Levinas cherche ici à montrer comment on accède à la conscience d’autrui : pour lui, c’est par le visage et non par la réflexion. Le visage acquiert ici une dimension éthique, bien au?delà de la simple physiologie.
?Il y a d’abord la droiture même du visage, son expression droite, sans défense. La peau du visage est celle qui reste la plus nue, la plus dénuée. La plus nue, bien que d’une nudité décente. La plus dénuée aussi : il y a dans le visage une pauvreté essentielle. La preuve en est qu’on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant des poses, une contenance. Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence. En même temps le visage est ce qui nous interdit de tuer.