Vocabulaire Travail

ACTION

Définition générale : L’action désigne un mouvement volontaire et intentionnel effectué par un agent.

Philosophie de l’action : Les problématiques philosophiques posées par l’action sont diverses et justifient l’existence d’une discipline spécifique au sein de la philosophie, la philosophie de l’action.

Parmi les principaux problèmes soulevés par ce thème, on peut évoquer :

des aspects métaphysiques : comment distinguer une action d’un événement ?

  des aspects moraux : toute action est-elle la manifestation d’une volonté libre ? Peut-il y avoir des actions involontaires ? Jusqu’où sommes-nous responsables des conséquences de nos actions ?

–  des aspects épistémologiques : comment expliquer l’enchaînement causal au sein d’une action ?

De nombreux philosophes se sont attachés à ces problématiques. Sur la question de la responsabilité, Aristote analysait déjà, dans l’Éthique à Nicomaque (livre VII), la différence entre action volontaire et involontaire.

Parmi les philosophes contemporains, Hannah Arendt (1906-1975), dans La Condition de l’Homme Moderne (1958), fait de l’action le propre de la manifestation de l’être humain dans ce monde. Elle caractérise ainsi l’insertion du sujet dans le monde : « C’est par le verbe et l’action que nous nous insérons dans le monde humain, et cette insertion est comme une seconde naissance dans laquelle nous confirmons et assumons le fait brut de notre apparition physique originelle ».

Contraire : Pensée, inaction, contemplation.

Communauté

Définition : Étymologiquement, une communauté est un groupe de personnes (cum) partageant quelque chose (numus). Aujourd’hui, ce terme est essentiellement utilisé pour évoquer des minorités dans le cadre d’une société pluraliste. On peut dire qu’une communauté est un groupe de personnes se reconnaissant une identité culturelle commune. Contrairement à l’association, par exemple, la communauté n’est pas un groupe auquel on adhère ou dans lequel on choisit de s’impliquer. C’est un groupe auquel on appartient en vertu de son mode de vie ou de valeurs. On parlera par exemple de la communauté musulmane ou catholique.

Contraire : Division.

Définition générale : La théorie communiste défend la suppression de l’État, des classes et la mise en commun de la propriété privée et des moyens de production.

Karl Marx (1818-1883) est un des principaux théoriciens du communisme ( Manifeste du Parti Communiste, 1848). Marx défend le passage à une société idéale. Ce passage ne pouvant se faire sereinement, il se caractérisera par une période de transition et une révolution du prolétariat. L’homme qui en ressortira sera un homme « nouveau », un homme débarrassé de toute aliénation.

Contraire : Capitalisme, libéralisme

Contingent

Définition Générale : Le contingent est ce qui peut ou ne peut pas arriver en fonction des circonstances. C’est donc tout ce qui ne peut pas être déterminé. Le contingent s’oppose ainsi au nécessaire.

Contraire : Nécessaire

Contrainte

Définition générale: Du latin constrictio qui signifie « action de resserrer », « de restreindre ».

Une contrainte est une force (physique ou mentale) qui s’impose à nous afin de nous faire agir (ou de nous empêcher d’agir) de manière déterminée, y compris contre notre propre volonté.

Philosophie de l’action : La contrainte se distingue de l’obligation ou du devoir en ce que ces derniers font appel à notre liberté et à notre volonté. Lorsque le maître contraint l’esclave à travailler, c’est au prix de l’abolition de la liberté de cet esclave. Il n’a pas le choix. Au contraire, lorsque mes professeurs ou mes parents me disent « tu dois (tu es obligé de) travailler », c’est en faisant la présupposition de ma liberté et de l’usage constructif que je peux faire de cette liberté. Mais c’est également la présupposition de ma capacité et de ma possibilité à refuser de me soumettre à cette obligation.

Contraire : Liberté

Genèse

Définition générale : La Genèse est le premier livre du Pentateuque et de la Bible. Ce livre traite, dans une première partie, de l’origine du monde et de l’humanité (parmi les épisodes les plus connus se trouve la création, le déluge, l’histoire de Noé ou l’histoire de la tour de Babel). Dans une seconde partie, il raconte les récits de l’origine d’Israël. Comme les autres textes composant la Bible, il ne s’agit pas de récits historiques mais de récits qui témoignent du dessein divin par rapport au monde et à l’humanité.

Idéologie

Définition générale : Le terme « idéologie » a été créé en 1796 par Destutt de Tracy. Il signifiait alors l’étude de l’origine et de l’existence des idées en tant que faits de conscience et de leur relation avec les signes les exprimant.

Philosophie pratique : Les idéologues, parmi lesquels Destutt de Tracy, Cabanis et Volney, posent l’idéologie en véritable programme politique, inspirant les actions d’un parti ou d’un gouvernement. Dans la lignée des Lumières, il s’agit d’établir une science des idées, et ce dans le but de lutter contre les différentes formes d’obscurantisme (opposition à la transmission du savoir).

Au 19e siècle, Marx a fortement critiqué les idéologues et leur programme en argumentant que l’idéologie n’était pas un système de pensée scientifique neutre mais un système d’opinions servant les intérêts d’une certaine classe sociale. C’est sous l’influence de sa pensée que le terme « idéologie » a acquis son sens contemporain et est aujourd’hui un terme à forte connotation péjorative. Il est employé en général dans le domaine de la politique pour qualifier une théorie peu rigoureuse et sans véritable consistance et cohérence avec la réalité.

