Cours 3 LES EXPRESSIONS DE LA SENSIBILITÉ

1. Volonté et représentation

Schopenhauer

1788 — 1860

BIOGRAPHIE : Philosophe allemand issu d’une riche famille de banquiers. Arthur Schopenhauer vit en célibataire, sans responsabilité sociale, enclin à la mélancolie et au cynisme. Il expose sa philosophie, très tôt élaborée, dans son ouvrage majeur « Le Monde comme volonté et représentation » (1819) qui ne connaîtra le succès qu’après sa réédition, bien plus tard. Vivant en solitaire, avec sa chienne Atma, Arthur Schopenhauer subit une longue traversée du désert sans pouvoir faire reconnaître sa pensée.

Idée générale de son oeuvre en quelques mots : La substance c’est l’unique volonté. Naître, c’est être condamné à souffrir et à mourir. La vie et la mort, ce n’est qu’une vibration de l’espèce. La raison doit s’enraciner dans quatre principes : 1. Il existe un monde empirique accessible par nos sens (intuition directe) qui restent en contact constant avec celui-ci. 2. Nous sommes dotés de modules d’entendement appelés concepts. 3. Nous avons la faculté de synthétiser des formes a priori issues de nos sens externes et interne, de l’espace et du temps. 4. Nous sommes animés de volition, c’est-à-dire de désirs, d’actes de volonté. Celle-ci est l’objet immédiat de notre sens interne, le temps.

Schopenhauer : a une position particulière, il va partir des faits. En particulier si on se fie à la volonté. C’est une notion qu’il introduit dans la philosophie. La volonté est du fait que chaque individu passe sa vie à vouloir vivre sa propre vie. Un objet par exemple à une existence mais n’a pas de volonté, il a juste une utilisation. Un objet a juste une résistance mais Schopenhauer dit que l’Homme sans volonté n’a pas de résistance. Schopenhauer affirme donc « L’Homme se trouve dans le cœur et non dans la tête. » Nos pensées ne sont que ce que produit notre volonté, elle change constamment. Nos pensées changent alors que notre volonté persiste.

Cf texte :

On peut le mettre en rapport avec le texte d’Edouard Louis, Pour en finir avec Eddy Bellegueule. C’est un jeune auteur né dans un milieu très très pauvre mais qui veut faire des grandes études d’histoire. Tout au long du récit il essaye de transmettre des émotions. Le fil conducteur du roman est comment il peut disparaître en tant qu’individu,  il devient quelqu’un d’autre. Il n’est plus ce qu’il était autrefois et change complètement d’identité.

Suite du cours corpus à lire :

2. Sensibilité et vérité

A écouter Platon

– Quand donc, dit Socrate, l’âme atteint-elle la vérité (ê alêtheia) ? En effet, lorsqu’elle entreprend d’étudier une question avec l’aide du corps, elle est complètement abusée par lui, cela est évident.
– Tu dis vrai.
– Donc, si jamais la réalité d’un être (tôn ontôn) apparaît à l’âme, c’est évidemment dans l’acte même de la pensée (en tô logizesthai) que cela a lieu ?
– Oui.
– Et l’âme pense (logizetai) mieux que jamais, sans doute, quand elle n’est troublée ni par l’ouïe, ni par la vue, ni par la peine, ni par le plaisir, et qu’elle s’est le plus possible isolée en elle-même : dégagée du corps, et rompant dans la mesure du possible tout commerce et tout contact avec lui, elle aspire à ce qui est (tou ontos).
– C’est bien cela.
– N’est-ce pas alors que l’âme du philosophe méprise le plus le corps, le fuit, et cherche à s’isoler en elle-même ?
– C’est clair.

Platon, Phédon, 65b-d.

