Etude de « Race et histoire »

Claude_Levi_StraussLecture suivie d’un texte de Claude Lévi-Strauss

Introduction


  • De formation philosophique, Levi Strauss se tourne rapidement vers les civilisations méconnues, malgré l’avertissement qui ouvre Tristes Tropiques : « Je hais les voyages et les explorateurs.»

L’ethnographie fut l’un de ses plus importants domaines d’étude.

—> Travail de terrain qui consiste à collecter des objets, des coutumes [orales], des textes, des récits, des faits, propres à une ethnie.

L’ethnologie est la théorie, le discours sur les différentes ethnies. Elle suppose une interprétation de la part du chercheur. « Il y a toujours un aspect philosophique dans n’importe quelle recherche.»

  • C’est au Brésil qu’il rencontra des tribus indiennes qui semblent tout à fait sauvages et primitives. Il travaillera alors sur ces notions en essayant de montrer que ces ethnies ont une histoire, une spécificité qui ne se résument pas à la barbarie, ou au caractère arriéré que l’on pourrait supposer. « Même les peuples qui n’ont pas tenu leur journal intime ont une histoire.»

  • Il dénonce l’ethnocentrisme, forme de racisme insidieux qui consiste à affirmer la supériorité d’une culture sur une autre. Il montre la diversité des cultures sans établir de hiérarchie, ni de préférence pour l’une d’entre elles.

  • Levi Strauss va être grandement influencé par la linguistique structurale, qui apparaît au début du XX° siècle comme le modèle de toutes les sciences humaines. On pense en effet qu’il existe une structure fixe définissant le langage humain et permettant d’expliquer la multiplicité des langues. Dans le langage, on ne voit que des différences et des relations entre les phonèmes et les morphèmes. Il existe donc une structure que l’on peut étudier indépendamment des langues.

  • En étudiant les sociétés différentes, ce qui intéresse Levi Strauss c’est de rechercher une structure permettant d’expliquer la multiplicité des cultures. Son premier ouvrage, Les structures élémentaires de la parenté, mettent à jour une règle universelle, c’est à dire valable pour toutes les sociétés : c’est la prohibition de l’inceste. Quelle que soit la forme que prend cet interdit, on le retrouve aux fondements des relations humaines. C’est l’échange primordial de partenaire qui permet des unions fondatrices des sociétés. La règle est toujours présente quelque soit la punition que l’on encourt lorsqu’on l’enfreint : de la simple réprobation à la mise à mort. L’intérêt est de montrer un point commun à toutes les sociétés, et de mettre fin aux oppositions injustifiées des cultures. Le gain en anthropologie est de définir l’homme à la fois par la diversité culturelle et par l’universalité de sa nature.

  • Le travail de Levi Strauss dépasse le cadre des missions au Mato Grosso, de retour à Paris, il continue à s’interroger sur les rites, les coutumes, les langues différentes, et les confronte aux mythes des sociétés anciennes. Il n’y a pas de différence en effet entre l’homme d’aujourd’hui et celui du passé lorsqu’on considère que les structures de la pensée préfigurent les connaissances, les œuvres d’art, les mythes, et les religions. « Les hommes ne diffèrent et n’existent que par leurs œuvres. Comme la statue de bois qui accoucha d’un arbre, elles seules apportent l’évidence qu’au cours des temps, parmi les hommes, quelque chose s’est réellement passé. »

  • L’ethnologue, dans ses dernières œuvres, se réclame de la poésie et de la musique. Il continue son travail jusqu’à la fin de sa vie, même s’il quitte la scène des musées, des conférences, des mondanités. Peu confiant dans les années futures, malgré sont grand amour de l’humanité : « Le monde a commencé sans l’homme, et il s’achèvera sans lui. Les institutions, les mœurs, et les coutumes, que j’aurai passé ma vie à inventorier et à comprendre, sont une efflorescence passagère d’une création par rapport à laquelle elles ne possèdent aucun sens, sinon peut-être de permettre à l’humanité de jouer son rôle. » .

 

Chapitre 1 : Race et Culture

Dés le début l’auteur veut lutter contre le préjugé raciste, il met en garde le lecteur : du point de vue de la biologie comme de la psychologie rien ne permet d’affirmer qu’une race et supérieure à une autre. Si on rencontre cette affirmation elle est raciste et non scientifique. Le racisme ne peut pas revendique la caution de la science.

En quoi le racisme est-il un préjugé ?

De quoi préjuge t-il ?

– Une causalité biologique. Comme si certaines qualités génétiques déterminaient une culture.

– L’inégalité des races. Elle repose sur l’illusion selon laquelle il existe une nature humain

Chapitre 2 : diversité des cultures

Cette diversité s’explique de 3 manières

1) La diversité dans l’espace au même moment. On ne peut pas mesurer la diversité culturelle ni la juger d’un point de vue des valeurs, on ne peut que constater les différences comme le fait l’ethnographe.

