Divine

CDC Les hivernales mardi 22 janvier à 19 heures

Notre-Dame-des-Fleurs, écrit en 1942 par Jean Genet, raconte la vie d’un assassin de 16 ans à la beauté fulgurante. Et sa relation avec un travesti nommé Divine, incarné à merveille par Daniel Larrieu, mis en scène par Gloria Paris. Par un aller/ retour permanent entre le texte et la danse, cette variation théâtrale chorégraphiée offre une plongée immédiate dans le monde homosexuel et ambigu du Paris d’avant-guerre. Le corps du danseur-acteur devient lieu de passage, un pont entre masculin/féminin, réalité/fantasmagorie, parole/ mouvement. Jamais Genet n’avait eu un plus bel interprète et Larrieu un plus beau défi.

A bout de course

Cinéma UTOPIA MERCREDI 30 janvier à 9 heures 15

Danny, jeune homme de 17 ans, est le fils d’anciens militants contre la guerre du Vietnam. Ses parents Annie et Arthur Pope organiserent un attentat a la bombe contre une fabrique de napalm. Un gardien mourut lors de l’explosion. Depuis, les Pope sont en fuite. Danny vit assez mal cette situation de mensonge et de dissimulation. Mais tout va basculer lors de sa rencontre avec Lorne Philips, la fille de son professeur de musique.

À bout de course (Running on Empty)
États-Unis, 1988
Réalisation : Sidney Lumet
Scénario : Naomi Foner
Directeur
de la photographie : Gerry Fischer
Montage : Andrew Mondshein
Musique : Tony Mottola, James Taylor
Producteurs : Griffin Dunne, Amy Robinson
Producteurs
excécutifs : Noami Foner, Burtt Harris
Distribution (2009) : Splendor films
Durée : 1 h 55
Format : 35 mm, couleurs, 1:1,85
Sortie française : 26 octobre 1998
(ressortie le 22 avril 2009)
Interprétation
Danny Pope : River Phoenix
Annie Pope : Christine Lahti
Arthur Pope : Judd Hirsch
Harry Pope : Jonas Abry
Lorna Phillips : Martha Plimpton
M. Phillips : Ed Crowley
Gus Winant : L. M. Kit Carson

Danse contemporaine

 

Vous trouverez un article sur le spectacle ici 

et sur le rapport entre danse et philosophie ici

Nous irons au CDC les hivernales MARDI 22 janvier,

spectacle public à 19 heures

 http://www.theatre-video.net/video/Divine-Daniel-Larrieu-a-l-Athenee-Theatre-Louis-Jouvet

L’Oeuvre

Notre-Dame-des-Fleurs raconte la vie d’un assassin de 16 ans à la beauté fulgurante, et notamment sa relation avec un travesti nommé Divine. Ce roman évoque l’enfance et les créatures homosexuelles et ambiguës de la nuit du Paris d’avant-guerre. Il est publié la première fois en 1944.

Prologue à deux voix

« La Divine-Saga devrait être dansée, mimée, avec de subtiles indications. L’impossibilité de la mettre en ballet m’oblige à me servir de mots lourds d’idées précises, mais je tâcherai de les alléger d’expressions banales, vides, creuses, invisibles. »
Notre-Dame-des-Fleurs, p. 36, Folio Gallimard

Ce projet est né du désir partagé d’un chorégraphe et d’une metteur en scène de faire résonner via le corps du danseur des extraits du premier roman de Genet, Notre-Dame-des-Fleurs, écrit de captivité et première oeuvre d’émancipation de l’auteur.
« Il » devient Divine après une enfance de jeune garçon à la campagne ; il découvre le vocabulaire de la danse classique dans une revue et réinvente, en s’y réfugiant, un monde autant réel qu‘imaginaire, de toute façon sublime. Il se plaît à décrire les « bras en corbeilles que l’on voit faire à Nijinski sur les veilles photos où il porte des roses déchiquetées. »
Plus tard, Divine aime Mignon et l’entretient : « un beau mâle, violent et doux, né pour être mac ».
Mignon rencontre Notre-Dame-des-Fleurs, jeune assassin irrésistible. Divine est ému par la beauté fragile du jeune homme qui le virilise ; il va de nouveau se travestir et s’inventer un corps d’homme ! Renversements multiples, goût de Genet pour le rêve transfiguré…
Le corps du danseur sert ici la puissance fantasmatique et le monde des possibles. Lieu de passage, il incarne le croisement des identités masculin/féminin, réalité/fantasmagorie, parole/mouvement. Le passage de la parole au geste, le croisement du théâtre et de la danse produisent un langage singulier inspiré de l’écriture pure et baroque de Genet.