 3. Les émotions de l’âme

A écouter Plotin

« Quant aux beautés plus élevées, qu’il n’est pas donné à la sensation de percevoir, à celles que l’âme voit et sur lesquelles elle prononce sans les organes des sens, il nous faut remonter plus haut et les contempler en abandonnant la sensation qui doit rester en bas. On ne peut se prononcer sur les beautés sensibles, sans les avoir vues et saisies comme belles, si l’on est, par exemple, aveugle-né ; de la même manière, on ne peut se prononcer sur la beauté des occupations, si l’on n’accueille avec amour cette beauté ainsi que celle des sciences et autres choses pareilles, si l’on ne se représente combien est belle la face de la justice et de la tempérance, si l’on ne sait que ni l’étoile du matin ni l’étoile du soir ne sont aussi belles. On les voit, quand on a une âme capable de les contempler ; et, en les voyant, on éprouve une joie, un étonnement et un effroi bien plus forts que dans le cas précédent, parce qu’on touche maintenant à des réalités. Car ce sont là les émotions qui doivent se produire à l’égard de ce qui est beau, la stupeur, l’étonnement joyeux, le désir, l’amour et l’effroi accompagnés de plaisir. Mais il est possible d’éprouver ces émotions (et l’âme les éprouve en fait) même à l’égard des choses invisibles ; toute âme, pour ainsi dire, les éprouve, mais surtout l’âme qui en est amoureuse. Il en est de même de la beauté des corps ; tous la voient, mais tous n’en sentent pas également l’aiguillon ; ceux qui le sentent le mieux sont ceux qu’on appelle les amoureux. »

  Plotin Ennéades I, 6  Traité sur le Beau

4. La sensibilité est à l’origine du langage chez Rousseau :

On ne commença pas par raisonner, mais par sentir. On prétend que les hommes inventèrent la parole pour exprimer leurs besoins; cette opinion me paraît insoutenable. L’effet naturel des premiers besoins fut d’écarter les hommes et non de les rapprocher. Il le fallait ainsi pour que l’espèce vînt à s’étendre, et que la terre se peuplât promptement; sans quoi le genre humain se fût entassé dans un coin du monde, et tout le reste fût demeuré désert.

De cela il suit avec évidence que l’origine des langues n’est point due aux premiers besoins des hommes; il serait absurde que de la cause qui les écarte vînt le moyen qui les unit. D’où peut donc venir cette origine? Des besoins moraux, des passions. Toutes les passions rapprochent les hommes que la nécessité de chercher à vivre force à se fuir. Ce n’est ni la faim, ni la soif mais l’amour, la haine, la pitié, la colère, qui leur ont arraché les premières voix. Les fruits ne se dérobent point à nos mains; on peut s’en nourrir sans parler: on poursuit en silence la proie dont on veut se repaître : mais pour émouvoir un jeune cœur, pour repousser un agresseur injuste, la nature dicte des accents, des cris, des plaintes. Voilà les plus anciens mots inventés, et voilà pourquoi les premières langues furent chantantes et passionnées avant d’être simples et méthodiques.

Rousseau, Essai sur l’origine des langues.

Le premier langage de l’homme, le langage le plus universel, le plus énergique, et le seul dont il eut besoin, avant qu’il fallût persuader des hommes assemblés, est le cri de la nature. Comme ce cri n’était arraché que par une sorte d’instinct dans les occasions pressantes, pour implorer du secours dans les grands dangers, ou du soulagement dans les maux violents, il n’était pas d’un grand usage dans le cours ordinaire de la vie, où règnent des sentiments plus modérés. Quand les idées des hommes commencèrent à s’étendre et à se multiplier, et qu’il s’établit entre eux une communication plus étroite, ils cherchèrent des signes plus nombreux et un langage plus étendu: ils multiplièrent les inflexions de la voix, et y joignirent les gestes, qui, par leur nature, sont plus expressifs, et dont le sens dépend moins d’une détermination antérieure. Ils exprimaient donc les objets visibles et mobiles par des gestes, et ceux qui frappent l’ouïe, par des sons imitatifs: mais comme le geste n’indique guère que les objets présents, ou faciles à décrire, et les actions visibles; qu’il n’est pas d’un usage universel, puisque l’obscurité, ou l’interposition d’un corps le rendent inutile, et qu’il exige l’attention plutôt qu’il ne l’excite, on s’avisa enfin de lui substituer les articulations de la voix, qui, sans avoir le même rapport avec certaines idées, sont plus propres à les représenter toutes, comme signes institués; substitution qui ne peut se faire que d’un commun consentement, et d’une manière assez difficile à pratiquer pour des hommes dont les organes grossiers n’avaient encore aucun exercice, et plus difficile encore à concevoir en elle-même, puisque cet accord unanime dû être motivé, et que la parole paraît avoir été fort nécessaire, pour établir l’usage de la parole. »

Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.