Contraire : Science, vérité.

Nécessaire

Définition générale : Du latin necesse est qui signifie « il est nécessaire ».

Est dit nécessaire ce qui ne pourrait être autrement. Est nécessaire tout ce qui est déterminé, par opposition avec ce qui est dit contingent. Ainsi il est nécessaire qu’un triangle ait trois côtés, puisque cela relève de son essence même. On distinguera alors :

– Une nécessité absolue et inconditionnelle, comme par exemple le fait qu’un homme est nécessairement mortel.

– Une nécessité hypothétique, selon laquelle, telle condition ou telle cause étant définie, telle conséquence ou tel effet doit obligatoirement se produire. Par exemple, si je chauffe de l’eau à 100°, elle bout nécessairement.

Contraire : Superflu, contingent

Œuvre

Du latin opus, operis, « activité », « œuvre », « travail ».

Définition générale :
On désigne généralement par « œuvre » le résultat d’un travail ou d’un processus de création unique.

Philosophie esthétique :
En tant que résultat d’un processus conscient, l’œuvre témoigne de l’inscription historique de l’
esprit dans la matière. Selon Hegel, c’est dans ses œuvres sensibles que la conscience se révèle à elle-même. Cette « manifestation sensible de l’Idée » atteint son point culminant dans l’œuvre d’art, avant tout symbolique, où forme et matière se confondent.
On peut également, avec
Hannah Arendt, opposer l’œuvre au produit d’un travail. Alors que le produit artisanal ou industriel répond à une nécessité et s’inscrit ainsi dans un cycle de production-consommation, l’œuvre s’en affranchit par son apparente inutilité et sa gratuité.

Pratique

Définition générale : Du grec praxis qui signifie « l’action ». Au sens le plus général, la pratique est ce qui implique une activité ou une action effective, et ce par opposition à la théorie.

Plus précisément, la pratique peut désigner la mise en œuvre effective de principes relevant d’abord d’un art ou d’une science théorique. Par exemple, l’expérimentation scientifique est la mise en pratique d’hypothèses et de connaissances théoriques. On cherche à mettre quelque chose en pratique, et dans un premier temps on ne peut que supposer les résultats.

Contraire : Théorie

Praxis

Philosophie de l’action : Ce terme grec signifie « agir», il a une spécificité propre que le français ne parvient pas à traduire et c’est pourquoi le terme grec est resté dans le vocabulaire philosophique.

La praxis est un mouvement ayant une fin immanente (inhérente, c’est à dire que ce mouvement trouve sa fin en lui-même). La praxis est un mouvement achevé, un mouvement parfait. Alors que la poiesis se définit par rapport à un but extérieur, la praxis a sa fin en elle-même, c’est pourquoi elle seule est action : « Seul le mouvement dans lequel la fin est immanente est une action » Aristote, (Métaphysique, Thêta 6).

Aristote considère qu’il y a trois types d’activités humaines : theoria, praxis et poiesis. Chacune de ses activités à un but : la contemplation de la vérité dans le cas de la theoria, l’action dans le cas de la praxis et la fabrication dans le cas de la poiesis.

Contraire : Poiesis.

Savoir faire

Définition générale : Le savoir-faire est le mode de connaissance propre au technicien. Il est action et non discours. Alors que le savoir-faire se rattache au domaine de la technique et au champ de l’action, le savoir se rattache au domaine de la science et au champ théorique. Le savoir-faire du technicien, par exemple le cuisinier qui prépare un plat, est différent du savoir du scientifique qui produit un discours, comme par exemple le chimiste qui explique les réactions chimiques à l’œuvre dans le processus d’élaboration du même plat cuisiné. Le savoir-faire est applicable directement à une tâche. Il est donc moins général que le savoir et la connaissance.

Contraire : Ignorance

Taylorisme

Appelé également « division scientifique du travail », c’est la division technique des tâches qui morcellent la production d’un même bien en une grande quantité de petites tâches simples et répétitives, comme pour la construction d’une voiture. Avec le taylorisme, l’ouvrier ne participe qu’à une seule étape du processus de fabrication, et toujours la même. Il se spécialise dans une unique tâche. Le but de cette méthode est d’augmenter l’efficacité de l’ouvrier, en diminuant les pertes de temps dues aux changements d’activités. Néanmoins cette méthode laisse peu de place à l’intellectuel de l’ouvrier. Ils effectuent continuellement le même geste.

Travail

Définition générale : Le mot « travail » vient du latin tripalium qui désignait un instrument de torture. Le travail, c’est l’activité nécessaire à l’homme pour transformer la nature et satisfaire ainsi ses besoins. En effet, l’homme ne trouve pas de quoi satisfaire tous ses besoins dans la nature. Il doit donc travailler pour produire les biens indispensables à sa survie.

Philosophie de la technique : Le travail peut être appréhendé comme une activité contraignante pour l’individu. Il traduit sa dépendance vis-à-vis de la nature et empêche celui-ci de disposer pleinement de son existence.

Cependant le travail peut également être vu comme une activité créatrice qui élève l’individu. Il inscrit l’homme dans son temps et lui permet de se réaliser au-delà de la satisfaction de ses besoins primaires. L’individu participe à la société et y tire ainsi un moyen de reconnaissance.

Contraire : Jeu, loisir.