Corrigé Bachelard textes 1 et 2

« Quand on cherche les conditions psychologiques des progrès de la science, on arrive bientôt à cette conviction que c’est en termes d’obstacles qu’il faut poser le problème de la connaissance scientifique. Et il ne s’agit pas de considérer des obstacles externes, comme la complexité et la fugacité des phénomènes, ni d’incriminer la faiblesse des sens et de l’esprit humain: c’est dans l’acte même de connaître, intimement, qu’apparaissent, par une sorte de nécessité fonctionnelle, des lenteurs et des troubles. C’est là que nous montrerons des causes de stagnation et même de régression, c’est là que nous décèlerons des causes d’inertie que nous appellerons des obstacles épistémologiques. La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres. Elle n’est jamais immédiate et pleine. Les révélations du réel sont toujours récurrentes. Le réel n’est jamais «ce qu’on pourrait croire» mais il est toujours ce qu’on aurait dû penser. La pensée empirique est claire, après coup, quand l’appareil des raisons a été mis au point. En revenant sur un passé d’erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui dans l’esprit même fait obstacle à la spiritualisation. »

Empirique : qui dérive de l’expérience

Idée générale : Y’a t-il des obstacles à la science ?

Problématique : Pour le sens commun, la science est comprise en terme de progrès linaire et continu. Mais comment peut on la définir par des obstacles ? D’où viennent ils et quels sont leur rôle dans la connaissance scientifique ?

  1. Caractéristiques des obstacles épistémologiques
  2. La connaissance de la réalité
  3. La connaissance scientifique n’est jamais immédiate.

Bachelard écarte les obstacles externes :

-le sujet qui connaît peut être trompé par la sensation

-l’objet à connaître n’est pas stable, n’est pas immuable

Cependant il y a bien des obstacles dans l’acte même de connaître, d’où viennent ces obstacle ? De la réalité ou de la pensée ?

Lorsqu’il s’agit de connaître, on a l’impression que l’esprit humain se content de décrire, d’expliquer la réalité mais il y a des stagnations, des régression de l’inertie. Soit il n’y a plus de progrès soit il y a des retours en arrière soit quelque chose qui empêche les connaissances. Voila comment Bachelard définie différents obstacles épistémologiques

Par exemple : l’idée selon laquelle la Terre est plate est un obstacle à la connaissance. L’idée que la nature ne fait rien en vain ou l’idée que l’homme a été créé par Dieu. Il n’y a pas que des idées qui font obstacle à la connaissance. Ce que nous percevons de la réalité peut nous induire en erreur.

 

Corrigé : Science et opinion, Bachelard

EXERCICE  : explication d’un texte

Épistémologie : le discours sur la science (du grec  épistémê – « connaissance », « science » – et  logos – « discours »)

L’épistémologie s’interroge sur l’objet et la méthode d’une science particulière

TEXTE

Bachelard : la formation de l’esprit scientifique

La science dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose absolument à l’opinion. S’il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l’opinion, c’est pour d’autres raisons que celles qui fondent l’opinion ; de sorte que l’opinion a, en droit, toujours tort. L’opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s’interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l’opinion : il faut d’abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire. L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu’on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut pas y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit.

Étude du texte :

 

 

Idée générale : le rapport de la science et de l’opinion, relativement à la connaissance

Problématique : le problème dans le rapport de la science et de l’opinion est de savoir définir la science indépendamment de toute immédiateté : que doit-on construire en science ? Est-ce que la science a pour but de détruire l’opinion pour pouvoir se fonder elle même en tant que connaissance ? Est-ce cela le but de la science ? Comment acquérir la connaissance scientifique et comment définir la science indépendamment de toutes pensée immédiate, de toute adhésion de notre esprit à une idée que l’on pense juste ? Que doit-on construire en science ? N’y a t il dans cette construction aucune opinion ?

Plan :

I) la science ne se fonde pas sur l’opinion

1) opposition radicale et fausse légitimation de l’opinion . « en droit » (= toujours conforme à une règle) s’oppose à « en fait » (= ce qui se passe, ce qui arrive; il n’est conforme à rien, ça arrive). « L’opinion a, en droit, toujours tort » = il lui arrive d’avoir raison mais c’est par hasard

2) l’obstacle épistémologique

.L’épistémologique ( épistémé = science ; logos = discours, étude + raison; Le discours/réflexion sur la science). Que fait-on quand on fait un discours sur la science ? on construit ( « tout est construit ») la méthode, les idées et un objet d’étude. La science n’étudie pas le « donné ».

II) la science contre l’opinion

1) la rectification est insuffisante (cf. la morale de Descartes provisoire dans le discours de la méthode)

2) savoir poser des problèmes = expliquer ce qu’est un problème

.légitimer: permettre, justifier