« Tout a démarré un matin où par la fenêtre de ma chambre, levée bien plus tôt que moi, ma voisine me voit ouvrant les rideaux, je suis exposé nord, elle est exposée sud, je suis chorégraphe, elle est metteur en scène, me laissant le soin d’émerger, elle m’appelle un peu plus tard et me dit :
Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet, il faut que nous fassions quelque chose à partir de ce texte, un laboratoire qui associerait la danse et le théâtre. Une pratique où l’on pourrait voir du corps, et entendre la beauté du texte, sa structure, sa parole singulière.
– Mais je ne suis pas acteur, Gloria ? Danser, oui, sans aucun doute, mais prendre un texte à bras le corps ! Depuis, souvent les lundis, nous nous retrouvons à l’abri de ce qui se nomme une production dans un vertige de gestes et de mots dans le petit studio de répétition au métro Philippe-Auguste. Nous travaillons à un croisement entre les deux pratiques de la voix et du corps dansant.

Gloria Paris et Daniel Larrieu

Les passions de Casanova

« Ma mère me mit au monde à Venise le 2 d’Avril jour de Pâques de l’an 1725. Elle eut la veille une grosse envie d’écrevisse. Je les aime beaucoup. » Giacomo Casanova

Il était une fois un « homme de plaisir et de passions, typique dévorateur de chaque moment, et qui plus est, favorisé par le destin d’aventures fantastiques, par l’esprit d’une mémoire démoniaque et par le caractère d’une absence absolue de scrupules. »
(S. Zweig, Trois poètes de leur vie, Livre de Poche, p. 136)

Le nom de Casanova a longtemps été synonyme d’« homme à femmes », un Casanova ou un Don Juan étant des termes plus ou moins interchangeables. S’il y a une différence dans la manière dont ces deux personnages conçoivent la séduction, il n’y a aucune commune mesure dans leur statut : Don Juan est une création légendaire, Casanova a été créé par Casanova lui-même, aussi talentueux pour l’art de la mise en scène que pour l’allant de la narration.

Le jeu, les femmes, la musique, l’aventure, la lecture, la liberté… à vous de partir à la découverte du monde sensuel, audacieux et baroque de Casanova.

http://expositions.bnf.fr/casanova/

« Je considère les Mémoires de Casanova comme la véritable Encyclopédie du 18e siècle […]
ce grand vivant de Casanova. qui connaissait tout le monde, les gens, et la façon de vivre de toutes les classes de la société dans les pays d’Europe, et la route et les hostelleries,
les bordels, les tripots, les chambrières, les filles de banquiers, et l’impératrice de Russie pour qui il avait fait un calendrier, et la reine de France qu’il avait interviewée, et les
comédiennes et les chanteuses d’opéra, Casanova qui passait aux yeux de la police pour un escroc dangereux et dans les salons pour un beau joueur ou un sorcier, le brillant chevalier de Seingalt, chevalier d’industrie, qui fréquentait les ouvriers, les artisans, les brodeuses, les marchandes à la toilette, le petit peuple des rues, cochers et porteurs d’eau, avec qui il était à tu et à toi comme avec le Prince de Ligne […] qui se mourait d’impatience pour avoir la suite de ses Mémoires […].
Casanova a même échappé à l’emprise des professeurs, des thèses, de l’Université, c’est pourquoi il est un éducateur incomparable de la jeunesse qui aimera toujours la vie et l’amour, les femmes et le vin, les aventures et la réussite, l’insubordination et le jeu, la société où l’on s’encanaille et le monde, les affaires d’honneur qui comportent un grain de
folie, une entreprise aussi désespérée que celle de l’évasion des Plombs de Venise, l’argent que l’on jette par les fenêtres, un corps bien exercé et la façon de s’en servir avec esprit
sinon avec scrupules, et comme notre bel aventurier n’a écrit dans aucune langue avouable, il ne peut être réclamé par aucune nation pour être déformé officiellement, réformé. Casanova a toujours couru sa chance et continue…
Blaise Cendrars, Pro Domo, 1949

La passion : à vous !

La passion : à vous …avec J.-J. Rousseau

Trouvez les problématiques des textes suivants (3° sujets du bac) :

 

Le penchant de l’instinct est indéterminé. Un sexe est attiré vers l’autre, voilà le mouvement de la nature. Le choix, les préférences, l’attachement personnel sont l’ouvrage des lumières, des préjugés, de l’habitude ; il faut du temps et des connaissances pour nous rendre capables d’amour, on n’aime qu’après avoir jugé, on ne préfère qu’après avoir comparé. Ces jugements se font sans qu’on s’en aperçoive, mais ils n’en sont pas moins réels. Le véritable amour, quoi qu’on en dise, sera toujours honoré des hommes ; car, bien que ses emportements nous égarent, bien qu’il n’exclue pas du coeur qui le sent des qualités odieuses et même qu’il en produise, il en suppose pourtant toujours d’estimables sans lesquelles on serait hors d’état de le sentir. Ce choix qu’on met en opposition avec la raison nous vient d’elle : on a fait l’amour aveugle parce qu’il a de meilleurs yeux que nous, et qu’il voit des rapports que nous ne pouvons apercevoir. Pour qui n’aurait e idée de mérite ni de beauté, toute femme serait également bonne, et la première venue serait toujours la plus aimable. Loin que l’amour vienne de la nature, il est la règle et le frein de ses penchants.