5. Le langage évacue la singularité de nos sentiments et nous en éloigne

Le moi touche au monde extérieur par sa surface et comme cette surface conserve l’empreinte des choses, il associera par contiguïté des termes qu’il aura perçus juxtaposés : c’est à des liaisons de ce genre, liaisons de sensations tout à fait simples et pour ainsi dire impersonnelles, que la théorie associationniste convient. Mais à mesure que l’on creuse au-dessous de cette surface, à mesure que le moi redevient lui-même, à mesure aussi ses états de conscience cessent de se juxtaposer pour se pénétrer, se fondre ensemble, et se teindre chacun de la coloration de tous les autres. Ainsi chacun de nous a sa manière d’aimer et de haïr, et cet amour, cette haine, reflètent sa personnalité tout entière. Cependant le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes aussi n’a-t-il pu fixer que l’aspect objectif et impersonnel de l’amour, de la haine, et des mille sentiments qui agitent l’âme. Nous jugeons du talent d’un romancier à la puissance avec laquelle il tire du domaine public, où le langage les avait fait descendre, des sentiments et des idées auxquels il essaie de rendre, par une multiplicité de détails qui se juxtaposent, leur primitive et vivante individualité. Mais de même qu’on pourra intercaler indéfiniment des points entre deux positions d’un mobile sans jamais combler l’espace parcouru, ainsi, par cela seul que nous parlons, par cela seul que nous associons des idées les unes aux autres et que ces idées se juxtaposent au lieu de se pénétrer, nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent : la pensée demeure incommensurable avec le langage.

Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889, Chapitre III : De l’organisation des états de conscience. La liberté, PUF, 2011, p. 123-124.

Enfin, pour tout dire, nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. Cette tendance, issue du besoin, s’est encore accentuée sous l’effet du langage. Car les mots (à l’exception des noms propres) désignent des genres. Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect le plus banal, s’insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même. Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont d’intime, de personnel, d’originalement vécu. Quand nous éprouvons de l’amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou tristes, est-ce bien notre sentiment lui-même avec les mille nuances fugitives et les mille résonances profondes qui en font quelque chose d’absolument nôtre ? Nous serions alors tous romanciers, tous poètes, tous musiciens. Mais le plus souvent, nous n’apercevons de notre état d’âme que son déploiement extérieur. Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter une fois pour toutes parce qu’il est à peu près le même, dans les mêmes conditions, pour tous les hommes. Ainsi, jusque dans notre propre individu, l’individualité nous échappe. Nous nous mouvons parmi des généralités et des symboles, comme en un champ clos où notre force se mesure utilement avec d’autres forces ; et fascinés par l’action, attirés par elle, pour notre plus grand bien, sur le terrain qu’elle s’est choisi, nous vivons dans une zone mitoyenne entre les choses et nous, extérieurement aux choses, extérieurement aussi à nous-mêmes. »

BERGSON, Le Rire (1900), chapitre III

6. L’ineffable n’est qu’une confusion de nos pensées

Nous n’avons savoir de nos pensées – nous n’avons des pensées déterminées, effectives – que quand nous leur donnons la forme de l’objectivité, de l’être différencié d’avec notre intériorité, donc la figure de l’extériorité, et à la vérité, d’une extériorité telle qu’elle porte, en même temps, l’empreinte de la suprême intériorité. Un extérieur intérieur, seul l’est le son articulé, le mot. C’est pourquoi vouloir penser sans mots – comme Mesmer l’a tenté une fois – apparaît comme une déraison, qui avait conduit cet homme, d’après ce qu’il assura, presque à la manie délirante. Mais il est également risible de regarder le fait, pour la pensée, d’être liée au mot, comme un défaut de la première et comme une infortune ; car, bien que l’on soit d’avis ordinairement que l’inexprimable est précisément ce qui est le plus excellent, cet avis cultivé par la vanité n’a pourtant pas le moindre fondement, puisque l’inexprimable est, en vérité, seulement quelque chose de trouble, en fermentation, qui n’acquiert de la clarté que lorsqu’il peut accéder à la parole. Le mot donne, par suite, aux pensées, leur être-là le plus digne et le plus vrai. Assurément on peut aussi – sans se saisir de la Chose –se battre avec les mots. Cependant ce n’est pas là la faute du mot, mais celle d’une pensée défectueuse, indéterminée, sans teneur. De même que la pensée vraie est la Chose, de même le mot l’est aussi, lorsqu’il est employé par la pensée vraie. C’est pourquoi, en se remplissant du mot, l’intelligence accueille en elle l’intelligence de la Chose.

