Le désir, la passion

l'avare de funès« Rien de grand ne s’est fait dans le monde sans passion » Hegel

Méthode :

Il y a deux pôles d’interprétation du désir en littérature, en art :

-Le pôle rationaliste (souvent contre les passions)

-Le pôle romantique (encourage une passion)

On peut pour ce thème puiser dans nos références culturelles.

Problématique :

Le lien raison / passion pose problème car lorsque on juge  nos désirs ou lorsque l’on condamne nos passions, on juge l’objet du désir et non le désir lui-même. Il faut analyser le désir avant de le condamner.

Intérêts :

La connaissance de soi, la maîtrise de soi, la nature humaine (anthropologie).

Références :

Un lien utile pour comprendre la problématique du désir amoureux, en particulier la vidéo en référence de bas de page…

http://lewebpedagogique.com/philoflo/le-banquet/

Dans le manuel Hatier terminale :

Spinoza p. 78 et  http://lewebpedagogique.com/philo-bac/2010/01/12/spinoza-le-conatus-dans-lethique/

Hegel p.79, Platon, p.81, Épicure, p.82, Descartes,p. 84,

et les stoïciens

Épicure:

http://lewebpedagogique.com/philo-bac/2009/12/25/782/

René Girard

http://lewebpedagogique.com/philo-bac/2009/12/20/732/

Vocabulaire :

Passion, pathos, souffrance, manque, force, imagination, morale, idéal, besoin, corps et âme, conatus, volonté, générosité, plaisir, envie, bonheur, volupté, luxe, sagesse, jouissance, conscience, autrui, matière et esprit, satisfaction, tempérance.

Exercices :

http://lewebpedagogique.com/philo-bac/2009/12/18/642/

Corrigés :

Texte de Hume merci aux ts2 de le mettre en ligne !

Camille Claudel

Nous irons au cinéma UTOPIA mardi 2 avril, séance à 10 heures.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YHuMS3w5RdE[/youtube]

Les trois jours que Camille Claudel, enfermée dans un asile du sud de la France, passe à attendre la venue de son frère, le diplomate, poète et dramaturge Paul Claudel.

Thèmes au delà de l’aliénation et de l’enfermement, la question de l’art, la passion, la relation à Dieu, le corps, la matière et l’esprit, le désir. Suite du travail entrepris lors de la séance sur le film Augustine et qui se terminera pas la visite de l’exposition Camille Claudel à l’hopital de Montfavet le 7 mai.

[Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont. 2012. Durée : 1 h 35. Distribution : ARP Sélection.

Compte rendu de la séance

« Abandonner la course, c’est mourir »

Au XVIII° siècle, Thomas Hobbes compare la vie humaine à une course à pied, course qui n’a d’autre but que de devancer les adversaires. Si nous voyons une actualité dans ces propos, c’est aussi parce que dans la course, nous cherchons à nous dépasser nous même. L’effort corporel est fondé, comme toute passion humaine, à la fois sur le dépassement de l’autre et sur l’effort sur soi – le conatus – consistant en l’effort de persévérer dans sa vie, appéter, désirer toujours plus, reculer ses propres limites et tendre vers le dépassement de soi. Or le paradoxe des affirmations de Hobbes est que tendre vers la vie, s’efforcer de vivre, c’est courir vers la souffrance et vers la mort. Course d’autant plus folle qu’elle prétend à l’équilibre vital et à la santé du corps tout en visant la démesure et la performance qui échappe à la raison en allant jusqu’au bout de soi-même…

S’efforcer, c’est appéter ou désirer. Se relâcher, c’est sensualité. Regarder ceux qui sont en arrière, c’est gloire. Regarder ceux qui précèdent, c’est humilité. Perdre du terrain en regardant en arrière, c’est vaine gloire. Être retenu, c’est haine. Retourner sur ses pas, c’est repentir. Être en haleine, c’est espérance. Être excédé, c’est désespoir. Tâcher d’atteindre celui qui précède, c’est émulation. Le supplanter ou le renverser, c’est envie. Se résoudre à franchir un obstacle prévu, c’est courage. Franchir un obstacle soudain, c’est colère. Franchir avec aisance, c’est grandeur d’âme. Perdre du terrain par de petits obstacles, c’est pusillanimité. Tomber subitement, c’est disposition à pleurer. Voir tomber un autre, c’est disposition à rire. Voir surpasser quelqu’un contre notre gré, c’est pitié. Voir gagner le devant à celui que nous n’aimons pas, c’est indignation. Serrer de près quelqu’un, c’est amour. Pousser en avant celui qu’on serre, c’est charité. Se blesser par trop de précipitation, c’est honte. Être continuellement devancé, c’est malheur. Surpasser continuellement celui qui précède, c’est félicité. Abandonner la course, c’est mourir

Hobbes, de la nature humaine

Plaisir

Sujet 1 : En quoi consiste le plaisir que procure une œuvre d’art ?