ROUSSEAU

 

Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on n’est heureux qu’avant d’être heureux. En effet, l’homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu’il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion. Mais tout ce prestige disparaît devant l’objet même; rien n’embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce qu’on voit; l’imagination ne pare plus rien de ce qu’on possède, l’illusion cesse où commence la jouissance. Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité et tel est le néant des choses humaines, qu’hors l’Être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas. Si cet effet n’a pas toujours lieu sur les objets particuliers de nos passions, il est infaillible dans le sentiment commun qui les comprend toutes. Vivre sans peine n’est pas un état d’homme; vivre ainsi c’est être mort. Celui qui pourrait tout sans être Dieu, serait une misérable créature ; il serait privé du plaisir de désirer ; toute autre privation serait plus supportable.  ROUSSEAU

 

C’est une des singularités du coeur humain que malgré le penchant qu’ont tous les hommes à juger favorablement d’eux-mêmes, il y a des points sur lesquels ils s’estiment encore plus méprisables qu’ils ne sont en effet. Tel est l’intérêt qu’ils regardent comme leur passion dominante, quoiqu’ils en aient une autre plus forte, plus générale, et plus facile à rectifier, qui ne se sert de l’intérêt que comme d’un moyen pour se satisfaire; c’est l’amour des distinctions. On fait tout pour s’enrichir, mais c’est pour être considéré qu’on veut être riche. Cela se prouve en ce qu’au lieu de se borner à cette médiocrité qui constitue le bien-être chacun veut parvenir à ce degré de richesse qui fixe tous les yeux, mais qui augmente les soins et les peines et devient presque aussi à charge que la pauvreté même. Cela se prouve encore par l’usage ridicule que les riches font de leurs biens. Ce ne sont point eux qui jouissent de leurs profusions et elles ne sont faites que pour attirer les regards et l’admiration des autres. Il est assez évident que le désir de se distinguer est la seule source du luxe de magnificence, car quant à celui de mollesse il n’y a qu’un bien petit nombre de voluptueux qui sachent le goûter et lui laisser la douceur et toute la simplicité dont il est susceptible. C’est donc ainsi qu’on voit par le même principe toutes les familles travailler sans cesse à s’enrichir et à se ruiner alternativement. C’est Sisyphe qui sue sang et eau pour porter au sommet d’une montagne le rocher qu’il en va faire rouler le moment d’après. ROUSSEAU

 

«Quoi qu’en disent les moralistes, l’entendement humain doit beaucoup aux passions, qui, d’un commun aveu, lui doivent beaucoup aussi: c’est par leur activité que notre raison se perfectionne; nous ne cherchons à connaitre que parce que nous désirons de jouir, et il n’est pas possible de concevoir pourquoi celui qui n’aurait ni désirs ni craintes se donnerait la peine de raisonner. Les passions, à leur tour, tirent leur origine de nos besoins, et leur progrès de nos connaissances; car on ne peut désirer ou craindre les choses que sur les idées qu’on en peut avoir, ou par la simple impulsion de la nature; et l’homme sauvage, privé de toute sorte de lumières, n’éprouve que les passions de cette dernière espèce; ses désirs ne passent pas ses besoins physiques ; les seuls biens, qu’il connaisse dans l’univers sont la nourriture, une femelle et le repos; les seuls maux qu’il craigne sont la douleur et la faim; je dis la douleur et non la mort; car jamais l’animal ne saura ce que c’est que mourir, et la connaissance de la mort, et de ses terreurs, est une des premières acquisitions que l’homme ait faites, en s’éloignant de la condition animale.» Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

Comment réprimer la passion même la plus faible, quand elle est sans contrepoids? Voilà l’inconvénient des caractères froids et tranquilles: tout va bien tant que leur froideur les garantit des tentations ; mais s’il en survient une qui les atteigne, ils sont aussitôt vaincus qu’attaqués; et la raison, qui gouverne tandis qu’elle est seule, n’a jamais de force pour résister au moindre effort. Je n’ai été tenté qu’une fois et j’ai succombé. Si l’ivresse de quelque autre passion m’eût fait vaciller encore, j’aurais fait autant de chutes que de faux pas. Il n’y a que des âmes de feu qui sachent combattre et vaincre; tous les grands efforts, toutes les actions sublimes sont leur ouvrage : la froide raison n’a jamais rien fait d’illustre et l’on ne triomphe des passions qu’en les opposant l’une à l’autre. Quand celle de la vertu vient à s’élever, elle domine seule et tient tout en équilibre. Voilà comment se forme le vrai sage, qui n’est pas plus qu’un autre à l’abri des passions, mais qui seul sait les vaincre par elles-mêmes, comme un pilote faite route par les mauvais vents.

