La théorie de la psychanalyse infantile de Freud

PHILOSOPHIE : La théorie de la psychanalyse infantile de Freud

illustré le mythe d’œdipe

I) Définition de la psychanalyse

Le fondateur de la psychanalyse est le médecin neurologiste, l’autrichien Sigmund Freud. Selon Freud, toute personne ayant déjà fait leur propre psychanalyse peut à son tour la pratiquer sur des patients. Il naquit le 6 mai 1856 à Freiberg, en Moravie. Brillant élève durant ses années scolaires de collège et de lycée, il hésite entre la philosophie, le droit et la médecine pour continuer ses études, il choisira la dernière et deviendra docteur en médecine en 1881.

Définition de la psychanalyse : vient du grec psukhê qui signifie âme et analusis qui vient de analusein qui signifie résoudre.

Le mot psychanalyse a trois définitions :

  • Procédé d’investigation des processus psychique, qui visent à remonter jusqu’à leur racine inconsciente.

  • Méthode de traitement des troubles psychique fondé sur le procédé d’investigation qui vient d’être définie

  • Ensemble des théories psychologique construite à partir de cette méthode et de la pratique thérapeutique qu’elle implique.

II. L’histoire du mythe d’œdipe

L’action se passe principalement à Thèbes, à Corinthe et un petit peu à Delphes.

Laïos et Jocaste, roi et reine de Thèbes, attendaient un enfant. Selon les Grecs, le destin d’une personne est déjà écrit et certaines personnes, les oracles, peuvent le lire. Le roi partit demander à la Pythie, l’oracle de Delphes, l’avenir de son fils. Mais sa réponse fut terrible : « Si cet enfant est un garçon, il tuera son père et épousera sa mère.»

Lorsque l’enfant naquit et que ses parents virent que c’était un garçon, Laïos décida d’échapper à son funeste destin en attachant les pieds de son fils et en ordonnant à un esclave d’aller l’abandonner aux bêtes sauvages sur le mont Cithéron, montagne proche de Thèbes. L’esclave obéit et laissa le nourrisson. Un berger qui passait près de l’enfant l’entendit pleurer. Il décida de l’apporter à son roi, Polybes, le roi de Corinthe. Celui-ci accepte de garder l’enfant car sa femme Périboea désespérait de ne pas avoir d’héritier. Le roi et la reine de Corinthe élevèrent alors cet enfant comme leur propre fils qu’ils nommèrent OEdipe ce qui signifie en grec « celui qui a les pieds enflés ».

Quelques années passèrent, puis un jour, lors d’une dispute un habitant de Corinthe traita OEdipe d’enfant trouvé. Profondément blessé par cette insulte, il alla demander la vérité à l’oracle de Delphes. Il apprend donc la terrible malédiction dont il est victime suite à l’entretien avec la Pythie. OEdipe décida de s’écarter le plus possible de Polybes et Périboea dont il pensait être le fils. Alors qu’il errait sans but précis, il croisa un vieillard sur un char qui lui ordonna impétueusement de s’écarter de son chemin. Mais OEdipe qui a le sang vif le tue. Il accomplit ainsi sans le vouloir la première partie de la prophétie.

