Ciné : L’homme qui tua Liberty Valance

L’homme qui tua Liberty Valance. JOHN FORD (1962)

Déconstruction, dénonciation du western

– Tourné en noir blanc, en studio et l’essentiel se joue à l’intérieur

– Il y a peu d’actions par rapport au personnage

– Les scènes sont caricaturées par ce noir et blanc

– Film mal accueilli et dénoncé comme un film dépassé

– Piège du flash-back, veut dire que ce n’est pas un western classique, c’est le double sens, l’ambiguïté

-Les références au cinéma sont nombreux grâce aux images et aux paroles, c’est une difficulté supplémentaire

-C’est un film qui fait l‘économie du code de western, c’est pas un western d’action mais un western d’idées

– Le titre même fonctionne comme un sous genre, il fait référence à une enquête

– Cette enquête est fondée sur une usurpation d’identité c’est a dire un problème moral

– Usurpation : un homme, l’avocat, dit qu’il ne veut pas édifier sa carrière sur un meurtre mais il fonde sa carrière sur un mensonge

Liberty : la liberté qui est attaqué ici, il y a une ambiguïté car celui qui est tué est la liberté

– Liberty est un personnage caricatural (vêtement, action, langage, costumes en noir, le fouet), il caractérise la violence et les coups de fouet sont l’extrême de la violence, la violence radicale, il y a une forme d’ambiguïté avec le personnage et il représente une certaine idée de la liberté. Cependant il est employé pour instaurer la liberté de l’autre (ranchers)

Représente la liberté des pionniers c’est à dire la liberté individuelle

– 3 figures de l’ouest : ouest ancien, ouest historique (Tom et Liberty), face à eux Steewart qui représente le mythe de la constitution des EU, et Marchal le shérif qui ne travaille qu’en ville, ne peut rien faire en dehors, doit être armé pour se défendre, mais les armes s’arrêtent à la frontière de la ville. Soit il faut changer les règles pour fonder un état, soit on reste dans la violence et l’individualisme des armes

– Par rapport à la déconstruction du western, il y a présence de nostalgie, la nostalgie de l’ouest, c’est un film didactique ( qui nous apprend quelque chose)

C’est un nouveau genre, sorte de relecture de l’histoire américaine, des frontières historiques et plus spécifiquement de la conquête de l’ouest

– John Ford se recentre sur l’espace privé de la communauté, de la famille et de l’individu, les seuls espaces ouverts du film sont l’attaque de la diligence et la maison de Tom, on y accède par le jeu de l’ellipse et du fondu enchaîné

– L’opposition entre l’ouvert et la clôture correspond à un moment historique, la guerre des clôtures comme l’opposition du duel correspond à la fin de ce dernier avec un version reconstruite comprenant un troisième homme

Les seules scènes habituelles sont le saloon avec la parti de poker, l’attaque de la diligence, l’entraînement aux tirs et l’arrivée et le départ du train, les discours politiques et les scènes d’élection sont des scènes qui permettent un tournant, des ruptures du film

La question de la violence est celle de savoir ce que l’on peut édifier sur celle ci

La question du héros est-il nécessaire pour porter la constitution de nouveau mythe et l’illusion de la continuité

La question du mensonge est-il fondateur de la communauté

La musique du film nous apprend-elle que chaque mythe revient comme un air répété