2) La diversité dans le temps, c’est une supposition car il faudrait reconstituer le passé et on se heurte a l’obstacle des traces d’une part, à la subjectivité de l’historien d’autre part.

3) On se heurte à la difficulté de nommer des sociétés dit primitives qui sont incomparables avec les nôtres ou que l’on compare à tord avec la nôtre.

Chapitre 3 : l’ethnocentrisme

C’est le fait de considérer que toute culture qui ne ressemble pas à la notre n’est pas une culture, c’est affirmer une culture unique, c’est aussi un processus d’identification et d »intégration. Sous couvert de bonnes intentions il y a une volonté d’unifier la diversité culturelle, il y a donc 3 préjugés dans lequel s’enracine le racisme.

  • Le préjugé de l’essentialisme : l’affirmation d’une nature humaine, d’une essence qui existerait en dehors de tout conteste historique et social « l’essentiel ce n’est pas ce que l’histoire à fait de moi mais ce que je fais de ce que l’histoire à fait de moi ». Par opposition à l’essentialisme, l’existentialiste de J.P. SARTRE affirme « que l’existence précède l’essence », c’est à dire que l’individu n’est que sa culture et le contexte historique qui le porte.
  • Rejeter hors de l’humanité tout ce qui s’éloigne de notre propre culture
  • Le faux évolutionnisme consiste a feindre de supprimer la diversité des cultures ; c’est un racisme masqué fondé sur le préjugé d’un développement unique des sociétés. On fait comme si chacune avait le même point de départ et le même but on appelle cela progrès, évolution, c’est l’illusion de détenir un modèle historique,un schéma d’évolution que l’on devrait appliquer aux sociétés primitives, aux pays sous développés.

Chapitre 4 : la notion de progrès

  • Elle est caractéristique de notre idéologie, des sociétés occidentales : il nous semble évident que le progrès existe dans de nombreux domaines. Que comprenons nous à travers cette notion ? D’une part, la notion de temps, d’autre part la notion de régularité et d’accumulation.

– Nous entendons par progrès la régularité et la succession du passé, présent, futur. Cette conception a une origine judéo-chrétienne. On suppose un commencement et une fin, on considère que l’écoulement du temps est positif.

– Cette histoire a eu un commencement et une direction : elle a un sens, une signification. Cette conception de temporalité est pensée en référence à l’histoire des rapports entre Dieu et sa créature. L’histoire peut se lire et se comprendre comme celle d’un amour entre Dieu et l’humanité

  • Levi Strauss montre que la conception du progrès en terme de régularité et de continuité est aujourd’hui remise en cause. Le progrès n’est ni continu, ni nécessaire .

Chapitre 5 : Histoire cumulative et histoire stationnaire

Après avoir critiqué la notion de progrès, Levi Strauss lui substitue une autre vision de l’histoire cumulative.  Il distingue histoire cumulative et histoire stationnaire en montrant que même si la première n’est pas spécifique a l’occident elle engage la supériorité prétendue d’une société. D’où vient ce jugement ? Il faut insister sur la position de l’observateur qui juge la société. Ce qui est important, c’est la position de l’homme dans l’espace et dans le temps, position qui conditionne le jugement que nous portons sur les civilisations.

Levi Strauss veut montrer que ce qu’une société peut gagner sur un tableau (sur le progrès technique par ex.) elle le perd sur d’autres tableaux. Il ne s’agit pas de nier le progrès mais de montrer qu’il ne peut pas être unilatéral, uniforme pour toutes les civilisations.

3 réflexions sur « Etude de « Race et histoire » »

  1. Bonjour au lecteur.
    En tant que maman de lycéennes, étudiants et jeunes actifs, je trouve ce travail remarquable et je félicite tous les participants.
    Cordialement
    A.M.M.

  2. Bonjour,
    Il s’agit d’un travail réalisé par des élèves. Les notes de cours ne sont pas systématiquement corrigées. Mais peut-être pouvez vous aider à cette relecture pour les prochains articles (celui ci date de 2010), ce serait génial et entrerait dans l’esprit « blog » écrit en classe, même si c’est le professeur qui publie à la fin de la séance…
    Les élèves seraient d’ailleurs ravis d’avoir un lecteur extérieur au lycée car jusqu’ici l’esprit était on prend des notes en ligne et on publie pour les absents ou nos révisions… Merci.

  3. Bonjour, le problème quand on publie tout seul dans son coin, c’est qu’il reste toujours des fautes, pourriez-vous travailler à plusieurs pour que les fautes d’orthographe soient retirées, cela me semble important quand on souhaite aider les élèves à progresser…
    Désolé pour cette remarque qui ne concerne que la forme et non le fond.
    Cdiccf

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