Il arriva alors à la ville de Thèbes qui était assiégé par le Sphinx, un lion ailé avec un tête de femme. La créature bloquait l’entrée de la ville et soumettait une énigme à tous ceux qu’elle voyait. Mais si quelqu’un ne répondait pas ou donnait une mauvaise réponse à cette énigme, il était dévoré. Le Sphinx posa le problème à Oedipe: « Quel animal marche le matin sur quatre pattes, le midi sur deux pattes et le soir sur trois pattes ? ».Il répondit sans hésitation que c’était l’homme qui au matin de sa vie marchait sur quatre pattes, au midi sur deux pattes et au soir de sa vie marchait sur trois pattes car il s’aidait le plus souvent d’une canne. Le Sphinx, vexé, se suicida. Les Thébains, pour remercier OEdipe, lui accordèrent le trône ainsi que la main de Jocaste qui depuis le meurtre de Laïos, son mari, était veuve. Ainsi, la prophétie de l’oracle était complètement accomplie. Oedipe avait tué son père et épousé sa mère. Plusieurs années passèrent et le nouveau et la reine eurent quatre enfants, deux fils, Eteocle et Polynice et deux filles, Ismène et Antigone. Les dieux voulurent punir l’actuel roi de Thèbes pour le meurtre de Laïos et la mort du Sphinx. Une épidémie de peste ravagea soudain le pays. OEdipe décida d’envoyer son oncle Créon à Delphes demander à la Pythie quant à la raison de cette épidémie de peste. Créon revint vers OEdipe pour lui rapporter les paroles de la Pythie qui disait que la peste ne s’arrêtera pas tant que le meurtrier de Laïos ne sera pas puni. Le roi prononça alors une sentence terrible pour l’assassin de l’ancien roi. Il consulta le devin Tirésias pour connaître le nom du coupable mais celui-ci ne voulait pas lui révéler la vérité sur le sujet. Tant bien que mal, il conseilla à OEdipe de consulter ses serviteurs. Il apprit ainsi qu’un de ses serviteurs avait été présent lors du meurtre de Laïos et c’est ce même serviteur qui, sous les ordres de l’ancien roi, avait laissé le bébé sur le mont Cithéron. Toute la vérité fut dévoilée sur OEdipe et sa malédiction, Jocaste, ayant appris la nouvelle, se suicida de désespoir. Lorsqu’œdipe se rendit compte du décès de sa femme, mais aussi de sa mère, et que leurs enfants étaient maudits, il se creva les yeux avec les broches de de Jocaste et renonça au trône. Il partit alors sur les routes, la main sur l’épaule de sa fille Antigone, pour chercher un pardon. Il parvint à aller jusqu’en Attique, région dont la ville principale est Athènes, puis Thésée le purifie de son crime enfin le roi déchu meurt à Colonne, ville dans la périphérie d’Athènes.

III. Le complexe d’Oedipe

Freud a très tôt posé la théorie du complexe d’Œdipe : attirance, chez l’enfant, pour le parent de l’autre sexe et hostilité pour le parent du même sexe. C’est une idée qui lui est venue lors d’une auto-analyse. Au départ, il donna pour nom à ce principe « complexe nucléaire » ou « complexe maternel ». Ce n’est qu’en 1910, dans son texte intitulé Contribution à la psychologie de la vie amoureuse qu’apparaît le terme « complexe d’Œdipe ».

 » Le roi Œdipe, qui a tué son père, Laïos, et épousé sa mère, Jocaste n’est que l’accomplissement du désir de notre enfance  » explique Freud dans L’Interprétation des rêves. Le fait que ce désir puisse être réalisé nous fait horreur. C’est pourquoi l’homme a choisi de refouler ce désir inconscient :  » chaque auditeur fut, un jour, en germe, en imagination, un œdipe et s’épouvante devant la réalisation de son rêve transposé dans la réalité » .

Freud est devenu incontournable dès qu’on parle psy, car ce qu’il est resté de lui c’est le complexe d’œdipe qui a fait scandale dans les années 1900 a travers lequel il avait l’air de prétendre que les enfants, à peine sortis du ventre de leur mère, avaient déjà une sexualité qu’il a lui-même a qualifiée de « perverse ». Avec le complexe d’œdipe il va un peu plus loin, en prétendant que les enfants veulent coucher avec le parent du sexe opposé et souhaitent la mort du parent de même sexe. Freud savait que ces propos seraient critiqués par le public : il fut accusé de corrompre l’innocence de l’enfance. (Actuellement on l’aurait probablement accusé d’encourager la pédophilie? Chose quasi faite d’ailleurs, puisque certains pédophiles se basent sur Freud pour prétendre « aider les enfants à réaliser leurs désirs? ce sont les enfants les réels pervers, puisque Freud l’a dit ! »)

Si une petite fille se met le rouge à lèvre de maman, prend son sac à main, met ses haut talons pointure 38 et demande à papa si elle lui plaît? on aura plutôt tendance à en rire gentiment de nos jours. Les idées de la psychanalyse freudienne ont déjà fait un tel chemin qu’on ne gronde plus nos enfants pour ça. Ce qui avant choquait, fait actuellement sourire.

