Corrigé : La  » loi des 3 états « , Auguste Comte

Explication de la « loi des 3 états », AUGUSTE COMTE

Pour l’individu les 3 états sont : l’enfance, la jeunesse, l’age adulte

Présupposé : Il y a des peuples enfants qui correspondent à l’état théologique ou fictif.414px-Auguste_Comte

Des peuples qui correspondent à la jeunesse : l’état métaphysique ou abstrait.

Des peuples à l’âge adulte : l’état scientifique ou positif.

Dans l’état théologique, l’esprit humain dirigeant essentiellement ses recherches vers la nature intime des êtres, les causes premières et finales de tous les effets qui le frappent, en un mot, vers les connaissances absolues, se représente les phénomènes comme produits par l’action directe et continue d’agents surnaturels plus ou moins nombreux, dont l’intervention arbitraire explique toutes les anomalies apparentes de l’univers.

Explication: Pour expliquer le progrès de la connaissance des individus comme des peuples, pour expliquer également le fait que la connaissance scientifique apparaît si tardivement, Auguste Comte décrit un premier état qu’il appelle théologique, c’est à dire que tous les phénomènes naturels sont expliqués par des dieux. « plus ou moins nombreux » cela dépend des religions : polythéisme ou monothéisme, la solution est toujours la même, on suppose que les phénomènes sont produits par une action directe et continue : pas d’intermédiaire, pas d’interruption.  Autrement dit, les phénomènes renvoient toujours aux même actions. En science il existe un principe du déterminisme : un phénomène est strictement déterminé par ses conditions d’apparition. C’est ce que l’on appelle le Déterminisme. L’explication est donc apparemment logique.

« anomalie »: quelque chose d’inhabituel. Quand on a affaire à une anomalie l’état théologique continue à expliquer cette anomalie par l’intervention des dieux en faisant intervenir la notion d’arbitraire. Les dieux arbitrent les phénomènes, ils prennent des décisions non justifiées, d’autre part ils ont un libre-arbitre et non une liberté absolue. On pense l’intervention des dieux sur le modèle des actions humaines : l’explication est donc psycho-logique et non logique. La science devra abandonner la notion de cause finale, renoncer à la question du « pourquoi? » et du « pour quoi? ».

L’explication théologique fournit une connaissance absolue mais n’ouvre aucune autre recherche. Cette explication est sécurisante parce que c’est la seule qui soit signifiante au double sens du mot « sens ».

La science à l’inverse est relative, elle ne donne pas de sens. Les phénomènes qu’elle étudie sont insignifiants

Dans l’état métaphysique, qui n’est au fond qu’une simple modification générale du premier, les agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstraction personnifiées) inhérentes aux divers êtres du monde, et conçues comme capables d’engendrer par elles-mêmes tous les phénomènes observés, dont l’explication consiste alors à assigner pour chacun l’entité correspondante.

Explication: Pour rendre compte de la seconde étape de connaissance qui caractérise à la foi l’individu et l’esprit d’un peuple, Auguste Comte cite la métaphysique. Il n’y a pas de rupture avec le premier état puisque l’état métaphysique n’est « qu’une simple modification générale du premier ». On ne change pas de mode de pensée mais simplement de nom, ce qui veut dire que l’explication métaphysique est toute aussi fausse que l’explication théologique. C’est une explication absolue et signifiante : pour dégager la cause ses phénomènes on dégage le sens. On se contente de changer le nom des causes au lieu de parler de « dieux » on parle de forces abstraites. Par exemple, au XVIIIéme siècle, on attribue une vertu dynamique aux éléments. L’explication est purement verbale, en continuité avec la précédente.

Enfin, dans l’état positif, l’esprit humain, reconnaissant l’impossibilité d’obtenir des notions absolues, renonce à chercher l’origine et la destination de l’univers, et à connaître les causes intimes des phénomènes, pour s’attacher uniquement à découvrir, par l’usage bien combiné du raisonnement et de l’observation, leurs lois effectives, c’est-à-dire leurs relations invariables de succession et de similitude.