ROUSSEAU

 

« L’amour de soi, qui ne regarde qu’à nous, est content quand nos vrais besoins sont satisfaits ; mais l’amour-propre, qui se compare, n’est jamais content et ne saurait l’être, parce que ce sentiment, en nous préférant aux autres, exige aussi que les autres nous préfèrent à eux, ce qui est impossible. Voilà comment les passions douces et affectueuses naissent de l’amour de soi, et comment les passions haineuses et irascibles naissent de l’amour-propre. Ainsi, ce qui rend l’homme essentiellement bon est d’avoir peu de besoins et de peu se comparer aux autres ; ce qui le rend essentiellement méchant est d’avoir beaucoup de besoins et de tenir beaucoup à l’opinion. Sur ce principe, il est aisé de voir comment on peut diriger au bien ou au mal toutes les passions des enfants et des hommes. Il est vrai que ne pouvant vivre toujours seuls, ils vivront difficilement toujours bons : cette difficulté même augmentera nécessairement avec leurs relations, et c’est en ceci surtout que les dangers de la société nous rendent les soins plus indispensables pour prévenir dans le cœur humain la dépravation qui naît de ses nouveaux besoins. » Jean-Jacques ROUSSEAU, Émile, Livre quatrième.

La discrimination de nos désirs

Il faut se rendre compte que parmi nos désirs les uns sont naturels, les autres vains, et que, parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires et les autres naturels seulement. Parmi les désirs nécessaires, les uns sont nécessaires pour le bonheur, les autres pour la tranquillité du corps, les autres pour la vie même. Et en effet une théorie non erronée des désirs doit rapporter tout choix et toute aversion à la santé du corps et à l’ataraxie de l’âme, puisque c’est là la perfection même de la vie heureuse. Car nous faisons tout afin d’éviter la douleur physique et le trouble de l’âme. Lorsqu’une fois nous y avons réussi, toute l’agitation de l’âme tombe, l’être vivant n’ayant plus à s’acheminer vers quelque chose qui lui manque.Le désir déréglé, non soumis à la norme de nature, enfante une infinie chimère, un rêve éternellement insatisfait: il déplace le besoin sans l’apaiser. Tout, une fois éprouvé, devient manque., ni à chercher autre chose pour parfaire le bien-être de l’âme et celui du corps. Nous n’avons en effet besoin du plaisir que quand, par suite de son absence, nous éprouvons de la douleur ; et quand nous n’éprouvons pas de douleur nous n’avons plus besoin du plaisir
C’est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse.

 

Le même texte, une autre traduction :

 

Il est également à considérer que certains d’entre les désirs sont naturels, d’autres vains, et que si certains des désirs naturels sont nécessaires, d’autres ne sont seulement que naturels. Parmi les désirs nécessaires, certains sont nécessaires au bonheur, d’autres à la tranquillité durable du corps, d’autres à la vie même. Or, une réflexion irréprochable à ce propos sait rapporter tout choix et tout rejet à la santé du corps et à la sérénité de l’âme, puisque tel est le but de la vie bienheureuse. C’est sous son influence que nous faisons toute chose, dans la perspective d’éviter la souffrance et l’angoisse. Quand une bonne fois cette influence a établi sur nous son empire, toute tempête de l’âme se dissipe, le vivant n’ayant plus à courir comme après l’objet d’un manque, ni à rechercher cet autre par quoi le bien, de l’âme et du corps serait comblé. C’est alors que nous avons besoin de plaisir : quand le plaisir nous torture par sa non-présence. Autrement, nous ne sommes plus sous la dépendance du plaisir.

Voilà pourquoi nous disons que le plaisir est le principe et le but de la vie bienheureuse.

