La société

keith haring

cf : politique/ cité

Définition : groupe organisé d’individu qui s’oppose à l’individu isolé/ solitude. Lorsque l’on parle de société humaine = opposition à la nature + désigner une culture, c’est à dire un ensemble de traditions communes transmises par l’éducation (coutumes, mœurs, institutions, langage, histoire…).

La société humaine se distingue en philosophie politique de l’État ; c’est l’ensemble des citoyens ou des sujets qui constituent la société civile alors que l’État est l’instance dirigeante de ces citoyens, le gouvernement.

Problème : La société réalise l’unité d’une multiplicité des individus. Dans quellesmesure les individus sont ils préservés lorsqu’ils vivent en société ? Et qu’en est-il de l’unité qui regroupe les particularités de chacun ?

On peut s’interroger sur le passage de la nature à la culture pour comprendre comment se forme la société humaine. Est ce une tendance naturelle de l’homme (qui serait alors un animal sociable) ? Ou bien est ce le fruit d’un « funeste hasard » (Rousseau) qui contraint les hommes à ce rapprochement ?

On peut aussi s’interroger sur la part aujourd’hui accordée à la société civile dans les questions politiques et sociales

Cf texte Kant p323 (notion insociable sociabilité) +Texte sur porc-épic Schopenhauer :

« Le moyen dont la nature se sert pour mener à bien le développement de toutes les dispositions humaines est leur antagonisme au sein de la Société, dans la mesure où cet antagonisme est en fin de compte la cause d’une organisation régulière de cette Société.

J’entends ici par antagonisme l’insociable sociabilité des hommes, c’est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d’une répulsion générale à le faire, menaçant constamment de désagréger cette société. L’homme a un penchant à s’associer, car dans un tel état, il se sent plus qu’homme par le développement de ses dispositions naturelles. Mais il manifeste aussi une grande propension à s’isoler, car il trouve en même temps en lui (…) l’insociabilité qui le pousse à vouloir tout diriger dans son sens. Et, de ce fait, il s’attend à rencontrer des résistances de tous côtés, de même qu’il se sait par lui-même enclin à résister aux autres.

C’est cette résistance qui éveille toutes les forces de l’homme, le porte à surmonter son inclination à la paresse, et, sous l’impulsion de l’ambition, de l’instinct de domination ou de cupidité, à se frayer une place parmi ses compagnons qu’il supporte de mauvais gré, mais dont il ne peut se passer. L’homme a alors parcouru les premiers pas, qui, de la grossièreté, le mènent à la culture ; c’est alors que se forme le goût, et que même, cette évolution se poursuivant, commence à se fonder une forme de pensée qui peut, avec le temps, transformer la grossière disposition naturelle au discernement moral en des principes déterminés et enfin tranfsormer un accord pathologiquement extorqué pour former la société en un tout moral. »  Kant, Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, 4ème proposition.

“Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières.” Schopenhauer, Parerga et Paralipomena,