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Les courants de pensée – Les auteurs clés du programme

  1. La philosophie antique

La philosophie nait en Grèce par la volonté de fonder un discours rationnel et universel. La figure majeure du philosophe est Socrate, l’homme qui n’a rien écrit et qui si présente lui-même comme un accoucheur d’esprit (celui qui fait naitre la vérité = la maïeutique). Contre les sophistes ces professeurs de rhétorique qui enseignent l’art de bien parler , Platon disciple de Socrate affirme la réalité des Idées (le vrai, le bien, le beau). Par ces dialogues, il crée une manière originale de philosopher en échos à son maître et il fonde également la dialectique propre à la philosophie. L’opposition entre le monde des Idées et le monde sensible est à l’origine de la pensée idéaliste.

L’élève de Platon, Aristote emprunte à son maître l’idée d’une vérité universelle et nécessaire, son projet est une totalisation du savoir pour édifier une physique (l’étude de la nature et du vivant), une cosmologie (l’étude du cosmos) et une logique.

A la différence de Platon, Aristote considère que la science à pour point de départ des faits particuliers et s’élèvent aux vérités générales. A côté de cette physique, Aristote écrit une métaphysique c’est-à-dire une science de l’être en tant qu’être.

Le scepticisme est fondé par Pyrron pour affirmer l’impossibilité de parvenir à la connaissance absolue des choses :

« Nous devons demeurer sans opinion, sans inclination, sans agitation ». Il s’agit de suspendre son jugement c’est-à-dire de ne rien affirmer et de ne rien nier. Le scepticisme se distingue du doute cartésien qui est une méthode pour atteindre la vérité.

Épicure est un disciple lointain de Démocrite (atomisme ancien ? dans le monde il y a que des atomes et du vide) . La nature est un ordre nécessaire qu’il convient de connaître pour ne pas craindre ce qui serait un obstacle au bonheur. Le plaisir ce comprend en effet comme vivre en conformité avec la nature. Il faut savoir distinguer parmi nos désirs ceux dont la satisfaction conduisent au bonheur. Le plaisir c’est l’absence de souffrance physique et de troubles de l’âme.

Dans la lettre à Ménécée, Épicure affirme que pour atteindre le bonheur il faut se détacher des 4 craintes : celle des dieux, celle de la mort, celle de la souffrance et celle qui nous empêche de connaître le plaisir véritable.

Les stoïciens pensent que l’univers est organisé selon une raison universelle et que chaque être humain participe à cette raison. Il règne une nécessité absolue, il s’agit d’accepter : « Il ne faut pas demander que les évènements arrivent comme tu le veux mais il faut les vouloir comme ils arrivent », Épictète. Afin d’être heureux et libres, il faut savoir ce qui dépend de nous et non pas s’inquiéter des choses qui n’en dépendent pas.

  1. De la philosophie classique aux Lumières

Au Moyen-Age c’est la prédominance de la scolastique (la philosophie de l’école) qui réintroduit les thèses d’Aristote pour étendre l’emprise de la raison sur la science.

Averroès est un penseur qui commente Aristote et entend réconcilier ses idées avec l’interprétation des textes sacrés.

Thomas d’Aquin est également un maitre en théologie qui tente d’accorder la pensée chrétienne aux thèses d’Aristote.

Par ailleurs, le souci de connaissance prédominant au Moyen-Age prend à la renaissance une nouvelle ampleur lorsqu’il s’agit de l’articuler à la morale (Montaigne) ou à l’action politique (Machiavel, La Boétie).

C’est au XVIIe siècle que le rationalisme est le plus important à la fois dans les sciences (Galilée) et en philosophie. C’est l’idée que l’esprit humain peut former des connaissances indépendamment des expériences sensibles. Pour Descartes, Spinoza ou Leibniz nous avons en nous des idées innées qui nous permettent de déduire les lois de la nature selon une démonstration nécessaire. Galilée a exprimé, en formules mathématiques, les lois du mouvement, cette explication devient le modèle de la vérité scientifique et même philosophique. En s’appuyant sur la théorie de Copernic, Galilée abjurera (il nie, renonce à sa théorie) devant l’inquisition.

L’influence de Descartes est décisive pour les sciences comme pour la philosophie, il introduit la notion de sujet connaissant d’une conscience comprise comme étant universelle et comme première vérité fondatrice de tous les savoirs.

C’est le cogito ergo sum qui au terme du doute apparaît comme le premier principe de la philosophie. Grâce à la méthode, il est possible non seulement de fonder la science c’est-à-dire de « se rendre comme maître et possesseur de la nature ». Mais aussi de fonder la morale comme couronnement des sciences. C’est la victoire de la raison sur les passions. C’est l’accomplissement d’une philosophie spéculative et pratique.