EPICURE, Lettre à Ménécée

Le désir qui provient de la joie est plus fort, toutes choses égales d’ailleurs, que le désir qui provient de la tristesse. Spinoza

Toute chose s’efforce – autant qu’il est en son pouvoir – de persévérer dans son être. L’effort par lequel toute chose s’efforce de persévérer dans son être n’est rien d’autre que l’essence actuelle de cette chose. Cet effort, en tant qu’il a rapport à l’âme seule, s’appelle : Volonté. Mais lorsqu’il a rapport en même temps à l’Âme et au Corps, il se nomme : Appétit. L’appétit, par conséquence, n’est pas autre chose que l’essence même de l’homme, de la nature de laquelle les choses qui servent à sa propre conservation résultent nécessairement ; et par conséquent, ces mêmes choses, l’homme est déterminé à les accomplir.
En outre, entre l’appétit et le désir il n’existe aucune différence, sauf que le désir s’applique, la plupart du temps, aux hommes lorsqu’ils ont conscience de leur appétit et, par suite, le désir peut être ainsi défini : « Le désir est un appétit dont on a conscience. »
Il est donc constant, en vertu des théorèmes qui précèdent, que nous ne nous efforçons pas de faire une chose, que nous ne voulons pas une chose, que nous n’avons non plus l’appétit ni le désir de quelque chose parce que nous jugeons que cette chose est bonne ; mais qu’au contraire nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, que nous la voulons, que nous en avons l’appétit et le désir.

SPINOZA
Ethique

DÉMONSTRATION Le désir est l’essence même de l’homme (par la Déf. 1 des pass.), c’est-à-dire (en vertu de la Propos. 7, part. 3) l’effort par lequel l’homme tend à persévérer dans son être. C’est pourquoi le désir qui provient de la joie est favorisé ou augmenté par cette passion même (en vertu de la Déf. de la joie, qu’on peut voir dans le Schol. de la Propos. 11, part. 3). Au contraire, le désir qui naît de la tristesse est diminué ou empêché par cette passion même (en vertu du même Schol.) ; et par conséquent la force du désir qui naît de la joie doit être mesurée tout ensemble par la puissance de l’homme et par celle de la cause extérieure dont il est affecté, au lieu que la force du désir qui naît de la tristesse doit l’être seulement par la puissance de l’homme ; d’où il suit que celui-là est plus fort que celui-ci. C. Q. F. D.
SPINOZA Ethique

 

La soif du mal

Terminale L. Nous irons à l’Utopia mercredi 28 novembre, séance à 10 heures

dans le cadre du dispositif lycéens au cinéma

http://www.youtube.com/watch?v=sZ8YWB-L54Q

Deux thèmes seront privilégiés pour l’analyse philosophique de ce film :

Le pays de la Liberté? est-il un ?État policier ?

Existe-t-il une Justice en soi, indépendamment de la Loi ?

Mieux vaut être un homme…

« Peu de créatures humaines accepteraient d’être changées en animaux inférieurs sur la promesse de la plus large ration de plaisir de bêtes ; aucun être humain intelligent ne consentirait à être un ignorant, aucun homme ayant du cœur et une conscience à être égoïste et vil, même s’ils avaient la conviction que l’imbécile, l’ignorant ou le gredin sont, avec leurs lots respectifs, plus complètement satisfaits qu’eux-mêmes avec le leur. Ils ne voudraient pas échanger ce qu’ils possèdent de plus qu’eux contre la satisfaction la plus complète de tous les désirs que leurs sont communs. S’ils s’imaginent qu’ils le voudraient, c’est seulement dans des cas d’infortune si extrême que, pour y échapper, ils échangeraient leur sort pour presque n’importe quel autre, si indésirable qu’il fût à leurs propres yeux. Un être pourvu de facultés supérieures demande plus pour être heureux, est probablement exposé à souffrir de façon plus aiguë, et offre certainement à la souffrance plus de points vulnérables qu’un être de type inférieur ; mais, en dépit de ces risques, il ne peut jamais souhaiter réellement tomber à un niveau d’existence qu’il sent inférieur. Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait ; il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait. Et si l’imbécile ou le porc sont d’un avis différent, c’est qu’ils ne connaissent qu’un côté de la question : le leur. L’autre partie, pour faire la comparaison, connaît les deux côtés. »

Corrigé à lire…

John Stuart MILL, L’Utilitarisme.

Rhinocéros

Rhinocéros

 

Introduction

 

Rhinocéros est une pièce de théâtre écrite par Eugène Ionesco , un écrivain du XXème siècle, connu comme le principal représentant du théâtre de l’Absurde. L’œuvre fut publiée en 1959, tout d’abord dans une traduction allemande. Elle fut jouée pour la première fois en France en 1960 à Paris à l’Odéon Théâtre de France. Par la suite elle fut jouée dans de nombreux pays, et traduite dans de nombreuses langues.

 

 La pièce, en trois actes et quatre tableaux, dépeint une épidémie imaginaire de «rhinocérite », une maladie qui effraie tous les habitants d’une ville, les transformant tous en rhinocéros. Chaque acte montre un stade de l’évolution de la « rhinocérite ».