Explication: Cette loi nécessaire d’un progrès de l’esprit humain et de l’esprit d’un peuple arrive à son point culminant qui ne sera pas dépassé. Auguste Comte décrit ici le moment où l’intelligence humaine commence à analyser les pénomènes, à les penser scientifiquement. Il y a une rupture entre les deux premières explications, imaginaires et abstraites, et l’explication scientifique. Il faut noter que la science nait de renoncements : il faut renoncer à une explication absolue, il faut renoncer à une explication en termes de causes finales. Auguste Comte ne veut pas dire qu’avant l’avènement de la science, les hommes manquaient de raisonnement ou d’observation mais c’est « l’usage bien combiné des deux » qui définit la véritable méthode scientifique. La manière scientifique d’expliquer les phénomènes est en effet la combinaison entre la théorie et l’expérience, ce qui sera définit au XXème sciècle en terme de méthode expérimentale (cf Claude Bernard).

Le second point important qui caractérise la science chez Auguste Comte c’est le résultat, qui n’est autre qu’une loi universelle et objective. La science ne résoud pas tous les problèmes que l’homme peut se poser et n’explique pas véritablement la réalité des phénomènes. La science ne rend pas compte de leur raison d’être. La science renonce à la question « pourquoi ? » et pose la question « comment ». elle y répond en établissant des lois effectives, c’est-à-dire un rapport constant et nécessaire entre deux ou plusieurs phénomènes. La science a donc pour objet des relations constantes c’est-à-dire qui continuent à s’exercer, et nécessaires, c’est-à-dire contraires à l’arbitraire constaté chez les dieux.

Intérêt philosophique du texte d’Auguste COMTE :

 

Toute vérité n’est-elle que scientifique ?

Dans la loi des 3 états il y a un présupposé c’est qu’il s’agit d’étapes qui constituent autant d’expressions de la pensé humaine.

Il faut se demander si les explications théologique et métaphysique ont le même objet d’étude : expliquer les phénomènes de la nature.

La théologie :

Elle a pour objet d’étude l’absolu car elle étudie le(s) dieu(x). la théologie n’a pas pour but d’expliquer les phénomènes de la nature mais d’expliquer ce qui est absolu.

Métaphysique :

Elle n’a pas plus pour but d’expliquer les phénomènes de la nature. La métaphysique pose la question « pourquoi ? », c’est l’origine et la finalité, l’origine du monde et de le sens signification et direction) de la vie humaine. Elle ne répond pas à l’absolu.

Ce sont simplement des questions légitimes de l’esprit humain qui renvoient à des explications ne pouvant être scientifiques. C’est une recherche sur le sens, les valeurs.

La science :

Elle explique la nature, c’est une connaissance objective de l’univers, elle ne donne pas de sens. Auguste Comte n’a aucun mal à dire qu’elle réussit le mieux dans l’explication  des phénomènes de la nature.

L’état positif n’a pas fait disparaître les deux autre états.

Il y a deux objections possibles à la définition de la science. La science n’est pas un édifice totalement transparent. La science cohabite avec d’autres modes de pensée, elle ne met pas fin aux questions de la théologie ni de la métaphysique, elle ne les pose pas.

Auguste Comte empêche toute anticipation sur le devenir des modes de pensée extérieures à la science alors que l’homme continue à se poser des questions qui ne sont pas scientifiques !

Ex : la morale, la politique, le BEAU,  et le sens de la vie (bonheur, liberté).

Conclusion : Pour comprendre que la science est une aventure tardive dans l’histoire de l’humanité, Auguste Comte décrit l’origine de l’esprit scientifique. La science naît de l’effort pour expliquer les phénomènes naturels, mais il explique la nécessité de passer d’une étape à l’autre par 3 moments distincts : théologie, métaphysique et science. Cette marche irréversible de la pensée peut être appelée progrès, mais ce qui fait alors problème c’est que les 2 premières étapes se révèlent comme étant des formes périmées de pensée. Auguste Comte privilégie la science comme étant le seul mode de pensée susceptible de satisfaire les interrogations de l’esprit d’un individu comme d’un peuple. Cependant on peut se demander si théologie et métaphysique ont bien le même but que la science, c’est à dire l’explication de la nature. On peut aussi remarquer que la prédominance de la science n’a pas mis fin aux 2 premiers modes de pensée, les 3 états peuvent coexister à n’importe quelle époque. Enfin, les définitions que l’auteur donne de la théologie et de la métaphysique sont arbitraires dans la mesure où la théologie n’a pour objet que l’absolu et la métaphysique le sens de notre vie.

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