HEGEL, Encyclopédie des sciences philosophiques, III « Philosophie de l’Esprit », addition au §462, trad. B. Bourgeois, Vrin

 

7. L’expression des sentiments est inauthentique et artificielle

Il est évident que les sentiments moraux se transmettent par le fait que les enfants remarquent chez les adultes des prédilections violentes et de fortes antipathies à l’égard de certaines actions, et que ces enfants, étant des singes de naissance, imitent les prédilections et les antipathies ; plus tard, au cours de leur existence, alors qu’ils sont pleins de ces sentiments bien appris et bien exercés, ils considèrent un examen tardif, une espèce d’exposé des motifs qui justifieraient ces prédilections et ces antipathies comme affaire de convenance. Mais cet « exposé des motifs » n’a rien à voir chez eux ni avec l’origine, ni avec le degré des sentiments : on se contente de se mettre en règle avec la convenance, qui veut qu’un être raisonnable connaisse les arguments de son pour et de son contre, des arguments qu’il puisse indiquer et qui soient acceptables. […]

« Fie-toi à ton sentiment ! » — Mais les sentiments ne sont rien de définitif, rien d’original ; derrière les sentiments il y a les jugements et les appréciations qui nous sont transmis sous forme de sentiments (prédilections, antipathies). L’inspiration qui découle d’un sentiment est petite-fille d’un jugement — souvent d’un jugement erroné ! — et, en tous les cas, pas d’un jugement qui te soit personnel. — C’est obéir plus à son grand-père, à sa grand-mère et aux grands-parents de ceux-ci, qu’aux dieux qui sont en nous, notre raison et notre expérience.

Nietzsche, Aurore, §34-35.

Les artistes ont intérêt à ce que l’on croie à leurs intuitions subites, à leurs prétendues inspirations ; comme si l’idée de l’œuvre d’art, du poème, la pensée fondamentale d’une philosophie tombaient du ciel tel un rayon de la grâce. En vérité, l’imagination du bon artiste, ou penseur, ne cesse de produire, du bon, du médiocre et du mauvais, mais son jugement, extrêmement aiguisé et exercé, rejette choisit, combine ; on voit ainsi aujourd’hui, par les Carnets de Beethoven, qu’il a composé ses plus magnifiques mélodies petit à petit, les tirant pour ainsi dire d’esquisses multiples. Quand à celui qui est moins sévère dans son choix et s’en remet volontiers à sa mémoire reproductrice, il pourra le cas échéant devenir un grand improvisateur ; mais c’est un bas niveau que celui de l’improvisation artistique au regard de l’idée choisie avec peine et sérieux pour une œuvre. Tous les grands hommes étaient de grands travailleurs, infatigables quand il s’agissait d’inventer, mais aussi de rejeter, de trier, de remanier, d’arranger.

Nietzsche, Humain, trop humain, 1878, § 155, trad. R. Rovini, p. 138.

8. Seul l’artiste exprime une sensibilité supérieure

À quoi vise l’art ? Sinon à montrer, dans la nature même et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ? Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et à mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l’image photographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur (. . .). Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes. Un Corot, un Turner, pour ne citer que ceux-là, ont aperçu dans la nature bien des aspects que nous ne remarquions pas – Dira-t-on qu’ils n’ont pas vu, mais crée, qu’ils nous ont livré des produits de leur imagination, que nous adoptons leurs inventions parce qu’elles nous plaisent, et que nous nous amusons simplement à regarder la nature à travers l’image que les grands peintres nous ont tracée ? C’est vrai dans une certaine mesure ; mais, s’il était uniquement ainsi, pourquoi dirions-nous de certaines œuvres – celles des maîtres qu’elles sont vraies ? Où serait la différence entre le grand art et la pure fantaisie ? Approfondissons ce que nous éprouvons devant un Turner ou un Corot : nous trouverons que, si nous les acceptons et les admirons, c’est que nous avions déjà perçu sans apercevoir. (. . .) Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un « idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C’est, au sens propre, un « distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses ? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n’était qu’une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d’agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que, plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l’action tendent à limiter le champ de la vision. »

Henri Bergson, La pensée et le mouvant

 

 

Pour aller plus loin : A lire ici : Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, F. Schiller

BONUS :