L’œuvre est interprétée comme une métaphore de la montée du totalitarisme à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale.

 

I. Un texte parsemé de références philosophiques

Acte I

P. 33 : « JEAN, à Bérenger : Vous n’existez pas, mon cher, parce que vous ne pensez pas ! Pensez, et vous serez. »

? Référence à « Je pense donc je suis » de DESCARTES
Descartes souhaite refonder entièrement la philosophie sur des bases solides. Il met au point le doute méthodique, consistant à éliminer tout ce qui n’est pas absolument certain. Il découvre alors que, même si nos sens et nos raisonnements nous trompent souvent cela ne change pas celui qui est entrain de douter est quelque chose, autrement dit il existe. Cette certitude de sa propre existence se présente dès lors comme une vérité première pouvant servir de point d’appui à la philosophie qui place le sujet au centre de la construction du savoir.

P.35 : « Jean : vous avez mal compris. Assis ou debout, c’est la même chose quand on rêve !…
Bérenger : Eh oui, je rêve …La vie est un rêve »

? Une des étapes du doute de DESCARTES « comment faire porter le doute sur le réel lui-même ? » avec l’argument du rêve, nous n’avons pas de critères pour distinguer le réel de l’imaginaire.

P. 33 : Nom de « Socrate » répété plusieurs fois par Le Logicien et Le Vieux
? Importance de Socrate. Socrate utilise le syllogisme, et le logicien partage cette manière de pensée.

P.44
« Le logicien au vieux monsieur : voici donc un syllogisme exemplaire. Le chat a quatre pattes.
Isidore et Fricot ont chacun quatre pattes. Donc Isidore et Fricot sont chats »
? Évocation du syllogisme. En
 logique aristotélicienne, le syllogisme est un raisonnement logique à deux propositions conduisant à une conclusion qu’Aristote a été le premier à formaliser. Par exemple : « Tous les hommes sont mortels, or Tous les Grecs sont des hommes, donc Tous les Grecs sont mortels » est un syllogisme ; les deux propositions sont des propositions données et supposées vraies, le syllogisme permettant de valider la véracité formelle de la conclusion. Elle est l’ancêtre de la logique mathématique moderne et a été enseignée jusqu’à la fin du xixe siècle

P. 48 (70) : « LE VIEUX MONSIEUR, à la Ménagère : Soyez philosophe ! »

? Importance de la philosophie. Ici utiliser dans un sens commun du philosophe, il sous entend qu’il faudrait qu’elle pense un peu plus, ou un peu différemment or le philosophe est celui qui est en quête de vérité, il ne possède pas la sagesse mais la recherche.

Acte II

P. 63 : « BOTARD : Je ne crois pas les journalistes. Les journalistes sont tous des menteurs, je sais à quoi m’en tenir, je ne crois que ce que je vois, de mes propres yeux. En tant qu’ancien instituteur, j’aime la chose précise, scientifiquement prouvée, je suis un esprit méthodique, exact.

DUDARD : Que vient faire ici l’esprit méthodique ? »

? Le doute méthodique de Descartes. Évocation des sciences et des sens avec la vue « je vois », « yeux »

P. 96 : « BERENGER : Le mal de tête à dû vous prendre pendant votre sommeil, vous avez oublié d’avoir rêvé, ou plutôt vous vous en souvenez inconsciemment.

JEAN : Moi, inconsciemment ? Je suis maître de mes pensées, je ne me laisse pas aller à la dérive. Je vais tout droit, je vais toujours tout droit. »

 

? Le conscient et l’inconscient sont deux notions de la philosophie. Il y a la conscience, lorsque l’être humain se réalise comme sujet, lorsqu’il a conscience de soi. Puis il y a l’inconscient, un concept de psychologie qui désigne l’activité psychique se déroulant hors de la sphère consciente dans l’esprit d’un individu. Une hypothèse d’un moi éclaté que Freud définit comme une instance complètement indépendante de la conscience. Descartes quant à lui pense que nous sommes conscient de tout ce qu’il se passe dans notre esprit, la conscience devient une connaissance immédiate.
Ici les deux personnages sont donc également opposés sur ces deux notions du conscient et de l’inconscient.

P. 104-105 : Notion de morale, terme « morale » répété à plusieurs reprises par Bérenger et Jean. Il y a une remise en question de ce terme, une remise en question vis-à-vis du lecteur. La morale concerne également la philosophie, dans la notion du bien et du mal dans sa juste valeur.

Terme « philosophie » exprimé par Bérenger.

