L’allégorie de la caverne (explication)

partie 2

L’allégorie de la caverne  (explication)

Texte issu de La République de Platon, livre VII.

L’allégorie est en quelque sorte la mise en mouvement de la ligne droite divisée au livre VI. Platon nous demande d’imaginer l’éducation du futur gardien de la cité par la représentation d’un prisonnier qu’on libère de force. Que signifie cette image et celles qui accompagnent la description d’un monde souterrain et d’un monde éclairé par le soleil ?

 A) Lecture de l’allégorie :

Le monde souterrain correspond à l’opinion, le monde extérieur à la connaissance.

Le texte comporte trois parties, comme s’il s’agissait d’un drame : celui des prisonniers, c’est-à-dire de « nous », de la condition humaine.

1ère partie : prologue, la description de la caverne (l.1 à l.42)

2nde partie : Acte 1  la libération forcée d’un prisonnier, l’éducation (l.43 à l.86)

3ème partie : Acte 2 l’apprentissage des sciences hypothético-déductives et la contemplation des Idées

4ème partie : Acte 3 le retour forcé dans la caverne pour gouverner les autres (l.86 à la fin)

 B) La symbolique du texte :

 Le monde que nous connaissons, n’est pas le vrai monde, ni le monde réel. Sommes-nous condamnés à l’illusion, ou à l’erreur ?

L’accès à la vérité suppose une conversion de nos attitudes, un effort et du temps. Nous avons en nous même l’Idée du vrai, l’obstacle à la vérité et le moyen de le surmonter. L’obstacle est la confiance aveugle que nous faisons en nos sens, en nos sentiments, et notre imagination. Nous dépendons de ceux qui savent ce que nous ne savons pas. Tout détenteur de savoir dispose donc d’un pouvoir. Mais le moyen pour surmonter ce que veulent nous apprendre les faiseurs d’illusions, et l’usage de notre propre raison. Si l’évidence première n’est qu’illusion, c’est que la vérité doit être conquise par une rectification, une ascèse de notre esprit, par une certaine discipline. Il s’agit de critiquer, de mettre en doute nos opinions, de ne plus croire en nos certitudes.

Le programme que propose Platon pour enseigner la vérité aux futurs dirigeants politiques, soulève plusieurs difficultés non résolues par l’allégorie :

Qui choisit le prisonnier qui sera éduqué ? Comment le contraindre à exercer un pouvoir, une fois qu’il a accédé au vrai ?

Conclusion : La recherche de la vérité est un pari que Platon essaye de théoriser, grâce à la métaphore de la lumière. Platon explique que nous comprenons ce qui est clair ; Nous ne comprenons pas ce qui est obscur, ce qui n’a pas en soi-même sa raison d’être(ex : les ombres), mais renvoie toujours à autre chose qu’elle même.

Ce sont donc les idées qui donnent à l’âme une connaissance selon leur degré de clarté.

Comprendre, ce n’est jamais regarder ; connaître, ce n’est jamais voir par ses yeux. Ce que l’on voit, est toujours objet d’opinion, et l’opinion ne dit jamais la vérité des choses.

La connaissance ne s’acquiert que par une conversion et une démonstration fondée sur des hypothèses. La vérité est alors approchée. Elle ne sera saisie que par une intuition directe qui tient les hypothèses comme telles.

La tradition platonicienne, marque ainsi l’histoire des idées, et fonde l’idéalisme comme aspect essentiel de la civilisation occidentale. On remarque enfin le double intérêt du texte de Platon : pour la connaissance, mais aussi pour nos pratiques, car ces deux textes ont un but politique.