Spinoza est une figure particulière parmi les disciples de Descartes. Chassé de la communauté juive, il écrit un ouvrage explosif : L’Éthique ; il critique les textes sacrés, les miracles et toutes les fausses imaginations. Il rejette par exemple Dieu « asile de l’ignorance », personnifié et transcendant le monde. Pour Spinoza, l’homme fait partie de la nature, il n’est pas « un empire dans un empire » et n’a pas non plus de volonté libre qui lui permettent de soumettre toutes ses passions à la raison. C’est le désir qui est l’essence de l’homme.

Les empiristes (John Locke, Georges Berkeley) affirment qu’il n’existe pas d’idées innées mais que toutes nos connaissances viennent de l’expérience. L’esprit humain est une page blanche que l’expérience vient imprimer progressivement. Ainsi les lois de la nature ne peuvent être connues démonstrativement par déduction. La connaissance est induite par la répétition d’expérience qui constitue des généralités. L’empirisme rejette donc les idées abstraites comme par exemple l’âme, l’être, la vérité. Berkeley affirme « exister c’est être perçu ».

La révolution française reconnaît en Rousseau celui qui ouvre la voie à la liberté et aux droits de l’homme. Pour Rousseau, l’homme à l’état de nature n’est pas le bon sauvage mais un individu perfectible (qui est capable du meilleur comme du pire) qui n’a peut-être jamais existé mais est compris comme une hypothèse méthodologique pour comprendre ce qu’est l’homme. Il se distingue de l’animal par sa liberté qui n’est pas toujours effective mais doit être réalisée dans l’histoire « l’homme est né libre et partout il est dans les fers ». Rousseau montre la nécessité d’un contrat social pour mettre fin au droit du plus fort comme aux effets néfastes du progrès ou à la propriété engendrant l’inégalité et la violence. Le véritable contrat doit former l’alliance de la liberté et de l’obéissance. Il doit unir l’obligation morale (le devoir) et la discipline. Ce contrat s’exprime comme volonté générale du peuple ou chaque citoyen prend part par le vote à la vie sociale organisée par des lois.

Kant procède à une révolution en philosophie comparée à celle de Copernic dans les sciences : réveillé par le scepticisme de Hume contre le dogmatisme des savoirs, il affirme qu’il n’y a pas d’autres fondements de savoirs que le sujet pensant.

« Le ciel étoilé au dessus de moi et la loi morale en moi »

Que puis-je connaître ? La méthode critique permet de limiter les pouvoirs de la raison à la connaissance des seuls phénomènes ; les noumènes ou choses en soi sont des idées de la raison qu’aucune intuition ne peut saisir et qu’aucun concept ne peut servir. ? critique de la raison pure.

Que dois-je faire ? Il s’agit pour la raison pratique de chercher les conditions de possibilité d’une action morale universelle. La première formule du devoir est, en effet l’universalité de la maxime qui détermine notre action. La seconde formule du devoir est le respect inconditionnel de la personne. Seul la volonté peut être appelée bonne, il s’agit pour la déterminer de concevoir un impératif qui soit catégorique.

Que m’est-il permis d’espérer ? Cette interrogation montre que si la raison est limitée, elle ne peut pas cependant s’empêcher de penser les idées métaphysiques qui sont légitimes dans la mesure où elles n’ont pas la prétention d’être des concepts scientifiques.

La réflexion politique de Kant s’inscrit à la fois dans le projet des Lumières qui consiste à sortir de la minorité et dans une philosophie de l’histoire. Il y a un paradoxe que Kant appelle « l’insociable sociabilité des hommes » (Manuel Philo, p.80).

Les hommes ont deux penchants contraire : s’associer et défendre ses intérêts privés paradoxalement, cette opposition assure le développement de la société, de la culture, de la civilisation. Kant dans la Critique du jugement analyse la particularité du goût qui exprime une satisfaction désintéressée et une universalité ne reposant pas sur des concepts. Le jugement de goût ne peut pas être démontré mais discuté. D’autre part, Kant défini le génie comme celui qui donne ses règles à l’art, qui créer véritablement des œuvres de manière exemplaire. Enfin ces œuvres elles-mêmes sont inimitables à l’image du vivant, cet être qui s’organise lui-même n’est pas réductible à l’état de machine.

III. Des Lumières aux philosophies de l’histoire

Hegel s’efforce de dégager dans l’histoire la marche progressive de l’esprit qui par une dialectique surmonte les contradictions et les moments individuels. L’esprit est compris comme la pensée qui se clarifie progressivement, il incarne toutes les réalités et aux termes du processus représente ce qui est en soi et par soi. La philosophie nait de la nécessité à surmonter les difficultés de la pensée, elle forme un système (une organisation qui se suffit à elle-même).