 

Acte III

P. 123 : « DUDARD : C’est de la sagesse. Lorsqu’un tel phénomène se produit, il a certainement une raison de se produire. C’est cette cause qu’il faut discerner »

Évocation de la sagesse. Dans le sens commun, la sagesse est attribuée à celui ou celle qui prend des décisions raisonnables. Or la sagesse désigne le savoir et la vertu d’un être. Elle caractérise celui qui est en accord avec lui-même et avec les autres, avec son corps et ses passions , qui a cultivé ses facultés mentales, tout en accordant ses actes à ses paroles, c’est ce que recherche le philosophe, acquérir une sagesse.

P. 123 : «  DUDARD : Le mal, le mal ! Parole creuse ! Peut-on savoir où est le mal, où est le bien ? »

La notion du bien et du mal qui remet ainsi en cause la notion de la liberté, la morale, le devoir.

P. 128 : « DUDARD : Mon cher Bérenger, il faut toujours essayer de comprendre. Et lorsqu’on veut comprendre un phénomène et ses effets, il faut remonter jusqu’à ses causes, par un effort intellectuel honnête. Mais il faut tâcher de le faire, car nous sommes des êtres pensants. Je n’ai pas réussi, je vous le répète, je ne sais pas si je réussirai. De toute façon, on doit avoir, au départ, un préjugé favorable, ou sinon, au moins, une neutralité, une ouverture d’esprit qui est le propre de la mentalité scientifique. Tout est logique. Comprendre c’est justifier. »
-> Dudard évoque la neutralité et l’ouverture d’esprit, choses nécessaires à celui qui veut devenir philosophe. Il évoque également l’esprit scientifique, ce que l’on peut démontrer, prouver, justifier. Il réfléchit, analyse et conclut, comme en sciences.

P.195 : «DUDARD : Peut-on savoir où s’arrête le normal, où commence l’anormal ? Vous pouvez définir ces notions, vous, normalité, anormalité ? Philosophiquement et médicalement, personne n’a pu résoudre le problème »

Notion de normalité, anormalité. Remise en question de la langue, des définitions, des comportements. Il y a ici la preuve d’un raisonnement philosophique, puisque le personnage cherche à savoir, à comprendre en remettant en cause dès le départ la définition.

 

P. 129 (196) : Référence à Galilée + citation : « E pur si muove »
La légende veut que l’Italien Galilée, mathématicien, physicien et philosophe, ait marmonné cette phrase en 1633 après avoir été forcé devant l’Inquisition d’abjurer sa théorie que c’est la Terre qui tourne autour du Soleil.
Actuellement, on utilise cette expression de temps à autre pour proclamer que, même si quelqu’un qui devrait être bien informé écarte ou nie un fait, cela ne l’empêche pas d’être vrai.

Nous avons ainsi pu voir que l’œuvre était parsemée de références philosophiques qui incitent le lecteur à réfléchir par lui-même, à s’interroger face à la situation pour le mener vers une réflexion philosophique.

II. La réflexion philosophique dans l’œuvre

La philosophie au travers des personnages

Ici Ionesco exprime son point de vue sur le totalitarisme et notamment sur l’hystérie collective que celui-ci provoque. Le totalitarisme est incarné dans les rhinocéros et chaque transformation est une personne qui se rallie à cette politique.
Il reproche aux gens de se laisser avoir, de suivre les autres sans essayer de comprendre pourquoi. Il montre cela à travers les personnages qui sont, au départ, contre les rhinocéros, puis qui succombent à la transformation. Nous pouvons d’ailleurs retrouver quelques personnages clefs comme le logicien. Il est sensé incarner par sa fonction de logicien l’esprit logique, une forme de philosophie. Il dit au début que « la peur est irrationnelle » et que « la raison doit la vaincre » (p.27), il souhaite donc laisser parler sa raison, il pense agir en fonction d’elle alors qu’à la fin il devient rhinocéros.
Il y a également le personnage de Dudard, qui incarne la philosophie dans toute sa réflexion. C’est un personnage posé, qui réfléchit et analyse la situation. Pour lui, « tout est logique. Comprendre c’est justifier » (p.194). Il cherche une explication à ce phénomène qu’il ne comprend pas, pourtant il rejoint les autres dans leur transformation en parlant de « devoir ». Il préfère « la grande famille universelle à la petite ». Il agit pour faire ‘comme les autres’, il cherche des excuses afin d’apaiser sa conscience.

Seul le personnage de Bérenger ne se transforme pas. Il représente la résistance, la lutte. Il dit « Eh bien, malgré tout, je te le jure, je n’abdiquerai pas, moi, je n’abdiquerai pas ». Il semble décidé et luttera jusqu’au bout, l’œuvre se terminant sur ses dernières phrases « Je suis le dernier homme, je me défendrai ! Je suis le dernier, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! ». Il est une sorte de héros pour Ionesco, car il est le seul personnage qui résiste. Sous ses airs d’idiot, il parvient à utiliser sa raison.

