Le désir des songes


© 2006 Salvador Dali, Gala-Salvador Dali Foundation / Artists Rights Society (ARS), New York » height= »500″ border= »0″ width= »492″ />

Salvador Dali – Le Rêve –

Parmi les plaisirs et les désirs non nécessaires, certains me semblent illégitimes (609) ; ils sont probablement innés en chacun de nous, mais réprimés par les lois et les désirs meilleurs, avec l’aide de la raison, ils peuvent, chez quelques-uns, être totalement extirpés ou ne rester qu’en petit nombre et affaiblis, tandis que chez les autres ils subsistent plus forts et plus nombreux. [571c]

Mais de quels désirs parles-tu?

De ceux, répondis-je, qui s’éveillent pendant le sommeil, lorsque repose cette partie de l’âme qui est raisonnable, douce, et faite pour commander à l’autre, et que la partie bestiale et sauvage, gorgée de nourriture ou de vin, tressaille, et après avoir secoué le sommeil, part en quête de satisfactions à donner à ses appétits. Tu sais qu’en pareil cas elle ose tout, comme si elle était délivrée et affranchie de toute honte et de toute prudence. Elle ne [571d] craint point d’essayer, en imagination, de s’unir à sa mère (610), où à qui que ce soit, homme, dieu ou bête, de se souiller de n’importe quel meurtre, et de ne s’abstenir d’aucune sorte de nourriture (611); en un mot, il n’est point de folie, point d’impudence dont elle ne soit capable.

Tu dis très vrai.

Mais lorsqu’un homme, sain de corps et tempérant, se livre au sommeil après avoir éveillé l’élément raisonnable de son âme, et l’avoir nourri de belles pensées et de nobles spéculations en méditant sur lui-même; [571e] lorsqu’il a évité d’affamer aussi bien que de rassasier l’élément concupiscible, afin qu’il se tienne en repos et n’apporte point de trouble, par ses joies ou par ses [572a] tristesses, au principe meilleur, mais le laisse, seul avec soi-même et dégagé, examiner et s’efforcer de percevoir ce qu’il ignore du passé, du présent et de l’avenir; lorsque cet homme a pareillement adouci l’élément irascible, et qu’il ne s’endort point le cœur agité de colère contre quelqu’un; lorsqu’il a donc calmé ces deux éléments de l’âme et stimulé le troisième, en qui réside la sagesse, et qu’enfin il repose, alors, tu le sais, il prend contact [572b] avec la vérité mieux que jamais, et les visions de ses songes ne sont nullement déréglées (612).

J’en suis tout à fait persuadé, dit-il.

Mais nous nous sommes trop étendus sur ce point; ce que nous voulions constater c’est qu’il y a en chacun de nous, même chez ceux qui paraissent tout à fait réglés, une espèce de désirs terribles, sauvages, sans lois, et que cela est mis en évidence par les songes. Regarde si ce que je dis te semble vrai, et si tu en conviens avec moi.

Platon, République, livre IX, trad. Baccou

 

Le musée les Arcades

Musée les Arcades du centre hospitalier de Montfavet : Visite mardi 17 décembre

terminale S1

Ce musée se veut être médiateur de l’histoire d’un site autour duquel circulent encore de nombreuses idées fausses .Le musée est un élément majeur du projet hospitalier de développement culturel global. Il a pour vocation première de mettre en valeur le patrimoine du centre hospitalier de Montfavet qui se compose autant du patrimoine matériel qu’immatériel. En plus de présenter quelques objets ayant une valeur historique ou artistique, il témoigne de l’évolution des moyens techniques et médicaux, des traitements et de la prise en charge des malades mentaux, de l’histoire de la psychiatrie et présente un savoir faire tout à fait caractéristique.