Mais il y a quelques détails qui échappent encore de nos jours: d’une part, ce complexe est en général inconscient, c’est à dire que l’enfant n’en a jamais rien su ou l’a complètement oublié (refoulé); d’autre part, ce complexe est surtout à prendre au second degré. Il ne s’agit pas simplement, comme on le pense couramment de l’amour pour l’un des parents et la haine envers l’autre. Les conséquences du mythe œdipien sont fondamentales pour l’avenir de l’enfant. Il s’agit d’un enfant, garçon ou fille, qui est confronté à une situation qui l’oblige à remettre en question la relation qu’il avait avec sa mère. Le père est celui qui perturbe la relation privilégiée que l’enfant entretenait avec sa mère. Et ce, d’autant plus si celle-ci se montre très protectrice et accorde « le maximum d’attention » à son enfant. Le « père » passe toujours au second plan, qu’il le veuille ou non. Si la relation mère enfant est trop fusionnelle et que l’enfant ignore l’existence de son père, il peut alors y avoir des conséquences dramatiques sur la construction de sa personnalité car il risque de ne voir rien d’autre que la relation qu’il entretient avec sa mère.

Le rôle de « père » est joué par celui qui impose sa présence physique ou bien en passant par la mère qui parle de lui (ce rôle peut donc même être joué par un père absent physiquement, ou bien joué par un substitut, même par une femme), et arrive à ce que l’enfant s’aperçoive de la présence d’autrui. A partir de là, c’est l’imaginaire de l’enfant qui se met en route: il ne va pas regarder d’un bon œil ce tiers qui l’arrache à sa mère, ou bien cette personne que sa mère lui présente comme étant son père, c’est à dire quelqu’un avec qui elle passe toutes ses nuits, comme si l’enfant n’était pas la préoccupation exclusive de sa mère. Si la mère se retourne si souvent vers le père, en en parlant ou en allant le rejoindre, plonge d’une part l’enfant dans la peur d’être abandonné, mais lui permet aussi d’ouvrir les yeux vers le monde extérieur. Il se met à « désirer » quelque chose, c’est-à-dire qu’il perçoit un manque et cherche à le combler. L’enfant, qui jusque là était « comblé » par sa mère, c’est-à-dire satisfait, le voilà maintenant qu’il se met à désirer.

Le « père » est celui qui ouvre l’enfant à la loi du désir. On peut parler de loi, car désirer, en-dehors de la mère, c’est à dire quitter le rapport « incestueux » dans lequel il vivait, pour se retrouver soumis au désir qui ne pourra jamais être satisfait pleinement. Même si l’entrée dans le monde du désir peut être considérée comme une évolution « favorable » pour le psychisme de l’enfant (car sortir de la relation fusionnelle d’avec la mère), il n’empêche qu’on garde tous des traces de cette relation antérieure. Lors de coups durs, nous pouvons « régresser », c’est à dire reprendre nos vieilles habitudes, cela se manifeste de différentes manières dans notre comportement : pleurer (= après maman) ; tomber malade, faire une dépression (= maman-docteur va me soigner) ; ne plus savoir travailler (= maman-sécurité sociale va s’occuper de moi), etc. Ces périodes de régressions ne sont pas forcément négatives pour le sujet, cela peut lui permettre de se « ressourcer » quelque peu avant de repartir. Si ces périodes sont trop fréquentes ou mal supportées à la longue (perte d’emploi, échecs relationnels répétés, crises d’angoisses, etc.), l’intervention d’un psy peut s’avérer utile.

 

Le complexe d’Oedipe est, selon Freud, une étape universelle du développement psychique chez l’enfant. Il intervient lors de la phase phallique, c’est-à-dire, entre 3 ans et 7-8 ans. Le garçon veut, dans un désir inconscient, avoir un rapport sexuel avec sa mère, son père devint donc son rival, l’enfant est alors jaloux de lui car il entretient avec sa mère des rapports sexuels et il désire l’éliminer. Mais à cause de ce désir le garçon craint d’être puni par la castration par le père. Il naît alors en lui ce sentiment de culpabilité. Mais, lors de la pré-adolescence, l’enfant refoule ses sentiments et affronte le complexe et oriente son désir vers un autre objet ou une autre personne.

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