 

 

La philosophie à travers la réflexion

Cette œuvre contient un intérêt philosophique. Nous avons tout d’abord remarqué qu’il y avait des références explicites à la philosophie tout au long de l’œuvre. Mais nous pouvons aussi voir que le dramaturge procède à une démarche philosophique qui consiste à penser ce qu’est l’homme et comment il peut se prémunir du monstrueux qui existe en lui, tel un ennemi intérieur à combattre. Ce qui voudrait dire que chaque homme contient le mal en lui, mais qu’il faut qu’il soit assez fort pour ne pas y succomber.

 

On retrouve également différents intérêts philosophiques comme la conscience, la morale, la religion ainsi que la différence dans toute sa complexité, autant dans la langue que dans le caractère physique ou psychologique.

 

Ionesco souhaite toute d’abord une remise en question du lecteur.
L’évocation du bien et du mal permet au lecteur de remettre en question sa morale, sa conscience face aux évènements politiques qui se déroulent autours de lui. A la page 106, le personnage de Botard cri « Psychose collective, monsieur Dudard, psychose collective ! » Le mot psychose désigne un état de santé mentale jugé anormal. C’est un terme générique psychiatrique et psychanalytique, évoquant le plus souvent une perte de contact avec la réalité chez le sujet. Il est notamment utilisé pour caractériser des troubles mentaux. En utilisant ce vocabulaire fort, doublé d’une ponctuation forte, le lecteur peut se permettre une remise en question face aux évènements totalitaires. Cela semble fou. De plus, dans la fin de la réplique Botard compare cet état de santé à la religion qu’il désigne comme « l’opium des peuples ». La religion est ainsi évoquée. La religion sous entends la croyance, la foi « que m’est-il permis d’espérer ? » d’après les domaines de la philosophie de Kant.

Mais la réplique qui pourrait paraitre comme la plus significative pour le lecteur est la réplique du vieux monsieur à la ménagère lorsqu’il lui dit « soyez philosophe ! ». Le terme de la philosophie est explicitement employé, doublé d’un point d’exclamation. Le lecteur doit réfléchir au sujet en remettant en cause ses propres pensées, ses propres propos mais il ne doit pas être influencé par les autres comme le fait par exemple Dudard, car le véritable philosophe pense par lui-même, il est en quête de vérité et il a pour condition de se débarrasser de ses opinions, de son vécut et de son expérience personnelle.

 

Par la suite, il s’opère chez le lecteur la question de la conscience, de sa propre conscience vis-à-vis du totalitarisme, à savoir si c’est « normal ou anormal » comme l’évoque les personnages.

Nous trouvons également la différence de l’autre. Tout d’abord la différence physique qui effraie et interroge. Elle constitue la première barrière de différence entre les personnages qui ne sont pas transformés et ceux qui sont rhinocéros. Ils sont dans l’interrogation et la stupéfaction. La deuxième barrière qui entre en compte et alors celle du langage. L’incompréhension entre les êtres humains, cette incapacité de communiquer, de se comprendre. Dans la dernière réplique Bérenger soulève deux questions « quelle langue est-ce que je parle ? » et « est-ce que je me comprends ? ». Il en vient à se demander si c’est « eux » qui ont raison, c’est désormais sa propre différence qui l’interroge et engendre cette remise en question.

 

Ainsi, tout au long de l’œuvre le lecteur est mené à réfléchir sur ces différences, quelles soient religieuses, physiques (dans l’incarnation du rhinocéros) ou psychologiques (dans les façons de pensée différentes des personnages).

Conclusion

 

 

 

Pour conclure nous pouvons affirmer que cette œuvre littéraire peut aussi être considérée

comme une œuvre philosophique. A travers une histoire absurde Ionesco exprime son avis sur le totalitarisme et sur ses partisans. Mais en plus de cela, le dramaturge pousse le lecteur à une réflexion sur lui-même à travers différents sujets philosophiques abordés. Les différents personnages permettent de mettre en valeur la montée du totalitarisme mais aussi la présence de la philosophie. Les dialogues deviennent des débats où chacun se pose des questions sur les différences religieuses, physiques et psychologiques.

Nous pouvons proposer une ouverture qui est celle de la mise en scène réalisée par une troupe coréenne dont nous allons être spectateurs demain. Cette mise en scène met une nouvelle fois en avant les différences, notamment celle de la langue mais aussi, et surtout, celle des cultures. En effet, la culture coréenne semble très différente de celle occidentale. Comment cette troupe va-t-elle interpréter les différents sujets philosophiques ?

 

 

Et pour aller plus loin en un clic : Rhinocéros