 

THÉMATIQUE 1 : HOPITAL, LIEU DE SOIN

Ici, c’est un aspect  scientifique et technique qui est abordé. On cherche à définir la vision de la maladie mentale par la communauté scientifique et le lien avec les thérapies proposées. On souhaite aussi donner un aperçu des techniques utilisées et des écarts entre actualité et réalité du soin.On réfléchira aussi à la situation du malade et aux thèmes de la différence et de l’exclusion.

THÉMATIQUE 2 : HOPITAL, LIEU DE CREATION ET DE REFLEXION

Cette  thématique cherche à aborder le rapport du malade mental à la création. On s’appuiera ici sur des illustres ayant séjourné à l’hôpital, notamment Camille Claudel. De plus, il semble intéressant d’étudier le rapport de l’institution à la création par la présentation, notamment, des structures de création peu à peu mises en place.

Et pour en savoir plus :

Document DP.EXPO_PERM_01.12.10.pdf (1.48 Mo ) : Télécharger

Descartes rocker ?

 

« Je ne sais si je dois vous entretenir des premières méditations que j’y ai faites; car elles sont si métaphysiques et si peu communes, qu’elles ne seront peut-être pas au goût de tout le monde. Et toutefois, afin qu’on puisse juger si les fondements que j’ai pris sont assez fermes, je me trouve en quelque façon contraint d’en parler. J’avais dès longtemps remarqué que, pour les mœurs, il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu’on sait fort incertaines, tout de même que si elles étaient indubitables, ainsi qu’il a été dit ci-dessus; mais, parce qu’alors je désirai vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu’il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse, comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s’il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fût entièrement indubitable. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avait aucune chose qui fut telle qu’ils nous la font imaginer. Et parce qu’il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes, jugeant que j’étais sujet à faillir, autant qu’aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avais prises auparavant pour démonstrations. Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées, que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir, quand nous dormons, sans qu’il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m’étaient jamais entrées l’esprit n’étaient non plus vraies que les illusions de mes songes.

Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : « je pense, donc je suis », était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. » Descartes, Discours de la méthode, IV

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=l74nvqfbvB0[/youtube]

La religieuse

Mardi 2 avril, classe TSTLC Cinéma UTOPIA
ATTENTION la SÉANCE est à 9 heures !
Un film de Guillaume Nicloux d’après l’œuvre de Denis Diderot
Avec : Pauline Etienne, Isabelle Huppert, Louise Bourgoin, Françoise Lebrun, Lou Castel…
Pays : France, Allemagne, Belgique / Durée : 1H54
Synopsis : XVIIIème siècle. Suzanne, 16 ans, est contrainte par sa famille à rentrer dans les ordres, alors qu’elle aspire à vivre dans « le monde ». Au couvent, elle est confrontée
à l’arbitraire de la hiérarchie ecclésiastique : mères supérieures tour à tour bienveillantes,
cruelles ou un peu trop aimantes… La passion et la force qui l’animent lui permettent de résister à la barbarie du couvent, poursuivant son unique but : lutter par tous les moyens pour retrouver sa liberté
Texte de Denis Diderot,
La Religieuse
Voilà l’effet de la retraite. L’homme est né pour la société ; séparez-le, isolez-le, ses idées se désuniront, son caractère se tournera, mille affections ridicules s’élèveront dans son cœur ; des pensées extravagantes germeront dans son esprit, comme les ronces dans une terre sauvage. Placez un homme dans une forêt, il y deviendra féroce ; dans un cloître, où l’idée de nécessité se joint à celle de servitude, c’est pis encore. On sort d’une forêt, on ne sort plus d’un cloître ; on est libre dans la forêt, on est esclave dans le cloître. Il faut peut-être plus de force d’âme encore pour résister à la solitude qu’à la misère ; la misère avilit, la retraite déprave. Vaut-il mieux vivre dans l’abjection que dans la folie ? C’est ce que je n’oserais décider ; mais il faut éviter l’une et l’autre.

