Hommage à Samuel Paty : quelles paroles ?

Samuel Paty

Du fait a l’hommage

1)Quelles paroles sont en jeu dans dans cet événement ?

-les médias

-les réseaux sociaux

-Témoins de l’acte

-réactions des autres pays-boycotts

-le gouvernement,monde politique

-les français divisés,citoyens,l’opinion, le le sens publique

2)U n blasphème: parole ou discours qui outrage la divinité ou ce qui dans une religion est considéré comme sacré.

Sacrilège : acte

-Liberté d’expression :

censure

droit/ ce qui devrait être

fait/ ce qui est

>Religion : croyance(=opinion/ennemi de la philosophie), foi

-Religere relier- les hommes entre eux

relegere -les hommes à une transcendance Pascal Blaise 17ème

Fatwa : dans la religion islamique, consultation juridique donnée par une autorité religieuse a propos d’un cas douteux ou d’une question nouvelle, décision ou décret qui en résulte.

postcast france inter emission boomrang 1° octobre 2020

3) L’autorité de la parole

-le président pouvoir représentatif (force/propagande)

-Autorité religieuse: légitimité Dieu / des dieux

-les enseignements: institution connaissance savoir = raison

– les parents : sensibilité amour

Résumé

contexte de la séance :

Assassinat de Samuel Paty: réaction des sociétés

Lettre de Jean Jaures

Les paroles en jeux, point de vue divergents

Religion / Etat, laïcité

Voici la lettre de Jean Jaurès, écrite en 1888 et publiée (à destination des instituteurs) dans les colonnes de La Dépêche. Des extraits en ont été lus aujourd’hui, partout en France, pour rendre hommage à Samuel Paty et à tous ses collègues.

 » Aux Instituteurs et Institutrices 

Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de toutes nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fierté unie à la tendresse. 

Il faut qu’ils puissent se représenter à grands traits l’espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l’instinct, et qu’ils démêlent les éléments principaux de cette œuvre extraordinaire qui s’appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c’est par lui que nous triompherons du mal, de l’obscurité et de la mort. 

Eh quoi ! Tout cela à des enfants ! — Oui, tout cela, si vous ne voulez pas fabriquer simplement des machines à épeler. Je sais quelles sont les difficultés de la tâche. Vous gardez vos écoliers peu d’années et ils ne sont point toujours assidus, surtout à la campagne. Ils oublient l’été le peu qu’ils ont appris l’hiver. Ils font souvent, au sortir de l’école, des rechutes profondes d’ignorance et de paresse d’esprit, et je plaindrais ceux d’entre vous qui ont pour l’éducation des enfants du peuple une grande ambition, si cette grande ambition ne supposait un grand courage. […] 

Sachant bien lire, l’écolier, qui est très curieux, aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis, une idée, très générale, il est vrai, mais très haute de l’histoire de l’espèce humaine, de la structure du monde, de l’histoire propre de la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l’humanité. Le maître doit intervenir pour aider ce premier travail de l’esprit ; il n’est pas nécessaire qu’il dise beaucoup, qu’il fasse de longues leçons ; il suffit que  tous les détails qu’il leur donnera concourent nettement à un tableau d’ensemble. De ce que l’on sait de l’homme primitif à l’homme d’aujourd’hui, quelle prodigieuse transformation ! et comme il est aisé à l’instituteur, en quelques traits, de faire sentir à l’enfant l’effort inouï de la pensée humaine ! […] 

Je dis donc aux maîtres, pour me résumer : lorsque d’une part vous aurez appris aux enfants à lire à fond, et lorsque d’autre part, en quelques causeries familières et graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques années œuvre complète d’éducateurs. Dans chaque intelligence il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront. «