d’un sujet

Peut-on dire que philosopher est une activité inutile ?

 

On s’empêche de répondre.

– On analyse chaque terme (même les mots-outils, les articles, les formes verbales)

– On cherche les présupposés du sujet (ex. la simple possibilité d’affirmer une définition du verbe philosopher, ce n’est pas une nécessité, ni une contrainte, ni une obligation)

-On montre en quoi la formulation pose problème, il y a une contradiction dans le sujet qui empêche la réponse (activité contredit inutilité ; être actif, être acteur suppose un but, un sujet). Il faut donc définir le verbe philosopher relativement à cette contradiction.

-Plan possible en deux parties : le sens commun (opinion) puis le sens philosophique. On veut démontrer que philosopher est bien une activité inutile dans le sens où l’action n’a pas d’autre but extérieur à elle même. Il s’agit de philosopher pour philosopher c’est-à-dire pour rechercher la vérité sans autre intérêt que cette recherche active.

Exemple d’intro rédigée :

1 / Pour le sens commun, philosopher est bien une activité inutile car l’opinion ne comprend pas que l’on puisse perdre son temps à penser sans avoir un but pratique sans même gagner ni argent ni gloire. (…)

2 / Dans un dialogue de Platon le personnage Calliclès reproche à Socrate de philosopher c’est-à-dire de se livrer à une activité inutile tout juste bonne pour la jeunesse. On sait pas ailleurs que Socrate sera condamné à mort pour avoir perdu son temps et avoir détourné les Athéniens des activités plus sérieuses auxquelles ils devaient de consacrer. (…)

(…) Dire que philosopher est un activité, mais une activité inutile, comporte un paradoxe dans la mesure où on suppose une action, un acteur qui se livre à une occupation spécifique. Si inutile veut dire qui ne sert à rien on peut alors se demander si cet adjectif qualifie la recherche de la sagesse. En effet philosopher, c’est rechercher la vérité par sa seule raison, penser par soi-même. Il n’est donc pas sûr que cet effort ait un but extérieur à lui-même. Le problème est de définir ce qu’est philosopher en temps qu’activité.

Nous verrons dans un premier temps quel est le sens pour l’opinion de l’inutilité de philosopher puis dans un second temps nous essayerons de comprendre la véritable définition de philosopher en temps qu’activité désintéressée, inutile, au sens où elle n’a pas de but étranger à elle-même.

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