Folio Classique p. 196

ABD AL MALIK – ALBERT CAMUS

Nous irons au concert Vendredi 22 Mars 2013 à 20h30

Rendez-vous à 19 heures 30 sur le parking du lycée pour ceux qui veulent partir en co-voiturage. Rendez-vous à 20 heures pour rencontrer ABD AL MALIK avant son concert !!!

Scène nationale de Cavaillon

Concert Rap / Hip hop

Comme Albert Camus, Abd al Malik considère que « le déterminisme social » n’existe pas. Tantôt rappeur, poète ou encore écrivain, quatre fois consacré aux victoires de la musique, cet artiste élevé dans les quartiers difficiles de la banlieue strasbourgeoise échappe aux clichés habituels. Inspiré par les grands textes, il porte la parole de Sénèque, Spinoza, Verlaine ou encore Césaire au travers de ses albums hybrides. Au carrefour du rap, de la poésie et du jazz, Abd al Malik, chanteur aux textes lettrés, nous livrera un opus inspiré des textes et des grands thèmes camusiens.

« Qu’y a-t-il de commun entre Albert Camus et moi-même ? Il n’y a aucune prétention dans la question que je me pose, mais plutôt une aspiration. Car j’ai toujours vu en Camus un idéal dans la manière d’être artiste, un élan dans la façon d’habiter l’écriture. J’ai surtout vu en lui, comme en moi, ce farouche besoin de représenter « son peuple », de représenter les siens et, par eux, de chercher inlassablement le moyen de se connecter à tous. »
Abd al Malik

Camille Claudel

Nous irons au cinéma UTOPIA mardi 2 avril, séance à 10 heures.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YHuMS3w5RdE[/youtube]

Les trois jours que Camille Claudel, enfermée dans un asile du sud de la France, passe à attendre la venue de son frère, le diplomate, poète et dramaturge Paul Claudel.

Thèmes au delà de l’aliénation et de l’enfermement, la question de l’art, la passion, la relation à Dieu, le corps, la matière et l’esprit, le désir. Suite du travail entrepris lors de la séance sur le film Augustine et qui se terminera pas la visite de l’exposition Camille Claudel à l’hopital de Montfavet le 7 mai.

[Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont. 2012. Durée : 1 h 35. Distribution : ARP Sélection.

Compte rendu de la séance

Nature et culture

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xejdtt_ce-que-montrent-les-images-philippe_creation[/dailymotion]

Ce que montrent les images. Philippe Descola (1)
envoyé par laviedesidees. – Regardez plus de courts métrages.

Métamorphoses de la Nature

À partir de ses recherches sur les Indiens d’Amazonie, l’anthropologue Philippe Descola, élève et successeur de Claude Lévi-Strauss au Collège de France, propose une nouvelle manière d’aborder les rapports entre nature et société et les modes de socialisation de la nature, au moment où la vision moderne et occidentale du monde axée sur le paradigme de l’opposition Nature/Culture commence à révéler toutes ses limites. Descola attribue ainsi à l’anthropologie la tâche, préparatoire ou exploratoire, de dresser la cartographie des liens nature/société et de voir comment ils s’actualisent dans des manières distinctes et distinctives d’être au monde. Il s’agit ainsi de montrer que l’idée de Nature qui nous est familière depuis quelques siècles ne possède aucune universalité, et qu’elle a une histoire qui n’est pas partagée par toutes les « humanités » qui peuplent la planète .

Mirages d’Orient, grenades et figues de barbarie Chassé-croisé en Méditerranée

Paul-Armand Gette, « Loukoum rose d’Aziyadé », 2006, pâte de verre, 7 éléments, Cirva, Marseille, © Jean Bernard

Nous irons à la collection Lambert pour l’exposition temporaire :

Mirages d’Orient, grenades et figues de barbarie

Chassé-croisé en Méditerranée

Mardi 29 janvier à 16 heures dans le cadre de Pac’ART

Philosophie et art : les multiples facettes de la création dans l’art contemporain