ciné : « The Truman show »

The Truman show

Peter Weir 1998

Thèmes manipulation/illusion

  • directement au grand public hollywoodien
  • réflexion sur un produit télévisuel
  1. Est-ce que nous vivons dans un monde réel ?
  2. Est-ce que le monde que l’on voit, que l’on perçoit est réel ?

Ce n’est pas un film de science fiction, il y a souvent des rappels à la réalité.

  1. La question du doute

    – Il s’agit d’un expérience pour comprendre la vraie vie.

    Truman pense que son petit monde est la totalité du monde. L’illusion est maintenue par son entourage, ils sont tous des acteurs et le manipulent, le surveillent et conspirent contre lui.

    Truman est imaginé à tout moment de sa vie par un producteur de télé, Christof, que l’on ne voit qu’à la fin du film.

    La question est de savoir si notre monde réel, celui que nous tenons pour vrai, est une illusion. Comme le personnage,  en viendrons-nous à douter de la véracité de notre monde ?

    Un troisième niveau de réalité est inventé par les personnages eux-mêmes qui ont dû se constituer une histoire, un passé et des conditions d’engagement dans le Truman Show.

    Il s’agit de comprendre la fiction dans la fiction.

    Cette mise en abîme comporte de nombreuses références à la littérature, au théâtre et au cinéma.

    Le pari du réalisateur est de donner à voir, aux spectateurs (nous) du film, à la fois celui qui est filmé mais qui le sait, celui qui filme et ceux qui regardent le show.

    Le spectateur du film qui lui n’est pas filmé devient un spectateur il est impliqué dans la séquence finale.

  1. Réalité et image visionnaire

le réalisateur est visionnaire en deux sens : il offre une vision sur la société , sur la téléréalité. On se rend compte que les fictions formatées ayant pour seul but l’audience, le commerce rendent les spectateurs ridicules, « vulgaires ». Il y a deux phénomènes contradictoires, lors de la sortie de Truman, une liesse générale et un zapping immédiat.

  1. Intérêt philosophique

  2. Différentes références :

    1. L’allégorie de la caverne

    Le personnage est prisonnier depuis l’enfance, il croient en la réalité des ombres, en ce qu’il voit, en ce qu’il entend, de ce qu’on lui depuis sa naissance. Il ne vit que d’illusion, comme dans la caverne, c’est en regardant à l’extérieur qu’il découvre la vérité, celle de la manipulation des hommes, il a d’abord du mal à supporter cette vérité mais il devra libérer les autres hommes, c’est à dire nous tous de l’emprise de la télé.

    2. Descartes met en doute la réalité pour chercher la vérité

Son doute est méthodique. Le Malin génie de Descartes est un être omniscient, omnipotent dont le seul but est de nous tromper, comment être sûr que nous ne sommes pas dupés, que notre monde n’est pas un monde d’illusions. Il en va de la liberté de penser, de la réalité et enfin de nos pouvoirs, c’est à dire du politique. Il y a une allusion au totalitarisme, le monde de Truman est formaté, l’individu est éduqué, socialisé par le show, tout concourt à un seul modèle imposé, les moindres déviances sont récupérées par le show. On peut faire le parallèle avec les régimes stalliniens ou nazis , même s’il n’y a pas de police politique, pas de camps, de prison, ni de propagande, la vie est bien réglée, sécurisée mais les libertés individuelles sont niées. La fin du film « Où est le programme » ouvre les possibilités d’autres vies que celle des villes aseptisées, tout le monde est poli, sur la même plan, reflet d’un microcosme social parfait.