L’art, souvent confondu (d’après son étymologie grecque technè) avec la technique, regroupe un ensemble d’objets très divers relevant d’un savoir-faire, d’une production humaine (artifice). Il faut attendre le XVIII° siècle pour comprendre l’œuvre dans sa spécificité , distincte à la fois de l’objet fabriqué et de l’objet naturel. Au sens esthétique, on définit généralement l’œuvre d’art comme une création destinée à plaire. Mais cela ne va pas de soi si l’on considère l’histoire des beaux-arts, qui témoignent de chefs d’œuvres ayant  fait l’objet d’appréciations très diverses. Avant de se demander en quoi consiste le plaisir que procure une œuvre d’art, il faut s’interroger sur la finalité de toute œuvre relativement au jugement de goût , jugement de celui qui la contemple. En effet, on sous-entend que l’œuvre, qui est avant tout une réalité matérielle, a pour but une sensation toute particulière que l’on nomme plaisir. Qu’est-ce que le plaisir ? Le mot latin placere, plaire, être agréable désigne une sensation ou une émotion qui vient satisfaire un besoin ou un désir. Faut-il en conclure que l’art est pathologique, c’est-à- dire que celui qui éprouve l’agréable est soumis à une satisfaction subjective ? N’est-ce pas réduire l’œuvre d’art et son universalité supposée, que d’en faire l’objet de nos inclinations ? L’intérêt de cette question est de nous introduire au cœur même de la contemplation, en démêlant les nœuds du jugement esthétique, pour enfin se demander si l’expression « ça me plaît » peut être équivalente du fameux « c’est beau, universellement, sans concept » tel que Kant définit ce jugement de goût.

Spinoza : le conatus dans l’Ethique

minusculemousquetaire_80_« Le Minuscule Mousquetaire T.2 : La Philosophie dans la baignoire » par Joann Sfar

Dans le texte suivant, Spinoza montre que le désir est l’essence de l’homme, renversant ainsi la problématique du rapport entre désir et raison. L’homme ne peut pas plus s’empêcher de désirer qu’il ne peut s’empêcher d’être ; dès lors la rationalisation des passions demeure insatisfaisante, il faut plutôt étudier la véritable nature de l’homme.

Chaque chose, autant qu’il est en soi, s’efforce de persévérer dans son être. (III, Prop. VI)

L’effort par lequel chaque chose s’efforce de persévérer dans son être n’est rien d’autre que l’essence actuelle de cette chose. (Prop. VII)

L’effort par lequel chaque chose s’efforce de persévérer dans son être, n’enveloppe aucun temps fini, mais un temps infini. (Prop. VIII)

L’âme en tant qu’elle a des idées claires et distinctes, et aussi en tant qu’elle a des idées confuses, s ‘efforce de persévérer dans son être pour une durée indéfinie et a conscience de son effort. (Prop. IX)

L’essence de l’âme est constituée par des idées adéquates et des inadéquates; par suite, elle s’efforce de persévérer dans son être en tant qu’elle a les unes et aussi en tant qu’elle a les autres ; et cela pour une durée indéfinie. Puisque, d’ailleurs, l’âme, par les idées des affections du corps, a nécessairement conscience d’elle-même, elle a conscience de son effort.

Cet effort, quand il se rapporte à l’âme seule, est appelé volonté; mais, quand il se rapporte à la fois à l’âme et au corps, il est appelé appétit; l’appétit n’est par là rien d’autre que l’essence même de l’homme, de la nature de laquelle suit nécessairement ce qui sert à sa conservation; et l’homme est ainsi déterminé à le faire. De plus, il n’y a aucune différence entre l’appétit et le désir, sinon que le désir se rapporte généralement aux hommes en tant qu’ils ont conscience de leurs appétits, et peut, pour cette raison se définir ainsi: le désir est l’appétit avec la conscience de lui-même. Il est donc établi par tout ce qui précède que nous ne faisons effort vers aucune chose, que nous ne la voulons pas ou ne tendons pas vers elle par appétit ou par désir, parce que nous jugeons qu’elle est bonne; c’est l’inverse : nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous faisons effort vers elle, que nous la voulons et tendons vers elle par appétit ou désir. (Prop. IX, scolie)

La passion (exercice)

Jean-François_Millet_-_L'Angélus

1/ Choisir parmi des œuvres littéraires ou artistiques une description de la passion.

Analysez les mécanismes de sa mise en œuvre et les jugements possibles qui suivent sa description.

2/ Choisir deux exemples de passion pour illustrer

– le pôle rationaliste de son interprétation

– le pôle romantique

1/Gollum et l’anneau (dans Le Seigneur des Anneaux)
« L’expiation » de Victor Hugo
« La courbe de tes yeux » de Paul Eluard
« Une Charogne » de Baudelaire
« A une passante » de Baudelaire
« Polonaise » de Chopin, op. 72
Two lovers, film réalisé par James Gray
Va, vis et deviens
Play time, film de Jacques Tati
La passion du Christ
Jeux d’enfants

Il y a un point commun à toutes ces descriptions de passions : la recherche d’un but.
Toutes ces passions sont interprétées en fonction de leur objet.

1/ Madame Bovary

Thérése Raquin

Eugénie Grandet

L’oeuvre de Zola et le chef d’oeuvre inconnu de Balzac

Voile de larmes sur Hambourg Patrick Piary

Tristan et Iseult

Roméo et Juliette

Titanic et twilight

le baiser de Rodin

Les oeuvres de Dali

Icare

La création du monde Michel-ange

L’avare de molière

Narcisse

Les thanatonautes , Bernard Werber

Ce qui est commun c’est le désir de parvenir à ses fins, d’assouvir son désir. Certains réussissent, d’autre non, au péril de leur vie.

Ce qui diffère, c’est l’objet du désir (amour, argent, ambition, richesse, immortalité, etc.)

Lorsque l’on juge du désir c’est selon sa propre échelle de valeur (sociale et culturelle). Ce qui est important c’est de réaliser ses passions sans empêcher celles des autres. Le désir est toujours égoïste et intéressé.

Quand on juge, c’est toujours l’objet du désir qui est critiqué ou loué. On n’analyse pas le désir lui-même.

2/ Ruy Blas, la reine est prise entre deux contradictions.

Le rouge et le noir de Stendhal