Pour l’individu, il s’agit de montrer qu’il parvient à la conscience de soi c’est ce mouvement que Hegel nomme phénoménologie. A partir de forme les plus simples (conscience sensible), la conscience s’élève jusqu’à des formes spirituelles par exemple dans l’art, la religion et la philosophie. Il faut retenir dans ce processus le moment où l’homme prend conscience de soi dans un absolu déchainement parce que la conscience est désir et que ce désir se manifeste par la risque de la mort. C’est la lutte pour la reconnaissance qui est nécessaire à la conscience de soi.

Hegel considère que la raison gouverne le monde et que le devenir des hommes est utilisé dans un but universel. La raison utilise comme instrument les passions et les intérêts humains, même les grands comme César ou Napoléon ne réalisent pas seulement leurs ambition, leurs projets individuels mais ils sont les outils de l’esprit en marche. L’universel se sert du particulier pour se réaliser dans l’histoire. L’histoire universelle à donc un sens même si chacun de ses moments échappent à l’enseignement, il n’y a pas de leçons de l’histoire. Dans la longue conquête de l’universalité, interviennent violence, travail et technique qui sont comme autant de moments nécessaires pour accéder à l’esprit absolu.

Auguste Comte fondateur du positivisme, il entend dépasser la religion et la métaphysique par al recherche des lois de la nature. La loi des 3 États explique le nécessaire progrès du théologique au positif. Auguste Comte prétend ainsi unifier l’histoire de l’humanité sur le modèle de l’histoire individuelle.

Marx affirme « les philosophes n’ont faits qu’interpréter le monde de différentes manières, il s’agit de le transformer »Marx s’inscrit dans la lignée des philosophes matérialistes et reprend la démarche dialectique de Hegel en la remettant « sur pied », c’est-à-dire en prenant pour point de départ la production matérielle des hommes. Marx veut affranchir l’homme de tous ce qui ne constitue pas son essence, de tout ce qui l’aliène par l’illusion religieuse. La propriété privée ou l’argent, la vocation de l’homme et le travail, la pratique concrète qui consiste à transformer le monde. L’essence de l’homme se trouve en cela dans les rapports sociaux et non dans un individu abstrait. On trouve ainsi chez Marx une sociologie et une économie politique dans la production social et politique c’est la lutte des classes qui joue un rôle prépondérant et fourni le fils conducteur de l’évolution historique. Il y a un sens de l’histoire qui s’explique par les différents antagonismes présents dans les sociétés du passé comme les sociétés modernes.

IV. De la pensée moderne jusqu’aux contemporains

La modernité commence avec les philosophes du soupçons : Marx, Nietzsche et Freud. C’est la critique de la métaphysique et de toutes les valeurs établies, des catégories logiques et rationnelles qui permet à Nietzsche de dénoncer la culture européenne au début du XXe siècle. Nietzsche critique l’illusion des arrières-monde et oppose la volonté de puissance à tout ce qui rend l’homme esclave, faible et qui vivent dans le ressentiment. La volonté de puissance est une énergie puissante et conquérante qui consiste à créer, à favoriser l’avènement du surhomme. La volonté de puissance est conçue comme une force conduisant tout être à s’enrichir par ses créations tout en détruisant celles des autres car le monde n’a pas de sens, pas plus que la morale ou l’idée d’un devenir obéissant au progrès. En critiquant toutes les idées établies Nietzsche parvient à un nihilisme total essentiel pour porter de nouvelles valeurs.

L’idée d’une finalité disparaît comme celle d’intention à donner à l’histoire, tout reste suspendu au grand hasard et au grand jeu de la vie.

Freud est un médecin qui fonde la psychanalyse et interroge les philosophes en particulier à propos de la constitution de l’esprit humain. Descartes avait défini la conscience comme la connaissance immédiate de tout ce qui se passe dans notre esprit. Freud fait l’hypothèse d’un inconscient psychique, c’est-à-dire d’un ensemble de représentations refoulées, maintenues par la censure hors du champ de notre conscience. Ce sont surtout les désirs inadmissibles pour la conscience qui constituent l’inconscient et ce depuis l’enfance. Freud donne une interprétation du rêve des symptômes psychiques, des actes incompréhensibles comme les actes manqués par le même processus inconscient et légitime, une pratique celle de l’usage de la parole pour rendre compte de tous les troubles de l’esprit humain. Enfin, Freud interprète le processus de création des œuvres d’arts en expliquant quelles sont des substitutions imaginaires et des satisfactions de désirs sublimés. Freud dans l’avenir d’une illusion montre que l’origine d’une représentation religieuse est une croyance d’ordre affectif. Le dogme religieux est une illusion dérivée du désir de protection, cette illusion apaise l’angoisse humaine, l’état de détresse et le complexe paternel auquel l’individu est attaché.

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