LA RELIGION Exercice 3

A l’aide de vos manuels (p.521 Belin horizons Terminale générale définir et utiliser les repères suivant dans le contexte du cours sur la religion :

origine/fondement ; L’origine est une cause, le pourquoi, c’est rationnel à propos de quelque chose qui ne l’est pas. Le fondement c’est le commencement.

en fait/en droit ; En fait c’est ce qui se passe (peut être différent de la réalité, ex : un rêve). En droit c’est ce qui devrait se passer, un devoir être, c’est un idée.

public/privé ; Privé, c’est intime, ce qui est caché à autrui, c’est ce qui n’est pas géré par autrui. Public ce qui concerne un bien commun, une collectivité voire un État.

transcendant / immanent ; Transcendant c’est quelque chose qui dépasse l’homme, c’est le symbole de l’absolu, l’inconnu pour l’homme. C’est une antinomie. Immanent c’est quelque chose au même niveau que l’homme.

croire / savoir ; Croire c’est une adhésion immédiate de notre esprit (une croyance), pas la peine de la démontrer. La croyance s’enseigne par les sentiments. Savoir c’est un chemin argumentatif, cela s’enseigne par la raison.

exemple/preuve ; Exemple : illustre une idée générale par un cas particulier, un exemple n’est jamais une preuve, il diffère de l’argument. Preuve : elle permet de soutenir une thèse ou d’établir un fait, elle est rationnelle ou expérimentale.

expliquer/ comprendre ; Expliquer : (exclu l’intuition) Comprendre : (exclu l’intuition)

obligation / contrainte ; Obligation (morale) : on a le choix, c’est le devoir, la liberté, il n’y a pas de condition. Contrainte : de l’ordre de la nécessité, on ne pas le faire autrement, en dépit des choix que l’on a.

Travail sur la foi et la superstition :

Qu’il […] arrive [aux hommes] maintenant de voir avec grande surprise quelque chose d’insolite, ils croient que c’est un prodige manifestant la colère des Dieux ou de la suprême Divinité ; dès lors ne pas conjurer ce prodige par des sacrifice et des vœux devient une impiété à leurs yeux d’hommes sujets à la superstition et contraires à la religion. De la sorte ils forgent d’innombrables fictions et, quand ils interprètent la Nature, y découvrent partout le miracle comme si elle délirait avec eux. En de telles conditions nous voyons que les plus adonnés à tout genre de superstition ne peuvent manquer d’être ceux qui désirent sans mesure des biens incertains ; tous, alors surtout qu’ils courent des dangers et ne savent trouver aucun secours en eux-mêmes, implorent le secours divin par des vœux et des larmes de femmes, déclarent la Raison aveugle (incapable elle est en effet de leur enseigner aucune voie assurée pour parvenir aux vaines satisfactions qu’ils recherchent) et traitent la sagesse humaine de vanité ; au contraire les délires de l’imagination, les songes et les puériles inepties leur semblent être des réponses divines ; bien mieux, Dieu a les sages en aversion ; ce n’est pas dans l’âme, c’est dans les entrailles des animaux que sont écrits ses décrets, ou encore ce sont les insensés, les déments, les oiseaux qui, par un instinct, un souffle divin, les font connaître. Voilà à quel point de déraison la crainte porte les hommes. La cause d’où naît la superstition, qui la conserve et l’alimente, est donc la crainte.
Baruch Spinoza, Traité théologico-politique [1670], trad. du latin par Ch. Appuhn, GF Flammarion, 1965, p. 19-20.
Répondez aux questions suivantes pour comprendre le terme de « superstition ».
  1. Donnez des exemples de superstition.
  2. À partir du texte de Spinoza, expliquez en quoi ces croyances sont irrationnelles et s’appuient sur la crédulité, c’est-à-dire l’absence de tout sens critique. Comment est-on conduit à la superstition ?
  3. La religion peut-elle devenir superstition ?
  4. Comment la foi religieuse peut-elle s’écarter de la superstition ?